En rouge les défauts de forme. Il y en a un peu partout.
J'espère les amoindrir à la main.
Pour la suite:
usinage des stries d'appui du pouce à la lime et
façonnage final du contour intérieur du manche.
Quelques remarques:
- l'opération qui a dégagé le plus de chaleur pour
l'instant fut le perçage, suivi de la scie à ruban et le
ponçage en dernier
- ma bande 25 X 762 de 220 est de mauvaise qualité et c'est
pourtant la plus chère: la jointure est mal faite et provoque
une sorte d'accoup sur le couteau à chaque passage, c'est
très désagréable.
Même si ma lame est loin d'être
parfaite, elle représente un investissement temporel et
émotionnel assez intense. J'ai à présent peur de
tout foirer avec le traitement thermique. Sans doute le prix à
payer pour de l'apprentissage. Car à bien y
réfléchir, l'émouture c'est délicat mais au
final c'est le traitement thermique qui va déterminer si ce sera
un couteau ou un bout de ferraille trop dur ou trop mou. En soit, vaut
mieux avoir un couteau moche qu'un morceau de métal mou joli.
12-OCT-2011
Au boulot j'ai réutilisé le trusquin
pour marquer les emplacements des stries d'appui du pouce et le centre
du passage de la dragonne. Je suis rentré tard. Je n'ai fait que
les stries à la lime aiguille tiers-point d'abord, puis à
la lime de section carrée. Malgré tout mon soin,
l'espacement n'est pas assez régulier. J'ai aussi limé un
peu le contour intérieur du manche avec des limes aiguilles mais
c'est très lent.
J'ai utilisé un fluide bleu qui était à
disposition pour augmenter le contraste.
13-OCT-2011
Encore un peu de combiné et surtout 2 heures
de lime pour s'approcher de la forme finale du projet. Les manches des
limes aiguille m'ont presque filé une ampoule sur le
côté du majeur droit.
Travail du contour intérieur et de l'encoche pour l'index ainsi
que le dégagement près du ricasso.
16-OCT-2011
Aujourd'hui j'ai vidangé la RT. En fait,
surtout parce que je voulais avoir de l'huile pour ma future trempe.
Evidemment ce n'est pas idéal mais je n'ai pas mieux. Cette
huile est minérale, de viscosité 15W-40 et à moins
de 5000 km dans un moteur très sain. Elle n'est même pas
si noire que cela. J'ai tout mis dans un vieux bidon métallique
assez vertical dont j'ai découpé le dessus afin de
pouvoir y plonger le couteau au rouge cerise (vers 830°C).
Le niveau n'est que de 17 cm pour 3.5 litres. Ce n'est pas assez pour
un couteau d'environ
177 mm de long.
18-OCT-2011
Dur d'avancer. Il y a toujours autre chose de plus
urgent à faire que son passe-temps. Aujourd'hui une fuite d'eau.
J'ai fini de limer le couteau puis j'ai attaqué le polissage
à la main avec du papier imperméable de
granulométrie P240. J'ai enroulé le papier autour d'une
petite cale en bois et j'ai lubrifié avec de l'huile fine type 3
en 1 ou WD-40. Cela me semble donner un meilleur état de surface
et la pâte abrasive très liquide ainsi formée entre
papier et couteau semble encore usiner le métal même
lorsque le papier est devenu lisse.
J'ai poncé perpendiculairement aux stries
laissées par le papier 220 de la bande du combiné. Cela
permet notamment de voir où porte le ponçage. Il suffit
de poncer jusqu'à ce que les anciennes stries disparaissent
entièrement. Cela m'a aussi permis de visualiser le
défaut de planéité de l'émouture que je
pouvais sentir au doigt sans le voir en incidence rasante. J'ai pu
ainsi un peu rattraper ce défaut.
Comme pour l'affûtage, je pense qu''il faut
bien insister avec le grain le plus grossier afin que les passes
suivantes soient raccourcies en temps. L'état de surface s'est
bien amélioré mais après 1 heure de travail, ce
n'est pas fini avec le P240. Il faudra sans doute encore une heure pour
les petits recoins.
