En fond, le profil de côté et d'en haut du manche que je
veux faire.
Au milieu le Lauri PT 77 à la queue détrempée,
réduite à 4 X 3.2 [mm] et cassée nette.
Ensuite ma filière M4 avec le morceau de queue coincée
dedans (poubelle pour le tout).
Plus tard j'ai
découpé des morceaux d'intercalaire rouge de 0.33 mm
d'épaisseur (ce que j'ai de plus gros de couleur rouge vive) et
j'ai empilé le Lauri PT77 à blanc. Aucune surface ne
semble jointive à commencer par la garde. J'ai donc poli la face
arrière de la garde au papier multi-usage Norton de 120 (avec le
80 ça accroche trop) pour créer une
planéité tout en gardant de la rugosité pour
l'accroche de la colle. En effet, entre les passes on s'aperçoit
que la garde n'est pas plane du tout.
06-MAR-2012
Aujourd'hui je n'ai fait que de la merde! J'ai
d'abord voulu rendre les différents blocs du manche du Lauri PT
bien jointifs. Mais pour cela il faut que les faces opposées
soient parallèles. J'ai donc utilisé le lapidaire du
combiné ponceur pour usiner 2 faces opposés
perpendiculaires à une troisième face, donc
parallèles entre elles. En vain! J'ai juste réussi
à ruiner mon bloc de résine au point que j'ai dû en
refaire un autre. Ce dernier contient moins de motifs!
L'esthétique en prend un coup. Le bloc d'ébène est
moins épais que prévu et plus bancal qu'au départ!
Mais comme j'en avais marre, j'ai
décidé de coller aujourd'hui. J'ai donc poli à
nouveau la face avant de la garde en laiton. Puis j'ai limé des
rainures dans la queue du Lauri avec ma lime à canneler pour une
meilleure tenue de la colle. J'ai ensuite préparé
beaucoup de colle époxy, tout enduit, empilé,
dégueulassé et finalement serré avec un
serre-joint. Il a fallu nettoyer une coulure sur la garde avec des
coton-tiges imbibés d'acétone, coulure résultante
du fait d'allers et retours des blocs sur la queue pour essayer de bien
réaprtir la colle.

Sous la douille 3/8" de 24 mm, il y a une petite partie de la queue
cassée qui dépasse.
La leçon c'est que pour faire un manche
"composite", il faut de quoi pouvoir faire des faces parallèles
ou se les procurer. Seconde leçon, c'est que pour une bonne
solidité, il faut pouvoir emplir tous les espaces vides avec de
la colle, ce qui implique une variante bien liquide. Mon Araldite
Bostik/Sader à prise progressive est trop épaisse pour
bien couler au fond des cavités par simple gravité. On
verra bien ce que va donner mon premier "Frankenstein". Les manches
à plate semelle sont finalement beaucoup plus simple.
Comme tout travail minutieux, la coutellerie en tant
que loisir créatif requiert de la patience, vertu que je n'ai
pas en suffisante quantité sans doute. Voudrait mieux que
j'arrête peut-être.
08-MAR-2012
Le soir j'ai sorti le Lauri PT de l'étau et
du serre-joint. Après presque 48 heures, la colle époxy
semble un peu molle par endroit alors que sa prise doit être
totale en 15 heures selon la notice. Les 8°C qui règnent
dans le garage doivent y être pour quelque chose. L'ensemble
donne une impression de robustesse. Au boulot j'ai photocopié le
contour du manche que j'avais dessiné pour pouvoir le
découper et reporter les profils sur le manche.
J'ai ensuite dégrossi le tout à la
scie à ruban (cette fois avec une lame à bois) puis au
combiné. La différence de dureté entre l'olivier
ou la résine et l'ébène est flagrante.
L'ébène chauffe énormément pendant le
ponçage. Sans doute à cause de la vieille bande de 50 qui
coupe mal. Les intercalaires rouges sont à peine visibles. Cela
prouve qu'il faut au moins une épaisseur de l'ordre du
millimètre pour apporter de l'esthétique.
Je suis ensuite passé au Lancelot. J'ai
contre percé les trous de l'autre plaquette puis j'ai
réduit au combiné l'épaisseur totale du manche
à 12 mm par excès. Pour finir j'ai ramené le
contour des plaquettes jusqu'au manche de métal. Avant de
poursuivre, il faudra coller les rivets et le tube de passage dragonne.
Le problème c'est que je n'ai pas le tube. Le plus simple est
d'en commander sur un site. Le Lancelot passe donc en pause temporaire.
09-MAR-2012
Je n'ai pas eu beaucoup de temps ce soir à
cause d'un putain de
Touran
qui me bouffe mon temps libre. J'ai dégrossi le manche du Lauri
PT 77 au combiné. C'est loin d'être aussi parfait que je
me l'imaginais mais ça ressemble à un couteau.
Détail: impossible de scier la queue qui dépassait
malgré ma tentative de la détremper. La scie glissait
dessus malgré la lame neuve. J'ai donc dû casser ma
filière car le métal était encore trop dur. A
méditer... Sinon l'ébène et l'olivier poncé
c'est super joli.

