Coutellerie


"Never go anywhere without a knife"


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09-OCT-2016

    Ma nouvelle sonde de type K est arrivée hier chez mes parents. Je l'ai raccordée à la petite connectique spécifique. Je tacherai de la calibrer demain au boulot. J'éspère qu'elle est plus précise que l'ancienne.


Diamètre 6 mm pour la première (avec en vignette la soudure fortement oxydée par de nombreuses heures passées à très haute
température) et diamètre 10 mm pour la seconde (en fait ce "gros tube" de céramique contient exactement le genre de thermocouple
comme celui du dessus)


10-OCT-2016

     Calibration du second thermocouple de type K aujourd'hui. Vue la masse du tube de protection, l'aspect négatif, c'est une certaine inertie thermique. Par contre, elle est bien plus "juste" que la première. Je vous mets côte à côte les valeurs relevées la semaine dernière et aujourd'hui.

[°C]
6 mm

10 mm
réelle
lue
réelle
lue
21.8
22
22.0
21
100.0
104
100.0
102
201.6
207
200.0
198
303.0
311
300.0
297
402.6
416
400.0
400
502.1
524
500.0
503
601.4
635
601.8
609


16-OCT-2016

    Oui je sais, ça glande. Ete je n'ai même pas d'autre excuse que "pas envie". C'est ainsi. Je vais aller à ma vitesse et puis voilà. J'ai un peu continué la finition du laguiole en kit Honoré Durand. Je voulais profiter du dimanche pour aller le montrer à MJM mais j'ai rennoncé. Les plaquettes n'ont pas la même épaisseur mais il voulais conserver la couche externe un peu brune de l'îvoire. Je voulais son avis avant de poursuivre l'enlèvement de matière. Ce sera pour une autre fois.


22-OCT-2016

    J'ai un peu continué à travailler sur le "Grignon" cet après-midi. J'ai taillé les émoutures au back avec la table verticale en verre. Il reste environ 0.47 mm de tranchant après des passes à P60, 100, 220 et 400. D'un côté j'avais un angle d'environ 2.9° et de l'autre 3.3°. Je joue avec l'inclinomètre et la table horizontale pour avoir un tranchant plan, centré et avec des émoutures qui remontent à peu près de façon identique. L'ébauche pèse 46 g. Prochaines étapes: 3 normalisations simples à l'air (puisque hypoeutectique selon moi) et trempe sélective au goop.


23-OCT-2016

    J'ai percé un trou de 10 mm au cul de mon four de trempe pour faire passer le nouveau thermocouple de type K emperlé et j'ai terminé de tout recablé. Ça marche. Je vais sans doute le tester dans les prochains jours avec le "Grignon".

    En fin d'après-midi, je suis passé montrer le Laguiole Honoré Durand à son propriétaire, qui le trouve assez ruistique ainsi, inutile de poursuivre. Fin de l'histoire donc.

    Il m'a offert une pince de forge trouvée le matin même en brocante. Il s'agit de la pince dont un bec a une section en U et l'autre bec est plat et qui sert à prendre des plats. Je n'en avais pas. J'espère qu'elle va bien me servir.


24-OCT-2016

    J'ai sablé mes deux pinces de forge récente. Ce n'est pas que cela sert à grand chose mais en attendant elles ne ressemblent plus à d'immondes tas de rouille.


01-NOV-2016

    Ça manque de motivation mais j'ai trempé le "Grignon". Ce fut l'occasion de tester la nouvelle commande de four sur base Arduino. Pendant que ça chauffait j'ai aussi passé une couche d'huile de lin sur les manches de mes pinces de forge.

    Avec l'inertie de la sonde à cause de sa grosse protection de céramique et la fonction tout ou rine de l'alimentation la montée en température est moins rapide et le maintien moins stable. La rampe maxi est de 2550°C/heure et comme au début cette vitesse est plus rapide, la chauffe effective ne fait que suivre "en boitant" la consigne. L'absence de PID grève la stabilité une fois arrivé au palier. La programmation ne m'autorise des températures qu'en pas de 5°C, par exemple 800 ou 805, 802°C est impossible à programmer.

    Mais peut-être que cela suffira amplement. Voici ce que j'ai programmé aujourd'hui
- partir de l'ambiante à 849°C à la vitesse de 2550°C/h (849 c'est parce que je vise 850 mais avec la correction due à la calibration de la sonde et les incréments de 5°C, ben ça fini à 849...)
- maintien 15 min @ 849°C (pour stabiliser le four)
- les 3 dernières minutes j'y ai mis la lame pour la refroidir devant la sortie de l'aspirateur et retour au four dès retour à la couleur noire
- de 849 à 829°C en 2550°C/h avec maintien 3 min (je visais 830°C)
- j'y ai mis la lame 2 min avec à la fin refroidissement devant la sortie de l'aspirateur et retour au four dès retour à la couleur noire
- de 829 à 814°C en 2550°C/h avec maintien 15 min (pour avoir le temps de faire la dernière normalisation et la trempe)
- 2 min @ 814°C puis refroidissement devant la sortie de l'aspirateur et retour au four dès retour à la couleur noire
- 3 min @ 814°C puis trempe sur 8 à 10 mm dans le goop jusqu'à ce que la couleur soit noire à peu près partout (trace d'orange au dos du ricasso)
- refroidissement très court à l'eau
- la lame est un peu cintrée mais après les revenus et avec un dos resté mou ça devrait bien se redresser plus tard
- test à la lime demi douce: OK ça a effectivement durci
- 30 min @ -18°C au congélateur
- 5 min à l'ambiante (le four de cuisine n'était pas assez chaud)
- 60 min @ 190°C puis refroidissement brusque dans un seau d'eau à environ 10°C
- retour à -18°C pour 25 h 30

    Le biniou du four est aussi équipé d'une sortie par Bluetooth et avec une appli sur tablette, j'ai pu récupérer un fichier texte avec les températures de consigne et mesurée. Importé sur Excel ça donne cela sous forme graphique.


A la montée on voit bien comment la pleine puissance de chauffe fait dépasser la consigne. L'amplitude des oscillations est due à l'inertie
de la grosse protection en céramique du thermocouple.


02-NOV-2016

     Suite des TTH du "Grignon":
- 15 min à l'ambiante (le four de cuisine n'était pas assez chaud)
- 60 min @ 190°C puis refroidissement brusque dans un seau d'eau à environ 10°C
- retour à -18°C pour 9 h

    Bizzarement le four de cuisine était moins stable que d'habitude: j'y avais cuit du pain avant. Le thermomètre FIMO à l'intérieur est allé de 185 à 210°C plusieurs fois. La lame a pris une très très légère coloration jaune paille.


03-NOV-2016

    J'ai sablé le "Grignon".


15-NOV-2016

    On sonne? Tiens? Oeilleton. Qui est-ce? Le facteur. Une lettre piégée! Bon ça les Aventures de Rabbi Jacob, un des plus grands films de tous les temps. Moi c'était un voisin du lotissement qui ayant vu mes couteaux en mairie du patelin m'a amené 2 lames de scie circulaire de feu son père. 300 et 160 mm de diamètre mais toutes deux avec des dents rapportées et donc sans doute un métal "porteur" pauvre en carbone. Je ferai un essai de trempe on verra bien. Merci bien Monsieur!

    Oui bon je sais ça glande côté coutellerie mais j'ai eu des semaines très chargées au boulot, dodo et re-boulot.


24-JAN-2017

    J'ai mis de côté le "Grignon" faute de bois (de vigne) adéquat pour le manche. On verra plus tard si je finis par mettre la main sur l'essence que je cherche. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris mais avec une chute de cuir noir de siège auto, de la colle néoprène, une paire de ciseaux et des agrafes, j'ai fait un petit étui tout moche pour mon "Borel V" en 100Cr6.


26-JAN-2017

    Va peut-être falloir que je consulte. J'ai ôté les agrafes de l'étui pour essayer de le coudre avec une machine. Je me suis dit que ça irait peut-être à la vue de la faible épaisseur et de la garnde souplesse du cuir auto (3 couches avec le martyr cependant). Au dernier moment j'ai même laissé le fil à coudre bleu encore en place, me disant que ça contrasterait avec le cuir. Ça a marché mais
- les points sont trop proches
- le pied de biche doit rester levé (vue l'épaisseur)
- ma mauvaise synchronisation main/vitesse d'avance donne un visuel horrible.

    Aujourd'hui j'ai eu envie de forger à nouveau. Un de mes derniers projets dans mon cahier de notes, le "Gadois", un poignard avec soie courte, inspiré à la fois du Bayley "S4", de l'ESEE-3 et des "Pronghorn" d'Ed Fowler: drop point, 100Cr6 de 3.5 mm, garde en laiton, manche ergonomique en bois. On va laisser mûrir.


27-JAN-2017

    Mécontent du résultat des coutures à la machine, je les ai retirées pour recommencer deux fois encore. Non rien de convaincant. Dernier démontage et je laisse l'étui ainsi, avec juste de la colle néoprène. Ça me donnera une idée de la durée de vie avec ce seul moyen d'assemblage peut-être.


28-JAN-2017: joyeux anniversaire Papa!

    Au back j'ai façonné la tranche de l'étui bâtard fraichement réalisé. Puis j'ai façonné un patron en tôle du "Gadois". Enfin j'ai découpé une bande d'acier dans la bague intérieure du palier récupéré l'an dernier (INA GYE60KRRB). Pour avoir une découpe la plus facile, j'ai coupé une bande transversale. Cela m'oblige à un important travail de forge pour obtenir la forme finale. Avantage: un fibrage important qui va donner beaucoup de solidité, inconvénients: nombreuse chauffe, beaucoup de temps et de frappe et un gros risque de pertes au feu importante.



En haut l'étui cousu et décousu 3 fois avec la tranche reprise au back ne tenant que par de la colle.
En dessous le patron en tôle du "Gadois".
Un calcul approximatif et rapide de départ me donne environ 100 g une fois fini (émoutures négligées).
La bande fait environ 30 x 65 [mm] avec 7 mm d'épaisseur (sauf 4 au niveau du chemin de roulement).
Le poids du lopin n'est que 110 g ce qui est un peu juste selon moi.


    J'ai forgé pendant environ 2h30. Ce fut l'occassion de tester la pince de forge plus grosse que j'avais trouvé en brocante et celle offerte par MJM pour lui avoir monté son Laguiole en kit. Reprise difficile après tant d'inactivité. 7 mm d'acier avec plus d'1% de carbone ça résiste... L'avant-bras fait vite mal (le soir tout mon corps s'est plaint: épaule, cervicales). J'ai d'abord allongé les parties de part et d'autre du chemin de roulement avec la panne de mon marteau de mécano Facom d'1 kg jusqu'à une épaisseur d'environ 5 mm. J'ai contre-forgé sans arrêt et j'ai dû finir avec une bande de 22..24 mm environ je dirai. Ensuite j'ai forgé la pointe. Puis j'ai marqué le départ de la soie, je l'ai affinée et allongée. Pour finir j'ai sorti l'émouture lame à 45° sur le bord de l'enclume. Finitions du mieux que j'ai pu

    Alors j'écris "j'ai forgé" mais franchement ce n'est pas d'une grande maitrise. J'ai obtenu une forme de 97 g dans laquelle je vais pouvoir façonner la forme du "Gadois". J'ai essayé de laisser pas mal de matière au tranchant. Il fait 1,5..2 mm, le dos environ 3,2..3,8 (c'est déjà trop fin par rapport au projet de départ qui prévoit 3.5 mm fini). J'ai laissé le lopin se refroidir dans un seau de cendres. Il faudra faire des recuits pour affiner le grain (normalisation), le globuliser (globulisation) et rendre l'acier le plus mou possible (adoucissement) pour faciliter les opérations suivantes et préparer un terrain le plus propice possible à la trempe.


Je vous disais bien que ça manque de maitrise.


29-JAN-2017

    J'ai fait 3 recuits de normalisation
- 4 min (+ temps de la remontée) @ 925°C avec rerfroidissement jusqu'à la couleur noire à l'air pulsé (cul d'aspirateur)
- 4 min (+..) @ 900°C + ref. air pulsé
- 4 min (+..) @ 870°C + ref. air pulsé

    J'ai laissé la lame dans le four chaud. Pour ce genre de travaux la nouvelle commande Arduino n'est pas idéale car le gros thermocouple emperlé a beaucoup d'inertie par rapport à l'ancien (difficile de programmer les 3 paliers de température en durée précise lorsqu'on ne connait pas les temps de remontée). Faut que je trouve des parades pour améliorer tout cela. En tout cas, les cyclages autour de Ac1 pour faire des recuits de globulisation seront au petits oignons, puisqu'enfin tout automatique grace à l'Arduino.


