Je suis confronté au problème de
devoir tremper du D2 avec un four ne dépassant pas les
1000°C. Est-ce faisable? Je voudrai parfaire la trempe en
descendant en dessous de 0°C parce que j'en ai la
possibilité. Est-ce utile? Quand le faire? Après la
trempe? Après un revenu?
Dois-je chercher la réponse sur des forums
où les trois quarts des gens repètent des choses vues,
lues, entendues sans en connaître les tenants et les
aboutissants? Mais comment faisait-on avant Internet? Bon je vais me
démerder tout seul et apprendre de mes erreurs
éventuelles.
Au fait c'est quoi un ingénieur? Je me
souviens que c'était le sujet d'une partie expression
écrite d'un concours d'école d'inge que j'avais
passé pendant mon année de terminale. Autant dire que je
n'en avais pas la moindre idée. Et puis l'école
sus-mentionnée, je n'y suis pas allé non plus.
Aujourd'hui je ne sais toujours pas vraiment
d'ailleurs mais j'ai une vague idée. C'est un type qui utilise
des connaissances scientifiques et un raisonnement rationnel pour
résoudre des problèmes techniques, économiques et
parfois sociaux dans de nombreux domaines.
Donc avec quelques connaissances, un peu
matière grise et toutes les fiches techniques des fabricants
d'acier d'outillage de type D2, 1.2379, Z160CDV12... que j'ai pu
trouver, voici mes conclusions
- oui je peux durcir du D2 avec "seulement" 1000°C mais il
faudra laisser le métal plus longtemps au four
- la température d'austénisation plus faible ne permet
pas d'obtenir une résistance à l'usure maximale
- les paliers de préchauffage recommandés partout dans la
littérature servent à éviter des chocs thermiques
locaux et à répartir au mieux le stress thermique pour
des
pièces aux géométries peu avantageuses
(épaisseurs peu régulières)
- le taux de carbone élevé provoque une
décarburation à haute température: en gros une
partie du carbone crâme au four, ce qui en réduit la
concentration dans l'acier. Il faut donc un four à
atmosphère contrôlée, une peinture de protection...
Bref éviter le contact de l'oxygène. Risque d'autant plus
élevé que l'acier reste longtemps au four. Dans mon cas
il faudra une papillotte dans laquelle je prévois
d'ajouter un carburant qui en brûlant devrait retirer un peu
d'oxygène à la papillotte.
- les effets d'une prolongation du refroidissement après trempe
sous le point de congélation sont techniquement le plus
bénéfique juste après trempe mais à cause
de tensions internes extrêmes, on préfère le faire
après un premier revenu pour éviter des fissures. C'est
d'autant plus vrai que la géomètrie de la pièce
est compliquée
- les trempes dites "cryo" transforment l'austénite
résiduelle en martensite. Les trempes "sous zéro"
sont aux alentours de -70..-80°C. Les vraies trempes
cryogéniques sont aux alentours de -185°C et
provoquent l'apparition d'autres carbures dans les aciers. Par
contre ces nouveaux produits n'apporteraient pas grand chose pour un
usage
de type couteau.
- la trempe "sous zéro" ne nécéssite que
d'atteindre ladite température pour obtenir la transformation.
En trempe cryogénique, le séjour peut être de
plusieurs heures (comment faire à la maison?)
- pour obtenir les effets maximaux d'une trempe "sous zéro", il
faut une température d'austénisation un peu plus
élevée (+20..30°C) que la température optimale
Alors on a de la chance. Un couteau c'est plat et
fin. Cela possède donc une géomètrie idéale
pour obtenir rapidement une température homogène.
J'exclue donc d'emblée les paliers de chauffe pour éviter
trop de décarburation. Pour la même raison je tenterai un
refroidissement "sous zéro" directement après la trempe.
Mon plan pour le traitement thermique de mon D2
d'origine Böhler (désignation commerciale K110) est donc le
suivant
- couteau en papillotte inox avec un bout de papier
- séjour direct au four à 1000°C pour 30 minutes
- trempe de la lame entre deux plaques alu et refroidissement du manche
à l'air comprimé
- si possible petit séjour en chambre climatique à
-70°C tout de suite après. (même si cela ne rapporte
rien autant essayer puisque j'en aurai sans doute la
possibilité)
- revenu d'une heure au four à 230°C en déposant le
couteau dans le four froid. Refroidissement à l'air.
- second revenu d'une heure à 215°C en déposant le
couteau dans le four froid. Refroidissement au four.

Extrait de la fiche technique Uddeholm pour le Sverker 21 (leur D2).
La taille de grain est constante
La dureté max est obtenue entre 1020 et 1040°C, mais
à 1000°C, je peux espérer encore 63 à 65 HRc
après trempe.
L'austénite résiduelle à 1000°C après
trempe n'est que de 7..8%.

Même doc, temps de séjour au four selon la
température.

Toujours la même doc, dureté selon température
juste avant trempe et
austénite résiduelle pour trempe à 1020°C.
Avec ma trempe
"sous zéro" à partir de 1000°C, j'espère
être sous les 5% d'austénite résiduelle avec 1
point HRc de plus que sans passage sous zéro et donc avoir
environ 59 HRc au lieu de 58 après les deux revenus. Putain tout
ce "qu'y faut pas faire" pour contourner le problème des
1000°C maxi...
J'ai tenté de faire du micarta sur base de
toile Denim. Ma résine est devenue bizzarement épaisse,
une sorte de peau s'étant formée en surface. Alors oui
j'aurai pu essayer de m'en procurer de la plus récente. Mais
j'ai tenté ma chance avec ce qu'il y avait plus en dessous. On
verra bien. De toute façon je n'avais plus d'autre alternative
ce soir. Autant tenter le coup: 70 g de résine pour 70 gouttes
de catalyseur. Long mélange, ajout de catalyseur, encore... Et
changement de couleur lent de la résine (de bleu vers ambre).
J'ai enduit et
laminé mes 6 couches de Levi's 501. Puis mise sous presse.
Résultat demain.
J'ai dessiné un nouveau couteau, une variante
de mon Izoumodi4.
25-SEP-2012
Mon micarta est dur. Réussite du premier coup
avec une résine pourrave, c'est marrant. La plaquette fait entre
4.57 et 4.98 mm d'épaisseur. Je vais la laisser au sommet de mon
chauffe-eau en attendant. Ça devrait la rendre plus dure au fur
et à mesure que le temps passe vue l'expérience
passée.
J'ai dessiné un second couteau, court et
trappu, loin de mes formes de "drop point" que j'aime tant. Mêmes
proportions que celui d'hier. Lame de 75 mm et longueur totale de
175..177 mm.
J'ai débité un morceau de D2 de 180
mm. Il m'a semblé plus dur à scier que l'XC75 et le T7Mo.
Il est surtout recouvert d'une grosse couche dure de calamine noire
très salissante. J'ai gratté le gros de la calamine avec
un abrasif. La surface ressemble un peu à un brut de forge, ici
résultat du laminage. L'ensemble pèse 118 g et son
épaisseur varie de 2.96 à 3.01 mm et la largeur de 29.92
à 30.18 mm.
26-SEP-2012
J'ai filé mon plat de D2 à l'atelier
de l'usine avec la demande de me rectifier les faces en enlevant le
moins de matière possible. J'espère le ravoir au moins la
semaine prochaine. Je me suis décidé pour mon second
design.
27-SEP-2012
J'ai enfin reçu mon contrôleur et mon
relais statique par mon collègue de travail allemand. Il l'avait
depuis plusieurs jours mais c'est la première fois que nous
sommes à nouveau au même endroit.

Cette fois il vient de Hong-Kong mais c'est exactement le même
que le premier, à la différence qu'il
va jusqu'à 1372°C avec un thermocouple de type K. Le relais
statique peut passer 25A et la commande
fonctionne en 3-32V. Le thermoucouple de type K est compris dans le kit
mais ne me sert pas car
les matériaux le limitent à 400°C
Il y a peu, j'ai "infecté" un autre
collègue de travail. Il a ramené son modèle
Daghetta de chez Lion Steel aujourd'hui.

