Sans doute une création originale. Mon
préféré pour ce petit
côté
"rafraichissant".
Tous ces couteaux
chinois sont loin de l'image qu'on se fait
généralement
des produits de ce pays. Ils sont très bien finis, de
très bonne qualité globale et ont des tarifs
imbattables,
en espérant que ce ne sont pas des ch'tis nenfants qui les
polissent. Je ne sais comment l'exprimer avec des mots mais on sent
tout de même une différence avec les couteaux
occidentaux. Supplément d'âme?
Fonctionnalité froidement étudiée? Il
faudra sans doute en garder un exemplaire un certain temps avant de s'y
attacher. Il
n'y a pas de coup de foudre.
Avant d'essayer de les affûter
pour tester cette
capacité, je me propose encore quelques petites recherches
sur
des points susceptibles d'étoffer cette rubrique (surprise).
Mais je
crois que nos Chinois n'ont plus grand chose à
démontrer
en terme de savoir-faire en coutellerie.
15-FEV-2011
Intéressons-nous à l'affûtage de
façon scientifique. Il y a sur le marché des pierres
à affûter qui annoncent des finesses de grains allant
jusqu'à 10000! Sans compter l'ajout de lubrifiants aqueux ou
gras. Et puis il y a aussi la finition au cuir avec de la pâte
abrasive. N'y connaissant rien, nous réfléchissons...
Il s'agit en gros d'usiner le tranchant avec ces
outils. Souvent ses deux pentes ont un angle de 20° (d'après
la littérature Opinel et une pub pour un affûtoir de
marque Spyderco) par rapport au plan médian de la lame, ce qui
forme donc une sorte de triangle isocèle ayant un angle au
sommet de 40°. C'est un bon compromis entre solidité et
qualité de coupe. Le couteau robuste de plein air aura
plutôt 25° et celui du boucher 15, ce qui explique qu'il
l'affûte devant vous très souvent. Mais avec le cuir, que
faisez notre grand père le matin? Finalement il ne faisait que
polir les deux versants.
A partir d'une certaine échelle les
états de surface de nos versants ne sont qu'une succession de
stries. Lorsque ces stries se rejoignent au sommet, le profil de ce
sommet (le fil du tranchant donc) devrait ressembler à une sorte
de scie, non? On a donc un tranchant avec plein d'amorces de rupture
microscopique. Et dès qu'on coupe à nouveau, cela ne fait
qu'augmenter le nombres et la taille des dents puisqu'on abîme
facilement tout ce beau monde (les concentrations de contraintes au
creux des dents facilitent la formation de fissures).
De là j'en déduis qu'un bon
affûtage s'obstine à obtenir les dents les plus petites.
Plus les dents sont petites plus on retarde la perte de qualité
du tranchant jusqu'à l'émoussage complet. On comprend
à présent pourquoi on recherche des aciers
extrêmement durs: pour préserver au maximum le si fragile
"sommet" de notre triangle isocèle, notre montagne tranchante.
Poli miroir des versants= lame de rasoir.
On en déduira aussi qu'une micro denture peut
servir avantageusement dans certains cas. Je songe aux matériaux
fibreux. Une scie avec un mouvement de va et vient coupe bien mieux du
bois qu'un couteau qui chercherait à s'enfoncer telle une
guillotine. Donc justement pour du bois ou de la viande (muscle
constitué de fibres), je suppose qu'on peut obtenir de meilleurs
résultats avec une "micro denture".
Je poursuis. Bien que les aciers carbone
s'affûtent plus facilement (c'est quasi de
notoriété publique), où l'oxydation va t-elle
commencer? Sûrement là où il y a le moins de
matière non? Donc au sommet, au fil du tranchant! Aaaargh! Le
bien le plus précieux du couteau, sa fonction essentielle.
D'où la nécéssité de lubrifier une lame
carbone dont on ne se servirait pas pendant un certain temps, sinon le
couteau s'émousse... Tout seul!
Avec une loupe j'ai jeté un oeil aux
tranchants des couteaux ci-dessus, surtout histoire de voir la
qualité des états de surface des versants. Je vous invite
à le faire, je trouve cela très instructif. La loupe du
couteau Suisse a pour cela un grossissement proche de l'idéal.
Pour les photos ci-dessous (de qualité variable) j'ai eu recours
à un microscope doté d'une caméra
numérique. Voici les cas les plus intéressants.

Voici l'un des versants du SRM GB-763 agrandi 35 fois. Il est typique.
Les tranchants de presque
tous mes couteaux neufs sont identiques, notamment pour la taille des
stries. Seule la longueur (ici
0.75 mm) varie selon le modèle. Je suppose donc que l'industrie
utilise une meule "standard" pour
l'affûtage final. On remarquera par contre la ligne "noire".
C'est comme si le fil avait trop chauffé
pendant le meulage. Il y a des chances qu'on ait ici ramolli localement
le métal en le surchauffant.
Nous verrons à la longue si le tranchant tient longtemps ou pas.