30-JAN-2017

    Pour protéger la lame du "Gadois" d'une décarburation excessive (dont on pourrait éventuellement se passer si j'avais assez de matière autour de la lame) je l'ai recouvert à chaud d'acide borique. Cela forme une sorte de couche vitreuse. J'ai chauffé à la lampe à souder.

    J'ai créé un second programme dans l'Arduino pour faire faire à la lame 5 cycles autour de Ac1 (recuit de globulisation) puis une lente descente pour un recuit d'adoucissement. Cela devrait prendre en gros la nuit. Je vais donc profiter des heures creuses d'EdF tant qu'à faire.

    Le programme de l'Arduino étant limité à 10 pas, j'ai dû réduire à 4 cycles pour tout faire tenir. Par rapport à mes derniers essais avec du 100Cr6, j'ai modifié quelque peu les durées. Je vous détaille l'ensemble.
- lame protégée à l'acide borique dans le four froid
- montée à 795°C le plus vite possible soit 2550°C/h (c'est le maxi du programme; le four est encore plus rapide) et palier de 15'; environ 33,7'
- descente à 680°C à 370°C/h et palier de 4'; environ 22,6'
- montée à 795°C à 2550°C/h et palier de 4'; environ 6,7'
- descente à 680°C à 370°C/h et palier de 4'
- montée à 795°C à 2550°C/h et palier de 4'
- descente à 680°C à 370°C/h et palier de 4'
- montée à 795°C à 2550°C/h et palier de 4'
- descente à 680°C à 370°C/h et palier de 4'; fin du dernier cycle autour de Ac1=755°C pour le 100Cr6, temps total de cyclage 144'
- montée à 733°C à 2550°C/h et palier de 15'; début du recuit d'adoucissement, environ 16,2'
- descente à 600°C à 30°C/h et palier de 60'; lente descente (plus de 4 heures!) à 600°C,  environ 326'

    Le dernier palier de 60' c'est pour qu'à mon réveil vers 5h45 la lame soit encore à 600°C car à ce moment là, il faudra la sortir pour la laisser refroidir à l'air et non pas au four.

    Bon c'est un pari. Laisser 2000 W par intermittence (la commande Arduino ne connait que ON/OFF et ne régule pas la puissance avec un RCO) sous tension toute la nuit, sans surveillance avec moi qui dort au dessus... Mais bon en cumulé, la partie puissance du four et une partie de la partie commande ont fait bien plus que cela. Y a pas de raison que ça foire. On verra ce que j'écrirai ici demain.


31-JAN-2017

    Bon la baraque n'a pas flambée. J'ai démarré le four froid vers 6..7°C à 22h10. Réveil vers 3 h et petit check, tout allait bien. Lever à 5h45 et il restait environ 2600 s du dernier palier à 600°C. Soit 5h45-22h10=7h35. Si on retire les 1000 s écoulées, soit encore presque 17 min cela nous fait un cycle complet de 7h18.

    J'ai sorti la lame du four et en partant au boulot elle était froide. Je l'ai sablée à la pause déjeuner où le chef du lieu m'a d'ailleurs demandé mon avis sur la sableuse. Moi? Euh... Parce qu'ils ont changé le média, exit le steel shot 0,20..0,25 d'avis pour du "edel Korund" soit encore du corindon blanc soit disant plus agressif (taille de grains inconnue). Je n'ai constaté aucune différence. La lame est donc sablée à présent et a perdu 1 g, accusant 96 g.

    Je vois à présent pleins de plis à la surface du métal. Je pense qu'ils viennent de mon contre forgeage d'amateur de mes deux. C'est aussi pour ça qu'il faut forger épais: on peut enlever ces fissures plus tard par abrasion pour n'avoir plus que du métal sain.


06-FEV-2017

    J'ai façonné au back le contour du "Gadois" et son encoche pour le doigt avec la Dremel. Ensuite à la façon de Murray Carter, j'ai fait un peu de forge à froid surtout pour essayer de sortir un maximum de défauts de planéité. C'est intéressant de voir la surface sablée finir par se lisser. J'ai aplani la suface du couteau avec un aimant face à la table verticale du back: les deux émoutures et les deux face de la soie en tachant d'accentuer l'affinage vers les extrémités. On voit tout l'avantage de "sortir" des pentes et des émoutures à la forge: elles aident déjà pour les usinages futures.

    J'ai aussi sélectionné les matériaux: if pour le manche avec une pseudo ferule en ébène, un intercalaire en fibre rouge et une garde en laiton de 5 mm. Un rivet et un tube passage dragonne en laiton. Mes notes sur mon cahier indiquaient merisier alors que je n'en ai pas. Va comprendre quelle idée j'avais en tête à ce moment là.


09-FEV-2017

    Aujourd'hui j'ai pris 5 minutes pour dégrossir le morceau d'if, la chute d'ébène et celle de fibre rouge nécessaires à la réalisation du manche du "Gadois". je vais aussi essayer de me faire un petit dispositif de lubrification pour mes outils au garage. En effet, il faut très peu de temps, surtout à la mauvaise saison pour que la rouille recouvre mes marteaux et mon enclume, mes ciseau à bois... Il est temps de faire quelque chose.


10-FEV-2017

    Dans une petite boîte de conserve de 230 ml dont j'ai aplati au marteau sur la bigorne le bord interne tranchant, j'ai pressé un vieux T-shirt Décathlon en coton roulé sur lui même afin de confectionner un "rag-in-a-can oiler". On imbibe à refus d'huile fine et on peut huiler très légèrement ce qu'on veut. J'ai vu ce truc dans des video d'un menuisier anglais qui s'en sert pour ses semelles de rabots, scies égoïne etc. Il s'agit de Paul Sellers, qui en a même fait un récent tuto sous Youtube.


11-FEV-2017

    Dans l'après-midi j'ai commencé par aplanir au back (P40) les faces d'appui des quillons de bois pour le manche du "Gadois". Ce n'est pas parfait en terme d'épaisseur constante pour le morceau d'ébène, mais ça ira très bien. Attention l'if est très toxique, il faut se protéger la peau et les voies respiratoires.

    Ensuite j'ai taillé l'émouture à 1.6° par coté de la lame: P40, 60, 100, 220 et 440. Finitions partout autour pour éviter des fissures à la trempe. Je voulais laisser 1.5 mm au tranchant pour éviter les déformations d'une trempe sélective mais j'ai fini un peu au dessus du millimètre. L'acier est épais juste derrière le tranchant, ça devrait aller. Le dos de lame est juste sous les 3 mm avec 2,85..2,95 mm. Le projet de départ stipulait 3.5 mm. La lame pèse 59 g.

    J'ai fini les opérations au back en aplanissant les faces de la garde en laiton qui est passée à une épaisseur de 4,25..4,45 mm. (Projet de départ 5 mm).

    J'ai imbibé mon "huileur" avec de l'huile fine. Il servira à protéger enclume, marteaux, pinces de forge, ciseaux à bois, semelle de support pour émouture et table horizontale du back.


Selon Paul Sellers il faut vider environ la moitié d'une burette d'huile fine sur le tissu et attendre
24 heures avant de s'en servir. Le film doit être très léger. En dessous, laiton, ébène, intercalaire
en fibre rouge de 0.8 mm et quillon d'if.


12-FEV-2017

    J'ai percé la garde en laiton du "Gadois", Dremel et lime. Malheureusement comme le reste de la lame a une section triangulaire, on voit bien l'ouverture rectangulaire necessaire au passage de la soie. Dois-je encore essayer avec de l'étain? Idem j'ai percé le morceau d'ébène et le quillon d'if pour autoriser le passage de la soie.


13-FEV-2017

    J'ai un peu retravaillé à la lime la lame du "Gadois" dans la zone milieu où la soie rencontre la lame. L'acier se laisse très bien limer, je crois ne jamais avoir réussi un aussi bon recuit d'adoucissement sur un acier qui trempe quasiment à l'air. J'ai aussi fait des encoches sur la soie avec la lime queue de rat afin d'augmenter l'ancrage de la soie plus tard au collage. Il faut encore que j'ajuste l'ouverture dans la garde et je devrai enfin pourvoir passer à la suite.


15-FEV-2017

    Il faisait beau aujourd'hui sur la route de retour du boulot, le long de la Moselle. Il y a des vignes partout. Alors pour une fois je me suis arrêté pour me balader un peu, histoire de voir si je trouverai un morceau de cep pour en faire un manche de couteau. J'ai toujours le "Grignon" en souffrance qui attend du bois d'un pied de vigne. Le conseil de l'ouvrier agricole qui m'avait dit lors de l'expo artisanale en 2016 qu'il y avait toujours un morceau en bord de vigne au rebut qui traine n'a pas menti: j'ai vite trouvé deux morceaux, dont un avec la racine et une sorte de noeud très dense.

    Le soir j'ai peaufiné l'ajustement entre la lame et le garde en laiton du "Gadois"


17-FEV-2017: comment foirer encore des fôrets comme un chef...

    Pour renforcer le montage de la soie du "Gadois", je veux y mettre un rivet. Au lieu de 3 mm, je me suis décidé pour 4. Je perce donc le manche seul à 4 mm. J'empile toutes les pièces et je les maintiens sous presse. Je me sers du trou comme guide pour attaquer la soie. Cela se passe très bien un court instant, de jolis copeaux sortent et paf! Plus rien. Je crois que l'acier trempe très vite à cause de la montée en température provoquée par le perçage.

    Bon bref 2 fôrets de foirer, une chauffe de la soie presqu'au rouge pour finir par passer à travers... Ouf!


Photo antidatée post TTH. Le fôret est "étagé". Dur le 100Cr6.
Noter les encoches pour améliorer l'ancrage dans le manche, une fois collé.


    C'est quoi ce phénomène? Dès qu'un acier contient un peu de chrome, disons dès 0.4%, la relative grosse taille des atomes de chrome empêche les molécules d'acier de bouger aussi vite qu'elles le feraient en l'absence de chrome. Les transformations y prennent plus de temps. En gros le "nez perlitique" s'éloigne, ça veut dire qu'on a plus de temps pour refroidir l'acier pour obtenir malgré tout une dureté maximale. Le même phénomène se passe aussi dans l'épaisseur. La présence de chrome "augmente" la couche durcie en direction du coeur de la pièce. On dit que le chrome augmente la trempabilité. Non pas qu'il va permettre de durcir l'acier a des valeurs supérieures, mais on aura plus de temps pour le faire. Dans l'industrie, c'est pratique lorsqu'on traite des grosses pièces ou des lots importants. C'est pour cela que de nombreux aciers un peu techniques contiennent du chrome: outillage à main comme tournevis ou clé, les limes etc.

    A partir de 3,5..5%, l'acier est dit auto-trempant, c'est-à-dire que sa vitesse de refroidissement lorsqu'il est exposé à l'air suffit déjà à le durcir. Le 100Cr6 avec 1.5% est déjà un bon candidat pour ce genre de rigolitude. Il ne va pas atteindre une dureté maximale à l'air mais il va prendre quelques points. Voilà le phénomène qui se passe selon moi au perçage. J'aurai dû percer très lentement, avec de l'huile de coupe et sans pousser plus d'une seconde à la fois avec de longs temps de refroidissement du fôret avant de rattaquer.


18-FEV-2017

    En matinée, j'ai collé l'empilage qui constitue le manche du "Gadois" en me servant de la soie fixée par un fôret de 3.9 mm comme guide: égrénage des surfaces, nettoyage à l'acétone ou au décireur selon le cas, enduction à la colle époxy à prise progressive et mise sous presse.

    En journée, j'ai racheté une burette d'huile fine. Moi qui croyait en avoir jusqu'à la fin de mes jours, les ponçages couteliers et le récent huileur à la Paul Sellers m'ont fait ariver sur la réserve environ  35 ans plus tôt que prévu (oui j'espère atteindre 80 ans; culotté!). Les burettes de 125 ml sont partout à partir de 3.50  EUR (3 en 1 etc) jusqu'à plus de 6. Sauf chez Leclerc avec 1.80 EUR pour la marque Tech9. Il est à noter que le WD-40 en promo dans le même magasin est encore moins cher au litre mais sachant qu'on fiche la moitié à côté et que ce n'est pas un lubrifiant mais un anti-humidité au premier chef (rappel: WD = water dispersant et 40 parce que c'était la 40ème formulation que le chimiste avait essayé), on le gardera pour d'autres usages: endroits inaccesible par gravité etc. Moins je veux 100% de mon lubrifiant sur les métaux que je ponce ou que je protège.  

