Mes mains ont la parole. Elles vont te raconter l'histoire de...
12-FEV-2013
Je suis maudit... Je me languis de
pouvoir enfin
tailler les émoutures de mes "Borel" et "Brador" et toujours
pas
le moindre back à l'horizon. Le fabricant m'a
envoyé un
mail d'excuse aujourd'hui: l'expéditeur a des soucis
administratifs qui conjugués avec le mauvais temps font que
Bibi
n'a toujours rien à se mettre sous les bandes abrasives.
Peut
plus que s'agir de siècles...
Pour ne pas mourir
d'inactivité, j'ai
découpé un brut de plaquettes pour le "Brador"
dans mon
carrelet de poirier.
J'éteins le PC. Le
téléphone
sonne. Ma mère: "ta machine est arrivée". Ouais
bon ben
je vais passer une bonne nuit moi. Il est tard j'irai la chercher
demain.
13-FEV-2013
On peut dire ici que j'ai à
faire à
des gens sérieux. La caisse en bois contenant le back est
impressionnante. Clouée de partout avec bande
supplémentaire, ça respire la qualité.
Par quel
hasard la bécane est arrivée chez moi via un
transporteur
allemand reste un mystère mais on ne va pas se plaindre.
J'ouvre. Ben c'est drôle aucun matériax pour le
calage? Tu
penses! Tout a été visser sur la palettte servant
de base
à la caisse. Et hop 15 minutes de plus pour tout sortir.
Ça se mérite un back de pro! Mon père:
"mais
qu'est-ce que tu vas faire avec ça? Ça
coûte
combien?". Ma mère "hein?! Pour faire couteaux?! Pourquoi
faire?". Même à 41 ans, pas facile
d'être l'enfant
de ses parents... A partir du moment où un hobby ou une
passion
sont trop éloignés de leurs conceptions diverses,
difficile de trouver grace à leur yeux. Et encore je n'ai
pas
dit chanteur ou sculpteur. Ça m'a fait un peu mal sur le
coup,
je l'avoue. Mais ce n'est pas grave. Je ferai de beaux couteaux.

Dans le fond, ma bonne vieille
CRX.
Je transbahute le tout dans
le coffre de l'Octavia et je rapatrie at home. Et comme un bonheur
n'arrive jamais seul: au
courrier du jour, il y avait ma commande de bandes abrasives en
provenance des States. Bon ben "y a pu ka" faire des couteaux.
14-FEV-2013
Je vous fais un peu l'article du back.
La majeure
partie a une peinture epoxy. Seuls les bras supports des accessoires
(qui sont "pleins" et lourds à crever) sont
zingués (ou
un truc dans ce goût là). Le capot
possède une
prise pour l'aspiration. Le moteur ventilé est italien et
fait
bien les 2 CV annoncés. Il prend 2800 tr/min et grace au
variateur Toshiba dont il est équipé va d'environ
-2800
à -100 puis de 100 à 2800 tr/min (inversion du
sens de
rotation). A pleine vitesse avec les 100 mm de diamètre du
cylindre sur l'arbre moteur, cela nous fait une vitesse
linéaire
de coupe de 880
m/min! (Ça me semble énorme; à se
demander si
c'est bien réaliste). La tension se fait par un petit
vérin pneumatique de type "Stabilus" (coffre de voiture). La
roue supérieure permet le réglage de la position
de la
bande. La table verticale possède une sorte de
revêtement
qui barbouille les doigts. On dirait du graphite. Sans doute pour
limiter les frictions et l'échauffement lorsque qu'on pousse
fort contre elle. Bien pensé ce truc. Tous les roulements
sont
des SKF siglés X.2RS ce qui signifie qu'ils sont
étanches. A fond l'ensemble est plutôt silencieux.
Je n'ai
pas encore assimilé le panneau de commande du variateur. Le
câble électrique pourrait faire un ou deux
mètres
de plus mais on ne va pas pinailler.
Alors évidemment le capot
(pour l'obtention
de la norme CE sans doute) oblige à des temps de changements
plus longs mais je me sens bien plus en sécurité
ainsi.
Je ne vous raconte pas les frayeurs lorsque la petite bande de mon
combiné poussif de 250 W lachait. Imaginez une bande de 50 X
1800 mm lancée à 615 m/min en direction de votre
binette!
