Coutellerie


"Never go anywhere without a knife"


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30-DEC-2015

     J'ai fini l'établi. Vissage du plateau, sciage pour mise à longueur et léger ponçage des nombreuses échardes. Je le retoucherai ici et là si nécessaire.


L X P X h: 1000 X 480 X 935 [mm]. Tout en épicéa de charpente, vissé, collé, chevillé. Beaucoup de récupération. Les pieds sont aux extrémités
pour un maximum de distance afin d'obtenir de la rigidité. Plateau de 47 mm, pieds et petites traverses en 63 X 75, grandes traverses en 150 X 50.


05-JAN-2016

    En réorganisant la position de mes divers établis, j'ai découvert aujourd'hui que l'étau que j'ai acheté le 12-DEC-2015 en même temps que le petit établi mobile est un "Sambre et Meuse". Il parait que c'est la Rolls des étaux français. Marque disparue aujourd'hui, la surqualité ça ne se vend plus ma pauv' dame... En le nettoyant j'ai trouvé l'inscription 64-100 (mors de 100 mm de large, course mesurée d'environ 135 mm). La base est mobile et il possède des serre-tubes. Voilà quelques jours qu'il a pris la place de ma chinoiserie. C'est vrai que côté précision du guidage, c'est du bonheur en barre.


23-JAN-2016

    Rien fait depuis plusieurs semaines. D'abord l'envie me manque terriblement (l'hiver, le manque de soleil?) mais il y a aussi mon bras gauche qui n'est toujours pas assez rétabli pour pouvoir faire des efforts. Qu'à cela ne tienne, j'ai ressorti l'ébauche du "Franquelin" forgé dans une lime. J'ai corrigé le contour et j'ai fait l'émouture avec un demi-angle au sommet de 2.8°. Le tranchant fait encore 0.4 mm d'épaisseur. Toutes les surfaces du chant et de l'émouture ont été finies à P400 pour éviter des fissures à la trempe. Le reste est brut de forge et a été sablé (pour rappel).


24-JAN-2016

    J'ai profité du dimanche pour faire tous les traitements thermique du "Franquelin" forgé. Je suis parti de l'hypothèse que la lime moyenne de départ contenait plus de carbone que la grossse Vigor-Vigor forgée fin 2015. J'ai aussi essayé le protocole de normalisation de Roman Landes, c-à-d des températures et des temps plus bas.
- acide borique de pharmacie sur la lame très chaude (passée au four vers 650°C quelques instants)
- 3 normalisations à 770°C pendant resp. 1'30", 1' et 40" avec refroidissement à l'air pulsé (sortie demon aspirateur dans garage à 7°C)
- austénisation dans la foulée 4'@ 815°C (du coup le four n'était pas à 815°C dès le départ mais il monte très vite)
- trempe dans l'huile de colza à 60°C jusqu'à 100..200°C (difficile à estimer mais impossible de tenir la lame à la main pour sûr)
- redressement de la lame, sans succès je crois mais la lame est restée très droite de toute façon
(la lame n'est pas du tout oxydée ou calaminée)
- 60'@-18°C puis spray réfrigérant@ -50°C
- test de dureté avec la lime demi-douce: c'est super dur! (le plus dur que je crois avoir testé à la lime jusqu'ici)
- 60'@ 200°C au four en chaleur tournante (température vérifiée avec un thermomètre dans le four): pour une fois une légère coloration jaune paille apparait près de la pointe
- refroidissement dans un seau d'eau à 7°C (seau dans le garage)
- 60'@-18°C
- 60'@ 200°C au four en chaleur tournante (température vérifiée avec un thermomètre dans le four): coloration jaune le long du tranchant, dans la zone où l'on pratique en général des trempe sélective
- refroidissement dans un seau d'eau à 7°C (seau dans le garage)
- 17h@-18°C  jusqu'au lendemain matin vers 6h00


25-JAN-2016

    J'ai pris la lame avec au boulot et je l'ai sablée à la pause de midi. J'ai encore changé d'avis en choississant de l'ébène (intercalaire) et de l'olivier pour faire le manche. J'ai découpé les ébauches de plaquettes le soir en les ponçant à plat afin de préparer les "sandwiches" de plaquettes. Les surfaces ont juste été égrénées au P60 avant d'être dégraissées (surtout l'ébène) au décireur puis collées (colle à bois type D3) et mises sous presse.

    Le collègue qui m'avait donné un morceau de prunier m'a ramené un morceau de platane coupé en décembre dernier et un bout de noyer qui a séché au minimum 10 ans (année d'achat de sa maison où le morceau se trouvait déjà).


26-JAN-2016

    Le soir j'ai sorti les plaquettes du "Franquelin" forgé des presses pour poncer le côté ébène à plat au P60 avant de les percer avec le manche servant de guide. Le manche a des défauts de forme et je crois que les plaquettes ne seront pas "super" jointives. C'est l'époxy qui devra combler les vides, il faudra que je sois généreux en colle.

    Je me demandais si comme prochain projet je ne devrai pas tenter de faire une réplique du couteau de Bear Grylls (photo en page 1), le S4 de Robert Bayley. Il y a une garde épaisse de 4 mm au moins que je pourrai faire en laiton (que j'associe d'habitude aux aciers qui rouillent). Je pourrai essayer de forger la lame de 4 mm d'épaisseur et de 35 mm de large au maximum (longueur 215 mm) dans une de mes grosses limes restantes de section 30X7 [mm]. Comme c'est un couteau de Bushcraft, il vaudrait mieux des plaquettes imputrescibles. Il doit me rester un peu de micarta maison sur base de jean. Le soucis c'est la dureté. Comme je ne veux pas dépasser 200°C lors des revenus (conseil de Roman Landes dans son livre à cause de la "Blausprödigkeit" vers 240°C; aucune idée du nom français de ce terme; l'idée c'est qu'il y a une chute drastique de certaines caractéristiques mécaniques -cristallines?- dans la zone de revenu donnant la couleur bleue; chose à absolument éviter; dans le livre de Verhoeven en angalis on parle de TME: tempered martensite embrittlement). Bref je vais me retrouver au moins à 60 HRc ce qui est sans doute trop "raide" pour ce genre d'outil sensé aussi pouvoir faire levier etc.

     Comment contourner ce problème? Selon Landes avec le choix de l'acier. Bref dans ce cas précis sans doute qu'un XC60 ou XC65 ou p-ê XC70 donnerait environ 58 HRc à 200°C maxi, dureté plus appropriée pour l'usage. Il me reste bien du DNH7 en 4 mm (XC75 laminé à chaud de chez Bonpertuis)...

    A ce propos (lime et forge), en parcourant un vieux fil d'un forum teuton, je suis tombé sur les conseils de Roman Landes (dont j'ai le livre) pour un traitement thermique optimal après forge d'un acier hypereutectoïde. C'est exactement la même chose que ce qu'il dit dans son livre (encore heureux me direz vous) et je dois reconnaitre que ce n'est pas ma façon de faire habituelle. J'ai relu les pages à ce sujet. C'est beaucoup plus long à cause de 3 recuits successifs et tous différents qui durent plusieurs heures dont un avec des cyclages. Si je tente un jour ce type de protocole, je vous le détaillerai ici.

     Et j'en arrive ainsi à me dire que si je pouvais programmer des rampes et des cycles sur mon four, ce serait bien pratique. Du coup j'ai une idée un peu molle d'utiliser un micro contrôleur Arduino. Je n'en ai jamais fait. Alors forcément ça calme. Le truc devrait remplacer mon contrôleur.
- En entrée toujours le signal de mon thermocouple de type K, avec idéalement la correction intégrée (actuellement je calibre l'ensemble thermocouple+afficheur dans un four de calibration 0-600°C -du boulot- et avec une extrapolation je rentre -plus tard- la température souhaitée: par exemple, si je veux 800°C, je dois programmer 825°C environ)
- En sortie le signal pour mon relais statique
- il faudrait un morceau de programme pour le PID avec idéalement une fonction auto-apprentissage pour qu'il trouve les paramètres seul
- et pour finir la possibilité de créer et stocker différents profils comme des descentes lentes de type 30°C/h pour des recuits d'adoucissement ou des cycles 700-730-700-730°C... pour des recuits de diffusion
Bref ça risque de me prendre du temps (pas trop d'argent par contre l'arduino c'est plutôt bon marché), à moins qu'un type ait déjà mis un truc similaire en open source. Je mets l'idée de côté, on verra bien.


28-JAN-2016: Bon anniversaire Papa!

    J'ai poli la lame du "Franquelin" à la main au P125, 180, 220, 320, 400, 600, 800, 1000, 1200 et 2500. Comme toujours c'est loin d'être parfait et je me lasse vite, mais ça ira bien car avec les traces de forge et de lime restantes ça fait un genre. Excuse de fainéant.


01-FEV-2016

    Lundi prochain c'est férié dans ma boîte. Une tradition sans doute germanique, le lundi de carnaval, c'est relâche. Me voilà avec un jour de vacance imprévu. Depuis le temps que je veux me payer un stage de forge, le moment est venu, s'il n'est pas trop tard. Le monsieur qui fait cela dans mon coin était libre aussi. Voilà j'espère apprendre plein de choses surtout au niveau du coup de main et gagner du temps en me faisant montrer les bonnes techniques dès le départ.

    Le but du stage c'est aussi de faire la connaissance d'un "confrère" et de pouvoir p-ê tenir un petit stand à côté du sien à la fête du village en juin prochain. J'aimerai connaitre la réaction des gens face à mes couteaux. Leur plairont-ils? Certains seraient-ils prêts à dépenser entre 70 et 120 EUR pour un couteau fait à la main par un inconnu? J'ai aussi eu une autre demande. Un collègue de travail de mon meilleur ami Serge, travaille la pierre et organise une fois par an une manifestation avec d'autres artisans au mois de juillet. Ayant vu le couteau que je lui avais offert (le "Mammouth"), il aimerait aussi que je tienne un petit stand à sa manifestation. Que d'honneur. Apparemment le taillandier du village voisin chez qui je vais forger lundi prochain serait aussi de la partie.

    Revenons à nos moutons: piscine fermée pour maintenance, de retour à la maison plus tôt, j'ai travaillé sur le "Franquelin" forgé
- tentative de rectifier l'épaisseur des plaquettes afin qu'elles soient d'épaisseur à peu près constante
- sciage et égrénage des tubes et du rivet en laiton
- agrandissement de 0.1 mm des trous dans les plaquettes (4.1, 5.1 et 6.1 mm)
- découpe à la scie à ruban du contour grossier des plaquettes
- façonnage de la face avant des plaquettes
- ponçage en tandem de P100 à P600 des faces avant des plaquettes et polissage à la pâte spécial bois de 40 microns (l'olivier poli c'est beau!)
- faibles perçages du bois en contact avec le manche afin d'y former des poches de rétention de colle
- polissage à la pâte 6.5 microns de la lame

    Je vais masquer la lame et sabler demain au boulot toute la partie du manche qui sera encollée (afin d'augmenter l'accroche). Pourquoi tous ces efforts? Je rappelle que les bois durs sont en général un peu huilés de façon naturelle et que le montage mixte bois sur acier n'est pas le joint le plus fiable, même à l'époxy (enfin c'est ce qu'il y a de mieux comme combinaison pour ce choix de mariage de matières mais c'est moins bon que fibre sur métal et bois sur fibre).


02-FEV-2016

    J'ai profité de la sableuse du boulot pour sabler un peu tout: manche mais aussi plaquettes et rivets laiton.

    En montant le tout à blanc je me suis aperçu que le jour entre plaquette et manche est vraiment trop important. J'ai essayé de rectifier la planéité du manche avec mes limes: l'acier est vraiment dur, j'en ai enlevé peu et j'ai surtout dû émousser mes limes. Je peux rendre les plaquettes plus jointives en forçant sur les presses mais je pense qu'il restera une contrainte dans le joint de colle qui risque lacher un jour. Tant pis je vais le faire quand même.

    J'avais aussi oublier hier soir de faire le chanfrein à l'avant des plaquettes. C'est corrigé à présent.

    J'ai voulu faire le logo mais il m'a déjà fallu 5 essais pour obtenir un transfert satisfaisant du masque. Il était tard, j'ai donc arrêté là. Gravure du logo, dégraissage, collage et mise sous presse demain sans doute.


Une fois n'est pas coutume, je vous montre le "work in progress"
- chanfreins et perçage du dos des plaquettes
- manche sablé puis limé (avec peu de succès)
- pièces de laiton sablées
- masque du logo transféré aux bords protégés par du vernis à ongles


03-FEV-2016

    J'ai encore essayé de corriger la planéité du manche du "Franquelin" forgé au papier abrasif, puis je l'ai à nouveau sablé. Ensuite j'ai encore tenté avec un certain succès de redresser le tout au marteau.

    Gravure du logo à coup de saumure, de coton-tige et de transfo 9 V. Ça marche mieux sur les aciers non alliés et faiblement alliés que les fortement alliés ou les inox martensitiques. Dégraissage du manche et des pièces en laiton à l'acétone, des plaquettes au décireur (4 essuyages avant non coloration du chiffon). Préparation de l'époxy à prise progressive, enduction, mise sous presse et essuyage des excès au ricasso au coton-tige imbibé d'acétone (il aura fallu 4 coton-tiges soient 8 essuyages). A partir de maintenant, c'est ma partie préférée avec la naissance du manche.


06-FEV-2016

    Voilà 3 jours que les plaquettes du "Franquelin" forgé sont sous presse. Ça devrait suffire. J'ai façonné le contour au back jusqu'à toucher le métal. Plus j'ai progressivement aminci les plaquettes en tâchant de ne pas brûler le bois en contact avec la quincaille en laiton. J'ai réussi mais comme j'ai laissé un peu de jeu entre les pièces et les trous (+0.1 mm) c'est la colle époxy qui s'assombrit légèrement avec la chaleur. Le manche allant en s'amincissant j'ai compensé en laissant une épaisseur constante au manche, à savoir 14 mm. J'ai travaillé à la bande abrasive neuve P36 et usagée P100. Il y a des petits jours entre l'ébène et le manche par endroits. Je vais peut-être les remplir d'époxy à la fin du façonnage manuel du manche.

    Ensuite j'ai découpé 2 morceaux de tube laiton de 1/2 mm et deux morceaux de fil de cuivre d'environ 1 mm pour faire le rivet mosaïque (central). Comme toujours j'ai repercé le tube central à +0.1 mm (4.1 mm) afin de faciliter le montage. J'ai préparé un peu de colle époxy que j'ai teintée en noir à la peinture "Ceramic" de Lefranc et  Bourgeois. C'est toujours délicat d'essayer de remplir un tube d'un millimètre avec une pâte épaisse mais je crois que j'y suis parvenu cette fois-ci encore.

