Les deux limes de brocante et le "Coxipi"
bâclé/modifié à ma façon de sagouin
du 15 août.
16-AOU-2017
La nuit porte conseil. Ce matin de vacances
d'été, j'ai cherché sur le Net tous les aciers
servant a peut-être faire des ressorts hélicoïdaux de
compression à fins automobiles. Aux USA, il y a le 5160 et 9260,
chez nous y a du 1.2101/62SiMnCr4, 1.7701/51CrMoV4, 1.8159/51CrV4,
1.7108/61SiCr7 (le plus utilisé soi disant), 45S7, 55S7, XC75,
XC80. La plupart ont des forts taux de silicium et de manganèse
(pour la fatigue). Tous (sauf le 9260) se trempent à l'huile. On
se souviendra aussi que vue les faibles sections, tous les livres que
je possède (sauf pour les trucs japonais) banissent l'eau: trop
drastique et n'importe quelle huile arrive à refroidir assez
vite les faibles épaisseurs pour atteindre la dureté
maximale théorique.
Bref je décide d'abandonner l'eau pour mon
goop solide. Les aciers cités se trempent de 820 à
860°C. Mon idée c'était la plage basse à
830°C et avec une commande de four capable d'incréments de
5°C, à la correction du thermocouple près, ce sera
834°C (affichage 845°C).
Un couteau d'office devant surtout être un
trancheur, l'émouture convexe est une mauvaise idée. J'ai
donc remis une émouture plate sur la lame de P120 à P400.
J'ai aplani au mieux à la lime batarde la semelle. Puis j'ai
lancé le four de trempe. Et c'est ici que je dois rappeler qu'il
faut être à 100% à ce que l'on fait dans la vie,
sous peine d'erreurs! Et je bavarde avec le voisin, et je bricole
dehors, et j'oublie de percer la semelle!
Bon j'ai austénisé 2'30" à
834°C et j'ai trempé la lame seule au goop sur 8 mm de
profondeur jusqu'à ce que l'acier redevienne noir partout. Petit
aller-retour dans le seau d'eau et refroidissement à l'air.
Essai de dureté à la lime demi-douce: ça patine
grave! L'acier semble super dur. Le goop semble donc suffire pour ce
ressort en acier inconnu. J'ai mis la lame au congèl' à
-18°C pour 4h17, puis 1 h de revenu à 175°C,
refroidissement brutal en seau d'eau froide et retour au congél'
à-18°C.
Avant la trempe, avec émouture presque plate, semelle aplanie
à main levée et trous oubliés.
Le soir j'ai collé les plaquettes en
zébrano du "Freestyle", resté en suspend depuis quelques
semaines. Autant le finir, je tacherai de le mettre en vente en
novembre pour une vintaine d'euros, y aura peut-être un amateur
à ce tarif là. Je vais d'ailleurs afficher tous mes
couteaux à 50% du tarif que j'avais calculé pour la
fête artisanale de 2016. Ça en fera peut-être partir
certains au marché de Noel de mon patelin. Oui tout sera
affiché à perte mais entre remplir les tiroirs et
constater que c'est toujours trop cher, je brade, je fourgue. On verra
bien.
17-AOU-2017
Des envies de forge. Alors j'ai recopié au
mieux par transparence dans mon cahier le couteau de Wayne Goddard en
photo page 123 de son livre "the 50 dollars knife shop". La photo n'est
pas à l'échelle 1 et la lame fait alors 70 mm de long et
20 mm de large. Mais avec un dos de lame à 3 mm environ, je me
dis qu'avec le ressort de 10 mm de diamètre, 20 mm de large
ça doit être faisable. J'ai imaginé une soie courte
avec un trou de fixation et de généreux rayons de
raccordement. C'était déjà un vieux projet dans
mes cartons, le "Bujeault".
Après de petits calculs et une marge, j'ai
coupé 10 cm de ressort hélicoïdal et hop dans la
forge
- la peinture a vite brûlé
- j'ai fait de petits méplats au marteau de 2 kg
- puis j'ai élargi à 15 mm en frappant le méplat
avec la panne de mon marteau Facom de 1 kg (c'est pas large et j'ai
souvent tapé la table de l'enclume au début)
- panne de gaz...
- mon revendeur ayant fermé, Internet pour dégoter la
station Shell la plus proche et coup de fil à la seconde, car la
première ne répondait pas.
- 1 h plus tard, retour avec 2 bouteilles de propane de 10.5 kg (une de
secours passqu'y en marre) à 16.82 EUR l'unité (au Grand
Duché de Luxembourg; consigne supplémentaire 15 EUR). La
dernière datait du 28-MAI-2016 et avait coûte 16.70 EUR
- reprise des hostilités: forge d'une pointe
- forge de l'émouture jusqu'à une largeur d'environ 22
mm. J'ai bien contre forgé pour garder une ligne continue. Le
dos et le tranchant sont encore assez épais
- j'ai dû corriger un peu l'épaisseur en allongeant juste
avant la pointe. La pointe est un peu trop basse mais comme y a de la
matière, ça ira
- forge de la soie: pas réussi à la mettre au milieu et
affinage
- finition de la lame
- j'ai mis 8 limes (3 de 250 mm et 5 de 200 mm) successivement à
la forge pour les
récuire. L'idée c'était de préchauffer mes
cendres. Le seau métallique fermé (origine IKEA)
était brûlant au toucher.
- 3 trempes rapides à l'eau (chauffe à la forge, couleur
à l'oeil)
- 3 normalisations à l'air non pulsé (enfin, j'ai
soufllé dessus et fait de grands moulinets)
- 1 recuit d'adoucissement et hop dans les cendres brûlantes.