A ce propos j'ai
préféré opter
pour la version standard utilisant des bandes de 1800 mm (soit 72")
plutôt que 2000. La bande de 2000 mm se trouve en France ou
en
Allemagne mais le choix n'est pas gigantesque. Par contre le "standard"
américain 2" X 72" offre un très vaste panel de
matériaux et de qualités abrasifs. L'avenir dira
si
c'était un bon choix stratégique. Le back en
version 2000
mm est une option gratuite.
16-FEV-2013
S'il n'y avait pas eu l'Octavia
à inspecter,
j'aurai pu jouer beaucoup plus avec mon nouveau jouet. J'ai
façonné les contours des "Borel" et "Brador" et
tailleé l'émouture du premier. Le "Borel"
pèse 41
g à présent. Je dois encore un peu creuser le
dégagement pour l'affûtage et faire les stries
d'appui du
pouce. Le tranchant fait environ 0.8 mm partout et pour une fois, j'ai
réussi à ne pas encore affiner la pointe. Sans
doute les
bénéfices de la bande plus large,
l'émouture est
très régulière sur toute la longueur
de la lame.
Par contre, elle est très légèrement
convexe.
Peut-être l'usure du revêtement granuleux
(anti-friction?)
de la table verticale (voir plus bas)? Je compte descendre le tranchant
à 0,4..0,5 mm après traitement thermique pour
améliorer la coupe.
A l'évidence les
temps d'usinage sont sacrément réduits. Par
contre les
bandes semblent toutes ne pas suivre le même
schéma.
Celles de 36 et 100 que j'ai utilisées aujourd'hui oscillent
un
peu de gauche à droite. Les 240 et 400 ne bougent pas. Ce
que je
mettais d'abord sur le compte de la qualité du guidage
semble
plutôt provenir des bandes elles-mêmes.
J'ai aussi l'impression que vue la
puissance de la
bête, des bandes de 60 et 120 pourraient suffire au lieu des
40
et 100 dont l'expérience m'est venue avec mon petit
combiné poussif. La bande de 36 provoque très peu
d'échauffement. A partir de 100 par contre, ça
fume. Le
revêtement granuleux de la table verticale s'est bien aplani
après cette première utilisation.
J'avais connecté mon
aspirateur au capot et
mis un seau d'eau à la verticale de la table horizontale.
J'ai
l'impression que l'aspirateur ne sert à rien, sauf bien
sûr à pomper 2000 W et casser les oreilles. En
montant la
table horizontale à la verticale pour finir un contour
(bande
dans le sens longitudinal de la lame), le raccord de la bande de 240 et
400 fait sauter la lame et provoque de petites marques disgracieuses. A
noter que j'ai tourné à 2800 tr/min tout le
temps.
Peut-être que le saut est moins important à basse
vitesse.
Pour finir le galet de 25 mm est encore un peu trop grand pour mes
encoches. 20 mm ce serait mieux mais ça ira ainsi. Le
couteau
ira ainsi aussi à des mains plus grosses.
Il faut encore que je trouve une
installation du back
- assez souple pour pouvoir être rangée (le back
occupe
tout mon établi car il faut prévoir la place
derrière pour l'ouverture du capot)
- procurant un éclairage suffisant
- avec des zones de rangements des accessoires, pratiques et accessibles
Je songe à une sorte de petite table sur roulettes avec des
étagères en dessous, une lampe type architecte,
des
prises électriques centralisées...
17-FEV-2013
J'ai façonné
l'émouture du "Brador". J'ai pris soin d'user une autre
portion du revêtement de la table, pourtant
l'émouture est encore plus convexe que celle du "Borel". En
soi une émouture convexe est un meilleur compromis que la
plate mais le problème c'est que mes calculs d'angle sont
dans le sac. Vue ma façon de tenir la lame (tranchant vers
le haut; contre la bande qui descend) je me retrouve avec un tranchant
de 1,2 à 1.4 mm au lieu des 0,8 visés. Va falloir
que je rattrape cela.

On distingue bien les deux zones de travail où le
revêtement s'est fait la malle.
