Cette fois, j'ai vraiment peu de gachis dans le contour. (photo
antidatée faite le jour suivant)
17-SEP-2017
J'ai fait plein de bricoles, mais ça avance.
D'abord j'ai sorti le "Freestyle" de son ruban adhésif de
protection du manche. Je vais l'affûter et il sera
considéré terminé. J'ai coupé à la
scie circulaire sur table deux tranches de 7 mm environ dans les
plaquettes ébène/amourette assemblées à la
colle.
J'ai collé la première plaquette en
padouk sur le "Coxipi". Je percerai les trous après (mais avant
collage de la seconde plaquette). Je veux mater les rivets sur cet
exemplaire. Dégraissage du manche, décirage du padouk,
mise sous presses légères, nettoyage des excès
d'époxy à la mitre.
Ensuite j'ai sorti le back. J'ai aplani et
égaliser les épaisseurs des côtés des
manches des deux "Bujeault" et j'y ai fait des contours avec les roues
de 25 et 250 mm, ce qui transforme ces "Bujeault" en "Borel II".
J'ai aplani au back grossièrement les deux
plaquettes ébène/amourette pour le "Franquelin". J'ai y
percé les trous, tracé les contours et scié
grossièrement les formes à la scie à ruban. Il
faudra encore les poncer à plat à la main.
J'ai sorti le "Couche Paganiche" des cendres. J'ai
retrouvé dans mes dossiers le contour de Dropped Hunter de
Loveless. Je m'étais vraisemblament déjà fait les
mêmes remarques qu'hier en MAR-2017 (selon la date du fichier) et
j'avais déjà imprimé un profil qui me convient.
J'en ai découpé un pour le superposer à la lame
(voir photo en date d'hier) et sortir le contour. Rectification au
marteau pour aplanir au mieux puis j'ai rectifier les faces au back et
j'ai fait une émouture, grossièrement à main
levée. Emouture pas mal du tout, un coup de bol ou alors je
m'améliore un peu. Il reste environ 1.5 mm au tranchant et 3.7
mm au dos. J'ai chauffé la soie à la lampe à
souder et je l'ai un peu déformée vers le bas sur
l'enclume, pour qu'elle suive la ligne générale du
couteau.
J'ai aussi ressorti "l'Iktotat" à la pointe
cassée des oubliettes. J'ai refait une pointe et un dos de lame
aux courbes opposées comme un "Franquelin". Puis j'ai voulu
redresser la lame au marteau sur l'enclume et j'ai encore
pété la pointe! Qu'à cela ne tienne, rebelote,
pointe, dos de lame et redressage réussi cette fois. Nous
voilà avec une sorte de petit cutter ou de Kiridashi qui devrait
bien servir pour des découpes de contours dans du papier ou
carton ou pour tracer des lignes de coupes sur des morceaux de bois.
18-SEP-2017
J'ai ressorti mes notes sur les traitements
thermiques de tous mes couteaux: j'avais retrempé "l'Iktotat" au
flambard du voisin, pété la lame et jamais fait de
revenu. Pas étonnant que j'ai tout pété au marteau.
J'ai percé la plaquette en padouk du "Coxipi"
en me servant de la semelle comme guide. Bizzarement le dernier trou
faisait 2 et non pas 3 mm comme les deux autres. Du coup je l'ai
repercé à 3 mm aussi. Semelle bien molle, aucun souci.
Dégraissage des surfaces, collage de la seconde plaquette et
mise sous presses légères avant essuyage des excès
à l'acétone.
La colle étant de sorti, j'ai collé la
soie du "Bujeault" en 75Cr1 dans son manche. Le jour béant au
ricasso a été comblé avec un mélange
époxy et sciure. Essuyage des excès à
l'acétone. Pas besoin de mettre sous presse.
La lame de "l'Iktotat" étant désormais
réduite à 55 mm, j'ai sorti la lampe à souder et
baissé la lumière. Avec une aussi faible masse de lame,
il fut facile d'arriver au rouge orange mais pas vraiment plus haut.
L'aimant puissant de l'enclume colle toujours mais je crois que c'est
à cause du reste du couteau pas assez chaud. J'ai fait 3
normalisations à l'air et une trempe sélective à
l'eau sur 8..9 mm. Test à la lime demi-douce: OK. Du coup,
lumière allumée et lame poncée, j'ai fait un seul
revenu à la flamme aussi. J'ai réussi par chance à
avoir du jaune paille sur tout le tranchant, à l'exception d'un
endroit, sur une seule face ayant viré au bleu. J'ai même
réussi à redresser à la semelle grace à la
lampe et un petit coup de marteau bien placé.