A la loupe le tranchant des Victorinox me semble différent. Ici
la petite lame du 1.6703 agrandie 35 fois
lame que je n'ai jamais affûtée. Au microscope on a juste
l'impression que les stries sont à peine plus fines,
c'est tout.

Voici le tranchant du Victorinox 0.8953 qui m'accompagne depuis 15 ans
et agrandi 35 fois. J'ai dû
l'affûter au plus 3 fois avec ma pierre IB-134. On voit que le
fil est un peu abîmé mais les"versants"
sont nettement plus polis. On en deduit que la simple pierre "de base"
Norton permet d'otenir un bien
meilleur état de surface que couteau neuf. Et à la main,
moins de risque de surchauffe. Intéressant...

Voici le tranchant de l'Opinel N°10 agrandi 40 fois (le maximum du
microscope). Jamais affûté,jamais
servi (ou si peu). Oui je sais, si on compare les 0.2 mm agrandi 40
fois aux 0.5 agrandi 35 fois de
l'image précédente, y a comme un problème. Je n'ai
pas d'explication. Les Opinels sont d'excellents
trancheurs. Ont-ils une particularité? Ici les stries semblent
être d'un ordre de grandeur inférieur. Peut-
être que cela suffit déjà à faire la
différence. Rappel: l'émouture est
légèrement convexe.

Voici le tranchant du Fallkniven F1 agrandi 40 fois (le maximum du
microscope). C'est mon couteau
neuf le plus affûté. Une particularité? On
distingue des stries mais elles semblent vraiment minimes. Ici
aussi l'émouture est légèrement convexe.
18-FEV-2011
Voilà déjà plusieurs jours que
j'ai fait du GB-763 mon nouveau compagnon, séduit par sa
légèreté et son design. L'encoche dans la
plaquette latérale n'est pas assez adaptée au maniement
d'un seul doigt.

Le "thumb stud" dépasse à peine, n'offrant que peu de
prise à la pulpe du doigt.

J'espère qu'avec cette photo, je suis plus clair dans mes
explications.
J'ai donc
décidé de faire une entaille en pente douce du
côté gauche du couteau, à la façon de ce
qu'on trouve sur tant d'autres modèles c'est-à-dire dont
l'allure générale va un peu vers l'avant. J'ai fait cela
avec une lime puis du papier de verre assez fin. Au prix du couteau, je
ne prends pas de grand risque. Maintenant je comprends pourquoi SRM n'a
pas fait cette entaille! La plaquette est creuse, car une cavité
juste derrière cette zone abrite le ressort de rappel du verrou
"axis-lock".

Pu...naise, un trou! N'empêche que cela facilite bien le
maniement.
12-MAR-2011
Voilà presque un mois que j'ai modifié
le GB-763. Je ne le regrette pas et en plus je m'habitue à ce
trou à la forme si particulière. Je crois que je l'ai
vraiment adopté ce petit couteau pliant pour tous les jours.
Aujourd'hui j'ai surtout reçu de nouveaux
couteaux Chinois. Ils n'étaient pas disponibles à ma
première commande.
SRM 738
à émouture creuse en 8Cr14MoV et manche
métallique avec insert carbone
Un couteau
très élégant, aux lignes modernes.
C'est un "liner-lock" entièrement démontable par
vis
Torx. Le verrou/cran prend appui sur la lame sur toute sa largeur, il
reste environ 1.5 mm de course pour compenser l'usure. Le métal
du verrou et son symétrique sont anodisés en mauve et
possèdent des trous circulaires pour l'allègement. Il est
utilisable en droitier ou gaucher. La lame
parfaitement centrée est calée entre une rondelle
en
laiton et une autre un peu plus grande sans doute en Téflon (du
plastique blanc). Son
mouvement d'ouverture et de fermeture est un peu moins doux que sur les
autres SRM, comme s'il était trop pincé. Le
tranchant en sortie de boîte est bon.
L'habillage latérale en plastique transparent qui recouvre le
motif fibre de carbone (impossible de savoir si c'est de la vraie fibre
de carbone; sans doute que non) semble rustique. Il possède un
trou pour une dragonne et un clip sur un seul côté qui
permet un transport "tip-down". Un très joli cadeau
à
faire, notamment à un ami qui possède une GSX-R 750 SRAD
de 1997 à cause du rappel du carbone s'il a un pot Yoshimura (ce
qui est mon cas). Les inscriptions de la lame semblent faites au laser.
Prix avec
les frais de change et les frais de port répartis au prorata
du
total: 9.75 EUR.

Le carbone lui donne un côté "high tech" et moderne.
Navy K-507
à émouture creuse en 440C et manche
métallique avec une seul plaquette en G10