01-MAI-2013
J'ai un peu bricolé aujourd'hui, avec le
back. J'ai remplacé sa molette de réglage de la bande par
un modèle plus gros, plus maniable. le hic c'est qu'il
gène un peu pour la préhension de la poignée de
détente de la bande et que le capot n'arrive plus en
butée basse mais repose dessus. Bref, c'est perfectible mais
cette grosse molette est bien plus précise à manipuler.
J'ai aussi profité du back pour
rectifier des faces d'appui de 3 vieux serre-joints. En essayant de
rester d'équerre j'ai pété la bande de 36 qui
était à pleine vitesse (2800 tr/min=14.66 m/s avec la
roue de diamètre 100) avec le capot
ouvert. Mais comme je travaillais du côté droit j'ai juste
entendu un grand bruit, avec une grosse frayeur, à posteriori.
En guise d'exercice à main levée j'ai
commencé à faire un couteau à pissenlits
(saloperie de pelouse de merde) dans une de mes 2 vieilles râpes
de cordonnier. Je ne suis d'ailleurs pas certain d'avoir bien
réussi le recuit: l'acier était chiant à usiner.
De plus, cet acier se comporte différemment de l'XC75: il
rouille quasi instantanément après refroidissement dans
le seau d'eau. Les grosses stries des grains de 36?
J'ai mis en papillote mes 4 dernières lames
en T7Mo. Je tente le TTH demain, cette fois avec des revenus à
175 au lieu de 190°C et des refroidissements à l'eau en
sortie de revenu intermédiaire (j'ai lu ça dans le livre
de Roman Landes). A ce propos, voici un pseudo résumé du
bouquin.
L’auteur,
Roman Landes est ingénieur en matériaux et traitement
thermique. Il a travaillé au département choix des
matériaux et des traitements thermiques d’un grand
constructeur automobile allemand. Comme il habite Münich, je songe
à BMW, sans garantie. Aujourd’hui il est coutelier
forgeron et consultant (sans doute par manque de revenus).
Il nomme
beta l’angle du taillant comme sur les outils de coupe (pour
tours ou fraiseuses par exemple). Par rapport au demi-angle au sommet
dont je parle d’habitude, il s’agit du double. Lorsque je
dis 18° de demi-angle au sommet du tranchant, cela fait un
béta de 36°. Il
distingue la coupe en poussant et celle en sciant. Pour la
première, c’est celle qui nécessite le moins
d’énergie et visiblement le tranchant le plus lisse. La
coupe en sciant a besoin de rugosité le long du fil (le
tranchant) pour être plus efficace.
Dans mes
présentes pages, mes travaux visent à dire que le couteau
coupe bien en poussant. C’est le peu d’effort
nécessaire qui donne l’impression d’affûtage
façon sabre laser à l’utilisateur. Il distingue 5 éléments
caractérisant l’aptitude de coupe
- La pression de coupe : si la
pression/force augmente, la coupe aussi
- L’angle béta : plus il
est petit mieux ça coupe
- La largeur b du fil/tranchant
(comparer à la largeur du sommet d’une montagne lorsque
les deux flancs se rejoignent) : plus il tend vers 0, mieux ça
coupe
- La vitesse de coupe
(parallèle au tranchant ; en sciant) : en augmentant elle
réduit dynamiquement l’angle béta
- «
l’ébréchabilité » je n’ai pas
trouvé de meilleur terme : l’aptitude du fil à
perdre des morceaux le faisant tendre vers la scie qui a une influence
sur b. Ce paramètre est influencé par le matériau
Le trio
géométrie / matériau / tenue du fil peut
être optimisé pour une application donnée. Landes définit un modèle
très simple de tranchant.
Chacun de ces facteurs représente environ 33% de la performance
de la lame. La façon de se servir du couteau a aussi une
influence mais c’est un facteur extérieur. Selon Landes un
couteau industriel est très conservateur par peur de
l’abus. A cause de cela ils intègrent de grosses
réserves de sécurité : les 3 X 33% ne sont que 25%
des performances optimales qu’un couteau industriel peut
atteindre : trop faible dureté contre la casse, angle de coupe
trop large contre l’usure, un mauvais guidage du couteau ou
encore son usage universel (pas dédié à une seule
tâche).
Sur du
verre ou de l’obsidienne qui sont monocristallins et à
cause de l’absence d’impuretés, une ligne de
fracture peut générer un fil de largeur b
inférieur à 0.1 µm. Ce serait actuellement ce
qu’il y a de plus tranchant au monde, mais pour ce qui est
d’une application de type couteau… Selon Wilkinson (les rasoirs), un
excellent rasoir aurait une largeur b de 0.05 µm et on pourrait
polir un tranchant selon Landes à 0,1..0,3 µm. Je suppose
qu’il s’agit d’une erreur d’unités car
c’est contradictoire avec le paragraphe précédent.
Avec d’autres pages du livre, je pense qu’il s’agit
de 1 à 3 µm.
Plus
l’acier a un grain fin, bien réparti dans sa matrice, plus
on peut avoir b petit. Le grain est comme un pixel, un tranchant fin
s’obtient donc avec un acier à grande résolution.
L’absence d’impuretés, le bon rapport entre grains
durs et mous déterminent la résistance à la
flexion du sommet de l’angle béta. En conséquence
on peut faire béta plus petit aussi. Encore mieux, sur un acier
« fin » il faut enlever beaucoup plus de grains pour
arriver à une larguer b donnée qu’avec des grains
plus gros.
Les aciers
ayant de grandes résistances à l’usure sont
fortement allés et ont donc par conséquence de gros
carbures ce qui les obligent à avoir b et béta importants
et les destinent surtout à la coupe en sciant. Même un
traitement thermique optimal ne pourra suffisamment contrebalancer ces
caractéristiques. Un
couteau en céramique est très constant (usure faible,
bonne tenue du fil) mais ses grains sont plus gros que certains aciers.
Il se destine donc aussi à la coupe en sciant, coupe qui a
tendance à abimer la matière (penser qu’une scie
fait des copeaux). Donc à la base ce n’est pas
l’outil optimal pour couper des aliments (en tant que coutelier
tradi, je suppose que Landes attaque le plus gros concurrent sur le
marché, mais je crois qu’en plus, il a raison).
Le seul
avantage de la technologie frittée (chez les fortement
alliés) est d’offrir une matrice bien homogène et
isotrope (mêmes propriétés dans toutes les
directions). Malheureusement cela ne suffit pas non plus pour que
l’acier se hisse au rang des performances de coupe d’un
acier avec des grains plus fins.
Le réseau plus fin est également plus à même
de « digérer » des pics de stress.
La
défaillance du tranchant est toujours due à la même
origine : un morceau du fil est arraché et c’est le
début d’une réaction en chaîne. Si des
gencives représentent la matrice et des dents des grains fins
plus durs, il est très important que la balance dur/mou soit
équilibrée : il faut assez de gencives pour retenir les
dents et empêcher leur arrachement lors d’une coupe non
optimale (par exemple due à un utilisateur qui tient le couteau
de travers).
V, Mo, Cr servent surtout pour de la coupe en
sciant. Préférer le W pour de la coupe en poussant.
Si on prend
de l’XC130 pour faire un rasoir, ce n’est pas
qu’à cause de la dureté (car on sort 65 HRc avec de
l’XC75 aussi) mais aussi parce qu’on peut faire un
béta beaucoup plus petit (typiquement 15°) :
matériau, géométrie et traitement thermique sont
étroitement liés.
Landes
propose quelques tableaux de choix en fonction des applications :
machette pour un non initié ou outil spécifique pour un
menuisier ayant beaucoup d’expérience et de
maitrise… Il aborde le
Damas sans parler de performances exceptionnelles alors qu’en
tant que coutelier forgeron ça devrait être son cœur
de business. Cela conforte mon impression
d’honnêteté intellectuelle de Landes.
Il donne
beaucoup d’indication générale sur les TTH. Par
exemple la trempe cryo en dessous de -100°C ne rapporte pas
vraiment grand-chose hormis un risque accru de fissure. Les trempes
à l’azote sont faites par des « tremperies »
qui disposent de ce gaz à cause de leur installation mais la
fenêtre -70 à -100°C doit suffire. Le maintien durant
des heures est inutile aussi. Il faut juste que l’ensemble de la
pièce atteigne ladite température. Selon lui Mf
(température de fin de transformation de
l’austénite en martensite) est un commutateur de type
ON/OFF. (cela se recoupe avec des données de Sandvik).
Si
l’affûtage est mécanisé, il faut absolument
refroidir. Les 3 premiers microns de hauteur du tranchant
dépassent très vite 600°C (avec des pointes à
2000) même sur des disques de coton. Si le couteau est chaud au
doigt c’est déjà trop tard depuis belle lurette.
Il parle du
même flex test que Murray Carter sur une tige d’acier ou de
laiton de 2 à 6 mm de diamètre : ça casse, trop
dur, ça reste plié, trop mou, ça revient,
c’est qu’on est plus ou moins bon. Ce test reflète
un peu la résistance latérale du fil à ne pas
plier ou rouler. La
défaillance provenant de l’écaillage du fil,
c’est le critère qu’il fait chercher à tester
si on cherche à définir un essai. Il a beaucoup de photos avec
échelle de grains de divers aciers.
Ce que je
retiens
Je veux faire des outils de très haute
performance pour des coupes en poussant, avec donc des tranchants/fils
aussi fins que possible, lisses et fermées avec des angles
béta faibles. Donc
La vaste
majorité des aciers fortement alliés, frittés ou
pas et à la mode ne sont pas optimaux pour le but
recherché. Sans compter qu’ils sont très chers.
Leurs grains et leurs carbures sont simplement trop gros, ils ont trop
de carbures et plus assez de matrice. Exit donc le D2, RWL-34, les CPM
S30/60/90V, Elmax (ils font de bons couteaux pour scier avec
béta de 40 à 60°, une épaisseur
derrière le fil de 0.5 mm et plus, mais si on veut jouer au
Jedi…)
Les aciers
optimaux sont simplement les hauts carbone ou faiblement alliés
comme l’XC75, XC100 (1095) l’XC130, l’O1 ou
l’O2 (90MCV8 ; mais préférer l’O1 à
cause du W), le 100Cr6 (52100 mais en qualité roulement !) avec
le moins d’impuretés possible (peu de S et de P !). Il y a
malgré tout un inox qui sort du lot à cause de ses grains
très fins : l’AEB-L et sa copie de chez Sandvik le 13C26.
Même
s’ils s’usent plus vite que les fortement alliés
(les petits grains « partent » plus vite), il leur faut
beaucoup plus de temps pour atteindre la largeur b maximale admissible.
Au final à largeur b donné, en imaginant un béta
identique, un simple carbone sera tranchant plus longtemps (selon mon
raisonnement à deux balles). C’est bô…
Les japonais font tout et tout juste ! (je me
réfère au livre de Murray Carter en supposant que ce
qu’il fait est un reflet de la coutellerie partout au Japon)
- Acier avec 1.2 à 1.4% de
carbone avec peu d’impuretés (Shiro Gami, Ao Gami)
à grains très fins, autorisant
- Une dureté de 62 à 64
HRc
- Pris en sandwich entre deux aciers
carrément mous pour bien résister à la flexion,
aux chocs tout en facilitant l’affûtage (peu d’acier
dur à enlever)
- Un forgeage à froid pour
diminuer la taille des grains
- Une trempe à l’eau
(risquée ; ils jettent jusqu’à 20% de lames)
apportant une qualité de trempe optimale
- Taille de l’émouture
refroidie à l’eau avec une grosse meule de pierre (pas de
surchauffe)
- Affûtage à la main
(pas de surchauffe : étape hyper importante !)
- Un outil pour chaque fonction : ils
font au moins 15 sortes de couteaux spécialisés, à
chaque fois pour une seule tache en cuisine
- Leurs utilisateurs ont
été éduqués (sans doute le prix du couteau
qui force le soin) : guidage du couteau pendant la coupe, choix du bon
couteau, affûtage régulier, rangement ad hoc (bloc ou
étui, pas balancé dans un tiroir).
02-MAI-2013
Le four chauffait tranquillement direction
1100°C quand soudain vers 900°C, la température se met
à chuter. Et zut pas de TTH aujourd'hui! Il a fallu attendre que
ça refroidisse. Comme dit le père de mon ami
Stéphane avec son accent lorrain typique de par chez moi: "moi
j'fais toujours tout démontab', on sait jamais!". Donc bien
heureux le père i4 qui a pu démonter son four pour
constater que le fil résistif a cassé net sous la
tête d'une des bornes. Bien qu'inox, toute la visserie est
grippée. J'ai réussi à casser la tête d'une
des vis (car percée sous la tête pour y passer le fil
résistif). Perçage, réparation, remontage, c'est
reparti!
Pour ne pas perdre tout de ce triste jour de panne,
j'ai mis le four à 760°C pour tenter un recuit de deux limes
de brocantes qu'il me restait dans mon stock de ferraille. J'ai
cherché les valeurs de recuit pour du W1 en espérant que
les deux limes en soient proches: 1095, XC100, bref un
hypereutectoïde avec environ 1% de carbone. La fiche
précisait de baisser la température à coup de
20°C par heure, puis de refroidir à l'air une fois environ
525°C atteints. N'ayant ni le temps ni les moyens, j'ai
baissé la température de 20°C toutes les demi-heures
(la chute s'opère en moins de 5 minutes) et à 620°C
j'ai coupé l'alimentation. Résultat demain.
J'ai tenté cette approche car avec mes deux
râpes de cordonnier, montées à 820°C puis
laissées au four éteint 24 heures, j'ai trouvé le
résultat loin d'être optimal en terme d'usinabilité.
03-MAI-2013
J'ai récupéré mes deux limes
froides dans le four. L'une a beaucoup plus de carbone qui s'en est
détaché en feuilles. Comme c'est la seule de marque
(marque allemande Pferd, connue et réputée), je suppose
qu'elle contient bien plus de carbone que l'autre, sans marque (qui
s'est légèrement courbée). On dit que l'acier
s'est décarburé, le carbone diffusant très vite,
il va vers la zone pauvre en carbone et se consume avec
l'oxygène de l'air: bref la surface s'appauvrit en carbone et si
on attend suffisamment longtemps c'est tout l'acier qui y passe.
Démarrage du four: RAS, quedalle. Cette fois
c'est l'autre borne qui a le fil résistif cassé! Pas
possible. J'ai pu intervenir directement car pas besoin d'attendre que
ça refroidisse. Par contre, le fil est devenu tellement cassant,
qu'il m'a fallu 4 essais de raccordement et j'ai réussi à
casser une spire d'au moins 8 cm. Allonger le restant pour
"rattraper" la borne est risqué car quasiment plus
d'élasticité des spires.
Le four a mis moins de temps pour monter à
1100°C: 1h30 au lieu d'1h45. En diminuant la longueur j'ai
diminué la résistance, il y a donc plus de courant qui
circule. P=R x I
2. La puissance augmente car le courant est
à la puissance deux, ce qui surcompense la diminution de
résistance. Le problème, c'est que le fil est
donné pour 13 A maximum. J'espère être encore assez
loin de cette limite afin que le fil survive encore un peu.
Selon ma vitesse, la chute de température
à l'ouverture de la porte pour introduction de la lame fut de 35
à 49°C. En fonction de la taille de la lame (les 4
candidates étaient de taille similaire et plutôt faible),
il faut 2 minutes à 2 minutes 30 secondes pour remonter à
1100°C. Une fois cette température atteinte, j'ai attendu 6
minutes avant de faire la trempe. Donc contrairement aux autres fois
les lames sont restées environ 8 minutes au four.
J'ai trempé sous plaques aluminium pendant 30
à 45 secondes puis j'ai fini dans un seau d'eau froide, avec un
tout petit "pschitt", les lames étant presque froides. Sorties
des papillotes, les lames sont allées à -70°C en
chambre climatique. Lorsque la dernière fut au frais, je l'ai
laissé 30 minutes à -70°C. Les trois autres y seront
restées plus longtemps.
Ensuite
- revenu de 45 min à 175°C
- sortie de revenu plongée directement dans le seau d'eau froide
(conseil du livre de Roman Landes)
- retour à -70°C pour 17'45''
- revenu de 46'30'' à 175°C
- sortie de revenu plongée directement dans le seau d'eau froide
- retour à -70°C pour 18'30''
- revenu de 47' à 175°C
- sortie de revenu plongée directement dans le seau d'eau froide
- retour -70°C pour 17'
- retour à l'ambiante (les temps visés sont de 45 et 15
minutes; je vous ai mis les réels mesurés au chrono)
Ça prend du temps tout ça. J'ai aussi
percé le manche de mon projet anti-pissenlits et scié au
bout une espèce de fourche / dégorgeoir en vé.
J'ai profité du four tiède et de sa structure un peu
rouillée pour enfin le peindre. J'aime à croire que la
peinture accroche mieux sur un peu de rouille. Il s'agit d'une peinture
à appliquer directement sur fer rouillé qu'il me restait
(des garde-corps des fenêtres de l'étage). Je l'ai un peu
diluée au white-spirit et renforcée au Rustol Owatrol.
Seconde couche demain. Comme support, afin de pouvoir faire le tour de
la structure, j'ai utilisé mon établi étau
Workmate. Je pense de plus en plus de bien de cet outil acquis
récemment, me permettant de travailler mes couteaux dehors. Je
tenais à vous le dire. Choissisez un modèle avec l'embase
élargie (ça fait une sorte de marche) qui donne une bonne
stabilité. Inutile de prendre des options de type "mors qui
basculent à 90°". Le modèle le plus simple (WM-536)
suffit. Les vieux modèles (voir Leboncoin) qui sont bleus
ET avec
des traverses de fonderie (en lieu et place de simples tôles
pliées) ont l'air encore plus solides.
04-MAI-2013
Seconde et dernière couche de peinture sur le
four. Entre le coupe-circuit (ouverture de la porte) et le
régulateur qui vont à la partie commande du relais
statique, j'ai ajouté un petit interrupteur en façade
afin de pouvoir avoir l'affichage de température sans la chauffe
et avec la porte fermée. Je me suis dit que ça pourrait
servir sur des recuits.
05-MAI-2013
Réassemblage du four et remisage
jusqu'à plus tard.
07-MAI-2013
J'aimerai mettre la main sur du 100Cr6 pour en faire
une lame mais pas moyen. Le seul fournisseur de ce côté de
l'Atlantique ne le vend pas dans une épaisseur suffisamment fine
pour mes créations. Dire que le moindre roulement à
billes en est constitué et qu'en plus il s'agit toujours d'une
variante très pure avec peu de souffre et de phosphore. C'est
trop bête.
Du coup, j'ai fait un tour près des poubelles
de l'usine, plus précisément le bac à ferraille: y
avait plein de (trop) petits roulements (mon usine faisant de
l'impression, les nombreux arbres des lignes d'impression sont de gros
consommateurs de roulements), des petites matrices, des
poinçons, une chaîne et un chasse-goupille cassé.
Avec les numéros des matrices, j'ai tenté de retrouver
l'acier. Réponse demain peut-être.
Ben oui, figurez-vous que dans le monde moderne on
soutraite tellement qu'on ne sait même plus en quoi sont fait les
objets qu'on achète, pire on n'a même pas un dessin.
J'aimerai savoir comment on peut commander et obtenir ce qu'on veut
sans le moindre dessin. Mais je dois être trop con. Le
chasse-goupille est "made in Germany, Cr-V Stahl" ce qui signifie acier
chrome vanadium. Chez Facom, les outils sont souvent en 35CD4S. C'est
faible en carbone pour la dureté mais cela donne une excellente
résilience (le S garantit la soudabilité). Bref tout cela
me donne envie de me mettre à la
forge. Je cogite, je cogite...
J'ai ressorti le "
Bédard"
pour en polir la lame. Après près de deux heures d'huile
de coude, j'ai jeté l'éponge. L'émouture aura ses
défauts. J'arrête, j'en ai marre! Cela me rappelle
à quel point il faut bien bosser en amont pour ne pas avoir
à passer le reste de l'éternité à polir
chaque atome Il y a eu P40, P80, P120, P180, P220, P240, P320, P400,
P500, P600, P800, P1000, P1200, P2500 et P4000 (avec un petit coup de
cuir à la pâte 2 microns -~P9000-) à la fin.
08-MAI-2013
J'ai eu ma réponse concernant les matrices
à la poubelle :"Ja guten Tag ici la société qui
vous fait vos matrices. La matière? Ach das ist du 1.2379... Ah
ben Danke schön". Pas de chance, c'est du D2 aussi connu sous la
désignation französisch de Z160CDV12. Déjà
que c'est chiant au back, avec de gros carbures qui ne font pas des
tranchants aussi fins que je les souhaite mais si là en plus
fallait forger, j'ai peur que ça soit très "dur" sous le
marteau un truc pareil. Bon on oublie.
J'ai continué le "
Bédard":
- transfert à chaud du négatif du logo en "toner"
d'imprimante laser: j'ai dû m'y reprendre par 3 fois.
Première pas assez chaude, mauvais transfert, seconde glissement
de la feuille, logo souillé, troisième nickel
- masquage au vernis à ongle puis au ruban adhésif
d'électricien
- gravure électro chimique au coton-tige/eau salée/pince
croco/ alim
- ponçage de la face avant de la garde en alu: P320, P600,
P1000, P2500 et cuir à environ P9000
- mise à la longueur des rivets
- dégraissage
- collage de la garde avec les rivets à l'époxy et mise
sous presse: en théorie ici les pros brase à
l'étain, moi j'ai décidé d'essayer autre chose
09-MAI-2013
En fin de matinée de ce jour de congé,
j'ai continué le "
Bédard".
J'ai simplement collé une première plaquette. Plus de
détails sur la page spécifique.
10-MAI-2013
Toujours la suite du "
Bédard"
avec perçage de la première plaquette et collage de la
seconde. Sinon après observation de la position de mon majeur et
de mon annulaire main fermée sur le manche du prototype "Borel
II" qui me sert d'EDC, j'ai dessiné une variante "Borel IV" avec
un manche classique et ventru au milieu. En ce moment cela me plait
moins de façon esthétique mais fonctionnellement sur un
grip très fort, on doit mieux saisir l'ensemble avec des pics de
pressions plus faible (moins de douleur). A méditer, genre "note
pour plus tard..."
Pour finir je me suis fabriqué des cales
à poncer vu sur YouTube avec des chutes de bois et autres tiges
ainsi que des joints toriques.