- c'est sans doute mon brut le plus abouti jusqu'à aujourd'hui
malgré de gros défauts, mais je veux y voir le verre
à moitié plein
3.16 mm au ricasso, 23 mm de large, 2.25 mm à la pointe,
tranchant de 1.36 à 1.15 mm. L'émouture
est très lisse quoiqu'un peu bombée convexe au premier
tiers. La moitié de la soie sera coupée et
l'autre moitié n'est pas vraiment courbée dans le bon
sens mais il y a assez de matière pour y façonner
la soie. La pointe n'est pas assez relevée, mais il y a aussi
assez de matière. La pointe ne se relève pas
tant que ça en sortant l'émouture, il faut je les fasse
moins basses pour des "drop point". J'aurai dû
courber la soie tant que j'y été...
J'ai ressorti le
brut des cendres environ 5 heures plus tard pour les besoins de la
photo. Il était tiède et un micro poil
déformé dans le premier tiers mais toutes les autres
limes, bien plus volumineuses étaient à la limite de ce
que supporte les mains d'un mec qui n'est pas plombier, cuisinier ou
boulanger, vers les 50°C je dirai. Elles étaient aussi
déformées, pas mal pour certaines, les plus grosses de
250 mm.
18-AOU-2017
J'ai voulu fçaonner le profil du "Bujeault"
mais je me suis dit que j'allais le foirer. Je vais attendre
d'être au retour au boulot pour photocopier et découper le
profil... Je me connais. J'ai juste scié la moitiée de la
soie. Pas de difficulté, l'acier se laisser usiner. Ce ressort
est trop facile à recuire. Un vrai bonheur.
J'ai sorti le "Fresstyle" des presse et j'ai
façonné le manche au back. Je me suis aussi aperçu
que tout cela n'était pas droit et j'ai fait un peu de
redressage. Il en faudra sans doute encore un peu.
Dans mes chutes de chez FTFI, j'ai commencé
à choisir des essences pour les manches du "Coxipi" et du
"Bujeault". Je crois que je pourrais aussi forger une
version plus fine du "Bujeault" dans les couteaux utilitaires fichus C.
Schwarte que m'avait filé MJM. Manque juste 2 mm de largeur.
Profitant de l'activité en cuisine du repas
de midi, j'ai sorti le "Coxipi" du congèl'
(après 39h10 à -18°C) pour lui faire un second revenu
de 45 min à 175°C (j'étais pressé, j'avais
besoin du four et aussi de partir) suivi d'un dernier refroidissement
brutal en seau d'eau froide et retour au congél'
à -18°C.
19-AOU-2017
Retour à la forge de bon matin pour tenter de
sortir un second brut de "Bujeault" sur soie courte mais dans une lame
C. Schwarte Solingen. Pour commencer, j'ai coupé au disque un
début de pointe finissant dans le trou du manche. L'idée
est de conserver au maximum les 2 mm dépaisseur initiale au dos
et d'élargir la lame de 18 à 20 mm. Le moins que l'on
puisse dire c'est que la finesse du métal de départ rend
le contre-forgeage difficile (le métal plie au lieu
d'épaissir) et oblige à de fréquentes chauffes.
Bref voici le déroulé
- forge d'une pointe pas très marquée
- élargissement d'une moitié de la bande à la
panne du marteau d'1 kg
- élargissement et égalisation de la surface à la
table arrondie du marteau de 800 g
- sortie de l'émouture et du tranchant au ricasso et
remontée jusqu'à la pointe
- constatation que c'est trop court, sortie d'1 cm de tranchant
supplémentaire
- rectif de la pointe (pas géniale du tout)
- création de la soie et de deux épaulements
- courbure de la soie
- finition de la lame au petit marteau Peugeot de 400 g à table
non modifiée (c-à-d relativement plane)
- 3 trempes rapides à l'eau (à la forge et à
l'oeil)
- 3 normalisations à l'air non pulsé (forge + oeil)
- chauffe d'une grosse lime de 35 cm pour un recuit dans les cendres et
surtout tenir chaud à mon brut de "Bujeault"
- 1 recuit d'adoucissement dans le seau de cendres
(rappel du 13-MAR-2016: une analyse partielle d'une lame C. Schwarte
nous donnait avec beaucoup de probabilité un acier 1.2003/75Cr1:
830-860°C, huile 65 HRc, 2 X 1 h à 150°C -> 62 HRc,
à 180°C -> 60 HRc)
En haut, une des lames HS avec une pseudo pointe coupée, en
dessous le résultat après forge et
en bas le profil à ateindre. Oui je sais, il reste du chemin
petit scarabée, mais l'essentiel c'est le plaisir.
J'ai sorti le "Coxipi" du congèl'
après 25h12 à -18°C.
20-AOU-2017:
dernier jour de vacances, demain je retourne à l'usine qui gronde
2h15 paseées au garage de l'après-midi
dominical. J'ai percé le manche du "Coxipi": 3 trous de 2 mm
pour des rivets laiton et 2 trous de 6 mm pour l'allègement.
J'ai eu du mal avec les trous de 2 mm, l'acier me faisant le coup de
l'auto trempant mais il semble juste que mes fôrets de 2, 2,1 et
2,2 mm soient de mauvaise qualité. Ensuite j'ai blanchi à
main levée les lames des "Coxipi" et "Freestyle" au back avec
P400. J'ai fini l'ensemble à la main avec du P400 aussi.
J'ai ensuite façonné à la main
levée le manche du "Freestyle" au back à P120 puis
à la main tout court de P60 à P600 (120, 180, 320). J'ai
passé un coup de brosse rotative sur la semelle du "Coxipi"
avant de sortir le polissoir
- pâte 40 microns pour le manche du "Freestyle" en zébrano
(puis protection au ruban adhésif)
- pâte noire et disque sisal pour les lames des "Coxipi" et
"Freestyle"
- pâte verte et disque coton
- pâte blanche et disque flanelle
21-AOU-2017
J'ai photocopié plusieurs fois la page
123 du livre de Goddard pour avoir le mini "Bujeault" à
l'échelle. J'hésite encore pour la forme du manche. Vue
la petite taille, il faut que l'index soit bien
vérrouillé en place. Comme la sableuse de base doit
toujours être en panne à la maintenance du bureau et que
celle de l'usine m'est interdite si j'ai trop de calamine (pollution de
l'abrasif qui nous sert à finir des états de surface de
moules), j'ai un peu nettoyé les bruts des "Bujeault" au disque
rotatif à poils en plastique monté sur la perceuse.