Je ponce avant la trempe car après ce sera
plus dur. J'espère pouvoir corriger un peu l'émouture et
également fermer toute micro amorce de rupture qui pourrait se
transformer en crique, tapure et autre fissure au moment de la trempe.
Il reste encore le contour interne du manche, le dégagement au
ricasso, les stries d'appui du pouce, etc.
Mais on voit qu'on avance et c'est gratifiant. Une certaine
fierté de créer quelque chose d'utile.
19-OCT-2011
J'ai fini de poncer au P240 le moindre recoin. Il
reste de mini défauts mais ils seront cachés par le
manche. J'en avais ma claque au bout d'1h30. Prochaine étape le
P400 avec beaucoup d'huile de coude. A combien arrêter avant le
traitement thermique? Je me suis aperçu que l'épaisseur
de ma pointe a fondu avec tous ces ponçages. Je crains une
déformation au cour de la trempe. Tout ce travail...
29-OCT-2011
Voilà plusieurs jours que je n'ai rien fait.
D'autres chats à fouetter. J'ai tout de même percé
le trou pour le passage de la dragonne. Diamètre 6 mm avec un
avant trou et ébavurage avec une fraise à noyer à
main.
10-NOV-2011:
un nouveau dans ma collection, Blackjack BJ155 avec manche
J'ai reçu ma dernière acquisition en
provenance des Etats-Unis. Toujours pas de soucis avec la douane. C'est
un produit concurrent de l'Izula, vendu comme couteau de cou. J'ai
choisi la version recouverte d'une peinture epoxy noire ("powder
coating"). En option j'ai aussi pris le manche en micarta noir à
matrice lin. Le manche est très cher par rapport au couteau. La
lame et le manche sont un plus grands que ceux de l'Izula. La lame fait
aussi 4 mm d'épaisseur mais l'émouture est convexe.
L'acier est un inox 154CM, de nos jours un acier mi-haut de gamme
(c-à-d entre le milieu de gamme et le haut de gamme) très
performant. C'est la variante normal du 154CM et pas celle obtenue par
métallurgie des poudres (grains plus fins et plus
réguliers; meilleures performances mécaniques). Les
stries pour l'appui du pouce sont -à l'opposé de l'Izula-
cette fois un peu trop près de la pointe à mon
goût.
La lame "drop point" (donc pointe tombante) "tombe" plus bas que sur
l'Izula ce qui a pour effet de former un arrondi moins prononcé
vers la pointe. Je trouve la finition moins bonne que sur l'Izula et
les émoutures du dos de la lame ne sont pas symétriques,
ce qui me fait dire que ce couteau est sans doute fini à la
main. La zone limite entre peinture et émouture donne un aspect
"baveur" assez vilain à la peinture dans cette zone.
La tranchant en
sortie de boîte est excellent. Rasage de près possible.
Dans ma collection je le classerai troisième juste
derrière les Enzo Birk 75 et Fällkniven F1. La loupe
révèle cependant un tranchant avec de belles stries d'un
outil. Gageons que cela peut être facilement
amélioré au cuir. Il va sans doute devenir de plus en
plus affûté au fur et à mesure des passages
d'entretien au cuir. C'est mon premier vrai couteau à
émouture entièrement convexe (le F1 est convexe sur le
dernier tiers de la largeur de la lame et du coup le rayon est assez
faible). Ce genre de lame a la réputation de se bonifier avec
l'âge et l'usage (après chaque affûtage, le
tranchant "tient" de plus en plus longtemps).
Les plaquettes sont vendues avec une clé
Allen de 1/8" (mais il en faut deux pour pouvoir serrer fort!), 4 vis
à tête "lentille" et deux inserts filetés
(même solution que sur Izula ou H.E.S.T.). Les ajustements sont
loin d'être aussi parfaits que ceux de l'Izula II (sur le I, le
contour des plaquettes est en retrait de 0.5 mm par rapport au contour
du manche).
L'étui en kydex est décevant.