19-SEP-2017
A l'atelier de l'usine, il y a un monsieur assez
agé, avec de l'embonpoint, qui travaille encore à
mi-temps. Il m'a dit un jour que son autre mi-temps c'est faire faire
chauffeur de taxi. Je ne sais pas si je vous en déjà
parlé ici, mais par le passé il a travailler pendant 20
ans dans une "tremperie", une entreprise qui fait des traitements
thermiques. J'ai parfois échangé avec lui mais à
la fin entre des grosses pièces en lot de l'industrie et mes
couteaux de 50 g et 3 mm d'épaisseur, je n'ai pas trouvé
tant de parallèles. Peu importe. je l'ai croisé
aujourd'hui et il m'a dit qu'il avait un truc pour moi: une chute de
1.2842 de 180 X 25 X 4 [mm]. Ah ben oui c'est la taille, un peu
épaisse, pour faire un de mes petits couteaux. Le 1.2842
allemand c'est notre 90MCV8 français ou le O2 américain.
Ça fait plutôt de bons couteaux. Ça doit même
pouvoir se forger au besoin. Bref j'ai stocké tout ça ,
on verra bien un jour peut-être, mais merci M'sieu!
Le soir j'ai contre-percé la seconde
plaquette en padouk du "Coxipi" et j'ai dégrossi le manche.
Punaise la sciure de padouk, quelle pousière! Et collante en
plus!
Ensuite j'ai repercé le trou du rivet du
"Bujeault" en 75Cr1 et cassé grossièrement les angles du
manche au back.
Pour finir j'ai façonné les faces
avant des plaquettes du "Franquelin", chanfreiné à
35° sur toute leur hauteur et enfin fini les chanfreins aux papiers
P180 et 320.
J'ai réfléchi à
l'émouture du "Couche Paganiche" et je crois que je vais la
faire creuse. C'est mon émouture la moins favorite car
malgré l'épaisseur très constante du taillant sur
une bonne hauteur de la lame, la partie suivante qui augmente soudain
en section reste coincée dans le bois, le carton etc. Mais pour
un couteau de chasse sensé couper de la barbaque, ce genre de
"cône de coincement" ne sera pas un souci, vu que c'est mou, la
viande.
20-SEP-2017
Pas beaucoup de temps, pas grand chose ce soir,
juste les plaquettes du "Franquelin".
- polissage des faces avant au disque enduit de pâte 40 microns
(l'ébène et l'amourette semblent très prometteurs!)
- ponçage à plat des plaquettes (pas vital car la semelle
n'est pas plane de toute façon, je compte sur l'époxy
pour me rattraper tout cela)
- agrandissement des trous dans les plaquettes à 3.1 et 6.1 mm
(la dernière fois que j'ai monté des rivets serrés
dans du bois, il s'est fissuré après quelques jours)
- sciage et égrénage de la quincaillerie en laiton
- décirage des faces à encoller des plaquettes et
dégraissage de la semelle ainsi que de la quincaillerie
- mélange de l'époxy, enduction, montage, mise sous
presses assez fortes pour conformer plaquettes et semelle au mieux
- essuyage des excès au ricasso avec acétone et
coton-tiges
Et bonne nuit!
21-SEP-2017
Encore moins de temps ce soir. J'ai fait
l'émouture convexe du "Couche Paganiche". C'est ma
première. J'ai mis la table horizontale du back plus bas que le
plan horizontal qui passe par le centre de la roue de 250 mm
d'exactement la hauteur de la lame, soit environ 27 mm. J'ai
serré la lame contre un support à angle droit et j'ai
fait des passes à P60 jusqu'à atteindre
l'épaisseur du tranchant existant. Finition ä P100, 220 et
400. idem de l'autre côté. Ce fut très facile.
Bilan: l'émouture remonte de 19 mm à
droite, 22 à droite. Le tranchant semble pourtant bien au
milieu. J'ai réussi à garder beaucoup de matière
au tranchant même si l'épaisseur n'est pas constante: elle
diminue progressivement en partant de 1.40 mm au ricasso pour finir
à 0.83 en plein milieu de la partie ventrue et remonte
à 1.38 à la pointe. J'espère que ça
suffira pour éviter des déformations en trempe
sélective. Par expérience passée, je dirai que oui.
Dans mes tiroirs le plus gros morceau de laiton que
j'ai trouvé fait environ 8 mm d'épaisseur. Il servira
à faire la garde.
J'ai beaucoup songé à la chauffe par
induction. Je crois que je vais bientôt essayer d'en construire
un pour faire des chauffes locales de tranchant afin de faire des
trempes sélectives. Il y a des kits de ce type de chauffage en
Chine mais le plus important c'est leur alimentation: 12 à 48 V
mais faut surtout de la patate derrière, au moins une bonne
dizaine d'ampères, en espérant que ça suffise.
J'hésite, je réfléchis. Chez Banggood, alim et
chauffage sont en cours de réappro, faut être patient,
surtout qu'après, les délais de livraison sont du
même acabit.