    Concernant mon stage de forge de lundi, le "maître de forge" m'a dit que d'habitude on commençait par un dessin et qu'on travaillerait une dent de racleuse (un engin agricole je suppose). Du coup je dois songer à une forme de couteau. Avec tous mes gabarits j'hésite: une copie plus fine et arrondie du Bayley S4 de Bear Grylls? Un petit Santoku de cuisine bien fin et large? Encore un "Franquelin"? Le "Mule" de Cliff Stamp? Des clones d'Enzo Trapper ou de Fallkniven F1? Bon il me reste deux jours...


07-FEV-2016

    Temps de merde dehors, pas de vélo dehors juste des exercices au sol et du temps libre. En matinée j'ai commencé la finition à la main du manche du "Franquelin" forgé à coup de bandes abrasives taillée en fines lamelles: P80, 125, 180 et 320. Le grain de l'olivier n'est plus aussi contrasté que dans ses couches supérieures ayant disparues au ponçage, dommage. Espérons que l'huile de finition fera ressortir quelque beauté.

     Le point le plus épais du dos de lame est trop en avant. C'est gênant pour la répartition des contraintes le long de la lame mais surtout ça choque à l'oeil. Je vais essayer d'améliorer cela en arrondissant le dos à la finition au back. Me suis aussi aperçu que pour le tube en laiton pour la dragonne j'ai pris un tube 4/6 mm au lieu de 5/6 mm... L'intercalaire en ébène n'a pas tout à fait la même épaisseur à gauche et à droite, la faute à une plaquette qui était sans doute légèrement conique. Dernier point: les tubes et le fil de cuivre du rivet mosaïque ont tourné c-à-d qu'ils ne sont pas à la même position si on compare les deux cotés, décidement c'est vraiment un modèle unique... De défauts.

    En début de soirée j'ai repris les chants au back au P240 (une très vielle bande) et 400 (presqu'aussi vieille). J'ai aussi un peu retouché la surépaisseur du dos de lame. La cote n'a pas vraiment changé (maxi 2.10 mm) mais l'arrondi dévie la lumière et on voit moins cette irrégularité. Avec la tranche d'une feuille de papier j'ai essayé de nettoyer les jours entre manche et plaquettes afin de les remplir avec un peu d'époxy que j'ai chauffée pour diminuer sa viscosité. Essuyage des excès à l'acétone comme d'hab'.


08-FEV-2016: stage de forge à côté de chez moi.

    Tout d'abord, je me suis bien fait plaisir aujourd'hui! On dira juste que pour les traitements thermiques c'est un peu éloigné de mes considérations théoriques et rigoristes mais c'est ainsi et cela semble parfaitement satisfaire leur auteur dans ses tests de casse. Donc je me la ferme et je vous résume la journée
- dessin d'un couteau, j'ai pris mon "Frichet" car il y a pas mal de courbes et je souhaitais forger le plus près possible de la forme finale
- on a parlé de ma posture et de la hauteur de l'enclume qui me conviendrait
- on a forgé le couteau dans une dent de "racleuse", un outil d'engin agricole âgé sans doute de 50 à 70 ans
- cet acier se conforme vraiment très bien sous le marteau, bien mieux que du 100Cr6 de roulement ou qu'une lime. Je soupçonne un acier de type XC55 à XC65.
- acier ou feu de forge (feu de forge selon mon maître de stage), ici quasiment aucune perte au feu. D'après lui c'est mon sèche-cheveux qui doit amener trop d'oxygène qui brûle mon carbone
- on a forgé au propane dans une forge faite dans un tuyau de type cheneau mais en fonte et avec un chalumeau
- on était toujours vers l'orange clair, enclume de 250 kg (belle bête qui ne bouge pas) avec un marteau d'environ 1 kg à panne de travers et à de rares fois avec le même mais panne en long
- finition à la chasse à planer (je ne suis plus sûr du nom): épaisseur au centre 3.63 mm, devant et derrière 2.25 mm
- après forge un recuit d'environ 1h dans le foyer de la forge éteinte
- façonnage de la forme finale au touret à meuler, puis avec une ponceuse à bande et un petit back bricolé dont les roulettes ont servi à la zone de l'encoche de l'index (pour le rayon de courbure).
- émouture tracée au marqueur puis taillée à la meuleuse d'angle avec deux disques de grain différent (épaisseur derrière le tranchant d'environ 1 mm: bien plus épais que ce que je fais d'habitude)
- petit chanfrein à 45° le long du tranchant pour éviter les fissures: un de ses nombreux petits trucs à lui
- perçage des 3 trous des rivets
- gravure de nos initiales et de l'année.
- nouveau recuit (j'ai oublié la durée) mais dans un seau de chaux éteinte
- une seule normalisation sévère: chauffe à la limite de la coloration et seau d'eau
- austénisation à l'orange un poil au dessus de la perte de magnétisme (avec l'aide d'un aimant)
- trempe sélective dans une huile végétale préchauffée avec un bout de fer porté à l'orange
- (juste avant on avait mis dans l'étau un outil comme le magebo japonais pour redresser au cas où, mais pas eu besoin)
- refroidissement lent (disons de 250 à 50°C) dans un seau de charbon
- polissage de l'arête pour voir la couleur
- revenu à la forge jusqu'au jaune paille et retour dans le seau de chaux éteinte pour environ 15 minutes
- montage de la pointe dans l'étau et essai de la rigidité de l'ensemble, jugé trop rigide
- nouveau polissage et nouveau revenu au jaune paille avec 10 min dans le seau de chaux éteinte
- nouveau test de rigidité, encore jugé trop peu élastique mais on a arrêté là. Je ferai le montage final chez moi
- l'idée c'était de faire encore un exercice d'étirage de soie avant la fin

    Voilà voilà. Le maitre de forge avait un stock impressionnant de vieilles ferrailles: lames de ressorts, vieilles lames de scie droite ou circulaire, dent d'engins agricoles et 200 kg d'un acier semi-inox qu'on lui a donné s'il allait à Nogent pour en débarasser le propriétaire. Il n'arrive pas à le tremper, sauf un peu à l'air. Je lui ai dit qu'il ne devait pas austéniser assez longtemps dans sa forge. Je lui ai proposé de prendre un petit bout pour faire des essais dans mon four. Il m'a filé deux barres d'environ 1.40 m. Les sections sont très faibles, parait que ça servait à faire des tire-bouchons pour la petite et des lames de pliants pour la plus grosse.

    Cela ressemble bien à une forge avec pas mal de saletés, deux perceuses, deux forges à gaz, une forge à charbon, 3 enclumes, 2 tourets avec des frottes, un touret normal, deux meuleuses d'angle 115 mm, du borax, des seaux pour les recuits, deux récipients pour les trempes (un tube verticale et un bac servant à cuire du poisson à l'origine), pleins d'autres trucs accumulés au fil des années et surtout un petit marteau pilon avec masse tombante de 15 kg!

    Les outils produits sont plutôt rustiques afin de ne pas hésiter à les utiliser. Sa dernière réalisation était une hache avec tranchant rapporté (soudé à la forge)  fait dans une lime. Ses premières pièces sont à 40 EUR sans étui (+20 EUR pour un étui sous traité).


Le "Frichet" en fin de forgeage. Ça n'en a pas l'air ainsi mais il y avait moins de 2 mm de matière à retirer pour atteindre le contour final.
Au dessus une dent de racleuse dont est issu le couteau. Elle a une section en I d'environ 10 mm de haut et 15 de large avec peut-être 4 mm au centre.



Un joyeux Capharnaüm avec pléthore de pinces et de marteaux.


     Pour une fête de l'artisanat qui se tiendra au château-fort de mon village d'enfance le 02-JUL-2016, nous tiendrons tous les deux un stand cote à cote. On forgera à deux (ce qui est rare selon lui dans des démos). Moi je veux tester les réactions du public pour mes couteaux. Je vais aussi essayer d'avoir un stand à titre gracieux (sous couvert d'artisanat) pour la fête du même village le 26-JUN-2016, toujours histoire de tester les réactions du  public.

    Quant au "Frichet" à finir, je me tâte. Je reprendrai bien l'émouture pour la faire plus fine, j'allègerai bien le manche trop lourd (est-ce encore possible avec la trempe sélective?), ...etc.


09-FEV-2016: chassez le naturel, Monsieur Plus revient au galop

    Hier on a beaucoup parlé d'équilibre du couteau, bref de la position du centre de gravité. Dans l'optique de l'avoir au centre du couteau après montage des plaquettes, il me faut alléger le manche du "Frichet MJM" forgé. Avec la trempe sélective, je me suis dit que je devrai peut-être encore pouvoir percer le manche. Avec des fôrets affûtés, pas le moindre problème. C'est pas du beurre mais ça vient bien. Ensuite j'ai limé en vitesse deux espèces de boutonnières. Idem, avec de bonnes limes, pas de souci. Le grain me semble assez fin (au retour d'info dans la main en poussant la perceuse et les limes)

    Les limes étant de sortie et comme je trouve l'émouture (légèrement convexe) trop épaisse à mon goût, j'ai voulu éprouver sa dureté et son usinabilité. Pas de souci non plus. Il semble que seul le tranchant soit durci.

    J'ai testé la dureté du tranchant avec ma méthode habituelle c-à-d en essayant de rayer la lame avec d'autres lames de dureté connue.
- ESEE Izula en 1095 à 56..57 HRc
- Spyderco Tenacious en 8Cr13MoV à 58 HRc
- Fallkniven F1 en VG10 à 59 HRc
- Enzo Trapper en D2 à 60..61 HRc
- Lauri PT en 80CrV2 à 63 HRc (d'abord il va sans doute falloir que je remette en doute ce chiffre car régulièrement le Trapper raye des aciers sans que le Lauri y arrivent, et ce pour mes 2 modèles Lauri PT)

    Bref il semble que seule une fine bande de 2 mm soit durcie. La dureté varie le long du tranchant entre 58 (majoritaire) et 60 HRc environ.


Voilà une photo qui résume la situation: manche sablé, trous oblongs grossiers à la lime pour l'allègement, la fine bande de 2 mm de large
au tranchant que la lime n'attaque pas et une fissure au cul du manche (qui est due à un forgeage raté pour "fermer" la forme et non pas à
une crique de traitement thermique).

    Mes projets
- affiner l'émouture (dans la "zone limable") au back
- affiner le manche au back (toujours pour avoir le centre de gravité au milieu après montage)
- (le grain semble fin mais tant que j'y suis) 3 nouvelles normalisations
- une trempe sélective sur environ 10 mm de hauteur de lame (1/3)
- avec peut-être un "revenu résiduel" (se servir de la chaleur restante dans le haut de la lame pour faire le revenu du tranchant pendant quelques instants avant de tout stopper en refroidissant l'ensemble)

    Vu l'excellente forgeabilité de cet acier et l'absence quasi intégrale de calamine, je suppose qu'on est loin d'un XC75. En gros ça peut aller de XC38..45 à XC55..65 au mieux, mais sans doute dans la plage basse. Du coup seule une trempe à l'eau peut permettre une trempe efficace (voir de l'eau salée). Sur les aciers non alliés moyennement carbonés, le "nez perlitique" laisse à peine 0.8 s pour passer sous les 600°C. Pas évident. Et il faut éviter le voile gazeux qui isole l'acier de l'eau après la première seconde (couche d'argile à la façon japonaise?).

    Devant la télé le soir j'ai aussi repassé le manche du "Franquelin" forgé au P400 puis 600.


10-FEV-2016

    J'ai poli le manche du Franquelin forgé à la pâte à polir 40 puis 2 microns. Après nettoyage au décireur, j'ai commencé à passer au doigt mon vernis tampon maison. 3 couches et j'ai l'impression qu'il sèche de plus en plus vite. Ensuite j'ai eu le temps de passer une bonne couche d'huile de Tung avec 1.5% de siccatif et un peu de vernis tampon, toujours au doigt (comme pour l'huile CCL: d'abord je retourne le flacon de vernis sur la pulpe de mon index, puis je fais de même au même endroit avec l'huile de Tung et j'applique). Le grain de l'olivier est bien ressorti, il est finalement moins uniforme que je ne croyais. Cool.

    En parallèle j'ai fait un essai de trempabilité avec l'acier semi-inox refilé par mon maître de forge local (MJM dans la suite). J'ai coupé deux échantillons de 40 mm dans la plus petite barre de 4 X 12 [mm] de section. J'ai mis le tout en papillotte inox dans mon four froid. J'ai monté le tout à 650°C avec un palier de 10 minutes et on est reparti à 1020°C pour un nouveau pallier de 10 minutes. Sortie avec trempe sous plaque alu puis casse et estimation de la dureté à la lime et avec un couteau de dureté connue. Résulat: casse nette, grain bien fin mais même l'Izula à 56..57 HRc raye le biniou et on peut le limer sous gros soucis. Cela ressemble plutôt à un acier faiblement allié d'usage normal c-à-d fait pour résister à la fatigue en augmentant sa résistance mécanique mais sans qu'il soit cassant. Ce qu'on obtient avec de faibles taux de carbone de 0.25 à 0.35% environ (c'est 99% des aciers qu'on trouve sur une voiture; il n'y a guère que les ressorts ou les roulements à billes qui ont de forts taux de carbone sur une bagnole).

    Sinon j'ai resongé à mon "Frichet" ébauché pendant le stage de forge. D'abord ce que MJM appelle une dent de "racleuse" est en fait une dent de râteleuse (merci la fonction image sur Google). Ensuite à la reflexion j'ai forgé chez moi pour l'instant soit de l'acier à roulement soit de l'acier à lime, soit de la cornière ou du fer à béton. Donc en fait je ne sais pas comment se comporte un XC55/65 ou 75 sous le marteau. Comme il semble que 60 HRc après 2 revenus soient atteignables avec la dent de râteleuse, elle doit tout de même contenir plus carbone que ce que j'estimais hier. Du coup je crois que je vais me limiter au goop pour la trempe sélective plutôt que l'eau. En théorie je pourrai toujours recommencer de toute façon si je ne suis pas satisfait. Je verrai également les étincelles au back lorsque je retoucherai l'émouture et le manche, pour essayer d'avoir une idée du taux de carbone (plus y a d'étincelles, plus il y a de carbone) 


11-FEV-2016

    Pendant mon petit-déjeuner j'ai passé la seconde couche de mélange de vernis tampon et d'huile de Tung sur le manche du "Franquelin" forgé. Le soir en rentrant j'ai passé une troisième et dernière couche mais cette fois d'huile de Tung pure (toujours avec 1.5% de siccatif).

