Après une phase de
façonnage plus fin. Collage et serrage. La plaque est ma vieille
porte de cuisine
Ikea, recouverte de papier sulfurisé en cas de
débordement de la colle époxy.
06-FEV-2012
Pas fait grand chose, juste découpé
grossièrement le papier qui dépassait des plaquettes.
Malgré un couteau très affûté, le papier est
extrêmement résistant. Il tiendra peut-être mieux
que ce à quoi je m'attends.
07-FEV-2012
Aujourd'hui j'ai trouvé des chutes de
matériel intéressant à l'usine. D'abord de grosses
plaques de 5 mm d'épaisseur dans la même matière
que les circuits imprimés. C'est très plan et très
dur. Je ne sais quand quelqu'un a fait à partir de ces plaques
des espèces de sous-main avec des picots métalliques afin
d'y empiler des feuilles de prise de notes en réunion. Sans
doute obsolètes, ils ont fini à la poubelle. Je songe
à en faire de la matière d'oeuvre pour des plaquettes.
J'ai aussi trouvé une feuille de plastique rouge de 0.33 mm
d'épaisseur dans la poubelle de la photocopieuse. Un
intercalaire éventuel? Hop dans la besace! Ensuite sachez que
dans ma boîte on imprime des encres conductrices par
sérigraphie. Le racloir qui sert à forcer l'encre
à passer à travers l'écran de sérigraphie
est en plastique jaune de type caoutchouc/élastomère.
Taillé dans une barre, il y a toujours des chutes. Il y a
différentes nuances de jaune et des duretés Shore A
allant de 65 à 85. Encore de la matière à faire
des plaquettes ou peut-être au moins une sorte de gomme pour
nettoyer les bandes abrasives du combiné ponceur. Et pour finir
j'ai trouvé une feuille de Macrofol (BASF, Bayer?), un plastique
orange fluo transparent de 0.3 mm. Encore un intercalaire
peut-être.
En rentrant j'ai fait un essai de ponçade
dudit élastomère jaune. La vache! Ça se ponce
comme un rêve avec un chouette état de surface!
Génial! Ensuite j'ai poncé à la machine les
plaquettes en frêne blanc du "Youkaytradibushcraft". D'abord
à la bande de 220 pour dégager le surplus de papier
à joint. Le papier est très résistant, au point
qu'il sent le brûlé et noircit. J'ai ensuite
continué au papier de 400, qui est ce que j'ai de plus fin pour
ne pas trop vité "bouffer" le frêne en cas de geste
malheureux.
Un petit morceau à sauter près du trou
pour le demi-tube du passage dragonne. J'aurai dû d'abord
collé les demi-tubes. C'est cher l'apprentissage. Ensuite j'ai
dû mal monter les plaquettes avec les douilles filetées
sensées me donner un centrage et une
répétabilité de montage/démontage parfaite.
Il manque à présent de la matière à une
plaquette mais je pense que c'est encore rattrapable.
J'ai collé à la colle à bois
à prise rapide le petit morceau qui avait sauté et deux
heures plus tard j'ai collé à l'époxy les
demi-tubes en prenant soin de graisser les extrémités
afin qu'elles ne collent pas au manche. J'ai mélangé
à l'époxy de la sciure de frêne pour combler
l'espace car les trous du passage des demi-tubes ne sont pas parfaits.
Résultat demain.

Le petit morceau qui a sauté après recollage et juste
avant serrage.

Pour bien aligner les demi-tubes collés au mélange
sciure/époxy, j'ai passé un fôret de 6 mm au
travers.
08-FEV-2012
J'ai coupé le plus gros des demi-tubes
à la scie, puis j'ai repris l'ensemble au combiné avec
abrasif de 100, 220 et 400. Il faudra finir à la main les zones
trop gauches pour être faites au combiné. le moprceau de
bois recollé a bien tenu à l'usinage. Sur tout le contour
j'avais laissé environ 0.5 mm de matière pour le
façonnage final de l'ensemble monté. Bonne pioche.