22-SEP-2017
Mauvaise journée au boulot, je me change les
idées en dégrossissant le manche du "Franquelin":
contour, descente à l'épaisseur et début de
chanfrein et d'arrondi au back. Après mesure le manche fait 1.3
mm d'épaisseur en trop, il va falloir recommencer (c'est pas mal
une fois en main, mais esthétiquement c'est un peu trop
épais, pas harmonieux). Chaleur ou mauvais collage, je
m'aperçois aussi que les plaquettes ne sont pas (plus?) jointive
au ricasso. Il faudra bourrer de colle époxy. Je ne suis plus
sûr que le bois brun soit de l'amourette, maintenant qu'il est un
peu poncé. Ce n'était peut-être pas le bon soir?
J'ai vu qu'une société
américaine, Etch-O-Matic, fait des stencils à insoler et
developper soit même. Evidemment ils vendent aussi la machine de
gravure, les électrolytes, etc. J'ai bien envie d'essayer de me
faire au moins des stencils permanents et d'essayer avec mon alim' et
mon eau salée. Deux obstacles: je n'ai pas de boite pour insoler
aux UV et le seul revendeur dans le coin est en Grande Bretagne.
Exportera-t-il chez les froggies?
23-SEP-2017
Le facteur m'a apporté les bandes de chez
Soucille. Heureusement qu'on était samedi... Livraison à
l'adresse de facturation au lieu de chez mes parents (où je suis
toujours quasi sûr qu'il y aura quelqu'un pour accuser reception
de mes colis).
J'ai commencé par diminuer au back
l'épaisseur du manche du "Franquelin" à 13,75..14,00 mm.
Puis j'ai repris au back les chanfreins et arrondis. Ensuite je me suis
attaqué au "Couche Paganiche":
- création d'un casse-goutte à la lime
- découpe d'une ébauche de garde dans un morceau de
laiton de 8 mm d'épaisseur
- tracé et perçage de l'ouverture
- agrandissement à la lime
- ajustement de l'ouverture et du couteau pour un montage
perpendiculaire et sans (trop) de jour. On voit bien l'ouverture dans
la partie de la garde où la section du couteau est
conique. Tout cela a pris beaucoup de temps.
En soirée j'ai poncé de P180 à
P400 la lame de "l'Iktotat" avant de la polir aux disques sisal, coton
et flanelle avec pâtes noire, verte et blanche. Décirage,
dégraissage, collage et mise sous presses légères
des plaquettes. Avec un reste d'époxy, j'ai bourré les
jours entre plaquettes et manche au ricasso du "Franquelin". Essuyage
des excès à l'acétone.
24-SEP-2017
J'ai fini à la main les manches des
"Franquelin", "Bujeault" en 75Cr1 et "Coxipi" de P60 à P600
(120, 180, 320). J'ai fait de petits chanfreins sur les trous des
rivets dans les manche du "Coxipi" et du "Bujeault". J'ai ensuite
scié des rivets en laiton de 2 et 3 mm, un peu plus longs que
l'épaisseur du manche et je les ai matés au petit
marteau. Aucun souci. Il faudra en reprendre la finition tout comme
celle des chants de la lame mais on a'pproche de la fin.
Des notes pour plus tard
- j'ai vu sur Youtube une video de Cliff Stamp qui explique que le
polypropylène est beaucoup plus agressif avec les lames que les
cordes en chanvre. Cela explique en partie pourquoi même mon
Fallkniven U2 à 62 HRc s'y "cassait les dents"
- en me couchant hier soir, j'ai encore feuilleté la bible du
TTH des couteliers et autres forgereons de lames, selon le professeur
John Verhoeven pour y relire un paragraphe au sujet de la taille des
grains et de la trempabilité. Plus la taille de grain est
petite, moins on a de temps pour la trempe, au point que sur son
exemple avec du 1086 en taille de grains ASTM 15, il est quasiment
impossible de tremper. D'où l'obligation pour l'industrie qui
cherche des grains très fins pour la soliditié
d'adjoindre
un minium de chrome pour réussir une trempe (pour preuve, les
XC100 et C130 vendus par Eurotechni - donc des purs carbones non
alliés selon la désignation - contiennent des traces de
Cr dans leurs fiches techniques respectives: tout finit par
s'expliquer). Je crois qu'il faut que je relise le bouqin encore une
fois. A chaque fois avec le recul et une certaine maturité, je
découvre de nouveaux aspects des TTH.
25-SEP-2017
J'ai scié à la longueur le bloc de
cocobolo du Mexique moitié duramen, moitié aubier que
j'ai selectionné pour faire le manche du "Couche Paganiche".
Petite rectification de la face d'appui au lapidaire puis très
longues séries de perçage et pour finir chuaffe de la
soie pour finir de rentrer le manche à chaud. 2 lignes de
résumé pour une bonne heure et quart de boulot.
26-SEP-2017
J'ai dégrossi à la scie à ruban
le contour du manche du "Couche Paganiche" puis j'ai sorti le back de
son coin pour
- reprendre un poil le profil général du dos du
"Bujeault" en 75Cr1 à P100
- polir les chants et les rivets en laiton des "Franquelin", "Bujeault"
et "Coxipi" à P220
- polir les chants et les rivets en laiton, arrondir le dos de lame des
"Franquelin", "Bujeault" et "Coxipi" à P400.
