03-JUN-2016
Ce soir j'ai eu les yeux plus grands que le ventre
-comme d'habitude- et la soirée fut longue. J'ai eu pour projet
de tremper le "Borel V" en sandwich 90MV8/XC10 et le "M(a)ousse" en
T508 et de normaliser mes deux bruts de forge en 100Cr6. Tout cela
pendant mon weekend de garde, après les courses tout en faisant
le repas de ma fille, de la pâte avec cuisson sous forme
d'éclairs et de la pâte à brioche. Il est tard
à l'heure où j'écris, ma fille dort à
poings fermés...
Bref j'ai sorti des presses le "Brochant" à
manche en bois de rose et j'ai allumé le four de trempe.
"Borel V" en 90MV8/XC10 de 3 mm / 53 g sans protection contre la
décarburation
- austénisation 6 min @ 805°C (+25 s de remontée en
T°)
- trempe environ 15 s dans huile de colza à 75°C
- je l'ai sortie très chaude pour un redressement
éventuel (et nécessaire: ça venait bien entre bloc
en bois et marteau puis je suis passé à l'étau et
j'ai pété la pointe!)
- (pas mal de calamine)
- 2 h 4 min au congélateur à -18°C, puis spray
réfigérant -50°C
- test à la lime 1/2 douce: d'la balle!
- 30 min @ 200°C (vérifié par thermomètre
indépendant calibré)
- trempe dans un seau d'eau froide
- retour au congélateur pour 9 h 48 min @ -18°C (jusqu'au
lendemain matin)

Voici le grain du 90MV8 de la pointe cassé: c'est bien mais on
est loin du 100Cr6 ou des limes.
Peut-être que c'est difficile à normaliser le 90MV8? Mais
si c'est faisable faudra que je fasse des
normalisations pour mes réalisations suivantes dans ma plaque
actuelle de sandwich 90MV8/XC10.
"M(a)ousse" en T508 de 3 mm / 73 g sans protection contre la
décarburation (comme je fais une austénisation courte
selon les nouvelles fiches d'Eurotechni, à savoir 2 min/mm,
j'essaie sans papillotte et avec de l'huile au lieu des plaques alu)
- austénisation 6 min @ 1020°C (+73 s de remontée en
T°)
- trempe environ 15 s dans huile de colza à 61°C
- je l'ai sortie très chaude pour un redressement
éventuel: inutile c'était droit (j'ai laissé
presque 1 mm au tranchant)
- (pas mal de calamine)
- 45 min au congélateur à -18°C, puis spray
réfigérant -50°C
- test à la lime 1/2 douce: nettement moins bien que sur l'autre
mais il semble que ce
soit la calamine qui s'en va
- 30 min @ 150°C (vérifié par thermomètre
indépendant calibré)
- trempe dans un seau d'eau froide
- retour au congélateur pour 9 h 55 min @ -18°C (jusqu'au
lendemain)
Recuit de normalisation (le but c'est d'affiner le grain) de 2 bruts de
forge en 100Cr6
- 80 g 3.22 mm d'épaisseur max au milieu et environ 1.6 mm
à la
pointe et 2.16 mm au cul
- 96 g 4.09 mm d'épaisseur max au milieu et environ 1.72
mm à la
pointe et 1.78 mm au cul
- j'ai mis les 2 en même temps au four @ 925°C ( le plus gros
en premier)
- sortie du premier (le moins gros) au bout de 3 min (+36 s de
remontée) et du second au bout de 4 environ
- refroidissement jusqu'à la couleur noire (~500°C) devant
la sortie d'air pulsé de mon aspirateur à
poussière du garage
- retour au four @ 900°C (le plus gros en premier)
- sortie du premier (le moins gros) au bout de 3 min (+25 s de
remontée) et du second au bout de 4 environ
- refroidissement jusqu'à la couleur noire (~500°C) devant
la sortie d'air pulsé de mon aspirateur à
poussière du garage
- retour au four @ 870°C (le plus gros en premier)
- sortie du premier (le moins gros) au bout de 3 min (+20 s de
remontée) et du second au bout de 4 environ
- refroidissement jusqu'à la couleur noire (~500°C) devant
la sortie d'air pulsé de mon aspirateur à
poussière du garage
- repos à l'air libre sur une brique réfractaire
J'ai essayé des temps d'austénisation
assez courts (2 min/mm) avec le 90MV8 et le T508 parce qu'apparememnt
c'est possible. Le 90MV8 est devenu bien dur. Pour le T508,
j'espère que le couteau ne sera pas trop
mou. J'espère pouvoir refaire une pointe et une forme
acceptable au "Borel V".
04-JUN-2016
Bon je poursuis les TTH mais par morceaux encore
pour les bruts de forge car entre le jogging, une LRAR à la
Poste, le montage des éclairs, la cuisson des brioches, les
devoirs de ma fille, le repas de midi, ben faut être un virtuose
de l'emploi du temps "souple".
Donc en matinée:
[M(a)ousse T508] second revenu
- 30 min @ 150°C (vérifié par thermomètre
indépendant calibré)
- trempe dans un seau d'eau froide
- retour au congélateur pour 34 h 48 min @ -18°C
(jusqu'au lendemain soir)
[Borel V 90MV8/XC10] second revenu
- 40 min @ 200°C (vérifié par thermomètre
indépendant calibré)
- trempe dans un seau d'eau froide
- retour au congélateur pour 33 h 59 min @ -18°C (jusqu'au
lendemain soir)
[2 bruts de forge en 100Cr6] recuit de globulisation (le but c'est
former de la cementite globulaire -en forme de sphère- en lieu
et place de cémentite lamellaire - en forme de plaques: l'acier
se laissera mieux usiner et surtout au moment de
l'austénisation la structure sphérique des grains de
cémentite de petite taille -la petite taille vient des
normalisations d'hier- permettra une mise en solution rapide et une
structure avant trempe optimale pour la dureté ET la
résilience de la pièce trempée)
- chauffe au four vers 390°C et enduction d'acide borique contre la
décarburation
- cyclage autour de Ac1 (qui est de 755°C pour le 100Cr6
d'après la formule du livre de Verhoeven)
- les valeurs de température du cycle sont
inspirées d'un exemple sur du 52100 du livre de Verhoeven
- les cyclages c'est ce qu'il faut faire pour des
hypereutectoïdes après forge et normalisation selon Landes
- j'ai réduit les durées des paliers
et le nombre de cycles parce que je me tape tout à la main et
que ma foi, j'avais pas tout le temps du monde de faire des allers et
retours toutes les 5 min au garage. J'espère que la faible masse
et la faible épaisseur des pièces jouera en ma faveur
- 20 min @ 795°C
- descente @ 680°C en 20 min (j'ai fait des
sauts de 30°C toutes les 5 min: vivement que l'Arduino machin-chose
fonctionne)
- 20 min @ 680°C
- remontée à Vmax @ 795°C pour un
nouveau cycle
- j'ai fait 3 cycles [795->680] et j'ai
laissé les lames au four éteint.
Alors bien sûr avec tout ce temps cumulé au dessus de Ac1,
je me demande s'il n'y pas eu grossissement de grains. Je tremperai une
chute d'un brut de forge pour observer le grain. S'il est gros, je
normaliserai à nouveau les lames et je saurai pour l'avenir
qu'il faut faire des cycles plus proches de Ac1 (et donc on oubliera
Verhoeven pour faire des procédures de recuits successifs 100%
Landes)
05-JUN-2016
Le matin j'ai dégrossi au back le manche du
dernier "Brochant". Il m'est d'ailleurs arrivé un petit
incident. Il y a quelques mois, devant l'usure de la table verticale du
back (en acier à ferrer les bourriques: trop mou) j'y avais
collé à l'époxy une plaque trempée de 1 mm
d'X46Cr13. Au début je me méfiais car l'époxy perd
vite ses propriétés en chauffant. Mais il ne s'est jamais
rien passé... Jusqu'à ce matin. Le bois de rose
résiste beaucoup à l'abrasion et chauffe en
conséquence, un grand bruit (j'ai crû que la bande avait
cassé) et ma plaque d'X46Cr13 est allée se loger dans les
roues du back provoquant quelques défauts d'état de
surface de ci de là. Bon je n'ai rien et c'est l'essentiel.
J'avais réfléchi à la table verticale il y a une
semaine et j'imaginai une seconde table en alu avec du verre
collé dessus...
Coté TTH j'ai continué toute
l'après midi avec:
[2 bruts de forge en 100Cr6] recuit d'adoucissement (le but c'est
d'obtenir un métal aussi mou que possible afin de pouvoir
l'usiner facilement: perçage et backstand dans mon cas)
- chauffe au four à 733°C (les 733°C sont
calculés à partir d'une formule du livre de Landes pour
des aciers simples, qu'il baptise type I, le 100Cr6 en fait partie)
- descente lente à 30°C/h jusqu'à 600°C (j'ai
fait des
sauts de 10°C toutes les 20 min: tout juste Auguste, ça fait
plus de 4 heures de boulot)
- refroidissement à l'air
Pendant ce temps j'ai façonné à
la main le bois de rose du manche du dernier "Brochant" en T7Mo. J'ai
voulu faire quelquechose de beaucoup plus fin que les deux premiers. Je
me demande à présent si ce n'était pas trop fin.
J'ai fini au P600 puis au disque à polir avec pâte 40
microns. On voit la zone réparée et un peu trop fine au
dos du couteau. C'est bien ainsi, rien de caché sur l'histoire
de l'objet. J'ai continué jusqu'au soir à lui mettre 3
couches d'huile de Tung / térébenthine / siccatif
à 50/50/1.5% (oui je sais ça fait 101.5% mais je vous la
fais courte!) suivies de 3 couches d'huile de Tung pure avec 1.5% de
siccatif.
J'ai sorti les "Borel V" et "M(a)ousse" du
congélateur le soir. Je tacherai de les sabler au boulot
à la pause demain.
06-JUN-2016
Bon j'ai sablé tout le monde y compris le dos
de ma plaque d'X46Cr13 de la table verticale du back. Elle était
courbée sans que je comprenne pourquoi. Après
élimination des reste d'époxy elle est redevenue plane.
Bref je peux la recoller. Du coup demain je tacherai de sabler l'autre
face de la table afin d'améliorer l'accroche de l'époxy.
Le soir j'ai voulu essayer de débiter
quelques plaquettes dans mes morceaux de bois avec ma scie circulaire
sur table. J'ai dû vite arrêter. La pièce autour de
la lame a cassé (du plastique!) et comme le jour autour de la
lame est trop grand, des morceaux de bois s'y coincent et parfois
s'éjectent violemment. Danger. Il faut que j'essaie de remplacer
cette plaque. Au fait le morceau de platane qu'on m'a filé, ben
c'est d'la merde, pas dense du tout-> allume-barbecue.
Sinon j'ai sélectionné du bois parmi
les chutes FTFI pour finir les derniers couteaux. J'en ai 9 en suspend.
J'aimerai tous les amener à la fête de l'artisanat le 2
juillet.
07-JUN-2016
Au boulot j'ai encore sablé la table
verticale du back. En rentrant je l'ai recollée à la
plaque trempée d'X46Cr13 et mise sous presses.
Ensuite j'ai percé les plaquettes en Pertinax
du "M(a)ousse" (2 puis 2.1 mm) et débité les rivets
adéquats en alu de 2 mm.
A la scie à ruban j'ai peu
dégrossi davantage les plaquettes du "Borel V".
Et pour finir séance de backstand pour
façonner les contours des "Chukotat" et "Borel V" forgé
en 100Cr6. Juste avant j'ai coupé la plus grosse chute possible
sur le brut du "Borel V". Je la tremperai d'abord pour vérifier
la taille du grain. Les bruts ne sont pas ceux des pros mais ce sont
les moins pires que j'ai fait jusqu'à présent. J'en serai
presque fier: pointes et culs pas trop fins, semelles et lames qui
s'amincissent bien, bruts assez plans.
08-JUN-2016
Au boulot j'ai sablé les faces à
encoller des plaquettes en Pertinax ainsi que les rivets alu du
"M(a)ousse". Comme son tranchant était un peu épais
(presque 1 mm) le soir je l'ai aminci au back avec une
légère émouture convexe. Et comme je ne suis pas
doué, tout cela n'est pas très régulier... Juste
derrière le tranchant il reste environ 0.5 mm à
présent. Demain je vais à nouveau sabler la lame afin de
faciliter l'accroche du masque en toner pour l'érosion du logo.
La table verticale étant à nouveau
opérationnelle, j'ai aplani grossièrement les semelles et
les lames des deux bruts de forge en 100Cr6. Le "Chukotat" a encore une
grosse fissure en plein milieu de la pointe: c'est le bord du chemin de
roulement qui s'aplati à la frappe dans le métal, sans se
souder. Cela fait comme un micro canyon dans le métal. En
théorie il faudrait éliminer ce rebord à la
meuleuse avant la forge mais il représente une quantité
non négligeable de métal dont j'ai besoin car pour
l'instant mes bagues de roulements sont toujours un peu limite en
taille. Il n'y a pas beaucoup de rab et avec mes pertes au feu de
débutant, je suis toujours plus fin que je ne le souhaite sur
mes bruts. Il faut donc que j'avoue que c'est en parfaite conscience du
problème que j'ai agi ainsi. J'espère que la fissure
disparaitra à l'émouture. Demain je tache de percer les
manches. On verra si le recuit d'adoucissement a été
efficace.
09-JUN-2016
Comme prévu j'ai percé les manches des
bruts de forge en 100Cr6. Le métal était plutôt
facile à percer, avec de longs et épais copeaux. Le
process du recuit d'adoucissement est donc validé.
Ensuite j'ai transféré à chaud
les masques en toner sur les "Borel V" et "M(a)ousse". J'ai
réussi à faire les 2 du premier coup. La surface
sablée semble bien aider à l'adhérence. Erosion
à l'eau salée sous 9 volts (qui a fini par marcher; mais
j'ai du souci à me faire quant à la fiabilité de
la méthode).
11-JUN-2016
J'ai poli à la main les manches (et le cul du
second) des "Borel V" et "M(a)ousse": P125, 180, 220, 320, 400 et 600
avant de les finir au dsique en coton enduit de pâte à
polir 6.5 microns. Il reste des traces de laminage du plat d'acier et
quelques rayures diffuses. Comme toujours cette opération me
lasse et j'arrête là en me disant que ça fait un
genre de brut de forge pas si moche que cela.
J'ai aussi poncé à plat les plaquettes
du "Borel V", simplement au P60. L'essence m'est inconnue, je penche
pour du cocobolo malgré une teinte plus chocolat au lait que le
cocobolo que je connais. Une partie de la plaquette intégre
l'aubier blanc. J'espère que cela fera un joli contraste. Je
compte faire de même avec le second "BorelV" forgé avec
une chute similaire mais en ébène avec un morceau
d'aubier blanc.
Tiens j'ai enfin erçu au courrier ma prise
femmele pour thermocouple type K et son fil compensé. Il
était temps.
12-JUN-2016
Grosse après-midi au garage.
- j'ai percé les plaquettes (en cocobolo?) du "Borel V"; puis je
me suis aperçu que je n'avais pas de rivets en laiton de 3 mm
(?); Pas de collage aujourd'hui donc.
- j'ai façonné les parties avant de ces plaquettes
- j'ai façonné les parties avant et arrière des
plaquettes en Pertinax du "M(a)ousse"
- je me suis aperçu que leur grosse épaisseur, certains
trous étaient déviés dans une plaquette. Je les ai
repercés.
- j'ai refait une pointe au "Borel V" en 90MV8/XC10
- j'ai taillé l'émouture du "Chukotat" en 100Cr6
forgé: le tranchant est bien au milieu mais très fin; par
peur des déformations habituelles j'hésite pour la trempe
sélective; j'ai réussi à sortir la fissure
près de la pointe, au prix de moins de matière
- j'ai taillé l'émouture du "Borel V" en 100Cr6
forgé: le tranchant est
bien au milieu mais trop fin; par peur des déformations
habituelles
j'hésite pour la trempe sélective; j'ai tant
affiné le tranchant qu'il faudra que je change la forme du
tranchant en "bouffant" un peu de matière. Au lieu de droit ce
sera proche du "Franquelin" (légèrement relevé
devant)
- le soir j'ai collé les plaquettes du "M(a)ousse"
13-JUN-2016
Je suis allé acheter de la tige en laiton de
3 mm aujourd'hui.
Le soir j'ai un peu poli à la main au P220,
320 et 400 les deux bruts de forge en 100Cr6 en vue de la trempe,
demain soir sans doute. Il reste de nombreuses rayures sur les
émoutures. J'aurai dû prendre des bandes plus fines plus
tôt au back. Je suis vraiment nul en émouture. Pourtant
après tant de couteaux ça devrait finir par rentrer...
Tant pis pour la finition alors. Mais les tranchants
m'inquiètent. Ils sont si fins... Quand je pense que j'avais de
si beaux bruts, bien épais et tout et tout. Je vais faire des
trempes intégrales, tant pis. Si je fais du délectif,
à tous les coups les tranchants vont faire des vaguelettes et
là, je pourrai benner pour de bon. Je tacherai de faire plus
tard un revenu local des dos de lame, à la flamme, jusquà
la couleur gorge de pigeon (~290°C). Faudra juste immerger les
tranchants dans de l'eau.
Plus tard j'ai collé les plaquettes en
"peut-être Cocobolo" du "Borel V": découpe des rivets,
égrénage des surfaces, dégraissage, collage, mise
sous presse, nettoyage à l'acétone des
débordements au ricasso.
14-JUN-2016:
des hauts et des bas
En rentrant du boulot j'ai attaqué la
trempe des deux bruts forgés en 100Cr6.
Pour voir si le grain n'avait pas grossi lors des
recuits de globulisation vers 795°C, j'ai trempé à
l'eau une petite chute que j'avais gardée au moment du
façonnage du contour. Casse nette, grain hyper fin, suis
content c'est parti pour la trempe. Les recuits de normalisation et de
globulisation qui ont précédés (voir plus haut)
sont sensés m'avoir donné des distances tellement petites
entre des grains sphériques d'acier, le carbone et le chrome que
leur mise en solution devrait être atteinte en 3 minutes selon
les tableaux de Verhoeven. Cela permet aussi d'avoir des temps
d'austénisation très courts, même pour des aciers
contenant des grosses molécules comme le chrome.

