Et voilà l'étape du jour. Je regrette d'avoir raté
l'encoche du petit doigt, le couteau a maintenant une
sorte de queue de poisson. Je regrette aussi d'avoir loupé la
découpe centrale. La masse est actuellement
22-JAN-2012
Le matin mes essais de stabilisation de bois
étaient secs. Les deux morceaux de pins n'ont pas vraiment
changé de couleur alors que les deux morceaux de frêne
blanc se
sont légèrement ambrés, faisant joliment ressortir
le grain du bois. J'ai poncé et biseauté à 45°
le pin stabilisé. Je crois que le durcisseur n'a pas
pénétré
plus d'un ou deux millimètres.
J'ai collé le pin stabilisé à
l'époxy sur
une chute d'un capteur que l'on fabrique dans ma boîte. C'est un
"sandwich" ambré constitué de 3 couches de film
plastique totalisant une épaisseur de 0.35 mm. Je compte
m'en servir pour faire un intercalaire esthétique entre la
plaquette en pin stabilisé et la soie du couteau.
J'ai mis les deux morceaux de frêne blanc que
je
compte utiliser pour le "Youkaytradibushcraft" à tremper dans le
durcisseur. Bois (pores dilatés) et liquide chaud. Trempage au
moins 5 heures. A la fin
plus aucune bulle ne sortait du bois. C'est là que je l'ai mis
à sécher.
Sinon j'ai retaillé le tranchant de l'
"Izoumodi4". Long et fastidieux à cause de l'acier dur et de
l'épaisseur de la lame. J'ai aussi poli à nouveau
entièrement la lame car il restait beaucoup de traces: P240,
400, 800, 1200, 2500, 4000 et cuir avec oxyde d'aluminium. Et pour
finir une grosse couche de cire.
23-JAN-2012
Bon je n'ai pas pu m'empêcher de reprendre un
peu la forme du compartiment secret/de la découpe au milieu du
"Youkay". C'est plus arrondi à présent. J'ai aussi
peaufiné la fin de l'émouture au niveau du
dégagement. Demain je suis à l'usine et je tente la
trempe à l'atelier de maintenance pendant la pause de midi.
Les plaquettes en frêne blanc stabilisé
pour le manche sont sèches. Les plaquettes en pin
stabilisé collées à l'intercalaire maison sont
sèches aussi. Cela tient très bien. Je les ai
percées à 4 mm de diamètre en face des trous de la
soie du vieux couteau retaillé. J'ai façonné la
partie avant desdites plaquettes en pin stabilisé puisqu'une
fois collées je n'aurai plus accès à cet endroit.
J'ai rendu tous les "partenaires" rugueux et j'ai collé le tout
à la colle époxy: soie, plaquettes et rivets.
serre-joints là-dessus et bonne nuit. Une note: le
façonnage et le perçage des plaquettes en pin
stabilisé étaient plus durs que d'habitude. J'ai
l'impression que le durcisseur à bois à tout de
même rempli au moins une partie de son office.
Avec ce qui restait d'époxy j'ai fait
un petit centrage d'une première plaquettes de l' "Izoumodi4"
à l'avant du logement. Comme sur le BK-14 en date du 26-SEP-2011
(page 5).