    En soirée je me suis occupé de la lame avec un recuit de détente. Il s'agit d'enlever les dernières contraintes résiduelles dans le métal pouvant venir de l'émouture et du perçage. Cette fois j'ai mis la lame de 58 g dans une papilotte inox dans un four froid.
- montée le plus vite possible à 625°C
- 1 h à 625°C
- descente lente à 600°C à la vitesse de 30°/h
- refroidissement à l'air

    Sortie de papilotte et sans protection de la lame contre la décarburation, je suis passé à la trempe
- austénisation 6' à 845°C (+ 26", le temps de remontée en température due à l'ouverture de la porte)
- trempe au goop sur 9 mm de hauteur de lame (~1/3 de la hauteur)
- lorsque le dos de lame et la soie sont redevenus noirs après environ 35", deux immersions rapides dans un seau d'eau froide à 9°C
- lame encore chaude (100..200°C), vérification de la rectitude pour correction éventuelle: léger voile selon moi que j'ai pu améliorer aur l'enclume
- refroidissement à l'air quelques minutes jusqu'à ce que la lame soit froide au toucher
- passage au congélateur à -18°C pour la nuit car il était tard (22h16)
- après 1 h 03 de congélateur, 3 aspersions au spray -50°C et retour au congélo jusqu'au lendemain 6h12


19-FEV-2017

    Lame du "Gadois" sortie du congélo à 6h12
- petit coup de P400 pour voir la couleur du revenu: il y a très peu de calamine
- test de dureté à la lime demi-douce: ça glisse moyen surtout sur un côté du tranchant, le dos a durci aussi mais beaucoup moins. Je pense que le premier diximème de millimètre au tranchant est un peu décarburé, ce qui explique souvent pourquoi ma lime ne patine pas "grave grave" et que malgré cela, après second test de dureté à la finition, l'acier est très dur. Le bon acier est un peu dessous de la surface.
- 1 h à 200°C au four de cuisine (température vérifiée par thermomètre indépendant calibré)
- refroidissement brutal dans un seau d'eau froide à 9°C: couleur jaune paille à peine perceptible
- retour à -18°C pour 12 h 28'
- 1 h à 200°C au four de cuisine (température vérifiée par thermomètre indépendant calibré)
- refroidissement brutal dans un seau d'eau froide à 8°C
- retour à -18°C jusqu'au lendemain.


La photo rend très mal, mais il y a un voile jaune très léger.


20-FEV-2017

    J'ai sorti le manche du "Gadois" des presses. J'hésite encore sur la forme à donner dans l'épaisseur du manche. Bouteille de Coca style bushcraft anglais, double amincissement type Bark River? Celui qui épouse le mieux ma main c'est celui que j'ai fait un jour avec une lame Lauri Pt Skinner, il s'appelle le "Zebra3". Peut-être que je devrai faire cela? Ultra arrondi de partout avec un renflement vers l'arrière pour bien tenir dans le creux de la paume mais sans s'élargir en toute fin (ce qui retient mieux le manche en main lors de tractions.




    Avec ma scie circulaire sur table, j'ai débité les deux morceaux de cep de vigne afin d'accélérer leur séchage et de voir "dedans". Bizarrement la partie avec la racine très dense est toute claire et unie tandis que le morceau mort qui semble moins dense est très torturé (super chouette même!) et conteint des vides par ci par là


21-FEV-2017

    J'ai sorti le "Gadois" du congélateur après un dernier séjour de 34 h 29". Petit redressage au marteau sur billot en bois. Montage à blanc et report du contour "vertical" du projet, bien aligné avec le prolongement de la lame. Dégrossissage au back pour trouver/décider de l'endroit précis où percer pour le tube de passage dragonne.

    Reprise de l'émouture du "Gadois" au back (P100) pour affiner un peu le tranchant en le "convexifiant" par la même occase. Beaucoup de refroidissement pour éviter de faire un revenu supplémentaire de la lame. Polissage des émoutures au back à P220 et P400. Agrandissant de l'encoche pour l'index à la Dremel.

    Perçage du trou du tube de passage dragonne à 6.1 mm car l'if, comme presque tous les bosi que je perce ainsi, semble revenir un peu. Je préfère un peu de jeu radial pour former un petit réservoir de colle plus tard.

    Contour du manche dans l'épaisseur au back (P40) pour dégrossir: me suis décidé pour une forme comme le "Zebra3" dans la hauteur et un renflement central dans l'épaisseur.

    Le cep de vigne se présente déjà mal après à peine une nuit de séchage: fissure, vrillage, zones de densité très diverse jusqu'au coeur.


22-FEV-2017

    Transfert du logo en toner sur la "Gadois" et le "Grignon" (1 et 3 essais respectifs avant de réussir: bizarre je m'attendais à ce que le "Gadois" poli accroche moins bien le toner que le "Grignon" encore sablé). Le premier essai de gravure électro chimique n'a pas fonctionné: on dirait que le courant ne passe pas. J'ai essayé une seconde fois, 10 minutes plus tard, le temps d'écrire ces lignes. Ça alors très bien marché. Il y a un phénomène que je ne maitrise pas.


23-FEV-2017

    Bon ça glandouille mais je suis en vacances avec ma fille, les mecs! Alors j'ai juste collé le tube en laiton 6/5 mm dans le manche du "Gadois" aujourd'hui. En prenant l'encoche pour le doigt du ESEE-3 comme modèle, celle du Gadois doit être encore un peu agrandie à 17,5..18 mm. Il fait actuellement 17 mm. Il est étonnant comme l'oeil perçoit des différences de l'orde du millimètre dans le dessin d'un couteau.


26-FEV-2017

    Enfin la reprise sur le "Gadois".

    D'abord pour le congé de l'index derrière la garde j'ai dû me fabriquer un petit cylindre abrasif de 20 mm environ car entre les 13 mm de la Dremel et les 25 du back, je n'avais rien d'adéquat. Le faire à main levée à la Dremel aurait très certainement créé une sorte de discontinuité dans l'arc de cercle. J'ai donc coincé une douille 3/8" de 15 mm dans un boulon M6 muni de deux larges rondelles. L'abrasif P120 a été collé à la néoprène en bombe. Ce n'était pas parfait mais cela a fonctionné dans ma vieille perceuse à colonne chinoise.


Douille 3/8" de 15 mm avec abrasif collé (diamètre totale ~21 mm)


    Au back j'ai voulu bien dégrossir la garde en laiton. Au bout de quelques instants celle-ci s'est décollée pour tomber dans le seau d'eau. J'ai donc façonné le contour sans le support du manche. J'ai poli aux disques la face avant: il faudra la reprendre, il reste de profondes stries. J'ai gratté la vieille colle et j'ai fait quelques entailles à la Dremel munie du disque à tronçonner.

    Toujours au back, j'ai ramené au niveau du manche le tube passage dragonne et j'y ai fait un petit chanfrein interne. J'ai façonné et dégrossi à l'oeil le manche au mieux afin de le rendre symétrique. J'ai aussi enlevé la colle sur la face avant de la ferule en ébène avant de l'entailler à la Dremel.

    J'ai poli aux disques sisal et coton la lame. Il faut aussi la reprendre, trop de stries résiduelles. Après nettoyage et dégraissage, je l'ai révélée au perchlorure de fer. On voit bien la zone trempée, le grain est bizarre dans la zone non trempée, peut-être juste en surface. Cela ressemble à un sol en terre désséchée. J'ai aussi encore un peu agrandi l'encoche pour le doigt après le ricasso (Dremel avec tambour abrasif) et fait des encoches supplémentaires dans la soie (Dremel avec disque à tronçonner).


La garde décollée (Chaleur? Ebène naturellement huileux? Couche d'époxy trop fine?), façonnée,
polie et entaillée pour la seconde tentative de collage. La soie également entaillée davantage.


    Pour finir j'ai dégraissé garde et face avant de ferule avant de tout recoller à l'époxy et de mettre sous presse.


27-FEV-2017:  j'ai pas école

    Joie, surprise, comme chaque lundi de carnaval, j'ai pas école. Je l'oublie à chaque fois et chaque fois c'est une bonne surprise. je vais pouvoir continuer un peu le "Gadois".

    Il est temps de polir la lame à la main. Comme j'ai un peu de temps, je me suis fabriqué de nouvelles cales à poncer. J'en ai essayé différents modèles, sans qu'aucun ne me satisfasse. Cette fois j'essaie la variante proposée par Neels Van Der Berg (chercher sur YouTube). Grande, on peut y exercer beaucoup de pression et y mettre toute une feuille abrasive, ce qui limite beaucoup les pertes. Pour avoir un support de qualité (solide et droir), j'avais acheté chez Casto, il y a quelques temps, un carrelet de chêne raboté sur les 4 faces de 27 X 27 [mm] et 2.40 m de long.


Je vous ai mis en prime la burette d'huile fine de chez Leclerc.


    La cale est bien pratique, c'est sans doute la meilleure que j'ai faite jusqu'à présent. J'allais aussi écrire que le 100Cr6 est super résistant à l'usure par abrasion. jusqu'à ce je mette une feuille Norton P80 sur la dernière cale vue ma vitesse d'escargot à faire disparaitre les stries. Faux! Avec l'achat du touret à polir en kit en Angleterre j'avais fait le plein de papier abrasif imperméable. Ben voilà c'est d'la merde aussi! Je dois le répéter encore, seuls les abrasifs Norton vendus au prix fort par lot de 3 feuilles trouvent grace à mes yeux. Hormis des feuilles P320 avec un ours dessus que j'avais achetées chez Brisa, tout ce que j'ai pu essayer d'autre jusqu'à présent s'est révélé à pleurer, pour rester poli.

    Il me restait encore plein de stries quand je suis retourné au polissoir. Mon but c'était de retenter une révélation au perchlorure de fer. Un bain de 8 minutes cette fois et rinçage à l'eau savonneuse. La ligne de trempe n'est pas nette. Avec tout ce chrome qui augmente la trempabilité, je suppose que la trempe remonte au dessus du niveau du goop.

    J'ai sorti le manche des presses et j'ai poli sur une plaque de verre la face avant de la garde en laiton à P240, 400 et 600 (ici l'abrasif UK est exploitable).

    Remontage à blanc: le manche n'est pas assez symétrique mais surtout la face avant n'est pas perpendiculaire à la ligne générale longitudinale du couteau. Il faudrait que je redécolle la garde, que je corrige la face avant, que je recolle la garde... Mais en enlevant de la matière, les trous du rivet dans le manche et la soie ne seront plus alignés. Mettre un intercalaire de plus?


01-MAR-2017

    Sur la route de retour du boulot, j'ai vu des morceaux de ceps sur les bas côtés de certains coteaux de Moselle. J'en ai ramassé certains et je les mis à sécher au garage.


02-MAR-2017

    A la pause de midi, j'ai sablé la soie du "Gadois" au boulot. Sur la route du retour, j'ai trouvé une branche de pommier. Pas sûr qu'elle soit interessante, on verra au sciage.


04-MAR-2017

    J'ai débité en plaquettes, surtout pour accélérer le séchage et "voir" le bois, ma petite récolte de cep et la branche de pommier. Il faut que j'arrête ce genre de cueillette. Pas le moindre morceau exploitable, tous ont de grandes variations de densité malgré quelques belles teintes. Ce n'est que bruit, temps, efforts, dangers avec la scie, en vain.


05-MAR-2017

    L'après-midi j'ai corrigé la forme du manche du "Gadois" dans la limite de la matière restante disponible. J'ai aussi commencé à arrondir la garde de chaque côté, convexe côté lame, concave côté index. Le plus choquant à l'oeil est bien la non perpendicularité de la garde par rapport à l'axe longitudinal général du couteau. La garde n'est pas non plus tout à fait "au milieu" son bord droit est à 6 mm de la lame, le gauche à 6.5. C'est peu mais un oeil voit très bien cette différence. Il faut encore y travailler. Il faut aussi et surtout bien reprendre le polissage de la lame.


06-MAR-2017

    J'ai légèrement repris au back la largeur de la garde du "Gadois" ainsi que la courbure des congés. Dès le premier contact avec la bande, le manche s'est cassé au milieu de l'intercalaire. Rien de grave, il est cependant curieux de constater la faible résistatnce au cisaillement du matériau. Il reste de la fibre à la fois sur l'ébène et l'if. Ensuite j'ai amélioré la continuité du congé de l'encoche pour l'index derrière la garde avec la Dremel. Et ce sera tout pour aujourd'hui. Je vais y aller petit à petit. Prochaine étape, reprise du polissage de la lame.


11-MAR-2017

    J'ai encore repris le contour du manche du "Gadois" au back, puis à la main (ainsi que la garde). Le travail ne pourra s'achever qu'une fois le manche collé et d'un seul tenant. Un petit noeud d'environ 3 mm s'est détaché du manche et me voilà avec un trou béant. Il faudra le boucher. J'ai continué avec la lame en m'énervant au sujet de la qualité médiocre de mes derniers abrasifs acheté par lot de 10 sur le Net en même temps que le polissoir. De l'argent foutu par les fenêtres. Notez bien ce nom d'abrasifs de merde: Silverline. De la merde on vous dit! Mes vieux lambeaux Norton étaient plus efficaces que les abrasifs neufs. Je n'ai plus rien de valable. Il faut que j'en rachète assez vite pour pouvoir continuer les travaux.