Lame en D2, axis lock, micro passage pour la dragonne, manche G10 et
carbone très agréable en
main, pivot un peu dur, tranchant d'origine decevant. Vous trouverez
des détails sur le Net c'est sûr.
Le propriétaire est Allemand et fait beaucoup de rando, souvent
en Nouvelle-Zélande. Coût avec le
port vers l'Allemagne sur le site de Lion Steel: 100 EUR, délai
10 jours.
Et puis à la "cantine", je suis tombé
sur Pete qui mangeait avec le Lauri Skinner que j'avais commandé
pour lui la dernière fois.

Pete a molleté un bout de tube au tour, mis un bouchon de
plastique au cul, rempli le tout de résine
polyester de carrossserie, mastiqué le haut avec du mastic de
carrosserie et mis une fausse goupille
(en deux parties) pour faire une garde. Il rappelle les couteaux de
type Rambo.
01-OCT-2012
J'ai encore dessiné un couteau avec quelques
variantes de manche ce week-end. Hein? Non quedalle, pas la moindre
image à partager, je les garde pour moi, na!
Mon collègue au Lion Steel s'en est
déjà acheté un second. Le modèle Opera, un
"back-lock" (pompe arrière) avec lame en D2, platines super
ajourées et légères, plaquettes en olivier.
Dans le fond mon nouveau livre de chevet.
En cherchant un
programme de traitement thermique pour de l'AEB-L, je suis tombé
par hasard sur un manuel de vulgarisation de traitement thermique
spécifiquement axé sur la coutellerie. Il est gratuit en
ligne. C'est "Metallurgy of Steel for Bladesmiths & Others who Heat
Treat and Forge Steel" par John D. Verhoven, professeur à
l'université d'état de l'Iowa. Il ressemble beaucoup
à mes cours de matériaux en école
d'ingénieur, mais il m'interesse cependant beaucoup plus. C'est
curieux de penser qu'il y a presque 20 ans j'avais tous les
renseignements théoriques qui m'interessent aujourd'hui à
porter de main et que cela ne m'interessait guère. Si M. Gobron
me lisait, il tiendrait sa revanche. En tout cas j'espère
améliorer mes connaissances théoriques de façon
dramatiques avec ce recueil.
03-OCT-2012
En fin de journée j'ai
récupéré mon plat de D2 à l'atelier de
maintenance de l'usine. Ils n'ont pas encore eu le temps de me le
rectifier. Tant pis, pas de rectif alors. Moi faut bien que j'avance un
peu.
Sinon pour changer de registre, aujourd'hui c'est le
jour de la fête nationale allemande mais surtout l'anniversaire
de mon petit frère dont vous avez pu parfois voir un doigt, un
pied ou une main sur des photos de mon site, depuis 10 ans
déjà, me donnant des coups de mains (moins souvent que je
ne dois lui réparer sa poubelle). Dans toutes les familles y a
un artiste. Dans la mienne c'est lui. Un dingue de guitare. Il essaie
même d'en survivre. Il a commis un petit disque. Ça me
ferait plaisir si vous alliez l'écouter ici:
http://janmorgenson.tk/. Il s'est
mis à la guitare sur le tard, tout seul. A force de travail,
d'acharnement et d'amour de la musique, il a acquis -je crois- une
grande maitrîse.
Voilà ce qu'a écrit quelqu'un sur un
blog consacré: "Y’en a un autre qui m’impressionne,
c’est Monsieur Yannick. Je vais pas lui chier 5000 compliments,
il sait ce que je pense de lui et de sa musique. Juste peut-être
rappeler qu’un mec aussi talentueux et humble que lui devrait
être, dans un monde parfait, l’égal de Louis
Warynski ou Jérôme Didelot (qui sont exactement fait du
même alliage de douceur et de génie). Alors, pourquoi ne
l’est-il pas, vas-tu me dire ? Je crois qu’il a besoin
de (gentils) coups de pied au cul. Franchement, tout est là. Le
style de musique, original, frais, inspiré et
référencé. Les compositions, envoûtantes,
psychédéliques pour les dimanches pluvieux, euphoriques
et d’une beauté universelle. L’esprit, libre,
indépendant, intègre et honnête. Et ce premier EP
sobrement intitulé Studio, contenant trois titres
époustouflants de maîtrise et de classe te proposant un
voyage de plus de 22:25 minutes en terres sauvages et fantastiques.
Qu’est-ce qu’il lui manque pour réussir et devenir
cette superstar mondiale et adulée dont j’effleurais le
profil il y a de ça quelques secondes seulement ? Que les
gens ouvrent leurs oreilles toutes grandes et écoutent. Tant
qu’à faire, que ces mêmes gens aillent le voir en
vrai jouer avec sa guitare en bois et son étrange façon
de pincer les cordes. Mais surtout, que ce dernier,
Jan Mörgenson
à la scène, en fasse un peu plus, prenne son instrument
et le ballade en bagnole, en train ou en bus à travers la France
entière, d’appartements en cours d’immeubles, de
jardins ensoleillés en bars enfumés. Il le mérite,
putain."
On dirait du Télérama, la vache! Bon
pour juger la musique le type a l'air meilleur que moi, mais pour le
coup de pied au cul, je peux vous dire que le type est fin psychologue.
Il a mis dans le mille.
04-OCT-2012
J'ai un peu poncé la croûte du plat de
D2. Il reste de "gros" cratères, façon brut de forge.
Tant pis ça fera un genre. Les enlever prendrait trop de temps
à la main mais surtout réduirait de beaucoup
l'épaisseur tant certains cratères sont profonds. Pas
glop la qualité de livraison de mon morceau de K110 de chez
Böhler fourni par Eurotechni. J'ai collé un patron de mon
projet, percé les trous, fait des chanfreins,
découpé le gros du profil à la scie et
façonné le contour au combiné.
De manière générale, ce D2
livré recuit s'usine plutôt bien (ou pas trop mal;
l'XC75/DNH7 et le T7Mo bien mieux) sauf pour ce qui concerne l'abrasion
avec des abrasifs en feuilles. Je suppose que c'est à cause du
chrome, ça lui donne un peu une consistence de chewing gum,
comme si ça collait un peu et que la matière
résiste. J'ai peur que la finition soit très difficile
pour obtenir un poli miroir comme je les aime.
J'ai fini de lire mon recueil sur les traitements
thermiques. Ça m'a rappelé des souvenirs scolaires mais
surtout éclairé la lanterne. Et après coup je me
demande vraiment pourquoi on fait des couteaux en D2... Cet acier
à outil fortement allié me semble un vrai
casse-tête pour le traitement thermique*. Le compromis le moins
mauvais demande beaucoup d'essais afin de le déterminer et sans
doute que 1020..1030°C de température d'asuténisation
est le meilleur choix. Avec mes 1000°C au mieux on verra bien. Mais
avant tout le D2 semble trop cassant, pas assez résilient selon
les comparos. D'ailleurs mon frère m'a avoué avoir
ébréché l'Enzo Elver (en D2 à 60..61 HRc
selon Brisa) que je lui avais offert. Comment? Oh le môssieu a
coupé du saucisson sur le macadam... Du trottoir. Donnez-vous du
mal! Bref pour le projet dont je vous parle ici, je pense plutôt
viser les 58 HRc. Ce sera sans doute mieux pour l'usage auquel je
destine ce couteau et cela lui donnera peut-être un poil de
résilience en plus.
* pour dissoudre tous les éléments d'alliage dans
l'austénite et obtenir de bons carbures plus tard, il faut
monter très haut en température et y rester un certain
temps. Là on risque la décarburation et en
parallèle, on va se taper un max d'austénite
résiduelle après trempe. Pour éviter cela, il faut
une température d'austénisation plus
modérée, mais là il n'y pas assez de carbone et de
chrome qui se dissout dans l'austénite (et quasiment pas de Mo
ou de V tant on est "bas" en température). Donc après
trempe, avec les 1.55% de C du départ, on reste au dessus du
minimum de 0.6% (dans les carbures formés) permettant une bonne
dureté mais des 11.5-12% de Cr, on ne retrouve que 5..6% dans
les carbures (et là tintin pour la protection anti corrosion).
De plus les carbures du D2 sont trop gros pour avoir un rayon super fin
sur le sommet de l'arête de coupe. Bref c'est pas le top
technique le D2, pour faire des couteaux selon moi. Je ne dis pas que
c'est mauvais mais à mon avis il y de meilleurs compromis
à trouver. Bref à revoir selon l'expérience
acquise. (Hormis la taille des carbures, la plupart des
problèmes sont contournables à mon avis avec beaucoup de
moyens que je n'ai pas: four à atmosphère
controlée ou bain de sels (pour éviter la
décarburation) et trempe jusqu'à -195°C pour
éviter toute austénite résiduelle...)
06-OCT-2012
J'ai bien bossé aujourd'hui. Comme mon projet
en
D2 va avoir une émouture de type ciseau à bois, je me
suis posé des questions sur le comment faire une ligne de fin
d'émouture bien droite. En me reveillant ce matin, toujours pas
d'idée nouvelle alors j'ai refait une cale en bois (du
chêne) avec le bon angle (environ 8°) et j'ai cloué
mon plat dessus. Alors bien sûr au début la bande