Polissage à la main des manches et chants au
P600 et nettoyage au décireur de toutes les lames.
27-SEP-2017
J'ai poli les manches des "Franquelin", "Bujeault"
en 75Cr1 et "Coxipi" à la pâte à polir 40 microns.
Ensuite je les ai nettoyés au décireur et j'ai
passé une première couche de mélange huile de
tung/térébenthine/siccatif sur les 3 en plus du
"Freestyle". Séchage pour la nuit.
28-SEP-2017
Le matin j'ai passé une seconde couche (mais
à la pulpe de l'index cette fois) de mélange huile de
tung/térébenthine/siccatif sur les 4 couteaux en
souffrance. Puis une dernière couche en retrant du boulot.
Ensuite j'ai passé une première couche d'huile de tung
pure (avec 1.5% de siccatif) avant d'aller au lit.
29-SEP-2017
Le matin seconde couche d'huile de tung
pure (avec 1.5% de siccatif) avant d'aller au boulot. Le soir
troisième et dernière couche. Le padouk semble ne rien
"avaler", tout le contraire du zebrano, toujours très sec. Le
pink ivory, l'érable moucheté, l'ébène et
l'amourette sont aussi du côté de la
sobriété (plus dense=moins d'absorption)
01-OCT-2017
Histoire de ne pas avoir rien fait au cours du
weekend, en soirée, j'ai façonné au back le
contour du "Iktotat". avec 14 mm, encore un peu épais (pour
l'oeil, pas pour la main), il faudra sans doute diminuer un peu
l'épaisseur du manche.
02-OCT-2017
J'ai repris au back l'épaisseur des
plaquettes de "l'Iktotat" pour leur donner un profil fin au ricasso,
épais au deux tiers et à nouveau affiné au cul du
manche. Ensuite j'ai poncé à plat la face avant de la
garde en laiton du "Couche Paganiche": P180, 320, 600, 1200 et 2500.
Avec son épaisseur finale, je vais monter la lame en compression
et je pourrai percer le trou pour le rivet de part en part, d'abord le
manche seul puis avec la soie, le trou du manche servant de guide.
03-OCT-2017:
ouiiiiiiiiinnnn!!!!!!!!!!
Ce soir c'est TTH, j'allume le four et pendant que
ça chauffe, je perce un trou de 3 mm dans le manche du "Couche
Paganiche", puis j'enfile la soie et la garde, je serre le tout au
serre-joint et je perce la soie à 3 mm en me servant du trou du
manche comme guide. Nickel, aucun problème. Je sors la soie et
je reperce le manche à 3.1 mm, question d'expérience.
Rappel:
- Dans les plages de température d'austénisation (lire de
trempe), on utilise la température basse pour les trempes
à l'eau et la haute pour l'huile
- De manière générale, vues les fines
épaisseurs en coutellerie, on ne trempe jamais à l'eau,
l'huile suffit pour refroidir l'ensemble assez vite
Rappel II
- j'ai eu beaucoup de mal à tremper au goop toutes mes
dernières lames forgées issues de limes
- pas de véritable trempe au goop sur le Bujeault issu d'un
ressort
Les aciers des limes (XC100, 1095, W1, W2, 1.2002,
1.2008...) sont tous donnés pour trempe à l'eau dans leur
fiche technique respective. Cette fois je vais donc tremper le "Couche
Paganiche" issu d'une lime Facom à l'eau. Je veux enfin une
belle ligne de trempe bien large et régulière. La plage
pour ce type d'acier est environ 770..800°C. Vu que j'ai toujours
des pertes entre sortie du four et bac de trempe, je me décide
pour 800°C.
J'ai trouvé une thèse ou un truc du
type projet de fin d'études de l'école Centrale de Lyon
sur le Net, ça date de 1979 et ça cause ressort. Selon ce
doc, les ressorts hélicoïdaux de bagnoles seraient tous en
56SC7 (Si et Cr, 1.0904). Cet acier se trempe à l'huile vers
840..870°C. Je vais donc essayer cela avec le second "Bujeault",
disons goop et 860°C.
J'ai donc mis le "Bujeault" pour 2'30" @
863°C (incrément de l'Arduino oblige; dos de lame vers 2.5
mm) et hop dans le goop. Avant même de plonger la pointe, je l'ai
vue noircir (=se refroidir). Essai à la lime demi-douce sur lame
froide, ça patine sur la partie droite du tranchant mais pas
vers la pointe. Rebelote donc pour 2'30" @ 863°C et je me magne
cette fois. Youpie, pointe orange et le goop qui prend feu. Test
à la lime demi-douce: cette fois c'est bon partout. Au
congèl' à 20h57.
Au tour du "Couche Paganiche". Je mets 9 mm (lame de
27 mm de haut) d'eau de pluie dans mon bac en inox, l'eau est à
15°C. Je balance la lame pour 4' @ 800°C (dos de lame 4 mm). Le
tranchant bien épais (1.5 mm) devrait mieux "garder" la chaleur.
