Coutellerie


"Never go anywhere without a knife"


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Magnum by Böker modèle Fire Dept (dans ma voiture)

    Un "liner-lock" (verrouillage de la lame par déplacement d'une partie métallique latérale du manche) avec brise-vitre et coupe-ceinture fabriqué en Chine. Magnum est la ligne des produits bon marché (on dira une sous-marque) de la marque Allemande Böker. La fabrication délocalisée permet des tarifs ultra compétitfs: la qualité est au rendez-vous avec des aciers inox -disons suffisants- pour environ 20 EUR. Le moindre Böker doit être à 45 EUR avec "no limit" vers le haut (récemment ils avaient sur leur site une série limitée de 15 coupe-choux avec lame damassée à 799 EUR le bout!). L'émouture est creuse (concave). Le tranchant est largement perfectible. Il est livré avec une clé coudée Torx ayant deux tailles différentes. Le couteau est entièrement démontable. Le clip est un peu raide. Les plaquettes latérales rouges sont en G10 et semblent sensibles à la couleur bleue de la poche d'un jean. Cela se nettoie bien mais on a l'impression qu'un mécano aux mains grasses l'a utilisé juste avant vous. Le petit ergot qui sert à ouvrir la lame d'une main est démontable (le "thumb stud") pour les pays où les couteaux à ouverture d'une main sont interdits. La lame est assez bien centrée. Elle est calée axialement par deux rondelles blanches, sans doute du Téflon. Aucun jeu, ouverture très douce. Ajustable puisque tout est démontable.


La lame porte juste la mention "440 stainless steel", ce qui ne prédit rien sur la qualité en fait.


Fallkniven F1 à émouture convexe en acier VG-10 et étui en Zytel (dans ma boîte à couteaux juste beaux)

    En gros c'est un Enzo Trapper d'encore meilleure qualité avec un manche en plastique (seulement; mais c'est du "Thermorun E", un truc hypercostaud parait-il et plutôt agréable au toucher avec un rendu assez souple), un petit trou pour une dragonne et une sorte de petite massette au cul du manche (l'acier dépasse de 1.5 mm). Du matos hyper sérieux. Ne regardez pas trop le tranchant, vous pourriez vous couper les yeux. C'est le couteau le plus tranchant que j'ai jamais eu en sortie de boîte. C'est le seul jusqu'à présent avec lequel j'ai pu me raser (les poils de l'avant-bras!). L'acier japonais VG-10 est un véritable inox (selon la définiton de plus de 13% de chrome) dont le brut est obtenu par laminage sur ce couteau: trois morceaux d'acier sont soudés ensemble (comme un mille feuilles; on les distingue par reflet). Comme le D-2 du Trapper, il entre dans la catégorie des "super aciers", quoi que cette désignation puisse vouloir dire. Le gros argument commercial de Fallkniven c'est qu'il fait partie de la dotation standard des pilotes de la chasse suédoise. Il faut plus y voir un outil de coupe des suspentes de parachute, de réalisation de feu, de couchage, de préparation de nourriture qu'un couteau de combat. Un chasseur par exemple vous dirait que la lame n'est pas assez longue pour perforer à coup sûr les poumons d'un gros animal. Bref à la base il n'ôte pas la vie, il aide à préserver la vôtre en territoire hostile à la vie. Les proportions sont très proches du Trapper. A l'instar du Trapper, la lame traverse tout le manche aussi (c'est le type de construction la plus solide). Il est plus épais et sa section beaucoup plus importante à cause du profile convexe. Un gage de solidité à toute épreuve. On apprécie le sens du détail avec le petit creux à la base de la lame qui autorise l'affûtage de la totalité du tranchant. La finition est satinée brillante. L'étui est en cuir ou en Zytel au choix. J'ai choisi la version plastique, pour voir. Il est très bien fait: trous pour lanière à la cuisse, trou d'évacuation d'eau, sangle qui saisit le manche exactement à la section la plus faible et plus longue que nécessaire pour permettre la manipulation d'une main, clip de retenue et de verrouillage (mais pas trop rigide; il faut l'associer à la sangle pour être sûr que le couteau ne sorte pas de l'étui), ergot d'appui du pouce pour aider l'extraction. On sent que des gens ont vraiment pensé ce couteau de bout en bout.