    J'ai continué de retoucher à la lime le "Frichet" du stage de forge: arrondi des trous oblongs, affinage de l'émouture et affinage du manche. Avec une bonne lime ça va vraiment bien, même sur la lame, hormis 2 mm de tranchant. Je commence à me demander si cette acier a vraiment une bonne trempabilité à l'huile.

    J'ai refait un test de trempabilité de l'acier semi-inox inconnu de MJM. Peut-on obtenir quelque chose de plus dur? J'ai recoupé une éprouvette de  4 X 12 X 40 [mm] que j'ai mise au four froid sans papillotte. Idem au programme d'hier: 10 min à 650°C avant de partir pour 1030°C (+10 par rapport à hier) avec un nouveau palier de 10 minutes. Trempe à l'eau froide (7°C environ). Casse au marteau: bien nette, grain toujours aussi fin. Test de la lime: c'est plus dur qu'hier mais difficile de dire de combien en plus. Test avec des pointes de couteaux. L'Izula à 56..57 HRc raye toujours. Par comparaison avec les éprouvettes d'hier, je dirai pareil. On va s'arrêter là: un acier qui ne prend pas la trempe même avec un milieu dit sévère ne doit tout simplement pas contenir assez de carbone. Point final des essais. MJM a 200 kg de cette ferraille. C'est juste bon pour la ferronerie d'art.


12-FEV-2016

    Pour voir où arrivera le retrait de matière sur le manche du "Frichet" forgé en stage lorsque je l'amincirai au back, j'ai dû me résoudre à enlever les dernières traces noires de la forge sur le couteau. J'ai donc sablé ce couteau. j'ai fait de même avec la semelle du couteau d'office forgé Tarrerias-Bonjean que j'avais acheté en hyper. Je compte y monter bientôt des plaquettes en bois. Pour changer je vais utiliser des rivets dans des trous borgnes dans les plaquettes: on ne verra pas les rivets de l'extérieur mais ils assureront bien la résistance mécanique au cisaillement des plaquettes.

    J'ai mis un tranchant de 15° de demi-angle au sommet sur le "Franquelin" forgé à l'abrasif P400. Puis j'ai passé deux couches de cire de carnauba sur le manche. Le grain de l'olivier du manche me plait beaucoup.


13-FEV-2016

    J'ai mis un coup de cuir avec pâte 2 microns sur le tranchant brute après P400 du "Franquelin" forgé. Ça rase nickel à ce stade! Pourquoi faire un tranchant plus poli alors? J'ai observé un jour le tranchant de mon Snody Black Diamond Boss. Le tranchant a l'air d'avoir été mis entre P120 et 220 à vue d'oeil je dirai. A l'usage j'ai pu constater que ce genre de micro-scie est très agressif sur presque tout type de matière. D'après les films de Snody sur Youtube je sais qu'il ajoute juste une finition au polissoir et c'est fini. En fait c'est comme s'il polissait le sommet des micro-dents.

    Dans mes 5 kg (ou ce qu'il en reste) de chutes de bois précieux de chez FTFI, une bonne partie n'est pas exploitable en coutellerie. Il y a de nombreux carrelets de 20X20 [mm] de section, en fait toujours un peu moins, du style 19,5..19,7. Ce n'est pas assez large. Alors en cherchant de quoi faire le manche du couteau d'office forgé Tarrerias-Bonjean de la grande distribution, quelle ne fut pas ma joie de "récup'man" que pour une fois je puisse exploiter un des carrelets. Il faudra que je le scie en deux, ce qui fera en plus des plaquettes jumelées ("bookmatched" en angliche). Le plus dur sera de former la face qui vient contre la garde forgée: la surface est cylindrique avec un angle obtu du genre 100..110°.

    En appuyant divers bouts de bois contre la semelle du couteau d'office, je me suis aperçu de 2 défauts
- la semelle n'était pas plane mais légèrement bombée
- la semelle n'était pas l'axe c-à-d dans le prolongement de la lame
On commence à comprendre le prix relativement bas. L'acier me semble bien dur mais à mon grand étonnement j'ai pu aplanir au marteau la semelle et aussi l'aligner avec la lame, dans l'étau cette fois. J'ai dû surestimer la dureté de l'acier car les mors trempés (que je n'arrive pas à démonter) de mon récent étau d'occasion Sambre et Meuse ont marqué légèrement la lame.

    Le soir j'ai scié le carrelet à la bonne longueur puis en deux à la scie à ruban. Il faudra aussi que je réussisse à identifier ce bois (du cocobolo?). J'ai poncé à plat les faces d'appui des plaquettes au P60. J'ai poncé la partie avant en lui donnant l'arrondi à main levée avec mon petit lapidaire (sur le combiné Peugeot). Il semble que 100° soit l'angle correct pour le montage. J'ai scié des rivets très courts dans un vieux ressort de siège de 3.8 mm et j'ai percé des trous borgnes dans les plaquettes en me servant de la semelle comme guide. Dans le reste de la surface à encoller des plaquettes j'ai fait de petits trous qui serviront de poches de colle.

    Il restait de petites bavures dans la zone de la garde forgée (côté semelle) qui empêchaient un siège correct des plaquettes. J'ai repris tout cela au mieux à la lime aiguille (je me plaignais plus haut de la dureté mais c'est quand même du chien sous la lime: la faute au chrome sans doute). Dégraissage de la semelle à l'acétone et des plaquettes au décireur. Préparation de l'époxy, encollage et mise sous presse. Aucun excès à essuyer, tout sera poncé plus tard.


14-FEV-2016

    Je réfléchis à un étui pour la dernier "Franquelin". Pour la vie de tous les jours entre bureau, bagnole, etc je crois qu'en effet le mieux c'est couteau de cou (pour un fixe) mais le Franquelin est déjà grand et large pour un p'tit bonhomme d'1,74 m comme moi. Et puis le bois est naturel et noble, il me semble mieux s'accorder avec du cuir. Pourquoi ne pas reprendre la forme de l'étui kydex du premier "Franquelin" mais en cuir avec des rivets creux pour un port au cou ou à la ceinture avec de la corde élastique?

    J'ai sorti le Tarrerias-Bonjean des presses au bout de 18 heures environ. La plaquette gauche n'est plus jointive avec la garde?! Je ne comprends pas comment cela est possible avec la présence de rivets. J'ai dégrossi le tout au back puis à la main de P80 à P320. Je crois que j'ai trop arrondi les faces latérales qui ne sont plus planes et vue leur faible largeur, je crois que le contrôle est devenu moins bon qu'avec la forme des plaquettes d'origine: le couteau peut tourner trop facilement dans la main. Pour le bois, d'un côte je songe à du cocobolo mais des tâches mouchetées sur l'autre plaquette me feraient pencher pour de l'amourette. J'ai comblé le jour entre plaquette gauche et garde avec de l'époxy. Il y a encore beaucoup de rayures sur la garde. Du boulot si je veux m'en débarasser.


15-FEV-2016

    Aujourd'hui j'ai bossé sur l'étui du "Franquelin" forgé dans une lime. Il est en cuir et reprend la forme de l'étui kydex du tout premier exemplaire à émouture Kata-Ha. J'ai remplacé les rivets par des trous percés de 6 mm que je compte renforcer avec des tubes de laiton qui seront matés aux extrémités avec l'outil des oeillets destinés au kydex. Entre les rivets, des coutures point sellier avec du fil polyamide poissé. Le haut sera moulé autour du manche et pour cette raison j'ai doublé l'épaisseur du martyr à partir du dernier rivet.

    J'ai commencé par un gabarit en carton dessiné autour de la forme de la lame. Puis les découpes des diverses pièces, les collages, les perçages, le contour au back, l'abat-carre, la rainette, les arrondis aux arêtes et la couture. A l'heure où j'écris l'étui en collet végétal humide est pressé contre le couteau recouvert de film alimentaire. J'espère que les formes seront bien nettes.


16-FEV-2016

    J'étais de sortie aujourd'hui toute la journée avec ma fille et je n'ai pas fait grand chose côté couteau. Après presque 24 h sous presse le cuir est encore humide mais la forme autour du manche et du ricasso est bien nette. Avec de l'eau et l'outil adéquat j'ai continué à arrondir les angles . Puis j'ai passé 6 couches de teinture à l'éponge sur cuir humide. Bizarrement la teinte prend plus par endroit. Est-ce un défaut du cuir? Je ne sais pas. J'ai mis deux serre-joints près de la moulure du manche et je laisse sécher à l'air pour la nuit. Si ça va demain j'essaie de faire les oeillets en tube de laiton et je cirerai le cuir.


17-FEV-2016

    Le matin j'ai remis 3 couches de teinture sur l'étui du "Franquelin" forgé. Les différences de constrastes dans certaines zones ne changent pas. Je crois que cela vient du cuir. Plus tard j'ai ciré le cuir avec une graisse à la cire d'abeille (pour mes blousons cuir de moto). Pour l'instant je ne vais pas mettre mes oeillets maison car je me dis que ce n'est pas mal ainsi non plus. Le couteau a un peu de jeu dans son étui.




    Tard le soir j'ai sorti le back pour
- affiner (au P40) la semelle du "Frichet" forgé en stage et
- pour reprendre (très peu) l'émouture (aux P100 et P240) et l'affiner. J'ai finalement laisser l'émouture convexe malgré le poids supplémentaire qu'elle apporte sur la lame.

    Un aparté au sujet des étincelles de l'acier de la dent de râteleuse: je dirai qu'il y en a moins qu'avec l'XC75 et les dernières limes que j'ai eu au back. Le gros de la théorie c'est que plus il y d'étincelles et plus elles sont fines, plus l'acier contient de carbone. Vous trouverez des exemples illustrés sur le Net. Moi j'en ai quelques-uns dans le livre de Roman Landes. Mais on ne va pas loin malgré tout. Je vais tabler sur de l'XC60 ou 65 pour les traitements thermiques à venir.

    Après j'ai aussi encore repris à la lime ronde un des trous oblongs du manche. Il reste peu de traces de forge et les surfaces ne sont pas parfaites. A présent il faut songer aux traitements thermiques. Pas besoin d'un recuit d'adoucissement mais il faudrait un recuit de détente pour faire "oublier" les opérations d'usinage. Ensuite quelques normalisations pour bien affiner le grain. Enfin une trempe sélective au goop sur un bon tier de hauteur de lame pour rester dans l'esprit de ce qu'on avait fait pendant le stage de forge.


18-FEV-2016

     J'ai fait un recuit de détente à 625°C pendant environ 45 min. Puis j'ai progressivement baissé la température jusqu'à 600°C sur une durée d'une demi heure avant d'éteindre le four et d'y oublier le "Frichet". Je l'avais couvert d'acide borique au préalable afin de limiter les risques de décarburation. Je n'ai pas eu le temps de poursuivre les traitements. Je tacherai de le faire demain.

    J'ai laissé l'étui du "Franquelin" forgé sur ma tiède Freebox toute la nuit. Le cuir a dû rétrécir un peu car le couteau n'a plus de jeu.

    Convaincu de la pertinence de l'affûtage "grossier" du Franquelin fini au cuir à la pate 2 microns, j'ai appliqué ce principe à ma batterie de couteaux de cuisine. Adieu donc poli miroir et place à la pierre de finition de ma Norton "India combination" (un côté P150, l'autre P600) avec un coup de cuir. On va voir comment cela se comporte en cuisine avec des aliments. On en reparle dans quelques temps pour un debriefing.


19-FEV-2016

    En sortant le "Frichet" forgé du four aujourd'hui, j'ai découvert qu'il avait une couche vitrifiée. Cette couche a également fortement collée au morceau de brique réfractaire dont j'ai fait un support. J'ai fait sauté cette gangue dans la future zone de trempe sélective car j'ai peur qu'elle soit isolante. La panne du marteau a marqué la lame, c'est dire à quel point l'acier est dur...


Après un recuit de détente vers 625°C avec refroidissement complet au four, la couche protectrice d'acide borique a formé une sorte de gangue
vitrifiée, qui colle à mort à la brique réfractaire du support.


    J'ai cherché avec un pifomètre bien réglé à quelle température je pouvais austénisé cet acier inconnu. Une estimation large c'est qu'il contient 0.55 à 0.70 % de carbone. A force de lire des fiches techniques ces derniers mois, je me suis aperçu que pour pratiquement tous les aciers non alliés ou faiblement alliés, hypo ou hypereutectoïdes, la température commune qu'on trouve pratiquement presque toujours dans les plages données est celle de 800°C. Donc sans aucune idée sur un acier c'est celle que je prendrais par défaut.

    Ici comme je nous pense un peu bas en carbone, ça suffirait largement même pour de l'XC45 selon le diagramme fer carbone mais il ne faut pas oublier que ce diagramme est dit à l'équilibre c-à-d avec des transformations à température fixe. On sait que lorsqu'on chauffe une pièce rapidement une pièce, les températures de transformation (par exemple de ferrite vers austénite) sont décalées à la hausse, de facilement plus de 30°C. L'inverse est vrai aussi: décalage à la baisse en cas de refroidissement rapide.

    Avec toutes ces considérations, on pourrait imaginer austéniser entre 820 et 845°C. C'est un peu haut à mon goût car j'ai vite peur du grossissement de grain. je me trompe peut-être. Mais je préfère tenter de mettre la lame au four plus froid et monter le plus vite possible. ce cette façon j'espère des transformations un peu plus lentes et donc des températures à choisir plus basses. Bon je vous livre ce que j'ai fait
- 3 normalisations à 850, 835 et 820°C respectivement pendant 3, 2 et 1 minute. La première chauffe avec lame froide est celle qui dure le plus longtemps car il faut monter de 20 à 850°C. Je refroidis rapidement la lame devant la sortie de mon aspirateur. Dès que la lame est noire (500..550°C) elle retourne au four.
- après la dernière normalisation, j'ai réglé le four 727 °C et j'ai laissé la porte ouverte pendant que j'étais devant l'aspirateur
- dès que j'ai remis la lame au four j'ai programmé 815°C (ma température d'austénisation). Le four étant encore vers 740°C.
- il n'a fallu qu'une minute pour monter jusqu'à 815°C. J'ai ensuite laissé la lame 4' de plus.
- j'ai trempé le premier tiers de la lame au goop. Il faut attendre assez longtemps jusqu'à ce que tout le couteau soit redevenu noir. Pour éviter un revenu dû à la chaleur résiduelle dans le reste du couteau, j'ai aussi refroidi le dos de lame une fois noir avec le goop. Après essuyage le couteau est encore très chaud. Je l'ai encore refroidi à l'eau.
- j'ai réglé mon four de cuisine à 190°C et j'ai laissé mon couteau à -18°C pendant 36'34" (oui je suis chiant; je visais environ 30' mais pour mes notes je mets les chiffres exacts)
- j'ai ensuite testé la dureté à la lime demi-douce, ça patine mais je pense avoir vu nettement mieux déjà
- 60' @ 190°C
- refroidissement dans un seau d'eau du garage, à environ 7°C
- 30' @ -18°C
- 60' @ 190°C
- refroidissement dans un seau d'eau du garage, à environ 7°C
- 90' @ -18°C (oubli au congél')

    J'ai passé de la corde élastique ronde ("bungee cord", "shock cord") dans l'étui du "Franquelin" forgé.