J'ai perdu le nom sur YouTube mais c'est un très bon concept.
Les tiges se roulent sur le dessus
pour monter/démonter la feuille et se replace dans le
congé. Il y a très peu de papier perdu/non utilisé.
Les joints toriques sont plus durables que de simples
élastiques: on les trouve facilement au rayon
plomberie. Prendre n'importe quoi d'assez gros et grand. La rainure sur
la face plane fait disparaitre
les joints.
11-MAI-2013
Entre le jardin, la pelouse, la dechetterie et plein
d'autres conneries, j'ai réussi malgré tout à
faire un peu de coutellerie. Pour une éventuelle future forge et
pour m'aider à démarrer le barbecue, j'ai demandé
au Môssieu de la dechetterie si je pouvais prendre un
sèche-cheveux car je voulais récupérer la
soufflerie. Il y en avait deux vers 11h00. J'ai pris le premier. Puis
j'ai jeté un coup d'oeil à la benne à
métaux histoire de voir si par hasard il n'y avait pas une
vieille lime ou un roulement à billes. Non rien sauf... Une
Hache! Bon, sans manche et rouillée mais je l'ai
embarquée aussi.
Je teste le sèche-cheveux. Pas la moindre
poussière dessus, il est comme neuf et il marche! 3 vitesses, 3
températures et un bouton pour l'air froid. Ah non il y a tout
de même un soucis, il ne chauffe quasiment pas. C'est
carrément parfait oui! J'ai de l'air en mouvement sans plomber
ma facture EDF. Même pas besoin de le modifier.
J'ai encore dessiné un couteau de type Pukko.
Ce sera le "Caplan". Avec tous ces dessins, j'ai au moins 15 projets de
retard. En milieu d'après-midi j'ai sorti le back et j'ai
tenté de finir à main levée un des "Borel II" en
souffrance. J'ai affiné l'émouture à P100, 240 et
400 afin d'obtenir un tranchant à 0,4..0,5 mm d'épaisseur
avant affûtage mais je suis encore à 0.75 et une des faces
a perdu sa belle planeité. C'est comme si j'y avais fait du
convexe maladroit.
J'ai aussi rectifié un peu à la
ponceuse à bande la table de mon enclume. plein de bandes
usées plus tard, ça brille par endroit mais c'est plein
de cratères. Le plus embêtant c'est les arètes:
elle sont toutes arrondies ou il en manque des morceaux. On s'en sert
pour faire des plis ou des entailles précises, comme une sorte
de tranchant.
J'ai aussi continué mon couteau à
pissenlits. Je l'ai creusé et j'ai affiné la fourche
à l'avant. Vous le verrez déjà bien assez
tôt. Pour finir le soir j'ai percé la seconde plaquette du
"
Bédard" pour y coller les rivets
et j'ai coulé de la résine afin de mettre de la
matière là où il en manque (dur de faire un
couteau large de 26 mm au manche dans une barre de 24 mm...)