Après ce nettoyage je me suis aperçu que les surfaces
comportaient encore des traces de marteau, bref elles n'étaient
pas aussi planes que je le croyais. Après collage des patrons et
façonnage des contours, je
tacherai de ne pas oublier de faire un peu de forge à froid.
22-AOU-2017
A tout hasard j'ai pris les lames avec moi à
l'usine et le cerbère de la sableuse m'a laissé
l'utiliser, contre toute attente. C'était assez "propre". Par
contre leur abrasif pour améliorer le traitement surface de nos
moules n'est pas très agressif (logique eh patate!) donc les
lames ne sont pas ressorties aussi "blanches" qu'espérées.
Petit tour obligatoire à la benne à
métaux: un roulement, tout petit et... Une lime! Très
petite cependant mais de marque Dick.
Le soir j'ai collé les patrons en papier sur
les bruts et j'ai façonné les contours des deux
"Bujeault" au back (P36 et 120) en laissant de la matière
supplémentaire aux soies. Examen de la lime pilon (c-à-d
dentures sur 3 faces, forme parallélépipédique) de
la benne. Inscriptions au talon
F.D. Dick 2
(2=demi douce selon le catalogue Dick)
Standard.
Dimensions 150 X 15.70 X 4. Le métal est encore très
gris, comme neuf et les dents pleines de copeaux d'aluminium
apparemment. Je les ai nettoyées à la carde mais pas
grand chose à faire. J'ai alors essayé avec ma pointe
à tracer et j'ai pu nettoyer toute la lime. Petit essai: elle
marche encore très bien. Direction les outils et pas le tas de
matière d'oeuvre!
25-AOU-2017
J'ai placé une demande de devis chez Soucille
à Thiers pour des bandes abrasives 50 X 1830 en 36, 60, 120, 220
et 400.
26-AOU-2017
J'ai commencé à faire les manches
laminés des deux "Bujeault". Laminé ça veut dire
que je veux superposer 3 couches de bois en fines plaquettes. Cela me
permet à la fois de ventiler mon stock de chutes FTFI et comme
en général une face au moins a été
sciée, j'ai moins de travail pour aplanir les faces à
encoller. J'ai donc découpé à la scie à
ruban et à la scie à chantourner mes ébauches.
Pour le "Bujeault" sur base ressort hélicoïdal, j'ai choisi
un sandwich bocote - difou - bocotte et l'autre en 75Cr1, pink ivory -
érable moucheté - pink ivory.
Notez s'il vous plait que j'identifie mes bois avec
l'aide du peu de connaissance sylviculturelle que j'ai:
déjà vu, comparaison par photo. Par exemple
l'érable moucheté, j'ai cru que c'était du bouleau
madré mais en regardant le catalogue FTFI dont il est issu, je
me suis aperçu qu'ils n'en avaient pas en
référence. Le plus proche selon les photos,
c'était l'érable. Là je suis assez sûr de
mon coup mais pour le difou, j'ai vu aussi du pequia amarello. Alors va
savoir. Un bon moyen c'est d'aller au SICAC sur le stand FTFI et de
demander au bonhomme en lui montrant, il est très sympa et
très calé.
J'ai collé à la colle à bois
type D3, les deux premières couches de chaque manche. Et c'est
là que le dicton de Walter Sorells entre en jeu: "you can't have
enough clamps". Bref j'étais à bout de petits
serre-joints dèsle premier demi sandwich.
Sans cette fichue pelouse, j'aurai pu en faire plus
l'après-midi. J'ai limé les casse-gouttes puis les lignes
d'attaques des émoutures à l'aide d'un petit guide avande
passer au back. Les lames étant assez fines, j'ai attaqué
avec une bande P100 neuve. J'ai tout fait à main levée
sans guide, ni support en essayant d'enlever un maximum de rayures
avant la trempe (P220 puis 400). Il faut dire que le début
d'émouture forgée déjà existante est une
aide précieuse comme guide départ et on passe aussi moins
de temps au back. A la fin j'ai tout repris à la main à
P400. Le tranchant fait 0.6 mm avant trempe sur le gros
"Bujeault" (issu du ressort) et 0.4 sur l'autre (75Cr1).
En soirée j'ai sortie les sandwiches bois
laminés des presses. Le serrage est de 3 heures mini et la
résistance de la colle est maximale au bout de 7 jours.
27-AOU-2017
Je fais souvent du vélo le long de la
rivière (Moselle). Sur le chemin il y a une écluse avec
un station munie d'une grue sur rails qui récupère les
gros déchts charriés par l'eau et qui entravent les
systèmes. Ce sont principalement des troncs. Voilà
plusieurs semaines que j'ai repéré un gros morceau de
corde pris dans une sorte de poutre. Aujourd'hui j'ai enfin
pensé à m'arrêter pour récupérer
ladite corde. Je cherchais ce genre d'objet pour faire des essais de
durabilité de tranchant à l'américaine (rope
cutting).
Elle était fortement emmélée,
alors pour commencer, j'en ai coupé le plus gros morceau que je
me suis enroulé autour de la taille. J'ai coupé en deux
endroits avec mon Fallkniven U2 que j'ai sur moi lorsque je
pédale (léger et la sueur ne lui fait pas peur). De
retour à la maison: j'ai 4 m de corde en matière
synthétique verte (polypropylène?) d'environ 18 mm de
diamètre. Comme le carton, c'est sensé être
très abrasif.
Petite vérif du tranchant du U2: des
dificultés de coupe du papier au mileiu de la lame. Examen
à la loupe: en effet il y a un minuscule plateau en bout de
tranchant au milieu de la lame, précisément la partie
utilisée pour couper la corde. Merde du soi disant super acier
à 62 HRc, 2 coupes et ça débande, je suis
déçu. 5 passes à gauche, 5 à droite sur le
cuir avec pâte 2 microns: ça ne coupe toujours pas. 5
passes à gauche, 5 à droite sur la pierre DC4
côté P600 puis 5 passes à gauche, 5 à droite
sur le cuir avec pâte 2 microns: c'est à nouveau parfait.