Trempe numéro 1 nickel et retour pour 4' @ 800°C. L'eau est
à 23°C à présent. Seconde trempe et au bout de
20..25 s, "tic" ah la vache! Méga fissure! Perpendiculaire au
tranchant exactement là où il était le plus fin
sur 5 mm de profondeur puis parallèle au tranchant sur 20 mm de
long. Tout ce travail, y compris le manche et la garde! En plus la
ligne de trempe était super. La lime demi-douce prédisait
"d'la balle" et le dos était resté mou à souhait.
La journée de boulot s'était trop bien passée,
ça doit être ça...
Pourquoi ça ne casse pas tout de suite au moment où le
choc thermique est le plus grand mais plus tard?
La partie refroidit brutalement est à l'état
d'austénite qu'on force à passer sous le "nez perlitique"
en moins d'une seconde. A partir de là, l'acier n'a
plus d'autre choix que de se transformer une fois plus froid en
martensite. La transformation commence vers 250°C. Or la martensite
est un peu moins
dense que l'austénite et elle s'allonge un peu dans toutes les
directions de la même proportion. C'est ce
phénomène qui courbe les sabres japonais vers
le haut. Ici on a l'impression que le dos épais a refusé
de céder et que la martensite s'est sentie obligée
d'aller ailleurs, vers l'extérieur. La fissure
perpendiculaire au tranchant est peut être née au fond
d'une rayure de l'émouture, en tout cas c'est à cet
endroit qu'elle était la moins épaisse.
04-OCT-2017
Sortie du "Bujeault" après 20h15 à
-18°C pour un premier revenu d'une heure à 175°C
(vérifié avec un second thermomètre
calibré). Refroidissement brutal en seau d'eau froide et retour
au congélo à 18h22.
05-OCT-2017
Sortie du "Bujeault" après 26h24 à
-18°C pour un second et dernier revenu d'une heure à
175°C
(vérifié avec un second thermomètre
calibré). Refroidissement brutal en seau d'eau froide et retour
au congélo à 22h02.
Ma commande en Angeleterre de stencils Etch o matic
et de developpeur est arrivée. Je vais essayer de faire des
stencils plus durables que je pourrai réutiliser.
06-OCT-2017
J'ai sorti le "Bujeault" du congélo
après 8h02 pour l'amener au boulot afin de pouvoir le sabler
à la pause de midi. En rentrant le soir je l'ai poli à la
main à P240 et P400. J'ai poursuivi aux pâtes à
polir noire, verte et blanche sur disques sisal, coton et flanelle.
Dégraissage et petit bain au perchlo suivi d'un polissage manuel
à la paille de fer afin de voir un peu le grain et
peut-être la ligne de trempe. Je la distingue
légèrement à 7 mm du tranchant. La
différence de grain est très subtile (ou alors je
rêve, je ne sais plus bien). J'ai fini par coller la lame et le
manche ensemble à l'époxy sans rivet et sans faire
débordé au ricasso. Mon idée c'est de finir le
ricasso avec un mélange époxy sciure de bois.
J'ai aussi fini à la main le manche en
cerisier de "l'Iktotat": P60, 120, 180, 320 et 400. Puis un petit coup
de disque et pâte 40 microns. Ce cerisier prend un très
joli poli, la surface n'a pas pores ouverts visibles à l'oei et
le veinage est plutôt chouette. Le seul point négatif
c'est qu'une petite fissure est apparue au cul du manche, ce cerisier a
toujours été extrêmement fendif.
Pour finir j'ai encore fait des frais en Chine. J'ai
commandé un kit de chauffage par induction, une grosse
alimentation 36 V continus et 20 A (pour le chauffage) et une petite
lampe UV pour insoler mes stencils (c'est une lampe pour faire durcir
des vernis à ongles). Le but du chauffage par induction c'est
d'essayer de faire des trempes sélectives de lames très
faciles, très rapides, très répétables et
multiples. Bon ça sent la bricole et la mise au point cette fin
d'année.
08-OCT-2017
Glandouille hier, faut se rattraper aujourd'hui.
J'ai nettoyé à la paille de fer les traces d'huile de
tung séchées sur les manches et les lames des
"Freestyle", "Coxipi", "Bujeault" en 75Cr1 et "Franquelin". Ensuite je
leur ai tous passé deux couches de cire de carnauba et une
dernière couche de cire d'antiquaire.
Au back j'ai poli les chants de "l'Iktotat"
jusqu'à P400 et au fur et à mesure de
l'après-midi, j'y ai passé 3 couches d'huile de tung
diluée à 50% avec de la térébenthine (et
1.5% de sicatif) et une couche d'huile de tung pure (avec 1.5% de
siccatif). Ce morceau de cerisier est très beau.