J'ai aussi fait les stries d'appui du
pouce sur les deux lames et fini le contour du "Brador". Ce dernier est
arrivé à 69 g. Cette fois je suis descendu
à 1400 tr/min. Les sauts dûs au raccord de la
bande étaient moins violents mais le contour est encore plus
accidenté que pour le "Borel". Encore du boulot à
finir à la main. Bon on va tacher de tremper les
"Bédard", "Borel" et "Brador" cette semaine.
18-FEV-2013
J'ai écrit au fabricant du
back car au
début de nos contacts, il m'avait proposé l'aide
d'un ami
coutellier vivant en France. Armé de son e-mail, je l'ai
contacté à son tour pour lui poser 2..3
questions.
Notamment pour le revêtement de la table verticale. Il a
très vite répondu. Il s'agit bien de graphite
destiné à réduire la friction. Il faut
périodiquement le changer et en effet, il s'entame si on lui
pousse fort sur la tronche. Lui m'a dit l'avoir complètement
retirer. Je crois que c'est aussi ce que je vais faire. On va garder
les émoutures convexes pour le niveau expert.
19-FEV-2013
J'ai mis en papillotte inox les
"Bédard",
"Borel" et "Brador" en vue du traitement thermique proche.
21-FEV-2013
D'abord le four marche toujours et avec
le
boîtier de commande regroupant relais, contrôleur
et
radiateur, c'est beaucoup plus pratique. La pince fonctionne
également merveilleusement bien. Mes gants de soudeur fument
toujours à l'ouverture du four, mais cette fois je les
mouille
juste avant.
J'ai austénisé les
"Borel",
"Bédard" et "Brador" a respectivement 1100, 1100 et
1020°C.
Toutes les autres données seront également dans
cet
ordre. Pendant 6.5, 7 et 16 minutes. A chaque ouverture la
température chute d'environ 35°C et à la
clôture, il faut environ 3 minutes pour remonter à
la
température de consigne. Chaque lame a
été
trempée sous deux plaques d'aluminium mais pour cette
campagne,
seulement 1 minute puis plongée dans un seau d'eau
très
froide et vigoureusement agitée. Ça n'a fait
"pschitt"
qu'avec les deux dernières (pas assez de
masse/matière
pour la première déjà trop vite
refroidie?). Ce
n'est qu'après que j'ai ouvert la papillotte. Puis chaque
lame
est immédiatement allée en chambre climatique
à
-70°C, en rejoignant l'éventuelle
précédente.
De cette façon, la
première y a
passé 1h15, la seconde 1h00 et la dernière 0h25.
Ensuite
j'ai mis tout ce monde à 190°C pendant 35 min. Puis
court
refroidissement à l'air et nouveau passage en chambre
à
-70°C pour 14 min 30 s. Puis court réchauffement
à
l'air et nouveau passage à 190°C pendant 37 min.
Puis court
refroidissement à l'air et nouveau passage en chambre
à
-70°C pour 18 min 20 s. Puis court réchauffement
à
l'air et dernier passage à 190°C pendant 31 min 40
s. Puis
court refroidissement à l'air et dernier passage en chambre
à -70°C pour 12 min. Pour finir,
réchauffement
à l'air. Ouf!

Pas vraiment de dommage en surface, juste de menues colorations.
23-FEV-2013
En matinée j'ai
découpé les
plaquettes et les intercalaires des 3 couteaux. J'ai essayé
ma
nouvelle colle époxy de chez BSI (USA) dite "30 min slow
cure"
c-à-d prise progressive en 30 minutes. Hormis l'excellente
(mais
chère) Araldite/Sader qui prend en 1h40, la BSI est ce qu'il
y
de mieux sur le marché dans cette gamme
prix/qualité.
Après 6 plaquettes et 20 minutes, on sent bien qu'on n'a pas
tout le temps du monde comme avec l'Araldite mais il faudrait
être pénible pour trouver à y redire.
Pour tout mes travaux à plat
(ponçage,
collage) j'utilise une porte de ma cuisine IKEA que j'avais
remplacé par 3 tiroirs. A examiner les plaquettes
après
séchage, j'ai parfois l'impression que ce n'est pas encore
assez
plat/plan. A moins que cela ne soit au desserrage que les plaquettes se
courbent un peu (réaction avec la colle, prise
d'humidité, dilatation différentielle...)