Le grand côté mesure 11 mm. Je n'ai pas réussi
à faire de meilleure photo.
Une note concernant le choix des 845°C.
Verhoeven propose dans son livre un diagramme fer-carbone pour le
100Cr6. A1 se situe vers 755°C et Acm à 910°C pour 1% de
carbone. Avec 845°C, la fraction massique de carbone dissout est
aux alentours de 0.78%. Cela suffit amplement à obtenir la
dureté maximale de 65..66 HRc. De plus ce taux
"raisonnable" permet un taux d'austénite résiduelle entre
5 et 9% selon ses graphes, taux que je me propose réduire
encore par mes traitements par le froid. Les 0.22% de carbone restant
se combinent avec certaines molécules de fer et de chrome
"disponibles" pour former des carbures de fer et de chrome. Ces
morceaux très durs (>67 HRc) un peu plus gros que les grains
de martensite vont donner une bonne résistance à l'usure.
Il faut imaginer ces carbures comme des dents et la martensite comme
des gencives. Il faut assez de gencives pour bien maintenir les dents
en place. Tout est question de balance. C'est le curseur de cet
équilibre qu'on fixe en choisissant la température
d'austénisation pour des aciers hypereutectoïdes faiblement
alliés.
- "Borel V" de 47 g
- 5'19" @ 845°C (les 19" sont le temps de remontée en
température)
- trempe à l'huile de colza à 75°C pendant environ 15
s
- essuyage de la lame et vérification à chaud
(~100°C) de la planéité: coup de bol insensé,
rien n'a bougé
- petit coup de P400 pour voir les couleurs du revenu (à ce
sujet, très peu de calamine sur la lame)
- refroidissement lent à l'air puis 40' @ -18°C au
congélateur
- spray réfigérant @ -50°C
- test de la dureté à la lime demi-douce: acier super
dur, ça patine grave
- 60' @ 200°C
- refroidissement brutal dans un seau d'eau froide
- retour au congélo @ -18°C jusqu'au lendemain soir
- "Chukotat" de 46 g
- 5'22" @ 845°C (les 22" sont le temps de remontée en
température)
- trempe à l'huile de colza à 88°C pendant environ 15
s (la première trempe a bien réchauffé l'huile)
- essuyage de la lame et vérification à chaud
(~100°C) de la planéité: re-coup de bol
insensé, rien n'a bougé
- petit coup de P400 pour voir les couleurs du revenu (à ce
sujet, très peu de calamine sur la lame)
- refroidissement lent à l'air puis 30' @ -18°C au
congélateur
- spray réfigérant @ -50°C
- test de la dureté à la lime demi-douce: acier super dur
- 60' @ 200°C
- refroidissement brutal dans un seau d'eau froide
- retour au congélo @ -18°C jusqu'au lendemain soir
Ça c'était pour les hauts. Avec des
émoutures aussi fines, je me suis dit que j'ai rudement bien
dû faire les traitements thermiques... Et je m'aperçois
que j'ai complètement oublié de faire le recuit de
détente! C'est celui qui doit enlever les contraintes qui ont pu
naitre dans l'acier au perçage et au taillage des
émoutures. C'est lui qui est normalement garant de faible
déformations à la trempe. Heureusement que ça
finit bien.
15-JUN-2016
J'ai sorti les lames après presque 24 h au
congélo à -18..-20°C pour reprendre les traitements
thermiques. Elles ont une très légère coloration
jaune paille.
- 60' @ 200°C
- refroidissement brutal dans un seau d'eau froide
- retour au congélo @ -18°C jusqu'au lendemain matin
Je tacherai d'emporter les lames au boulot pour les sabler à la
pause de midi.
18-JUN-2016
Sur l'ensemble de la journée, j'ai
façonné au back puis à la main jusqu'à P600
les manches des "Borel V" et "M(a)ousse". J'ai fini les chants au back
à P400.
19-JUN-2016
Pour la fête des pères j'ai eu un
Opinel N°8 en inox. Ma fille cherchait un cadeau, que je lui ai
suggéré. Pourquoi pas une customisation avec mes chutes
de bois un peu précieux. Ma puce n'a hélàs pas
noté que je voulais une lame carbone... Je tacherai de retourner
au magasin pour tenter un échange.
En brocante j'ai trouvé une lime Talabot
France, plate, 3 faces, vraisemblablement demi-douce de 200 X 19 [mm]
allant de 4.75 à 4 mm d'épaisseur. A la largeur
près elle est exactement identqiue à la lime d'atelier
qu'il me reste (rappelez vous les collègues de la maintenance
m'en avaient filé deux).
Côté coutellerie j'ai poli au disque et
à la pâte 6.5 et 2 microns les manches et les lames des
"Borel V" et "M(a)ousse". Le manche en bois a reçu 2 couche de
vernis tampon maison, 3 couches d'huile de
Tung/térébenthine/siccatif et 2 couches d'huile de
Tung/siccatif. La dernière sera pour demain.
J'ai aussi transféré à chaud
les masques des logos sur les "Chukotat" et "Borel V" forgés.
L'émouture de ce dernier étant trop convexe, le transfert
ne fut que partiel malgré plusieurs essais. J'ai donc
complété le masque à coup de vernis et de gravure
à l'aiguille.
20-JUN-2016
Le matin j'ai passé la dernière couche
d'huile de Tung / siccatif sur le manche du "Borel V".
Me suis fait plaisir en me commandant un Fallkniven
U2, petit lockback de seulement 42 g avec lame en sandwich inox
420J2/SGPS/420J2. Cela me fera aussi une lame avec une dureté de
référence de 62 HRc pour mes petits tests de
dureté comparative.
J'ai gravé les deux logos sur les deux
dernières lames forgées. Aucun problème, tout a
fonctionné du premier coup. C'est à n'y rien comprendre.
Prochaine étape le polissage à la main puis une tentative
de revenu différentiel à la flamme en chauffant les dos
de lame (j'ai besoin d'une lame brillante pour bien voir les couleurs).
21-JUN-2016
Pendant une heure et demi j'ai poli à la main
les lames forgées en 100Cr6 (et le cul d'une seule) de P180
à P600 (220, 320, 400) avec plus ou moins de bonheur. Je n'ai
pas été maniaque pour conserver un côté
imparfait, brut de forge.
Juste après j'ai fait des revenus des manche
et des dos de lame à la flamme. Facile pour les manches (faut
juste tremper la lame dans de l'eau), Beaucoup plus dur pour juste le
dos de lame. A mon avis, mon succès a été
très limité dans cette zone.