Le retour de l'encoche de l'index sera taillé dans ce
mélange de résine époxy et de poudre de micarta
lin.
12-MAI-2013
Le matin je suis allé faire un
vide-grenier/marché aux fleurs dans un patelin près de
chez moi et le traditionel marché aux puces de la plus proche
grande ville. De manière générale il y a peu de
ferraille pour mes bricoles mais de temps en temps, on y fait une
interessante découverte. Les petits villages avec des
évènements qui n'ont lieu qu'une fois par an semblent
plus prometteurs pour mes bricoles.
Bref, pas de marteau à tête en forme de
boule (mais j'en ai un neuf à présent), pas de lime de
qualité (sauf une Nicholson Holland de 19X3X200; trop petite et
j'en ai déjà une), pas de douille de 26 mm pour ma
tondeuse mais dans une boîtes de vieux outils de menuiserie une
pierre à affûter, en sale état mais on dirait une
pierre de Vielsalm (coticule belge). "C'est une pierre à
affûter ça? (demande naïve),
- Oui je crois,
- combien?
- (un type passe derrière) oui c'est pour les faux. D'abord vous
passer sur ce côté (le schiste!), puis sur l'autre et pour
finir avec celle-là (un support de schiste dans la caisse sans
coticule) mais attention avec de l'huile hein! (un fin
spécialiste!)
- 50 cents dit le marchand
- bon si vious les jetez à la tête, je cède
à la violence".
Un bon lavage en rentrant. La pierre a
été matyrisée par quelqu'un qui ne savait pas s'en
servir. Il a fortement entamé le support en schiste (qui
n'affûte pas mais sert uniquement de support mécanique!).
Il y a une zone creuse, de nombreuses marques mais il reste 8 à
9 mm de coticule, sans doute proche de l'état neuf. La pierre
fait 180 X 40 [mm], c'est un monstre. Dans cette taille et en estimant
la qualité comme étant extra c-à-d sans veine
d'une autre couleur mais avec des fissures (il existe le "standard",
"extra" et "extra extra"), selon les sites de vente, elle
coûterait aujourd'hui entre 90 et 100 EUR! Bien sûr elle
n'est pas neuve...