A la recherche d'un petit meuble pour
déplacer mon back (je songe à une desserte de
cuisine
IKEA avec deux roulettes, à modifier/rigidifier), je suis
aussi
allé voir les établis étau pliant type
"Workmate"
dans des grandes surfaces de bricolage. Le peu que j'ai pu approcher
(tous en hauteurs dans les rayons; faut surtout pas qu'on puisse les
juger/jauger de trop près...) ne me semble pas assez rigide.
Pour en voir un il faudrait l'acheter, le déballer sur le
parking et le ramener le cas échéant. Au cours de
mon
parcours, j'ai acquis chez Brico Depot une pierre à
affûter chinoise à 1.90 EUR.
Je me suis dit que j'allais l'essayer
sur mon
"Abbica". En effet je voudrai affiner l'épaisseur du
tranchant.
0.8 mm me semblent trop épais après reflexion
pour
obtenir d'excellentes performances de coupe. Du coup, j'ai voulu
"casser" l'arête entre l'angle primaire et secondaire de
"l'Abbica". J'ai trempé la pierre dans l'eau (pas la moindre
notice ou indication chiffrée) et j'ai attaqué.
La pierre
fait son boulot, pas de doute. Pour le prix c'est même
très bien je dirais, surtout pour des outils de jardins, des
lames de tondeuse etc où le tranchant n'a besoin
d'être
rasoir. Sa grande taille est très pratique, face
à mes
petits modèles moitié moins grand de Norton ou de
Belgique. Par contre, je ne ressens guère de
différence
entre les deux types de grains. Au toucher il me semble que le gris
clair est le plus fin style 350..400 mais le gris foncé a
l'air
très proche, façon 220..240.

En haut une vieille pierre naturelle des Pyrenées datant des
années 80, retrouvée il y a peu,
achetée
à la quincaillerie du village par votre serviteur.. A
côté un étui en métal qui
appartenait
à mon grand-
père maternel. Je suppose qu'il le remplissait
d'eau avant
de le mettre à la ceinture lorsqu'il partait
couper l'herbe de son champ à flan de colline avec sa faux.
Au milieu la pierre biface chinoise 205 X 54 X 26 [mm], un peu
grossière mais efficace.
En bas les plaquettes préparées: micarta lin
blanc sur
intercalaire en fibre rouge, G10 orange et poirier
sur fibres noires.
24-FEV-2013
J'ai la motivation dans les chaussettes.
Grosse
neige dehors, pas envie de sortir la voiture, pas envie de travailler
dans le garage proche de 0°C. Pourtant j'ai envie de faire des
couteaux mais je suis une loque, que voulez-vous.
J'ai débité les
tubes et autres tiges
alu pour les trois couteaux. Mais chaque chose en son temps. Une fois
les perçages des plaquettes effectués, les
travaux seront
au point mort tant que je n'aurai pas fini les lames
- émouture finale
- polissage
- gravure
Si le temps reste ainsi c'est pas demain
la veille
que je vais sortir le back... J'ai voulu tailler un logement pour la
pierre chinoise dans ma barre en bois. Rabot trop large, ciseau pas
assez... J'ai demandé à mon frère de
passage de me
rapatrier mes autres ciseaux. Celui de largeur 16 mm a un profil de
scie. J'ai donc à nouveau testé la pierre
chinoise. Elle
marche plutôt bien. Elle est beaucoup plus tendre que ma
pierre
Norton. J'utilise beaucoup d'eau. Il a fallu enlevé beaucoup
de
métal, mais la grande taille, la position du tronc par
rapport
à la pierre, la bonne hauteur au dessus de mon evier
permettent
un grand rendement. Un petit coup de cuir après la face au
grain
plus fin et le ciseau "mord" à merveille.
25-FEV-2013
Aujourd'hui j'ai percé les
plaquettes des
"Borel" et "Brador". Puis j'ai collé l'intercalaire contre
la
garde du "Bédard".