Le manche est bien bleu foncé "gorge de pigeon", le dos de lame
à peine jaune... Pas facile.
22-JUN-2016
J'ai sablé quelque quincaille en laiton au
boulot aujourd'hui. J'espère assemblé le dernier manche
avant le prochain weekend. La fête artisanale c'est dans 10
jours...
Sinon pour mon Fallkniven U2, ben c'est
grillé. Mail "pas dispo" et "si j'en veux un autre?". Sans
déconner c'est pas sérieux.
- je suis obligé de dire que c'est toujours sur les sites
français qu'on trouve des logiciels qui ne tiennent pas compte
du stock
- je suis obligé de dire que les Français mettent 3 jours
à répondre (parce qu'ils cherchent une soluce) pour
toujours finir la queue entre les jambes: c'est comme la reception de
l'hotel que vous appelez pour dire qu'il y a le feu et qu'il faut
appeler les pompiers. Ces cons là vont toujours chercher
à étouffer un pseudo scandale qui va coûter du
temps et des vies avant d'appeler les secours. Réaction humaine.
(si vous êtes à l'hotel, appeler les pompiers en direct et
si c'est pas grave à la fin, ben c'est rien et vous n'en mourrez
pas. Inversement...)
- les mecs sont juste des vendeurs qui n'y connaissent rien à ce
qu'ils vendent: il n'y aucun équivalent de petit lockback avec
lame en acier laminé de ce genre sur le marché. Pas la
peine de demander si je veux autre chose...
- second mail "on a celui-là" et c'est... Un Fallkniven U2, le
même, mais avec une autre désignation sur le site. Ce que
je disais: la personne gère des références,
différentes donc c'est pas le même couteau pour elle. Un
bon m'aurait juste envoyer celui-là. La différence alors?
Ben le second est pile 15.03% plus cher. Autrement dit ça sent
l'augmentation de prix avec oubli d'un article dans un coin
- devant tant de compétence j'ai fait remarquer la
différence de prix pour le même article en disant que le
Net devait "tirer" les prix, donc pas question pour moi de les affamer.
Qu'on me rembourse. Fermez le ban.
Au fait, j'ai dessiné (à main
levée; je ne le fait presque jamais), un petit couteau comme je
les apprécie, "drop point" devant et manche façon Caleb
White. Il me plait beaucoup sur la feuille à petits carreaux.
23-JUN-2016
Fête nationale oblige (au Grand-Duché
de Luxembourg), vot' serviteur a sa journée. En matinée
j'ai poli au disque et pâte 6.5 microns les deux dernières
lames forgées.
24-JUN-2016
Puisant dans mes réserves, j'ai posé
congé et je fait le "pont". En matinée j'ai monté
les manches des deux couteaux forgés.
Pour le "Borel V", j'ai
- découpé grossièrement les plaquettes à la
scie à ruban
- poncé à plat au P60 lesdites plaquettes
- percé lesdites plaquettes à 3 et 6 mm pour les
reprendres à 3.1 et 6.1 mm
- scié la quincailerie en laiton
- repris la quincaillerie de 3 mm lorsque je me suis aperçu
qu'elle ne passait pas dans les trous du manche (qui ont
"rétréci" à la trempe)
- façonné, poncé et chanfreiné les faces
avant des plaquettes
- dégraissé l'ensemble
- enduit le tout de colle et mis sous presse
- essuyé les excès au ricasso à l'acétone
(la semelle aminicie n'est pas parfaitement plane; j'ai forcé
sur les serre-joint en espérant que le bois se conformera et
tiendra dans le temps)
Pour le "Chukotat", j'ai
- repris jusqu'à P400 au back les chants visibles
- enroulé 2 m de paracorde 550 noire sans les fils internes
autour du manche
- protégé au ruban à masquer le ricasso et le cul
- imbibé à refus la paracorde de résine polyester
Souvent je me suis demandé si j'arriverai
à forger un couteau dans la barre de 15 X 4 [mm] que m'a
donné MJM (vous savez l'analyse disait qu'elle contenait environ
13% de chrome; MJM a récupéré gartuitement cet
acier à Nogent avec l'info que c'est du semi-inox servant
à faire des lames de pliant et des tire-bouchons). Pas
évident d'en faire une de mes lames en 3 mm au ricasso et
souvent large d'environ 25 mm ailleurs. Les pertes au feu font perdre
trop de matière à l'amateur que je suis. J'ai repris
cette barre en main ce matin et à une extrémité
que j'avais un peu forgée un jour (pour voir) je découvre
une inscription écrasée "JACOB HOLTZE*" et dessous
"VEGA2" (* au moins une lettre a disparu). Un coup de Google et hop:
Jacob Holtzer est un Alsacien dont le père était forgeron
et qui a crée des aciéries dans la Loire entre les 2
guerres (elles intégreront le groupe Creusot Loire plus tard).
Vega c'était sa gamme d'acier de coutellerie. Trop fort le Net...
Au fait, mon aspirateur à poussières
qui faisait un bruit depuis la semaine dernière a rendu
l'âme. Le moteur semble avoir crâmé. Sans doute que
les nombreux sacs percés pendant la construction de la maison
ont balancé trop de saletés dedans.
Du coup l'après-midi je suis allé en
acheter un autre (un Black et Decker, 30 litres, cuve inox et prise
accessoire, le même genre que l'ancien mais les accessoires sont
de moins bonne qualité). En rentrant j'ai fait le patron du
dernier couteau que j'ai dessiné dans un morceau de tôle.
Il n'a toujours pas de nom et je trouve la prise en main moins bonne
que le couteau n'est joli. Pour finir j'ai terminé la
réparation de la table de la scie circulaire. La résine
polyester avait déjà bien pris sur la paracorde du
"Chukotat" et ne sentait presque plus.
25-JUN-2016
En matinée j'ai dégrossi au back le
manche du "Borel V" forgé en 100Cr6. J'ai aussi
légèrement changé la courbure du tranchant car il
manquait un peu de matière depuis le dernier passage de finition
de l'émouture au back. C'est une forme de lame plutôt
sympa qui en est sortie. Il est vrai que la beauté de certaines
lignes ou leur côté ordinaire se trouve souvent à
moins de 1 mm de distance.
J'ai fini l'ensemble à la main en
début d'après midi. Au polissage à la pâte
40 microns, comme pour le premier "Borel V", les pores de l'aubier de
l'ébène se sont remplis de saletés. Et comme pour
le premier, impossible de tout sortir au décireur pourtant si
efficace d'habitude.
Le soir j'ai commencé à passer les
couches de finition à la pulpe du doigt
- 2 couches de vernis tampon maison
- 3 couches d'huile de Tung diluée à 50% avec de la
térébenthine (et 1.5% de siccatif)
- 2 couches d'huile de Tung pure (avec 1.5% de siccatif)
26-JUN-2016
Le matin dernière couche d'huile de Tung.
L'après-midi je me suis retrouvé face
au problème de devoir mettre une arète tranchante sur 9
couteaux... Ben oui les 9 derniers produits pour la fête
artisanale du weekend prochain. Et pas de support-guide comme la copie
du Wicked Edge de mon collègue de travail. Du coup j'ai
bricolé un support qui copie un truc vue dans une video de Ray
Ennis.

Ma plus vieille bande P100 coupée en deux et qui
s'éloigne du tranchant (par sécurité).
La table est à hauteur d'axe et reculée de telle
façon à avoir un demi-angle au sommet de 15°,
avec appui du support sur un bout de cornière qui me sert
parfois de guide pour les émoutures.
Vitesse de rotation 1200 tr/min.
Cela marche assez
bien sauf aux extrémités: ricasso et pointe. J'ai
réussi à flinguer deux pointes et à entamer deux
plaquettes. Il faudra que je peaufine à la pierre mais le gros
du métal a été enlevé. J'ai retouché
les deux plaquettes de P320 à P2500, nettoyé au
décireur et remis de l'huile de Tung.
27-JUN-2016
J'ai passé deux couches de cire de carnauba
sur tous les bois et le Pertinax. ensuite j'ai commencé les
photos pour la galerie et les mesures pour les tableaux. Les 3
"Brochant" pour ce soir et ça suffira.
J'ai bien réfléchi à la
finition de mes couteaux. C'est cela qu'ils leur manque par rapport
à ceux que j'ai pu voir dans les salons. Pourtant aucun
coutelier ne passe 3 heures de polissage à la main comme moi et
il obtient cependant un meilleur résultat. C'est une machine qui
l'aide. Je songe donc à investir dans un polissoir avec un peu
de matos.
28-JUN-2016
J'ai nettoyé les 6 dernières lames et
je les ai photographiées. J'ai fait le montage de la photo et le
remplissage du tableau pour 3 d'entre eux dans la page galerie.
Je suis en prospection pour un touret à polir
basé sur un touret à meuler de 520 W (19.5 kg!) capable
de faire tourner deux disques de 200 mm sur des queues de cochon pour
un changement rapide. La prospection s'oriente fortement vers la
perfide Albion. Si tout est comme je l'entends, on passera commande
demain.
J'ai bien réfléchi. Pour faire
progresser mon art, il faut que j'améliore la finition. Cela
veut d'abord dire que je dois être plus patient. Il faut toujours
que j'élimine l'ensemble des défauts apparus à une
étape avant de passer à la suivante en me disant que je
corrigerai le défaut plus tard. Ce concept me semble très
important. La clé est le temps donc la patience et le
remplacement de certaines opérations manuelles chronophages par
des opérations plus mécanisées...
29-JUN-2016
J'ai fait les montages photos des 3 dernières
lames et j'ai mis la galerie à jour. On met en ligne. En testant
la dureté des deux lames forgées en 100Cr6 j'ai
trouvé des duretés bien inférieures à ce
que j'ai eu les autres fois avec du 100Cr6: 58 HRc pour l'un et 60..61
pour l'autre. Je mesure comme toujouirs par comparaison en essayant de
rayer l'objet à mesurer avec des couteaux de duerté
connue. je ne vois que deux explication
- la bague n'était pas en 100Cr6 mais dans un acier moins "noble"
- mon troisième revenu des dos de lame à la flamme a eu
plus d'impact que prévu: je penche pour cette hypothèse
car j'ai obtenu des duretés sensiblement différentes sur
les deux lames alors qu'elles ont subi des traitements identiques (en
même temps dans les fours et congélateur) hormis le revenu
à la flamme
J'ai aussi commandé mon polissoir aujourd'hui.
01-JUL-2016
Le polissoir est arrivé aujourd'hui. Ce truc
pèse un âne mort. Je m'en occupe la semaine prochaine, il
faut encore remettre une prise française dessus (je le savais;
pas de lézard).
03-JUL-2016
Je rentre de deux jours passés sous un stand
à la fraiche avec une météo de merde, si si
j'insiste, de merde. C'est ma tournée. Quel bilan en tirer?
- je n'avais aucun prix affiché et pas franchement l'intention
d'en vendre. Néanmoins sur demande, j'ai dit que les prix des 46
couteaux sur la table allaient de 50 à 120 EUR. Ce genre de prix
plutôt très faible en coutellerie custom et malgré
le nombres d'heures passées sur chaque lame effrait beaucoup de
monde. Faut pas que je démissionne demain
- le public montre un intérèt certain pour ces objets et
les explications concernant leur réalisation
- aucun de mes couteaux ne s'est distingué parmi ceux que les
gens prenaient en main: les goûts et les couleurs sont propres
à chacun
- un fou m'a acheté un couteau: le "Frichet" est parti. Ce soir
j'ai eu un éclair de souvenir, vite je vérifie, oui ce
couteau a une fissure au tranchant! J'ai retrouvé le client sur
Facebook pour lui dire que je lui rends ses 70 EUR et que s'il veut le
garder malgré tout, j'aimerai lui rendre 35 EUR. Pour moi une
fissure au tranchant est un défaut majeur
- il semble que votre serviteur ait un certain talent naturel de
pédaguogue pour expliquer la métallurgie des couteaux au
public
- j'ai paquet de lame avec des points de rouille à
éliminer: la pluie répétée et malgré
l'essuyage, le XC10 des lames en sandwich et l'XC75 du "Patron" sont
piqués (mais c'est très superficiel, rien de grave mais
du boulot)

Remp'Arts 2016 au château des ducs de Lorraine de
Sierck-les-Bains, votre serviteur photographié par son meilleur
ami, en train
de faire l'article à un jeune couple devant sa petite table de
couteaux "à la con". Je ne sais plus ce que j'expliquais avec
mes petits poings
musclés... A côté la table avec les
créations forgées de MJM.
04-JUL-2016
Je suis passé au supermarché du coin
chercher une prise française et je l'ai monté sur le
touret à meuler. Puis j'ai déposer les carters et les
deux meules (grain 36 et 60): le touret a perdu beaucoup de poids! Puis
j'ai monté les queues de cochon et j'ai fait des essais avec les
disques en sisal, coton et flanelle.
Il y a pas mal de balourd et donc de vibrations avec
les disques plus rigides. Les souples sont une merveille de
stabilité. Il faudra se méfier à mort de cette
machine. 2950 tr/min et des disques de 200 mm ça envoit
l'pâté! un coup à se faire arracher la lame des
mains. Il faudra que je trouve une solution de montage rigide sur un
emplacement dédié avec des carters contre les projections.
Avec mon disque enduit de pâte 6.5 microns
j'ai essayé de sortir les points de rouilles chopé sous
la pluie de ce weekend sur le "Patron". Ça marche super bien.
Ça promet de beaux polis miroir et beaucoup de
flexibilité dans les changements de disques. Le kit est
livré avec 3 disques (sisal, coton et flanelle) ainsi que 5
pains de 500 g dont on ne connait que les couleurs et la fonction (et
des lunettes, des gants et un masque de qualité très
douteuse)
- noir, sisal, ébauche de l'acier
- vert (oxyde de chrome), coton, demi-finition de l'acier
- blanc, flanelle, finition de l'acier
- marron, ébauche des métaux tendres
- bleu, finition des métaux tendres
- un petit sachet de poudre dite "vienna lime" et une microfibre: c'est
pour l'essuyage final