Le dos de la lame fait 4.5 mm, dureté environ 59 HRc.


    Alors Trapper ou F1 s'il fallait n'en prendre qu'un seul? Pour la beauté, les proportions, la coupe d'aliments et de bois, le Trapper. Pour la solidité, la noblesse de l'acier, le concept global, l'universalité, pour les hommes des bois, aventuriers plus souvent dans la merde qu'à la fête, ne pouvant plus compter que sur leur bite et leur couteau, le F1.


Spyderco C122GP à émouture plate et tranchant plein en 8Cr13MoV (dans ma boîte à couteaux juste beaux)

    Un "liner-lock" entrée de gamme de cette célèbre marque, fabriqué en Chine. Malgré cela le tarif est trop élevé à mon goût en Europe. On le trouve aux Etats-Unis pour moitié moins. J'ai pu obtenir le mien grace à un collègue en déplacement chez l'Oncle Sam. Vaut mieux qu'il voyage en soute par contre, le couteau -pas le collègue. L'émouture est plate. Le tranchant est excellent en sortie de boite. On regrette l'absence d'un petit creux à la base de la lame qui permettrait un affûtage sur toute la longueur. Le couteau est entièrement démontable, clé Allen de 1.5 mm non fournie mais les empreintes sont un peu grandes avec 1.7 mm de cote entre pans. Le clip est très raide et peut se monter aux deux extrémités, sur les deux faces. Ses trois vis de fixations étaient montées au frein de filet. Ça fait sérieux. J'ai redressé le clip pour qu'il pince moins fort. Les plaquettes latérales sont en G10 et en tout point comparables à celles du Magnum Fire Dept. La spécificité Spyderco c'est le trou qui sert à l'ouverture d'une main de la lame. La lame est parfaitement centrée. Elle est calée axialement par deux rondelles en laiton. Aucun jeu, ouverture très douce. Ajustable puisque tout est démontable. Le dos de la lame possède un appui strié pour le pouce. Il y a aussi un trou à l'arrière du manche pour y passer une dragonne. La plaque métallique qui provoque le blocage de la lame est beaucoup plus épaisse que sur le Magnum Fire Dept. Les plaques métalliques latérales sont allégées par des trous de différents diamètres. Ce couteau est très bien étudié dans ses moindres détails et semble très robuste, ce qui en fait un produit avec un excellent rapport qualité prix au tarif américain. A l'examen attentif je soupçonne fortement ce couteau d'être fabriqué dans la même usine que le Magnum Fire Dept. tant les similitudes sont flagrantes. Malgré cela le Tenacious est un bon cran au dessus du Fire Dept. Il fait un excellent couteau de tous les jours ce que les aficionados baptisent EDC pour EveryDay Carry knife.


La lame porte les mentions "8Cr13MoV" et "China". Il s'agit d'un inox Chinois aux performances
plus qu'acceptables.


10-FEV-2011: des couteaux de poche de Chine

    Je pense avoir trouvé la société chinoise qui fait les couteaux d'entrée de gamme de certaines marques connues en Occident. Cette société, sous divers noms, commercialise aussi ses propres créations plus ou moins inspirées de choses existantes. Quel est le nom exacte de la société mère qui chapeaute tout cela? Aucune idée, on dirait une sorte de nébuleuse et je suppose que c'est voulu. J'ai passé une première commande qui est arrivée aujourd'hui. Revue de détails.