02-MAR-2013
J'ai bricolé toute
l'après-midi. J'ai
dégrossi les plaquettes des "Borel" et "Brador" et fini
l'avant
des 3 paires de plaquettes en souffrance. J'ai essayé
d'amincir
la lame du "Brador" avec plus ou moins de bonheur. Le tranchant que je
voulais déscendre à 0.4 mm est plutôt
aux alentours
de 0.25. Il y aussi de grosses stries encore visibles dans
l'émouture mais tant pis. J'ai fini la lame et la partie
juste
derrière le ricasso. J'ai transféré le
logo pour
la gravure, gravé et pour finir, j'ai collé les
plaquettes. Je tacherai de faire mieux avec l'émouture du
"Borel".
03-MAR-2013
J'ai bricolé une partie de
l'après-midi. J'ai aminci
la lame du "Borel" avec plus de réussite qu'hier pour celle
du
"Brador". Le tranchant est aux alentours
de 0,35..0,40 mm. Il reste encore des stries dans
l'émouture mais moins qu'hier aussi. J'ai fini la lame et la
partie juste
derrière le ricasso. J'ai transféré le
logo pour
la gravure, gravé et pour finir, j'ai collé les
plaquettes.
05-MAR-2013
J'ai façonné les
contours des manches
des "Borel" et "Brador"
- sciage des tubes et rivets (et j'ai réussi à me
scier
-partiellement- l'index gauche, suis super content!)
- mise à l'épaisseur des plaquettes en poirier du
"Brador"
- façonnage des contours à P100, 240 et 400 (quel
confort
le back!)
- chanfreins sur les contours (pas assez je crois; ça risque
de
prendre trop de temps à la main au papier de verre; je
remettrai
une passe demain sans doute)
06-MAR-2013
J'ai passé la
matinée à
poursuivre les travaux sur les manches des "Borel" et "Brador". Encore
un peu de back mais surtout de l'huile de coude et de fines bandes
d'abrasifs pour faire les congés des manches. Le "Borel" est
terminé. Je lui ai mis un tranchant à
15..17°. Le
poirier du "Brador" a révélé une
tapure (un manque
de matière; je ne sais pas si on dit ainsi en menuiserie,
j'ai
pompé dans le vocabulaire du fondeur) juste devant le tube
avant. J'ai donc fini autant que possible le manche et j'ai
bouché le trou à l'époxy.
07-MAR-2013
J'ai fini le manche du "Brador":
ponçage du
surplus d'époxy servant à boucher un vilain trou,
finition au disque à polir et 6 couches d'huile CCL. Dans la
rubrique j'emmagasine de l'expérience, il est à
noter
qu'un disque à polir enduit de pâte 40 microns
destiné à lustrer le bois arrive à
enlever de
petits morceaux de poirier. Ne pas appuyer trop fort. Quant au "Borel"
je lui ai fait un petit étui en Kydex. J'ai toujours autant
de
mal avec le Kydex. Pour arriver à un résultat un
tant
soit peu valable, il me faut d'abord le plier, percer des trous, mettre
les oeillets puis chauffer encore afin d'y introduire la lame. Ensuite
je fais encore des retouches locales suivi d'un façonnage
final.
Le "Borel II" va remplacer "l'Alluviaq"
comme EDC.
Bien
que très pratique, maniable et bien en main, il me
gêne
quand je ne m'en sers pas c'est-à-dire 99.9% du temps,
lorsqu'il
est dans ma poche arrière. Au bilan de mes
compétences
d'amateur, il me reste toujours trop de rayures ici et là.
Il
faut que je passe plus de temps en amont à les enlever, avec
les
abrasifs "gros grains". Je n'arrive pas encore à "voir" et
"sentir" combien je dois poncer au départ.

57g seul, 68 g avec l'étui, longueur totale 165, lame 69 mm,
émouture plate, dos de 3 mm, tranchant avec demi-angle au
sommet
de
15..17°, épaisseur
derrière le tranchant, environ 0.4 mm, manche en
G10 et
fibre intercalaire noire. Plein de
défauts ici et là,
mais disons que c'est aussi
un prototype.
08-MAR-2013
Entre mes pics de température
et mes phases
de délire grippaux, j'ai péniblement fait
l'étui
en cuir du "Brador": du vrai cuir tanné
végétal,
du vrai fil de nylon poissé, deux outils adéquats
(la
rainette et la roulette à marquer les points). Faut encore
le
finir et le
teindre.