520 W, 2950 tr/min, 3 disques dans le kit, 2 en réserves, 2 que
j'avais déjà, 5 pains de pâte à polir
J'ai fait un rapide carter de carton, pris deux serre-joint pour la
fixation -ils ne résistaient pas aux vibrations-
et désoxydé le "Patron" (mais on voit encore des
piqûres). On verra au sisal...
05-JUL-2016: une anecdote amusante...
Je pensais construire un pied support
indépendant pour le polissoir mais cela va encore prendre de la
place au sol et l'usage en finition seulement n'en fait pas une machine
assez permanente pour mon garage aux mètres carrés
comptés. Je songe donc plutôt à le visser sur une
planche support qui sera pourvue d'une sorte de quille au dessous, qui
pourra être prise dans un étau: celui de l'établi
ou encore dans le Workmate. Le reste du temps, hop sur
l'étagère.
A ce propos, je songe souvent à me procurer
un second Workmate de chez Black & Decker. Il est pratique ce
truc, léger, facilement logeable, très mobile,
très stable et il fait le boulot malgré une
qualité perçue un peu "cheap". Souvent sur les pages du
BonCoin, j'en cherche un, mais un vintage: en bon état, pas fait
en Chine, peint en bleu, avec la pièce centrale et des
écrous en alu coulé, un plateau en bois plus épais
et plus noble.
J'en ai trouvé un à 35 km de chez moi,
en excellent état et pour un prix acceptable. Je chamboule un
peu mon programme de la soirée et j'enquille mes 35 bornes.
J'arrive, "il a vécu" me dit le vendeur, "mais ce n'est pas
celui en photo qui était bleu?" mais la même merde que moi
et surtout couvert de n couches de peintures de merde, avec le plateau
bouffé aux mites... Tu le crois ça? J'ai un doute.
Aurais-je écrit au mauvais vendeur? Lui aussi est
étonné. Est ce que j'en fait collection? On s'excuse
chacun d'avoir dérangé l'autre.
Je repars plein de doute. 5 minutes plus tard, un
e-mail sur le smart phone: "j'ai vérifié, l'annonce est
en ligne depuis plusieurs semaines, j'ai dû mettre une photo d'un
objet similaire que je croyais proche, bla bla pardon, bla bla
excusez-moi bla bla, vous dédommager bla bla". Il savait bien ce
qu'il faisait. Mais enfin c'est bien un monde ça! Il ne met pas
en ligne la photo de l'objet qu'il vend. Je me base sur quoi moi alors?
L'objet n'est pas le même et en plus celui en photo est en
très bon état quand le vrai est une merde infâme.
Il avait l'air bien gentil et honnête le jeune homme mais
là la limite entre naïveté feinte et escroquerie a
été franchie. Putain 70 bornes et 1h30 de perdues, un
repas du soir et des tâches ménagères finies
à 22h, pas de temps pour moi ce soir, pimpin va!
06-JUL-2016:
le cul bordé de nouilles
Aujourd'hui j'ai trouvé par hasard dans la
benne à bois de l'usine un morceau de plateau d'établi
pas très large, en tout cas ça y ressemble. Il a bien
vécu, avec pleins de découpes à l'arrière,
sans doute pour contourner des tuyaux verticaux au mur. Au retour dans
la bagnole, je me suis soudain dit qu'il pourrait remplacer
avantageusement le plateau actuel de mon dernier établi en bois
de charpente construit à Noel dernier. En effet, le bois devait
être très frais car les deux madriers de 225 mm de large
qui constituent le plateau sont devenus convexes en 6 mois
malgré les nombreuses vis qui le plaquent contre le
piétement.
Prise de mesures: le bol incroyable! Le plus grand
rectangle que je peux découper dans le plateau
récupéré
- a pile poil la largeur de l'établi en question,
- a pile poil la profondeur de l'établi mobile voisin et
- sera exactement à la même hauteur que que le plateau de
l'établi mobile voisin
C'est sans doute un signe du destin, soit pour se faire pardonner le
coup du Workmate vintage d'hier, soit pour m'annoncer un
été plein de bonnes surprises. On va dire que je positive
et que j'y crois.
Avec la pression de finir les couteaux pour la
fête artisanale de dimanche qui est retombée, je vais
essayer de reprendre plus de plaisir à bien bricoler. Du coup,
j'ai un peu rangé le garage pour que ce soit plus rationnel avec
davantage d'étagères disponibles. J'ai construit le
support du polissoir et également commencé
une nouvelle table verticale pour le backstand. Je ne sais plus si je
vous en avais parlé mais le projet c'est revêtir la table
(un second exemplaire en fait) d'une feuille de verre afin d'avoir une
surface parfaitement plane pour faire de belles émoutures plates.
Sinon dans les cartons je souhaiterai
- customiser mon Opinel N°8 carbone reçu pour la fête
des pères
- faire un petit fixe portant le nom de mon village agricole actuel:
une lame forgée dans un truc qui rappelle le côté
agricole, sans doute de la dent de râteleuse de MJM avec un
manche en cerisier, parce que le symbole et la fête du village
c'est la cerise
- faire un fixe portant le nom de mon village d'enfance. Pas encore
d'idée particulière, y a du raisin sur la rive d'en face
et le symbole c'est un âne. Va faire un couteau avec ça
(manche en pied de vigne?)
07-JUL-2016
J'ai percé et taraudé la seconde table
verticale pour le back
08-JUL-2016
J'ai sablé au boulot la face qui sera
encollée sur la seconde table verticale. Demain j'espère
trouvé du verre sur mesure chez Casto.
Le soir j'ai monté et scié le nouveau
plateau de récup' sur mon dernier établi. Ce faisant un
voisin est venu me voir avec la demande (si je veux bien) de lui faire
6 couteaux de table, uniques, tous identiques, de forme assez simple
avec des plaquettes en fibre de carbone. Il est prêt à
payer (non?) et même à attendre. Il faut que j'y
réfléchisse.
09-JUL-2016:
juste comme ça, par plaisir, pour s'occuper
Le matin j'ai calé mon billot dans le corps
du vieil aspirateur qui a rendu l'âme récemment. Enfin un
"seau" dont le dimaètre est supérieur à 30 cm.
J'ai mis la table de l'enclume horizontale et j'ai mis du sable entre
billot et seau, espérant que ça se tasse avec les coups
de marteau.

Mon vieil aspirateur à poussière, foutu, dont le corps de
plus de 30 cm de diamètre peut contenir le billot.
La table de l'enclume, fraichement "blanchie" a été
calé horizontalement en X et Y avec du sable et des cales dans
le seau.
Dessus les deux ébauches de "Hunting"
Ensuite j'ai "blanchi" la table de l'enclume et la
bigorne à la meuleuse d'angle équipé d'un disque
abrasif (P60) retrouvé par hasard avec la meuleuse.
Allumage de la forge après découpe
à la grosse pince coupante d'un morceau d'inox Jacob Holzer
VEGA2 de la même longueur que le patron du "Hunting" (prononcez
"un teint" en aspirant le h; c'est le nom de mon village actuel), soit
165 X 15 X 4 [mm]. Avec ma panne la moins abîmée
c-à-d celle de mon marteau de mécanicien Facom de 1 kg
j'ai élargi le lopin en essayant de descendre à 3 mm
d'épaissseur, puis courbure de la lame, forge/contre-forge d'une
pointe, amincissement du manche et sortie du tranchant. Pas trop de
perte au feu malgré une température de forge assez
élevée. Dernières chauffes faibles et planage au
petit marteau Peugeot de 250 g. Repos dans le seau de cendres.
Avec le morceau de dent de râteleuse qu'il me
restait pour montrer l'origine du couteau forgé en stage chez
MJM, j'ai commencé à forger un second "Hunting": planage
des deux nervures latérales, contre-forgeage pour diminuer la
hauteur de lame et l'allonger et forge d'un début de pointe.
12h10 C'était l'heure de manger.
L'après-midi j'ai pu obtenir chez Casto 3
plaques de verre normal (c-à-d non trempé) de 3 mm
d'épaisseur aux mesures de ma table verticale (51X160 [mm]). le
type a été sympa il m'a compté cela en "chute".
Coût total 3 EUR. Tant que j'y étais j'ai pris deux
disques à lamelles pour ma meuleuse d'angle et un tasseau en
chêne raboté de 27 x 27 [mm] pour faire des cales à
poncer. Et de la colle à verre évidemment.
10-JUL-2016
L'après-midi j'ai façonné au
back le contour du premier "Hunting" en inox Jacob Holtzer VEGA2. Pas
facile, à certains endroits je n'avais aucune matière a
enlever
- à ce propos, hier j'ai débité les 165 mm dans la
barre avec mon coupe-boulon
- aujourd'hui, en tentant de dégrossir avec le coupe-boulon le
brut de forge afin d'avoir un gros morceau à casser pour
observer le grain, j'ai vu une étincelle et le morceau m'a
presque "exploser" en plein figure et je n'avais pas mes lunettes...
Bref la forge et les refroidissements ont déjà bien durci
le métal
- une fois détouré, je m'aperçois que le couteau
ne s'amincit pas beaucoup vers la pointe (tant mieux) ni vers
l'arrière (et zut): bla bla
forge
it thick and gridn it thin! 2.08 mm à l'avant, 3.11 au
ricasso et 2.41 au cul. Poids 58.3 g.
- J'ai mis le "Hunting" détouré dans une vieille
papilotte et au four froid réglé à 850°C (la
plupart des sources donnent pour la plupart des inox martensitiques un
recuit d'adoucissment entre 750 et 850°C: comme la chaleur est un
catalyseur de réaction chimique et qu'elle augmente l'agitation
moléculaire, je me suis décidé pour le haut de la
plage)
- faudrait descendre ensuite à 600°C en gros à
30°C/h mais j'ai arrêté après 45 min à
850°C et des descentes à coup de 50°C toutes les 30 min
jusqu'à 600°C, puis extinction du four.
J'ai aussi apporté au back quelques
corrections à ma table verticale en alu avant de la
dégraisser et d'y coller une première plaque de verre
avec une colle SADER spéciale miroir sur tous supports (on y
précise "métaux")