    Abrasifs sortis et outils installés, j'ai attaqué le polissage du "Grignon" après l'avoir encore un plus redressé au marteau. Les deux lames sont bourrées de rayures rémanentes, il reste beaucoup de travail de polissage. Décourageant.


13-MAR-2017

    J'ai repris le polissage de la lame du "Gadois". Une face à P125, puis à 90° avec du P180. Arrêt.


22-MAR-2017

    J'ai repris le polissage de la lame du "Gadois". L'autre face à P180, puis alternativement à 90° avec du P220, 320 et 400. Arrêt. C'est pas glop et pour cause. Heureusement que je prends des notes sur cette page. J'aurai dû commencer par P120 et je n'ai pas fini la première face à 220, 320 et 400... Faudra encore y retourner. Le polissage est vraiment l'opération qui me fait vite me décourager, surtout avec mes abrasifs de merde.


25-MAR-2017

    Hier et aujourd'hui j'ai fait des achats d'abrasifs imperméables dits "à l'eau" de qualité en P120, 180, 240, 320 et 400. J'ai pris le temps de tout monter sur mes cales et j'ai repris les faces du "Gadois" et du "Grignon" en recommançant depuis le début c'est-à-dire P120 et en croisant les passes.

    Ensuite au polissoir avec respectivement les disques sisal, coton et flanelle, j'ai poli les lames à la pâte noire, verte et blanche. Le résultat n'est pas miroir, surtout pour le "Grignon" assez brut de forge mais pouvoir s'arrêter à P400 au lieu de monter à P2500 ou 4000 grace au polissoir c'est plutôt un sacré gain de temps.


26-MAR-2017

    Encore une fois en hommage à Ed Fowler lorsqu'il parle de revéler "the true nature of the steel" bain au perchlorure de fer pour voir les grains et la ligne de trempe. Puis polissage à la main avec ma pâte pour les chromes de mes motos. On voit un peu les fibres de l'acier


J'ai eu beaucoup de mal à faire une photo acceptable. Dans le tiers supérieur droit on voit bien des fibres orientées longitudinalement.
Le tranchant trempé semble super "lisse" (sans doute la finesse du grain). Au milieu on dirait juste de l'acier rayé.


    Comme c'est nettement moins joli, j'ai à nouveau poli les deux couteaux (j'avais aussi révélé sans sucès le "Grignon"). Sur un miroir avec de l'huile et des abrasifs P400, 600 et 800 j'ai poli la face avant de la garde. Le polissoir étant de sortie, j'ai fini l'ensemble avec mon petit disque flannelle que je garde pour le bois mais avec la pâte marron du kit anglais. Ça a fini par bien briller sans être le miroir parfait cependant.

    J'ai protégé la garde et la lame et j'ai collé l'ensemble après dégraissage. Pas de mise sous presse, le rivet en laiton fait tout le boulot.


01-AVR-2017

    J'ai ressorti le "Gadois" et un morceau de l'if ayant servi à faire le manche. Ponçage du bois au P120 pour récupérer un peu de sciure afin de la mélanger à de la résine époxy et de boucher avec la pâte obtenue le trou dans le manche provoqué par la chute d'un noeud. "Coffrage" au ruban adhésif et séchage.


08-AVR-2017

    Une dame du village est venue me voir. Parait que c'est la septième fois et que les 6 autres fois, choux blanc. Faut pas contarier les vocations. Je crois que c'est la présidente de la seule association du village. Une femme pleine d'entrain et d'énergie. Elle organise le premier marché de Noel du village et m'a demandé de participer. Deux après-midi, du mois de novembre, à la fraiche, sous des gitounes et avec, si possible, back, enclume, four etc pour illustrer la fabrication.


09-AVR-2017

    J'ai enfin continué à travailler sur le "Gadois". Polissage du manche et de la garde avec divers abrasifs à partir de P180 jusqu'au disque avec de la pâte 40 microns. Le bois s'est fortement encrassé, surtout la partie claire, l'if. J'ai pû presque tout nettoyé au décireur sauf des les angles au cul. J'ai un peu  amélioré les choses  mais sans que cela soit parfait au P400, 600, 800, 1200 et 2500.

    Plus tard j'ai mis 3 couches huile de tung diluée à 50% avec de la térébenthine (et 1% de siccatif pour accélérer le séchage) et 2 couches d'huile de tung pure (avec 1.5% de siccatif). L'if boit beaucoup, l'ébène quasiment rien.

 
10-AVR-2017

    Dernière couche d'huile de tung pure (avec 1.5% de siccatif).


16-AVR-2017

    Dimanche de Pâques. Repas chez mes parents. De l'atelier de feu mon père maternel, j'avais récupéré deux marteaux, une enclume faite dans un morceau de rail, une enclume de cordonnier et un bloc d'acier doux marqué par plein d'impact. Ce dernier a une forme bizarre et pèse 10 kg. Il m'a donné l'idée d'essayer d'en faire une enclume en acier doux après avoir quelques videos du jeune Anglais Alec Steele. Debout verticalement, il a une petite face rectangulaire assez plane, assez grande pour y taper des lames et avec des angles encore bien marqués. Pourquoi pas. Alors je l'ai embarqué.

    Plus tard, en cherchant pour ma mère une pelle à tarte je suis retombé sur le premier canif que j'ai acheté dans la quincaillerie du village. Ce devait être en 1983 ou 84. Je me souviens du vieux quincailler, M Etter, montant sur son échelle sur rail le long d'un meuble gigantesque constituant tout un panneau de mur avec d'innombrables tiroirs. Il y cherchait les canifs et finit par me sortitr celui-ci. Je me souviens qu'il était plein de boue séchée, le village ayant subit des crues exceptionnelles de la Moselle en avril et mai 1983. Je crois que ces crues ont participé à ma personnalité actuelle.

    Les cotes sont en nacre pur plastique, une platine zinguée est déformée depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, le talon de la grande lame porte les inscriptions "Rostenit Germany" et "Rich. A. Herder Solingen", la petite lame porte seulement le nom. Ce nom est celui des outils RAHSOL, dont je possède d'ailleurs une clé polygonale contre-coudée de 11 et 14 mm, en provenance de la même quincaillerie. Richard Abraham Herder SOLingen.


Je n'ai pas trouvé de renseignements concernant l'acier dit "Rostenit": un inox c'est sûr mais pourquoi le suffixe en "it" (martensite?)


17-AVR-2017

    En matinée j'ai passé deux couches cire de carnauba sur le manche du "Gadois". Pendant que j'étais dans le garage, porte ouverte, un voisin est venu m'apporter une bêche cassé. Parait que je récupère les métaux pour en faire des couteaux... Euh oui mais de l'acier avec beaucoup de carbone, qu'on peut durcir. faut rester diplomate dans la vie et ne pas contrarier les élans de générosité solidaire et amicale. "Merci mais pas sûr que ça marche. Il faut que je fasse un essai de trempe avant. Si cela ne marche pas, je l'amènerai moi même la déchetterie".

    Avec la scie à ruban j'ai scindé en deux un carrelet de cep de vigne (un des rares exemplaires à peine exploitable) puis dégrossi les contours pour le manche du "Grignon". Ponçage à plat de la face à encoller, perçage des trous et façonnage de la zone près du ricasso. Il y des trous dans le bois, des fissures, les faces du manche du couteau ne sont pas parfaitement planes, les trous pas tout à fait en face. Il faudra ruser, agrandir des trous, mettre de la colle en excès, presser très fort, bref les filouteries habituelles.

    L'après-midi j'ai collé les plaquettes du "Grignon", avec de la quincaillerie cuivre, une première. Voilà quelques jours que j'ai envie de forger et cet après-midi eut été idéale: voisins pas là, temps de merde dehors... Mais d'un coup l'envie m'a quitté. Il faut que j'écoute davantage mon corps. Alors appelez cela comme vous voudrez, par exemple de la fainéantise, mais les faits sont là: rien.


Avec le dernier tiers d'une lime Vigor Vigor de 100 X 30 X 7 [mm], j'ai songé à me refaire un
"Checatica" mais sans les trous trop chiants à netoyer et avec une soie courte. Mon petit Santoku de
10.5 cm de marque Yakitori est un peu court sur de nombreux fruits ou légumes. Projet remis à plus tard.


18-AVR-2017

    J'ai découpé dans une tôle une ébauche de gabarit de "Chécatica", que j'ai façonné au back. Ainsi s'il me prend de vouloir forger un truc du genre, je suis paré. dans cette optique j'ai aussi récupéré des cendres, pour d'éventuels recuits simples. La cendre de bois me semble plus fine que celle de mon poele à granulés. Las, il n'y avait pas assez de cendres...

    J'ai sorti le "Grignon" des presses et j'ai façonné au back puis à la main le manche. Le façonnage a fait remonté de nombreux trous dans le cep. A l'heure où j'écris la plupart des trous ont été bouchés avec de la résine époxy 90 secondes. Il faudra à nouveau poncer et peut-être reboucher encore, et reponcer...


19-AVR-2017

    J'ai tracé et découpé un patron pour faire l'étui en cuir du "Gadois".


21-AVR-2017

    J'ai commencé à découper le cuir pour l'étui du "Gadois": découpe, martyr, amincissement, abat-carre, teinture, collage et couture du passant de ceinture. Comme toujours, une belle connerie, la face de présentation de l'étui a une coupure, qui était déjà dans la chute de cuir mais que je n'ai pas vu à force de chercher le meilleur morceau à découper sans me tromper de sens etc. C'est dur d'accepter d'être humain et de toujours avoir le risque de se tromper, de ne pas être parfait.

    Le soir j'ai acheté chez Casto une tige filetée M6. Il y a quelques temps j'ai trouvé une plaque d'alu de 15 mm dans la poubelle du boulot. Elle a des perçages, des taraudages et des boutonnières un peu partout. Je voudrai m'en servir comme support de calage à angle constant pour ma petite meule à eau.


22-AVR-2017

    J'ai continué à travailler sur l'étui du "Gadois". Collage du martyr, rainure pour la couture, marquage des points, perçage, rainure de l'autre coté, teinture, nouveau marquage des points, couture, mise à niveau du martyr au back, abat-carre, teinture, formage avec le couteau emballé dans un film plastique et séchage sous presse légère.

    Avec le back de sortie, j'ai enlevé les excès de résine sur le manche du "Grignon". J'ai aussi affiné un peu le manche près du ricasso.


23-AVR-2017

    L'étui sous presse au niveau de la lame ne sèche que très lentement. J'ai repris à la main le manche du "Grignon". Bof. Et j'ai rebouché des trous à l'époxy pour la seconde fois. Faut savoir être patient.


24-AVR-2017

    Reprise à la main du manche du "Grignon". Il reste encore de petites fissures, trous... Nouveau bouchage mais à la cyanocrylate cette fois. Le cuir de l'étui du "Gadois" commence à être bien sec, la couleur s'est éclaircie, faudra homogénéiser tout cela.

     Au boulot, voyage dans la benne pour essayer de trouver une petite barre transversale de support pour ledit support de calage à angle d'affûtage constant. Pas eu besoin de chercher longtemps. Y avait même une tige filetée M6, c'est à se demander pourquoi je vais chez Casto moi. C'est dommage de jeter autant de trucs.


25-AVR-2017

    Reprise à la main du manche du "Grignon". La cyanocrylate c'est vraiment la meilleure solution pour des bois avec de petits pores ou de petites fissures. je continuerai la finition un autre jour mais plus de bouchage en perspective.

    J'ai sorti le "Gadois" de l'étui, avec beaucoup de mal, l'ajustement au niveau de la garde est très serré. Malgré l'emballage de la lame dans un film plastique, de petits points de rouille très superficielle sont apparus. C'est parti après un petit polissage à la main avec une pâte pour les chromes. J'ai remis une couche de teinture sur l'étui.

     Quelques traits de scie et mon support d'affûtage à angle constant a été fini. J'ai simplement coincé les rondelles dans les traits de scie en bout de tube support. Fini? Enfin je crois. On verra à l'usage.


La rondelle tient juste par coincement.


26-AVR-2017

    Cirage lustrage aux produits pour articles en cuir de l'étui du "Gadois". Petite astuce, ça pénètre et ça se lustre plus vite si on utilise un sèche-cheveux pour ramollir les diverses cires, surtout celles à base de cire d'abeille.


29-AVR-2017

    Ponçage (P180, 320 et 600) et polissage final (disque + pâtes 6.5 et 2 microns) du manche du "Grignon" avec un total de 9 couches: 3 de vernis tampon CCL, 3 d'huile de Tung diluée à 50% à la térébenthine et avec un peu de siccatif et 3 d'huile CCL. Les produits CCL commencent à vieillir ce me semble, autant les utiliser même, si ce n'est pas sur des bois haut de gamme.