D'excellente qualité et bien fini, il s'ajuste très mal,
beaucoup trop de jeu autour de la lame (viendrait-ce du transport?). Je
vais tenter d'améliorer cela en reprenant l'étui au four
avec ma vieille presse à kydex. L'extraction d'une main ne peut
se faire avec le pouce car le couteau pivote et se coince dans
l'étui. Il faut faire l'extraction avec l'index (du
côté du
tranchant) mais un risque de coupure existe. Coût avec un cour du
dollar avantageux et des frais de port très élevés
($34.95!) répartis au pro rata des prix de base, couteau 54.02
EUR, manche 29.06 EUR. C'est néanmoins ce que j'ai trouvé
de moins cher chez un vendeur qui accepte de livrer hors U.S.A. et le
total est du niveau du couteau seul, tel qu'il est vendu en Europe.
Plus cher et moins bien fini qu'un Izula,
étui moins universel que sur l'Izula, le Blackjack BJ155 se
rattrape par son acier inox haut de gamme et son émouture
convexe.
12-NOV-2011
J'ai mis l'étui du BJ155 seul à
120°C dans le four de cuisine. Une fois mou, il est redevenu tout
plat. J'ai introduit le couteau et j'ai vite mis l'ensemble dans ma
vieille presse prototype abîmée lors de la
réalisation de l'étui du BK-14. J'ai coincé
l'extrémité du manche afin de presser l'ensemble de
l'étui. Au démoulage le maintien était bien
meilleur que d'origine mais je ne trouvais pas le résultat
à la hauteur de mes attentes.
Sinon dans un tout autre registre j'ai réussi
à ruiner le tranchant! J'avais décidé de passer la
lame sur le cuir avec la pâte 2 microns. J'ai tenu la lame comme
d'habitude et je pense que cet angle d'environ 20° était
trop important. J'ai aussi appuyé trop fort pour une
émouture convexe. Je pense que ces deux facteurs combinés
(notamment avec le retour élastique du cuir juste
derrière le tranchant) ont tout simplement arrondi mon
tranchant. La lame était tellement amochée qu'il
était impossible de se couper!
Ah bravo Olive! Le mieux est l'ennemi du bien. 2
heures d'effort sur le cuir avec la lame très faiblement
inclinée, l'aide du marqueur pour voir où je portais et
des passes avec le seul poids du couteau n'auront pas suffi à
revenir à un tranchant digne de ce nom (c-à-d rasoir:
rasage des poils de l'avant-bras ou de la jambe possible). Je suis
allé au lit le couteau entre les dents.
J'ai aussi réussi à me couper en
journée mais avec des tubes inox mal ébavurés
malgré tout mon soin et toute mon attention. J'ai tubé
mon conduit de cheminée Poujoulat 230/300 inox galva avec un
flexible Lisseco 80 afin de raccorder mon poêle à
granulés. Il ne fonctionne toujours pas, ma famille à
froid. Il me manque encore des pièces. Voilà ce qui
arrive lorsqu'on travaille avec les incompétents de chez CMPM
depuis déjà 2 mois et demi. Si j'ouvre un jour une
section "emmerdeurs, incompétents et autres Bozos", sûr
que je ne manquerai pas de vous narrer cette histoire. Elle vous fera
bien rire. Mais bref, ici c'est la section outils tranchants.
13-NOV-2011
Bon je suppose que je n'y arrive pas parce que
j'enlève trop peu de matière avec le cuir. Je passe donc
au papier de verre imperméable de 2500 posé sur un tapis
de souris et imbibé d'huile fine. Et c'est reparti. Angle
très plat, appui faible, passe en tirant le tranchant, marquage
au feutre en essayant de tangenter au mieux le sommet du tranchant. Une
heure plus tard ça coupe à nouveau, pas très bien.
Je peux pourtant dire que je commence à avoir
la main et que je suis tenace parfois, mais là je m'avoue
vaincu. Ce beau couteau, très cher, avec un tranchant indigne de
son rang. Je décide de faire une micro émouture plate en
inclinant la lame d'environ 20° sur mon papier de 2500 et en
poussant cette fois. On sent à nouveau que ça accroche.
Pourtant ça coupe mal. Ben oui mince, y a forcément une
bavure qui s'est formée (le "morfil")!