Bee L03-2 à émouture plate en 8Cr13MoV et manche métallique à plaquettes en bois de rose

    Un couteau très élégant, aux lignes épurées. C'est un "liner-lock" entièrement démontable par vis Torx. Le verrou/cran prend appui sur la lame sur toute sa largeur, il reste environ 1.5 mm de course pour compenser l'usure. Il est vendu avec une petite dragonne. Il est uniquement utilisable en droitier car le "thumb stud" n'est présent que d'un côté et se laisse démonter pour les pays où les couteaux à ouverture d'une main sont interdits. La lame parfaitement centrée est calée entre une rondelle en laiton une autre un peu plus grande sans doute en Téflon (du plastique blanc). Son mouvement d'ouverture et de fermeture est très doux. Le tranchant en sortie de boîte en très bon. L'habillage latérale en bois de rose véritable est bien fini. Un très joli cadeau à faire. Les inscriptions de la lame semblent faites au laser. Prix avec les frais de change et les frais de port répartis au prorata du total: 8.63 EUR.


L'inscription "8Cr13Mov" a une faute, c'est 8Cr13MoV...


Ganzo G704 à émouture plate en 440C et manche métallique à plaquettes en G10

    Un couteau plutôt massif et très solide comme en témoigne le vérrouillage de type "axis-lock" (le verrou qui bloque la lame prend appui de part et d'autre du manche). Ce verrouillage dont le fonctionnement ici n'est pas des plus doux me semblait être une exclusivité de la marque Benchmade. Je suppose que tant que ce couteau reste vendu uniquement en Chine, Benchmade ne peut rien légalement ou tout du moins cela restera sans effet. Entièrement démontable par vis Torx. Il est vendu avec un petit étui en toile en option. Utilisable en droitier et gaucher. Le "thumb stud" se laisse démonter pour les pays où les couteaux à ouverture d'une main sont interdits. La lame presque parfaitement centrée, à la finition satinée mate est calée entre deux rondelles en laiton. Son mouvement d'ouverture et de fermeture est très doux. Le tranchant en sortie de boîte est correct mais de qualité inégale le long de la lame. Cela demande à être peaufiné. Le dos de la lame très épaisse (~3.5 mm) est strié pour un appui supplémentaire du pouce. L'habillage latérale très bien ajusté au manche comporte un clip noir positionnable de deux côtés uniquement en position "tip-up" (rangé fermé dans la poche, la pointe est vers le haut). On dirait plutôt un couteau de survie. L'étui est sans grande particularité. Les inscriptions de la lame semblent faites au laser. Prix avec les frais de change et les frais de port répartis au prorata du total: 16.67 EUR.


Le seul en acier 440C de ce comparatif. Avec l'étui c'est sûrement l'autre raison de son coût supérieur
aux autres.


Enlan EL-01A à émouture plate en 8Cr13MoV et manche métallique à plaquettes en G10


    Encore un couteau massif et très solide. Le "liner-lock" est très épais. Le verrou/cran prend appui sur la lame sur un bon millimètre, il reste environ 2.5 mm de course pour compenser l'usure. Entièrement démontable par vis Torx à l'exception de l'axe qui nécessite un outil spécial pour régler le jeu. L'ouverture se fait en poussant sur un ergot qui dépasse de la lame lorsque le couteau est fermé. Ce même ergot protège l'index en l'empêchant d'aller sur le tranchant en cas d'effort. La lame plutôt bien centrée, à la finition satinée brillante est calée entre une rondelle en laiton une autre plus grande sans doute en Téflon (du plastique blanc). Son mouvement d'ouverture et de fermeture est très doux. Le tranchant en sortie de boîte est à peine correct et demande à être peaufiné. C'est le moins tranchant de tous les couteaux présentés ici. On regrette l'absence d'un petit creux à la base de la lame qui permettrait un affûtage sur toute la longueur. Le dos de la lame est très épais (~3.5 mm). Certaines portion du cadre métallique sont striés pour une bonne prise en main. L'habillage latérale très bien ajusté au manche comporte un clip en inox positionnable de deux côtés uniquement en position "tip-up". Le manche comporte un trou pour une dragonne. La partie métallique du manche comporte des évidements circulaires à la façon du Spyderco Tenacious pour gagner du poids et un meilleur équilibre en main. Les inscriptions de la lame semblent faites au laser. Prix avec les frais de change et les frais de port répartis au prorata du total: 9.28 EUR.