01-MAI-2017

    J'ai repris à la main au P400 puis 600 la "tranche" du "Grignon". Cirage du manche à la cire de carnauba (2 couches). Première utilisation du support fabriqué récemment avec la petite meule à eau. J'ai mis environ 15° de demi-angle au sommet de chaque côté jusqu'à la formation d'un morfil. A la loupe le tranchant était très accidenté et un passage au cuir n'a pas sufit à lisser l'ensemble. Il aura suffit de 10 passes légères à la pierre Fallkniven DC4 (côté céramique, environ P600 je crois) pour lisser l'ensemble. Un petit coup de cuir à la pâte 2 microns et voilà un tranchant, non pas lisse, mais légèrement agressif: je trouve que ça dure plus longtemps et si on ne rase pas au couteau, c'est sans doute plus adapté à la plupart des taches que doit rencontrer un couteau.


Le "Grignon" en plein dépucelage sur la petite meule à eau avec l'aide du support.


    Ensuite j'ai fait pareil avec le "Gadois". Ici je veux un angle un peu plus robuste assez convexe. J'ai donc mis un premier demi-angle à 23° environ puis un second vers 17° environ. Le 100Cr6 était plus épais (et sans doute plus dur). Pas de surchauffe grace à l'eau mais la quantité de poudre retrouvée au fond du réservoir d'eau me laisse à penser que la pierre n'est pas la plus endurante (pas étonnant vu que la meule est une chinoiserie et pas un Tormek à 700 EUR). Là aussi à la loupe, une vraie micro scie que j'ai lissé à la norton IB-134 (P400 selon Norton). Encore un coup de cuir et le couteau est bon pour le service.

    Quelques photos, des mesures, des tests de dureté relative et je mettrai la galerie à jour.


02-MAI-2017

    J'ai commencé à renseigner les tableaux de la page galerie pour les deux derniers. Je suis déçu des duretés. Le 100Cr6 du "Gadois" ressort vers 60 HRc environ au tranchant. Alors pour cette taille de couteau, c'est presque trop mais avec un revenu à 200°C, je tablais plutôt sur 62 HRc. Est-ce bien du 100Cr6? Ou bien aurai-je trop d'austénite résiduelle pour avoir austénisé trop chaud? En remplissant le tableau, je m'aperçois que les couteaux issus du même roulement (mais de la bague extérieure) ont aussi "seulement" 60 HRc.

    Pour le "Grignon" c'est la cata, peut être 53..55 HRc et encore. Bref l'acier des dents de faucheuse rotatives est sans doute trop peu carburé (résistance aux chocs: cailloux etc), ce qui indique aussi qu'il aurait sans doute fallu le tremper à l'eau pour en espérer le maximum. Plus la peine de perdre mon temps à forger les morceaux restants, sauf cas très particulier.


06-MAI-2017

    Photos faites, galerie mise à jour.

    Mon projet était de forger dans l'après-midi mais après la tonte de la pelouse ma motivation (ou ma condition physique) s'est envolée. Je voulais forger le dernier tiers de la lime Vigor-Vigor qu'il me reste pour un Santoku de 13.5 cm environ. Pour l'instant chaque lime forgée a conservé des traces des arètes de coupe d'origine dans le couteau fini. Alors pour cette éventuelle prochaine séance, j'ai retiré ces arètes avec ma meuleuse d'angle et un disque abrasif Casto. Le disque neuf est efficace maisl il faut tout de même un certain temps. Le moteur de ma petite meuleuse de 115 mm a sacrément chauffé. C'est une chinoiserie de marque Rhino qui a "au moins" 20 ans. Elle va peut être bientôt me lâcher? Les charbons sont déposables et je me souviens qu'elle fut vendue avec un jeu de rechange (on voit toute la confiance du fabricant dans leur durée de vie). Avec au moins 3 déménagements sur le paletot, on imagine bien où se trouve lesdits charbons de rechange: ad patres.


10-MAI-2017

    Aujourd'hui y avait une tondeuse thermique de marque "Viking" dans la benne à métal de l'usine (???). A tout hasard, j'en ai récupéré la lame.


13-MAI-2017

    Tiens la lame de mon Alsacien de chez cahrles Couttier est toute rouillée, une horreur. Pourtant je ne m'en sers que pour ouvrir les sacs de garnulés pour mon poele. C'est sec, par définition... A moins de l'eau ne se soit condensée par endroit dans le sac...


14-MAI-2017

    Vide-grenier du village. Je vais faire un tour histoire de chiner un vieille lime ou un truc dans ce goût là. Rien mais je croise la dame qui organise le marché de Noel. Elle me présente Seb, un jeune quarantenaire qui s'est découvert une passion pour la métallerie. Il veut aussi forger et devrait vendre des objets en novembre. On papote. Il veut se monter un atelier de forge dans le village, chez ses parents. Lui habite un village à côté. Il me demande de l'appeler la prochaine fois que je forge une lame. Il envisage une reconversion. Ses amis lui ont offert un stage de forge en coutellerie chez Vinh Le Cao.


16-MAI-2017

    J'ai emmené le Couttier à l'usine pour le sabler. Merde le logo "Charles Couttier Artisan" a disparu. Je pense que je vais le polir et essayer de le patiner "gris" façon économe le Castor.

    Un peu d'inventaire au garage. J'ai pas mal de limes moi dis donc, à force...


20-MAI-2017

    J'ai arrondi les angles du manche en bois de rose du Couttier (120, 180, 320 et 600). Il est plus agréable en main mais peut sans doute plus facilement "tourner" dans la paume en cas d'effort intensif. Un choix. Ensuite j'ai passé toutes les parties métalliques au touret et disques à polir (pâtes noire, verte et blanche). Ça brille pas mal sans être un miroir, ça devrait ralentir la "rouille rouge" et favoriser une patine plus mate et grise. Enfin c'est le but, on verra. Nettoyage de l'ensemble et dernier polissage du manche au disque et pâte 40 microns. Ensuite application habituelle de mes multiples couches d'huile de tung et de siccatif en version diluée à la térébenthine et huile CCL de finition.


21-MAI-2017

    Trop de limes, écrivais-je il y a peu donc... Il m'en faut encore plus. J'ai fait 3 brocantes ce matin. L'idée de départ c'est de trouver un martreau assez gros pour que je puisse y tailler un marteau de 1.3 kg de type "Uri Hofi" dedans.


Brocante 1: un maillet neuf n'ayant jamais servi de 2 kg dit "Feustel"  en teuton de l'étiquette DIN 6475
de marque Picard et 4 serre-joints de marque Wolfcraft.
Brocante 2: quedalle
Brocante 3: deux masses aux manches en très piteux état, une de marque MOB de 2 kg et une inconnue
de 4 kg et 7 limes manches compris
- plate 400 X 38, marque Allar
- demi-ronde 400 X 38, marque Magot RSD
- plate 300 X 30, marque Magot RSD
- plate 250 X 25, marque Facom (exactement la même que celle que je possède)
- plate 200 X 19, marque Talabot avec les lettres LTC entre deux demi-lunes
- plate 200 X 22, sans indication de marque
- plate 150 X 21, marque Talabot avec les lettres LTC entre deux demi-lunes
(Google: LTC Léon Talabot et Cie)


    A droite, mon père vu ce jour,qui a retrouvé mon très vieux lance-pierre. Je l'ai fabriqué vers l'âge de 10..12 ans. ce trux a donc plus de 33 ans au bas mot. Mon père m'avait raconté comment enfant au sortir de la seconde guerre mondial il fabriquait des lane-pierres:  une branche, des morceaux de chambre à air en guise d'élastique et la langue de leur chaussure pour accueillir le projectile. Je me souviens avoir pris une chambre à air percée de mon second vélo (un Messina belu et plaint) et la langue d'une chaussure à mon père. Vieilles chaussures sans doute car il n'y a jamais eu de plainte à ce sujet par la suite. Chose étonnante le caoutchouc n'est pas du tout fissuré! Sans doute une chambre à air Michelin en vrai caoutchouc naturel et made in France en 1979, pas comme la merde d'origine made in China que j'ai trouvé dans les Schwalb de mon Lapierre Cross 300 à 600 EUR et aussi au rayon pièces détachées chez Décathlon. C'est simple y a plus que ça (et ça perd 0.5 bar sur 4 en 7 jours quand c'est neuf!)



Au fait voici le Couttier avant/après sorti de l'enduction d'huile de tung. Le logo a hélàs disparu.


23-MAI-2017

    J'ai démonté le marteau MOB de 2 kg (de la brocante) de son manche plutôt pourri. il va falloir le nettoyer un peu et voir comment au mieux y découper une forme proche de celle d'un marteau Uri Hofi.

    Le manche du Couttier sèche tranquillement, du moins son huile. J'en avais déjà parlé il y a longtemps ici: l'observation du fil à la loupe révèle une structure que je n'ai jamais vue ailleurs que me laisse supposé un traitement thermique plus que raté. Cette fois avec l'oxydation enlevée par les disques à polir, la surface est lunaire. Alors juste un effet de l'oxydation? On verra lorsque je réaffuterai le couteau la gueule du métal sur le fil.


25-MAI-2017

    J'ai passé deux couches de cire de carnauba sur le bois de rose du manche de l'Alsacien de chez Couttier. Ensuite je l'ai affûté sur la meule à eau avec l'aide de mon support maison, environ 16° de chaque côté. L'observation à la loupe révèle la même chose que lors de l'affûtage du "Gadois" en 100Cr6: l'intersection des "deux flancs de montagne" qui forment un sommet - le tranchant- est très accidenté, une véritable mini scie. J'ai affiné cela avec ma vielle pierre des Pyrénées qui traine au garage. Ça coupe déjà mais ça accroche pas mal. Je suis alors passé à la pierre Norton IB-134 avec la face fine (P400) et j'ai poli un peu avec le cuir enduit de pâte 2 microns. Donc les flancs ne sont pas polis miroir mais le tranchant est très agressif et coupe très bien le papier à présent. Les tranchants polis excellent dans la coupe en poussant: rasoir, rabot, ciseau à bois et économe. Pour toutes les autres taches, un tranchant fini à P320..400 et poli juste au bout du bout est le meilleur compromis (selon moi). Bon on range le tout et on le ressortira cet hiver pour couper des sacs de granulés pour mon poele.

    J'en ai aussi profité pour dérouiller (juste la rouille orange) les deux masses de 2 et 4 kg trouvées en brocante au disque rotatif (sur ma perceuse) à poils en plastique. Une petite couche d'huile et stockage en attendant la suite.


05-JUN-2017

    Pour une raison inconnue - mais en faut-il seulement une? - je ne ressens aucune envie de forger ou faire des couteaux. Troisième jour d'un long weekend et rien. Je me suis forcé à aller au garage pour reproduire une forme de marteau Uri Hofi de 1.3 kg sur le maillet MOB de 2 kg trouvé récemment en brocante. J'ai sorti la meuleuse équipée d'un disque à tronçonner et... J'ai arrêté au bout de 5 minutes. Ça risque d'être long. Remballage. Encore une journée qui va finir à faire du sport, du Youtube, un ciné, du gras sur le canapé. Mais quel mollusque!


Le maillet MOB de 2 kg a une section de 50 X 50 [mm].
Le Hofi fait 43 X 43 a la table, 65 de hauteur totale, a un manche plus gros que le standard pour
un marteau de cette taille et pèse 1.3 kg.


11-JUN-2017

    Comme je le disais, peu d'envie. Brocante et paf, re-limes (au fou!)... Donc en sus d'une petite pince de forge, j'ai encore enrichi le stock de limes de 4 pièces supplémentaires
- plate 300 X 28, marquée TALABOT DUTEIL MADE IN FRANCE d'un côté et SNCF avec un écusson au cheval cabré sur l'autre
- plate 270 X 27, marque illisible, peut-être B30 ou P50... (cette lime est plutôt fine pour cette taille)
- plate 250 X 23 aux chants arrondis, marque Goldenberg avec pour logo deux yeux et des sourcils et avec un "E" de l'autre côté (cette lime est plutôt fine pour cette taille)
- plate 200 X 20, aucune marque.


12-JUN-2017

    Allez on se motive! J'ai imaginé un petit projet de couteau fixe dont la hauteur au niveau de l'encoche du pouce derrière le ricasso serait d'environ 19..20 mm. La hauteur de lame augmente vers l'avant et l'arrière. Que du classique. Le truc c'est qu'en partant d'une lime de 20 mm de large, on peut affiner de 20% vers la pointe et élargir pour sortir l'émouture tout en affinant de 50% vers l'arrière sans toucher à la partie du milieu. Sur le papier un truc rapide (ou de fainéant).