enlève beaucoup de matière mais au fur et à mesure
que la surface à poncer augmente, on avance de moins en moins
vite. J'ai même remis une seconde bande de 40 neuve avant la fin.
En tout cas ça valait la peine, c'est ma plus belle
émouture depuis que je fais des couteaux. J'ai laissé 0.5
mm de matière au tranchant. Comme le D2 ne doit pas trop
"bouger" à la chauffe et à la trempe, j'espère que
ça suffira pour éviter des déformations.
J'ai fini de façonner le dos de la lame car
je le laisse toujours brut pendant que je fais l'émouture, des
fois que je me serve de sa partie bien droite comme guide. J'ai
ajouté des stries d'appui pour le pouce et tout poncé
jusqu'à P400 en vue du traitement thermique. Il me plait bien et
je dois avouer que j'en suis plutôt fier. Nu il est à 59 g.
07-OCT-2012
J'ai découpé grossièrement les
plaquettes de micarta denim "maison". Celles-ci sont encore
légèrement courbées (1 mm de flèche). Je
crois que cela ne vient pas finalement d'une déformation
après retrait de la presse mais d'une pression non
homogène de mes serre-joints. Bref faudra trouver autre chose de
mieux en cas de récidive.
Après découpe j'ai donc dû
poncer la face à coller contre les intercalaires avec du papier
de 80 afin de les aplanir au maximum. Le P80 devrait laisser des stries
suffisantes pour que la colle époxy s'y prenne bien. Avant
j'utilisais le P120 mais je crois que le 80 est plus efficace. Pour
finir collage des plaquettes sur des intercalaires en fibre rouge de
0.8 mm d'épaisseur.
08-OCT-2012
Bon c'est pas demain la veille que mon four de
trempe va sortir de terre. J'ai quelques soucis -momentanés
j'espère- avec mon soudeur/assembleur au plan pour la structure
dudit four.
Aujourd'hui j'ai percé les plaquettes,
marqué la lame avec des lettres à frapper de 3 mm, fait
quelques entailles dans le manche avec les mors dur de l'étau
(pour faciliter l'accrochage de la colle), façonner
grossièrement le contour des plaquettes et mis la lame en
papillote (avec rebords pliés deux fois) avec environ 50 cm
2
de papier kraft (avec l'espoir que sa combustion consomme tout
l'oxygène de la papillotte).
Demain si tout va bien on auténise à
1000°C pendant 30 minutes, on trempe sous plaques aluminium et on
poursuit 10 à 20 min dans une chambre climatique à
-75°C. Puis 3 revenus d'une heure à 235 et 220°C
(2 fois). Pourvu que le tranchant ne se déforme pas. J'ai peur
de l'avoir fait trop fin.
09-OCT-2012
J'ai réussi à faire tous les
traitements thermiques aujourd'hui. J'ai austénisé comme
prévu pendant 30 minutes à 1000°C, en introduisant la
lame dans le four chaud sans le moindre préchauffage.
L'affichage n'aura varié que de quelques degrés autour de
1000°C: maximum 1006°C et minimum 989°C après
introduction de la lame et ouverture de la porte.
A la sortie du four la papillotte était toute
gonflée. La combustion du papier kraft? J'ai tout calé
entre des plaques d'aluminium récupérées par
hasard juste avant dans les bennes de l'atelier de maintenance. Au
départ j'ai voulu emprunté de la matière d'oeuvre
"neuve" dans le rack des bruts mais devant la peur d'en voir fondre un
petit morceau de la surface, j'ai cherché à y intercaler
des pièces martyrs. Le refroidissement fut très rapide et
les plaques n'ont pas souffert. La grosse masse d'alu absorbe et
évacue si bien la chaleur que localement la matière ne
semble pas capable d'atteindre les 650°C (fusion approx de l'alu).
J'avais chargé l'ensemble avec plusieurs dizaines de kilogrammes
de métal pour bien aplatir la lame.
J'ai filé ensuite à la chambre
climatique allumée plus tôt. Malgré le maximum
programmée de -75°C, la chambre n'y est jamais
arrivée. La lame a passé 25 minutes à -68.5°C.
C'est déjà sans doute mieux que rien pour se
débarrasser de l'austénite résiduelle, qui selon
les diverses doc devait être à 7% avec une
température d'austénisation de 1000°C.
Un petit coup de lime. La trempe semble avoir bien
prise partout. J'ai effectué pour finir 3 revenus pour viser les
58 HRc
- mise au four froid réglé à 275°C pour 70
minutes (j'ai estimé 10 minutes de chauffe; je connais bien mon
four de cuisine)
- puis sortie en laissant la lame refroidir à l'air et le four
aussi
- retour au four froid réglé à 260°C pour 70
minutes
- puis sortie en laissant la lame refroidir à l'air et le four
aussi
- dernier revenu au four "froid" à 245°C pour 65 minutes.
Le tranchant s'est légèrement
bombé là où l'émouture devient très
fine. Le coté plat est devenu concave avec une flèche
d'environ 0.5 mm. A l'oeil et sans règle à
côté c'est presque invisible. Il faut peut-être
laisser beaucoup de matière pour ce type d'émouture
asymétrique et façonner à la cote finale
après traitement thermique.
Rude journée d'autant qu'il y avait la
vidange
des 30000 de
l'Octavia à faire.
10-OCT-2012
Aujourd'hui ponçage et polissage du couteau.
Je crois que c'était mon premier et dernier couteau en D2. Pour
commencer, je ne sais pas vraiment où j'en suis dans
l'échelle de dureté mais putain c'est dur! Ensuite
malgré la papillote il y a une sorte de couche un peu noire sur
le
couteau. Alors non seulement elle part très mal mais en plus
elle pollue des zones qu'on a rendu "propre" avant. Une vraie
galère. J'ai passé toute ma gamme d'abrasifs dans
l'espoir d'enlever un maximum de petites rayures: P180, 220, 240, 320,
400, 500, 600, 800, 1200, 2500, pâtes 40 puis 2 microns.
Une heure et demie pour la lame et le talon du
manche. Je n'ai fait que gratter grossièrement le manche qui
sera caché de toute façon. Au final je n'ai pas obtenu un
poli miroir comme sur l'XC75 (on dirait qu'il y a toujours un voile
terne) et il y a toujours et encore une tonne de rayures plus ou moins
profondes. Je pense que je vais recommencer.
11-OCT-2012
Pour changer j'ai attaqué les
extrémités des plaquettes. Bientôt le collage et il
faut que ces endroits soient finis avant puisqu'inaccessibles
après. J'ai donc façonné au combiné et
à main levée des congés d'environ 5 mm de rayon au
P50, 100, 220 et 400. Pour finir un coup de pâte 40 puis 2
microns au disque à polir. Tout cela étant encore un peu
sale, je l'ai nettoyé avec un solvant que j'utilise aussi pour
le bois. On voit à présent bien les couches de jean. Bon
faudra encore se motiver pour refaire le polissage... Un autre jour.
12-OCT-2012
J'ai recommencé le polissage. C'est beaucoup
mieux mais le D2 semble refuser de briller comme l'XC75. J'ai
aussi collé les plaquettes. Le projet de construction de la
structure du four de trempe a enfin pu commencer. C'est pas top,
ça va pas vite, mais je suis obligé de faire avec ce que
j'ai
pu trouver comme ressource. Bon l'essentiel c'est d'avoir du
fonctionnel.
13-OCT-2012
En fin de matinée façonnage des
plaquettes. En début d'après-midi, finition des
plaquettes, des rivets alu et de la plate semelle. Puis en
soirée affûtage et multiples couches d'huile CCL
après nettoyage intense du manche. Ça tranche vraiment
rasoir sauf sur les trois premiers millimètres mais j'en avais
marre. J'ai remis à plus tard.
14-OCT-2012
Dernière couche d'huile CCL, puis lustrage du
manche à la cire de carnauba. L'après-midi fabrication
d'un étui en kydex pour port au cou. Malgré mes multiples
essais, le truc est assez moche. J'ai beaucoup de mal avec le kydex que
ce soit au décapeur thermique ou au four de cuisine.
Peut-être une question de température..?
15-OCT-2012
Enfin le début d'un semblant de structure de
four de trempe. C'est sale, ça penche, ça pue le
métal mais je vais de l'avant!
16-OCT-2012
J'ai fait un petit étui en cuir clair pour
mon
dernier couteau. On m'a fait remarquer que l'étui kydex
était particulièrement moche. Faudrait peut-être
que j'adoucisse ses formes.
17-OCT-2012
J'ai mis un coup de brosse métallique
rotative sur la structure du four, histoire de ne pas trop salir les
briques pendant les montages à blanc. Sinon j'ai encore
dessiné 2 couteaux à la va-vite sur inkscape. J'ai
découpé et collé les patrons, puis
débité les morceaux à la scie. Je vais
peut-être façonner les ébauches (en T7Mo) en
parallèle ces jours-ci, en attendant le four de trempe et
histoire de ne pas perdre la main.
18-OCT-2012
Au boulot mon collègue aux deux Lionsteel est
revenu de vacances des U.S.A. Il s'est ramené un Benchmade Mini
Barrage. Un pliant avec axis lock et ouverture assistée. De plus
l'axis lock est verrouillable en position ouverte et fermée.
Lame
en 154 CM très affûtée d'origine. Pas mal.

