31-MAI-2012
Le soir j'ai un peu poncé le "Patron". J'ai
commencé par le P400. Le métal me semble très dur.
Pourvu que le couteau ne soit pas dur (et donc cassant). Au fil des
grains plus fins, on s'aperçoit que l'état de surface
présente des grains et d'autres stries plus profondes. Il va
falloir que je reprenne le tout en commençant avec un abrasif
plus grossier.
01-JUN-2012
J'ai longuement repris le Patron au papier de 80,
120, 180, 240, 400, 800, 1200, 2500 et 4000. Finition cuir et
pâte à polir 2 microns (équivalent à un
abrasif de type 9000 environ). Il reste malgré tout des stries
que je n'arrive pas à sortir. J'ai décidé
d'arrêter là. On se voit dans la lame mais ça et
là, il reste de petits sillons.
Ensuite j'ai fait un petit dégagement
à la base de la lame (au ricasso) histoire de pouvoir
affûter sur toute la longueur. Je devrais plutôt
écrire "j'ai essayé..." car ma lime ne mord absolument
pas malgré sa qualité et mes efforts. C'est mon couteau
en XC75 le plus dur jusqu'à présent, au point que je me
demande si je n'ai pas foiré la trempe de tous les autres
précédents. Je comprends aussi beaucoup mieux pourquoi
mes abrasifs sont si lents à sortit la moindre rayure. J'ai peur
que la réalisation de l'arète primaire soit impossible.
Il faudra peut-être envisager de retourner au four pour un revenu
un peu plus chaud (215°C?)

La photo rend mal la réalité: la lame est beaucoup plus
lisse que ce qu'on croit deviner ici.
02-JUN-2012
En matinée j'ai taillé l'arète
du "Patron" avec le support façon Wicked Sharp de mon
collègue de travail. L'acier est très dur mais ça
allait encore. Surtout, je me suis aperçu que je m'étais
trompé dans l'angle. Au lieu de 20° de demi-angle au sommet
je devais être aux environ de 15 (plus de matière à
enlever!). J'ai rectifié le tir en cours de travail mais me
voilà avec deux faces usinées au niveau du tranchant. Ce
n'est pas joli.
Ensuite affûtage avec les pierres et le cuir
pour finir. J'ai encore réussi à rayer la surface avec
une pierre! C'est mon premier couteau où l'arète casse au
lieu de plier. Je suis donc au dessus de la dureté optimale.
Masi le bestiau tranche d'enfer. je m'arrêt là pour le
moment. J'ai poursuivi en finissant l'avant des plaquettes, avant
inaccessible une fois les plaquettes collées.
Pour finir tant que j'avais les outils sortis, j'ai
rafraichi le Laguiole Pakistanais du collègue de travail. Brosse
laiton, disque de feutre et pâte à polir 40 microns pour
la lame, le bois et les mitres. La corrosion a laissé de
profonds trous dans la lame. Une dernière passe avec un autre
disque et de la pâte à 2 microns. Puis huile CCL pour le
manche.
Ma dernière commande groupée Brisa est
arrivée.