De haut en bas: le support en schiste utilisé pour
affûter, la face de coticule dans son jus, la même
pierre après un bon nettoyage à l'eau et à
l'éponge grattante et pour finir, après une demi-heure de
polissage pour ravoir un peu de planéité. La petite zone
rouge est celle qui n'a pas été toucchée par
le papier abrasif. En voilà une sauvée des
eaux qui va rebosser méchamment!
En fin
d'après-midi, j'ai dégrossi un peu le "
Bédard" au back et j'ai fait le
traitement thermique du couteau à pissenlit. On trouve tant de
choses et leur contraire sur le Net que je me suis inspiré de la
fiche technique d'un XC45 (puisque j'en crois l'acier de mes
râpes de coordonniers proche).
- j'ai fait 3 recuits d'adoucissement et de recristalisation pour
essayer d'affiner le grain
le premier à 860°C et je refroidis la
lame à l'air (avec de grands moulinets; bien serrer la pince!)
jusqu'à ce qu'elle redevienne couleur acier (vers 500°C) et
on repart au four directement
le second à 850°C, pareil et
le dernier à 840°C, pareil et retour au
four pour la trempe
- j'ai austénisé à 810°C et j'ai trempé
dans mon seau d'eau savonneuse (pour choper les copeaux du back)
à environ 20°C
- la lame s'est incurvée à la façon d'un sabre
japonais mais c'est normal vu l'émouture bizarre que j'ai faite
(asymétrique)
- j'ai gratté la calamine
- j'ai stocké le tout dans mon congélateur à
-18°C le temps que mon four redescende à 150°C
- j'ai fait deux revenus à 175°C d'une heure chacun avec
trempe à l'eau à la fin du premier. J'ai pu faire le
premier pratiquement sans électricité tant le four avait
encore de chaleur stockée une fois la porte fermée.
Pendant le TTH j'ai aussi poli ma pierre Belge
durant une bonne demi-heure afin de rectifier sa face: eau, huile de
coude et feuille de P320 sur mirroir. J'ai arrêté quand
j'en ai eu marre. Je recommencerai peut-être un jour mais 85% de
la surface est plane à présent.
13-MAI-2013
La calamine sur le couteau à pissenlits
étant aussi dure que celle d'origine sur ma barre de D2, j'ai
profité de la sableuse du boulot pour nettoyer tout ça.
Dans la poubelle, j'ai trouvé de petits morceaux de laiton en
plaques de 3, 5 et 7 mm d'épaisseur que j'ai mis de
côté afin d'en faire des gardes éventuelles.
Décidément coutellier amateur et éboueur ont des
profils très proches.
Après le boulot, j'ai dû passer chez
mes
parents pour de menus dépannages de type plomberie. C'est alors
que je me suis souvenu que j'avais dû garder les vieux roulements
de roue de ma 205 et de la Saxo du frère. En effet, je les ai
retrouvés, un peu rouillés. Ce sont des 35X72X32 à
deux rangées de billes. Le volume théorique approximatif
de la bague extérieure est PI/4*(72
2-66
2)*32=20810
mm
3. Avec la perte au feu ça pourrait suffire pour
faire un couteau de la taille d'un "Borel II". Le problème c'est
que les 3 mm d'épaisseur ne sont pas partout (chemins de
roulement en creux). Il faudrait plier la bande ouverte et la souder
à la forge, puis l'étirer à nouveau. Bref il me
faudrait aussi du borax.
Mais surtout leur démontage (bague
extérieure seule; le roulement "explosant" au démontage)
m'avait obligé à y souder deux gros cordons: d'une
ça rétrécissait la bague au refroidissement, la
grande chaleur décollait le roulement et le cordon me permettait
d'y appuyer un cylindre sur lequel je pouvais taper allègrement.
Mais c'est une autre histoire. Bref après "ouverture" de ladite
bague, il faudrait en plus meuler l'excès de métal
d'apport pour ne garder que le 100Cr6 du roulement
Entre la meule et le borax, c'est peut-être un peu
présomptueux de ma part pour une première
expérience de forge d'une lame... J'ai un peu forgé
l'école mais c'était en 1992-93 et au marteau pilon, dit
le "Zapil's", la machine la plus impressionnante de toute
l'école des Arts et Métiers à cette époque
(idem pour les autres promotions passées et à venir!
Pourquoi croyez-vous qu'il y a une enclume sur la page d'accueil du
site isatis.mécanique?)
En repartant, je me suis arrêté chez
mon ami garagiste, qui était encore ouvert bien après
19h00. J'y suis d'ailleurs tombé sur le père de mon
meilleur ami dont la Volvo S40 à moteur 1.9 dCi 115 CV
(d'origine Renault je crois) "d'à peine 9 ans et 150000 km" a
beaucoup de particules métalliques au fond du bol du filtre
à gazole. Interrogé, je lui ai dit que ça venait
probablement de la pompe haute pression et que malheureusement les
injecteurs ont dû en prendre un vilain coup. La voiture s'est
d'ailleurs arrêtée toute seule en plein milieu de la
nationale avec un belle frayeur à la clé, avant de
rejoindre le garage sur la dépanneuse... Mais c'est une autre
histoire. Sa poubelle à métaux a été
vidée aujourd'hui, donc pas de roulement non plus.
Bref pour me détendre, le soir j'ai
fabriqué une petite planche afin d'agrandir le plateau du
Workmate et j'ai fait rechercher les paramètres PID du four de
trempe pour une température d'environ 180°C.
14-MAI-2013
Aujourd'hui j'ai tout de même
récupéré une des plaques (de matrice ou de
poinçon obsolète) en D2 dans la poubelle de l'usine. Elle
fait environ 120 X 120 X 12 [mm] tout en étant très
plane. Je me suis dit qu'elle me servirait si je devais à
nouveau frapper des lettres dans des lames. En effet si la face
arrière du support n'est pas lisse (genre la table de mon
enclume un peu bouffée par la rouille) on se fiche de vilaines
marques de l'autre côté. Plus tard on rentrant j'ai
commencé à façonner le manche du "
Bédard".
15-MAI-2013
En rentrant j'ai passé 2 heures au garage,
principalement à continuer de finir le "
Bédard"
entre deux bricoles sur mon Workmate (une planche de plus pour agrandir
le plateau) et sur mon support à couteau dont j'ai raccourci la
base (rapport à ma phalange ensanglantée d'hier).
17-MAI-2013
J'ai continué le "
Bédard".
Toujours pas fini ce satané machin...
18-MAI-2013
J'ai fini le "
Bédard".
Pas parfait, rayures partout, pointe cassée, "recurve" dans le
tranchant parce qu'émouture trop fine, un petit endroit
où ça coupe encore mal, face avant de la garde que je
n'ai pu ravoir en poli miroir mais il est temps de passer à
autre chose. Reste un étui que je compte encore faire.
Après avoir "appris" la cordonnerie et la sellerie sur YouTube,
il me faut encore quelques outils afin d'augmenter grandement les
finitions de mes étuis. Mais je vais tâcher de hausser
sérieusement le niveau. Au fait j'ai utilisé ma pierre de
Vielsalm issu de Brocante. Elle semble moins bien "mordre" que ma
petite pierre achetée neuve.