Table vertiacle en alu de 10 mm avec en bas un bout de cornière
vissé à l'arrière qui dépasse de 2 mm
pour retrenir le verre de 3 mm. Pourvu que ça marche.
La semaine dernière à la fête
artisanale le vieux capiatine des pompiers volontaires de mon patelin
d'enfance est venu sur mon stand. Lui aussi a commis quelques lames par
le passé. Il m'a dit qu'il lui restait des rivets en cuivre de 3
mm qu'il voulait me donner. Je les ai récupérés
aujourd'hui chez mes parents. Il y en a une trentaine d'environ 29 mm
de long pour 2.91 mm de diamètre avec une tête
sphérique. La petite boîte contient aussi un petit outil
fait maison dans une vis, avec un trou central et longitudinal de 3 mm
et un chanfrein en bout: c'est sans doute pour y marteler un cône.
11-JUL-2016
J'ai pris le "Hunting" avec au boulot pour pouvoir
le
sabler. En fin de sablage 57.6 g (0.7 g de calamine donc).
J'ai percé les 3 trous pour la quincaillerie
et plein d'autres pour l'allègement. Avec la Dremel et les
limes, j'en ai fait deux grosses fenêtres dans le manche. Poids:
44.3 g. Le centre de gravité est à 74 mm de la pointe.
Prochaines étapes: amincissement de la semelle et taillage
de l'émouture plate. Le recuit d'adoucissement semble avoir
fonctionné malgré un ressenti différent: l'acier
semble encore très dur au toucher mais il fut assez facile
à percer avec des fôrets affûtés (longs
copeaux!) et très facile à limer (et pourtant j'ai pris
la dernière lime Talabot trouvée en brocante: de la bonne
came ce truc, presque trop dommage de la forger tant qu'elle va encore
aussi bien)
J'ai encore réfléchi aux 6 couteaux de
cuisine du voisin. Une forme simple façon "Lancelot" lui
conviendrait mais je crois qu'un "Coacoachou 3.1" serait plus
approprié. Pas trouvé de fibre de carbone chez Brisa mais
du G10 texturé façon carbone. Ce truc est très
cher, carrément 4 fois le prix de l'acier par couteau si je
prends du 14C28N haut de gamme chez Eurotechni. A ce propos 1 ou 1.5 mm
seraient sans doute une épaisseur normale mais je songe à
du 2 mm. Avec une émouture "chisel" creuse (ciseau à
bois) je pourrais gagner du temps en émouture... Faut que
ça mûrisse...
12-JUL-2016
J'ai trouvé un site qui vend des plaques
d'époxy/fibres de carbone unidirectionnelles en qualité
aéronautique. En fait, ce sont des chutes de cette industrie.
C'est cher dans l'absolu mais c'est donné par rapport au reste
du Web. Il n'empêche que j'imagine mal le produit fini (voit-on
les fibres? Ça prend quel poli à la fin?) et cela serait
le composant le plus cher de tout le couteau. Ce même site vend
aussi des tiges de 2 mm de titane 6Al4V. Ça aussi ça
l'fait: acier dopé à l'azote, fibre de carbone, titane je
vois d'ici la fiche technique flatteuse.
Si je fais un premier modèle de "Coacoachou
3.1" pour le montrer au client avec un tarif de l'ordre de 90 EUR par
couteau, cela fait la demi-douzaine à 540 EUR. Oui, gloups
il va réfléchir, 14C28N ou pas, fibre de carbone ou pas,
titane ou pas. Si ça part en sucette ou en eau de boudin, je me
retrouve avec 1.25 m de 12C28N en 2 mm, une plaque A4 de fibre de
carbone et 1 m de tige titane sur les bras. 130 EUR
dépensés et rien en retour. Faire confiance aux gens, qui
sont bien souvent des girouettes...
13-JUL-2016
J'ai fait des recherches sur le travail de la fibre
de carbone
- poussière très persistante sur la peau et hautement
toxique pour les voies respiratoires
- bouffe les fôrets et les scies en moins de deux
- éclate systématiquement en sortie de perçage
mêrme avec une pièce martyr ou du ruban adhésif
Rien qu'à la lecture j'ai plus envie. On va
donc gentiment archiver ce projet couteaux de cuisine et attendre un
peu. Je crois que je vais aussi mettre un prix sur la plupart des
couteaux de la galerie pour tenter de les vendre à qui voudra.
Mais bon, avec le nombre de mal embouché, de pisse-froid et de
tristes sires, je me demande si je ne vais pas au devant des ennuis moi.
14-JUL-2016
J'ai un peu forgé en rentrant du boulot. Le
second "Hunting" en dent de râteleuse. Je ne suis pas très
satisfait. Il y avait assez de métal et pourtant j'ai
réussi avec du mal à obtenir une forme dans laquelle
rentre le profil. J'ai élargi le métal trop tôt,
j'aurai dû l'allonger davantage avant de l'élargir. La
pointe est également fissurée, je m'y prends encore mal.
La plupart de la "littérature" conseille toujours de
couper une pointe en bout de barreau (à 45° environ) et moi
je m'obstine à vouloir former une pointe dans une
extrémité coupée à 90°. Lorsque les
deux coins déformés se rejoignent, ils ne se soudent pas
-évidemment- et je crée ainsi une fissure. Pourquoi
fais-je ainsi? D'abord pour ne pas gâcher le métal et
ensuite parce que c'est possible de sortir une pointe de cette
façon, je l'ai vu faire dans plusieurs videos sur YouTube. Mais
ça va venir. Le lopin a fini dans le seau de cendres
après une dernière chauffe.

J'espère que cela illustre mon propos de pointe mal
forgée à partir d'une coupe à 90° du barreau
de départ.
15-JUL-2016
J'ai sorti le "Hunting" du seau de cendres pour le
ramener au boulot et pouvoir le sabler. J'ai profité de la
cisaille de l'atelier pour garder un morceau à tremper
séparément pour voir le grain. Coupe super facile donc
- le bête recuit en sortie de forge avec seau de cendres est
largement suffisant (j'aurai dû normaliser avant! Idiot que je
suis!)
- tout cela me laisse à penser que le taux de carbone est plus
beau que je pensais au départ il y a quelques mois: plutôt
un genre d'XC45 que du XC55
- je tenterai donc plutôt une trempe sélective à
l'eau sur ce couteau
Côté épaisseurs on est à 1.62 mm à la
pointe (trop fin déjà), 3.20 au milieu (pas mal) et 2.00
au cul (ça ira aussi). La surface a beaucoup de cratères.
A l'atelier, la benne à métaux
contenait une vieille scie à ruban coupée en morceaux et
un petit bout de plat dont je compte faire un petit outil pour
l'enclume. Je suis allé voir les inscriptions sur une nouvelle
lame de scie de leur stock: "Carl Röntgen Remscheid" avec
l'emblême de la marque allemande "Garant" et l'inscription
"173650 6/10". Les recherches furent un peu plus difficiles que
d'habitude mais on y est arrivé
- 27 mm de large, 0.9 mm d'épaisseur
- c'est une lame bi-métal avec des dents rapportées en
acier rapide au cobalt de désignation US M42: c'est
blindé en carbures beaucoup trop gros pour faire un bon couteau
- le métal porteur est dit (en Allemand) acier à ressort
riche en chrome, particulièrement résistant aux flexions
alternées (sans doute pas mal de silicium donc)
- en gros je peux récupérer environ 25 mm de largeur de
métal pour 0.9 mm d'épaisseur. Que faire avec ça?
D'abord voir si ça prend bien la trempe et éventuellement
des couteaux d'office ou l'âme centrale d'un laminé type
San Mai (sans doute pas assez dur pour des perfos maximales et donc
quitte à souder à la forge, autant prendre un bon gros
hypereutectoïde)
Sinon ça m'a pris comme ça, j'ai
raccourci mon billot en hêtre de 14 cm (merci au final la
tronçonneuse du voisin sinon j'y serai encore). La hauteur de la
table de l'enclume est à présent au niveau des
premières phalanges de mon poing fermés bras pendant le
long du corps. L'idée c'est d'augmenter la course du marteau
afin qu'il prenne de la vitesse. Le surplus d'énergie
cinétique (1/2 m v
2) devrait augmenter
l'efficacité de chacun de mes coups. Je crois qu'il faut que je
me concentre mieux sur les fondamentaux de la forge:
- travail du poignet, du coude et de l'épaule
- serrage du manche et position de la main dessus
- corps proche de l'enclume
La technique, la technique, la technique. Et en prime un petit billot
de 30 cm de diamètre et 14 cm de haut en plus dans le garage.
Le point négatif c'est qu'étant belou
comme une taupe, mes yeux sont plus loin de la pièce, ce qui
doit nuire à la précision de mon travail qu'était
déjà pas au top.
16-JUL-2016
J'ai commencé la bricole de bon matin, de 9 h
à midi. J'ai façonné au back le contour du second
"Hunting". Ensuite j'ai aplani les deux exemplaires au back. Pour
finir,
j'ai taillé les émoutures. Pas évident avec des
pièces forgées qui s'affinent vers devant et
derrière. Je ne suis pas super heureux du résultat. Ce
fut l'occasion de tester ma seconde table verticale recouverte de verre
- contrairement à mes craintes le "ruban" qui ferme les bandes
n'accroche pas sur l'angle du verre bien que celui-ci soit en avant du
plan formé par les deux roulettes
- les émoutures sont très planes, un vrai bonheur, du
moins pour le moment
- sans doute à cause de la chaleur, le verre s'est
fissuré
au niveau du tranchant: aucun bruit mais surtout, il n'y aucun saut
dans
le verre, les yeux fermés, au doigt on ne devine rien. C'est
donc encore exploitable et sans doute avec les fissures
désormais faites, on est dans un "état stable"

C'est moche mais encore parfaitement plan.
Le matos étant sorti, j'ai taillé des
carrés dans la tête d'une vis CHC et dans un écrou.
Ils prennent place dans le petit bout de plat trouvé dans la
benne du boulot hier. La forme carrée me permet de caler
l'ensemble dans le trou de mon enclume. Ce petit dispositif devrait
m'aider à courber des lames à la forge. J'ai aussi
coupé à la meuleuse d'angle un petit bout de brique
réfractaire (le modèle orange, pas cher; pas celle de mon
four de trempe) qui fera un petit support dans ma forge: la laine s'est
tassée "au sol" et à chaque utilisation de la pince,
j'enlève un peu plus de laine isolante.
Après le déjeuner, je suis sorti pour
acheter une lampe d'architecte pour le back, histoire de mieux voir ce
que j'usine. Sur le retour je me suis arrêté dans la
casse-auto la moins aux normes que je connaissais dans l'espoir d'y
dégoter un bout de ressort à lame ou
hélicoïdal, un gros roulement... Le temps passe et la
survie économique dépend de l'adaptation. La vieille
casse de mon souvenir avec un tas de ferraille dans un coin
possède désormais, un parking pour les employés,
un comptoir, etc. Cela reste une casse mais si je veux une
pièce, ben faut la prendre sur une bagnole. Autant dire que j'ai
plus de chance de trouver un truc à forger dans la benne
à métaux d'une déchetterie ou d'un garage.
Au retour (et après un petit dépannage
chez mes parents) j'ai forgé par plaisir et pour essayer la
nouvelle hauteur d'enclume. Effectivement la course
supplémentaire rend le travail beaucoup plus efficace. J'ai
même réussi pour la première fois à faire
rougir parfois le métal à l'endroit de l'impact: il
s'agit de la friction provoquée par les coups. Par contre, j'y
vois mal (mes yeux de quadra étant plus loin de la table) et
j'ai souvent frappé la table. Sacré choc dans la main!
Je voulais essayer d'élargir au maximum un
morceau de barre de VEGA2 de section 12 X 4 [mm], la section la plus
petite que j'imagine difficile à exploiter. J'ai choisi un
profil dans le bouquin de Murray Carter: un couteau japonais
avec une soie courte (p.166: un funayuki de 3.8 sun / 117 mm). Comme
toujours, un nombre incroyable de chauffes
et l'impossibilité d'obtenir le profil voulu. Il est un peu plus
court et la soie est centrée et non pas au niveau du dos de
lame. A l'heure où j'écris le lopin est dans le seau de
cendres.
J'ai pu tester le petit morceau de brique
réfractaire utilisé comme support dans la forge: il est
trop épais et ainsi plus gênant qu'autre chose. Par
contre, je crois qu'il permet de réchauffer plus vite la lame et
à basse puissance (c-à-d 0.01 bar de pression de gaz:
cherchez pas, un poil de moins et la forge s'éteint) la lame
chauffe avec un orange bien homogène. Plus tard, j'ai
recoupé le morceau de brique en deux: 1/3 et 2/3. On verra ce
que ça donne la prochaine fois.
J'ai aussi pu tester le petit bout de plat avec le
boulon "carré" sur mon enclume. Ça marche super bien! Sa
largeur est pile celle de la table. Outre la possibilité de s'en
servir pour courber des lopins, me voilà aussi pourvu d'angles
droits bien propres pour entamer des
décrochements/réductions de sections. C'est trop dommage
qu'il ne s'agisse que d'acier doux.