En tranchant une fois légèrement sur
un morceau de bois pour faire partir le morfil, le refus de coupe est
encore assez net. Je vais donc l'éliminer comme je ferai avec
une lime. Successions de passes en deux temps
- sur une face, on "tire" sur le papier (on crée donc la bavure)
- sur l'autre on "pousse" (on replit et on coupe ainsi la bavure)
Et enfin ça coupe de nouveau! Je finis aux
cuirs (pâte 2 microns, puis 0.5 micron et cuir seul) et enfin
ça rase aux petits oignons. Mais bon il faut être
honnête, ce n'est pas un affûtage convexe mais une
émouture convexe au sommet de laquelle se trouve une micro
émouture plate avec un angle au sommet de 40°. Je me prive
donc des qualités de robustesse et d'endurance d'une telle
émouture*. Mais avoir ce couteau qui ne tranche pas
m'était insupportable.
* Les tangentes au sommet ont théoriquement un angle bien
supérieur à 40°, ce qui rend le "sommet" bien plus
endurant car il y a plus de matière derrière lui. De plus
une fois qu'il a pénétré la matière, les
flancs de celle-ci s'appui sur les arcs de cercle de l'émouture
et si la matière tranchée est suffisamment rigide (bois,
...) le sommet ne touche même plus la matière, c'est
l'émouture juste derrière qui écarte les fibres.
C'est le principe de la hache.
Plus tard en journée je me souviendrai que ma
manière de faire (tirer pour créer la bavure, pousser
pour la retourner et la faire sauter) est celle décrite par
Opinel. Couteaux Opinel qui ont aussi une émouture convexe. Je
suppose qu'Opinel a choisi cette méthode car la vaste
majorité de ses clients est comme moi: incapable de faire un
véritable affûtage convexe.
J'ai aussi tenter de parfaire l'étui du
BJ155. Cette fois j'ai mis étui et couteau au four à
120°C. Dans la presse, je n'ai coincé que la partie plate de
l'ensemble mais très fort avec l'étau. C'est mieux, sans
doute proche du mieux qu'on puisse obtenir chez soi. Ça me bouge
plus d'un poil.
La photo montre mal la différence mais le maintien est parfait
à présent. L'extraction reste problématique
(appui avec l'index côté tranchant).
18-NOV-2011
Je ramène des bricoles coutellières au
boulot pour discuter et illustrer le propos avec des collègues.
L'un d'eux sort une pince Gerber (un "multitool" façon
Leatherman, on en a tous vu) dont le couteau pourvu de serrations est
dans un état lamentable. Derechef, j'affûte et rapidement
le truc se remet à couper. J'avais ma pierre Belge et comme le
collègue est Belge de son état, une fois, il me dit qu'il
en profitera pour en acheter directement une sur place lors de son
prochain passage. Que nenni lui dis-je. Toi qui veut juste que
ça coupe bien et qui massacre ta lame (pensez un
électronicien qui coupe des fils avec!) tu devrais te contenter
de l'essentiel, une pierre à deux faces pour du
dégrossissage/redressage et de l'affinage/entretien. Et de
sortir ma pierre Falkniven DC-4: petite, pratique, pas chère,
joli étui en cuir et hop tandis que je fais le camelot, "effet
Bonaldi" elle se casse devant nous.
Les deux parties se sont désolidarisées. Merde ça
radine sur la colle chez les Suédois!
Tout cela n'est
pas bien grave. J'ai fait sauter les surépaisseurs de colle le
soir venu et j'ai recollé le tout avec de la colle epoxy en
recouvrant bien toute la surface. Puis une nuit de serrage
modéré dans l'étau. Ça devrait rendre
l'ensemble "bulletproof" (à l'épreuve des balles).
26-NOV-2011:
un projet parallèle (que j'ai mis ici vu que ça parle de
métal et que je n'ai pas d'autre section pour cela)
Il y a deux hivers j'avais eu une conversion avec un
collègue de travail qui avait exercé en Savoie. Il me
disait que là-bas tout le monde avait une petite pelle dans son
coffre en cas de chutes de neige importantes. Ben oui, pas bête.
Moi aussi j'ai une petite pelle chez moi dans le kit dont est issu le
couteau en
page 1 ("inox de merde*"). Lorsque
j'ai voulu la récupérer dans la cave de mes parents, la
pelle était toute brillante. Mon père s'en sert pour ses
rosiers et faisait la gueule me voyant la prendre.