Ouf!
28-AOU-2017
La loi des séries: encore une lime
trouvée dans la benne du boulot, encore une lime pilon 200 X 20
X 5 [mm] très encrassée et sans marque. De retour chez
moi, je l'ai nettoyée avec ma carde et elle semble faire le job.
Elle ne rejoint donc pas pour l'instant les étagères de
matière d'oeuvre mais la caisse à outils.
J'ai façonné au back les formes des
demi-manches laminés des "Bujeault". J'hésite encore sur
la forme, ces "Bujeault" pourraient se transformer en "Borel"... Puis
j'ai aplani l'autre face de l'intercalaire du milieu afin d'adapter
l'épaisseur à celle de la soie et de la lame. Il va
falloir que je diminue un peu l'épaisseur de la soie du
modèle en 75Cr1. En la forgeant, elle s'est épaissi au
point de dépasser les 2 mm du brut de départ.
Pour finir j'ai
coupé un peu de corde avec le "Borel V" en laminé 3
couches (San Mai) qu'on voit sur la photo de la corde ci-dessus
histoire de voir ce que vaut l'acier central issu d'une lame de scie et
sa dureté. Pas grand chose... A moins que cette corde soit
très abrasive. Première coupe OK et la seconde coupe
n'arrive déjà plus que très difficilement au bout.
L'observation à la loupe ne révèle rien
contrairement au Fallkniven U2 d'hier. Second essai après 5
passes à gauche, 5 à droite sur la pierre Norton IB-134
côté P400 puis 5 passes à gauche, 5 à droite
sur le cuir avec pâte 2 microns. Test coupe papier: nickel!
Nouvelle coupe de corde. Les performances s'effondrent dès la
seconde coupe. Rien de visible à la loupe. Nouvel affûtage
léger (5/5 P400 + 5/5 2 microns) et retour du tranchant, retour
dans le tiroir. Fin.
29-AOU-2017
Rien fait aujourd'hui pour avancer sur les
"Bujeault". Mail chez Soucille pour savoir s'ils avaient bien
reçu ma première demande. Non? Ah bon renvoi. "Ah si en
fait on l'avait mais on l'a oublié..." Par contre, j'ai
ramené de ma balade à vélo un dernier mètre
de corde polypropylène. J'ai sorti des tiroirs mon premier
"Alluviaq" (
galerie, DEC-2012) au
manche rose avec trempe jusqu'à -70°C en chambre
climatique... A force de bricoles et autres, le tranchant est devenu
très poli, assez épais et plutôt convexe. Difficile
de le comparer à l'acier de lame de scie du couteau d'hier,
ainsi qu'à la géométrie. 5
passes à gauche, 5 à droite sur la pierre Norton IB-134
côté P400 puis 5 passes à gauche, 5 à droite
sur le cuir avec pâte 2 microns. Test coupe papier: nickel!
On attaque la coupe de corde, un peu comme dans ce
film (mais moi
c'est pas du chanvre de 25 mm). J'ai arrêté au bout de 11
coupes, tant la paume de ma main gauche me faisait mal, malgré
le gant. Test de coupe de papier: ça coupe encore mais moins
bien qu'au début. Je continuerai une prochaine fois. A chaque
jour suffit sa peine.
30-AOU-2017
J'ai réfléchi à mes essais de
coupe de corde. Pas très scientifique, pas très
précis. Coupe en poussant? Coupe en sciant? Si coupe en sciant,
il est évident qu'un tranchant laissé à P120 sera
plus agressif et efficace qu'un poli miroir. Avec quel effort faut-il
couper? A partir de quel effort on considère que cela ne coupe
plus? Certains sur la toile coupent la corde avec un
pèse-personne en dessous pour avoir une idée de l'effort.
Non tout cela est bien trop flou pour être rigoureux.
Néanmoins et à défaut de mieux,
si je coupe de la corde assez souvent, cela devrait me donner une bonne
idée de ce que vaut le tranchant dans ce cas de figure
particulier: angle, finition, dureté, acier... Alors je vais
continuer à publier ici mes petits résultats, mais il
faudra être conscient que c'est surtout pour developer un feeling.
J'ai aussi quelques reflexions au sujet des 3
dernières trempes sélectives sur les lames forgées
dans des limes. Je pense que ces aciers ne contenaient pas le moindre
atome de chrome et comme j'ai l'habitude tailler des émoutures
(trop fines?) avant trempe, ces dernières étaient
déjà trop froides (faible inertie thermique due à
l'absence de matière) entre le moment de l'ouverture de la porte
du four et la plongée dans le goop. Dans de pareils cas, il vaut
sans doute mieux laisser un gros tranchant et tailler l'émouture
après trempe. Mais là aussi je me connais, une chance sur
deux que je laisse surchauffer l'ensemble au back, sans système
d'arrosage.
Les deux "Bujeault" en souffrance ont des tranchants
très fins (0.4 et 0.6 mm) mais je pense que l'acier à
ressort contient assez de chrome (le 75Cr1 de toute façon) pour
me permettre de m'en sortir. On verra bien le résultat. J'ai
bien envie de réessayer une trempe triple sur ces deux
hypoeutectoïdes.
Je suis retourné au garage coupé de la
corde avec l'"Alluviaq". 12ème coupe et 13 ème
très difficile. Essai de coupe papier, aussi très
difficile. 5
passes à gauche, 5 à droite sur la pierre Norton IB-134
côté P400 puis 5 passes à gauche, 5 à droite
sur le cuir avec pâte 2 microns. Test coupe papier: nickel! Et
c'est reparti pour une quinzaine de coupes en mixant coupe en sciant et
coupe en poussant. Nouvel affûtage mais avec ma très
vieille pierre des Pyrénées sans cuir. Loupe: bof.