Sous divers angles. Je vais le baptiser "biniou escalier".
Avec la forge, j'ai aussi fait un essai de trempe
d'un morceau de scie à ruban Carl Röntgen. Environ
850°C à l'oeil, seau d'eau froide et rupture: le grain est
pas mal fin (mais ça on peut de toute façon
l'améliorer) et le métal vraiment dur même si le
niveau est difficile à estimer, tous mes outils de tests (limes
et autres lames à la dureté connue) grattant d'abord la
surface noircie avant de bien patiner.
J'ai fini par une séance de perçage et
de lime/Dremel afin de percer et d'évider le manche du second
"Hunting". Là encore l'acier de la dent de râteleuse me
rappelle vraiment les simples aciers doux de construction. C'est
tellement mou, difficile de croire que cela va durcir assez pour faire
un couteau...
17-JUL-2016
Dès mon retour de sortie VTC matinale, j'ai
lancé le four pour faire un recuit d'adoucissement du lopin de
VEGA2 forgé hier après-midi. J'ai repris le protocole du
premier morceau puisque cela avait marché, en mettant plus de
paliers car j'étais chez moi.
- papillotte inox
- 45 min @ 850°C dans le four froid puis
- 15 min par palier de 25°C jusqu'à 600°C (15 min @
825°C,
15 min @ 800°C.. 15 min @ 600°C)
- extinction avec refroidissement dans le four.
18-JUL-2016
J'ai pris le brut de forge du funayuki avec moi au
boulot pour le sabler. Il manque de la matière par endroit pour
avoir la forme complète. Que faire? Faire une autre forme?
Simplement faire le funayuki avec le morceau manquant? Improviser la
forme pour le finir au mieux? On verra bien le moment venu devant le
back.
19-JUL-2016
J'ai à nouveau cédé à la
tentation: j'ai encore tenté de commander sur le Net un
Fallkniven U2. Toujours en France, bien que le Net US offre la
même chose pour environ 5% de moins. Mais c'est loin, les risques
avec la douane, etc. C'est la seconde et dernière chance que je
laisse à une boutique française. Si ça foire cette
fois c'est promis, soit je ne l'achète pas ou alors partout
ailleurs dans le monde mais plus en France.
21-JUL-2016
Aujourd'hui j'ai trouvé dans la benne de la
maintenance au boulot (il faut que je vous précise que je
travaille à deux endroits, chacun ayant sa propre benne à
métaux) deux petites tôles inox de 1.5 mm
d'épaisseur environ. Le test de l'aimant révèle un
amagnétisme qui trahit un inox austénitique, donc non
trempable et le plus apte à la soudure parmi les 3 types
existants (ferritique et martensitique). J'ai enfin de quoi essayer de
faire un sandwich inox/carbone à la Murray Carter (rappel: lui
il l'achète tout prêt chez Yasuki Specialty Steel).
Idéalement il faut y mettre au centre un
métal de la même épaisseur environ. Et pour
profiter au maximum des propriétés d'un sandwich
c-à-d le bon maintien latéral malgré des charges
parasites et un tranchant rapporté très dur, il me
faudrait un acier de type 100Cr6, 115CrV3, 125Cr2, 140Cr3. Evidemment
je n'ai rien de cela en magasin.
Je vais donc essayer de réaliser 2
trousses/sandwiches soudés étanches tout autour comme me
l'avait conseillé Grégory Picard (un
coutelier->Google, Facebook).
- un coeur en dos de lame de scie du boulot de 0.9 mm (pour voir
comment ça prend) et
- un autre dans un plat que je dois forger et planer au back: soit un
bout de 100Cr6 qu'il me reste ou un bout de la lime ayant servi au
dernier Franquelin (20 X 5 [mm]). On verra.
Ensuite on tentera de souder le tout à la
forge...
22-JUL-2016
J'ai reçu le fallkniven U2 au courrier. Il va
remplacer mon "Borel II" pliant en EDC pour quelque temps. Avec 15 mm
de moins que ce dernier, il fait pourtant le même poids de 41 g.
La lame de 2.5 mm sans doute. Le tranchant en sortie de boîte est
excellent, ça rase très bien mais en toute modestie, ce
n'est pas mieux que mon pliant maison. Je pense qu'on peut encore faire
un peu mieux. Le pivot a un tout petit peu de jeu. La couche centrale
de SGPS (
Super Gold Powder Steel: métal fritté de
chez Kobe Steel avec C1.4-Si0.5-Mn0.4-Cr15-Mo2.8-V2-P0.03-S0.03, bref
qu'on le
veuille ou non, un acier lédéburitique avec de gros
carbures dont seule la techologie des poudres a pu en limiter la taille
pour obtenir des grains assez fins au tranchant; un bête carbone
de base pas ou peu allié avec le bon traitement thermique fait
mieux en taille de grain, sachez le) fait environ 0.65 mm soit
un peu moins d'un tiers de l'épaisseur totale. La ligne qui
révèle l'ame centrale de part et d'autre de
l'émouture n'est pas symétrique: à 2.98 mm du
tranchant à gauche, à 4.96 mm à droite, mais le
plus choquant à l'oeil et au doigt, c'est la largeur
inégale de l'arète primaire: 0.23 mm à gauche et
1.06 mm à droite. Cela laisse supposé un angle
d'affûtage non symétrique. Les stries au fil semblent
témoigner d'un abrasif de P220 à 320 environ. Me
voilà avec une référence à 62 HRc, entre
l'Enzo Trapper en D2 à 60..61 HRc et un Lauri PT en 80CrV2
à 63.

Pour comparaison, en haut le San RenMu GB-763 (en soit un petit bijou),
le U2 et en bas mon
"Borel II" pliant (165 mm) que j'ai toujours en poche. Oui le U2 est
petit.
J'ai façonné au back le contour du
Funayuki, un peu en free style car la soie n'a pas la taille
nécessaire
pour coller au patron de Murray Carter. Ensuite j'ai un aplani les deux
faces. On verra ce qu'on fait comme émouture, mais pour le
moment je pencherai pour du brut d'un côté et de
l'émouture creuse de l'autre.
J'ai trouvé dans mon fatras le coeur d'une
branche du pommier dont je ne comptai plus rien faire à part du
petit bois et j'en ai fait à la scie circulaire un bloc de 20 X
30 X 100 [mm]. J'ai creusé le centre au fôret long et j'ai
affiné le tout en brûlant le bois avec la soie
chauffée au rouge (lame dans l'étau). Soie que j'ai
ensuite raccourci.
Ensuite j'ai chauffé au rouge à la
flamme un manchon femelle femelle en cuivre de diamètre 18 mm
(longueur 27 mm; origine Casto) avant de le refroidir brusquement dans
de l'eau froide pour le recuire (comme pour une trempe mais avec le
cuivre c'est l'inverse qui se produit). J'ai ensuite pincé le
manchon dans l'étau pour lui donner une forme ovale.
Report de la forme ovale sur le manche et j'ai
dégrossi le tout à la râpe. J'arrête
là. J'espère pouvoir arrondir le bord avant du manchon au
marteau, combler les vides à l'époxy. Il faut encore
percer le trou pour le rivet et ensuite j'attaque la trempe. Pour une
fois je ferai l'émouture après trempe. La lame fait 1.81
mm d'épaisseur au ricasso et 1.08 mm à la pointe.

Le patron d'origine, le manchon en cuivre recuit et ovalisé, le
bout de pommier à l'avant dégrossi
et la lame au contour façonne et aux faces un peu blanchi.
23-JUL-2016
Le matin j'ai percé le manche, puis la soie
du Funayuki. Ensuite j'ai dégrossi le manche au back et j'ai
modifié la forme de la lame. J'ai enlevé l'espèce
de saut/décrochement au dos pour lui donner une ligne plus
harmonieuse. J'ai encore aplani la surface au P100 (hier c'était
seulement P40). Comme rivet je vais utiliser du bois.
Ensuite j'ai bricolé une embase en bois pour
mon vieux touret à meuler de 150 mm que j'ai rapatrié de
chez mes parents. Je me dis qu'il pourra me servir à
dégrossir des trucs à la forge. J'ai fait un test en
affûtant des fôrets abimés. Cela marche pas mal
(surtout grace à l'encoche à 118° dans sa table et la
loupe frontale que j'avais sur la tronche). Putain c'est dur de devoir
accepter que vos yeux ne fassent plus la mise au point à courte
distance...
L'après midi j'ai découpé
à la meuleuse 4 bandes d'inox austénitique de 125 X 25 X
1.5 [mm] et une autre de la même taille dans la lame de scie
à ruban du boulot. J'ai tout ebavuré au touret.
Ensuite j'ai sorti la forge pour tenter de faire un
plat d'environ 125 X 25 dans un roulement à bille que j'avais
laissé de côté. Découpe à chaud au
burin suivi d'un pliage et seau de cendres. On doit être à
2..2,5 mm. Je vais essayer demain de le descendre à 1.5 mm. La
forge sortie j'ai essayé de forger une pointe sur le dernier
morceau de la bague extérieur de mon palier INA, histoire de
s'entrainer à ne plus obtenitr ce que les Américains
appellent des lèvres de poissons à la pointe. J'ai
à peu près réussi, du moins c'est la plus
réussi depuis que je forge.
Pour finir j'ai attaqué les traitements
thermiques des 3 lames en attente
"Hunting" en dent de râteleuse: 41 g
- 3 normalisations à 850, 830 et 810°C resp. pendant 1 min
30 s, 45 s et 45 s avec refroidissement à l'air pulsé de
sortie d'aspirateur
- austénisation 3 min @ 850°C
- trempe sélective à l'eau tiédasse (~23°C)
sur 8 mm (j'ai mis une brique dans le seau d'eau qui me sert à
la forge avec le niveau d'eau 8 mm au dessus) et refroidissement
complet au bout de 10 s. Le tranchant a eu le temps de noircir (=
refroidir) avant que je ne touche l'eau tant il est fin
- 1 h 20 min @ -18°C
- test à la lime demi-douce: c'est pas mal sans que ce soit de
la lime, du roulement ou du T508
- 1 h @ 175°C
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C pour 15h59
"Hunting" en VEGA2 Jacob Holtzer 15 X 4 [mm]: 29 g
- papilotte inox
- austénisation 6 min @ 1050°C
- trempe entre plaques alu dans l'étau
- 55 min @ -18°C
- test à la lime demi-douce: c'est vraiment pas top. Il y a des
inox qui ont besoin de temps pour se stabiliser parfois, genre 1 h maxi
mais là j'ai peur.
- 1 h @ 175°C bridé sur un support alu pour tenter de
redresser un peu la lame
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C pour 15h59
- j'ai fait en parallèle une trempe à l'eau avec une
chute: casse nette, grain OK sans plus et la lime attaque aussi...
Funayuki en VEGA2 Jacob Holtzer 12 X 4 [mm]: 29 g
- papilotte inox
- austénisation 4 min @ 1060°C (l'analyse ayant
montré plus de chrome et plus de "place" dans la composition
pour du carbone que pour le 15 X 4, je suis monté un peu plus
haut)
- trempe entre plaques alu dans l'étau
- 50 min @ -18°C
- test à la lime demi-douce: c'est vraiment pas top non plus
- 1 h @ 175°C bridé sur un support alu pour tenter de
redresser un peu la lame
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C pour 15h59
24-JUL-2016
Reprise des hostilités thermiques. Retour des
trois lames dont les deux en inox bridées sur un support pour 1
heure à 175°C. Refroidissement dans un seau d'eau froide et
retour au congélateur jusqu'au lendemain vers 6h00. Je les
prendrai au boulot pour les sabler.
Autre chose que je vais sabler au boulot, mes 4
plaquettes de 125 X 25 X 1.5 [mm] en inox austénitique, celle de
0.9 mm en acier de lame de scie et celle en 100Cr6 que j'ai mis aux
cotes de 125 X 25 [mm] et longuement aplani à environ 1.40 mm
d'épaisseur au back et à main levée (c'est pas un
plan parfait! Cela ne l'était pas au départ non plus;
faut toujours mieux travailler avant pour économiser du boulot
et du temps plus tard). J'ai dû prendre une bande P36 neuve, la
calamine ayant sérieusement stoppée les
vélléités abrasives de la P40
précédente qui était encore agressive.
25-JUL-2016
J'ai pris les 3 lames au boulot pour les sabler.
J'ai filé les deux sandwiches inox/carbone au collègue
qui officie au MIG. J'espère qu'il pourra me souder tout cela
quelque part cette semaine. Les surfaces en contact ont
été sablées et dégraissées. Un petit
bout de fer à béton sera ajouté pour faciliter le
maniement dans la forge.
Les deux lames en VEGA2 ne sont pas droites. Je ne
sais pas pourquoi mais je n'y avais jamais songé. Je vais tenter
de les redresser à chaud vers 150..200°C. A la trempe c'est
dans cette plage descendante qu'il faut faire les corrections alors que
la martensite se forme. Pourquoi on ne réchauffe plus
après? Sans doute pour éviter un début de revenu?
Bref je vais tenter le coup, en chauffant tout doucement avec un
montage en étau avec 3 points d'appui.
27-JUL-2016
Au boulot, le même collègue que l'autre
fois m'a encore apporté de vieilles limes du grand-père
décédé. Elles sont vraimet usées. Il y a
- la même Talabot plate, 3 faces, que celle trouvée
récemment en brocante, mais plus agressive (batârde?) et
plus bonne à rien: 200 X 19 X 5 [mm],
- une carrée peut-être demi-douce aux stries
bouchées marquée MAGO et RS.D de 300 X 12 [mm] et
- une triangulaire dont des plaques se sont détachées
sous un choc de 190 X 14 [mm]: on dirait que le métal à
coeur fait une jonction nette avec celui en surface
Le soir j'ai redressé les deux "Hunting" et
le Funayuki. D'abord avec 3 piges dans un étau puis au marteau
sur un socle en bois (le morceau de billot coupé l'autre jour)
toujours avec de petites chauffes très locales à la lampe
à souder. Cela a bien marché avec le marteau. la flamme
était au mini avec un dard très précis et des
chauffes de l'ordre de 5 à 10 secondes selon l'épiasseur
(tranchant ou dos). La correction est la plus spectaculaire sur le
Funayuki.
28-JUL-2016
Au boulot j'ai récupéré mes 2
trousses / sandwiches soudées "étanches" d'inox
austénitique et de carbone. Si ça va je ferai les
tentatives de soudure à la forge ce weekend.