Le couteau défi dans son sandwich de capteur de ma boîte
et de pin stabilisé avec ses "rivets" taillés
dans un ressort de siège.
En dessous le point d'époxy sur la plaquette de droite et la
tache faite par la graisse que j'avais mise pour
faciliter le "démoulage"
(photo faite le lendemain mais insérée ici pour la
linéarité du récit)
24-JAN-2012:
un vrai TTh comme dans les livres!
Au moment où j'écris ces lignes mon
"Youkaytradibushcraft" est dans mon four de cuisine à 245°C
pour 60 minutes afin de subir un revenu qui devrait l'amener à
une dureté de 58 HRc. Retour sur les évènements de
la journée. Peu de photos car il fallait opérer vite.
Au boulot il a fallu allumer le four de trempe une
heure et demi avant de pouvoir atteindre les 830°C. La
fiche technique de l'XC75 de chez
Bonpertuis annonce une température de trempe entre 800 et
830°C. Comme il faudra sortir la pièce et qu'elle se
refroidira un peu j'ai préféré viser le haut de la
fourchette. J'avais pris mon thermomètre infrarouge perso pour
pouvoir mesurer la température du bain d'huile. Il était
à 17°C. J'ai donc mis une pièce "martyre" dans le
four afin de m'en servir pour réchauffer le bain d'huile. La
fiche technique ne mentionne rien mais les informations glanées
indiquent une température de bain d'huile entre 40 et 60°C
de façon à ce que la trempe ne soit pas trop "violente".
Bon ensuite tout est allé très vite.
J'ouvre la porte du four pour en sortir le martyre et le jeter dans
l'huile tout en plaçant le couteau dans le four. Le four perd
15°C. Top chrono! Il y a des flammes qui se sont éteintes
toutes seules dans le bac à huile au bout de ma pince. J'ai bien
remué la pièce dans le bain pour
homogénéiser la température. Quant au couteau, il
suffit d'atteindre la température d'austénisation sur
l'XC75. Pas la peine de laisser le couteau dans le four des plombes.
Tout ce qui se passerait c'est que les grains grossiraient et ce serait
très mauvais pour la résistance mécanique
ultérieure du couteau. J'ai trouvé comme règle
qu'il faut 45 à 60 secondes par millimètre
d'épaisseur d'un morceau plat pour atteindre ladite
température. 4 mm, soit 4 minutes.

Et voilà un joli four qui ne sert jamais. A l'intérieur
la pièce martyre pour préchauffer l'huile de trempe.
Le bac à huile est sur la gauche, j'ai laissé
égoutté un panier qui me gênait plus qu'autre
chose. En rouge
en haut, la longue pince de saisie.
J'ouvre le four au bout de 4 min 40 s. C'est bon!
Couleur super homogène et rouge claire, limite orange. Je saisis
le couteau à la pince et le fait plonger pointe et tranchant en
premier dans le bain. Une mesure juste avant me donnait ce dernier
à 57°C. Je remue le couteau une bonne minute. Le couteau a
refroidit beaucoup plus vite que le martyre, plus compact. J'ai tout
rangé, nettoyé, remercié Edgar juste après
un léger coup de toile émeri sur le couteau pour enlever
la gangue de calamine formée par l'huile.

Le couteau posé sur le dos à environ 830°C.
Nous voilà à 62..64 HRc. La toile
emeri m'indiqua bien une nette augmentation de dureté par
rapport à mes ponçages du jour précédent.
Si tout est parfait, le diagramme de la fiche technique indique
approximativement un peu moins de 250°C pour atteindre les 58 HRc
que je souhaite atteindre après revenu.

Le couteau après trempe et petit ponçage de la calamine.
Etat: 62 à 64 HRc selon la fiche technique
Vous voyez ici l'arrondi du logement que j'ai essayé
d'améliorer hier ainsi que l'émouture portée
à angle
droit du dégagement à la base de la lame