    Pour obtenir une lame de 80..85 mm et un manche de 95..110 mm sur 3..3,5 mm d'épaisseur au dos, j'ai selectionné dans mon lot de limes récentes une LTC Talabot de 150 X 20 [mm] légèrement conique vers l'avant. L'épaisseur proche de 6 mm devrait me laisser assez de matière pour sortir un truc proche de l'idée de départ (on verra...).

    Bref, j'ai découpé un peti bout de tôle pour y coller la forme du projet, lorsqu'il sera défini. Ensuite j'ai fait un test de trempe sur la soie de la lime: chauffe au rouge à la lampe à souder, trempe dans un seau d'eau et casse dans l'étau. Sec et sans bavure, un grain d'une finesse extrême. La lime est donc validée pour le projet. La lampe étant sortie, j'ai bien chauffé toute la lime pour la ramollir un peu et économiser le disque abrasif de ma meuleuse d'angle.

    L'opération suivante a consisté à éliminer une grande parties des arètes de la lime. L'expérience m'a montré qu'au lieu de partir en oxyde à la forge, celles-ci sont en permanence frappées dans la surface du couteau. Pour les sortir après, il faut enlever beaucoup de matière. Les laisser pour montrer l'origine n'est valable qu'en "stock removal", avec la forge le rendu final n'est pas très esthétique.

    Le brut de départ fait à présent 154 X 20 X 5.6 [mm]. Sur les 7 derniers centimètres la lame s'affine progressivement de 20 à 13.7 et de 5.6 à 4.7 mm. J'espère avoir moins de pertes au feu que d'habitude.


13-JUN-2017

    Le projet a été baptisé "Harricana" (toujours issu de ma liste de cours d'eau du Québec). J'ai collé le patron sur une tôle et j'ai façonné le contour. Je n'en suis pas 100% satisfait. Mais je vais sans doute le garder ainsi et comme toujours forger un peu plus grand. Ainsi je pourrai jouer avec le contour dans une plage de 1 millimètre. Il est étonnant de constater à quel point 1 mm de différence saute aux yeux en terme de beauté ou d'harmonie dans le contour d'un couteau de 150 à 200 mm de long.


17-JUN-2017

    Bon je garde le patron du "Harricana", le brut de forge sera un peu plus grand et en y façonnant le contour, je ferai des modifs selon l'inspiration du moment.

    J'ai forgé le brut du "Harricana" en matinée. Au moins deux heures et demi et contre toute attente, sans tomber en panne de gaz. Bon je reste une bille en forge, faut se faire une raison. Si je ne forge pas au moins une lame par semaine, ce que j'apprends doit se diluer dans les périodes inter forge. Bref
- j'ai forgé la pointe
- j'ai courbé le brut
- j'ai marqué le départ de l'émouture et j'ai affiné un peu la lame
- j'ai sorti l'émouture et la pointe n'est pas assez remontée (en général elle remonte trop!)
- j'ai allongé et affiné la semelle

    Cette liste qui semble courte et simple fut bien plus laborieuse qu'il n'y parait. J'ai fait des chauffes pour ajuster ici et là sans jamais vraiment y arriver. Au final
- la lame est trop fine (je voulais au maximum diminuer l'épaisseur finale au ricasso de 3..3,5 mm de 20%)
- la semelle est trop grosse (je voulais au minimum diminuer l'épaisseur finale de 50%)
- le contour en tôle ne rentre pas dans le brut: je vais devoir mettre la pointe plus bas

    Caramba encore raté! Avec un truc aussi mal parti en terme de forme, je ne vais pas perdre une nuit de recuits divers. Un peu à la Ed Fowler, j'ai fait 3 très courtes trempe à l'eau (Ed c'est 35 s dans de l'huile à Tambiante), puis 3 normalisations à l'air pulsé et un recuit dans les cendres. Toutes les chauffes étant à l'oeil et sans doute trop élevées en température.

    Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai continué l'après-midi. J'ai façonné un contour au back. J'ai un peu redressé ci et là au marteau et j'ai aminici lame et semelle au back. Pour finir, j'ai percé 3 trous. Le métal est étonnament mou. J'ai bien fait de ne pas me taper une nuit de cyclages thermiques pour cette bricole qui ne restera pas dans les annales:
- il reste plein de défauts de planéité à la semelle (les plaquettes ne seront pas parfaitement jointives)
- il reste des zones en creux sur la lame (on reconnait même un peu la lime de départ)
- la semelle est déjà plus lourde que la lame alors qu'il n'y a pas encore de plaquettes: je vais percer des trous supplémentaires
- épaisseur maxi au milieu 2,92..3,15 mm

    La semelle étant amincie, des trous parfaitement perpendiculaires au plan médian sont difficiles à obtenir. Je vais donc expérimenter un truc de Cy Swan 80 ans, que j'ai vu sur Youtube: des trous plus grands car de toute façon la résine époxy remplira les vides. L'idée de départ, c'était même de taper les trous à chaud, beaucoup de temps de gagner. Las mes poinçons sont ailleurs.


19-JUN-2017

    J'ai fait des trous supplémentaires dans la semelle du "Harricana" et à la Dremel et la lime, j'y ai taillé deux fenêtres. Tout cela dans un but d'allègement.


24-JUN-2017

    Voilà plusieurs semaines que je passe en footing ou en vélo à côté d'une maison de vieux village, en rénovation. Devant il y a de petites souches d'arbres. Hier enfin j'y ai vu quelqu'un et je me suis arrêté pour savoir si je pouvais en récupérer une, parce que je fais des couteaux, avec des manches, en bois. J'aurai pu toutes les avoir. Bref j'en ai embraqué une.


25-JUN-2017

    Petit coup de scie sur une racine de la souche. Je crois que c'était un coup pour rien. Le bois est bien trop léger. Sans doute pas un arbre fruitier.

    J'ai repris le brut du "Harricana", principalement au back, pour aplanir la semelle et un peu tailler l'émouture. Au billot et au marteau, j'ai redressé au mieux, avant, pendant, après mais le résultat n'est pas satisfaisant. Ça va encore faire une belle merde à encombrer les tiroirs ce truc.


26-JUN-2017

    Le soir j'ai repris à la main les émoutures du "Harricana". J'ai effectué une grosse partie du travail à la lime douce tenu transversalement (en anglais drawfiling si c'est plus clair pour vous), c'est vous dire si je partais de loin. Je suis allé jusqu'à P240. En général cela suffit avant une trempe pour éviter les fissures qui pourraient naitre en surface. Le projet est à nouveau beaucoup plus fin que prévu au départ. Que de bon acier gâché! Je crains des déformations par dilatation différentielle et manque de matière au tranchant si je fais une trempe sélective. Je n'avais pas de chrono en tête et j'ai pris mon temps ce soir. Bien que plus fastidieux, le travail à la lime m'a presque détendu et en enlevant si peu de matière à chaque passe, j'avais l'impression de bien contrôler la forme que je donnais ça et là.


27-JUN-2017

    J'ai encore repris un peu à la main la seconde émouture du "Harricana". A la loupe, il reste pas mal de rayures profondes en surface. Le tranchant est trop fin et surtout très irrégulier en épaisseur. La trempe sélective va sans doute déformer le fil. Le biniou n'est pas plan et n'a pas d'épaisseur régulière. Tout ce travail... Perdu pour perdu, je vais tremper 3 fois de suite en sélectif, comme Ed Fowler. Peut-être apprendrai-je au moins quelque chose.


29-JUN-2017

    Ce soir, en vue d'une nouvelle tentative de forge ce weekend, nouveau projet, nouveau dessin, "Iktotat" (sans déconner, trouvez pas qu'y z'ont des noms bizarres les cours d'eau du Québec?). J'ai collé et découpé un patron sur de la tôle. Puis j'ai choisi une lime. Trop grosse pour le projet, histoire d'avoir du rab après la forge: 250 X 25 X 6 [mm], pas de marque, récupéré dans un coin à mon père il y a au moins 25 ans. Elle ne m'a jamais servi car désaffûtée. Il a peut-être 2 ou 3 ans, je l'avais laissée refroidir au four pour la "détremper". Et puis j'y avais forgé un début de pointe il n'y a sans doute pas si longtemps.

    Mais d'abord j'ai voulu tester sa trempabilité. J'ai tenté en vain de chauffer la queue au rouge avec ma lampe à souder. Pas moyen, juste un début de rougoiement refroidi à l'eau mais aucune casse dans l'étau, que de la flexion. Bref, STOP! Pas de travail perdu si la trempabilité n'est pas assurée. Je n'ai donc pas sorti les arètes de la lime au disque abrasif. Je testerai la trempabilité avec la forge, samedi si tout va bien. On remballe.


30-JUN-2017

    Vendredi soir, pas de fille à garder pendant un mois, des routes en travaux partout et déjà prêtes à recevoir le tour de France lundi et mardi prochain (ça circule je vous raconte pas...), rien au ciné: bref pas de courses, je reste chez moi et j'attaque la forge.

    D'abord un essai de trempe avec la lime: aucun souci, belle casse nette après une chauffe à la forge (gros grains par contre). Ensuite j'en enlevé le gros des arètes de la lime à la meuleuse d'angle équipée d'un disque abrasif grain 40. Puis j'ai coupé à 45° au disque l'extrémité de la lime que j'avais un peu forgé un jour pour m'exercer.

    Ensuite le vrai boulot de forge du projet "Iktotat"
- Forge de la pointe
- Marquage du ricasso et affinage de la semelle (largeur)
- Allongement de la première moitié de la lame avec une légère pente
- Sortie de l'émouture
- Coupe au disque de la lime côté semelle à la moitié de la longueur de la semelle finie (au total il reste environ 11 cm des 25 de la longueur initiale de la lime)
- Allongement de la semelle avec une grosse dimnution de l'épaisseur
- 3 normalisations à la forge et à l'air pulsé
- 1 recuit dans les cendres
- toujours pas de panne de gaz, durée totale des travaux (trempe, meuleuse, forge: 1h50)

    Au bilan c'est mieux que d'habitude car il reste plus de matière mais aussi des défauts
- le tranchant est un peu trop gros à mon avis
- l'émouture n'est pas assez marquée
- la lame est un peu trop grosse
- l'état de surface complet n'est pas très plan
    ==> Tout cela va obliger à enlever beaucoup de matière au back, ce qui n'est pas élégant en terme de productivité mais au moins pas de questions sur une décarburation quelconque en surface "if thou wilst a keen edge win, forge it thick and grind it thin".


01-JUL-2017: c'est en forgeant...

    Ce matin avec le morceau de lime restant, j'ai voulu faire un second "Harricana" mais avec soie courte. et puis un instant j'ai cru que ça suffirait à faire une plate semelle. Bilan: comme d'habitude, un brut un peu trop fin, qui n'a pas la forme du modèle et une semelle un poil trop courte. 3 normalisations et un recuit dans les cendres. Je ferai peut-être une forme free style à main levée. Je préfère forger sans gant sur la main droite qui tient les marteaux et donc avec 2 séances proches dans le temps, ma petite main de citadin des bureaux présente quelques traces de friction proches de l'ampoule.

    Cette fois, j'ai beaucoup aminci pour obtenir 20 cm à partir de 10, j'ai souvent forgé alternativement semelle et lame et je me suis trop éloigné de la forme finale, ce qui gâche de la matière. J'ai pas encore trouvé mon style. Séance d'environ 2 heures et toujours pas de panne de gaz. Beaucoup de calamine autour de l'enclume cette fois: le bruit plus fin monte vite en température vers la fin de forge.


02-JUL-2017

    Sortie des cendres du second brut de forge. A la brosse rotative sur la perceuse, j'ai peu blanchi les faces. Au back j'ai façonné le contour du "Harricana". Au passage je note que l'épaisseur plus importante ralenti sacrément le travail de détourage même avec une bonne bande de 36, bien agressive. Ensuite j'ai cherché un profil parmi mes archives pour le second brut. Rien de vraiment adéquat ou alors que des choses trop petites. J'ai cru voir dans le brut une forme de "Harricana" plus arrondi que j'ai essayé de détourer à l'oeil. Mal m'en a pris: le manche est trop petit en hauteur et la lame trop grande dans la même direction. J'ai fait au mieux mais le "Freestyle" est moche je crois.

    Ensuite avec l'aimant et la table vertical j'ai rectifié les faces, pas trop. J'ai limé deux casse-goutte. Je note que le "Harricana" pourtant issu de la même lime que le "Freestyle" est un peu plus dur. J'ai ensuite limé les lignes d'attaque des émoutures au niveau du ricasso en me servant d'une petite bride plate comme guide pour avoir une bonne symétrie. Là aussi, le "Harricana" se montre plus résistant. Pour finir, j'ai cassé les angles des tranchants au back en faisant une début d'émouture de 5 à 7 mm de hauteur. Ça suffira pour aujourd'hui, on est 2h30 plus tard...