Soudure MIG sur le pourtour et un petit bout de fer à
béton pour la manipulation. En haut le
"jambon" du sandwich c'est le 100cr6.
Le soir j'ai
collé à l'époxy la ferule en cuivre du Funayuki
sur le manche en pommier local.
Demain soir c'est les vacances pour moi et dimanche
soir ma fille sera chez moi pour tout le mois d'août. On va
partir au soleil bientôt et y aura forcément moins
d'activité au garage. Je vais essayer de bien avancer ce weekend
encore. Coup de bol pour la farniente au bord de la piscine, j'ai
trouvé un site apparemment italien qui met en ligne un certains
nombres de livres américains de coutellerie. Légal? Ch'ai
pas trop, sans doute que non. Mais ça va me faire de la lecture
ces prochaines semaines. Cool.
29-JUL-2016:
vive les vacances!
Le soir j'ai fait les émoutures du Funayuki:
à main levée une émouture convexe
légère à gauche, avec un support-guide une creuse
à droite (roue de 250 mm). A cause de l'asymétrie, la
lame n'était plus droite en sortie d'émouture
(c'était très léger). J'ai encore redressé
l'ensemble au marteau et au billot avec une toute petite chauffe locale
à la flamme.
Au fait pourquoi convexe et creuse? Pour rien, juste
exploiter au mieux la géométrie approximative due
à mes piètres qualités de forgeron.
J'ai repris à la main la face convexe: P120,
180, 220, 320 et 400. Sur l'autre face, je compte profiter de la partie
encore sablée pour faciliter l'accroche du masque du logo.
Ensuite avec une bande de P60 j'ai un peu
affiné le manche en pommier. Pour faciliter la manipulation,
j'ai fait un montage à blanc de la lame avec juste un rivet en
bois.
30-JUL-2016
En matinée j'ai réussi à
trouver un peu de temps pour apposer les masques des logos sur les 3
lames en souffrance (plusieurs essais nécessaires) et les garver
dans la foulée. Cela m'a pris presque deux heures!
J'ai passé l'après-midi au garage de
14h30 à 19h00.
- façonnage plus ou moins final du manche en pommier du
Funayuki, de la râpe au P320 sur le bois et P1200 sur la ferule
- polissage à la main des 4 faces des deux "Huntings" de P125
à P400
- Le "Hunting" en dent de râteleuse avait
moins d'un millimètre de pointe tordue; petit coup de marteau
sur l'enclume, pointe cassée! Grain visible à l'oeil nu
(faut de bons yeux mais tout de même)
- premier essai réel du touret à polir pour les 3 lames
- disque sisal et pâte noire; le
"rôdage"
est pénible: le disque perd des morceaux et la pâte ne
charge que doucement
- disque coton et pâte verte; la pâte ne
charge que doucement
- disque flanelle et pâte blanche; RAS le
disque n'est pas neuf
- résultat pas mal sans être parfait
(on voit de petites rayures) mais en un temps record
- polissage du dos de lame du Funayuki au back (P100, 240 et 400)
- réalisations d'une nouvelle pointe sur le "Hunting" carbone
(P60)
- découpe à la scie circulaire de plaquettes
grossières en cerisier pour les deux "Huntings"
- tentative de soudure à la forge du premier sandwich avec lame
de scie à ruban
- Grégory Picard m'avait dit que l'inox ne
devenait pas aussi blanc que l'acier mais tout cela ne me semblait
encore pas assez blanc
- le gaz était à 0.5 bar; cela a t-il
suffit?
- J'ai frappé l'ensemble trois fois (=3
chauffes) au marteau de 800 g; je mettrai un coup de disqueuse pour
voir s'il y a eu forge
- j'ai "ouvert" à plat la bague intérieure du gros
roulement/palier INA de MAR-2016 dans la bague extérieure duquel
j'ai déjà fait un "Chukotat" et un "Borel V"; c'est
à peu près la plus grosse pièce qui rentre dans ma
forge
Le soir j'ai collé la lame du Funayuki
- masquage lame et ferule
- époxy dans le manche
- colle à bois D3 sur le rivet en bois
- époxy teintée noire sur la face avant du manche en
guise de cache- misère
31-JUL-2016
Oui j'avoue j'ai glandé mais c'est les
vacances non?!
J'ai tellement glandé que des deux brocantes
visitées en début d'après-midi, la seconde avait
déjà remballé (8-18h; il était 15h15...). Y
avait bien une lime 200 X 20 X 5 à la première mais j'en
ai déjà 3, pas la peine d'accumuler les vieilleries.
A propos de vieilleries, la maison de MJM
était sur ma route, alors j'ai déposé devant sa
porte mon marteau trouvé à la dechetterie dont je voulais
reforger la panne de travers en long. Un message sur son
répondeur pour lui dire que "ben voilà, comme
proposé, s'il allume son marteau pilon dans les semaines
à venir, merci de lui mettre quelques coups sur la panne".
Le matin j'ai découvert que la résine
avait entièrement coulée au fond du manche du Funayuki.
Pour une fois que je ne voulais pas... La faute à la
température? On n'est pourtant pas en pleine canicule,
24..26°C hier dans le coin. J'ai refait un peu d'époxy noire
et nouveau remplissage. il y a encore une fissure à combler au
manche (colle à bois et sciure?) et que je compte faire un
anneau d'époxy noire à la jointure ferule / manche qui
est loin d'être parfaite.
Suite à la casse de la pointe du "Hunting" en
dent de râteleuse je me suis demandé si la trempe avait
bien prise. J'ai donc sorti mes couteaux pour essayer d'entailler les 3
lames en souffrance
- je n'arrive pas à rayer les deux "Hunting" avec quoique ce
soit en ma possession; j'ai du mal à y croire. Il me faudrait
vraiment une machine pour un jour vérifier la validité de
mes mesures par comparaison
- le Funayuki se laisse rayer par l'Izula à 56..57 HRc et aucune
des autres petites quincailles moins dures qu'on m'a offert par le
passé. J'ai l'impression que mes "petites" chauffes locales pour
les redressages ont eu plus d'influence que prévue. Faut bien
payer son apprentissage d'une manière ou l'autre.
Retour de brocante, un coup de disque à
tronçonner (puisque j'ai croisé les voisins à
ladite seconde brocante et que donc ils ne sont pas là) sur le
sandwich inox / carbone d'hier. On ne voit rien à la coupe mais
un petit coup de perchlo et hop. Evidemment faut confirmer, mais cela
semble avoir marché. Youhou!!!

Photo de m**de, la mise au point n'est pas facile.
L'inox fait environ encore 1.2 mm et le coeur 0.6 mm: on dirait que
chaque couche
a perdu 0.3 mm. On est parti de 1.5/0.9/1.5 mm. Sur cet
échantillon, j'ai l'impression
que l'âme centrale est trop fine pour réussir à la
centrer là où il la faut au final.
01-AOU-2016
Ma fille étant avec moi, notre départ
en vacances approchant, d'autres choses à faire, la somme de
boulot coutellier abattu par jour chute de façon dramatique. En
matinéée j'ai dégrossi à la scie à
ruban et poncé à plat les 4 plaquettes en cerisier du
Loiret pour les deux "Huntings". J'ai collé des intercalaires en
fibres noires de 0.8 mm sur une paire, celle du modèle en VEGA2.
Les colles et la sciure étant de sortie, j'ai bouché des
fissures sur le manche en pommier du Funayuki. (le soir je remettrai
une seconde couche, la colle à bois en séchant ayant
tendance à un fort retrait)
L'après-midi j'ai forgé mon sandwich
inox / carbone d'hier. La somme de renseignements acquis de-ci
de-là (notamment des retours d'expérience du Net) et mon
instinct interdisent plus ou moins de contre-forger ce genre de
sandwich. On risque fort de délaminer les aciers ou de
déplacer l'acier central hors du centre...
Bref la philosophie ici, c'est de simplement aplatir
le lopin afin d'avoir un morceau assez grand pour y découper un
profil voulu. Avec 125 X 25 X 3.9 [mm] au départ, pas moyen d'en
faire un gros poignard. Je me suis décidé à
refaire un "Borel V". J'explore le processus entier avec le premier
sandwich pour pouvoir profiter de l'expérience acquise avec le
second.
J'ai taché de suivre les
recommendations de Murray Carter, à savoir 20% d'amincissement
vers la pointe et 50% vers le cul. En plaçant la partie la plus
épaisse au milieu du couteau, il me faut allonger les 75
premiers millimètres à 85 et les 45 derniers à 90.
J'ai trouvé l'inox très mou sous le
marteau. Pas de vraie difficulté rencontrée. Pour forger
un début de pointe, Murray Carter part en général
d'un parallélogramme plutôt que d'un rectangle. Ce n'est
plus de la forge 100% tradi où un gros barreau est
sacrément déformé mais plutôt des lame et
semelle amincies à partir d'un plat déjà tout
prêt.
Le lopin a fini dans le seau de cendres. Je compte
façonné le contour et aplanir les surfaces avant la
trempe. Les émoutures seront faites sur la lame trempée
- les surépaisseurs au tranchant devraient limiter les
déformations
- il y aura peu de métal trempé à usiner puisque
l'âme centrale doit être très fine à
présent et l'inox ne prendra pas la trempe.
- je crois qu'il faudra tremper à l'eau
- l'inox conduisant assez mal la chaleur il faudra
toute la dtrasticité de la trempe à l'eau pour durcir
l'âme centrale
- l'âme centrale contient sans doute "peu" de
carbone: j'estime 0.5 à 0.6% (un hypoeutectoïde) et pas mal
de Si pour l'élasticité avec un poil de chrome pour la
trempabilité (dans ce cas de l'huile pourrait suffire...)
- avec l'eau le risque de délaminage est sans
doute plus élevé
Je vais écrire au fabricant de la lame et lui
demander gentiment la matière du dos des lames. Si pas de
réponse, je ferai peut-être des essais avec des chutes de
lames avant de me décider pour les paramètres de la
trempe. Si je n'écris plus rien, bonnes vacances à vous
amis lecteurs.
02-AOU-2016
Ça dort longtemps le matin les ados alors
j'en ai profité pour façonner au back le contour du
sandwich inox / carbone en forme de "Borel V". J'ai
révélé le chant au perchlo: la soudure semble
avoir prise partout (yes!), sauf au cul où le fer à
béton était soudé, il y a un défaut. J'ai
aussi un peu aplani les faces.