J'ai déjà
utilisé le "Borel II"
et
je dois dire qu'il m'a l'air plus pratique que "l'Abbica" dans le fond
de ma poche, pour ma petite vie de tous les jours. Je songe
à
produire 2..3 exemplaires (plus réussi j'espère)
afin de
les vendre. On va voir. Manche en olivier ou jean micarta maison, un
exemplaire avec lame en Damas inox... Il y a plein de
possibilités.
09-MAR-2013
J'ai teint en marron foncé
l'éui en
cuir du "Brador". J'ai aussi dû remplir un petit interstice
entre
plaquette et ricasso avec de l'époxy. Je suppose que le bois
a
travaillé à cet endroit.

79 g seul, 104 g avec l'étui, longueur totale 187, lame 79
mm,
émouture plate, dos de 3 mm, tranchant avec demi-angle au
sommet
de 17°, épaisseur
derrière le tranchant, environ 0.3 mm, manche en
poirier
et fibre intercalaire noire. Plein de
défauts ici et là dont de grosses rayures,
mais disons que
c'est aussi
un prototype. Pour bien faire et éviter l'ennui, il faut que
je
fasse les couteaux l'un après l'autre et pas en
parallèle.
14-MAR-2013
Silence radio car j'étais
malade. Aujourd'hui
je me suis dit que côté mesure de performances des
pièces réalisées, je suis à
la traine. Pas
la moindre mesure de dureté. Pour la tenue de coupe et la
facilité d'affûtage, à force de porter
quelques
unes de mes créations, j'ai une vague idée.
Alors en attendant mieux j'ai
tenté de
marquer mes diverses lames avec la pointe de mon Izula II (56-57 HRc),
de mon Enzo Trapper (60-61 HRc selon Brisa) et de mon Lauri PT77 (63
HRc). Je me disais que ça situerait peut-être un
peu la
chose. Même avec la pointe du Lauri PT je n'arrive
à
marquer que mon premier couteau, le "Izoumodi4" trempé avec
ma
lampe à souder et le "Brocante" sur base de lime de
maréchal ferrant trouvée aux puces dont
l'affûtage
m'avait révélé un manque flagrant de
carbone sans
doute. La pointe glisse sur toutes les autres réalisations
en
XC75, D2, T7Mo et T508. Pareil avec de nombreux couteaux du commerce, y
compris les plus "mous" en réputation comme le Mora Clipper.
Bref à moins de vouloir
détecter les
produits merdeux, cet essai comparatif ne semble pas assez viable pour
conclure quoi que ce soit quand à la dureté
obtenue par
mes traitements thermiques.
15-MAR-2013
Avec des chutes de profilés
(carré de
40, plat de 40 et 30) trouvés dans la poubelle de l'atelier
de
maintenance de la boîte, j'ai préparé
un support de
couteau afin de pouvoir travailler le manche par simple rotation du
support. C'est inspiré de photos de catalogues de supports
identiques vendus dans le commerce. Les pièces
détachées sont prêtes, je vais tacher
de
l'assembler avant la fin de la semaine prochaine.
Hormis
la visserie, tout vient de la
poubelle.
16-MAR-2013
Aujourd'hui je suis passé,
comme souvent,
à la dechetterie pour éliminer mes
déchets. Je
jette souvent un oeil à la benne à bois.
J'aimerai me
trouver un billot pour ma petite enclume. Mais comment
espérer
que quelqu'un balance un tel truc au rebut? Alors j'ai
décidé aujourd'hui d'en faire un à
partir de
morceaux de bois de récupération. Sorte de billot
reconstitué. J'ai commencé avec des morceaux de
bois
datant de la construction de la maison. Je les ai
débité
à la scie circulaire et j'en ai collé la
moitié.
Avant la nuit, je collerai la seconde partie, n'ayant pas assez de
serre-joints. Je tacherai d'aplanir chaque "étage" avant
assemblage. Pour l'instant j'en suis à 8 étages
de 4.5 cm
soit une hauteur de 36 cm. Je lui ai donné une forme
légèrement conique selon un axe horizontal. Avec
une
hauteur de 19
cm, il faudrait encore le double pour ramener la table de l'enclume
à environ 80 cm du sol. Mais peut-être est-ce un
peu trop
haut pour une enclume? Sur les photos, le forgeron est toujours un peu
incliné...