20-FEV-2016

    J'ai ramené ma fille hier soir. Elle me manque ce matin. Pour combattre le spleene, une pluie battante n'invitant pas au jogging, j'ai un peu forgé ce matin
- j'ai fait un carré sur le bout de ma barre d'XC45 de 18 mm: l'idée c'est d'essayer de se faire un tranchet
- j'ai essayé de faire un biseau à 45° (c'est le début de la forge d'un couteau) sur le morceau d'acier semi-inox inconnu (section 15 X 4 [mm]) que m'a donné MJM, j'ai marqué le ricasso et j'ai un peu commencé à sortir le tranchant. Le biseau fait plutôt 30° et il n'y a pas de pointe mais un méplat de 5 mm
- j'ai refait une tentative de biseau à 45° dans une lime de  que j'ai récupérée quand mon père a vendu sa boulangerie pour son départ en retraite (elle trainait dans un tiroir)
- j'ai essayé de faire une panne en long dans un marteau à panne en travers récupéré à la déchetterie il y a quelques semaines. J'ai tapé sur le côté de la panne mais cela forme surtout une pointe sans aplatir la panne. Du coup il faut la retasser pour contre forger, surtout dans la zone un peu derrière la panne. Pour ce faire, j'ai refroidit localement la panne de façon à ce que seule la partie un peu en arrière soit rouge. J'ai beaucoup frappé mais le résulat est décevant en terme de progression


Le carré sur le rond de 18 en XC45, des débuts de pointes et un marteau dont il tourner la panne
de 90°... Pas glop.


    Je me dis que si je forge un couteau je devrai partir d'un plat déjà proche de la forme finale. Je ne dois pas avoir assez de muscles, ni de persévérance pour transformer des lopins cylindriques de 1 kg en plat de 3 mm... Je sais que j'écris sous le coup de la sensation immédiate. L'envie va revenir et à force je m'attaquerai à des projets toujours plus importants... (peut-être)

    J'ai aussi oublié de vous dire qu'hier le "Frichet" forgé s'est légèrement déformé. Il a été assez facile à redresser. En plus du marteau sur un bloc de bois, j'ai aussi utilisé le truc des 3 pions dans un étau.


J'utilise 3 vieilles vis M6. Grace aux têtes, 2 mains me suffisent...


21-FEV-2016

    En fin de matinée j'ai attaqué les plaquettes pour le manche du "Frichet" forgé. Je voulais utiliser la planchette d'acajou en ma possession mais comme elle ne fait que 5 mm d'épaisseur, avec une semelle de 3.5 mm au plus épais, impossible d'atteindre une épaisseur de 14 mm pour le manche complet. je me suis donc rabattu sur une chute de noyer d'exactement 10 mm. Les faces étant déjà parfaitement planes et surtout parallèles, les perçages et autres usinages sont toujours plus faciles car plus précis géométriquement.

    Je suis cependant tombé un hic. J'ignore pourquoi mais en stage j'ai voulu percer les deux trous des rivets à 5 mm, persuadé que j'avais de la tige laiton de ce diamètre. Ben non... Alors bien que non réllement trempé j'ai "niqué" un fôret de 5.5 et un autre de 6 mm pour agrandir les trous. Le comble c'est qu'à présent ma perceuse Bosch PBD 40 refuse de fonctionner. Je me suis rabattu sur ma vieille perceuse chinoise à colonne... Pour ramener à la lime ma tige de laiton (prise dans le mandrin) que je croyais de 6 mm à 6 mm... Elle fait 6.2 mm. Damned. Plus de 2 heures pour des opérations qui devaient être simplissimes et routinières.

    J'ai dégrossi le contour des plaquettes à la scie à ruban et je les ai percées à 6.1 mm. A 6 mm, le "retour élastique" des fibres du noyer empêche un montage "glissant gras" de la quincaillerie. A noter que comme la semelle a été amincie, il faut relever l'arrière (de la moitié de la diférence d'épaisseur avant-arrière) pour percer perpendiculairement au plan médian du couteau.

    Chanfrein à 45° à l'avant et ponçage jusqu' à P600 puis pâte à polir 40 microns pour finir la partie avant, avant collage. Il y a des jours entre plaquettes et semelle car elle n'est parfaitement plane mais ça ira bien ainsi.

    L'après-midi je suis aller chez MJM. Je lui ai livré mes conclusions sur son semi-inox. Il n'est sûr que l'échantillon de scetion 15 X 4 [mm] soit dans le même acier que celui de 12 X 4. Je lui ai aussi demandé un échantillon de dent de râteleuse. Un ami que j'ai retrouvé récemment après 9 ans de disparition travaille dans l'industrie de l'acier pour l'aéronautique. Il aura peut-être un moyen d'analyser ces échantillons. On verra.

    J'ai lui montré mes deux marteaux, mes deux pinces, mon "Franquelin" forgé et la lime de départ ayant servi à le faire et enfin le marteau dont je tente de forger la panne en long pour avoir ses réflexions et/ou conseils.

    J'ai aussi donné à MJM de la littérature en français pompée sur le Net, principalement le site de Gérard Heutte mis en forme par un certain Emilien vers 2006. J'y ai ajouté des courbes du bouquin de Verhoeven, une traduction que j'ai faite d'un tableau d'aciers de récupération ("Junkyard steels"), une page sur les recuits en français éaglement pompée sur le Net et remise en page ainsi qu'un tableau des couleurs de trempe et de revenu.

    MJM m'a filé 4 livres assez anciens, réédités parlant tous de forge. Depuis mon stage, MJM est passé dans une usine qui fait des pneus pour enseigner aux ouvriers à affûter leurs outils servant à couper le caoutchouc. De leur benne, il a ramené une énorme paire de ciseaux et au moins 150 Kiridashi complètement crâmés/meulés, que les ouvriers utilisent comme des cutters consommables. Il m'en a donné une demi-douzaine.

    Ces kiridashis font environ 150 X 18 X 2 [mm] et portent l'inscription "C. SCHWARTE SOLINGEN GERMANY" avec un logo. Grace à Internet, j'ai vite retrouvé ce couteau. C'est l'article 1485 dit couteau à ébavurer 165 X 18 [mm]. D'origine il possède un petit crochet façon faucille, mais à force d'être affûtées les chutes ressemblent davantage à l'article 1486. Rien au sujet de l'acier. Je vais leur écrire pour leur demander. On ne sait jamais.

    J'ai aussi sorti la disqueuse pour couper des échantillons de 40 mm dans mon semi-inox inconnu et dans la dent de râteleuse.


22-FEV-2016

    J'ai profité de la sableuse du boulot pour nettoyer le "Frichet" forgé et les 3 échantillons coupés hier soir. Le mélange de calamine, de goop et d'acide borique était vraiment très collant. C'est cool une sableuse...

    Le soir j'ai commencé à polir un côté de la lame du "Frichet" de P125 à P400 (P180, 220, 320). J'ai aussi poliment écrit chez C. Schwarte en leur disant que je faisais des couteaux et de la forge en amateur et que je voulais souder à la forge une de leur chute au centre d'un "sandwich". S'ils pouvaient me dire quel acier ils utilisent pour que je puisse faire mes TTH correctement... Si je n'ai pas de réponse, je tacherai d'envoyer aussi un échantillon à mon vieux pote.

    Une rapide recherche m'a donné peu de renseignements: il se pourrait que leurs paires de ciseaux soit en C60 (XC60), le reste en C75 (XC75) et leur inox en 1.4034 (X46Cr13).


23-FEV-2016

    Pas la moindre réponse de chez Schwarte et j'ai l'impression qu'il n'y en aura pas. Tant pis.

    Le soir j'ai poli l'autre face du "Frichet" forgé, comme hier de P125 à P400, sans jouer au maniaque (il y a de profondes piqûres ou tapures de forge par endroits). Par la suite j'ai assez longuement poli le tout au disque de coton enduit de pâte 6.5 microns. Ensuite après dégraissage, un petit bain d'environ 1 minute dans le perchlorure de fer afin de révéler la ligne de trempe. Belle surprise, elle est super jolie! La lame est devenue noire dans zone trempée et mate ailleurs. J'ai neutralisé l'acide avec de l'eau et du produit vaisselle. Puis j'ai repoli  la lame avec la même pâte à polir. Le brillant est revenu mais la ligne de trempe est à présent bien visible. Roo c'est la plus belle que j'ai faite jusqu'à aujourd'hui.

    J'ai percé quelques trous avec la pointe d'un fôret de 3 mm dans les plaquettes pour y ménager des poches de rétention de colle. Dégraissage de la lame et de la quincaillerie laiton à l'acétone, des plaquettes au décireur puis collage à l'époxy à prise progressive. Mise sous presse et essuyage des coulures à l'acétone au ricasso.


27-FEV-2016

    J'ai sorti le "Frichet" forgé des presses. 4 jours ça devrait suffire. Je ne sais pas si je ne l'avais pas vu (ce que je suppose) ou si cela est venu progressivement (m'étonnerait) mais le tranchant que j'ai fait le plus fin au niveau du talon (une vilaine habitude au back car c'est l'endroit oû j'arrive et je pars avec la lame et donc j'y passe trop de temps) s'est voilé à la trempe. Normal la martensite occupe plus de place que la ferrite. Elle a "poussé" dans tous les sens et comme le fil était très fin c'est lui qui a cédé en se voilant légèrement sur  10 mm environ.

     J'ai d'abord ramené le contour des plaquettes au niveau de la semelle au back. Puis j'ai tracé l'épaisseur des plaquettes au crayon: 13 mm d'épaisseur au ricasso, 18 à 19 aux deux tiers du manche et 17 mm au "cul". J'ai enlevé le gros du noyer au back au P36 et j'ai un peu poli les rivets au P100. Retour au P36 pour faire les chanfreins des plaquettes. Le reste sera fini à la main comme d'habitude. Il y a un tout petit jour au "cul" entre la plaquette gauche et la semelle. J'ai bouché cela à l'époxy.


28-FEV-2016: joyeux anniversaire Cassandra!

    J'ai commencé le façonnage à la main du manche du "Frichet" forgé à coup de bandes fines de P80, 125, 180, 320. J'ai aussi poli les rivets et les chants jusqu'à P600. Y encore un peu de boulot, on va voir ce que ça donne. Faire des bons couteaux c'est un métier. Le manche aussi a ses subtilités. Par exemple sur ce second "Frichet" comme le manche est plus épais, ses arcs de cercles ont un rayon plus grand que pour le premier. Le manche n'a quasiment plus aucune partie plate. Du coup il est beaucoup moins stable en main: ce qui est pratique si on s'en sert en cuisine mais pour cela la lame est trop large. Donc ici le manche n'est pas assez "haut" pour avoir de la stabilité -> j'aurai dû soit faire des congés beaucoup plus petits, soit des plaquettes plus fines ou un manche plus "haut". En tout état de cause, la préhension est loin d'être parfaite. Dans mes futurs projets couteliers il faudra que j'intégre le rapport largeur/hauteur du manche en fonction de la stabilité/maniabilité recherchée.

    Le soir j'ai découpé à la disqueuse une bande de métal dans une vieille tôle que j'avais (une étagère d'une quelconque armoire). L'idée c'est d'y façonner des patrons qui résistent à la chaleur. Comme je n'aime pas la meuleuse d'angle en mode disqueuse sur des tôles fines (ça a vite fait de se barrer, soit la machine dans un sens ou la tôle dans l'autre), je vais faire la découpe grossière à la cisaille du boulot.


29-FEV-2016

    Ebauches grossières de patrons de futurs couteaux faites à la cisaille. Je finirai cela au fur et à mesure lorsque j'aurai le back de sortie. J'ai fait quelques finitions au P400 du couteau d'office en inox forgé du commerce dont j'ai customisé le manche: tentative d'élimination de quelques rayures et ponçage du surplus d'époxy qui devait faire la jointure entre plaquettes gauche et garde intégrale.

    Faut encore que je polisse un peu le "Frichet" forgé (dos de lame et chant; plaquettes au disque) et je pourrai huiler le manche. Affûtage et fini.


01-MAR-2016

    Le soir j'ai poli le dos de lame et les chants du "Frichet" forgé avec le back équipé de bandes de P240, 400 et 800 (liège).

     Ensuite avec le disque à polir enduit de pâte 6.5 microns j'ai essayé de sortir des rayures sur la garde intégrale forgée du couteau d'office du commerce. J'ai nettoyé le bois des deux manches avec du décireur et je les ai polis à la pâte 40 microns. Encore un coup de décireur et j'ai poli les manches ainsi que les lames au disque enduit de pâte 2 microns. Nouveau nettoyage au décireur. La colle qui ferme le jour entre la garde intégrale forgée et la plaquette gauche a noirci. Pas très joli.

    Pour finir j'ai passé 3 couches de mélange huile de Tung - térébenthine (avec une pointe de siccatif) à la pulpe du doigt: 10 minutes de pénétration et essuyage des excès. Le noyer a soif et le bois de l'autre (que je crois être de l'amourette) est quasi "étanche" d'origine une fois poli. Demain idem mais avec de l'huile de Tung pure (et toujours un chouilla de siccatif passqu'on n'a pas tout le temps du monde)


02-MAR-2016

    J'ai passé les 3 dernières couches d'huile de Tung pure sur les deux manches en souffrance. J'ai commencé avant le petit-déjeuner pour la première... Toujours à la pulpe du doigt, 10 minutes de pénétration et essuyage de l'excès. Si tout va bien demain soir c'est cire de carnauba pour les deux candidats.


03-MAR-2016

    Dans la benne du boulot j'ai trouvé un super gros palier INA marqué GGASE12.

    Le soir j'ai passé deux couches de cire de carnauba sur les manches en bois des "Frichet" forgé et du couteau d'office customisé. Ensuite j'ai tronçonné ledit palier pour en récupérer les bagues extérieure et intérieure en contact avec des éléments roulant. Normalement pour résister au laminage dû au éléments roulants, ces bagues sont en 100Cr6. Sur la tôle anti poussière il y a l'inscription Slovakia et GYE60KRRB.


Un monstre d'au moins 2 kg. Hormis les bagues, le reste va retourner à la benne d'origine.