Le couteau refroidissant tranquillement à la sortie dur four sur
une brique réfractaire .
De plus les plaquettes en pin stabilisé sont
bien collées et la première plaquette de l' "Izoumodi4" a
son point d'époxy aussi. Photos insérées au jour
précédent pour plus de clarté. Demain, si
possible, je re-burne le pauvre Edgar pour tenter une rectification des
deux faces à la rectifieuse plane.
25-JAN-2012
Tout le monde était de bonne humeur à
l'atelier de maintenance. Du coup la rectification des deux faces du
"Youkay" s'est faite sans mélodrame. Il faut d'abord
régler la course longitudinale et transversale de la table sous
la meule pour ne pas que l'outil parcours des distance inutilement
longues. Puis on descend la meule par petits incréments
jusqu'à ce qu'elle effleure à peine la pièce (on
dit tangenter). A partir de ce point, on lance la machine en lui disant
de descendre d'une certaine valeur par pas déterminé
à chaque fois qu'elle a fini un cycle de balayage de la zone
qu'on lui a "programmée". Chaque nouvel usinage est
appelé "passe", l'incrément "profondeur de passe".
Comme j'avais mesuré grossièrement
4.22 mm d'épaisseur, j'ai fait enlever sur la première
face 0.110 mm par passe de 0.005 mm. Cela a permis d'éliminer le
défaut de forme du couteau tout en éliminant la
croûte restante du procéde d'obtention de la barre (par
laminage). La table de la rectifieuse est magnétique.
Même opération sur l'autre face. Mais
0.110 mm n'ont pas suffit à éliminer toute la
croûte. Rebelote donc avec 0.05 mm de plus toujours par passes de
0.005 mm. Il a fallu presque plus de temps à régler la
machine que pour l'usinage à proprement parler. Le couteau fait
à présent 3.86 mm d'épaisseur en chaque point. Sa
rectitude augure d'une belle esthétique. La masse est
actuellement de 122 g. Ça parait incroyable mais la correction
de la forme du compartiment secret et la rectification lui ont fait
perdre 8 g soit plus d'un centimètre cube de volume!

Il faut toujours beaucoup d'arrosage en rectification. Le fluide de
coupe sert surtout à évacuer copeaux
et chaleur, cette dernière étant toujours nocive pour
l'intégrité du traitement thermique.
J'ai mis le
dernier point d'époxy sur la seconde plaquette de l' "Izoumodi4".
26-JAN-2012
J'ai poncé les excès d'époxy
sur les plaquettes de l' "Izoumodi4" et j'ai remonté le tout.
Fini. Faut songer à l'étui. Ensuite j'ai
façonné le manche du couteau défi du boulot.
beaucoup beaucoup de copeau. J'ai aussi une bande du combiné qui
a cassé nette à la jointure. Apparemment le tout est si
bien calfeutré que l'opérateur ne risque pas un "coup de
fouet".
Le pin stabilisé ne semble pas l'être
à coeur. Retrouver le profil du manche sous tant de bois ne fut
pas facile. Leçon du jour: tracer les contour du manche sur la
partie extérieur du manche et le dégrossir au mieux avant
pour gagner du temps. Je lui ai donné une forme inspiré
de celle du manche de l'Enzo Trapper. Le capteur en intercalaire a une
couleur plus noire que rouge. Les rivets doivent être
poncé doucement. Trop vite, ils chauffent et brûlent le
bois du manche. J'ai fini à la bande de 400 au combiné
mais c'est encore trop agressif: le bois est "bouffé" trop vite.
J'ai décide de continuer à la main. Las mon papier de
verre le plus fin est du 180 ce qui est limite pour la finition. Le
papier de verre imperméable pour l'acier laisse des traces
noires, on ne peut l'utiliser sur le bois. J'ai aussi inaugurer la lime
à canneler pour lui faire des stries d'appui du pouce. C'est
bigrement efficace mais ayant rippé une seule fois j'ai fait un
petit "escalier" dans le profil. Du coup c'est moche. Je vais tenter de
rattarper cela à la lime carré ou triangulaire.
Pour finir j'ai replongé le couteau entier et
chaud (laissé sur le poêle à bois) dans le
durcisseur chauffé (sur le même poêle). Un coup de
"vide".