J'ai sorti le "Bujeault" en ressort de sa presse, je
lui ai corrigé le profil au back (continuité manche dos
de lame et finition P400) et j'ai fait les chanfreins du manches. J'ai
repercé l'époxy du trou du rivet et j'y ai fait de petits
chanfreins à 118° (avec un fôret classique) qui
recevront plus tard le laiton refoulé au moment du matage
(maintien mécanique supplémentaire en plus de
l'époxy). J'ai poli directement à P2500 avec une goutte
d'huile la lame brute de révélation au perchlo. J'esperai
mieux voir le grain et/ou la ligne de trempe. Bof.
09-OCT-2017
Le matin avant d'aller au boulot, seconde couche
d'huile de tung pure (avec 1.5% de
siccatif). Le soir vers 21h30 troisième et dernière
couche d'huile de tung pure (avec 1.5% de
siccatif). Avec de l'époxy et de la sciure de bocote, j'ai fait
une pâte destinée à combler le jour entre lame et
manche du "Bujeault" en ressort. Au collage initial du manche,
après essuyage des excès, le niveau était
redescendu dans le manche. J'ai aussi essuyé les excès.
J'ai profité de la soirée pour
re-câbler mon boitier de commande du four de trempe: avec deux
interrupteurs ON/ON additionnels, je peux désormais
utilisé au choix le contrôleur SESTOS made in Taiwan ou
l'Arduino. L'Arduino est surtout capable de faire des cycles pour des
recuits de globulisation, d'adoucissement ou de détente pour des
aciers moins simples (comme le 100Cr6) tandis que le SESTOS gère
la puissance en RCO avec PID, montée plus rapide et
température réglable au dixième de degrés
(sous 1000°C, 1° au dessus), plus pratique, précis,
stable et rapide pour des bêtes trempes ou des recuits de
normalisation. Je dois juste encore vérifier la calibration du
thermocouple pour chaque appareil.
10-OCT-2017
J'ai pu calibrer mon thermocouple emperlé de
type K aujourd'hui. Las, le petit four de calibration (maxi 600°C)
auquel j'avais accès avait ses orifices de 12 mm fermés
par des bouchons grippés. Rien à faire. J'ai donc fini
par sortir mon thermocouple de son manteau protecteur de
céramique (le fameux "emperlé"; meilleure
résistance contre l'oxydation aux hautes températures
mais plus grande inertie thermique) pour comparer l'affichage du SESTOS
et de l'Arduino avec celui de la sonde Pt100 présente elle aussi
dans le four.
Pt100 SESTOS Arduino
(tout en °C évidemment)
100.5
97.5 101
200.6 198
199
301.3
299.3 298
400.96 398.7
397
501.16 499.5
499
602.5
600.7 602.5
Les résultats sont tellement "bons" que je
n'ai presque pas besoin de correction. Ce second thermocouple semble
beaucoup plus précis que le premier que j'avais acheté.
Il est en tout cas conforme avec sa classe de précision de 1%
(que je prenais pour de l'escroquerie pure et simple à la vue de
ce que m'avait sorti le premier modèle du même
fournisseur).
Le soir j'ai fini à la main le manche du
second "Bujeault" (P60, 120, 180, 320 et 600). J'ai encore poli la lame
au P2500 huilé mais c'est trop fin pour voir un changement: pas
vraiment de grains visibles, ni de ligne de trempe. Nettoyage au
décireur et matage d'un rivet laiton de 2 mm. Le couteau me
plait beaucoup.
Le "Couche Paganiche" fissuré à la
trempe m'a consommé 13 cm de la lime Facom PAM.B250 de 25 cm
à l'origine. Il reste 12 cm et le volume de la queue, ce qui
revient en gros à un morceau de 13 cm. Je pense que je vais
tenter de forger un second exemplaire ce weekend.
11-OCT-2017
J'ai sorti le back avec une bande P36 pour enlever
un maximum d'arètes à la moitié de lime restante.
De sacrées étincelles (blindé en carbone le truc),
j'en ai eu marre (bande usée) au bout de 10 bonnes minutes, il
doit rester 25% d'arètes. J'ai fendu le bout d'un fer à
béton de 12 mm et j'y ai enfoncé la queue de la lime.
demain je demanderai au collègue de me souder tout ça.
Back sorti, j'ai mis le rivet à niveau
à la bande P400 sur le "Bujeault". Puis reprise à la main
(surtout l'encoche pour le pouce) à P120, 180, 320 et 600 avant
de reprendre la lame à la main au P800 huilé. Je crois
deviner la zone termpée. Alors un petit coup de P2500. Bof. pas
mieux. Pour finir disque coton et polissage à la
pâte
40 microns du manche... Et de la lame, pour voir. Dégraissage au
décireur. Je nourris encore et toujours des doutes quant
à la dureté de cette lame. Je ne sens qu'une
différence faible de dureté entre tranchant et dos de
lame lorsque je gratte avec un des couteaux faits en parallèle.
On dirait que les pointes issues de lime pourraient tirer des
copeaux de l'acier du "Bujeault".
Touret à polir sorti, j'ai passé deux
couches de cire de carnauba sur le manche de "l'Iktotat".