    Un petit tour sur Internet et je vous annonce qu'il s'agit d'un palier auto aligneur avec un corps en fonte. Le roulement en soi a une bague extérieure convexe (Dext=110 mm, largeur 24 mm) et une bague intérieure (dint=60 mm, largeur 65.1 mm) rallongée des deux côtés (soudure par friction d'un matériau moins noble?). Il y a aussi un graisseur et pour alimenter les billes la bague extérieure est pourvue de 2 petits trous d'environ 1 mm. Il faudra donc ne pas les oublier pour tout projet de forge ultérieur


05-MAR-2016

    Le matin j'ai confié aux bons soins de la Poste 4 échantillons d'aciers inconnus pour mon pote. Il s'agit d'aciers de MJM: ses 2 semi-inox, sa dent de râteleuse et le kiridashi de chez C. Schwarte. On va voir s'il arrive à en tirer quelque chose.

    A cause d'une gouttière parentale, mon programme coutelier du jour a été un peu chamboulé mais j'ai eu, comme souvent, les yeux plus gros que le ventre. c'est mon défaut principal: essayer de faire trop de choses en 24 h. Bref j'ai passé l'après-midi de 15 à 18h15 dans le garage
- j'ai d'abord façonné des patrons en tôle, tous sur base de couteau de cou de Murray Carter sauf un mon "Borel IV",
- ensuite j'ai commencé à affûter mon "Frichet" forgé et
- j'ai fini par essayer de forger de l'inox. Une petite chute de T7Mo que j'ai imaginé façonné en "Borel IV". Naïf que je suis. L'inox est très résistant au déplacement de ses grains même à chaud, surtout -martensitique qu'il est- lorsqu'il trempe à l'air ou à peine a t-il touché l'enclume. Il faut de la patience. On est loin de la perfection. Fatigué j'ai arrêté. J'ai laissé la lame dans mon seau de cendres pour un pseudo recuit d'adoucissement mais en toute logique il faudra qu'il passe par le four si je veux percer le manche.


J'ai été assez large sur les contours sans pousser la finition: ils doivent juste servir à être superposé
sur des bruts forgés



Voici la chute de T7Mo de section 24 X 3 [mm]. 117 mm que j'ai essayé d'allonger à 165 mm
tout en lui donnant une forme approximative et des amincissements vers la pointe et le cul. Je crois que
je m'améliore mais je ne suis pas encore arrivé à destination.


    Plus tard j'ai fini l'affûtage du "Frichet" forgé à P400 avec ma pierre Norton India Combination IB-134 et un coup de cuir enduit de pâte 2 microns. Le fil est un peu trop épais au niveau de la pointe et du coup j'ai relevé un peu l'angle avec environ 20° au lieu de mes traditionnels 15°. Au moins la pointe sera très solide.




    Tant que j'y étais j'ai passé un coup de P400 à la pierre sur le couteau d'office customisé. L'acier est beaucoup plus facile à affûter. Je m'aperçois qu'à faire mes couteaux très durs, ils sont plus difficiles à affûter, et c'est logique. Il faut absolument des pierres de haute qualité pour les couteaux au dessus de 58 HRc.

    A 14h00 j'ai démarré le back pour dégrossir la forme du "Borel IV" forgé. Vu la résistance qu'oppose l'acier à la bande, j'en conclus qu'il n'y a pas l'ombre d'un recuit.


Avant passage au back. Pour une fois le point le plus épais est à peu près au centre. Mais les 3 mm
initiaux sont perdus. Il y a à peine 2.4 mm au maxi. Pesé à 59 g, cela veut dire que par rapport au
au plat de départ j'ai perdu 11% à la forge. Sans doute grace à tout ce chrome qui freine à mort la
migration du carbone.


    Evidemment j'aimerai faire un recuit d'adoucissement et plusieurs autres de normalisation. Je n'ai jamais rien trouvé sur les normalisations d'inox martensitiques. Sans doute parce que ce n'est pas possible autrement qu'à la fusion et au laminage, l'obtention de grains fins. Je ne peux donc compter que sur le grain de départ, le chrome pour empêcher le grossissement à la forge et sur mon marteau pour lui fracasser la tronche en petits grains.

    Par contre ramollir le métal c'est possible. J'ai cherché dans les équivalents proches du T7Mo à savoir le 440A américain, le 1.4109 allemand et le Z70CD15 européen. Hormis des températures qui varient un peu, tous les recuits d'adoucissement préconisent plusieurs heures au four avec baisse très lente jusqu'à 600°C et refroidissement au four. J'ai enduit la lame chaude d'acide borique et je l'ai enfournée à 850°C. Pendant les heures suivantes, en gros de 15 à 18h20 j'ai progressivement baissé la température jusqu'à 600°C avant d'éteindre le four et d'y laisser la lame.

    Bon on est dimanche mais j'ai malgré tout forgé un peu, en serrant les fesses pour que les voisins soient partis ou s'occupent comme le font beaucoup de couples le dimanche. J'ai commencé par "dérouler" la bague extérieure du palier trouvé cette semaine. Me voilà avec une bande de 100Cr6 d'environ 35 cm de long, 24 mm de large et 4 mm d'épaisseur au fond du chemin de roulement et 6 sur les bords, qui a fini dans les cendres pour un recuit sauvage et sans doute sans effet. Le projet qui m'a fait allumé la forge, c'est un profil de couteau de cou de Murray Carter, modèle Pointy (pointu). L'idée c'est de s'exercer encore. J'ai pris 12 cm d'un plat d'XC75 de 30 X 3 [mm] de section. Le bout avait déjà une coupe à 45°. Le modèle fini fait environ 190 mm. Entre l'étirage et les pertes, je me suis dit que 2/3 de la longueur finale ça pourrait le faire. J'ai forgé une pointe, le début d'une autre au cul pour l'arrondi final, diminué la hauteur (le plat s'est épaissi) et formé un début d'encoche du pouce. Vers 16h00 j'ai préféré arrêter pour la paix sociale. On ne sait jamais, faut pas user trop les patiences. Le lopin faisait 135 mm et a fini aussi dans le seau de cendres.

    Me suis aussi enfin penché sur le cas de ma perceuse Bosch PBD 40 qui refuse de fonctionner. Depuis le début de l'hiver, elle avait des démarrages laborieux. Souvent il fallait que je lance la broche à la main et enfin elle était partie. Dans ces conditions j'ai toujours aperçu de gros arcs électriques au travers des aérations du capot supérieur. J'ai mis cela sur le compte d'humidité dans le garage. J'ai donc soupçonné les charbons. J'ai ouvert le capot supérieur et j'ai arrosé le collecteur de spray de contact. Essai. Rien. Merde alors. Je cherche un truc simple: peut-être l'interrupteur rotatif? Un truc qui aurait crâmé à cause des étincelles et d'une surtension? Bon tant que je suis sur le collecteur je démonte le premier charbon pour le nettoyer. On ne sait jamais. Deux vis cruciformes plus tard (Philipps 00). Je nettoie le collecteur et la face avant du charbon. Je remonte. Essai. Rien. Bon ce sera plus compliqué que prévu, le courage et l'envie me fuient doucement. Aller, on est rigoureux on nettoie aussi l'autre. Tiens? Le charbon ne pousse pas. Il est coincé. Yes! J'étais presque sûr d'avoir trouvé la panne: cela explique aussi les arcs et maintenant que "l'entrefer" est trop grand au lieu du contact, ben ça marche pu... Je décoince, je nettoie, je remonte. Essai. Yes! Elle marche comme avant, pas la moindre étincelle. Suis content tiens!


Le charbon en graphite devrait dépasser d'au moins 15 mm, poussé par son ressort. Ici rien.
Notez que je n'ai pas trouvé la raison du coincement (sauf que c'est du made in China?)


    Devant tant de succès j'ai décidé aussi de mettre encore le logo sur le couteau d'office customisé. La chance me sourit (enfin surtout l'état de surface de série de la lame), le masque adhère du premier coup, du vernis à ongle, de l'eau salée, 9 V, un coton-tige et un peu d'acétone plus tard, opération logo terminée.




07-MAR-2016

    Le matin j'ai récupéré le "Borel IV" forgé recuit. Comme toujours la couche d'acide borique s'est vitrifiée et a collé au petit support de brique réfractaire. Je l'ai pris avec moi au boulot où j'ai pu le sabler après éclatage de la couche au marteau. Le soir j'ai percé les trous. L'acier m'avait l'air très dur mais en fait les trous se sont très bien laissés percer.


08-MAR-2016

    J'ai un peu forgé de 18h15 à 19h00. J'ai continué à frapper le morceau d'XC75 de dimanche. J'ai l'impression de manquer de métal pour la lame. Surtout je crois que je ne suis pas super doué mais bon ça veut juste dire que je dois m'entrainer davantage, ce n'est pas inné. Dommage.

    J'ai toujours le cerveau qui bouillonne. Aujourd'hui en langage moderne on dit que je ne "lache pas prise". Souvent je suis déjà sur l'action suivante, je ne vis pas le présent. je crois quen j'en souffre. La vie et l'expérience m'ont sans doute un peu soigné mais ça turbine sans arrêt malgré tout là haut. J'ai essayé plein de trucs. Tiens cette année après le sport à outrance, les séances de psy, j'essaie le yoga... Sans grand succès. Bon c'est vrai on s'en fout de ma vie mais c'est pour vous expliquer que lorsque je bricole un couteau je pense déjà à 3 autres projets en parallèle. Je voudrai "tout". C'est horrible. Il faut être concentré sur ce que l'on fait dans la vie, sinon c'est du pipi de chat comme disait Léon Zitrone. Voici le fruits de mes cogitations du jour
- je devrai finir des ébauches au back et ou à la forge et travailler des petits lots pour être plus productif en passant plus de temps sur plusieurs fois le même genre de travail, par exemple faire au moins 3 émoutures de suite pour progresser
- j'ai encore un couteau à tremper dans mes tiroirs
- 3 autres à "émouturer"
- je forge un bidule et
- je voudrai faire 2 autres couteaux pour 2 de mes 3 meilleurs amis, de l'AEB-L que je n'ai encore jamais travaillé
- devrais-je essayer d'au moins forger la pointe et de les amincir? Vaut mieux pas, le mieux est l'enemi du bien.
- et puis ce projet de souder à la forge un bout d'hypereutectoïde entre deux morceaux d'inox non martensitique
- et pourquoi ne pas faire une copie du Benchmade Mini Barrage en pliant à friction? Me faudrait un peu de quincaillerie
- tiens y a le magasin local de machines-outils qui met en promo une petite fraiseuse universelle qui fait aussi perceuse mais surtout rectifieuse. Et en 220V... Y a aussi une scie à ruban pour les métaux, ça me ferait bien gagner du temps ça parfois...
- après tout en juillet, si j'expose pendant la petite fête artisanale du patelin, il me faudrait un peu de quoi remplir la table après tout
ouais je sais je suis malade, complètement malade, parfaitement malade. J'ai toujours détester Serge Lama. "Désirée oh Désirée t'as le coeur en blue jean de ta génération".


09-MAR-2016

    J'ai un peu forgé de 18h15 à 19h15. J'ai achevé la forme du morceau d'XC75. Le dessin du projet "tient" dans le plat. On ne peut guère dire plus, la forme finie brute de forge est encore assez loin de la forme finale mais y a quelque chose. Il s'amincit du milieu vers les extrémités mais je crois que les 3 mm de départ ne sont plus là. A l'heure où j'écris le brut est dans le seau de cendres pour un recuit de sauvage. J'ai fini l'état de surface avec mon plus petit marteau Peugeot à table presque plane, n'ayant pas de chasse à parer/planer (?).

    J'ai encore eu envie de faire un autre couteau aujourd'hui, un "Borel V" avec lame pied de mouton/bec d'oiseau. En T7Mo, en 100Cr6 ou en sandwich XC10/O2... C'est grave docteur?


10-MAR-2016

    J'ai pris le brut de forge avec moi au boulot e je l'ai sablé à la pause de midi. Il pèse à présent 70 g. Par rapport au plat de départ, ça fait une perte au feu de 9.5%. J'aurais penser que ç'eut été plus...


11-MAR-2016

    Au fait il y a quelques jours au détour d'une video de forge sur YouTube, j'ai vu un dénommé Tai Goo teindre un manche en bois avec un mélange de vinaigre blanc et de paille de fer. Le bois en est devenu tout noir. J'ai un peu cherché sur le Net. Effectivement il suffit de laisser une certaine quantité de paille de fer se dissoudre dans une certaine quantité de vinaigre (blanc ou pas) pendant un certain temps. Plus c'est concentré en fer et/ou en temps plus la couleur devient sombre apparemment. Après on peut filtrer le mélange pour se débarrasser du fer restant. Bon bref j'ai lancé l'essai ce soir: un ancien flacon de médoc de 100 ml rempli environ aux 3/4 avec du vinaigre blanc bas de gamme (ça me sert de détartrant dans la maison) avec 2 boulettes de paille de fer. Et on attend. J'ai laissé le tout au garage sans fermer hermétiquement: de mémoire de collègien l'acide chlorhydrique sur du fer, de l'alu, du zinc, ça dégageait de l'hydrogène alors je suppose qu'ici aussi il va y avoir apparition d'un gaz...


12-MAR-2016

    Le vinaigre est resté clair avec de minuscules morceaux de fer en suspension. Pas la moindre teinte orange ou apparition d'oxydation.

    Quelques recherches supplémentaires
- on fabrique ici (apparemment; prenez ce que j'écris avec des pincettes je ne fais que répéter ce que j'ai lu) de l'acétate de fer
- celui-ci noirci les tanins dans le bois
- donc je pense qu'on se fout de la couleur initiale du liquide
- pour les bois contenant peu de tanins (des bois clairs j'imagine: pin, sapin, boulot, buis?), le processus implique d'apporter au préalable des tanins en surface du bois
- tanin, je pense pinard et fût en chêne, ben non ils font cela avec du thé

    Donc en résumé, pour noircir un bois jusqu' à la couleur de l'ébène, un coup de thé et un coup d'acétate de fer, fini. J'ai bien envie d'essayer sur du buis (si clair si "ennuyeux" à mes yeux, mais bien dense et bien dur) dans un prochain projet.

    L'après-midi, après des travaux de jardin à la con (pensez: j'ai décidé de replanter du gazon devant chez moi, quelle idée!) j'ai un peu sorti le back. J'ai façonné le contour du morceau d'XC75 forgé il y a peu pour en faire un clone du modèle Wharncliffe Pointy de Murray Carter que je baptise hic et nunc "Franquelin II". Une fois les chants dégagés j'ai pu malheureusement constaté que la zone la plus épaisse est cette fois un peu en arrière (dans le manche déjà) et surtout pas au même niveau sur le chant du haut et du bas. Comment je vais rattraper cela?