* il faut d'ailleurs lui rendre justice: cette semaine j'ai
coupé de hautes branches sur le chemin derrière ma maison
parce qu'elles touchent le toit de ma voiture lorsque je passe. Avec la
pierre Fallkniven j'ai pu obtenir un excellent tranchant en quelques
passes. Il est donc sans doute beaucoup moins merdeux que je ne le
suggère ici. Le dessin reste laid. Je maintiens.
Bon ben je vais la laisser à mon père alors... Ce truc a
sans doute environ 25 ans. Scie dans le manche, hache et outil
multifonction (ouvre-boîte,
décapsuleur, levier, le vé sert aux bouchons de
bouteilles et de bocaux à dévisser). Un truc de camping
quoi.
J'ai donc
cherché une petite pelle. Elles sont toujours d'origine
militaire. La plupart sont pliantes. Leur solidité ne m'inspire
guère. Je souhaiterai un modèle fixe. J'en ai
trouvé dans les petites annonces, datant de 1945 ou chez Cold
Steel (mais là c'est plutôt une arme qu'une pelle si on
voit les arguments mis en avant par la publicité). De toute
façon les prix sont trop élevés lorsque je compare
avec ma pelle de chantier avec manche en frêne et traitremenmt
thermique. Il y a aussi une curiosité, c'est une pelle militaire
chinoise multifonction référence WQJ-308 (ou dans ce
goût là): pelle, scie, hache, marteau, tenaille, coupe
fil, ouvre bouteille, pioche, règle, qui vient quand on la
siffle... Là les prix frisent des sommets.
Que faire? Ben la faire soi-même! Avec une
pelle? Non car la courbure d'une pelle de chantier n'est pas la bonne.
Dans une bêche! Un modèle "plat" dit Senlis avec un manche
à embout "pomme". Le mieux serait évidememnt un
modèle forgé et pas en tôle emboutie avec un bon
manche en frêne. On pourrait l'affûter sur un
côté, retraiter thermiquement le métal après
découpe...
On peut trouver une telle bêche dans les
petites annonces pour 5 EUR. La bêche sera rouillée, le
bois du manche blanchi et le tout aura 20 ans. J'ai
préféré faire un premier essai avec une
bêche bas de gamme. J'ai trouvé un tel modèle neuf
pour 5.09 EUR chez des hard discounter du bricolage (Bricoman; avouez
que le nom est loin d'être "sexy")
Peinture epoxy pas trop résistante, manche en bois brut
(frêne blanc?).
J'en ai sorti 13 du rayon avant d'en trouver une au manche correct
(manque de matière, fissure au niveau du clou...)
183 mm de long, 152 mm de large, angle au sommet de 120°, pli
d'appui du pied de 10 mm.
Je voudrai garder l'extrémité "pomme" et le cône
pour l'emmanchement mais la forme évasée du
manche ne semble pas le permettre.
28-NOV-2011
Je n’ai pas de photos des opérations
car tout ceci n’était pas prévu mais comme c'est
parfois le cas dans la vie (ce qu’on appelle un bon jour), les
événements se sont enchaînées de
façon harmonieuse.
J’avais déposé le clou qui
maintient la bêche sur le manche hier soir dans le but de
l’amener à l’atelier de la boîte afin de
pouvoir utiliser la meuleuse d’angle équipée
d’un disque à tronçonner pendant la pause de midi.
Le collègue me suggère de tenter d’abord la
cisaille. En effet la tôle de 2 mm se laisse couper comme du
beurre. Je comprends mieux les 5.09 EUR. Autant le dire tout de suite,
elle est plutôt merdeuse ma bêche. Sa résistance et
rigidité mécanique ne proviennent que des 2 mm
d’épaisseur et des plis longitudinaux. Le même
résultat pourrait être obtenu avec une scie à
métaux. Je précise cependant que la cisaille du boulot a
un levier d'environ un mètre. Ça aide aussi.
On voit bien les lignes de trempe (si tenté que cela en soit
une).