Un look plutôt agressif. Une bonne affaire une fois qu'il est correctement affûté.


SRM 710 à émouture creuse (concave) en 8Cr14MoV et manche métallique

    SRM vient de SanRenMu. Un couteau assez petit aux lignes qui me fait penser au style aéronautique des années 50-60 je trouve. C'est un "frame-lock" entièrement démontable par vis hexacaves. Le verrou/cran prend appui sur la lame sur deux bons millimètres, il reste environ 1.5 mm de course pour compenser l'usure. Il rappelle les Sebenzas dont il doit s'inspirer très largement je pense. Utilisable en droitier et gaucher. Le "thumb stud" n'est pas démontable. La lame assez bien centrée est calée entre une rondelle en laiton une autre plus grande sans doute en Téflon (du plastique blanc). Son mouvement d'ouverture et de fermeture est très doux. Le tranchant en sortie de boîte est correct seulement du côté du talon de la lame. Cela demande à être peaufiné. L'habillage latéral uniquement en métal comporte un joli "effet" partiel en creux du côté opposé au verrou, du meilleur effet. Le dos de la lame est strié pour un appui supplémentaire du pouce. Un très joli cadeau à faire. L'habillage latérale comporte un clip fixe en inox en position "tip-down" (rangé fermé dans la poche, la pointe est vers le bas). Le manche comporte un trou pour une dragonne. Les inscriptions de la lame semblent faites au laser. Prix avec les frais de change et les frais de port répartis au prorata du total: 6.49 EUR.


Le seul en 8Cr14MoV et non pas Cr13 comme les autres. Le clip cache élégamment le "frame lock".
C'est le seul avec un semblant de notice indiquant la façon de l'ouvrir, que c'est un produit pour adulte,
et que l'acier est spécial et a subi un traitement spécial lui aussi.


SRM GB-763 à émouture creuse (concave) en 8Cr13MoV et manche métallique à plaquettes en G10

    La meilleure surprise de ce comparatif. Un couteau original, bien pensé. C'est le plus petit de tous. Vérrouillage de type "axis-lock" dont le fonctionnement est beaucoup plus doux que sur le G704. Entièrement démontable par vis hexacaves. Utilisable en droitier et gaucher. Le "thumb stud" est démontable mais avec un outil spécial minuscule (comme une clé à fourche mais de fourmi). La lame parfaitement centrée, à la finition satinée brillante est calée entre une rondelle en laiton une autre de dimension identique sans doute en Téflon (du plastique blanc). Son mouvement d'ouverture et de fermeture est très doux. Le verrouillage est excellent tant en position ouverte que fermée et respire le sérieux. Le tranchant en sortie de boîte en très bon mais peut sans doute être encore amélioré. Le dos de la lame est strié pour un appui supplémentaire du pouce ainsi que la partie du manche qui la prolonge. L'habillage latérale comporte un clip en inox positionnable de deux côtés uniquement en position "tip-up" (rangé fermé dans la poche, la pointe est vers le haut). Cette habillage en G10 est massif et de petites parties métalliques y sont uniquement rapportées aux extrémités pour l'axe et le clip. Il existe une variante dont le manche est en aluminium noir, sans doute plus haut de gamme auquel j'ai préféré le plastique pour son contact moins froid. L'encoche qui fait butée lame ouverte sert aussi de décapsuleur lame fermée. Mon exemplaire a une sorte de bavure métallique à cet endroit mais elle ne gêne nulle part. Ce n'est pas le meilleur décapsuleur du monde mais il remplit son office. La partie métallique à l'arrière du manche a un trou pour une dragonne. Les inscriptions de la lame semblent faites au laser. Prix avec les frais de change et les frais de port répartis au prorata du total: 9.11 EUR.