Il a juré que c'était le dernier qu'il achetait. Mon
oeil, il a aussi chopé le virus...
J'ai percé les manches de mes deux derniers
projets de couteaux: l'Abbica et l'Alluviaq. J'ai pu
récupérer un radiateur en aluminium à fixer au dos
du relais statique du futur four de trempe. Le fabricant du relais ne
donne aucun coefficient d'aucune sorte et on ne sait même pas
combien de puissance il faudra dissiper. Bref faut surdimensionner et
ça tombe bien, le radiateur récupéré est
énorme comparé au relais.
19-OCT-2012
Le matin j'ai expédié par la Poste le
dernier couteau. La raison pour laquelle je n'ai pas mis de photos
c'était pour en faire la surprise. A l'heure où
j'écris ces lignes je sais qu'il n'y aura pas de mise à
jour avant que le destinataire ne l'ait reçu. Je peux donc enfin
vous montrer ce couteau.

Voilà le M(a)ousse pour mon ami Michel, dit Moumousse. Je sais
que le style ne plait pas à tout le monde. Pourvu qu'il lui
plaise à lui...
L'après-midi j'ai façonné le
contour de mes deux derniers couteaux de P40 à P400 avec
réalisation du dégagement pour l'affûtage au talon
de la lame. Le T7Mo est plus agréable à travailler que le
D2 avec mon petit combiné poussif.
20-OCT-2012
J'ai fait un premier montage à blanc des
briques du four après découpe à la scie de la
paroi froide dans la grande plaque que j'avais. Il faudra encore
beaucoup de travail et je ne sais pourquoi, mais j'éprouve une
grande lassitude, envie de baisser les bras. Je suppose que ça
passera.

Y a encore BEAUCOUP de boulot. Vous croyez que je vais réussir
à y durcir mes trois projets en
T7Mo en suspend? Bof...
L'après
midi j'ai fait les émoutures plates de l'Alluviaq avec le
combiné. Malgré mes accessoires pour m'aider, je ne suis
pas content de moi. Epaisseur irrégulière au tranchant
vers l'avant, pointe qui chauffe... Faudra encore emmagasinner de
l'expérience.
22-OCT-2012
Le soir j'ai taillé l'émouture de
l'Abbica. Toujours loin de la perfection: émouture qui grossit
légèrement vers la pointe, lignes d'attaque de chaque
côté du ricasso toujours pas symétriques. Bref
c'est Trafalgar. Ah il est beau le coutelier hobbyste...
23-OCT-2012
Le soir j'ai encore bricolé un peu le four.
J'ai tronçonné (comme prévu!) une des traverses
supérieures pour pouvoir monter la cloison froide
supérieure. J'ai fait beaucoup de bruit avec la meuleuse d'angle
dans mon jardin, les voisins ont dû me détester...
24-OCT-2012
Le soir j'ai taillé à la scie les
rainures pour les résistances du four. Etrange matière
ces briques: friable et très facile à travailler mais
super abrasive. Ma scie à métaux n'est pas venue à
bout des travaux. Il n'y avait presque plus de dents visibles! J'ai
dû changer de lame.
25-OCT-2012
Aujourd'hui je me suis posé des questions sur
les détails du montage pour traverser la paroi arrière du
four et alimenter les deux résistances en série. J'ai
alors commandé deux vis M6X100 en inox sur ebay.de. 3.35 EUR de
plus mais ce genre de vis est à mon avis introuvable dans de si
petites quantités ailleurs que sur le Net.
26-OCT-2012
J'ai joué de la perceuse et du taraud M4 pour
fixer le relais statique sur le radiateur de
récupération. J'ai aussi préparé une petite
vis inox CHC M6-20 pour qu'elle serve à faire la jonction
électrique des deux résistances du four. Un trou de 2.5
mm dans lequel doivent venir les deux extrémités, le tout
pincé par un écrou juste sous la tête.
27-OCT-2012
J'ai acheté quelques bricoles pour le four:
- 2 charnières appelées des paumelles droites 110X55:
2.20 EUR
- 1 fiche électrique 2P+T Legrand 3 X 1.5mm
2 pour
3680 W: 3.30 EUR
- 2 m de câble électrique noir souple Nexans 3 X 1.5 mm
2:
4.50 EUR
31-OCT-2012
J'ai reçu mes deux vis M6X100 en inox
aujourd'hui.
03-NOV-2012
Après tant de fainéantise,
l'après-midi j'ai continué un peu le four de trempe. J'ai
coupé une tôle pour l'arrière du four afin d'y
visser la plaque isolante qui devra recevoir les fameuses vis inox
servant à alimenter les résistances. La plaque est en une
sorte de béton et se laisse très mal percer, même
avec mes outils de chantier que j'ose croire adéquats.
06-NOV-2012
Aujourd'hui j'ai préparé le
câblage du four avec des fils de 1.5 et 0.75 mm
2. J'y
ai ajouté des cosses pour améliorer le montage sous les
divers types de vis, comme pour les dominos par exemple (on dit sucre
en Belgique). A noter que le câble haute température
acheté sur Net et qui doit être relié directement
aux résistances fait plutôt 2.5 mm
2 de section,
à moins que cela ne soit même 4!
08-NOV-2012
Aujourd'hui j'ai percé les deux vis inox
M6X100 sous la tête avec un trou de 2 mm de diamètre qui
devera recevoir les extrémités des résistances.
J'ai aussi passé à 24 mm les trous dans la plaque en
tôle qui sert de support à l'isolant qui portera les vis.
Il s'agit d'éviter un contact électrique entre vis et
tôle (risque de court-circuit!)
13-NOV-2012
Il y a quelques jours mon voisin m'a confié
un couteau auquel il tient beaucoup. Il me demande de le
réparer. Il s'agit d'un pliant "trous clous" à ressort
avec plaquettes en bois à peine mi-dur et une lame de type
"corse" (Y a d'ailleurs écrit Corsica dessus avec la tête
de Maure). L'acier semble également être assez "cheap" (du
420 HV au mieux je dirais). Après une chute, il manque un
morceau de plaquette.
J'ai décidé de m'y mettre ce soir.
J'ai pu retirer le clou sans grosse difficulté et poncer
(à peu près) à plat la section de plaquette. Le
bois le plus approchant en texture et couleur que j'ai, est du teck.
J'ai collé tout cela à l'époxy.
14-NOV-2012
J'ai dégrossi le teak et remis le rivet.
L'autre plaquette s'est alors fissurée. Du coup j'ai
comblé les nouvelle fissures avec de l'époxy. Nouveau
séchage.
15-NOV-2012
J'ai façonné le morceau de bois
rapporté, arrondi les angles, poli le manche,
affûté la lame et voilà. Retour à l'envoyeur
très bientôt.
18-NOV-2012
J'ai fait un premier montage et câblage
à blanc du four aujourd'hui. Il n'y a pas de porte, pas de
contacteur de sécurité pour couper l'alimentation en cas
d'ouverture de porte, le chassis n'est pas encore relié à
la masse. De même je ne connais pas la précision du
thermocouple.
Allumage et... Ça marche. La montée en
température ralentit au fur et à mesure qu'on grimpe.
Normal. L'extérieur reste "froid" très longtemps.
Après ça monte. Environ 65°C sur les parois
latérales et 55°C au dessus (mesuré au
thermomètre infra rouge de chez le Hard Discounter alimentaire)
au bout de 55 minutes lorsqu'environ 1000°C sont atteints. Les
paramètres du PID ne sont pas réglés non plus. Il
y a un mode d'auto-apprentissage pour cela.