A l’arrière j’ai fait un pli
à 90° d’environ un centimètre pour fournir une
surface d’appui au pied. Devant la mollesse
révélée à la cisaille, je n’ai pas
cru bon devoir chauffer le métal. Erreur car la tôle
s’est un peu déchirée. Tant pis. Avec une lime
j’ai ébavuré l’ensemble, arrondi les angles
et affûté les arêtes avants de la pelle pour
faciliter la pénétration: un angle à 40° sur
la face inférieure pour ramener l’épaisseur
à 1 mm.
Une des déchirures lors du pli d'une face d'appui du pied.
Sur l’arête latérale droite
j’ai limé un tranchant de part et d’autre de la
pelle. Le demi-angle au sommet est d’environ 25 à 30°.
J’ai choisi le côté de façon à avoir
une pseudo hache pour droitier, donc avec la partie concave de la pelle
à droite.
La tôle contient certainement trop peu de
carbone (moins de 0.3%) pour espérer un quelconque traitement
thermique. La proximité et disponibilité d’un
chalumeau oxyacétylénique m’ont encouragé
à cependant tenter une trempe dans un seau d’eau.
J’ai donc chauffé au rouge cerise les trois arêtes
et la pointe avant de les refroidir brutalement. La chaleur fournie par
le dard du chalumeau étant très locale, j’ai
dû procéder par étapes (chaque arête puis la
pointe). Verdict à la lime: la dureté n'a augmenté
que de façon marginale. Comprenez qu’il est toujours
largement possible de limer le métal.
J’ai finalement sablé le tout car il y
avait une sableuse à disposition (c'est bien un atelier dans une
boîte tout de même). Le meilleur produit sur cette
bêche est sans aucun doute la peinture époxy. Elle est
très résistante à l’abrasion. J’ai
voulu entièrement sabler la pelle mais au final j’ai juste
rendu la surface de l’époxy restante rugueuse pour
favoriser l’accroche de la couche de peinture finale.
Les traces de peinture brûlée par le
chalumeau sont bien parties mais le dos de la pelle présente un
drôle d’état de surface. Une sorte
d’énormes grains. J’aurai bien encore utilisé
la perceuse pour la douille mais ne sachant pas de quel type de vis
à bois je dispose dans mes tiroirs, aucune idée du
diamètre de perçage. Ce n’est que partie remise.
Le dos de la pelle: grossissement de grain, décarburation?
J'étais nul en cours de métallurgie aux Arts.
Reste plus qu’à raccourcir le manche
à 60 ou 50 cm de longueur totale et essayer de façonner
une petite "pomme" au bout dans ce qu’il reste de matière.
Puis perçage de la douille et du manche. Montage du cône
par coincement, renfort par trois vis à bois. Graduation du
manche et lasure polyuréthane à base d’eau (reste
de mon escalier: pensez! Conditionnement minimum de 10 litres pour
faire un escalier de 13 marches. Après 3 couches grasses, il
doit me rester 9 bons litres…)
29-NOV-2011
J'ai raccourci le manche de façon à ce
que la longueur totale de la pelle soit 52 cm. Ensuite j'ai
formé une "pomme" au bout avec mon combiné ponceur ainsi
qu'un amincissement de l'extrémité du cône qui se
loge dans la douille de la pelle. J'ai fini par un ponçage
à la main au papier de verre de 60 et 150. J'ai gradué le
manche et j'y ai appliqué ma "marque de fabrique". Pour finir
j'ai passé ma première couche de lasure. J'ai aussi
passé le côté diamanté de ma pierre
Fallkniven DC4 sur les arêtes de la pelle pour les rendre plus
lisses. La pierre n'a pas aimé, je crois que j'ai enlevé
toute une partie du revêtement. Sans doute y suis-je allé
trop fort. Il faut passer la lame d'un couteau dessus et non pas s'en
servir comme d'une lime comme moi dans ce cas précis. Rogntudju!
Voilà le manche.
30-NOV-2011
J'ai poncé le manche avec de la paille de fer
avant de passer la seconde couche de lasure. Puis j'ai continué
à poncer mon projet de couteau avec le papier de 400, puis de
800. Je
pense
que je vais pouvoir tenter les traitements thermiques.
Voici le manche de profil pour montrer le biseau sur le cône (la
tâche bleue est voulue!)
Mon morceau d'XC75 avec l'état
de surface d'un papier à poncer imperméable P800 à
l'huile.