Et voilà mon clone de Fallkniven TK2 à peu près
à l'échelle 0.95, lame de 3 mm en T7Mo vers 59 HRc, deux
rivets inox, un passage dragonne alu,
plaquettes micarta lin, intercalaires fibre rouges de 0.8 mm, garde en
alu, lame 88 mm, longueur totale 192 mm, 88 g.
L'après-midi pas de pelouse à tondre, pas de jardin
à biner mais il y a toujours des bricoles, genre une machine
à laver en grève etc. Bref je n'ai eu que 45 minutes le
soir pour reprendre mes émoutures après TTH. Je me suis
consacré au "Brochant" en tournant entre 1400 et 1000 tr/min
avec les bandes de 100, 240 et 400. C'est pas trop: la pointe a encore
de l'épaisseur, pas de bleuissement ici ou là, seule la
ligne d'attaque de l'émouture est un peu dissymétrique.

Epaisseurs du tranchant prises au pied à coulisse
numérique chinois:
0,65..0,51..0,45..0,48..0,45..0,55..0,51..0,41 [mm] pris tous les cm,
c'est assez constant
et mieux que je ne croyais à l'oeil.
19-MAI-2013
Dimanche pluvieux, y a bien des brocantes dans
l'coin mais bof. Du coup j'ai fini les émoutures de l'Alluviaq
et du Borel en attente. J'ai aussi grossièrement fini mon
couteau à pissenlits sur base de râpe de cordonnier. Faut
pas exagérer, ça reste un couteau de jardin.
Voilà 4 couteaux conventionnels sur
l'établi et aucun n'a des lignes d'attaque de l'émouture
qui sont symétriques. Ça me frustre. J'ai bien
essayé de les reprendre comme j'ai pu mais c'est un art qu'il
faut que j'acquiers encore. Il faudra encore polir les 4 dos et les 8
émoutures avant d'y graver le logo. Puis s'occuper des
manches... Que choisir? Voilà mes premières approches:
- couteau à pissenlit: ce qui reste, du pas cher bref plaquettes
en teck et intercalaires de papier à joint vert d'origine
automobile
- "Alluviaq": résine acrylique bleue à voiles rouge et
blanc. Pas besoin d'intercalaire tant c'est riche en contraste et
"habillage"
- premier "Borel II": intercalaires noirs et plaquettes en buis
- second "Borel II": intercalaires rouges et plaquettes maison en jean
(faudra les faire...)
- Brochant: intercalaires noirs et plaquettes en zébrano
coupées perpendiculaire aux veines
Pour refaire du micarta maison sur base jean/denim.
Ça risque d'être un peu coton. D'abord le fournisseur de
ma résine polyester semble avoir disparu. Bref mon long process
des doses mis au point risque de devoir changer avec un autre
fournisseur. J'ai trouvé de la résine chez Casto. Minimum
2 kg et la durée de vie en pot n'est pas extraordinaire (3
à 6 mois; sans compter qu'on ignore depuis quand le pot attend
un client en rayon). Bref faudrait faire un peu de micarta d'avance.
- faut du tissu
- faut revoir la presse pour des surfaces plus importantes?
En tête, 3 "Borel II" avec lame en Damas inox
soudée sur manche en ferraille ordinaire, manche en bois haut
de gamme (olivier et cocobolo). Le premier serait fait seul pour
défricher le terrain. Refaire un "M(a)ousse" en T508 à
émouture symétrique (crainte de la déformation au
TTH avec cet acier; le D2 était très stable et autorisait
l'émouture de type ciseau à bois; ou alors faire
l'émouture après TTH mais bonjour le temps et l'usure des
bandes) toujours avec
manche en jean. Un "Buron Ultra Slim" en T508 avec manche en jean? Un
"Caplan" en quoi, avec manche en quoi? Un "Borel IV" (manche avec
contour
classique en bas; idéal pour petites main) en T7Mo, un manche
assez classieux, plutôt pour femme? Et puis des étuis pour
chacun... Aussi quelques couteaux d'office en X46Cr13 à offrir
à des maitresses de maison... Vous voyez j'ai la tête qui
explose... Et depuis le temps que j'en parle, j'essaierai d'en vendre
certains. Pour l'approche j'hésite: au compte-goutte au fur et
à mesure de la production ou bien faire un petit stock afin
d'offrir une petite quantité diverse pour des fêtes de fin
d'année et voir ce qui plait le plus? Bon bref je retourne
à mes songes.
En début d'après-midi, en attendant
des invités, j'ai poli les émoutures et le dos de
"l'Alluviaq": de 400 j'ai dû redescendre à 240 à
cause de rayures profondes restantes (je n'ai donc pas assez poli au
back: 4 passes à 240 et 4 passes à 400) pour remonter
à environ 9000 au cuir (240, 320, 400, 500, 600, 800, 1000,
1200, 2500, 4000). Pour l'instant c'est un de mes polis les plus
réguliers et le tranchant est adimirablement fin avec une pointe
encore intègre. Ça devrait faire un très bon
trancheur.
20-MAI-2013
En début d'après-midi j'ai poli les
émoutures et le dos du
"Brochant": de 400 j'ai dû redescendre à 180 à
cause de rayures profondes restantes pour remonter
à environ 9000 au cuir (240, 320, 400, 500, 600, 800, 1000,
1200, 2500, 4000). Pour l'instant le poli est du même ordre que
"l'Alluviaq" d'hier avec un pointe également intègre.
Plus tard j'ai transféré à
chaud deux logos afin de faire la gravure électro chimique sur
les deux lames déjà polies: le petit logo (3/2 mm) est
beaucoup plus problématique que le grand (3.5/2.5 mm): plus de
mal à réussir le transfert du premier coup et plus de mal
à bien avoir des contours nets. Résultats: le gros logo
sur "l'Alluviaq" est nickel, le petit sur le "Brochant" a quelques
traces
un "T" au contour moins net. Grrr!!! Peut-être ne devrais-je plus
que tenter le grand?
Mon frère de passage m'a ramené
à ma demande l'Enzo Elver en kit que je lui avais fait pour
Noel. Je voulais repomper le contour et voir l'épaisseur du
manche. Hormis le fait que la partie courbée est
émoussée (coupe d'un objet sur du macadam), je vois
à présent quelques défauts à l'étui
- il semble avoir gonflé car le couteau n'est du tout retenu par
frottement. Neuf c'était la galère à l'y mettre
- aucun angle n'est chanfreiné
- le fil n'est pas en nylon poissé ou gras. On dirait celui que
j'utilisais issu de mercerie pour repriser les chaussettes
- le point n'est pas un point sellier mais fait par une machine (moins
solide)
- il n'y a pas la moindre rainure dans le cuir pour y noyer le fil:
celui-ci est déjà bien entamé côté
pantalon (surtout la couture du passant) et à l'intérieur
lorsque le couteau passe sur la couture du passant
Toutes ces observations vont de le même sens: il faut porter
beaucoup d'attention aux détails pour le travail du cuir. Mon
prochain étui en cuir pour le "Bédard" ne devrait avoir
aucun de ces défauts.
21-MAI-2013
J'ai découpé de grossières
plaquettes pour "l'Alluviaq" dans ma résine acrylique à
filets blancs et rouges. Puis j'ai poncé les faces qui seront
collées.
J'ai aussi découpé de
grossières plaquettes dans mon carrelet de zébrano. Puis
j'ai poncé les faces pour les coller contre de la fibre
intercalaire noire de 0.8 mm. Elles sont sous presse
légère à l'heure où j'écris ces
lignes.
Pour finir, j'ai scié le plat de ferraille de
3 mm que je compte souder au coûteux damas inox de 2.5 mm
après avoir réduit sa hauteur. La "rectification" au back
de 3 à 2.5 mm devrait être au programme de demain soir
avec découpe des rivets et tube pour "Brochant" et "Alluviaq".
22-MAI-2013
Le soir j'ai percé les plaquettes de
"l'Alluviaq". Il semble que j'ai fait une erreur dans le perçage
du trou du rivet arrière dans le manche. Il fait 3 au lieu de
3.2 mm. Heureusement que j'ai une tige inox de ce diamètre car
impossible de percer à nouveau après la trempe.
J'ai fait de même avec les plaquettes de
zébrano du "Brochant" doublées de leur intercalaire. Mais
comme je les ai découpées dans un quillon, les faces ne
sont pas parallèles. Il a donc fallu faire un montage "au
plafond" en tournant la table de ma perceuse à colonne de
180° et percer chaque plaquettes l'une après l'autre. La
fixation provisoire est faite au double face. Malgré cela un
trou n'est pas "en face" lorsque tous les autres le sont. Je ne
comprends pas comment cela a pu arriver.
De manière générale, mes rivets
ont toujours du mal à rentrer dans les trous
- du manche après TTH; on dirait vraiment qu'ils perdent
0,01..0,02 mm à la trempe
- du bois; après passage du fôret, c'est comme s'il y
avait un retour élastique de la matière
Par contre si je perce tous les trous à 0.1 mm de plus, il y
aura trop de jeu à la fin pour une bonne résistance au
cisaillement des rivets sensés maintenir les plaquettes contre
l'effort de la paume
Pour finir j'ai diminué l'épaisseur du
plat de ferraille qui sera soudé au damas inox. Bien que
géométriquement très bon (le plat) et en le
travaillant sur la table verticale (très plane) du back, j'ai
perdu le parallélisme des faces. J'ai utilisé un puissant
aimant pour tenir le plat.
23-MAI-2013
J'ai ramené le "Borel II Damas" au boulot
afin de demander à un collègue meilleur soudeur que moi
d'assembler le tout au "semi-auto" (MIG: Metal Inert Gas) pendant la
pause de midi. La soudure semble très bien prendre aussi bien
sur la ferraille que sur le Damas inox en métal fritté.
On aligne les deux pièces en les bridant à la pince
étau. On fait deux points de soudure pour maintenir l'ensemble.
Puis on retourne la pièce, on fait un cordon complet. Re-retour
et second cordon.
Un collègue qui débarassait les
vieilleries d'un grand-père de la famille m'a ramené deux
vieilles limes qu'il allait jeter de toute façon. Je les ai
acceptées bien volontiers mais elles sont si grosses que je ne
vois pas bien ce qu'on peut en faire (7..8 mm d'épaisseur;
sont-elles cémentées?) L'une porte l'inscription VISOR
VISOR (oui deux fois!)
En rentrant, j'ai limé grossièrement
les cordons, puis j'ai dégrossi l'ébauche à la
scie et fait quelques trous. Le second côté
intéressant de la technique de l'hybride ferraille/métal
haut de gamme, c'est
- la facilité de perçage de la ferraille,
- sa stabilité dimensionnelle après TTH (la martensite
n'a pas le même volume que la ferrite dans un haut carbone; la
ferraille bas carbone ne formera presque pas de martensite; les trous
pour les rivets devraient garder le même diamètre) et
- comme il n'y aura presque pas d'effet de trempe, le manche pourra
encore être usiné, au besoin.
Côté négatif, ça rouille et donc je veux
"boucher/isoler" le manche de l'extérieur en faisant un plus
petit contour que je compenserai avec de la résine.