Ça coupe en sciant mais pas vraiment en poussant, sauf à
pousser TRES fort. 5 coupes et nouvel affûtage mais avec la face
rugueuse de ma grande pierre synthétqiue de chez Brico Depot et
sans cuir. A la loupe, il y a de grosses stries et ça coupe pas
mal en sciant, mieux qu'avec la pierre des Pyrénées mais
pas longtemps non plus, 7 coupes. retour à l'affûatge de
départ: 5
passes à gauche, 5 à droite sur la pierre Norton IB-134
côté P400 puis 5 passes à gauche, 5 à droite
sur le cuir avec pâte 2 microns. Test coupe papier: nickel!
Nouvelles coupes de corde: pas de doute c'est bien cette combinaison
qui fonctionne le mieux pour cette corde, sans que ce soit
extarordinaire.
31-AOU-2017
Ma pierre Norton IB-134 est très sale sur la
face "fine". J'ai cherché sur le Net comment la nettoyer. Y a
plein de propositions. J'ai commencé avec une brosse à
poils en laiton et de l'alcool à brûler (qui n'est pas une
solution du Net). Bof. L'alcool est devenu bleu. Je ne sais pas
pourquoi.
J'ai continué avec de l'eau chaude, du
liquide-vaisselle et une brosse à ongles. Bof.
01-SEP-2017
J'ai reçu le devis de chez Soucille.
02-SEP-2017
Hier soir j'ai mis la pierre Norton dans le
lave-vaisselle. Pas vraiment de différence ce matin.
Ma fille est retournée chez sa mère,
me voilà à nouveau seul et plutôt que de continuer
à fond les couteaux en attente, j'ai encore forgé.
J'avais envie de refaire un "Franquelin" avec une émouture
Kata-Ha et une trempe sélective. En plus cela me force plus ou
moins à tailler l'émouture après trempe. J'ai
aussi vue une video de Murray Carter où il forge un couteau de
cou en commençant par le manche: cela permet de sêntraine
un peu avant de passer à la lame qui doit être
forgée plus soigneusement. A noter que dans cette video il se
contente de faire un plat rectangulaire qui s'affine vers l'avant et
l'arrière. Il ne forge pas la pointe. Pourtant la pointe
forgée, avec ses fibres orientées le long du tranchant
c'est vraiment un des gros plus des almes forgées. Je suppose
qu'il ne voulait pas "plier" l'âme centrale de son sandwich inox
410 - shiro gami - 410 acheté chez Takefu.
C'est donc l'occasion de faire une chose
différente. J'ai sélectionné une lime pilon
Talabot de 200 X 19 X 3..4 [mm] (3 mm devant, 4 partout ailleurs).
Allumage de la forge et chauffe au rouge de la queue avec trempe
à l'eau et test de casse: grain super fin, couleur mat, un vrai
bonheur. Cette lime est bonne pour le service. Jusqu'à
aujourd'hui ce test a démasqué une seule lime
céementée parmi mes acquisitions. Il faut toujours le
faire.
La lime a déjà été
recuite un peu par le passé (pour chauffer des cendres) et j'ai
donc enchainé avec le retrait des stries à la meuleuse
d'angle et un disque P40. Je crois que les disques abrasifs Casto sont
merdiques car un seul disque neuf n'est pas arrivé au bout des
srties de la lime et je me suis arrêté avant de toutes les
faire disparaitre.
J'ai commencé par l'avant de la lime
pour en faire le manche: petit arrondi, allongement, étirage en
long et en large avec forte diminution d'épaisseur au bout (je
vise 50% de l'épaisseur au ricasso, ici environ 1.5 mm). Ensuite
j'ai coupé la lime à 45° avec la disqueuse à
90% de la longuer finale de la lame. Je vise 80% de l'épaisseur
à la pointe, les 10% de plus c'est de la marge vue que je suis
une buse en forge.
En matinée la forge a marché exactment
1 h et l'après-midi 1h30. Et c'est encore une fois pas ce que je
voulais.
Positif
- j'ai deux débuts d'encoches pour les doigts forgées
- la ligne générale du brut suit bien celle du patron
Négatif
- trop de matière perdue au cul du manche
- pas réussi à faire un début d'émouture
Kata-Ha et il n'y avait pas assez de matière pour en faire un
plat d'épaisseur constante, bref j'ai une émouture
symétrique. Adieu Kata-Ha
- la lame est trop fine au ricasso, comme au dos comme à la
pointe: comme je suis trop mauvais il faut que je laisse encore plus
matière.
J'ai fini la forge, comme toujours en ce moment
après les finitions avec 3 trempes à l'eau (le manche
s'est tordu), 3 normalisations à l'air et 1 recuit
d'adoucissement dans le seau de cendres.
J'ai continué à travailler un peu sur
les lames en cours
- ajustment de l'épaisseur de Difou d'un "Bujeault"
- affinage de l'épaisseur de la soie de l'autre "Bujeault" en
75Cr1
- révélation au perchlorure de fer de la lame du
"Freestyle"
- sciage, rectification des faces d'appui, ajustement à la garde
de deux plaquettes en padouk (en toute vraisemblance selon moi; merci
les photos du site FTFI) pour le "Coxipi" (couteau d'office sur base de
ressort hélicoïdal)
- collage des deux manches des "Bujeault" à la colle à
bois type D3
03-SEP-2017
J'ai sorti les manches des "Bujeault" des presses et
le brut d'hier des cendres.
J'ai façonné le contour du
"Franquelin" au back, aplani le brut au marteau et au billot, j'ai
affiné et aplani au back la soie (qui retrouvait de
l'épaisseur dans la zone où se trouve le cul du manche),
fait une émouture ciseau du côté droit (car il
semble y avoir assez de matière mise du bon côté
par mon marteau) et creuse de l'autre. J'ai fini les chants et les
émoutures à P400 pour éviter des fissures à
la trempe.
Presque trop peu de matière à la lame tant elle est
proche du profil, le manche est trop long, voilà
où est passée l'épaisseur qui me manque un peu
partout...