En prévision du forgeage à venir, j'ai
coupé deux petits morceaux dans mes deux lames de tondeuses
à gazon hsitoire de voir si elles peuvent prendre une trempe. La
disqueuse a eu beaucoup de mal, le métal des deux lames a l'air
un peu de se comporter comme de la pâte à modeler.
Alors étant donné que ce genre d'outil ne doit pas
exploser au premeir cailloux heurté, on imagine le matos
très résistant aux chocs c'est-à-dire avec une
bonne dose de silicium ou dans un cas plus extrême, du nickel.
12-OCT-2017
Je ne sais pas pourquoi, le "Bujeault" en ressort me
plait beaucoup. Est-ce à cause du bocote du manche, de la forme
de lame et/ou du manche, de l'épaisseur du dos de lame? Aucune
idée mais c'est ainsi.
J'ai testé à nouveau sa dureté
avec ma lime demi-douce: elle patine effectivement (les autres lames en
attente sont-elles à ce point plus dures?). Ce n'est pas l'acier
le plus dur que j'ai jamais vu mais ça devrait faire un
tranchant à la tenue plus qu'honnête. Comme je n'ai pas
perdu espoir d'y voir quelque chose, j'ai recommencé à
travailler sur la lame, cette fois selon la recette de Wayne Goddard
- polissage à P400 pour rayer le biniou
- polissage à P800
- trempe de 5 min dans le perchlorure de fer, puis neutratlisation
- on y voit pas grand chose
- polissage final à P2500
C'est gris mat, on voit des détails à
la loupe, un acier très uniforme mais pas vraiment de
différence de structure entre tranchant et dos de lame.
Peut-être que la surface est un peu décarburée
à force d'avoir fait autant de trempes? J'ai encore
essayé de rayer l'ensemble avec mon Izula à 56..57
HRc: le dos est clairement plus mou que le tranchant. Au
tranchant, j'arrive à enlever la surface grise un peu
accidentée mais ensuite plus rien. J'ai vraiment l'impression
qu'il manque du carbone en surface sur moins d'un dixième.
13-OCT-2017
Insatisfait par l'aspect de la surface de la lame du
"Bujeault", j'ai décidé de la polir, au final. Mais avant
d'en arriver là, j'ai repris le polissage à la main
depuis P400 jusqu'à P2500 (600, 800, 1200). Ensuite je me suis
dit que ce joli bocote méritait un bon vieux coup de vernis
tampon CCL pour révéler toute sa beauté. J'ai donc
bouché les pores à coup de ponce soie avant
d'étaler au doigt une couche de vernis tampon maison (parce
qu'impossible de dévisser ce put***** de bouchon de
sécurité collé du vernis CCL).
Seconde couche de ponce soie et seconde couche
de vernis tampon maison. Puis je suis allé chercher la pince
multiprise et j'ai fait un sort au bouchon du flacon CCL. Flacon
presque vide de toute façon que j'ai vidé dans mon falcon
de vernis maison.
Egrénage à la paille de fer,
troisième couche de ponce soie et troisième couche de
vernis tampon maison/CCL.
Egrénage à la paille de fer,
quatrième couche de ponce soie et quatrième couche de
vernis tampon maison/CCL.
14-OCT-2017
Egrénage à la paille de fer,
cinquième couche de ponce soie et cinquième couche de
vernis tampon maison/CCL. Egrénage à la paille de fer et
sixième couche de
vernis tampon maison/CCL.
Egrénage à la paille de fer,
première couche d'huile CCL. Egrénage à la paille
de fer, seconde couche d'huile CCL. Egrénage à la paille
de fer, troisième couche d'huile CCL.
J'ai allumé la forge vers 10h. Essais de
trempabilité des deux morceaux de lames de tondeuse à
gazon. Echantillon n°1 issu de la plus gande lame: casse nette,
grain fin, lime demi-douce qui patine. Echantillon n°2 issu de la
plus petite lame: pli puis case, grain dégueux, aucune
dureté. J'ai fait deux essais, résultats identiques. J'en
referai encore un plus tard.
J'ai forgé un nouveau brut de "Couche
Paganiche" sur soie courte en deux séances d'environ 1 h dans
l'autre moitié de lime Facom. La liaison soudée fer
à béton/lime m'a laché après à peine
15 minutes de forge. J'ai dû laisser encore plus de
matière au tranchant que sur le premier exemplaire.
L'émouture est très peu marquée. Le contour
forgé est très proche de la largeur finale de la lame,
sauf à la pointe. La soie devra être amincie en hauteur.
J'ai fini par 3 trempes à l'eau en 3 immersions courtes chacune,
couleur orange, plus de magnétisme. Puis 3 normalisations
à l'air avec un orange plus sombre et enfin un recuit
d'adoucissement dans les cendres avec la couleur rouge (cerise?).
15-OCT-2017
J'ai sorti le brut du "Couche-Paganiche" des cendres
pour en façonner le contour et je découvre...
Une fissure qui traverse de part en part. La faute aux trempes à
l'eau en fin de forge?