Porte grossière, fils volants.
Les câbles d'alimentation des
résistances restent froids au toucher, ainsi que le relais
statique. Celui-ci était juste visser sur un gigantesque
radiateur, sans pâte conductrice à l'interface. La face
arrière du relais statique n'est d'ailleurs pas plane du tout.
Faudra améliorer cela.

Environ 1000°C, juste après la fin du test.
Comme il faut aussi que je dorme, j'ai dû
arrêter le test avant d'atteindre les 1100°C que j'avais
programmé. A ce moment, la température chute très
rapidement dans le four, quasiment 1°C par seconde. Isolation
insuffisante, pas assez de chaleur stockée dans les briques? Je
songe à devoir cimenter certaines briques pour limiter les
pertes. Il faut au moins pouvoir accéder aux résistances
afin de pouvoir les changer. Il faut aussi songer au concept de la
porte. J'ai relevé les temps de chauffe pour certains points.
J'ai aussi une courbe qu'un internaute a publié pour un four
très similaire en taille et en puissance. La différence
est très importante, en ma défaveur.

C'est laborieux à la fin: il faut autant de temps pour aller de
27 à 880°C que pour 880 à 1060°C.
Le concurrent se superpose à ma courbe jusqu'à 500°C,
puis son four largue le mien. Qualité de mon isolation?
21-NOV-2012
Aujourd'hui j'ai amené mon thermocouple au
boulot pour le mettre dans une chambre climatique calibrée,
histoire d'en connaître la précision. En parallèle
j'ai écrit au vendeur. Le thermocouple est de classe 1*
c-à-d "±1.5°C de 0°C à 375°C puis
±0.4% de 375°C à 1000°C donc à 1000°C,
vous aurez ±4°C de tolérance." Merci.
* Les types K existent en classe 1, 2 et 3 d'après les normes
trouvées sur le Net.
Evidemment je souhaiterai connaître la
précision aux alentours de 1000°C mais je n'ai rien à
disposition. Je me suis donc contenté de 100 et 200°C.
Quelle ne fut pas ma surprise!
- à 100.0°C, le contrôleur indique 62.4°C
- à 200.0°C, c'est 141.8°C!!!
Nom de Dieu à combien j'étais en
réalité dimanche soir lorsque l'afficheur indiquait
1061!? 1300!? Je comprends mieux l'écart avec le four du
même acabit. Bon c'est loin tout cela mais faut se creuser les
méninges. On recommence à zéro. C'est quoi un
thermocouple? Cours de Math Spé de 1991-92 avec M. Parisi,
punaise c'est loin... Mais pense Olive, pense! Bon on a un conducteur
en métal A. On le coupe et à chaque jonction on soude un
conducteur en métal B. On a un sandwich de type A-B-A.
Un mec malin (pas moi donc) a découvert il y
a longtemps que
- si on maintient une soudure à température constante
(par exemple dans de l'eau bouillante ou un verre avec des
glaçons)
- et que l'autre est placée à une température
différente, il nait une différence de potentiel entre les
deux soudures et que celle-ci varie (pas forcément
linéairement) avec la température.
Après c'est une histoire de choix de
matériaux et de réussir à mesurer de très
petites tensions, car il semble évident qu'on ne va pas
péter
des kV avec ça.
Bon alors ma soudure à T=cte elle est
où? Au domino ou bien au contrôleur? Ben je ne sais pas...
En puis avec mon fil de cuivre, ne viendrai-je pas fiche le bazar
électro-chmique (le type K est dit Chromel alumel ou un truc du
genre) à la jonction avec un troisième métal?
Et puis la ddp elle est fonction de la
différence, mais si les deux soudures voient leur
température changée? Bref, j'va travailler... Putain
de bordel de merde
Point positif: j'ai songé au concept de la
porte.
22-NOV-2012
Allez hop j'ai commandé du fil de
compensation pour le thermocouple et même la petite prise
normée pour ce genre de bricole. 13.30 EUR de plus dont 6 de
port. Si ça marche à la fin, promis je vous reliste
toutes les dépenses. Pourquoi une prise?
Parce que je me suis souvenu que dans la
boîte, on a un laboratoire de métrologie histoire de faire
sérieux et ISO TS16949 etc... Petit tour du côté de
la pièce à 23.2°C et 50% d'humidité relative
calibrée et contrôlée blabla. Il y a un mini four
d'étalonnage qui va jusqu'à 600°C (mais
calibré à 200°C) pour étalonner des
thermocouples de type K. C'est pas possible!
Donc je me vois bien y amener ma sonde avec force
conviction et belles paroles histoire d'avoir deux trois mesures de
référence. La prise c'est pour pouvoir brancher
directement la sonde aux instruments existants au labo et si j'ai un
peu de chance, la distance entre les bornes de la prise correspondra
à peu près à celle du bornier du contrôleur
(on peut rêver, c'est pas interdit). A propos de rêve,
demain c'est l'anniversaire d'une fille aux gros nichons que je
connaissais. Je me verrai bien lui conter fleurette pour lui
présenter mes hommages. C'est juste histoire de voir si
quelqu'un suit avec attention mes élucubrations. Ecrivez-moi
avec le mot "crevette" ou "cerise" dans votre mail pour vous signaler.
Ça réchauffera mon coeur de vieux limeur.
23-NOV-2012
Aujourd'hui j'ai bossé sur la porte et j'ai
acheté chez Casto un mastic colle réfractaire bon pour
1500°C. 17 Euros 59 de mieux pour un conditionnement de 3.5 kg. Je
voudrai m'en servir pour coller ensemble les briques de la porte et
certaines briques du four histoire de bien limiter les pertes et autres
fuites thermiques.
Bref la structure de la porte est prête. J'ai
aussi préparé les pièces pour assurer la
fermeture. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, un ami
électricien m'a enfin amené un contacteur de porte promis
depuis longtemps à 0 EUR. Ça vient de vieilles armoires
électriques qu'il démonte sur des chantiers. Le but c'est
de s'en servir pour couper la partie commande du relais statique afin
qu'à l'ouverture de porte les résistances ne soient pas
sous tension.
24-NOV-2012
Avec le mastic colle réfractaire j'ai
assemblé les deux briques légères et l'isolant de
type "paroi froide" qui vont former le corps de la porte. J'y ai aussi
formé un petit carré qui entrera légèrement
dans le four afin de parfaire l'étanchéité et deux
gorges pour le montage dans la structure de la porte. Ça y est
ma scie égoïne est morte. La matière des briques
légères est d'une abrasivité redoutable. Bon je
verrai bien si je peux la réaffûter ou pas.
Et puis comme je me faisais bien ch.. pardon je
deviens vulgaire ces temps-ci - j'ai bien une idée de la raison
mais je ne vais pas vous le dire - j'ai fabriqué à la
va-vite deux autres cuirs d'affûtage avec des chutes de bois et
de cuir.
26-NOV-2012
Aujourd'hui j'ai ajusté la porte (position,
étanchéité) avant soudure des charnières et
préparé encore 2..3 pièces pour mon soudeur.
J'espère que ça va se faire encore cette semaine.
28-NOV-2012
J'ai reçu par la Poste mon fil prologateur de
thermocouple de type K et le mini connecteur. C'est un simple montage
par vis dans le connecteur. Du côté du domino en
céramique j'ai monté le fil de telle façon qu'il
soit pincé contre l'électrode du thermocouple afin de
s'affranchir de la liaison électrique par le laiton qui cause du
"bruit" je suppose.
Comme prévu la distance entre deux bornes du
contrôleur est suffisante pour pincer les deux bornes du mini
connecteur.
29-NOV-2012
La structure du four est presque terminée:
soudure des charnières à la porte et au chassis, soudure
de la vis pour la mise à la masse du chassis, soudure du
système de fermeture par tige filetée pivotante,
écrou papillon et petite tôle en U.
Demain je tente la fixation du contacteur de la