Le "Franquelin" fait 2.71 mm au ricasso (pas si loin
des 3 mm voulus au départ) et environ 1 mm au tranchant,
l'émouture ciseau remonte d'environ 10 mm. Contrairement
à ce que j'avais écrit ci-dessus, j'ai enlevé un
peu de matière avant la trempe mais j'en ai laissé
beaucoup plus que d'habitude.
- la trempe sélective me permettra de plus facilement redresser
la lame en cas de gauchissement (un bon tiers du dos devant être
plastique, 1 petit tiers élastique et un tiers très dur)
- les 3 trempes faites en sortie de forge sont censées limiter
fortment les déformations à la trempe (sur des
émoutures asymétriques c'est moins sûr)
- je ferai 3 trempes triples ce qui devrait "laisser la lame aller
où elle veut" avant de la redresser au final
J'ai nettoyé la pierre Norton avec un abrasif
P240. Fin de l'étude.
On a l'impression que la pierre est plus sale après l'acool mais
c'est juste l'éclairage. A l'oeil, c'est
vraiment après l'abrasif qu'elle est la plus propre: on peut
encore y lire l'ensemble du texte:
"IB-134 India combination made in USA NORTON"
04-SEP-2017
J'ai percé et chanfreiné les trous
dans la semelle du "Franquelin". Aucune difficulté de
perçage, ce qui me laisse à penser qu'encore une fois les
limes Talabot ne contiennent aucun chrome, puisqu'il n'y a pas la
moindre trempe résiduelle qui arrive souvent dès qu'il y
a des traces de chrome. L'inconvénient c'est qu'on n'a peu de
temps pour la trempe. J'ai dû également
corriger un peu le contour du manche, trop large d'environ 1 mm dans la
partie la plus ventrue. 1 mm ça se voit vraiment, incroyable.
J'ai passé ma commande d'abrasifs chez Soucille.
05-SEP-2017
Je suis parfois un peu obsessionnel: j'ai encore
retouché le "Franquelin" afin d'être moins insatisfait
- à coup de perceuse, de mini disque à tronçonner
Dremel et de limes, j'ai taillé deux fenêtres (assez
dégueulasses mais elles seront cachées) dans la semelle
afin de l'alléger et de ramener le centre de gravité
davantage vers le centre une fois le couteau terminé
- j'ai percé de petits trous coniques un peu partout sur la
semelle pour en faire des poches de rétention de colle et
augmenter ainsi l'adhésion des plaquettes plus tard (je compte
cependant aussi mater les rivets et le tube passage dragonne pour
assurer un maintien mécanique: ce sera une première pour
moi)
- j'ai retiré au back la calamine juste au dessus du tranchant
sur le côté convexe: je me suis dit que cela risquait de
provoquer des fissures à la trempe, tant pis pour le look
- j'ai davantage poli au back l'émouture convexe, il y avait des
stries qu'on sentait au doigt qui ne me plaisaient pas
M'étonnerait d'ailleurs pas que je reprenne
les émoutures à P400 à la main d'ici peu. Call me
anal...
06-SEP-2017
Ce soir j'ai travaillé sur les deux "Bujeault"
- dégrossissage de la seconde plaquette de chaque manche
à la scie à ruban
- réalisation de la face avant des manches au back (P100, 200 et
400) avec chanfrein à 45° au lapidaire et polissage au
dsique et pâte 40 microns
- réalisation d'encoches à la lime queue de rat dans les
soies des deux lames pour améliorer l'ancrage au collage
- perçage d'un trou de 2 mm au milieu de la plaquette (lame
montée avec serre-joint) pour le trou de fixation du rivet plus
tard.
07-SEP-2017
En rentrant j'ai lancé le four de trempe
à 834°C (parce que l'Arduino fonctionne par incrément
de 5°C et avec la correction du thermocouple c'est 829 ou
834°C; visant 830 j'ai visé plus haut à cause des
pertes le temps d'aller du four au milieu de trempe) et pendant le
temps de chauffe j'ai poli à la main la lame du "Franquelin"
à P400.
Résumé
- tremple triple du "Bujeault" en 75Cr1. Il fait 21 g avec 1.8/0.4 mm
au dos/tranchant. 3 X 2'30" @ 834°C, trempe sélective au
goop, les deux premières fois à main levée dans le
bac de 15 mm de profondeur et la dernière dans le bac ayant 8 mm
de profondeur. Cela m'a permis d'épargner du goop solide dans le
petit bac, pour les 3 lames. J'ai laissé noircir la lame les
deux premières fois avant de l'essuyer pour la remettre au four
et à la dernière trempe j'ai attendu plus longtemps dans
le goop. J'ai laissé la lame refroidir à l'air à
partir d'environ 200..250°C je dirai. Le tranchant très fin
s'est déformé un peu. Test à la lime demi-douce
OK. Au congélateur à -18°C à 17h44
- tremple triple du "Bujeault" en ressort VW d=10. Il fait 33 g avec
3/0.6 mm au
dos/tranchant. 3 X 3'30" @ 834°C, trempe sélective au goop
exactement comme ci-dessus. Aucune déformation. Test à
la lime demi-douce OK. Au congélateur à -18°C
à 17h58
- tremple triple du "Franquelin" en lime Talabot. Il fait 49 g avec
2.7/1 mm au
dos/tranchant. 3 X 3'15" @ 800°C, trempe sélective au
goop,exactement comme ci-dessus. Le tranchant s'est
déformé un peu du côté logique: celui de
l'émouture creuse où il y a moins de matière
(l'autre côté "pousse": la martensite "occupe un peu plus
de place" que la ferrite/perlite). Test à
la lime demi-douce OK. Au congélateur à -18°C
à 18h21
08-SEP-2017
Profitant du fonctionnement du four à des
fins cuisinières, j'ai fait un premier revenu des 3 lames
à 200°C pendant une heure après respectivement 26h10,
26h24 et 26h37 à-18°C. Le "Coxipi" en ressort était
"revenu" à 175°C (moins de carbone, moins de dureté
donc moins haut en revenu) mais par souci d'économie de temps,
j'ai décidé de tous les faire à 200°C. J'ai
cependant mis le "Bujeault" en ressort au milieu dans le rack,
protégé un peu par les deux autres: peut-être que
ça fera un revenu un poil plus faible pour lui? Refroidissement
brutal en seau d'eau froide en sortie de four et retour à
-18°C à 21h09.