Pourvu que la colle et le plastique supportent le contact avec ces
produits chimiques.
27-JAN-2012
Un collègue de travail m'a demandé si
mes trvaux de coutellerie avançait. je lui ai ditq ue j'en
étais bientôt au manche, que je voulais faire en bois. Il
m'a dit avoir un morceau de chêne et de bouleau à la
maison. Il devrait me les amener lundi.
28-JAN-2012:
bon anniversaire... Papa! Non pas l'autre...
Par intervalle de 2 heures j'ai passé 3
couches de vitrificateur sur le manche du couteau défi avec
ponçage intermédiaire à la paille de fer.
En parallèle pendant environ 3 heures
cumulées, j'ai fini l'émouture du "Youkaytradibuscraft".
J'ai d'abord commencé avec les limes diamantées dont est
pourvu le support copie du "Wicked Sharp". Pas assez de copeau. Je me
suis alors servi de ce support en y adaptant ma lime la plus agressive.
l'Acier a bien durci. Il m'a fallu énormément de passes
pour éliminer les 0.8 mm (soit environ 0.4 de part et d'autre)
qui restaient sur toute l'émouture.

J'ai procéde de même pour le papier abrasif par la suite.
Je dois avouer que
ce support rend des services inestimables. Il m'aurait fallu sans doute
beaucoup plus de temps et d'astuce pour arriver à un
résulat sans doute bien moins bon. Après ma lime (qui
doit absolument être aussi affûtée que possible pour
se taper du 58 HRc) j'ai continué avec du papier abrasif
fixé sur la même cale coulissante: 180, 320, 600, 1200,
2500 et 4000. Le plus long fut de sortir au 180 les profondes stries
laissées par la lime. Le reste des passes ne fut que plaisir de
voir la surface se polir en un rien de temps. J'ai fini pour le moement
avec un passage au cuir avec de la pâte à polir 2 microns
(soit environ 9000 d'équivalent papier). C'est presque un
miroir. Mais j'arrête là puisqu'il faudra encore ajouter
le manche et polir le reste. Pas la peine de risquer de ruiner trop de
valeur ajoutée en amont.
Petit test de coupe de feuille de papier: un sabre
laser. Il est vrai qu'avec 15° de demi-angle au sommet c'est de
loin ce que j'ai de plus aigu comme angle en rayon. Donc pas
étonnant que cela coupe avec une facilité
déconcertante.
29-JAN-2012
J'ai fait la finition du couteau défi. J'ai
eu beaucoup de mal à faire partir le durcisseur sur la lame avec
de l'acétone. C'est finalement la paille de fer N°0 qui aura
réglé facilement le problème.

Un résume: le capteur ultra plat de ma boîte qui a servi
à faire l'intercalaire et les rivets issus d'un ressort de
siège automobile, sauvé des poubelles de
la même boîte.
30-JAN-2012
Avec des chutes de cuir de siège auto que
j'avais récupérées par le passé dans les
poubelles de ma boîte, j'ai fait deux étuis provisoires
pour l' "Izoumodi4" et le "Youkaytradibushcraft". Il s'agit de
protéger les tranchants des chocs et divers objets dont mes
doigts des tranchants en attendant la suite des travaux.
Le collègue de travail m'a ramené deux
blocs de chêne issus du coeur d'une poutre de charpente vieille
d'environ 80 ans. Il les en a extrait avec sa scie circulaire pour son
bois de chauffage ce week-end. Il cherche encore le morceau de bouleau
dans son fourbi. J'ai calculé la densité approximative du
chêne: 0.779 et 0.729. Je consulte les pages web spéciales
bois. Le chêne est un bois mi-lourd qui devrait faire mieux que
le frêne blanc prévu initialement. Il sent bon le bois,
semble lourd, dur et dense à crever.

Mes deux créations sur les blocs de chêne.
31-JAN-2012
J'ai ramené le couteau défi au boulot.
Il a beaucoup plu. Du coup, deux collègues vont peut-être
me ramener des chutes de bois. L'un du noisetier, l'autre du pin d
'Oregon aussi appelé Douglas.
Le soir j'ai tourné les pièces en
laiton pour le "Youkaytradibushcraft". Toujours le même principe
que le modèle précédent: plaquettes
démontables vissées et tube passage dragonne en deux
parties.

Douilles filetées M4 diamètre 6.4 mm, longueur 7.8 mm.
Demi-tubes Dext 8, dint 6, appui plan
centrage court à 7 et 2 mm, longueur 15 mm qui sera
façonnée à l'épaisseur du bois.