03-JUL-2017

    Aujourd'hui j'ai percé les semelles des "Harricana" et "Freestyle": 3 trous de 6.5 mm pour y passer tout ce qu'on veut (Cy Swan) et 4 trous de 10 mm pour alléger le tout. Et un petit chanfrein devant derrière avec une fraise à noyer.

    Après j'ai repris la planéité de la semelle du "Harricana" à la lime. Pourquoi pas au back. Parce que l'autre jour le même exercice m'avait détendu. ben oui faire des couteaux ou les affûter ça peut être une thérapie.

    Tiens au fait j'ai fait des frais: j'ai racheté à mon collègue de boulot collectionneur de lames une copie chinoise de marque LAND (un des nombreux avatars de San Ren Mu je suppose) d'un Sebenza en 12C27, avec pivot sur roulements à billes et thumb stud + passage dragonne anodisé bleu. Un cadeau d'anniversaire pour son père qui craignant les foudres (?) de sa femme l'a refusé.


04-JUL-2017

    Ce soir j'ai taillé les émoutures du "Harricana" au back à P60 et P100. Pour une émouture type sabre haute de 15 mm sur une largeur totale de 25 au ricasso en laissant 0.5 mm au tranchant, cela fait un demi angle au sommet d'environ 4.6° (en étant conservateur). M'y suis encore pris je ne sais comment, mais par endroit j'avais une largeur de tranchant déjà à 0...

    Ensuite j'ai repris les plats et les émoutures aux limes demi-douce et douce sans finir la dernière émouture cependant.


05-JUL-2017

    Fin de la seconde émouture à la lime douce. Polissage au P180 et 240. De grosses rayures sont apparues. Je suis donc revenu en arrière parfois à la lime douce ou bien au P120. A mon goût il reste des rayures mais j'ai décidé d'arrêté là. Les gros défauts
- le tranchant est à 0 mm de largeur sur presque toute la longueur sauf à la pointe
- le tranchant n'est pas au milieu
- les lignes d'attaque des émoutures ne sont pas symétriques

    Dommage, c'était jusqu'à aujourd'hui mon couteau le mieux forgé: assez plan, semelle bien fine à 50%, pointe bien épaisse à 80%, suffisamment épais au ricasso. C'est décourageant, j'ai parfois l'impression de régresser.


06-JUL-2017

    Ce soir j'ai taillé l'émouture du "Freestyle". J'ai commencé par une sabre haute à 6° mais rapidement je suis arrivé à un tranchant de 0 mm de largeur... Alors j'ai poursuivi l'émouture à la main, convexe: P60, 100, 220 et 400.

    Après j'ai aussi fabriqué un second chiffon gras "rag in a can" façon "Paul Sellers" mais dans un petit tube de PVC de 20 mm environ, pour pouvoir atteindre des petits endroits où le gros ne va pas. Depuis quelques semaines, j'ai pris l'habitude de passer une fine couche d'huile sur tous les métaux après mes séances de bricoles coutellières: face de l'enclume, marteaux, tiges du back, pinces de forge, support pour émouture. Le chiffon est déjà très sale mais cela semble bien prevenir la vilaine rouille orange.


07-JUL-2017: trempes en séries

    Ce soir j'ai trempé les 3 lames en attente avec un revenu dans la foulée. En partant de limes que j'estime plutôt proches d'un XC100 (même si j'aimerai un poil de chrome dedans), il faudrait austéniser à 800°C et tremper à l'eau. Les lames sont fines, je veux tremper en sélectif et au goop, on va donc monter un peu dans la fenêtre de température, à 820°C. A l'eau ce serait optimal, mais sur des épaisseurs très faibles le goop avec la grosse "pompe à chaleur" que représente la chaleur latente de changement d'état (solide vers liquide), ça devrait marcher. Bon faut bien se lancer pour essayer.

    J'aurai aussi voulu faire 3 trempes de suite, comme Ed Fowler, pour voir. Je vous résume les opérations
"Freestyle"
- 3 mm au ricasso, 3 min  à 820°C avec 3 trempes sélectives de suite au goop sur 8 mm
- (c'est trop chiant, je décide de trempes simples pour les deux autres)
- essai à la lime demi douce: OK
- pas mal de déformation au dos

"Iktotat"
- 2 mm au ricasso, 2 min  à 820°C avec 1 trempe sélective au goop sur 8 mm
- essai à la lime demi douce: OK mais pas près du ricasso
- seconde austénisation, 2 min  à 820°C avec 1 trempe sélective au goop sur 8 mm
- essai à la lime demi douce: OK
- pas beaucoup de déformation

"Harricana"
3 mm au ricasso, 3 min  à 820°C avec 1 trempe sélective au goop sur 8 mm
- essai à la lime demi douce: OK mais un poil plus tendre au ricasso
- pas beaucoup de déformation

    Comme je trempe toujours la pointe en premier, le talon de lame noircit/se refroidit très vite et avec des aciers simples sans chrome, on a souvent de l'ordre de la demi-seconde pour passer sous la barre des 600°C (le "nez" perlitique). Bref sur mes 3 lames c'est loin d'être parfait au talon de lame je dirai.

Pour les 3
- passage à -18°C pendant 30 min
- petit coup de spray -50°C sur le "Harricana" seulement
- 1 h à 200°C
- refroidissement brusque en seau d'eau
- retour à -18°C jusqu'au lendemain


08-JUL-2017

    Le matin, avec la scie circulaire sur table, j'ai découpé des plaquettes de mirabellier, pommier et prunier. Pas sûr que ces petits morceaux récupérés localement donnent de quoi faire des manches: fissures, duramen trop petit, essence uniforme et ennuyeuse à l'oeil. Ce que j'ai coupé ne suffira pas de toute façon pour les 3 couteaux.

    J'ai sorti les lames du congélateur après exactement 12 heures à -18°C.
- 1 h à 200°C
- refroidissement brusque en seau d'eau
- retour à -18°C jusqu'au lendemain


09-JUL-2017

    J'ai sortie les lames du congélo après 24 h.

    L'après-midi, j'ai tracé, découpé grossièrement et percé les plaquettes
- zebrano pour le "Freestyle" parce que mes essences locales n'étaient pas assez nombreuses
- mirabellier de 2014 pour le "Harricana"
- prunier de 2015 pour l'"Iktotat"

    3 mm percé à 3.1 pour les deux premiers rivets laiton et 6 mm percé à 6.1 mm pour le tube passage dragonne en laiton. La méthode du trou plus gros dans la semelle de Cy Swan ne s'est pas révélée optimale pour mes plates semelles: trop de risque de désalignement: L'exemple que j'avais vu avait une garde contre laquelle la plaquette est pressée. Dans ce cas ça va bien. J'essairai de m'en souvenir.

    J'ai eu du mal à avoir des plaquettes parfaitement planes malgré le miroir et l'abrasif en feuille: il y a toujours un très léger manque de matière à l'avant et à l'arrière de la plaquette. J'avais résolu ce problème par le passé en passant de vieux abrasifs chinois à des Norton de premier choix. Aujourd'hui le problème était encore là malgré les abrasifs Norton.

    Les semelles ne sont pas très planes. Je ferai au mieux mais je crois qu'il faudra que je compense par un excès de colle et un serrage modéré. Prochaines étapes avant le collage: sablage, polissage des lames et gravure du logo.


13-JUL-2017

    J'ai nettoyé les 3 lames au disque abrasif à poils en plastique. Cela devrait enlever suffisamment de calamine et m'autoriser à utiliser la sableuse du boulot dont le chef de l'atelier ne veut pas que je lui pollue son joli abrasif "Edelkorund" qui lui sert surtout à transformer l'état de surface de certains moules d'injection.


14-JUL-2017

    Le chef d'atelier m'a dit d'accord et j'ai donc pu sabler les 3 lames tranquillou bilou.


15-JUL-2017

    Tentatives de logos. Le transfert du masque en toner s'est fait du premier coup sur 2 lames mais sur le "Freestyle", il m'a fallu 3 essais. La surface un convexe sans doute. Quant à la garvure électro chimique, elle était bien partie sur l'"Iktotat" mais arrêt soudain et plus rien. Rien non plus sur les deux autres. Cela arrive bien trop souvent. Il va peut-être falloir investir dans un vrai système? Car tout cela m'a coûté une heure complète, sans résultat. Avec un système à masque/resist, une application, une trempette, un coup de jus et c'est torcher. Maxi 15 minutes pour les 3 lames et je pouvais passer à la suite. Gâchis. J'ai découvert une fissure tarversante dans le manche de l'"Iktotat". Fissure bizarre car loin de la zone trempée. Bon on saura que ça arrive aussi.


16-JUL-2017

    J'ai encore tenté à deux reprises de faire la gravure électro-chimique et j'ai lamentablement échoué. J'ai laissé les masques. A l'usine le service qualité fait des coupes et des attaques chimiques de nos sertissages électriques. Ils ont un electrolyte spécial et une sorte de crayon sous tension: en fait exactement le même montage que moi, mais pas en matos d'amateur. Je vais tacher de faire un essai en présentant mon plus large sourire aux laborantines.

    Du coup j'ai faconné les faces avant des plaquettes avec chanfrein à 45° et polissage à la pâte 40 microns. Une plaquette en prunier de l'"Iktotat" a fait remonter une fissure. Je constate aussi que les plaquettes ne sont pas très jointives, la faute à des semelles dont la planéité est loin d'être parfaite, surtout sur le "Freestyle". Je crois que mon niveau baisse parce que l'implication, l'engagement ne suit plus.


17-JUL-2017

    Je me suis dit que mon problème de gravure c'était peut-être juste un courant ou une tension un peu faible, avec l'oxydation des pinces croco, etc. Du coup j'ai ressorti de la cave de mes parents un antédiluvien chargeur de batterie complètement conventionnel avec 6 A max. Il possède un ampèremètre et cela m'a permis de constater qu'en effet, au début, il n'y a quasiment aucun courant qui circule, puis au fur et mesure il augmente jusqu'à 1 A environ. Bref ça a marché!

    Devant tant de réussite, j'ai ressorti la lime bâtarde et j'ai tenté d'améliorer la planeité des semelles des 3 lames, lime de travers. J'ai ensuite poli à la va-vite les lames Au P180, 240, 320 et 400. Le but c'était de faire des révélations au perchlorure de fer. Le bilan est mitigé: la ligne de trempe ne remonte que d'un quart ou d'un cinquième de hauteur de lame mais en plus la pointe de l'"Iktotat" n'est même pas trempée.

    Cela prouve, à côté des recuits hyper faciles, que ce sont deux aciers sans chrome qu'on a très peu de temps pour tremper. L'eau serait sans doute plus indiquée... Peut-être aussi austéniser à la forge, histoire d'aller très vite au bac de trempe. L'ouverture de la porte du four me fait perdre un temps précieux...


19-JUL-2017: comment foutre en l'air au moins 10 heures de boulot...

    Pas super content de la faible et assez irrégulière zone trempée sur mes 3 lames, surtout l'"Iktotat" avec une pointe sans trempe. J'ai essayé de faire une chauffe locale du tranchant, à la Ed Fowler. Impossible avec ma lampe à souder. Je vais chez le voisin, plombier, et je lui emprunte son chalumeau oxy-acétilénique.

    C'est parti pour 3 trempe avec un aimant pour tâter le point de Curie (perte de magnétisme à 727°C pour le fer, cela indique qu'on s'approche des 800°C). J'ai l'impression de bien avoir l'orange à obtenir et paf dans le goop. A la troisième trempe je trouve le talon peu marqué alors je décide faire une quatrième trempe.

    La lame s'est vrillée un peu à la façon d'un tire-bouchon. Qu'ai-je fait? Aucune certitude. Mais peut-être ai-je trop chauffé et en arrivant au fond du bac de goop, j'ai poussé de travers sur la lame encore trop "molle"? Bref tout cela est bien chaud, pas de soucis, billot en bois et marteau de 100 g, vas y que je redresse. Ça vient, ça vient et sans même taper dessus, 1.5 cm de pointe se casse et le long de deux fissures distinctes faisant un angle d'environ 135°. A la loupe, le grain est plus fin dans la partie trempée à de nombreuses reprises (sans être extraordinaire) mais les sommets des plans de clivage sont brillants et non pas mats. J'en déduis la surchauffe, peut-être étais-je même proche de la fusion dans cette zone à la très faible épaisseur (peu de matière = peu d'inertie thermique).

    Bref après tout le travail de forge, les heures de revenus, tout l'usinage au back, à la perceuse et à la main, c'est très frustrant. Bon il me reste deux lames mais la faible zone trempée et sa dureté assez basse (peut-être 56 HRc selon mes petits essais par comparaison) ne m'encourage guère à poursuivre sans refaire des trempes plus hautes et/ou plus vite et/ou dans des milieux plus drastiques. Je me souviens qu'hormis au chalumeau, le temps d'aller du four au goop, la pointe noircie déjà et sans trace de chrome pour ralentir les transformations, il est déjà trop tard.