09-SEP-2017
Second revenu. Sortie des lames après 17h58
à -18°C. J'ai profité du four après la cuisson
de plusieurs brioches et j'ai eu des soucis de stabilité de
température. Etait-ce parce qu'il était
déjà chaud auparavant avec beaucoup de matière
dedans? Grace à mon thermomètre placé avec les
lames dans le four j'ai pu rapidement voir la pointe à 220°C
et agir pour éviter un revenu trop élevé. Bref les
lames ont passé environ 1h10 au four pour 200°C
théoriques (avec deux pointes à 220°C et des
descentes jusqu'à 180°C). La température
était beaucoup plus stable les 25 dernières minutes.
Refroidissement
brutal en seau d'eau froide en sortie de four et retour à
-18°C à 15h07.
10-SEP-2017
J'ai sorti les 3 lames du congèl'
après 28h25. Je les ai nettioyées au mieux à la
brosse rotative à poils en plastique dans le but de pouvoir les
sabler demain au boulot. Curieusement la calamine était
très résistante sur les deux "Bujeault" et beaucoup moins
sur le "Franquelin": température d'austénisation? Acier?
11-SEP-2017
J'ai pu sabler les 3 lames au boulot. A mon retour,
je les ai plongées avec le "Coxipi" forgé en ressort dans
le perchlorure de fer. On voit assez bien les lignes de trempe sur le
"Coxipi" qui était poli et le "Franquelin", mais presque rien
sur les deux "Bujeault". J'ai redressé au mieux le "Bujeault" en
75Cr1 et le "Franquelin" mais il faudra sans doute y revenir encore une
ou deux fois. Pour une fois, j'ai voulu profiter de l'accroche
supplémentaire provoquée par le sablage et l'attaque
chimique pour graver les logos avant polissage manuel (meilleure
accroche du masque en toner).
Il m'a fallu au total 8 essais pour les masques des
4 lames: c'est un peu mieux que d'habitude (à peine 2 masques en
moyenne par lame) et la gravure avec le chargeur de batterie comme
alim' a marché comme un charme.
J'ai fabriqué en vitesse un étui pour
le "Caplan" (voir
galerie en
DEC-2015) avec un cuir fin de siège automobile, sans couture
mais uniquement du collage. J'ai fini le chant au back et à
l'outil en bois pour arrondir les bords. Un collègue me faisait
remarquer il y a peu que c'était un comble que je mange avec un
couteau en plastique alors que j'en faisais plein. Je me suis dit qu'il
avait raison. Alors je me suis rabattu sur le "Caplan" forgé
dans une moitié de lime Nicholson made in Holland de 15 X 3 [mm]
de section, dont la finition laisse à désirer et avec une
ferule en ébène ainsi qu'un aubier de bois de rose
fissurés. Voilà un mois que je m'en sers, la lame s'est
bien patinée avec une couleur grise mate mais l'étui
était un morceau de ruban à masquer... C'est
corrigé.
Reste encore le choix du bois pour le manche du
"Franquelin". Voilà plusieurs fois que je fouille dans mes
chutes FTFI sans être satisfait. J'ai de nombreuses pièces
d'environ 19..20 X 19..20 [mm] de section, toutes trop petites pour
faire un manche. Ce soir, j'ai eu l'idée d'en coller deux:
ébène ou grenadille et amourette. Petit ponçage
à plat au P60, colle D3 et série de presses pour
éventuellement rattraper des défauts de
planéité du premier ordre (c-à-d bananesque). Je
tacherai de priviligier la partie en amourette. On verra bien une fois
poli ce que donne le contraste.
12-SEP-2017:
eh merde!
J'ai vu sur Youtube un film sur Bob Loveless. Cela
m'a redonné envie de faire son drop point hunter. C'est un
projet que j'ai déjà dans mes cartons, il s'appelle le
"Couche Paganiche" (cherchez pas à comprendre, c'est juste un
nom dans une liste de cours d'eau au Québec). Mais pourquoi ne
pas le forger et lui faire une soie courte? A méditer. J'ai
aussi vu sur son établi (à Bob), un étau
monté avec les mors verticaux, comme dans le livre de Wayne
Goddard.
J'ai un tout petit étau (mors 60 mm, course
80) de brocante que j'ai provisoirement monté ainsi sur mon
établi étau Workmate pour poncer à la main mes 3
lames en suspend. Avec la lame reposant sur mon support en bois, cela
va beaucoup plus vite et plus facilement qu'avec mes deux serre-joints
habituels. Pourquoi ne l'ai-je pas fait avant ? J'en ai profité
pour coller deux morceaux de cuir aux mors pour ne rien abîmer.
Il me faut un autre support pour un montage plus rigide. Dès que
j'aurai quelque chose de sérieux, je vous ferai une photo des
deux montages, cela vous parlera davantage.
J'ai affiné l'émouture Kata-Ha du
Franquelin au back (P100, 200 et 400) à environ 0.40 mm, avec
beaucoup d'eau et du lubrifiant en stick pour les bandes (pour ne pas
détremper le tranchant) avant de reprendre les 3 lames à
la main au P400. C'est là que j'ai découvert une fissure
1 cm avant la pointe du "Franquelin": 5 mm de long côté
émouture creuse et 2.5 de l'autre. Damned! (voir titre) Je
suppose que c'est arrivé lorsque j'ai redressé l'ensemble
au marteau. Avec 1 mm restant au tranchant et une trempe
séelctive au goop (pour un acier à tremper à l'eau
normalement), je ne crois pas que c'est arrivé aux trempes.