Inventaire de mes articles (le reste c'était encore des Lauri PT
pour le collègue teuton)
- deux plaquettes de Makoré (bois d'Afrique; en promo "à
vraiment pas cher")
- le tube inox de 6.4 mm pour l'Elver de mon frère que je vais
enfin pouvoir finir
- une lame Lauri SS 77X20 (en inox 57 HRc propre à la marque,
C0.479-Cr14.53-Mo0.51-Ni0.09-Mn0.38-Si0.37-P0.019), très
tranchante
- Une lame Karesuando SS 80X21 (en inox Sandvik 12C27 à 57 HRc,
lame fait 82 mm en réalité), moins tranchante que la
Lauri SS
- deux gardes en nickel (une pour chaque lame ci-dessus)
- un petit embout pour retenir les lames de type Scandinave
(j'abandonne le filetage pour ces deux modèles, je voudrai les
offrir)
- 100 g de chutes pour complèter le colis à 500g: bien
plus de chance cette fois-ci, des objets exploitables: intercalaires en
polypropylène noir et violet de 0.8 mm, un morceau de G10
orange, un morceau d'Elforyn ou de Juma Ivoire et un
carrelet entier de polyester rose (!) pour faire des stylos sans la
moindre inclusion (d'où la mise au rebut)
Le soir j'ai
collé les plaquettes du "Patron". J'ai réussi à
essuyer tout l'excès de colle au ricasso avec des cotons tiges
et de l'alcool. 4 serre-joints et quelques douilles pour éviter
les rivets laiton.
03-JUN-2012
Le matin j'ai passé une couche de cire de
carnauba sur le mache du Laguiole, de la pâte à polir les
chromes sur les mitres et la lame puis une couche de cire automobile.
Un petit coup d'huile aux axes et un morceau de liège contre le
ressort là où le tranchant vient s'appuyer à la
fermeture. J'ai tenté de rattraper le tranchant, avec du mal. Il
manque trop de matière mais ça coupe à nouveau. Le
métal semble de très mauvaise qualité (tu penses
un inox qui rouille avec des trous plus gros que sur un vieil Opinel),
mais surtout la dureté est trop faible. L'affûtage ne
necessitait que très peu de passes pour enlever beaucoup de
matière. Je table sur du 53-55 HRc grand maximum. Même
à très faible prix, je déconseille l'achat de ce
type de Laguiole venant de très loin. Bon si c'est un cadeau
(d'entreprise...)
L'après-midi j'ai façonné le "Patron". Bande de
50, 100, 220 et 400 au combiné et éponge Norton pour les
arrondis des zones inaccessibles. C'est à peu près fini
mais il reste beaucoup de travail de finition pour un manche bien
uniforme et une "tranche" de plate semelle polie mirroir.

On est à 132 g. C'est ma plus lourde création
malgré le manche squelette La "matière à circuit
imprimé"
est assez dense.
04-JUN-2012
J'ai percé à 6.4 mm les plaquettes de
l'Enzo Elver au niveau du passage dragonne. J'ai coupé mon tube
inox de 6.4 mm avec un coupe-tube pour avoir une coupe propre. Mauvaise
idée: le coupe-tube repousse un peu de métal et le tube
ne passe plus dans le couteau. Du coup j'ai passé le fôret
dans le couteau mais l'acier D2 est trop dur. J'ai tenté
d'ébavurer le trou avec mes 4 ébavureurs à main.
Rien à faire j'ai abîmé l'arête de chaque
ébavureur. Du coup j'ai dû limer les tubes inox pour les
ajuster. Idem pour les plaquettes. C'est comme s'il y avait eu un
retour élastique de la matière après passage du
fôret.

J'ai collé les tubes après la photo.
06-JUN-2012
Hier j'ai découvert par hasard un gratuiciel
qui se prête à merveille au dessin de couteaux. Il s'agit
d'Inkscape. L'outil le plus pratique concerne les courbes de
Béziers. Il permet des dessins très continus du contour
du couteau.
Mais surtout le logiciel permet aussi de charger la
photo d'un couteau et d'en recopier la forme en tout ou partie en y
superposant une courbe de Béziers. Il y a des tutoriels video et
l'usage est assez instinctif.
Le top c'est qu'en y intégrant les
matériaux des manches, puis en y découpant des contours,
on peut avoir une bonne idée du résultat final.
Résultat qu'on peut affiner en jouant avec les ombres ce qui
permet de lui donner du relief.

Bon le rivet est de la mauvaise couleur, je n'ai réussi à
mettre la garde, ni les ombres.
Je voudrai faire un couteau pour mon ami d'enfance, passionné
d'archéologie. J'ai pensé
que ce serait le meilleur moyen d'utiliser ma chute de molaire de
mammouth.
07-JUN-2012
Le soir j'ai fait un rapide (et médiocre)
étui pour le "Patron" avec un des morceaux de cuir "RS" que j'ai
encore. Le couteau a encore besoin de finition et je manque de
motivation. Il faut au moins que je puisse le ranger en toute
sécurité.
08-JUN-2012
J'ai encore poncé à la main le manche
du "Patron" pour augmenter le rayon des plaquettes aux bords. Mais pas
longtemps. Motivation, motivation. J'ai aussi commencé à
retoucher au combiné le manche en bouleau de l'Enzo Elver pour
le frérot. Je suis vite passé en mode manuel avec une
cale à poncer souple ("éponge") Norton. Là aussi
il y a encore du travail.

Tubes inox du passage dragonne ramenés à zéro,
arètes vives arrondies, surplus du manche éliminé.
Le bouleau madré a des imperfections qui avec les reflets
donnent l'impression d'irrégularités dans la
surface. En bas l'étui douteux mais fonctionnel du "Patron" au
manche blanchi par mon ponçage.