porte. En journée je tenterai de vérifier les indications
du thermocouple au laboratoire de métrologie de la boîte.
30-NOV-2012
J'ai vérifié l'étallonnage de
mon thermocouple avec le câble prolongateur kivabien et mini
connecteur. Alors pour les 0.4% de précision faudra repasser. Il
y a encore sans doute une grosse erreur dans mon montage. Mais bon ce
n'est pas trop grave puisque j'ai un lien entre valeur réelle et
valeur affichée (jusqu'à 600°C seulement; au dessus
faudra extrapoler; linéairement ce sera le mieux d'après
mes calculs)
Voilà les résultats: "Sestos"
c'est la valeur lue à l'écran du contrôleur et
"Fluke" c'est celle lue à l'écran d'un "lecteur" avec le
même montage (preuve que l'erreur la plus grande semble
être dans le raccordement ou le thermocouple lui-même:
peut-être le séjour à 1061°C de l'autrefois
avec une température réelle bien supérieure ayant
entrainé des dommages iréversibles sur le thermocouple)
T [°C] Fluke [°C] Sestos
[°C]
22.22 22.3
17.2
52.5 52.8
48.3
100.1 101.5
97.5
200.1 203.2
200.5
300 309.2
307.3
400 414.4
414
500 521.9
521.3
597.3 633.6
634.7
Les deux appareils donnent des résulats
proches mais très loin de la réalité:
déjà 35°C d'écart vers 600°C. C'est
bizarre. Tréf est mesurée avec deux PT100 en 4 fils.

Le contrôleur Sestos n'est pas sur la photo, l'appareil de mesure
"Fluke" est l'espèce de multimètre jaune, le four de
calibration est l'appareil " debout"
en arrière-plan, à gauche les deux mesures dites en 4
fils, le reste n'a presque rien à voir avec le montage.
Pour le four,
aujourd'hui fixation du contacteur de la porte. On va tacher de refaire
des essais ce week-end. Dans un proche avenir, à moi la trempe
des inox et autres aciers à outils!
02-DEC-2012
Le matin j'ai démonté le four pour
faire des ajustements. Puis j'ai collé/mastiqué les
briques format le sol et les murs. Le "plafond" constitué de 4
briques 'sen est vu collé trois. J'aimerai parfaire au maximum
l'isolation mais il faut conserver la possibilité de changer les
résistances.
En début d'après midi j'ai
câblé tout le montage afin de mettre le four à 50,
75 puis 150°C. Le mode d'emploi du mastic/colle demande une chauffe
progressive, sans doute pour éviter des fissures trop
importantes pour cause de choc thermique. Tout fonctionne à
merveille y compris le contact de sécurité de la porte
qui coupe l'alimentaion des résistances mais pas celle du
contrôleur ce qui permet de garder l'affichage de la
température et la programmation de la consigne.
Plus tard, j'ai décidé d'utiliser la
fonction auto tuning (auto calibration, auto apprentissage) pour un
point de fonctionnement à 1100°C. D'après mes mesures
et extrapolations linéaires, il me faut entrer une consigne
d'environ 1175°C (en fonction des points choisis, l'extrapolation
annonce 1164 ou 1183°C). Puis c'est parti. La fin de la
montée m'a l'air toujours aussi laborieuse. Il faut dire qu'avec
5° dans le garage, le milieu ambiant n'est pas idéal. Et
puis je me demande si j'ai bien la puissance prévue
installée. Mon compteur EdF indiquait environ 12 A alors que je
chauffe ma maison électriquement. Je devrais être bien
plus haut, non? Si les 12A sont utilisées seuls par le four avec
240V (en étant généreux) ça nous fait 2880
W au lieu des 3100 annoncés. Mais j'ai retiré un petit
bout de la résistance pour l'adapter au four. A moins que
certaines spires ne se touchent (court-circuit).
Pour finir j'ai dû quitter le domicile juste
au moment où les 1175°C de consigne étaient atteints.
Il n'y a pas eu la moindre boucle d'affinage de l'auto-apprentissage.
Il faudra recommencer. Tous ces kilowattheures pour rien. Grrr...
03-DEC-2012
J'ai enfin pu faire fonctionner le four en mode
auto-apprentissage. La montée en température n'est pas
plus rapide que lors du premier essai. C'est à se demander si
j'ai bien la bonne puissance installée. Avec 1175°C
programmés en consigne (pour avoir 1100°C réels), il
a fallu attendre deux bonnes heures environ (je ne suis pas
resté à côté en permanence). Une fois
l'auto-apprentissage terminé, je suis allé relever les
valeurs du "PID" inscrites dans le contrôleur:
- paramètre M50 dit "Integral" en anglais dans le texte:
62.2°C
- paramètre P dit "Differential": 0.74 s/°C
- paramètre t dit "Hysteresis time": 14 s
Voilà voilà, d'ici jeudi je
prépare des papillottes en inox et je tente les trempes des
"Babycoubi", "Abbica" et "Alluviaq", tous en T7Mo: austénisation
à 1100°C pendant 6 minutes, trempe sous plaques alu
chargées, puis refroidissement vers -70°C et enfin double
revenu vers 175-190°C d'une demi-heure chacun. On verra bien.
04-DEC-2012
Bon je n'ai rien fait avec le four mais je n'ai pas
chômé non plus ce soir. Outre des "outils" que je me suis
bricolé, j'ai mis les 3 couteaux en papillotte inox pour jeudi.
J'ai également préparé la matière d'oeuvre
pour le manche de "l'Abbica": 19.10 mm de résine acrylique rose
(chute vendue en lot pour rien chez Brisa) collé à
l'époxy avec 5.10 mm de matière de circuit
imprimé. Total 24.20 mm qui devrait suffire à habiller
chaque côté du couteau une fois le futur bloc coupé
en deux. Et hop comment exploiter astucieusement des chutes...
Pour finir sachez que j'ai dessiné un autre
couteau il y a quelques jour. J'ai fini par en tracer le contour sous
Draftsight (version gratuiciel de chez Dassault Système) la
semaine dernière, seul logiciel avec lequel j'arrive à
obtenir des découpes sur le "cutting plotter" du boulot. C'est
moins pratique qu'avec Inkscape et ses jolies courbes de Bézier,
mais ce dernier logiciel ne me permet que l'impression papier. Donc me
voilà avec le patron du "Barnoin", c'est son nom.
Le couteau doit faire de tout et je voudrai le
donner en test à mon collègue de travail chasseur. 95 mm
de lame, 110 de manche, plus pointu qu'un couteau de chasse pour faire
des trous et travailler le bois mais avec suffisamment de courbure pour
découper la viande de gibier. Emouture plate, manche assez
ventru au centre. J'ai dû adapter le dessin pour le faire tenir
dans mon plat de 30 mm de large d'acier D2 d'épaisseur 3 mm.
Bref comme pour le M(a)ousse, j'ai découpé hier soir un
morceau de plat pour le donner aujourd'hui à l'atelier de
l'usine afin de faire rectifier les faces. La calamine de surface est
si dure à retirer que si une machine peut le faire pour moi,
autant en profiter. On verra si j'ai plus de chance cette fois-ci. Pour
rappel j'avais laissé le brut du M(a)ousse au moins 3 semaines
à l'atelier sans qu'il ne lui arrive rien du tout. Au final
c'est Bibi qui s'était tout tapé à l'huile de
coude...
Le "Barnoin" devrait à nouveau avoir un
manche en jean et un intercalaire de 0.8 mm en fibre rouge, 5 rivets
alu de 2 mm pour la fixation et un passage dragonne de 6 mm en alu
également. Dans cette optique j'ai découpé dans le
morceau de Levi's 501 qu'il me restait 8 bandes de 130 x 70 [mm]. Issu
du même pantalon que pour le M(a)ousse, la future matière
à plaquettes devrait faire environ 8/6*4.80=6.4 mm
d'épaisseur. Peut-être pourrai-je y faire une
légère forme 3D. Pour la mise sous presse cette fois et
afin d'éviter des déformations et autres variations
d'épaisseur, je vais mettre des butées entre les deux
planches de la presse. Peut-être des écrous d'environ 6.4
mm de hauteur (si j'en trouve)?