La protection de la lame a été déposée
temporairement pour les besoins de la photo.
10-MAR-2012
J'ai continué à façonner le
manche du Lauri PT 77 jusqu'à sa forme finale, à main
levée avec le combiné et des bandes de 220 puis 400.
Ensuite j'ai fait essai avec mon disque à polir de 10 cm et la
pâte à polir brune de 40 microns. Cela a bien lissé
la surface du bois, la rendant brillante sauf que les pores de
l'olivier se sont un peu assombris.
La lame avait perdu un peu de son tranchant. Je l'ai
affûté avec la pierre de coticule belge (on sent bien la
différence de dureté des 63 HRc du tranchant) puis avec
le cuir enduit de pâte 2 microns. Ça tranche
sévère! Le Lauri entre directement au top 3 du tranchant
de ma petite collection, sans doute à cause de son demi angle au
sommet de 9°. J'ai aussi poli la lame avec la pâte à
polir les métaux Autosol (bon pour les chromes des
bécanes). Enfin j'ai enduit tout le couteau de cire à
carrosserie. Pour la lame et la garde, le but est de "sceller" la
surface contre la corrosion. Pour le manche c'était de le rendre
brillant. Le manche est devenu mat...

Je comprends mieux pourquoi il y a tant de couteaux à manche en
bois. Au delà de la solidité plus défavorable face
aux plastiques et autres composites,
la beauté intrinséque est bien supérieure. A ce
sujet, le choix des matériaux et de l'intercalaire rouge est
très discutable sur mon modèle. Je vais encore
tenté de fermer la partie arrière avec quelque chose.
Lame 77 mm, manche 104 mm, 71 g, centre de gravité à peu
entre la résine et l'ébène.
Comme les
détails le montrent, la finition est loin d'être parfaite.
La partie ventrue du manche devrait être plus en arrière.
Avoir mixé des matériaux avec des duretés si
différentes pour de pures raisons esthétique
n'était pas un bon choix technique pour la réalisation.
Cela restera une bonne expérience, enrichissante par le
résultat. Il est temps de bientôt refermer ce projet et de
continuer avec autre chose. (oui je sais je dois encore finir les deux
premiers couteaux; on dirait que je ne suis pas un bon finisseur).
Le soir j'ai finalement bouché le trou
à l'arrière du manche avec un mélange de sciure
fine et d'époxy. Truc: pour favoriser la coulée de
l'époxy, le plus simple est de chauffer la pièce et non
pas l'époxy.
11-MAR-2012
Le matin j'ai un peu façonné la
Lancelot au
P220 et 400 sur le combiné, juste pour voir ce que ça va
donner. C'est encore très carré mais il faut que
j'attende de coller les rivets et le tube en laiton avant de finir. Je
vais sans doute commander le tube de 6 mm sur le Net.

La protection de la lame a été déposée
temporairement pour les besoins de la photo.
L'après-midi en vadrouille "du dimanche après-midi",
j’ai trouvé de vieux produits pour meubles. D’abord
un produit pour décirer les vieux meubles. Je m’en suis
servi pour bien nettoyer l’olivier sur le Lauri PT. Ça
sent très fort et ça s’évapore vite des
doigts. Je table sur de l’acétone ou pire le
trichloréthylène aujourd’hui très
réglementé. Le bois est redevenu très clair. Avec
de la cire pour meuble, j’ai ciré résine,
ébène et olivier. On laisse sécher et on poli au
chiffon doux. Résultat : ouais bof.
12-MAR-2012
J’ai fait une commande groupée de matos
avec des collègues du boulot. D'ailleurs j'avais amené le
Lauri PT afin de savoir ce que certains pensaient de la combinaison de
couleurs. En passant, un collègue hors du "cercle des amis de la
coutellerie" de ma boîte s'est souvenu avoir une chute de laiton
de 3 mm d'épaisseur qu'il m'a ramené afin que j'essaie de
finir le "cul" du manche.
Je songeais aussi à une finition de type
piano laqué pour le Lauri PT, pour voir… Le soir
j’ai donc lu les recommandations d’un fournisseur. Poncer
le bois jusqu’à P1000, puis passer un disque à
polir avec de l’oxyde d’alumine. Ensuite sceller la surface
avec une sorte d’huile spéciale dite danoise ("Danish
Oil") ou de marque CCL. Pour obtenir finalement un poli haute
brillance, il faut finir avec un disque à polir et de la cire de
carnauba (cire fournie par un palmier au Brésil selon
Wikipesdia).
Bref j’ai enlevé la cire du jour
précédent avec le décireur, poncé
jusqu’à P1000 l’olivier et
l’ébène. Puis avec mon disque doux à polir
les lames et la pâte à polir 2 microns j’ai poli
l’ensemble du manche. Le résultat est très lisse
après 3 passages mais résine et olivier ont un peu
noircit. Nouveau nettoyage au décireur, séchage,
chauffage pour dilater les pores du bois et j’ai passé 3
couches de vitrificateur de parquet. J’ai poncé à
la paille de fer entre les couches.
13-MAR-2012
Le vitrificateur ne semble pas avoir durci (produit
à la date limite ?), adhère très mal à
l’ébène (bois gras par nature ?) et la surface
reflète le moindre poil du pinceau. Bref échec cuisant.
La pellicule de lasure pèle et j'ai enlevé les restes
à la paille de fer n°0 (moyen). J'ai poli à nouveau
le manche avec le disque et la pâte à polir 2 microns,
puis j'ai nettoyé l'ensemble au décireur (encore 100
neurones de perdu). J'ai commencé à incurver au marteau
un petit morceau de laiton pour qu'il s'adapte à la courbure du
"cul" du manche.
J’ai continué à un peu
façonner le manche du Lancelot, surtout pour essayer d’en
réguler l’épaisseur, encore trop disparate le long
du manche. Pour finir, le combiné étant de sortie,
j'ai ramené "à zéro" le point de
résine au "cul" du Lauri PT en vue d'un futur collage du petit
capuchon de laiton fait main.
Pour finir couture: j'ai tenté de coudre
l'étui du Lauri PT en utilisant les trous faits par les agrafes,
lorsque j'ai fait un patron grossier.