J'ai trouvé ça sur
le Net: "
Bonjour
à
tous. Voici comment régler
la
hauteur de votre étau
pour soigner vos bijoux d'outils (avec mordaches
évidemment...).
-----Le dessus des mors
doit se trouver juste sous votre coude lorsque votre poing est
placé sous votre menton ( avant bras vertical,position
debout)
Et
si vous voulez mettre en place votre
enclume chérie en
position fonctionnelle.
-----La table se trouve
à hauteur des poignets du forgeron en station debout, les
bras
tombants." Chez moi,
ça fait 84 cm en pantoufles...

Premier montage à blanc. Le bois provient de
poutres/bastaings de
9 X 4.5 [cm] de section de je ne sais quel produit datant de la
construction
de la maison. Il faut encore aplanir les faces, les coller et les
visser.
19-MAR-2013
Avec la ponceuse à bande,
j'ai
grossièrement aplani les interfaces des
différents
étages du billot. Que de poussière! La
construction est
bien plus stable mais c'est loin d'être parfait. Il faudrait
un
gigantesque lapidaire ou un truc dans c'goût là.
Je
suppose qu'aucun bois de récupération n'est
jamais
très droit, plan et bien d'équerre. Je compte
aussi sur
les vis et le collage supplémentaire pour me donner plus de
rigidité et de stabilité.
20-MAR-2013
Ce soir j'ai
découpé 4 bruts dans une
barre de T7Mo. Je compte en faire le "Brochant", deux nouveaux "Borel
II" et un nouvel "Alluviaq" dans l'espoir de réussir
à
les vendre. Va falloir que je sois patient et que je travaille bien
afin d'être fier de mon travail et qu'il soit digne
d'être
vendu. On va voir...
21-MAR-2013
J'ai percé les trous dans les
bruts des
"Brochant", "Borel II" et autre "Alluviaq". Quant à mon
support,
je comptais souder de petites tiges métalliques aux
têtes
hexagonales des vis (pour pouvoir serrer fort à la main,
sans
outil), mais vue leur proximité, ces tiges seraient
très
courtes. J'ai donc pris des vis à têtes
cylindriques
hexacaves (dites CHC) que j'ai percé de part en part afin
d'y
glisser une petite tige plus longue, capable de coulisser à
la
façon de la barre d'un étau.
22-MAR-2013
Assemblage par soudure du support et
quelques coups
de scie pour dégrossir mes bruts.

Le support après soudure et sablage. La lame est prise entre
deux morceaux de bois et une plaque d'acier recevant la pression des
vis.
Les tiges de manipulation (encore
récupérées dans
la poubelle) des vis ont été
évasées contre
l'enclume car l'inox dont elles sont faites
est très mou. A l'heure où j'écris, le
support a
reçu une petite couche de peinture en bombe (qui trainait
dans
le garage) et sèche tranquillement.
Au premier plan, mes 4 derniers bruts après
perçage et
découpage grossier.
27-MAR-2013
Bon je n'ai rien fait du tout ces
temps-ci par
manque d'envie: pas envie de bosser dans le garage sans
lumière
naturelle et par -2 à 2°C. Il est grand temps que ce
satané. Du coup j'ai dessiné quelques variantes
de
couteaux existants parmi mes réalisations.
02-AVR-2013
Bon ça glande par ici! Vu que
ça
piétine du côté de la mesure de
dureté, je
songe à un autre moyen de mesurer cette donnée,
au moins
relativement. Faire mon propre test de type Rockwell C. Idée
- je me procure une petite presse mécanique
- par calcul et autre truchement je m'arrange pour exercer environ 100
N sur la lame (le Fo de l'essai Rockwell)
- je place mon comparateur sur l'arbre de la presse et le
règle
à zéro
- j'ajoute environ 500 N
- je regarde de combien descend le pénétrateur
(à
définir également: un fôret?)
- et après je compare à des valeurs
mesurées sur
mes lames du commerce pour savoir où je me situe.