Le trou du rivet avant me donne à réfléchir:
où que je le place, il est proche de la zone de section la
plus faible, qui est aussi la ZAT (zone affectée thermiquement;
cette zone est loin d'être parfaite
métallurgiquement parlant). Pourquoi tout ça? Parce que
je rappelle que la barre à droite sur la photo
en 1000 X 38 X 3 coûte plus de 400 EUR (!!!) Ayant
récupéré une chute de 240 mm bradée chez
Brisa, je vais essayé d'en faire un max de couteaux.
Sinon j'ai fait
des frais:
- j'ai commandé, entre autres, quelques outils pour le travail
du cuir (pour faire un bel étui au "Bédard") chez Brisa
- j'ai commandé de quoi faire un ersatz de CCL maison et un
durcisseur de cuir maison (c'est partiellement les mêmes
ingrédients) chez un droguiste.
Le "CCL Knife Handle Polishing Set", ce sont essentiellement deux
flacons qui permettent de finir au mieux des manches en bois, dont un
ne contient que de l'huile de lin! Le prix de l'autre, rapporté
au volume est alors exorbitant! Mon flacon tirant vers la fin, il faut
songer à la suite. On en reparlera le moment venu.
24-MAI-2013
Le soir la suite du second "Alluviaq" et du
"Brochant". J'en ai beaucoup chier avec les divers rivets, autant que
jamais jusqu'à présent. Je ne comprends pas. Soit les
plaquettes se déplacent au perçage, soit ma perceuse est
tordue de partout, soit les fôrets fléchissent (le plus
probable en diamètre 2 et 3.2). Après moultes
manipulations j'ai finalement repercé des trous de 2 et 3.2 mm
à respectivement 2.1 et 3.3 mm dans le zébrano du
"Brochant". De même il a fallu essayer d'agrandir avec bien du
mal des trous dans les manches trempés...
Bref j'ai façonné les parties avant
des plaquettes en allant jusqu'au polissage. Après
préparation (égrénage, trous borgnes
supplémentaires dans la résine acrylique pour plus
d'accroche à cause de l'absence d'intercalaire,
dégraissage...etc) j'ai collé toutes les plaquettes avec
4 serre-joints pour chaque couteau. Nettoyage des excès
d'époxy au coton-tige+acétone dans la zone du ricasso.
"L'Alluviaq" sèche dans mon bureau, bien au chaud, le "Brochant"
au froid dans le garage parce qu'il est dans l'étau. Ce froid
récent me chagrine pour la bonne prise de la résine
époxy. Si je ne merde pas trop les finitions, les deux manches
devraient être très jolis. La résine acrylique a
des reflets bleutés profonds du plus bel effet et le
zébrano après le premier polissage semble très
prometteur avec l'huile CCL pour la suite
J'ai repercé 3 trous à d'autres
endroits dans le "Borel II Damas". J'ai encore dégrossi
davantage le contour à la scie.
25-MAI-2013
En toute fin de journée, j'ai
façonné au back le contour du "Borel II Damas", j'ai
aplani la zone des cordons de soudure, j'ai fait l'encoche pour
l'affûtage à la base de la lame et j'ai fini par tailler
les émoutures (ébauche à P60 au lieu des 36 ou 40
habituels), dont les lignes d'attaques sont symétriques (pour
une fois!). J'ai poli le ricasso à la main jusqu'à P320.
Le voilà prêt pour le TTH. "Alluviaq" et "Brochant" sont
encore sous presse, je n'ai rien fait.
26-MAI-2013
Malgré la pluie je suis allé faire une
brocante de patelin bouseux. rRien pour faire un couteau mais j'ai
acheté quelques outils
- 2 serre-joints 200 X 110 en bois avec un serrage par excentrique
et des mors couverts d'une couche de liège (à refaire),
je n'en avais jamais vu de tels, marque allemande Klemmsia (1.5 EUR)
- 2 serre-joints en C de 3 pouces (0.5 EUR)
- un lot de 6 mèches à bois dont 5 n'ayant jamais servies
(on devrait dire fôret à lamer d'ailleurs; 1 EUR)
- une trousse à outils vide de type moto de marque Knipex (0.5
EUR)

Trouvé sur le Net. 10 à 12 EUR pièce en neuf selon
le
site marchand. Le bois sur les miens est un peu moins neuf.
C'est du hêtre selon le site du fabricant.
Le soir j'ai façonné jusqu'au
métal les contours des plaquettes des "Alluviaq" et "Brochant".
Puis j'ai essayé de ramener l'épaisseur des plaquettes de
zébrano à une bonne base de départ: faces
parallèles, épaisseurs similaires. Je le redis encore:
avec le back de pro, c'est plus facile, plus rapide et le
résultat est meilleur. On gagne sur les trois tableaux.
J'en fais quoi des plaquettes? Des demi-cercles, des plates avec
congés, des 3D?
27-MAI-2013
Petite soirée, j'ai dû aller encore
faire de la plomberie chez mes parents. J'ai donc consacré
seulement un peu de temps au "Brochant". Après réflexion,
j'ai descendu les plaquettes à 5..5,5 mm d'épaisseur au
back. Puis j'ai fait de petits chanfreins à la roue de 250 et
P100. Ensuite j'ai poncé à plat les côtés
sur du P120 et un mirroir. Pour finir j'ai attaqué les
congés tout autour du manche à la main, P80 puis cale
souple Norton. C'est déjà pas mal mais les arrondis sont
loin d'être symétriques. Il faudra encore beaucoup
peaufiner à la main et à l'oeil. Le zébrano a de
grosses variations de densité dans les parties plus claires. Il
faudra peut-être que j'essaie de les boucher avec la sciure des
parties plus dures.
28-MAI-2013
Mail de la drogurie en ligne: "ouais salut on vous a
remboursé 90 g de gomme laque vu qu'on en avait plus assez." Bon
reste plus qu'à serrer les fesses pour que je reçoive au
moins les 410 g restants pour faire mon ersatz maison d'huile CCL.
J'ai corrigé autant que j'ai pu les
dissymétries des plaquettes du "Brochant" au P120 de chez Norton
(je rappelle qu'il faut absolument de l'abrasif de qualité pour
ne pas perdre son temps ainsi que son énergie afin d'être
efficace et fier de son travail). Puis P180, 320 et 600. Petit
polissage à la pâte 40 microns puis 2 microns avec des
nettoyages intermédiaires.
La sciure très fine bouche les pores du
zébrano et ressort au premier nettoyage. Il me semble que
c'était le principe du "bouche porage" à la ponce, mais
comment ça colle? Faut que je retrouve de la doc là
dessus.