On s'approche de la fin mais le périmètre du manche est
un peu trop gros pour ma main: cette dernière
est un peu trop ouverte. Mais il vaut mieux que je m'arrête
là je pense.
09-FEV-2012
J'ai repris les contours de l'Izula sur mon
plastique jaune du boulot. Puis j'y ai collé une feuille rouge
de 0.33 mm. Je vais faire un essai de plaquette ces jours-ci.
Après quelques recherches, ce plastique est un
polyuréthane. Le nom commercial de chez Bayer est Vulkollan. Le
site Bayer vante ses qualités et ses domaines d'application. Pas
de manche de couteau référencé, bizarre, non?
Ensuite j'ai juste un peu poncé le bois
du manche du "Youkay" derrière le Ricasso.
13-FEV-2012
J'ai percé mes plaquettes jaunes pour le
passage des vis et la dragonne. J'ai aussi commandé un peu de
matos chez Brisa.fi, notamment une lame de Lauri PT de 77 mm. Je pense
que PT signifie "Partial Tempering" car ces lames ont une trempe
sélective: le dos est à 53 HRc et le tranchant
à... 63 HRc!
14-FEV-2012
Très inspiré par un couteau pliant
Français à platine bloquante et aux lignes très
épurées, j'ai dessiné sa variante à la lame
fixe. Je le baptise "Lancelot" (peut-être que cela vous aidera
à trouver l'inspirateur initial de ce petit projet). J'ai fait
découpé un contour que j'ai reporté sur une chute
de mon XC75 de 4 mm. J'ai sorti le profil à la scie, puis je
l'ai façonné au combiné avec une bande de 50 non
neuve. Avec la même bande j'ai essayé de descendre une
première plaquette jaune à 5 mm mais j'ai
arrêté à 8.5. C'est très long malgré
une relative bonne usinabilité. A chaque jour suffit sa peine.
J'ai encore un meuble à monter.

199 mm, lame de 90 mm, 17 mm de largeur. Petit dégagement de 2
mm de diamètre, plate semelle, émouture plate. Epaisseur
de 3 mm
3 trous pour rivets en laiton de 4 mm, les autres pour
l'allègement. Je prévois un manche bois fonction de
l'arrivage avec un intercalaire
sans doute rouge de 0.33 mm. Je vise encore 58 HRc. Nulle doute qu'il
va encore un peu changer. 57 g nu en première estimation.

Voilà le contour et la première ébauche que je
souhaite faire descendre à 3.2 mm d'épaisseur par
la rectifieuse du boulot. Puis je vais tenter de faire
l'émouture à la lime.
15-FEV-2012
Ma barre d'XC75 fait environ 4.20 mm
d'épaisseur. J'écris environ à cause de la
croûte résultante du procédé d'obtention
qu'est le laminage à chaud. Malgré un grenaillage
(d'après la doc Bonpertuis), cette croûte présente
un relief assez accidenté. J'ai fait enlever à la
rectifieuse plane du boulot (merci Dominique) 0.5 mm de chaque
côté. L'ébauche fait à présent
3,16..3,18 mm. J'ai laissé volontairement 0.2 mm de surplus de
matière en pensant à une éventuelle rectification
après traitement thermique.
Mais ici déjà une surprise.
Malgré l'arrosage généreux de la rectifieuse et
donc un refroidissement efficace, l'ébauche s'est
légèrement courbée. Libération de
contraintes internes? La flèche au centre de l'arc fait environ
1 à 2 dixièmes de millimètres mais c'est visible
à l'oeil en incidence rasante. Ensuite j'ai profité
encore une fois du trusquin et du fluide de marquage de l'atelier pour
délimiter un tranchant résiduel de 0.8 mm avant
traitement thermique.

J'ai incliné la ligne d'attaque de l'émouture
côté ricasso, déplacé un peu le
dégagement pour gagner en
longueur de tranchant et ajouté un passage dragonne pour un tube
de 6 mm.
16-FEV-2012
Aujourd'hui j'ai reçu ma commande de chez
Brisa.

De la mousse spéciale haute température pour former du
Kydex (29 X 20 X 2 [cm]), une barre de
250 mm de laiton de 4 mm de diamètre, 3 tiges de ferrocium 65 X
6.4 que je compte emmancher
sur du bois et
offrir, deux grosses aiguilles (pas encore assez à mon
goût) pour coudre du cuir, un
étui
pour lame de 125 mm, trop grand mais en superpromo
(récupération de pièces?), une lame Lauri PT
de 77 mm et une garde adaptée en laiton.
Au sujet de la
lame Lauri PT 77 mm: l'émouture scandinave a un demi-angle au
sommet
(mesuré par mes soins) de 9°, mais surtout elle tranche
comme un laser! Rien d'étonnant avec un angle au sommet de
18° me direz-vous. Par contre la garde adaptée est
plutôt
"à adapter". L'encoche de 3.24 mm est trop fine pour y faire
passer la
lame de 3,29 mm. Il faudra diminuer un peu son épaisseur.
J'espère réussir à fileter la queue de la lame.
17-FEV-2012
En parlant polissage avec un collègue en
Bandit 1200, celui-ci m'a ramené le kit de polissage basique de
Louis que je comptais acheter pour récupérer les disques
de feutre. On va voir ce que je vais pouvoir faire avec. 15 EUR
d'économisés.
21-FEV-2012
J'ai commandé un peu de bois et d'autres
matériaux sur un site de "menuiserie".
23-FEV-2012
J'ai reçu ma petite commande. Moi qui
trouvait le chêne dure et dense, l'olivier et
l'ébène sont une classe au dessus!