13-SEP-2017
Pas beaucoup de temps ce soir. J'ai poli aux disques
sisal, coton et flanelle enduits respectivement de pâtes noire,
verte et blanche les "Freestyle", "Coxipi", "Bujeault" et
"Franquelin". Seuls les "Freestyle" et "Coxipi" laissent
entrevoir leur ligne de trempe. Alors j'ai plongé tout ce beau
monde à nouveau dans le perchlorure de fer pendant 2 longues
minutes. J'ai ensuite d'ailleurs brillament réussi à
renverser le perchlo, chance, entièrement dans le bac de la
cuisine.
J'en ai profité pour redresser au mieux le
"Bujeault" en 75Cr1. J'ai frappé très fort (avec le
billot en bois en sous main) avec sans arrêt la crainte de voir
sauter un bout de lame mais elle a tenu bon. Le tranchant est
redressé à 95%. Je n'aurai pas cru cela possible vu le
profil tordu de départ. Aussi j'ai préféré
m'arrêter là. J'ai ensuite repris les polissages. Idem
"Freestyle" et "Coxipi", un début sur le "Franquelin" et on
croit deviner quelquechose sur les deux "Bujeault", le tranchant
étant plus poli et lisse que le reste de la lame. Il y acomme de
petits faux plis dans le métal près de la pointe dans le
"Coxipi" et le "Bujeault" en ressort.
A la loupe, sur les tranchants de toutes ces lames
qui ont été trempées 3 fois (sauf le "Coxipi" une
seule fois), je crois voir des bandes
parallèles au tranchant (comme sur du Wootz) qui remontent plus
au moins haut sur la lame. Un nouvel essai à la lime demi-douce
me confirme bien que les tranchants sont significativement plus durs
que les dos de lame. Ma conclusion c'est que la trempe a marché
mais en général sur une hauteur trop faible à mon
goût. Sur l'acier à ressort et les limes sans chrome, j'ai
peur que le goop ne suffise pas, il faut sans doute que je m'oriente
vers l'eau comme milieu de trempe. Sur le 75Cr1, la ligne de trempe
"fantôme" semble remonter de 5 mm, sur le "Franquelin" à
peine 2 mm (5 à la pointe qui plonge la première).
14-SEP-2017
J'ai encore bien observé mes lames à
la loupe. J'ai tâté leur dureté avec la pointe de
mon couteau pliant (en 100Cr6, celui du SFBA-2014,
galerie OCT-2014) et ça marche
pas mal pour faire une "cartographie" de dureté des lames. Je
suis déçu, j'ai le moral dans les chaussettes, même
plus envie d'en faire. Ça va me passer sans doute.
Bon je résume
- le "Freestyle" ça fait longtemps qu' à l'oeil j'avais
vu que la ligne de trempe était trop fine. J'avais
décidé de le finir malgré tout et de faire bien
mieux la prochaine fois.
- Le "Coxipi" en ressort forgé est bien trempé, trop
même mais au moins cela a marché et dans du goop s'il vous
plait. Donc y a sans doute un poil de chrome là dedans. Il a des
"faux plis" vers la pointe.
- Le "Bujeault" en 75 Cr1 a la meilleure ligne de trempe que j'ai fait
jusqu'à présent, presque la bonne hauteur et assez
régulière, merci le chrome encore une fois. Il a aussi
des "faux plis" vers la pointe et l'état de surafce est bof bof.
- Le "Franquelin" en lime Talabot est trempé sur tout le
tranchant mais sur 2 (ricasso) à 5 mm (pointe) à peine et
le tranchant a une énorme fissure verticale 1 cm derrière
la pointe.
- Le "Bujeault" en ressort, trempé comme le Coxipi, avec 0.6 mm
de matière au tranchant (pour rester chaud longtemps
après la sortie du four) est trempé sur un tiers de
tranchant et la moitié du dos de lame (???) côté
ricasso. Comment est-ce possible? Il a aussi des "faux-plis" à
la pointe
J'ai encore attaqué une fois de plus les 4
derniers au perchlorure de fer (il m'en restait!) pendant 7 min.
Rinçage, photo et nettoyage léger à la paille de
fer 000, photo et nettoyage à la pâte à polir les
métaux Autosol.
Après 7 min dans le perchlo. La zone noire est la zone
trempée. Observez le second en partant du haut ("Bujeault" en
ressort).
Après rinçage du perchlo et passage de paille de fer 000.
Histoire d'avoir
à réaliser des choses finies, je vais monter tous les
couteaux sauf le "Bujeault" en ressort. Il faut refaire la trempe ou le
benner. Pour les limes Talabot (et d'autres sans doute), il faudra sans
doute passer à l'eau. Augmenter la profondeur de goop? Ou bien
austéniser plus haut pour compenser la perte à la sortie
du four vers le bac de trempe? Je n'aime pas cette solution car sur les
aciers simples on va très vite avoir du grossissement de grain.
C'est très risqué.
J'ai continué à longuement observer
à la loupe les lames polie à la pâte à main.
Elles sont encore très grises. J'essaie d'engranger de
l'expérience. On voit bien la zone non trempée
"mangée" par le perchlo. On voit l'aspect différent de la
zone trempée. Entre les deux, le métal ne semble pas
"mangé" et parfos je crois deviner des lignes proches
parallèles au tranchant. Les zones intermédiaires
(censées être élastiques c-à-d
trempée comme un ressort, de l'ordre de 45 HRc) sont elles assez
dures pour fournir un tranchant correct si un jour la zone
trempée a disparu après de multiples affûtages? Le
tranchant du "Franquelin" semble avoir deux lignes de trempe, la
seconde est moins prononcée (une trempe précédente
à la dernière) mais fait 7 mm de haut: pas loin des 8 mm
de goop sauf que... Pour garder du goop solide dans le bac de 8 mm,
j'ai fait chaque fois les deux premières trempes dans le bac de
12 mm. Alors est-ce un début de solution? Je veux dire que 8 mm
de goop trempe une hauteur de 2..3 mm et 12 7 mm. En gros on "perd" 5
mm de hauteur de trempe dans le goop.
Je vais encore polir au touret les lames avec la
pâte verte et mettre cela sous le microscope. Peut-être
pourrai-je faire quelque chouette photo pour ici.