    Ensuite j'ai "blanchi" et rectifié la surface du manche du "Borel V" forgé. C'est ici que la forge prend toute son élégance de solution supérieure à l'usinage. Il y avait très peu de matière a enlevé pour obtenir une belle semelle amincie. Il semble que j'ai mieux forgé ce morceau de T7Mo que celui d'XC75.


13-MAR-2016

    J'ai percé le manche du "Franquelin II" pour les rivets, l'allègement et le joint de colle direct entre les deux futures plaquettes.

    Un mail de mon pote, il y a environ 2 heures avec le résultat des analyses. Il semble que son matériel ne puisse indiquer que la présence d'un métal.


Voici ce qu'il a reçu par la poste, des échantillons de 40 mm que j'avais sablé
1 un des morceaux du prétendu semi-inox de MJM en section 12 X 4 [mm]: Fe 85.59% Cr 13.08%
2 le second morceau du prétendu semi-inox de MJM en section 15 X 4 [mm]: Fe 86.4% Cr 12.73%
3 la dent de râteleuse: Fe 98.37% Mn 0.95%
4 la lame de chez C. Schwarte Solingen: Fe 98.09% Mn 0.66% Cr 0.29% Mo 0.03%


    D'abord le semi-inox, on a un total en métaux de 98.67% et 99.13%. Avec de tels taux de chrome, ce ne sont pas des semi-inox mais bien des inox, quelque chose comme un X46Cr13/1.4034 ou X65Cr13/1.4037. Vu l'absence totale de manganèse je pencherai pour le dernier. La finesse du grain observé lors des casses pourrait aussi laisser croire à du 12C27 mais cet acier est selon moi très bien "dosé". On devrait être très proche de 13.5% de chrome si c'en était. Il s'agit sans doute de la même nuance d'acier pour les deux sections, aux dispersions de fabrication près.

    La dent de râteleuse avec un total en métaux de 99.32% est un acier à fort taux de manganèse, ce qui améliore la trempabilité. Sans connaitre les taux de Si, P et S (qui ne sont pas des métaux) qui sont forcément présents, cela laisse peu de place au carbone. En cherchant parmi les compositions chimiques de l'excellent site teuton metallograf.de avec Mn~1%, S+P~0%, Si+C~0.65%, je n'ai rien trouvé de bien convaincant mais au moins des directions. Sachant que cet acier a pris au mieux 60 HRc sur mon Frichet (d'où la présence d'une quantité non négligeable de carbone), je dois régler mon pifomètre sur un truc du style Si 0.20%  et C entre 0.45 et 0.5%. Avec Mn un poil plus bas, on aurait une assez bonne corespondance avec un XC55.

    La lame de chez Schwarte avec un total en métaux de 99.07% est un acier à fort taux de manganèse avec un soupçon de chrome, deux éléments d'addition qui améliorent la trempabilité, surtout le chrome. Cela permet d'obtenir de bonnes trempes sur des gros lots de pièces même si on perd un peu de temps à la sortie du four et que toutes les pièces ne passent pas sous les 600°C en moins d'une seconde. Sans connaitre les taux de Si, P et S (qui ne sont pas des métaux) qui sont forcément présents, cela laisse peu de place au carbone mais plus que dans la dent de râteleuse. Toujours à l'aide du site cité plus haut, je conjecture avec une forte probabilité du 1.2003/75Cr1, bref un XC75 avec un poil de chrome.

    Dernière "science" pour vous saouler: en surfant par hasard  chez Opinel, j'ai vu que leur inox était du Sandvik 12C27M, M pour modifié. En cherchant la fiche matière chez Sandvik je suis tombé sur leurs leçons de traitement thermique pour les inox martensitiques destinés à la coutellerie: 12C27, 13C26, 14C28N et 19C27. En voilà des braves gens avec un discours scientifique basé sur des faits, des mesures, bref du concret, du solide, du crédible, pas du blabla de forum ou de couteliers avec des thèses sans la moindre preuve. Et tout cas cela corrobore ce qu'on préssent en lisant le chapitre des inox chez Verhoeven
- quel que soit le traitement par le froid, il apporte un gain en dureté. C'est-à-dire que même dans le congélateur à "seulement" -18°C, l'austénite résiduelle sera diminuée et la dureté augmentée. Cela fiche en l'air tous les "on-dit" qu'il faut au moins descendre à -70°C sinon il ne se passe rien.
- plus je monte en température d'austénisation, plus je dissous de carbone, plus je peux augmenter la dureté si je refroidis assez bas (une courbe montre 1120°C et 15% d'austénite résiduelle avec une trempe cryo à -70°C)
- (comme le dit aussi Landes) pas la peine de refroidir à -70°C ou -196°C pendant 48 h, il suffit d'atteindre la température pour transformer l'austénite en martensite (et c'était logique car le changement de structure d'un cristal n'est pas un phénomène continu mais un "switch", un saut discret)
Bref avec toutes ces données, je me sens bien armé, contre ce que n'importe quel gourou ès couteaux pourra dire, pour mettre au point mes propres protocoles de traitement thermique d'un inox martensitique.


15-MAR-2016

    Vous souvenez vous qu'après discussions avec un collègue très porté sur l'électronique, j'avais dans l'idée de pouvoir affiner les fonctionalités de mon four afin de pouvoir faire des recuits ou des cyclages progarmmés plutôt qu'à la main et au chrono? Ce collègue expatrié en Allemandie, loin de son foyer, utilise son temps d eloisr pour bricoler ses projets. Problème: il n'y plus d eprojet en cours et me propose de s'occuper de la commande plus sophistiquée de mon four. Je dois avouer que c'est bien tentant car ce serait à coup sûr plus économique en temps, sans même immobilisé mon four.


16-MAR-2016

     J'ai dit au collègue qu'il me fasse sa liste de commissions et qu'on faisait aujourd'hui le kick off officiel du projet four de trempe 2.0. Je lui ai aussi fait un petit cahier des charges. Tout cela semble déjà exister dans les communautés électroniques du web.


19-MAR-2016

    Le matin j'ai bricolé un peu au garage
- fabrication de 2 gabarits en tôle pour la forge pour le "Chukotat" et le "Borel V"
- rectification du manche du "Franquelin II" (j'ai aplani le manche): c'est pas parfait mais l'époxy comblera le peu de matière qui manque
- taillage progressif des émoutures des "Borel IV" forgé et "Franquelin II" forgé (P100, 240 et 400): avec un tranchant de 0.4 mm sur le premier et 0.55 mm sur le second, je crois qu'il me faut oublier la trempe sélective du second (en dessous de 0.8 mm j'ai toujours des vagues)


20-MAR-2016

    L'après-midi j'ai bricolé pas mal au garage. J'ai taillé les émoutures des 3 "Brochants" que j'avais dans les tiroirs depuis je ne sais quand.
- 2 en T7Mo de 2.96 mm d'épaisseur (vendu pour 3 mm)
- 1 en T508 de 3.01 mm (vendu pour 2.9 mm)
- j'avais tracé par le passé les tranchants avec 0.8 mm d'épaisseur
- j'ai fait des chanfreins grossiers à P40 à la main en ramenant le métal au niveau du tranchant: cela fait une ligne pour contrôler la progression de l'usinage et l'angle qui n'est plus vif épargne les bandes
- l'angle de l'émouture était théoriquement de 2.66° et j'ai tout taillé avec mon gabarit à 2.8 °
- pour chaque face d'une émouture, j'ai usiné à P40, 60 et 100.
- ensuite en appuyant à la main la lame contre la bande du back, lame reposant sur la table, j'ai tout repris à P240 et P400, parfois à l'aide d'un petit bout de bois pour pousser l'émouture contre la bande
- les tranchants sont droits et à peu près d'épaisseur constante mais pas égaux, deux lames sont à 0.40 mm et la dernière à 0.60
- les lignes d'attaque ne sont pas assez symétriques, notamment les arrondis joignant la plate semelle à l'émouture. J'essaierai de diminuer les défauts à la finition
- j'ai eu l'impression d'aller assez vite, profitant des effets d'échelle mais il m'aura fallu jusqu'à la fin 2h20, soit 47 min par lame

    Me voilà présent avec 6 lames à tremper
- le "Franquelin II" forgé en XC75 que je veux faire en sélectif au goop; à voir vue la faible épaisseur de tranchant restant
- un "Borel II" en damas inox (RWL34/12C27) avec un manche rapporté plus petit que le contour fini (remplissage époxy et sciure); ça fait longtemps qu'il attend lui aussi
- un "Borel IV" forgé super fin en T7Mo
- deux "Brochants" en T7Mo
- un "Brochant" en T508
Là encore je vais tacher de travailler un peu en série: trempe le même jour, réfigérateur en s'attendant les uns les autres et revenu en même temps: 150 à 175 pour les inox (et semi), 200 pour l'XC75

    Au fait, le mélange vinaigre blanc paille de fer (acétate de fer) est devenu une immonde bouillie orange après une bonne semaine. Toute la paille y flotte en minuscules particules.

    Le soir j'ai reçu un e-mail de mon collègue parti en vacances pour deux semaines et qui se propose de me faire un contrôleur programmable pour mon four sur base Arduino. Il s'agit d'une liste de fourniture que j'ai commandée sur le Net: 3 articles au Royaume -Uni et 3 en Chine. On excusera mon vocabulaire approximatif pour la traduction
- un écran LCD bleu retroéclairé blanc 2 lignes de 16 caractères
- un interface/contrôleur pour l'écran
- un lecteur pour carte SD avec alim 3.3 V
- une sorte de carte de connection bi-directionnelle
- un clavier/pavé numérique 16 touches
- un "circuit de developpement" pour puce Arduino
Tout cela est très bon marché.


21-MAR-2016

    La soirée fut longue mais j'ai trempé toutes les lames en attente. Quelques notes pour plus tard (comme dirait Parker Lewis)
- les temps et les températures d'austénisation sont le fruit de mon expérience et de mes dernières lectures de chez Sandvik
- les séquences ont été choisies pour gagner du temps
- les revenus inox/semi-inox et XC75 sont à température "compromis" afin de tout mettre au four en même temps: de toute façon, à 150°C mes inox sont sans doute trop durs et à 200 mon XC75 pas assez à mon goût
- deux lames en T508 3 mm et RWL34/PMC27 2.5 mm en papillotte inox dans le four froid
- montée de 7 à 760°C en 10'28"
- 10' à 760°C
- montée de 760 à 1020°C en 8'56"
- 10' à 1020°C et réglage à 1050°C
- trempe entre plaques alu de la lame en T508
- environ 1' de remontée à 1050°C
- 10' à 1050°C et réglage à 1070°C
- trempe entre plaques alu de la lame en RWL34/PMC27
- 44" de remontée à 1070°C
- lame en T7Mo 1.5 mm en papillotte inox introduite 3'
- trempe entre plaques alu de la lame en T7Mo 1.5 mm
- 29" de remontée à 1070°C
- lame en T7Mo 3 mm en papillotte inox introduite 6'
- trempe entre plaques alu de la lame en T7Mo 3 mm
- 32" de remontée à 1070°C
- seconde lame en T7Mo 3 mm en papillotte inox introduite 6'
- trempe entre plaques alu de la seconde lame en T7Mo 3 mm
- réglage à 830°C
(les lames refroidies, sorties des papillottes sont mises au fur et à mesure au congélateur à -18°C)
- introduction de la lame en XC75 2 mm pendant 2' (temps de remontée inclus) et réglage à 815°C
- refroidissement de la lame jusqu'à la couleur noire devant la sortie de l'aspirateur (normalisation)
- introduction de la lame en XC75 2 mm pendant 1' (temps de remontée inclus) et réglage à 800°C
- refroidissement de la lame jusqu'à la couleur noire devant la sortie de l'aspirateur (normalisation)
- introduction de la lame en XC75 2 mm pendant 1' (temps de remontée inclus) et réglage à 830°C
- refroidissement de la lame jusqu'à la couleur noire devant la sortie de l'aspirateur (normalisation)
- introduction de la lame en XC75 2 mm pendant 2' (temps de remontée inclus) à 830°C
- trempe sélective au goop
(la première lame aura passé au total 55' à -18°C et la dernière 20')
**** j'ai coincé seulement les lames entre les plaques, qui faisaient donc un angle entre elles (maximisation de la zone de contact pour un refroidissement optimal)
**** le maintien était fait par deux grosses pinces serre-joint
**** ensuite j'ai pris en sandwich la semelle entre deux plaques alu que je tenais à la main, pendant environ 30"; tout cela va très vite avec l'alu
**** j'ai l'impression que la plupart des lames ne sont plus alignées avec la semelle
**** le tranchant en XC75 malgré sa finesse n'a pas ondulé mais la pointe était très tordue; facile à redresser au marteau
**** je n'ai redressé aucune autre lame
- sortie du congélateur des lames et pulvérisation de spray réfigérant -50°C sur le tranchant
- test de la lime: comme toujours le T508 c'est d'la balle, toutes les autres semblent un cran moins dures et l'XC75, carrément deux crans: souvent j'ai cru constater (à tort ou à raison) sur certains aciers que la dureté maximale était atteinte au moins 2 heures après la trempe....
- revenu des 6 lames en même temps dans le four de cuisine 60' à 175°C (vérifié au thermomètre indépendant étalonné): il n'était pas très stable tantôt 170°C, parfois 180 voir 185°C
- refroidissement brutal des lames à 175°C dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain; pour une durée d'environ 21h15 donc


22-MAR-2016

    Suite avec le second et dernier revenu
- revenu des 6 lames en même temps dans le four de cuisine 60' à 175°C (vérifié au thermomètre indépendant étalonné): très stable aujourd'hui avec 175°C quasi constant
- refroidissement brutal des lames à 175°C dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain; pour une durée d'environ 9h donc
Deux pièces en T7Mo (dont celle forgée) ont pris une couleur vert olive matte. Jamais vu avant, peut-être une réaction chimique, mais avec quoi?


23-MAR-2016

    J'ai sorti les lames du congélateur vers 6h00 pour les emmener au boulot afin de les sabler à l'atelier à la pause de midi.


25-MAR-2016

    Me voilà avec 6 lames à monter: redressage, polissage, logo, fabrication et collage des plaquettes, façonnage final. Du boulot créatif sympa car on voit enfin le couteau naitre. Pourtant en pensées je suis déjà sur 2 autres lames forgées, dans le 100Cr6 récupéré il y a peu.