[photo de merde] mise au point difficile avec mon vieux petit appereil:
Dos de lame, dos de manche, cul avec défaut, tranchant et face
inférieure de manche.
2.5 mm au ricasso, 1.94 à la pointe, 1.49 au cul, pas mal pour
une fois. Au tranchant, l'acier
carbone fait environ 0.6 mm et il est assez bien centré. Il
faudtrait qu'il soit plus épais pour être sûr
d'y mettre entièrement le fil plus plus tard (ça zigzague
légèrement).
Pendant que la
jeunesse prenait son petit déj, j'ai percé les plaquettes
des deux "Huntings" (comme toujours avec des trous majorés de
0.1 mm dans le bois seul) et préparé la quincaillerie.
J'ai aussi poncé à la main les excès de colle des
trous bouchés sur le pommier du manche du Funayuki.
J'ai aussi écrit de mon plus poli Allemand
à la société Carl Röngten à Remscheid
pour leur demander le métal utilisé dans leur scie. On
verra.
14-AOU-2016
Me voilà de retour de 10 jours au soleil de
Ténériffe. Soleil, lecture et rien d'autre, même
pas le moindre sport. Alors ces moments là c'est toujours
propice à la réflexion. La reprise des activités
physiques semble indiquer que je suis en pleine forme puisque ce
n'était pas trop dur et j'en avais moins marre que le reste de
l'année. Les batteries sont un peu rechargées, pour
longtemps j'espère.
Dans mes lectures, il y avait les deux recueils des
articles d'Ed Fowler dans Blade Magazine (U.S.A.) connus sous "Knife
Talk" et "Knife Talk II". D'un côté le gaillard s'est
spécialisé dans le 100Cr6 avec trempe sélective,
en lame fixe, soie courte et manche en corne de bélier. Il
dévoile ses protocoles de traitement thermiques, dont certains
me laissent dubitatif (normalisations sévères, trempe
triple avec 24 h entre les trempes, température
d'austénisation très basse...) et un tas d'autres choses
comme la révélation au perchlo comme contrôle
qualité de sa trempe.
J'ai bien envie de consacrer du temps au 100Cr6, moi
aussi cet acier me semble idéal. La lecture m'a aussi
révélé que je ne teste pas assez mes lames pour
pouvoir juger des progrès ou des reculs. Il faudrait que je
consacre du temps à couper des trucs toujours similaires pour
voir la tenue du fil. Evidemment ce n'est pas facile. Aucun de mes
couteaux ne doit avoir exactement le même angle de taillant, ni
la même dureté. Comment vraiment comparer? Impossible mais
cela pourrait me donner un fil directeur.
Dans mes mails pas la moindre réponse de chez
Carl Röntgen. Je ferai donc quelques essais sur des morceaux de
scie avant de tenter ma chance sur mon premier sandwich maison.
Côté bricole, petite reprise
- polissage de la ferule et du pommier du Fuanyuki à la
pâte 40 microns
- enduction de la ferule d'un vernis piqué à ma fille.
Elle prend cela pour ses poupées de collection mais c'est du
vernis à ongle transparent sensé venir par dessus la
couleur. Le truc s'appelle "top coat", de chez O.P.I. made in U.S.A. On
voit des traces, le truc se lisse mal tout seul. J'en ai aussi mis sur
la face avant couverte d'époxy noire. Séchage assez
rapide.
- enduction du pommier avec le mélange huile de Tung /
térébenthine / siccatif, 3 couches: le pommier est super
beau (était-il malade?) mais il boit littéralement l'huile
- enduction du pommier avec le mélange huile de Tung / siccatif,
3 couches
- façonnage et polissage des faces avant des plaquettes en
cerisier pour les deux "Huntings"
- petit coup de perchlo sur le "Hunting" en dent de râteleuse
pour voir la ligne de trempe: il y a en a bien une mais elle a une
drôle de tronche. Du coup j'ai repoli l'ensemble.
- dégraissage, collage, mise sous presse desdites plaquettes
15-AOU-2016
Bon ben avec les batteries, j'ai été
présomptueux. Le jogging du matin a été une
torture...
Le pommier étant sec, j'ai remis 3 couches
d'huile de Tung / siccatif. En début d'après-midi
déjà tout était sec. Du coup j'ai immergé
plusieurs heures le manche dans le mélange huile de Tung /
térébenthine / siccatif. Je vais arrêter là
peu importe ce qui se passe et passer à la prochaine
étape: la cire.
J'ai sorti les "Huntings" des presses et au back,
j'ai ramené les contours des plaquettes au niveau de l'acier,
puis je les ai rabotées pour avoir une épaisseur de
manche de 12 mm. Pour finir j'ai fait des chanfreins à 22.5, 45
et 67.5° aux arètes. Une fissure est apparue dans la
plaquette gauche du "Hunting" en dent de râteleuse. Il y a un
jour entre plaquettes et semelle au niveau du ricasso sur ce même
couteau. Je vais essayer de coller l'ensemble car les plaquettes
deviennent jointives sous la pression d'un petit étau. Etape
suivante: la finition aux abrasifs à la main.
16-AOU-2016
Bon c'était un peu la glande
coutellière aujourd'hui... Mais je voudrais vous y voir vous!
Premier jour ouvré depuis mon retour de vacances, il a fallu
remplir le frigo, tondreuh cetteuh putain deuh pelouseuh deuh merdeuh,
préparer les repas, finir la troisième machine à
laver, faire du pain, des éclairs au chocolat à ma fille,
donc aller chercher du lait entier à la ferme (bonne nouvelle
j'ai trouvé du lait crû dans mon patelin: 14 km de moins
et 60 moins cher), faire les devoirs de vacances...
Bref j'ai juste essayé de recoller les
plaquettes en cerisier du "Hunting" carbone et comme le pommier du
Funayuki était déjà à nouveau
désespérement sec, je l'ai déjà enduit
d'une grosse couche de cire à meuble et le soir venu d'une
couche de cire de carnauba. Le touret à polir est un vrai
plaisir à utiliser: silence, sécurité,
rapidité de changement des disques...
Je suis un peu confus quant à mes couteaux.
Que valent-ils? Faut-il les faire durs, au tranchant endurant et
cassant ou mous, moins endurants et qui plient? Et puis je devrai faire
beaucoup plus de tests: de coupe, de plantage de pointe et de levier,
de pliage jusqu'à la destruction... Combien de temps cela me
prendrait-il en plus? Ouais bof cela me décourage un peu.
Pour changer et pour rester dans l'esprit des livres
"Knifetalk" et des couteaux d'Ed Fowler, des tests de qualité,
j'ai dessiné pour la première fois depuis longtemps un
couteau plus conséquent: un truc outdoor / bushcraft / survie
- une base de Rob Bayley (celui de Bear Grylls dans sa première
émission): lame 100 mm, manche 110 mm environ
- un drop point à la place du clip point
- une lame moins haute, moins épaisse
- une grosse garde qui empêche la main d'aller se couper sur le
tranchant en cas de dérapage (comme chez Ed Fowler)
- une grosse encoche pour l'index façon ESEE 3, devant la garde
comme chez Fowler encore
- une soie courte (encore Fowler), avec un rivet
- du 100Cr6 forgé
- une trempe sélective
- émouture convexe
- manche en bois
17-AOU-2016
J'ai sorti le "Hunting" de la presse (pour l'instant
ça tient) et je me suis dit que j'allais faire des sections de
manche un peu différent selon le modèle. Pour l'inox mon
traditionnel "côtés plats et gros congés de 5 mm
aux angles" et pour le carbone une courbure à grand rayon sur
les côtés et des arrondis aux angles aussi. Du coup j'ai
ressorti le back pour encore dgrossir davantage le modèle
carbone.
J'ai fait quelques essais de trempe avec 3 bandes de
50 mm de long de la scie à ruban
- 1'30" au total @ 800, 815 et 830°C
- trempe à l'eau de pluie vers 23°C (eau de pluie juste
à cause de mon tonneau à proximité et pour la
température c'était l'ambiante)
- casse dans l'étau, test à la lime demi-douce
Ouais ben bof. Ça plie plus que cela ne casse
et le grain n'est pas top. Sans doute que le temps
d'austénisation n'était pas assez long. J'aurai aussi
dû faire des essais de normalisation! Enfin au final:
- seul l'échantillon à 830°C casse assez vite sans
flexion alternative
- seul l'échantillon à 830°C était un peu dur
sous la lime
- l'échantillon à 830°C avait le meilleur grain, mais
pas terrible du tout
J'ai percé le manche du "Borel V" en sandwich
inox / carbone. Le recuit simple après la forge n'a pas suffit
pour l'âme. Les fôrets ont fumé et bleuis. Seul un
fôret neuf bien affûté arrive à en venir
à bout. Les trous ne ressemblent à rien. Tout cela avant
12h30.
C'est seulement vers 20h40 que j'ai repris les
activités coutellières. J'ai commencé par le
façonnage à la main du manche du "Hunting" en carbone...
A peine 10 minutes. Mes voisins ont débarqué pour voir ce
que je faisais, bientôt suivi par d'autres... Bref
productivité très faible mais une agréable
conversation, songe d'une nuit d'été avec un peu
d'activité sur ma terrasse comme il y a quelques années.
C'est pas désagréable. J'ai ainsi au fil de la
conversation appris que le pommier récupéré
à l'entrée du village avec de si jolies veines et qui m'a
servi dans le manche du Funayuki est de la variété
Rambour d'hiver.
18-AOU-2016
L'après-midi j'ai façonné les
deux manches des "Huntings" jusqu'au polissage à la pâte
40 microns. Il faut que je reprenne un peu les chants au back et on
passera aux couches de finition du bois.
Il y a deux jours un appel de MJM m'annonçait
que mon marteau à modifier (au pilon) en "panne de travers"
était fini. Je suis donc passé chez lui et on a
parlé couteaux. Je vous fais un résumé.
- la panne du marteau ressemble plus à un tranchet mais
apparemment il a été difficile de forger l'ensemble sans
l'allonger et l'affiner. J'aurai voulu un truc plus ramasser sur soi.
Il a aussi trempé à l'huile la panne et la table (moi
j'aurai pris de l'eau avec cet acier qui est au mieux de l'XC45). On
voit bien la ligne de trempe sur la table. Je verrai à
l'usage, avec tentative de modif si nécessaire et sinon tant
pis, le bout ne m'ayant rien coûté (trouvé dans la
benne de la déchetterie). Le marteau est passé de 1000
à
784 g.
- selon MJM une personne de mon village a rénové une
forge de son père ou grand-père. On aimerait aller voir.
Je vais mener l'enquête.
- dimanche il y a une nouvelle fête au château de mon
patelin d'enfance et en tant qu'exposant l'autre fois, j'ai eu une
invitation. MJM y tiendra un stand mais il y aura aussi un autre
coutelier de la région,
Stéphane
Venner. Je crois que je vais y passer.
- MJM a un vieux kit de Laguiole qu'il n'a jamais assemblé. Il a
un petit bout d'ivoire de Mammouth et m'a demandé de lui monter
le couteau et les plaquettes, sans les finitions qu'il veut faire, car
il dit que j'ai plus de patience et de minutie que lui pour ce genre de
chose. J'ai accepté. Il s'agit d'un modèle 10 cm
Honoré Durand "Laguiole de l'Artisan" en 12C27 avec mitres et
platines en laiton
- MJM m'a redonné, à ma demande, un petit bout de dent de
râteleuse que je veux comme accompagnement du "Hunting" dans la
même matière
- et pour finir il m'a donné 2 lames de faucheuse (quid?). Il
possède tout un stock neuf qu'une quincaillerie locale voulait
jeter, faute de client. Il s'agit d'un plat de 170 X 50 X 4 mm
avec un trou et deux tranchants sur les grands
côtés. Cela me rappelle à l'échelle
près, les minuscules lames de Jacqueline, un robot tondeuse
Husqvarna sous les jupes duquel j'ai pu jeter un oeil un jour.

En haut les deux "Huntings" en souffrance, à droite le kit
Laguiole Honoré Durand avec sa plaquette
d'ivoire de mammouth, à gauche les lames de faucheuse. En
vignette le marquage des lames: bpl ou pbl?
Si quelqu'un reconnait cette cette marque,
qu'il m'écrive!
19-AOU-2016
Je vous la fais style
télégraphique.
- j'ai encore essayé de révéler la lame en acier
carbone du "Hunting" sans grand succès. Au polissage le couteau
m'a échappé des mains et j'ai été bon pour
rattraper quelques coups.
- j'ai mis 6 couches d'huile de Tung / siccatif sur les manches des
"Huntings" (les 3 premières avec une dilution à 50% de
térébentine)
- j'ai fait un essai de normalisation de l'acier de la scie à
ruban de marque Carl Röntgen: 1'30" puis 2 fois 1' à
830°C avec des refroidissements à l'air pulsé.
Ensuite 3' à 830°C avec trempe à l'eau à
l'ambiante et casse: grain à peine plus fin que l'autre fois et
pas mieux en dureté. Si la "haute teneur en chrome"
vantée par le fabricant se situe plutôt vers les 1..1,5%
comme pour le 100Cr6 (mon estimation actuelle c'est 0.5%), le diagramme
fer-carbone est fortement décalé vers le haut et la
gauche. Il faudrait p-ê normaliser et austéniser beaucoup
plus haut (850..900°C)
- j'ai mis un tranchant à 25° côté convexe sur
le Funayuki, pris des photos et mis la
galerie
à jour. Bien entendu j'ai réussi à abimer la
ferule qui garde une grosse trace d'abrasif...
- j'ai repris au back le marteau "panne de travers": la table
n'était pas vraiment perpendiculaire et j'ai augmenté le
rayon de la panne
21-AOU-2016
Demain c'est mon retour au boulot, le temsp est
gris, gros cafârd... Je suis allé à la fête
du château médiéval de mon enfance pour voir le
stand du coutelier Stéphane Venner à côté de
celui de MJM qui faisait des démos de forge, au charbon cette
fois. Il n'avait pas beaucoup de couteaux, 3 fixes en RWL-34 et D2, des
intégraux (manche entièrement forgé) en XC65 et
deux pliants en damas inox pour l'un et carbone pour l'autre. Quelques
petits pics à viande et deux épées.
En fait c'est en chemin que je suis tombé sur
le stand d'un troisième forgeron: Christophe Oberdorf 26 rue
st-léger 68510 Koetzingue SIRET 490 010 386 00012, de "la forge
trankil'" (pas de site mais une page facebook). Il avait beaucoup de
choses dont deux fixes en DNH7 avec une jolie trempe sélective,
très belle finition, manche bois, étui cuir style moyen
ageux et quelques
intégraux à manches torsadés. On a causé
parce qu'il avait des marteaux de type Uri Hofi que je lui ai
demandé à pouvoir prendre en main. La différence
de ressenti est incroyable avec la compacité du marteau
ramassé autour du manche: j'ai cru que le modèle de 1.5
kg était un 800 g! Il ne tarissait pas d'éloges au sujet
de ce marteau. Ses modèles étaient des répliques
d'Hofi, issus d'un condisciple (qui a fait scission, faut tuer le
père) du site
toutomarto.com/