Le bilan: collage, papillottes, jean et en prime mon nouveau bureau qui
remplace enfin ma vieille table
qui me servait jadis déjà à supporter mon
Commodore 64 dans le sous-sol chez mes parents.
05-DEC-2012:
le petit pénible illustré
RAS sauf l'envie d'écrire un peu. Ce
n'est peut-être pas évident au travers de toutes mes pages
(et il commence à y en avoir depuis 2001) mais j'espère
ne choquer personne en écrivant qu'il m'est difficile d'accepter
le suffisant lorsque l'excellent est possible avec un peu plus de
travail ou d'implication. Pourquoi 12/20 si 18/20 est à
portée de main?
Alors loin de moi l'idée de me
prétendre spécialiste en traitement thermique mais ces
dernieres semaines j'ai bien potassé le sujet. Le T7Mo est le
seul acier inox très bon marché pouvant servir à
faire des couteaux auquel j'ai facilement accès par le biais
d'Eurotechni. Selon la fiche technique et sa composition chimique, les
performances de cet acier et sa dureté dans un couteau sont
plutôt moyenne voir bas de gamme.
Est-il possible d'en tirer plus? Grace à
l'ouvrage de Verhoeven, j'ai pu bien me familiariser avec le diagramme
ternaire fer-carbone-chrome. En croisant cela avec les fiches
techniques d'acier inox assez proches comme le 12C27 de Sandvik ou
l'AEB-L d'Uddeholm, en lisant entre les lignes pour des applications
typiquement coutellières, il me semble possible
d'améliorer grandement les performances du T7Mo au travers d'un
traitement thermique ad hoc. Alors peut-être que je vais me
planter dans les grandes lignes, mais faut bien essayer...
En premier lieu je vise le plus possible des 0.7% de
carbone dissout dans l'austénite. Au moins 0.6 pour atteindre
des duretés de 62-63 HRc après trempe. En
parallèle, il faudra aussi dissoudre au moins 12 des 15% de
chrome pour obtenir une bonne passivation. Pour cela pas d'autre
solution que de monter plus haut en température
d'austénisation, environ 1100°C selon le diagramme ternaire.
Premier soucis: le risque de grossissement du grain.
Pour éviter cela il faut rester à température
juste le temps nécessaire de dissoudre assez de carbone et de
chrome avant que le grain ne grossisse. Pour 3 mm d'épaisseur,
plusieurs sources donnent 6 minutes. Comme j'aime "contrôler"
(suis pas ingé pour rien, que voulez-vous), j'ai retrouvé
quelques formules de transfert thermique afin d'estimer le temps
nécessaire pour passer le coeur d'un barreau d'inox de 3 mm de
20 à 1100 °C dans un four. Il faut faire des
hypothèses et des approximations, la plus hardue étant
celle de la quantité d'énergie que transmet le four au
barreau. Avec une valeur moyenne plutôt haute, il ne faut que 83
secondes selon mes calculs. Avec une valeur (très) basse
(c-à-d pessimiste) ça monte au delà des 6 minutes.
Je vais donc partir du principe que 6 minutes semblent plausibles.
Second soucis: plus on dissout de carbone, plus il y
a risque d'austénite résiduelle. Plus on chauffe haut,
plus la température de début (Ms) et surtout de fin (Mf)
de transformation de l'austénite en martensite est basse. Pour
limiter la non-transformation d'austénite, il faut refroidir le
plus vite possible mais sans fissurer/casser le couteau. Eau interdite
par expérience. Je choisis donc la trempe entre plaques
d'aluminium, plaques que je mettrai peut-être au froid
préalablement. Le refroidissement ralentissant vers la fin de la
trempe (tout ralentissement à tendance à "fixer"
l'austénite résiduelle), il semble plus judicieux de
finir la trempe à l'eau à partir de 200°C. C'est
aussi ce que je compte faire.
Mais il restera forcément de
l'austénite car la température de fin de sa
transformation en martensite (Mf donc, pour ceux qui suivent) se situe
bien en dessous de 0°C. Et tout cela à cause des 1100°C
de l'austénisation. Il faut donc poursuivre la trempe
après le seau d'eau. Je devrai avoir accès à
environ -70°C. Il suffit que le couteau atteigne la
température, pas besoin d'y rester des heures. On devrait alors
se situer aux alentours d'1% d'austénite résiduelle. Aux
alentours ça veut dire peut-être 0.4% mais aussi
peut-être 2%.
Immédiatement après il faudra
procéder au revenu. Vus le faible volume et la faible
épaisseur du couteau, 30 minutes vers 200°C devraient
suffire. Comme je vise 59 voir même plutôt 60 HRc, les
diagrammes et les calculs me font choisir 190°C. S'il reste encore
de l'austénite, le revenu en aura transformé une partie
en martensite fraiche pas encore "revenue". Comme j'ai encore une
source de froid à disposition, je pourrai repasser le couteau
vers -70°C après le premier revenu.
Un second revenu de 30 minutes à 190°C
servira à "traiter" la martensite fraîche issue du premier
revenu. Et puis on repassera encore un petit coup à -70°C
pour rigoler. Alors oui, c'est vraiment beaucoup d'opérations
pour peut-être pas grand chose en plus.
Mais d'une part je ne le sais pas. D'autre part le
cycle décrit est proche de l'optimal auquel les techniques
humaines existantes permettent d'accéder afin de sortir les
performances maximales de dureté, résilience, finesse de
grain, tenue du fil, résistance à la corrosion d'un acier
donné pour une application coutelière. J'y ai
accès à force d'obstination (la construction du four aura
été un chemin semé d'embûches), pourquoi
devrai-je y renoncer? Que penseriez vous de moi si je baissais les bras
si près du but. Non ce n'est pas cela à quoi je vous ai
habitué ici. Pas question! La page des amateurs de "merdes en
boîtes" c'est plus loin!
Pour finir ne serait-ce pas le pied que de prouver
à la face du monde qu'un traitement thermique optimal d'un
"pauvre" 440A/B Français (T7Mo de chez Bonpertuis) vous coiffe
au poteau un acier haut de gamme traité de façon
industrielle à la chaîne? Force de l'artisanat et du fait
main face à l'industrie. Dans cette optique,
STAY TUNED!