    Et voilà plusieurs jours que je lis partout comme correctement traiter thermiquement du 100Cr6. A cause des 1.5% de Cr, son comportement commence à être difficile à maitriser pour en faire un acier aux caractéristiques optimales pour un couteau, mais je crois que c'est possible. Ça commence à s'éclaircir dans ma caboche, trier le bon grain de l'ivraie, les faits scientifiques des conneries dont le Net est plein, avec si possible une aura de mystère... On en reparlera le moment venu.


29-MAR-2016

    Rien fait du long weekend de Pâques, du moins côté couteaux. J'en étais donc à 6 lames trempées, revenues et sablées. Ce soir j'ai tenté de les redresser au mieux. Au marteau avec une petite panne arrondie, au marteau à piqueter, sur un bloc de bois et un plat d'acier D2 rectifié. Ça a plutôt bien marché jusqu'à la dernière lame. Bref sur les 5 premières j'ai fait au mieux. Les lames en Damas inox et en T7Mo forgé étaient presque parfaites, presque rien à faire. Celle en XC75 forgé était tordue de partout mais comme elle n'a qu'une trempe sélective, chaque coup de marteau a eu un effet visible et prévisible. Long mais facile. Les 2 autres "Brochant" en T508 et T7Mo ont surtout fléchi au niveau du raccord lame/semelle et un peu le long du tranchant. J'ai à peu près réussi à rectifier le tir avec des frappes très locales du marteau à piqueter. Alors c'est mieux mais vraiment pas parfait. Je vois tous les déafuts... Je vais sabler à nouveau ces lames pour remettre un coup par dessus les impacts des marteaux.

     Maintenant parlons de la dernière lame, l'autre "Brochant" en T7Mo. C'est celle avec le tranchant le plus épais. Rien à faire au marteau, je suis vite passé à l'étau avec 3 cylindres (ici 3 vis) pour "pousser" sur la déformation maxi de la lame, juste derrière le ricasso. J'y suis allé progressivement. La lame s'est déformée de façon incroyable. Je l'ai déformée d'au moins le double de ce que j'aurais estimé être sa limite élastique. Et chaque fois la lame est revenue à forme initiale. Après chaque zone élastique, les matériaux ont une zone plastique... Juste avant la rupture. Oui j'ai pété cette lame. Pas vu de zone plastique. Fait chier. Tout ce boulot pour rien. Je vais voir si je peux la ressouder et sauver un peu de ce bon acier inox, bien trempé.


30-MAR-2016

    J'ai remis un coup de sableuse sur les 5 lames redressées.

    La poste m'a livré les 3 pièces en provenance d'Angleterre pour le contrôleur du four. Même sans être un spécialiste, le lecteur de carte SD ne s'y trouvait pas. En lieu et place un PCB de 25 X 25 [mm] avec une grosse batterie 2032 dessus et l'inscription RTC.


31-MAR-2016

    J'ai demandé à mon collègue de boulot de me ressouder la semelle et la lame du "Brochant" cassé. A la soudure sur la seconde face, l'ensemble s'est désaligné. J'ai voulu redresser le tout à la main (avec un métal d'apport aussi mou pas de souci pensais-je) et nouvelle casse. Je laisse tomber, du moins pour le moment. Faut savoir s'incliner et accepter les casses en coutellerie.

    Le site anglais, contacté, s'est confondu en excuses et m'a envoyé fissa le lecteur de carte SD. L'autre truc est une Real Time Clock et je peux la garder.


01-AVR-2016

    J'ai attaqué les logos ce soir. Apparemment la surface sablée n'est pas d'un super grand secours mais c'est mieux qu'une surface polie pour l'accroche du toner fondu. Le masque a pris du premier coup sur les deux lames en T7Mo et à la troisième tentative sur l'XC75 et le T508. pour la lame en Damas, le masque est plus grand que le morceau d'aluminium qui le presse. Du coup je n'ai qu'une fonte partielle du masque. Il faut que je fasse un logo plus petit. Acutellement c'était "RWL34 / 12C27". Avec "RWL34/PM27", cela devrait raccourcir assez le masque pour que ça rentre sous le petit pavé d'aluminium de mon fer à souder modifié.


02-AVR-2016

    Y a du boulot à faire dehors avant que la pelouse ne "skyrocket": pissenlits par ci, tuteur par là, replanter du gazon devant, tondre une première fois... Pas beaucoup de temps. J'ai poli à la main la lame du "Franquelin II", de P125 à P1000 avant de passer un coup de disque avec pâte 6.5 microns. Petite révélation au perchlorure de fer et nouveau polissage. C'est dommage la ligne de trempe n'est pas très nette, plutôt diffuse... Et je ne suis pas non plus enchanté de la rectitude du fil. Faudrait encore redresser un chouille de ci de là.


03-AVR-2016

    J'ai arrondi les angles au back de l'encoche pou l'index du "Franquelin II" de P100 à P400. Ensuite j'ai repris la lame et cette encoche à la main au P2500. J'ai poli à nouveau la lame au disque avec pâte 6.5 microns avant de refaire une révélation au perchlorure de fer car la ligne de trempe avait disparu. Puis
- j'ai découpé 2 plaquettes grossières à la scie à ruban dans ma planchette d'acajou de 5 mm et
- 3 rivets en laiton (4, 5 mm et tube 6/5 mm) avant
- de percer les plaquettes,
- de façonner la partie avant (arrondi de P60 à P600 puis pâte à polir 40 microns)
- d'égréner rivets et
- face interne des plaquettes et
- de bien dégraisser semelle, rivets (acétone) et
- plaquettes (décireur)
Pour finir préparation d'époxy, enductuion, collage et mise sous presse (assez fort partout pour être bien jointif car la semelle n'est pas un modèle de planéité). L'acajou semble avoir de gros pores et une dureté très moyenne. Je tenterai un traitement de surface au durcisseur ou au bouche-pores (talc). Mais j'espère au moins qu'il prendra un beau poli comme les bâteaux Riva... Le fait de pouvoir travailler avec des plaquettes toutes faites, d'épaisseur constante et aux faces bien parallèles facilite le boulot.


Vus les nombreux trous de liaison dans la semelle et la porosité de l'acajou, je me suis épargné le
perçage de petites poches de rétention de colle sur les faces internes des plaquettes.


04-AVR-2016

    Le soir au back j'ai ramené les plaquettes du "Franquelin II" au niveau de la semelle et j'ai fait des chanfreins à 22.5, 45 et 67.5° aux arêtes des plaquettes pour accélérer le façonnage manuel ultérieur.


05-AVR-2016

    Cette semaine je suis en congé, avec ma fille. Après le repas j'ai fini à la main et aux abrasifs P80, 120, 180 et 320 le manche du "Franquelin II". Comme l'acajou est sans doute un bois à peine mi-dur, j'ai voulu le durcir un peu. J'ai donc nettoyé le bois au décireur et je l'ai badigeonné d'une couche de durcisseur pour bois antique et vermoulu. Un coup de paille de fer au bout de 30 min pour enlever le côté brillant.

    Après 3 heures de séchage un coup de P320 puis de P600 (pour la quincaillerie en laiton et le chant) pour revenir au bois naturel. En fait j'espère que le durcisseur bouche un peu les pores et pénètre quelques dixièmes sous la face externe du bois. Le soir j'ai enduit à la pulpe du doigt l'acajou de mon vernis tampon maison. Il sèche désormais tellement vite que j'ai mis 3 couches sur chaque plaquette en une seule opération. J'ai renouvellé l'opération des 3 couches avant le coucher et après un petit coup de paille de fer 000.


06-AVR-2016

    Au cours de la journée j'ai mis 4 couches d'huile de tung avec 1.5% de siccatif sur l'acajou du manche du "Franquelin II" dont les deux premières diluées à 50% avec de l'essence de térébenthine.


07-AVR-2016

    Disques à polir avec de la cire de carnauba pour le manche et des pâtes 6.5 et 2 microns pour la lame. Encore le tranchant à mettre et le "Franquelin II" sera terminé.


08-AVR-2016

    Dans un morceau d'environ 7 mm d'épaisseur de galeux d'orme, j'ai découpé avec ma petite scie à ruban des contours grossiers de plaquettes pour le "Borel IV" forgé en T7Mo. Avec une feuille d'abrasif Norton sur un miroir j'ai poncé à plat les faces internes. Je cite cette marque car
- vue sa durée de vie, elle est est meilleure marché que des feuilles chinoises vendues par paquet de 100 et
- surtout, pour une raison que je ne m'explique pas, c'est la seule avec laquelle j'ai des faces bien planes.
Demain on tente les perçages des plaquettes, le sciage des rivets, le polissage de la lame ainsi que de la face avant des plaquettes et le collage. Je suis p-ê un peu optimiste...


09-AVR-2016

    Bon suis pas arrivé au bout...
- sciage des rivets,
- perçages des plaquettes,
- nouveau dégrossissage des contours et
- polissage de leur face avant
Le galeux d'orme a révélé au fur et à mesure des trous, comme si de petits vers y avaient festoyer. Je vais tacher de boucher avec de l'époxy.

    C'est pas demain que je vais coller car je consacre mon dernier jour de congé à ma fille (on va à un salon de poupée en Alsace; qui sait, je pourrai peut-être choper une ou deux astuces transposables à la coutellerie), ni la semaine prochaine, je serai à l'étranger pour le boulot.

    Les 3 derniers composants pour la modernisation de la commande du four sont arrivés de Chine: arduino, broche et (mince j'ai oublié). J'enverrai le tout par la poste interne du boulot à mon collègue de l'usine lundi avant de partir pour l'aéroport en cours de journée.


16-AVR-2016

    New York Herald Tribune: "suite à une longue absence d'Europe, échangerai tulipes, variété grandes fleurs contre jolie gravure moderne". Me voilà de retour. entre deux averses durant la tonte de la pelouse, j'ai poli à la main la lame du "Borel IV" forgé de P125 à P400 pour essayer de faire une finition un peu satinée. Il reste des traces de forge et c'est bien ainsi pour montrer l'origine du couteau.

    Dégraissage de tous les acteurs, collage à l'époxy, mise sous presse et essuyage des excès.


18-AVR-2016

    Sorti de presses, j'ai ramené le contour des plaquettes du "Borel IV" forgé au niveau de la semelle au backstand. J'ai ensuite tracé l'épaisseur des plaquettes avant de les rectifier, encore au back. Pour finir, chanfreins grossiers à 22.5, 45 et 67.5° sur le contour, toujours au back.

    Les plaquettes ne sont pas parfaitement jointives au ricasso et au cul de la semelle. De plus le façonnage a fait "remonter" à la surface encore davantage de fissures, trous etc dans le galeux d'orme. J'ai comblé les jours avec la semelle à l'époxy. Une fois sec, je ferai la finition grossière du contour à la main. A partir de là, je boucherai les trous restants avec un mélange de sciure et d'époxy. Je reprendrai plus tard la finition à la main aux abrasifs plus fins en espérant que tous les trous soient bouchés. Et puis une bonne couche de durcisseur avant les finitions ultimes aux vernis, huile et cire. Ça c'est le plan pour l'instant...


19-AVR-2016

    J'ai commencé à façonner les contours du manche du "Borel IV" forgé avec de fines bandes d'abrasifs P80 et P125. On doit être à 90..95% de la forme finale. J'ai ensuite bouché tous les trous et fissures avec un mélange de sciure (du manche évidemment) et d'époxy.


21-AVR-2016

    J'ai juste eu le temps d'enlever à la main avec de l'abrasif P120 les surépaisseurs d'époxy sur le manche du "Borel IV".


24-AVR-2016

    J'ai un peu corrigé et affiné le contour du "Borel IV" forgé au back, puis j'en ai façonné le manche jusqu'à P600 comme pour la finition. J'ai bien dégraissé le manche avant de lui passer au pinceau deux couches grasses de durcisseur de bois vermoulu dans l'espoir d'en augmenter un peu la dureté, au moins superficielle. Une fois humide le grain du galeux d'orme fait vraiment de belles loupes ou flammes.


28-AVR-2016

    J'ai enlevé la couche superficielle de durcisseur au P320 puis P600. Hein? Mais oui sur le "Borel IV" forgé, suivez un peu nom de bleu!


01-MAI-2016

    J'ai poli à la pâte 40 microns le manche en galeux d'orme du "Borel IV" forgé, puis je lui ai passé au fur et mesure de la journée à la pulpe du doit 3 couches de vernis tampon maison, 3 couches d'huile de tung diluée à 50% avec de la térébenthine (et 1.5% de siccatif) et 3 couches d'huile de tung pure (avec 1.5% de siccatif).

    J'ai poli là la main es lames de 2 des 3 "Brochant" (pas celui au manche cassé): P120, 180, 220, 320, 400 et 600. Ensuite disque à polir et pâte 6.5 microns.


02-MAI-2016

    Le soir j'ai sélectionné un morceau de mirabellier de l'automne 2014 de chez mes parents. Il a l'air bien dur et sec, sans trou ou fissure. J'en ai fait deux planchettes de 7 mm à coup de scie circulaire, de dégauchisseuse et de rabot. Dans l'une d'elle j'ai débité à la scie à ruban deux plaquettes grossières pour le "Brochant" en T508. Pour l'autre, je vais faire de même dans une planchette de buis que je vais essayer de teindre avec mon mélange vinaigre paille de fer. En effet, bien que très dur et dense (donc idéal pour la coutellerie), je trouve la blancheur pure du buis ennuyeuse à souhait.


03-MAI-2016

    Le soir j'ai débité à la scie à ruban deux plaquettes grossières en buis pour le "Brochant" en T7Mo. Ensuite j'ai poncé à plat au P60 sur un miroir les faces internes de ces plaquettes et de celles en mirabellier d'hier. J'ai découpé la quincaillerie dans des tiges de 2 et 3.2 mm d'aluminium ainsi que les tubes de passage dragonne dans un tube alu de 6 mm (4 mm intérieur). Sortie de la perceuse pour les trous de fixations que j'ai comme toujours repris en cote majorée de +0.1 mm c-à-d 2.1, 3.3 et 6.1 mm. Cela facilite le montage et permet de loger un peu de colle dans les liaisons.


05-MAI-2016

    Il faisait trop beau pour rester dans le garage. Le soir j'ai cependant pu finir l'avant des manches en mirabellier et en buis, égréner toutes les surfaces, les dégraisser et enfin coller le tout. Mise sous presse et essuyage des coulures d'époxy aux ricassos.


08-MAI-2016

    Au back j'ai façonné les manches en buis et en mirabellier des deux "Brochants"
- élimination des surplus des rivets
- contours ramenés à la semelle
- épaisseurs ramenés à 4, 5 et 6 mm de l'avant vers l'arrière
- chanfreins grossiers pour casser les angles
Faudra continuer à la main. Le buis est si uniforme que c'est d'un ennui, mais d'un ennui...