    J'ai cependant passé l'"Iktotat" au congélateur à -18°C pour 1 heure et 30 min à 180°C (avec mon poisson en papillote). Je pourrai essayer de tester le tranchant (m'enfin vu le grain, cela ne sert sans doute à rien).


20-JUL-2017

    J'ai réfléchi... Beaucoup... Trop. Faire des trempes sélectives à la flamme sur des couteaux forgés dans des limes, de temps à autre me prendra
- beaucoup de temps pour maitriser la technique
- beaucoup de rebut, donc de temps pour tout ce que je vais rater
- beaucoup d'argent pour le poste oxyacétylénique (surtout les recharges)

    Il me faudrait une autre solution de chauffe locale, plus facile, plus répétable, physiquement proche du milieu de trempe. J'ai resongé à cette video du site de Brisa sur la trempe sélective des Lauri. C'est fait par induction. Voila quelque chose de faisable pour l'amateur. On trouve en Chine pour 35 EUR un kit avec un serpentin en cuivre qui peut aller jusqu'à 1000 W et 20 A. Par contre, il faut y adjoindre une alimentation, entre 12 et 48 V pour le kit. Plus l'alim est puissante, plus ça chauffe... Evident. Une alim 48V et 8.3 A coûte sur ebay dans les 50..60 EUR. Le serpentin chauffant énormément, il est aussi prévu de le refroidir par circulation d'eau. Faudrait donc une petite pompe à eau. Et puis selon les retours du Net, il pourrait être judicieux de fixer un ventilo de PC sur l'ensemble de la platine. Nous voilà sans doute sur une bonne centaine d'euros.

    J'ai refait les trempes sélectives au goop des "Harricana" et "Freestyle". Je ne vois pas pourquoi je devrai me satisfaire d'un truc que je considère par trop inférieur. Oui je risque encore de tout fiche en l'air, mais tant pis. Les tranchants étant déjà archi fins, je me suis contenté d'une trempe simple. Je ne veux pas décarburer davantage l'acier. Je testerai des trempes triples sur des projets plus épais.

    Parmi mes reflexions du jour, je me suis dit que la première fois, je n'avais peut-être pas laissé les lames emmagasiner suffisamment de chaleur. Alors je suis passé de 820 à 800°C pour la température d'austénisation avec un temps plus long (et un four préchauffé plus longtemps pour un peu plus de stabilité thermique).
- 5 min d'austénisation pour le "Freestyle" plus fin
- 6 min pour le "Harricana" un peu plus épais

    Pour faire vite, j'ai laissé la porte du four ouverte et je suis passé pointe la première dans le goop de 8 mm de profondeur, puis dans le goop de 12..15 mm. Pour la seconde lame, le goop de 12..15 mm a pris feu. Rien de grave. Mon bac est une vieille boîte métallique de douilles et cliquet 1/2" de marque Stahlwille trouvée dans la benne de l'usine. Ouverte à plat, le couvercle est moins profond que l'autre moitié, ceci expliquant des hauteurs de goop différentes. Ensuite j'ai essuyé les lames au chiffon en coton pour les laisser doucement retomber en température. J'ai un peu poncé grossièrement un tranchant pour y passer un peu de perchlorure de fer. Difficile d'y voir clair mais les zones trempées sont plus hautes, surtout sur le "Harricana". La lime demi-douce patine bien. Après neutralisation du perchlo, j'ai tout mis au congélateur à 19h45.

    Le trempe par induction je vais la garder dans un coin de ma tête.


22-JUL-2017

    Profitant de la cuisson de 3 brioches (oui je fais de grosses quantités à l'avance et je les congèle) et pour ne pas allumer le four pour rien, j'ai sorti les 2 lames du congél' à 9h51 pour 1 h à 200°C avec refroidissement subséquent dans un seau d'eau froide et retour au congél' à 11h08.

    En faisant mon jogging j'ai repéré une vieille tondeuse devant une maison du village: sans doute une offrande au ferrailleur qui m'a déjà fauché à 2 minutes près de jolis morceaux de ferraille. Je suis donc allé un peu plus tard sonner, je vous passe les présentations et je suis reparti avec la lame de la tondeuse: 51 cm de diamètre et 2,5 à 2,7 mm d'épaisseur. Bon à l'évidence, à cause des risques de chocs, ce ne sera pas un hypereutectoïde mais je pourrai peut-être y forger un projet ou deux.

    Mes brioches ayant poussé bien moins vite que prévu (sans déc, prenez de la levure fraiche, le cube de 42 g, pas la sèche!) je me suis retrouvé avec un four chaud tard dans l'après-midi et j'ai donc enquillé le second revenu en sortant les lames du congél à 15h57. Encore 1 h à 200°C, refroidissement en seau d'eau froide et dernier retour au congél à 17h34.


23-JUL-2017

    J'ai sorti les lames du congél à 16h21, nettoyage au disque abrasif à poils en plastique puis aux disques sisal et coton (pâte noire resp. verte). Dégraissage et petit bain de perchlorure de fer. nettoyage à la paile de fer et disque flanelle avec pâte blanche. Bilan
- "Harricana" 3 mm de tranchant trempé au ricasso allant progressivement jusqu'à 6 mm à la pointe
- "Freestyle" 3 mm de tranchant trempé au ricasso allant progressivement jusqu'à 4 mm à la pointe
- les surfaces ont de petits cratères à force de décarburer
- avec des largeurs de 25 mm et une trempe sur 1/3 je devrais être à 8 mm. Aurait-il fallu tremper plus profond? C-à-d dans le goop 12..15 mm au lieu de 8?
- le "Freestyle" s'est un peu déformé (en banane)
- je crois que je vais les monter et les brader au marché de Noel prévu en novembre dans mon patelin

    Et voilà, un peu plus tard, j'ai nettoyé la semelle du "Harricana" au disque abrasif, un coup d'acétone pour dégraisser (quincaillerie comprise), un coup de décireur sur les plaquettes, préparation de pas mal d'époxy et mise sous presse. Nettoyage au coton-tige imbibé d'acétone des débordements d'époxy au ricasso et à demain!


24-JUL-2017

    J'ai sorti le "Haricana" des presses et j'ai commencé à façonner le manche.au back. Les plaquettes sont plus jointives que prévues. Je les ai laissées assez ventrues dans la seconde moitié et beaucoup affinées près du ricasso pour bien pouvoir pincer le couteau entre pouce et index. Les veines du mirabellier sont plus présentes que prévues aussi, une assez bonne surprise.


25-JUL-2017

    J'ai fini de façonner le manche du "Harricana" à la main avec de nombreuses bandes d'abrasifs: P80, 120, 180, 320 et 600. J'ai repris les contours de la semelle au back jusqu'à P400. Ensuite un polissage à la pâte 40 microns et pour finir un gros nettoyage au décireur. Une petite couche de l'huile du kit CCL juste pour le plaisir de voir le grain ressortir. Je passerai les diverses couches d'huile demain.


26-JUL-2017

    J'ai corrigé deux bricoles au back sur le "Harricana": des rayures restantes dans l'encoche du pouce et le petit plateau sous le casse-goutte pas tout à fait perpendiculaire au plan médian du couteau. Ensuite j'ai passé mes couches d'huile de tung habituelles: 3 couches d'huile de tung diluée à 49.25% avec de la térébenthine et 1.5% de siccatif et 2 couches d'huile de tung pure avec 1.5% de siccatif. Grace au siccatif, j'arrive à passer de nombreuses couches successives en une soirée car elles sèchent très vite au toucher. Je dois avouer que je trouve le "Harricana" très à mon goût. Je crois que je vais le refaire.


27-JUL-2017

    Le matin avant de partir au boulot j'ai mis la dernière couche d'huile de tung pure avec 1.5% de siccatif.


29-JUL-2017

    Le manche du "Harricana" semble bien sec. Je lui ai passé deux couches de cire de carnauba au disque à polir. Ensuite avec la meule à eau, j'ai mis un demi-angle au sommet au tranchant de la pointe (les derniers 2 cm) de 20° pour plus de robustesse et avec ma copie chinoise d'affuteur Lanski, j'ai mis 15° sur le reste avec la pierre 320 enduite d'huile. 320 pour de l'agressivité. J'ai passé un petit coup de cuir enduit de pâte 2 microns pour finir.

    La finition de la lame est loin d'être parfaite (profondes rayures) mais la forme est vraiment jolie et le bois du mirabellier familial superbe. J'ai testé par comparaison la dureté de la zone trempée: au moins 63 HRc car le Lauri PT ne le raye absolument pas. Je ne pensais pas obtenir au final une telle dureté au goop avec un acier qui semblait avoir un nez perlitique à 600°C bien en dessous de la seconde. Une bonne surprise. Mais j'aurai pu m'en douter un peu car le tranchant ayant été réduit à zéro (demi-angle ~6°) lors des émoutures, le brut rasait déjà tout en assurant une rigidité latérale étonnante du fil, rigidité qu'on ne peut atteindre qu'avec une dureté, synonyme de résistance mécanique, très élevée. Le fameux test américain du "edge flex" est passé haut la main: flexion du fil sur un cylindre métallique de 6 mm (un tournevis par exemple): le fil doit revenir -élasticité, résilience- et non pas casser -trop dur par rapport à la géométrie. Excusez moi, je suis presque fier, ce qui me met toujours mal à l'aise.


07-AOU-2017

    Je rentre de vacances des Landes, dans un mobile home, tout proche de l'océan. Pour la cusine j'avais pris mon couteau à pain (voir galerie en MAR-2015) et mon couteau d'office (MAR-2016). Et le "Harricana" mais juste pour le montrer à un pote.
- le bois de rose a beaucoup gonflé, un bon demi millimètre je dirai. J'aurai dû le huiler avant de partir (jamais fait depuis la fabrication)
- l'amourette a gonflé, mais très peu. Jamais huilé depuis la création et il a vu beaucoup d'eau au momenet des lavages
- le mirabellier a gonflé aussi, plus que l'amourette, beaucoup moins que le bois de rose et malgré (ou à cause d') un séjour permanent en étui en cuir, de nombreuses traces de rouille sont apparues, surtout sur la partie trempée (en contact avec le martyr de l'étui?)


11-AOU-2017

    Aujourd'hui j'ai devancé le ferrailleur du samedi dans le village (et pour cause, on est vendredi!): devant la maison où j'ai vu trainer moultes ressorts, j'ai vu le proprio. Je lui ai fait mon speech je suis du village, je forge des couteaux en hobby, etc. J'ai pu repartir avec un grand ressort issu du train AR d'une Golf I. Le diamètre du fil est environ 10 mm, c'est un peu trop petit pour y faire une de mes lames habituelles mais peut être que ça sufira pour un outil un jour. J'ai juste oublié de lui demander de quelle bagnole le ressort provient.


12-AOU-2017

    Bon c'est encore les vacances alors le matin j'ai pris mon courage à deux mains et je suis retourné au back pour améliorer la finition du Harricana et aussi sortir les points de rouille. J'ai commencé à la bande P220 à 1000 tr/min, puis la P400 à 900 tr/min et enfin la P800 aussi à 900 tr/min. ensuite j'ai callé le manche dans un chiffon avec des serre-joints et j'ai repris le tout à la main au P400 et P600 huilés. J'ai bossé en tout deux heures (merci Jean Claude Ameisen): il restait des rayures faibles et j'ai un peu "niqué" la ligne entre émouture et plat de lame (le shinogi si ça vous cause) à gauche mais plus de traces de décarburation.

    Ensuite gros passage au disques à polir (je n'aime pas ça, surtout avec un couteau déjà affûté: on perd vite un doigt amha): sisal et pâte noire, coton et pate verte, flanelle et pâte blanche. Presque un miroir dans la zone trempée mais plus de ligne de trempe visible. Alors j'ai refait une révéltaion d'une minute au perchlorure de fer, puis un polissage à la paille de fer et comme la lame est restée mate j'ai mis de la pâte à polir à trois reprises, sans succès. la lame est joliment mate et on voit bien la ligne de trempe.

    La manche étant un peu collant et sec depuis le retour de vacances (comme si le mirabellier avait absorbé la cire de carnauba), j'ai remis une couche de cire pour meubles (Formule Bois de Generic SARL, un truc pour antiquaire, vieux meubles et marbre, chance aux jeux, retour d'affection, etc). Pour finir un nouvel affûtage à la Norton IB-134 P400 suivi d'un petit coup de cuir enduit de pâte 2 microns. Le perchlo a fait ressortir des faibles rayures longitudinales comme s'il avait "bouffé" des parties moins dures.


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