Sans doute une création originale. Mon préféré pour ce petit côté "rafraichissant".


    Tous ces couteaux chinois sont loin de l'image qu'on se fait généralement des produits de ce pays. Ils sont très bien finis, de très bonne qualité globale et ont des tarifs imbattables, en espérant que ce ne sont pas des ch'tis nenfants qui les polissent. Je ne sais comment l'exprimer avec des mots mais on sent tout de même une différence avec les couteaux occidentaux. Supplément d'âme? Fonctionnalité froidement étudiée? Il faudra sans doute en garder un exemplaire un certain temps avant de s'y attacher. Il n'y a pas de coup de foudre.

    Avant d'essayer de les affûter pour tester cette capacité, je me propose encore quelques petites recherches sur des points susceptibles d'étoffer cette rubrique (surprise). Mais je crois que nos Chinois n'ont plus grand chose à démontrer en terme de savoir-faire en coutellerie.


15-FEV-2011

    Intéressons-nous à l'affûtage de façon scientifique. Il y a sur le marché des pierres à affûter qui annoncent des finesses de grains allant jusqu'à 10000! Sans compter l'ajout de lubrifiants aqueux ou gras. Et puis il y a aussi la finition au cuir avec de la pâte abrasive. N'y connaissant rien, nous réfléchissons...

    Il s'agit en gros d'usiner le tranchant avec ces outils. Souvent ses deux pentes ont un angle de 20° (d'après la littérature Opinel et une pub pour un affûtoir de marque Spyderco) par rapport au plan médian de la lame, ce qui forme donc une sorte de triangle isocèle ayant un angle au sommet de 40°. C'est un bon compromis entre solidité et qualité de coupe. Le couteau robuste de plein air aura plutôt 25° et celui du boucher 15, ce qui explique qu'il l'affûte devant vous très souvent. Mais avec le cuir, que faisez notre grand père le matin? Finalement il ne faisait que polir les deux versants.

    A partir d'une certaine échelle les états de surface de nos versants ne sont qu'une succession de stries. Lorsque ces stries se rejoignent au sommet, le profil de ce sommet (le fil du tranchant donc) devrait ressembler à une sorte de scie, non? On a donc un tranchant avec plein d'amorces de rupture microscopique. Et dès qu'on coupe à nouveau, cela ne fait qu'augmenter le nombres et la taille des dents puisqu'on abîme facilement tout ce beau monde (les concentrations de contraintes au creux des dents facilitent la formation de fissures).

    De là j'en déduis qu'un bon affûtage s'obstine à obtenir les dents les plus petites. Plus les dents sont petites plus on retarde la perte de qualité du tranchant jusqu'à l'émoussage complet. On comprend à présent pourquoi on recherche des aciers extrêmement durs: pour préserver au maximum le si fragile "sommet" de notre triangle isocèle, notre montagne tranchante. Poli miroir des versants= lame de rasoir.

    On en déduira aussi qu'une micro denture peut servir avantageusement dans certains cas. Je songe aux matériaux fibreux. Une scie avec un mouvement de va et vient coupe bien mieux du bois qu'un couteau qui chercherait à s'enfoncer telle une guillotine. Donc justement pour du bois ou de la viande (muscle constitué de fibres), je suppose qu'on peut obtenir de meilleurs résultats avec une "micro denture".

    Je poursuis. Bien que les aciers carbone s'affûtent plus facilement (c'est quasi de notoriété publique), où l'oxydation va t-elle commencer? Sûrement là où il y a le moins de matière non? Donc au sommet, au fil du tranchant! Aaaargh! Le bien le plus précieux du couteau, sa fonction essentielle. D'où la nécéssité de lubrifier une lame carbone dont on ne se servirait pas pendant un certain temps, sinon le couteau s'émousse... Tout seul!