10-MAI-2016

    A la faveur du soir en plein air, j'ai façonné à la main les contours du manche en buis du premier "Brochant" en T7Mo: P40, P120, P180, P320 et P600. Je me demande si l'arrière du manche n'est pas trop gros visuellement par rapport au reste du couteau. Physiquement il permet cependant une très bonne préhension. L'idéal c'est quand esthétique et pratique vont de pair. Il parait que c'est toujours ainsi pour un bon couteau.


14-MAI-2016

    J'ai façonné à la main les contours du manche en mirabellier du second "Brochant" en T508: P40, P120, P180, P320 et P600. Il est très proche du premier, presque des jumeaux.


15-MAI-2016

    Long après-midi au garage.
- J'ai découpé à la disqueuse un plat de sandwich 02/XC10
- au back j'y ai façonné le contour d'un "Borel V"
- j'y ai taillé une émouture plate
- j'ai taillé l'émouture dans le second plat en T508 qu'il me restait du modèle "M(a)ousse"
- j'ai repris au back jusqu'à P400 les chants des "Borel V", "M(a)ousse" et des deux "Brochants"
- j'ai poli au disque et à la pâte 40 microns les manches des deux Brochants"
- nettoyage au décireur des deux manches
- enduction au pinceau du manche en buis de thé afin de le charger en tanin
- enduction au doigt du manche en mirabellier de 3 couches de vernis tampon maison et de 3 couches d'huile de tung diluée à 50% avec de la térébenthine (et 0.5% de siccatif)


16-MAI-2016

    Suite du traitement des manches des "Brochants"
- enduction au pinceau de deux couches de vinaigre blanc / fer du manche en buis (acétate de fer) et séchage. Le manche n'a noircit que par endroits et assez peu par rapport à ce qu'on voit sur la toile
- enduction au doigt du manche en mirabellier de 3 couches d'huile de tung pure (et 0.5% de siccatif)
- enduction au doigt du manche en buis de 3 couches de vernis CCL et de 3 couches d'huile de tung diluée à 50% avec de la térébenthine (et 0.5% de siccatif) et d'une couche d'huile de tung pure (et 0.5% de siccatif). Le grain est enfin un peu mis en valeur.


17-MAI-2016

    Suite du manche en buis "ébénifié"
- enduction au doigt de deux couches d'huile de tung pure (et 0.5% de siccatif): une le matin, une le soir


20-MAI-2016

    J'ai percé le manche du "Borel V", surtout pour l'alléger. Malgré 4 trous de 8.5 mm, 14 trous de 3 mm et un seul de 6 mm, le centre de gravité s'est à peine déplacé de 3 mm vers la pointe: il suffit de mettre le couteau avant et après perçge en équilibre au bord d'une table pour marquer d'un trait la moitié où le couteau commence à basculer. Dans l'état percé, le centre de gravité est encore trop en arrière à mon goût. Faudrait soit encore limer des boutonnières ou affiner la semelle... Bof.


24-MAI-2016

     Quelques nouvelles de la commande du four que mon collègue bricole sur base arduino. Il me l'a ramené aujourd'hui pour une petite démo avant de fabriquer un boitier
- on peut programmer des pas comprenant une montée ou une descente avec une vitesse donnée et un plateau avec une durée donnée
- le clavier utilise 4 touches pour se déplacer dans les menus et une touche de validation
- il faut une alimentation 5 V en sus
- on a laissé tomber la programmation par carte sim et PC extérieur car je préfère la version autonome à partir du clavier seul
- on peut stocker 20 programmes avec un maximum de 10 pas
- pas de fonction PID donc je ne sais pas comment la stabilité de la température sera. Il faudra faire un essai.
- il faudra sans doute aussi ré-étalonner la lecture de température de ma sonde type K


25-MAI-2016

    Quelques nouvelles des fronts:

Front du four à régulation par Arduino
- le collègue a intégré les circuits dans ma boîte existante hier soir
- pour une connection plus facile du thermocouple, j'ai commandé une fiche femelle et un peu de câble compensé pour type K
- je me demande si je ne peux avoir les deux systèmes en parallèle dans la boite: le premier pour un usage rapide et le second pour des rampes bien précises

Front de la production
- comme les 2 et 3 juillet prochains je dois assister MJM le forgeron (chez qui j'ai fait un petit stage de forge) pour des démos de forge et tenir un stand commun à la fête de l'artisanat dans le château fort de mon patelin d'enfance pour y montrer mes réalisations
- comme je risque d'avoir quelques fous qui voudraient acheter un couteau (ben oui c'est le risque)
- il me faudrait un peu de marchandise à vendre, éventuellement
- du coup j'ai ressorti le Brochant cassé pour le ressouder
- sans four d'ici là (c'est dans à peine un mois) impossible de faire de nouvelles lames
- bref je vais tenter de finir un "Brochant" de plus et peut-être le "Borel II" en damas inox


26-MAI-2016

    Mon collègue au boulot m'a ressoudé le "Brochant" cassé. Comme toujours je lui ai dit de ne surtout pas meuler les cordons, que je le ferai et comme toujours il a meulé, m'a enlevé trop de matière et voilà... Cela fera des défauts de plus. Enfin ce n'est pas bien grave. En fait je l'aime bien le collègue.


27-MAI-2016

    J'ai encore tenté de mettre un logo sur le "Borel II" en damas inox et tant que j'avais le fer à souder de sorti, j'ai fait de même sur le "Brochant" réparé. J'ai réussi du premier coup à mettre le long texte "RWL34 / 12C27" sur le premier couteau. Pour le second, j'ai arreté de compter au sixième essai, je crois qu'il m'en aura fallu 8 ou 9... Pourquoi?

    Le meilleur était encore à venir: impossible de faire la gravure. Il ne se pase rien sous le coton-tige. Mauvais contact? J'ai essayé au moins 30 minutes, rien à faire sauf un court instant sur le T7Mo et après plus rien non plus. Pourquoi?


28-MAI-2016

    Le matin j'ai encore tenté la gravure: toujours rien à faire. Je ne comprends pas.

    Après le déjeuner, j'ai fait un peu de forge. Mais bon visiblement c'est pas ma journée. J'ai voulu forger deux bruts mais j'ai dû me limiter à un seul, surtout par fatigue du poignet droit et ampoule naissante au pli du pouce malgré le port de gants. J'ai beaucoup utilisé la massette de chantier de 1.5 kg. Le barreau de 100Cr6 d'environ 4 à 5 mm d'épaisseur (bague extérieure d'un roulement) est plutôt "dure" sous le marteau. Cela fatigue mais le sort m'a accordé une pause car après 35 minutes je suis tombé en panne de gaz. me suis aussi brûlé les poils de l'avant-bras gauche, resté trop longtemps devant la forge (flûte plus rien à couper pour tester l'affûtage des lames...)

    Petite apartée: une bouteille de 12.5 kg de propane coûte en ce jour 16.70 EUR au Luxembourg (je vis juste à côté; cela me met aussi notoirement à l'abri de certaines pénuries organisées côté huile de roche). Si vous voulez me dire combien coûte votre propane en France, envoyez-moi un mail. J'estime que ma première bouteille a dû tenir 20 à 25 heures, mais je me gourre peut-être lourdement...

    Au retour, j'ai fini de forger le brut d'un "Chukotat". La semelle et la lame sont amincies (1.53 mm à la pointe et 2.05 au cul; c'est plutôt l'inverse qu'il fallait atteindre) mais au point le plus épais, je voulais avoir environ 3 mm fini et j'y suis tout juste (3.26 au max) après forge. Ce sera donc forcément plus fin après l'usinage par abrasion. Par contre le point le plus épais semble bien au milieu et je ne vois pas de gros défaut de manque ou de surplus local de matière. Je me répète toujours en forgeant "if thou wilst a keen edge win, forge it thick and grind it thin" (je me dis que ça aide en parlant l'anglais façon biblique; eh puis ainsi les gosses du quartier me craignent et évitent les jeux de balle près de ma caisse).

    Ayant un four hors fonction pour cause de mise à niveau du contrôleur (pour pouvoir faire des rampes), j'ai mis ce brut de côté en attendant ses prochains traitements thermiques. Vous le savez il faut toujours du temps pour assimiler des connaissances et mes dernieres lectures (notamment Landes qui résume bien cela mais la "procédure" n'est pas donnée clairement je trouve ainsi que Verhoeven quand il évoque le 52100 aka 100Cr6) m'ont convaincu que lorsque je forge du 100Cr6 ou une lime en haut carbone faiblement ou non alliée, il faut faire plusieurs recuits spécifiques avant usinage et un dernier après avant de passer à la trempe. On en reparlera ici le moment venu, avec les températures, les cycles et tout et tout.

    Je suis sorti acheter une petite table de camping chez Décathlon et un bout de tissu noir: il s'agit de me faire une petite table pour exposer mes couteaux dans un mois à la fête artisanale.

    Juste avant d'écrire ces lignes j'ai encore essayé de graver les logos, cette fois en partant du principe que la pince croco du coton-tige (le "moins") était oxydée (plus de contact). Je l'ai échangée avec celle qui va au manche (le "plus") tandis qu'au manche j'ai pressé la fiche banane dans un trou. Ça a marché! Alleuia! J'ai dû déchanté avec le damas inox: toujours rien à faire. Putain rogntudju!

    Comme je suis bloqué côté logo, traitements thermiques et forge pour demain (dimanche, présence des voisins), j'ai voulu préparer les plaquettes pour le "Brochant" (bois de rose: dalbergia frutescens) et le "Borel II" (olivier et intercalaire noir) mais j'ai manqué de motivation... Allez, à demain.


29-MAI-2016: bonne fête Maman!

    Premier essai de gravure le matin. Ça a marché nickel sur le damas inox. C'est à n'y rien comprendre (oui j'ai vérifié l'alim!).

    Du coup j'ai poli les deux lames des "Brochant" et "Borel II" à P125, 180, 220, 320, 400 et 600. Il reste des rayures mais je suis passé malgré tout au disque coton avec pâte à polir 6.5 microns. Faudrait que j'essai un disque sisal un jour. Le résultat est très satisfaisant sur le "Brochant" par contre de grosses rayures sont ressorties sur le damas inox.

    La fiche matière de Damasteel dit de prendre de l'acide sulfurique pour la révélation. Juste histoire de voir j'ai trempé le damas 1 minute dans le perchlorure de fer. Il y a bien révélation et du coup les rayures sont bien moins visibles. Je vais cependant laisser cette lame de côté et la reprendre encore à la main. J'aimerai un résultat haut de gamme (pour de l'acier à 400 EUR/m en prix standard faut bien un peu se mouiller!)

    Ma chute FTFI de bois de rose a suffit tout juste pour y faire deux plaquettes. J'ai percé les trous de 2, 3.2 et 6 mm pour la quincaillerie alu en me servant du manche comme guide avant de tout élargir à resp. 2.1, 3.3 et 6.1 mm. Découpe de la quincaillerie alu: rivets 2 et 3.2 mm et tube 4/6 mm. Ensuite ponçage à plat de la face à coller (P60) et façonnage, chanfreinage ainsi que polissage de la face avant des plaquettes (P100, 180, 320 et pâte 40 microns sur disque coton).

    Il y a un jour là où mon collègue a meulé les cordons de soudure de la réaparation. Tant pis c'est l'époxy qui remplira ce volume. Demain je vais tâcher de
- sabler le manche pour favoriser l'accroche de la colle,
- égréner la quincaillerie (même but: meilleure accroche),
- percer de petites poches de rétention de colle dans les plaquettes (même but)
- dégraisser l'ensemble (même but) et
- tout coller


30-MAI-2016

    Au boulot j'ai sablé la lame et la quincaillerie à la pause. Le soir j'ai percé de petites poches dans les plaquettes et j'ai diminué leur épaisseur à la scie à métaux. le bois de rose est très dur, m'est avis qu'il va vite "boucher" la bande abrasive du back. Par contre avec la chaleur de la scie ce morceau sent très bon.

    Dégraissage de toutes les pièces, à l'acétone pour le métal, au décireur pour le bois et préparation d'une bonne dose d'époxy. Encollage et mise sous presse. Essuyage des excès au ricasso et bonne nuit madame.


31-MAI-2016

    En rentrant du boulot j'ai forgé. Je culpabilise car au programme c'était jogging mais depuis que je fais un peu de yoga j'essaie d'écouter mon corps et aujourd'hui en bruit de fond derrière la voix qui me répète en permanence "et si on bouffait une religieuse ou un éclair au café" j'ai entendu mes guibolles me dire "on a bobo". Bref c'est tellement pas moi de ne pas respecter avec discipline mes plans, que je l'ai fait.

    Bref toujours dans la bague extérieure de 100Cr6 qu'il me reste j'ai tenté de faire un second "Borel V". On forge épais, on émouturera fin... J'ai fait une pointe, j'ai aplani le chemin de roulement, tronçonné le barreau et affiné lame et soie en insistant sur cette dernière. Chauffe moins forte et planage comme j'ai pu (puisque je n'ai pas de chasse à planer) avec fin de séjour dans le seau de cendres. Pour une fois il reste de la matière partout et il faudra en enlever plus que d'habitude. Ce n'est pas très élégant mais à l'inverse de tout ce que j'ai forgé jusqu'à aujourd'hui (sauf lors de mon stage) il faut que je m'approche de la forme finale par excès et non pas par défaut de matière.


Oui je sais je n'ai pas réussi à faire de pointe au "Chukotat" (photo antidatée, post TTH)


    Mon collègue "arduino" m'a dit qu'il avait encore rencontré ce weekend des difficultés avec les composants (de la programmation de mon four): l'alimentation 5 V de la carte ne sort que 2 V depuis dimanche et le clavier a 3 lignes sur 4 dont les touches ne répondent plus. La qualité des composants chinois semble très approximative. Comme il ne travaillera pas sur ce projet dans les 2 semaines à venir, je lui ai demandé de me ramener ma boîte. Avec un peu de chance, d'ici juillet je pourrai encore tremper quelques lames avant la fête de l'artisanat.


01-JUN-2016

    Comme convenu j'ai récupéré le boitier contenant mon contrôleur et le relais statique pour mon four. Le collègue y a déjà monté le clavier, l'écran et le circuit imprimé avec l'arduino. Le clavier est déjà un nouveau (commandé dimanche) qui marche très bien pour le moment. L'ensemble n'est pas encore opérationnel et j'ai simplement reconnecté l'ancien circuit. Je vais peut-être faire des trempes et des recuits dans les jours qui viennent. Pour certains recuits avec des cyclages ça va être coton en manuel, alors soit j'attends encore, soit je choisis des raccourcis. On verra bien.


Au dessus la version II, sur le côté le contrôleur d'origine parfaitement fiable
 

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