Les "gros" pores du zébrano.
29-MAI-2013
Au courrier il y avait ma commande Brisa et celle de
la droguerie en ligne. Brisa a été
généreux. J'ai eu 2 fois plus de cuir que
commandé: 20 X 58 [cm] en 2.5 mm au lieu de 20 X 30 (3 bandes de
10 cm commandées) et 20 X 20 [cm] en 3.5 au lieu de 20 X 10 (1
bande de 10 cm commandée). Les gentils Finlandais ont aussi
encore ajouté des chutes de fibres intercalaires en plus des 200
g d'autres chutes diverses que je prends d'habitude pour arrondir le
poids du colis au maximum permis par les frais de port.
Dans le colis de la droguerie en ligne il n'y avait
que 160 g de gomme laque. J'étais pourtant sûr d'avoir vu
500 g en ligne et pas 250... La page web de la boutique correspond bien
(mais le prix des 250 g a changé) et ma commande ne mentionne
plus de quantité mais seulement une
référence. Je ne saurai jamais si je me suis
trompé ou bien si l'on m'a trompé...

Du feuillard inox, un Lauri PT 77, des outils pour cuir, du cuir, de
l'accélérateur de prise pour cyano,
200 g de chute avec deux plaquettes de G10 orange et des trucs non
identifiés. De la droguerie,
du coton à mécher, des gommes diverses, de la ponce soie
ultra fine.
J'ai poli au back
(240, 400, 800 et 1000) la tranche de la plate semelle avant de la
finir à la main: 1000, 2500, 4000 puis pâte à polir
(~9000). J'ai aussi fini la surface des rivets de la même
façon à la main. Puis j'ai bien nettoyé le bois.
Ensuite je suis passé à l'huile CCL. Conformément
à ce que j'ai trouvé sur le Net, j'ai passé les
premières couches du flacon N°1 CCL avec de la ponce soie.
Les pores se sont un peu remplis mais la ponce devait devenir
transparente selon les sources. J'ai l'impression qu'elle a
plutôt noirci et que les pores ne sont que partiellement
bouchés.
30-MAI-2013
J'avais laissé le "Brochant" au sommet de mon
chauffe-eau pour que l'huile et le vernis du manche sèchent et
durcissent bien. Au boulot j'ai profité des balances de labo
pour peser mes ingrédients de la droguerie afin de commencer mes
expériences.
J'ai aussi profité du chalumeau
oxy-acétylène de la maintenance pour essayer de recuire
localement le manche du Lauri PT77 (lame tenue dans un seau d'eau).
J'aimerai y percer 3 petits trous pour mon projet "Champlain". On en
reparlera.
Le soir j'ai ciré le manche du "Brochant"
avec de la cire de carnauba. J'ai employé un des grands disques
à polir que j'avais acheté en même temps que les
bandes pour le back aux U.S.A. Avec mon petit disque de 75 mm, la cire
ne semblait pas se déposer: manque de chaleur donc
d'énergie de frottement pensais-je. Avec un disque de 250 mm, la
vitesse circonférentielle est bien plus élevée
dans ma perceuse et en effet, le pain de carnauba fond comme neige au
soleil. L'application sur le manche a été bien plus
effective qu'avec le tout petit disque aussi. Le manche brille de mille
feux à présent. J'ai encore poli la lame au disque et
enlever les traces de vernis sur le métal du manche. On tachera
d'affûter bientôt. Le "Brochant" est magnifique.
Pour finir j'ai dilué mes ingrédients
de droguerie dans de l'isopropanol.
31-MAI-2013
J'ai réussi sans grande difficulté
à percer à vitesse assez lente 3 trous de 2 mm dans la
soie du Lauri PT 77. Ce n'était pas du beurre mais peu importe.
Mon idée pour ce projet "Champlain" est parti des couteaux de
cou de Murray Carter. Il soude à la forge un acier à
très haut carbone entre deuy plaques "molles" d'inox.
Résultat: un fil à 62 HRc et des côtés mous,
faciles à affûter (car mou!) et inoxydable
protégeant en grande partie l'âme acier, avec bien
sûr la garnde résilience de l'ensemble, bref le meilleur
des 3 mondes
- dureté/endurance/finesse du fil
- résilience du sandwich
- inoxydabilité et facilité d'affûtage par le peu
de métal à enlever.
Comment faire quelque chose d'approchant? En
l'état actuel, je ne peux pas. Il n'y a sur le marché que
les Lauri PT qui offrent un fil à 63 HRc, un dos à 53.
Sans être inox bien sûr. Le projet "Champlain" c'est donc
de retravailler une lame Lauri PT en drop point et émouture
plate pour s'approcher du Carter neck knife. Pas de garde scandinave
classique, mais une garde façon plate semelle, des plaquettes
latérales avec rivets et un cul équipé d'une sorte
de brise-vitre.

Noter le revenu qui s'est approché dangereusement du tranchant
mais j'ai eu la chance d'être assez
soigneux avec le chalumeau (tout petit dard).
J'ai
affûté le "Brochant" avec un demi-angle au sommet de
15..16° sauf
- à la pointe où l'épaisseur supplémentaire
m'oblige à aller vers 20° et
- au talon de la lame (côté ricasso) où l'absence
de dégagemenent m'a privé de 5 mm de fil parfaitement
affûté (les pierres butent sur la ligne d'attaque de
l'émouture).
J'ai remis un coup de cire de carnauba sur le manche et poli la lame
à la pâte qui me sert à faire les pots de mes BMW.
On est prêt pour la séance photo.

En pur critère de réalisation, c'est mon couteau avec le
moins de défaut jusqu'à présent: manque un peu de
bois au passage dragonne,pas de poli miroir,
légère ondulation de la forme de la plate semelle
près de l'encoche de l'index, défaut de symétrie
parfaite des lignes d'attaques des émoutures et ...
C'est tout. 53 g
01-JUN-2013
J'ai commencé à faire l'étui du
"Bédard" et tant que j'y étais aussi celui du "Brochant".
Avec ce que j'ai glané comme apprentissage sur le Net, ça
devient très chronophage la sellerie mais je sens que le
résultat devrait être un cran plus haut que ce que j'ai
fait jusqu'à présent, surtout en terme de finition. Au
cours de la journée je me suis servi de tous les derniers outils
acquis. J'ai même poussé le vice à utiliser mon
durcisseur de cuir maison après seulement deux jours (alors que
toute la gomme laque n'est pas dissoute). Je crois même qu'il
marche. Il sert à durcir l'intérieur de l'étui,
cuir côté chair. Mon abat carre N°3 est un peu trop
grand je crois pour du cuir de 2..2,5 mm. Le N°2 serait sans doute
plus adéquat.
J'ai aussi façonné le manche de
"l'Alluviaq". La résine acrylique est toujours aussi facile
à poncer et donne un poli magnifique. Faut encore polir la soie
et affûter la lame. A la fin de la journée mes
étuis sont
- découpés
- rainurés à l'intérieur pour le pli
- teintés et polis sur les deux faces et les côtés
de passant de ceinture
- nourrit dehors, durcit dedans et re-polis
- creusés pour la couture du passant
- encollés avec la surépaisseur de cuir côté
tranchant
- arrondis sur les côtés de passant de ceinture
02-JUN-2013
Malgré deux brocantes tard le matin, des
invités le soir précédent, je n'ai pas
chômé aujourd'hui. J'ai fini les étuis des "
Bédard" et "Brochant" et le second
"Alluviaq".