Un carrelet d'olivier paraffiné 40 X 40 X 350
Un carrelet d'ébène du Mozambique 20 X 20 X 152
2 carrelets de résine décorative 20 X 20 X127
De la pâte abrasive 40 microns (cassée durant le transport)
5 feuilles d'abrasif corindon P320
J'ai repris le Lancelot. J'ai fait le
dégagement à la base de la lame avec une lime ronde. Puis
j'ai posé l'ébauche à plat sur un morceau de bois
coincé dans l'étau. J'ai bridé le tout avec deux
serrre-joints par l'intermédiaire de deux petits morceaux de
bois dont un me servant aussi de guide pour le ricasso.

2 heures passées dans le garage, à limer. On ne voit pas
le temps passé lorsqu'on s'amuse.
J'ai limé
à main levée l'émouture avec ma lime batarde Facom
made in Switzerland. Ça marche plutôt bien et c'est aussi
rapide qu'au combiné. Par contre on contrôle mieux l'angle
et l'acier ne chauffe pas. Inconvénient: ça demande plus
d'énergie musculaire. La lime laisse de très profondes
marques que même de la toile émeri de 60 ne parvient
à effacer qu'au prix d'un très long travail. Il me
faudrait une lime demi-douce pour la passe intermédiaire.
L'ébauche est grossière mais l'émouture bien
marquée. Il faudra sans doute encore un peu de ponçage
car il reste de grosses marques, bien visibles lorsque on passe
l'abrasif de 400. Je n'ai plus de papier de 180.
25-FEV-2012
J'ai continué le ponçage de
l'émouture du Lancelot. A la fin j'ai utilisé un peu le
combiné avec une bande 400 pour essayer de mieux marquer le bord
d'attaque du ricasso et d'affiner la pointe. Avec la partie de la bande
n'ayant pas de support derrière elle j'ai même
donné sans le vouloir un début d'émouture convexe.
Il reste encore de profondes stries sur la lame. Il va falloir que j'y
retourne.
J'ai arrondi la partie avant d'un carrelet de
résine au combiné (de 50 en passant par 100, 220 et 400;
inutile: commencer par 100 et passer à 400 directement). Puis je
l'ai poncé à la main au P800, 2500 et enfin au cuir.
Cette matière s'usine très bien et finit par briller. Il
faut finir au moins cette partie, car une fois sur le couteau on n'y a
plus accès. Ensuite j'ai scié le carrelet en deux
à la scie à ruban. Puis j'ai encore réduit
l'épaisseur au combiné et augmenté la
rugosité des faces qui serviront au collage avec du papier de 80
sur une planche pour bien conserver la planéité.

Cercle: la zone à finir entièrement avant collage.
Pour finir j'ai fait un nouveau support pour ma
petite barre de ferrocium. Le support que j'avais moulé en
résine du boulot et qui sert à noyer des
électroniques n'est pas assez stable dimensionnellement parlant
(cette résine absorbe l'humidité de l'air à la
longue). J'ai donc copié à main levée avec plus ou
moins de réussite un des supports du commerce dans un morceau de
frêne blanc qu'il me restait du manche de la bêche Senlis.
Un trou pour y coller la barre et un autre pour un passage dragonne. Il
s'agit aussi d'une répétition générale pour
les 3 autres barres que je veux personnaliser et offrir. J'ai fini le
bois en le mouillant pour redresser les fibres une fois
séché avec un ponçage consécutif à
la paille de fer. J'ai fait cette opération 3 fois puis j'ai
enduit le bois avec de la cire (pour cuir avec beaucoup de cire
d'abeille parce que je n'avais que cela) que j'ai fait
pénétrer avec un sèche cheveux: dilatation des
pores et liquifaction de la cire. Cela ne fait ressortir que
très peu les veines du bois. La cire pour cuir n'est pas un truc
à retenir, donc!
26-FEV-2012
J'ai repris l'émouture du Lancelot au
combiné. Je le décrète prêt pour le
traitement thermique et tant pis si ce n'est pas le cas.
Avec le support qui transforme une Dremel en
défonceuse (emprunté à mon frère) j'ai
enfin creusé les compartiments secrets dans les plaquettes de
l'Izoumodi4 et du Youkaytradibushcraft. Un vrai massacre! Ce n'est pas
très beau mais c'est fonctionnel. Encore une leçon: il
fallait le faire avant de coller les demi-tubes et de faire des ergots
de centrage car cela gêne à l'usinage.