    Avec une loupe j'ai jeté un oeil aux tranchants des couteaux ci-dessus, surtout histoire de voir la qualité des états de surface des versants. Je vous invite à le faire, je trouve cela très instructif. La loupe du couteau Suisse a pour cela un grossissement proche de l'idéal. Pour les photos ci-dessous (de qualité variable) j'ai eu recours à un microscope doté d'une caméra numérique. Voici les cas les plus intéressants.


Voici l'un des versants du SRM GB-763 agrandi 35 fois. Il est typique. Les tranchants de presque
tous mes couteaux neufs sont identiques, notamment pour la taille des stries. Seule la longueur (ici
0.75 mm) varie selon le modèle. Je suppose donc que l'industrie utilise une meule "standard" pour
l'affûtage final. On remarquera par contre la ligne "noire". C'est comme si le fil avait trop chauffé
pendant le meulage. Il y a des chances qu'on ait ici ramolli localement le métal en le surchauffant.
Nous verrons à la longue si le tranchant tient longtemps ou pas.



A la loupe le tranchant des Victorinox me semble différent. Ici la petite lame du 1.6703 agrandie 35 fois
lame que je n'ai jamais affûtée. Au microscope on a juste l'impression que les stries sont à peine plus fines,
c'est tout.



Voici le tranchant du Victorinox 0.8953 qui m'accompagne depuis 15 ans et agrandi 35 fois. J'ai dû
l'affûter au plus 3 fois avec ma pierre IB-134. On voit que le fil est un peu abîmé mais les"versants"
sont nettement plus polis. On en deduit que la simple pierre "de base" Norton permet d'otenir un bien
meilleur état de surface que couteau neuf. Et à la main, moins de risque de surchauffe. Intéressant...



Voici le tranchant de l'Opinel N°10 agrandi 40 fois (le maximum du microscope). Jamais affûté,jamais
servi (ou si peu). Oui je sais, si on compare les 0.2 mm agrandi 40 fois aux 0.5 agrandi 35 fois de
l'image précédente, y a comme un problème. Je n'ai pas d'explication. Les Opinels sont d'excellents
trancheurs. Ont-ils une particularité? Ici les stries semblent être d'un ordre de grandeur inférieur. Peut-
être que cela suffit déjà à faire la différence. Rappel: l'émouture est légèrement convexe.



Voici le tranchant du Fallkniven F1 agrandi 40 fois (le maximum du microscope). C'est mon couteau
neuf le plus affûté. Une particularité? On distingue des stries mais elles semblent vraiment minimes. Ici
aussi l'émouture est légèrement convexe.


18-FEV-2011

    Voilà déjà plusieurs jours que j'ai fait du GB-763 mon nouveau compagnon, séduit par sa légèreté et son design. L'encoche dans la plaquette latérale n'est pas assez adaptée au maniement d'un seul doigt.


Le "thumb stud" dépasse à peine, n'offrant que peu de prise à la pulpe du doigt.



J'espère qu'avec cette photo, je suis plus clair dans mes explications.


    J'ai donc décidé de faire une entaille en pente douce du côté gauche du couteau, à la façon de ce qu'on trouve sur tant d'autres modèles c'est-à-dire dont l'allure générale va un peu vers l'avant. J'ai fait cela avec une lime puis du papier de verre assez fin. Au prix du couteau, je ne prends pas de grand risque. Maintenant je comprends pourquoi SRM n'a pas fait cette entaille! La plaquette est creuse, car une cavité juste derrière cette zone abrite le ressort de rappel du verrou "axis-lock".


Pu...naise, un trou! N'empêche que cela facilite bien le maniement.