Celui-ci est un petit cran au dessus du "Brochant": quasiment aucun
défaut, seule le rivet arrière en inox qui casse un peu
la belle courbure du "cul"
car beaucoup plus dur que la résine, un poli de la résine
avec de fines rayures qui ne sortent même pas au disque avec la
pâte 2 microns, pas de poli
miroir et c'est tout. La vache trois défauts seulement, je n'en
reviens pas! En plus il tranche come un rasoir. Lignes d'attaque bien
symétriques, je
cherche, ah oui les stries du pouce faites à la main ne sont pas
parfaites non plus. 73 g.
Pour les
étuis, je leur ai fait tout ce que j'ai pu apprendre sur le Net
- creux à la rainette des deux côtés des coutures
du passant (contre l'usure par frottement sur le couteau)
- j'ai humidifié et passer la roulette au moins 3 fois sur
chaque coutures
- multiple teinture de tous les creux
- polissage et arrondi de la tranche aprés humidification et
coupe à l'abat-carre
- véritable point de sellier avec deux aiguilles, le noeud et
tout le toutim à faire saigner les mains

Là aussi, mes deux plus beaux étuis jusqu'à
présent. (nan sérieux je me suis donné du mal...)
03-JUN-2013
Fort de mes deux derniers étuis, j'ai remis
un petit coup d'abat-carre et d'outil à arrondir les angles sur
l'étui du "Brador". Sinon je réféchis beaucoup
à la réalisation du "Champlain" sur Base de Lauri PT77.
Quelle émouture faire? Comment boucher le jour entre les
plaquettes et l'émouture sabre d'origine qui se poursuit sur la
soie? La garde pour l'index n'est-elle pas trop pointue/fragile?
Quelles matières pour le manche?
Pour cette dernière question, j'en suis
arrivé à (pour le moment)
- fibre intercalaire noire
- nacre à reflets verts (chute de chez Brisa)
- os de chameau (chute du manche du "Baby-Koubi")
- olivier
- 3 rivets alu de 2 mm
- 1 tube alu de 6 mm
Evidemment tout cet empilement de matériaux durs/fragiles et
mou/résilient formant un sandwich sur une soie peu large
n'inspire pas la solidité... A méditer.
04-JUN-2013
Bon fait faire un peu de ménage. Je voudrai
déjà faire d'autres projets mais j'ai encore 3 lames en
attente de montage de manche (2 "Borel II" et le couteau à
pissenlits), le "Borel II Damas" à tremper et le "Champlain" qui
ne me sort pas de la tête (la composition du manche me
tarabuste). Et puis il faudrait faire tourner la
K1, la
RT et la
CRX...
Retour d'info sur les "Bédard", "Brochant" et
"Alluviaq": le "Brochant" avec son bois plait beaucoup, "l'Alluviaq"
c'est plus tranché, la majorité déteste mais
quelques rares adorent, tous à cause du manche bien
évidemment...
05-JUN-2013
J'ai pas super envie mais faut se forcer parfois
pour avancer. Donc j'ai poli les émoutures du second "Borel II"
en souffrance dans le garage: P80, 120, 220, 320, 400, 500, 600, 800,
1000, 1200, 1500, 2500, 4000 et cuir. C'est pas trop mal mais pas de
poli miroir. Reste toujours de très fines rayures.
J'ai ressorti Inkscape pour "voir" à
quoi ressemblerai une variante de "Champlain" en exploitant les chutes
que j'ai à disposition.

Emouture plate de 3° ramenant la hauteur de l'émouture sabre
existante à 5 mm environ, faux contre-tranchant, drop point.
Soie prise en sandwich avec nacre, os de chameau et olivier. 5 rivets
alu de 2 mm et un tube alu de 6 mm.
06-JUN-2013
Découpe des bruts de plaquettes de buis pour
le second "Borel II". Ponçage à plat sur P80 et miroir
puis collage à l'époxy sur la fibre intercalaire noire de
0.8 mm. 4 pinces sur chacune et bonne nuit!
07-JUN-2013
Réalisation du tranchant sur le second
"Borel II" à 15..16°, le tout à la main, sans risque
d'échauffement. Je finirai à la pierre de coticule et au
cuir après finition du manche. Perçage des plaquettes
(collées au double face tour à tour et semelle
montée "au plafond" pour être perpendiculaire à la
broche de la perceuse),
puis façonnage de la partie avant (back puis éponge
abrasive puis disques à polir avec pâte 40 microns
chargée de ponce puis pâte 2 microns chargée
d'alumine) suivi du collage avec les
rivets sur la semelle.
Le rivet avant de 3.2 mm est trop près du
bord de la plaquette. Chacune s'est fissurée car le rivet doit
être entré légèrement en force. Trop? Il
semble qu'il faille absolument percer les bois avec au moins 0.1 mm de
plus au diamètre (retour élastique de la matière?)
et éviter des trous trop près des bords dans le cas
contraire. En théorie j'aurai dû faire la gravure du logo
ce soir (avant les plaquettes) mais je voulais profiter de la nuit pour
le séchage de la colle. Ainsi je devrai être capable de
finir le couteau avant dimanche soir.
Quelques remarques et notes pour plus tard
(étant sans doute le seul à lire ce blog qui me sert
surtout de prise de notes):
- il fait à peine plus chaud dehors (24°C?) et
déjà le comportement de l'époxy 30 min "Slow Cure"
de chez BSI est beaucoup plus fluide
- le buis s'usine bien mieux que le zébrano (la densité
plus élevée sans doute): pas de grande fibre
arrachée au sciage et surtout à la sortie du
perçage (inutile de masquer ou de mettre une pièce
martyr), joli assez poli bien continu en surface
08-JUN-2013
Le matin avec ce beau soleil j'ai eu envie de faire
une nouvelle photo pour la page d'accueil. J'ai planté les
couteaux encore en mapossession sur un billot et patatras "chute!
Chute! A l'arrière du p'loton!". Bilan: 2 pointes tordues, deux
culs abîmés, ah bravo...
En début d'après-midi j'ai
façonné le contour du "Borel II" buis puis j'ai
réduit l'épaisseur des plaquettes. Contrairement au
premier "Borel II" à plaquettes G10 de 3.2 mm, j'ai donné
une forme 3D classique aux plaquettes allant de 4 à 6 mm.
En soirée, j'ai longuement
façonné à la main les congés et finis les
plaquettes. Le moins qu'on puisse dire c'est que le grain est
très régulier sur le buis. C'est comme le morceau de
poirier que j'ai: c'est tellement uniforme qu'on se demande si ce n'est
pas une matière artificielle. Heureusement qu'il y a une petite
veine ou deux, c'est tristoune tellement c'est monotone et clair
à la teinte... Avec un peu de chance l'huile CCL lui donnera un
peu plus de beauté.
09-JUN-2013
Le matin j'ai poli le chant de la soie et le dos de
la lame. Après quoi j'ai dû reprendre encore un peu le
manche. J'ai l'impression que le bois s'est un peu sali et je n'arrive
plus à le nettoyer: c'est la première fois que ce genre
de chose m'arrive. J'ai sali beaucoup de chose jusqu'à
présent (y compris de l'os micro poreux) mais j'ai toujours
réussi à ressortir toute forme de saleté.
Ensuite j'ai gravé le logo. J'ai
réussi le transfert du premier coup. Il semble que cela marche
ebaucoup mieux avec mon logo de 3.5/3 mm. Ensuite j'ai passé 3
couches de vernis CCL au coton à mécher acheté
récemment avec des ponçages à la laine de fer
N°000 entre les couches. Le coton à mécher est
agréable à utiliser mais il "boit" beaucoup plus de
vernis (grosse consommation pour finalement peu vernis
transféré sur le manche). En sentant le coton de
près, je crois enfin déceler l'odeur d'alcool proche de
celui que j'utilise pour mon ersatz. Nez au dessus du flacon, l'odeur
est fort différente.
Pour l'application de l'huile CCL, j'ai
emballé le coton à mécher dans un tissu de coton
(de sous vêtement) de sorte à former une petite boule:
auréole de vernis avec au centre une goutte d'huile. Premier
essai: l'ensemble boit encore plus de vernis et pareil pour l'huile (le
coton "pompe" par derrière). Bref je suis revenu à la
méthode initiale pour les deux autres couches: tissu de coton
seul. Perso j'accroche pas pour le buis. Techniquement c'est super
qu'il soit bien dense et usinable. Il est sur le papier bien meilleur
que le zébrano mais ce dernier me semble -à moi-je tout
seul personnellement- plus esthétique.
L'après-midi j'ai commencé
l'étui: patron (groß calcul jawohl!), découpe,
rainure en
vé, abat-carre et teinture. Pendant le séchage, j'ai fini
le second "Borel II": affûtage final (un bon p'tit rasoir), cire
de carnauba sur le manche et pâte à polir sur la lame.
Plus la traditionnelle séance photo...

Je le trouve un peu moins "parfait" que les deux derniers. L'arrondi du
cul pas parfait, le logo un poil souillé, la plaquette droite
micro-fissurée près
du rivet avant (invisible), le buis que je trouve un peu "sale" par
endroits, la pointe un peu trop fine. Ça manque de veines le
buis. 55 g.