Il y a quelques jours j'avais fait des
recherches
sur le X46Cr13 (puisqu'on en trouve chez Eurotechni) et je suis
tombé sur des fils de discussions interessants d'un forum
allemand. Surtout on y parle d'un livre, sorte de
référence façon Verhoeven. Je l'ai
commandé
et il est arrivé aujourd'hui au courrier. Roman Landes : "Messerklingen und Stahl"
03-AVR-2013
J'ai dévoré le
bouquin, j'en suis
à la moitié. Je savais à 80% ce que
raconte
l'auteur, suite à mes nombreuses recherches et lectures mais
Landes a le mérite d'avoir organiser tout cela dans ma
tête. Peut-être y serai-je arrivé tout
seul
après un long processus de maturation et
d'intégration,
mais ici j'ai vraisemblablement gagné du temps.
06-AVR-2013
Bon je l'avoue ça glande.
J'ai fait quoi?
Rien, absolument rien. D'autres pensées, d'autres travaux,
pas
envie, le manque de lumière, de soleil sans doute (qui ne
veut
pas faire trouve des excuses, qui veut faire trouve des solutions).
Pourtant j'ai envie de faire plein de couteaux de formes et d'aciers
différents. Pas assez envie peut-être? J'ai aussi
de
soudaines envie de forge pour recycler en couteaux d'autres vieux
objets, bons pour la poubelle.
De passage chez mes parents avec ma
fille, j'ai
retrouvé de vieux marteaux. Vous ai-je
déjà
raconté que petit (mais alors tout petit, vers 4 ans) je
voulais
toujours des marteaux? Avais-je vu mon grand-père bricoler
ou
d'autres artisans faire des travaux chez mes parents? Mon
père
que je voyais peu de par son activité de boulanger vivant la
nuit me "pourrissait" de cadeaux. Pourrir en 1975, aujourd'hui en 2013
il serait sans doute sous la moyenne du nombre moyen de jouets chinois
que possède chaque enfant français. Bref,
rentrant de ses
tournées de petits villages alentours plus tôt le
mardi,
il m'emenenait souvent sur ses épaules à la
quincaillerie
Etter de mon village et m'achetait... Des marteaux. Notez qu'il a
encore cette faiblesse avec ma fille de 9 ans, récemment
elle
lui a fait acheter de la tisane ventre plat au supermarché
et
une crème à la con en pharmacie!
Bref j'ai retrouvé 3 vieux
marteaux:

A gauche un Peugeot Frères de 25 mm de large et 300 g datant
de
mon enfance.
A droite deux specimens de 800 g de mon grand-père,
récupérés à la vente de la
maison de ma
grand-mère. L'un d'eux porte l'inscriprion DIN1042. il
s'agit de
marteaux de mécanos classiques,
de type allemand. Le type français a une autre forme. Celui
du
haut a déjà été
"rénové" pour
essai
et comparaison avant/après.
La DIN1042 stipule que le marteau est forgé, souvent en C45
-XC45-, durci devant et derrière. J'ai embarqué
le plus
gros sans manche pour tenter de le sabler au boulot.
11-AVR-2013
Sablage mon cul. Le marteau est ressorti
aussi noir
qu'il était entré dans la petite cabine. Mon
vieux
collègue allemand de l'atelier (un chaudronnier/serrurier ou
approchant) me dit qu'il "rajeunit" ses marteaux avec la meuleuse
d'angle équipée d'un disque à lamelles
et m'invite
à essayer. La sableuse ne marche pas sur un bon marteau,
bien
trop dur et tenace. J'essaie. Le disque ne fait presque pas
d'étincelles et "mord" très peu l'acier. Bon
c'est mieux
mais impossible de ravoir un beau métal bien brillant.
15-AVR-2013
Au tour des deux autres, J'ai
viré le manche
au bois pourri. Le second de 800 g est encore plus dur que le premier
à ravoir. Que dire du Peugeot? Ce n'est guère
mieux. Ou
est-ce le disque à lamelles qui est rincé?
19-AVR-2013
Avec mes marteaux en main, je suis
allé
acheter de nouveaux manches et des coins. Hormis la longueur, les
manches pour marteaux de 500 et 800 g sont identiques (pour la taille
du trou dans le marteau). Comme les manches "800g" me semblent bien
trop longs, j'ai pris des "500 g". Le manche de type "300g" avait l'air
parfait. En rentrant, entre les 3 marteaux, j'ai passé 1
bonne
heure à ajuster au mieux les manches. Première
couche de
lasure (rab de la construction de la maison, les manches
étant
bruts).