12-MAR-2011

    Voilà presque un mois que j'ai modifié le GB-763. Je ne le regrette pas et en plus je m'habitue à ce trou à la forme si particulière. Je crois que je l'ai vraiment adopté ce petit couteau pliant pour tous les jours.

    Aujourd'hui j'ai surtout reçu de nouveaux couteaux Chinois. Ils n'étaient pas disponibles à ma première commande.

SRM 738 à émouture creuse en 8Cr14MoV et manche métallique avec insert carbone

    Un couteau très élégant, aux lignes modernes. C'est un "liner-lock" entièrement démontable par vis Torx. Le verrou/cran prend appui sur la lame sur toute sa largeur, il reste environ 1.5 mm de course pour compenser l'usure. Le métal du verrou et son symétrique sont anodisés en mauve et possèdent des trous circulaires pour l'allègement. Il est utilisable en droitier ou gaucher. La lame parfaitement centrée est calée entre une rondelle en laiton et une autre un peu plus grande sans doute en Téflon (du plastique blanc). Son mouvement d'ouverture et de fermeture est un peu moins doux que sur les autres SRM, comme s'il était trop pincé. Le tranchant en sortie de boîte est bon. L'habillage latérale en plastique transparent qui recouvre le motif fibre de carbone (impossible de savoir si c'est de la vraie fibre de carbone; sans doute que non) semble rustique. Il possède un trou pour une dragonne et un clip sur un seul côté qui permet un transport "tip-down". Un très joli cadeau à faire, notamment à un ami qui possède une GSX-R 750 SRAD de 1997 à cause du rappel du carbone s'il a un pot Yoshimura (ce qui est mon cas). Les inscriptions de la lame semblent faites au laser. Prix avec les frais de change et les frais de port répartis au prorata du total: 9.75 EUR.


Le carbone lui donne un côté "high tech" et moderne.


Navy K-507 à émouture creuse en 440C et manche métallique avec une seul plaquette en G10

    Un couteau pliant une taille au dessus des petits SRM. On dirait le SRM 710 agrandit de 20 à 30% tant il lui ressemble. C'est un "frame-lock" entièrement démontable par vis torx. Je l'ai acheté parce que c'est le Sebenza du pauvre. Le verrou/cran prend appui sur la lame sur à peine un demi millimètre, il reste environ 2 mm de course pour compenser l'usure. Je trouve le verrou trés mal ajusté alors que c'est un des couteaux les plus chers. Utilisable en droitier et gaucher. Le "thumb stud" n'est pas démontable. La lame assez bien centrée est calée entre une rondelle en laiton une autre plus grande sans doute en Téflon (du plastique blanc) mais la pointe est tordue (il semble manquer du métal)! Son mouvement d'ouverture et de fermeture est très doux. Le tranchant en sortie de boîte est excellent. L'habillage latéral est uniquement en métal à droite et comporte une plaquette en G10 sur métal à gauche. Le dos de la lame est strié pour un appui supplémentaire du pouce. L'habillage latérale comporte un clip fixe en inox en position "tip-down" (rangé fermé dans la poche, la pointe est vers le bas) qui cache élégamment la rainure du verrou. Le manche comporte un trou pour une dragonne. Les inscriptions de la lame ne semblent pas faites au laser. Prix avec les frais de change et les frais de port répartis au prorata du total: 11.67 EUR.


A coté de son petit frère SRM 710, à titre de comparaison.



Le verrou est mal ajusté et offre un appui insuffisant.



La pointe est tordue mais parce que le côté droit semble manquer de matière. De tous mes couteaux
chinois c'est de loin le plus "mauvais". Ce modèle très couru, j'ai eu du mal à l'avoir et je me réjouissais de
sa reception, à tort: pensez, un "Sebenza" de bonne taille, avec un acier 440 au lieu du 8Cr13MoV habituel.
Si c'était à refaire, je laisserai tomber. Peut-être aurez-vous plus de chance avec votre exemplaire.


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