Voilà le diagramme ternaire Fer-Carbone-Chrome avec 0.8%
de molybdène issu d'une simulation sur ThermoCalc.
Pour moi le diagramme le plus interessant de l'ouvrage de Verhoeven.
Avec 0.7% de Mo, le T7Mo a parfaitement sa place dessus.
Avec 15% de Cr et 0.7% de C au
nominal, le T7Mo coupe les lignes de saturation en carbone à
1100 et 1000°C
respectivement à 0.5% (donnant
62 HRc selon ma doc) et 0.275%
(51 HRc) de carbone. Avec près du double de carbone
dissout à
1100°C, l'augmentation de dureté est notable.
Obtenir les 12% minimum de chrome en solution n'est
atteint que bien au delà de 1000°C.
Selon certaines sources le
T7Mo a 14% de chrome. J'aimerai que cela soit le cas de mon exemplaire
car ainsi
on voit que
"mécaniquement" on aurait plus de carbone dissout (environ
0.55%) tout en restant au dessus
des 12% minimum à
1100°C
Quant au D2 du M(A)ousse
austénisé à 1000°C, il ne contient
"qu'environ" 5% de Cr en solution, ce qui
est insuffisamment
pour une bonne passivation,
mais 0.8% de carbone (66 HRc selon ma doc)
Que devient
le Cr restant? Avec le carbone il forme des carbures (de chrome) dits
K1 et K2,
généralement très durs (>73 HRc),
qu'on retrouve aussi en surface et qui donnent une grande
résitance à l'usure à cet acier d'outillage. Ces
carbures ne se
"voient" presque pas lors d'une mesure de dureté car la pointe
d'un duromètre passera presque toujours à
côté, vue leur relative faible densité.
C'est grace au 0.45% de vanadium qu'il contient qu'on peut le laisser
à température bien plus longtemps que les inox de
ci-dessus.
Le V ralentit fortement le grossissement de grain.
Pour finir tout cela c'est bien joli, mais
de la même façon qu'un sportif mesure ses performances
pour s'améliorer, il faudrait que je puisse mesurer les
duretés obtenues afin de conclure quant au bien fondé de
mes procédures de trempe et diverses théories.
06-DEC-2012:
C'est fait, et à la Saint-Nicolas en plus!
J'ai trempé selon mon programme les trois
lames aujourd'hui. Voici toutes mes remarques en vrac
- en ouvrant la porte du four à 1100°C, la
température chute très vite de 35°C mais dès
fermeture il faut à peine 1 minutes et 20 secondes pour
retrouver la température de consigne
- par contre en introduisant une lame, la température chute de
45°C (porte ouverte plus longtemps) et il faut 4 à 5 minutes
pour retrouver les 1100°C
- il me faut absolument une pince plus longue que ma simple pince
à becs longs fins et des gants de soudeur: rien qu'en approchant
la main gantée de l'entrée du four, le gant fume
dangeureusement et les doigts brûlent en moins de 3 secondes! Je
me suis dépanné avec une seconde paire portée en
dessous de la première.
- les deux parois froides latérales se sont fissurées
verticalement, à peu près au milieu du panneau
- j'avais mis les lames au four de revenu à 190°C, histoire
de les préchauffer
- j'ai démarré le chrono après fermeture de la
porte du four de trempe. Chaque lame a passé environ 6 minutes
30 secondes dans le four. Contrairement à la papillote du
M(a)ousse qui contenait du papier dont la combustion devait consommer
l'oxygène de l'emballage et qui avait gonflé, les 3
papillottes du jour sont restées absolument plates.
- au retrait, on pouvait voir la lame rouge au travers de la papillotte.
- j'ai trempé entre deux plaques alu avec 15 kg dessus pendant 2
minutes. C'est déjà trop long pour atteindre 200°C.
Après 120 secondes on peut saisir l'ensemble à la main
sans se brûler. J'ai coupé la papillotte et mis la lame
dans un seau d'eau froide.
- La papillotte du "Babycoubi" a collé fortement à la
lame, mais la lame est restée de couleur normale
- La papillotte de "l'Alluviaq" n'a pas collé du tout, mais la
lame et une partie du manche ont des couleurs arc en ciel
- La papillotte de "l'Abbica" a collé un tout petit peu à
la lame et seul le "cul" du manche a pris quelques couleurs

Après traitement thermique.
- J'ai fait les trois trempes à la suite en stockant les lames
au fur et à mesure à -70°C: "Babycoubi" y est
restée le plus longtemps et "Abbica" le moins (5 à 10
minutes)
- j'avais au froid et dans le four de revenu des pièces
métalliques pour "stocker" le froid et le chaud afin de lutter
contre les chutes dues aux ouvertures de porte. Les lames ont
été mises au contact des pièces métalliques
- j'ai mis les 3 lames en même temps à 190°C pendant
30 minutes
- à la sortie petit passage à -70°C
- puis retour à 190°C pour 30 minutes
- et dernier passage à -70°C
- aucune déformation de lame constatée
- l'essai de dureté du tranchant à la lime ne m'enchante
guère: j'ai peur d'être trop bas encore. Il me faut
absolument un duromètre...
- j'ai mesuré le temps de chauffe. C'est de moins en moins bien
(résistance qui vieillit vite? TC dans les choux?). Vers
1050°C l'affichage du contrôleur a déconné en
affichant "orAL" tout en coupant la chauffe pendant 20 secondes, puis
tout est rentré dans l'ordre. Cela explique le point 1060°C
un peu hors de l'allure générale de la courbe.
08-DEC-2012
Contrairement à mon habitude qui consiste
à amener la lame à sa forme définitive (hormis
tranchant et polissage) avant traitement thermique, j'ai repris au
combiné les trois couteaux. Quiche comme je suis, j'ai
réussi à faire disparaitre la pointe du "Babycoubi" par
simple abrasion. Ensuite j'ai juste poli un peu les lames à la
main, notamment la petite partie après le ricasso qui sera
visible une fois le manche en place. J'ai décidé de ne
pas
aller trop loin avec le temps investi dans le polissage, sauf pour le
"Babycoubi" qui doit être un cadeau. Je suis allé jusqu'au
disque à polir avec pâte 2 microns, ce qui fait bien
ressortir les défauts de planéité des
émoutures. Tant pis. Dès que le couteau sera
utilisé, adieu le fini miroir.