Risque accentué par l'existence de stries d'origine restantes?
Frappe sur un métal plus assez chaud?
L'acier des limes Facom me cause du souci. Grosse frustration. Un
signe? Arrêter? Non
on va faire un bras d'honneur au destin et lui montrer que la condition
humaine lui pisse à la raie.
[on est plus tard
en cette même journée] J'ai réfléchi. Je
casse beaucoup de lames et j'ai aussi des fissures plus ou moins
profondes près de la pointe depuis... Que je fais 3 trempes
à l'eau en fin de forge avant normalisation et de recuire.
Pourquoi je fais ces trempes? Parce que j'ai lu ce que fait Ed Fowler.
Parce que j'ai vu des forgerons de pays pauvres de l'autre bout du
monde filmés par des touristes faire pareil sur Youtube.
Oui mais...
- Fowler fait des trempes de 35 s avec une huile FROIDE et peu rapide:
deux critères qui font chuter la température moins vite
- les forgerons de Youtube font des allers retours de moins d'une
seconde dans l'eau
Si on ajoute que la zone moins volumineuse de la
pointe chauffe plus vite, je suis peut-être à 850..870 au
lieu de 800 lorsque je trempe. Bref soit j'arrête, soit je trouve
de quoi tremper avec faible drasticité. L'eau est pratique car
on peut retourner à la forge tout de suite sans avoir à
essuyer quoi que ce soit. Des plaques alu?
Mais au fait ça doit servir à quoi ces
3 trempes en fin de forge? Je ne sais pas. Mais on obtient des lames
plus performantes et qui se déforment moins plus tard. Ce qui
est sûr, c'est qu'ainsi on diminue la taille de grain. Pour le
reste, je me dis qu'ainsi la lame a tendance à "aller" là
où elle finira en fin de trempe réelle. On lui laisse de
la liberté, qu'on corrige dans les étapes suivantes et
avant trempe finale.
16-OCT-2017
J'ai poli aux disques sisal, coton et flanelle
respectivement à la pate noire, verte et blanche la lame du
"Bujeault" en ressort. Avec les anfractuosités des attaques
acides, elle a un petit aspect satiné. Ensuite j'ai passé
au disque à polir deux couches de cire de carnauba sur le bocote
du manche.
J'ai sorti la meule à eau avec son petit
guide maison et j'ai affûté tous les couteaux
achevés jusqu'à présent
- demi-angle de 15° sur toutes les émoutures
symétriques: "Freestyle", "Coxipi" et les 2 "Bujeault"
- demi-angle de 20° sur les émoutures ciseau/Kata-Ha
(presque 0° de l'autre côté) des "Iktotat" et
"Franquelin"
J'ai fini avec la pierre Norton IB-134 côté fin (P400) et
un petit coup sur le cuir enduit de pâte 2 microns. La
difficulté de parfois se débarasser du morfil sur les
couteaux en ressort, en 75Cr1 et "l'Iktotat" me fait douter de la
qualité de la trempe. En effet, pour obtenir un angle
très aigü qui ait de la tenue mécanique
latérale, il faut une certaine résistance
mécanique de l'acier, qui ne s'obtient que par une dureté
ad hoc. Il me faudra peut-être augmenter les angles à
16..17..18° jusqu'à ce que ça tienne. Je pense que je
profiterai du temps de poirotage au marché de Noel pour affiner
les tranchants à la main sur mon stand, quitte à
attendre. Ou alors avant, comme exercice de détente et de
zénitude.
17-OCT-2017
Ça y est, je m'ennuie déjà et
du coup, j'ai repris à la pierre de coticule le tranchant du
"Coxipi". Cela rend le tranchant plus lisse que ce je j'aime en ce
moment mais cette pierre enlève très vite beaucoup de
métal. Il suffit d'y repasser après un petit coup de
Norton P400 pour redonner du mordant. Sauf que je m'aperçois
à présent que la lame est trop épaisse juste
derrière le tranchant. Un comble pour un couteau d'office. Je
vais donc retourner au back et essayer d'affiner un peu tout cela.
Coutelier de merde, va.
18-OCT-2017
J'ai reçu aujourd'hui mes eptites commandes
en Chine, 3 paquets séparés (sans doute à cause
des douanes), comme annoncé par le site.
- alim 36 V 20 A
- kit de chauffage par induction de marque ZVS avec siprale en cuivre
recuit, ventilo de refroidissement et platine indiquant 12-48 V bien
que vendu sous l'appelation 12-36 V
- ma lampe à UV 220 V avec ampoule 9 V pour mes stencils photo
sensibles.
Prochaine étape: cabler alim et kit avec du
câble capable de supporter 20 A entre alim et kit; et comme
indiqué sur le site ou certaines sources du Net un interrupteur
à mettre entre alim et kit car il semble que si on branche en
direct le temps de "montée en régime" de l'alim est trop
long pour faire "décoller" le kit de chauffage. En clair il faut
allumer l'alim et ensuite seulement y raccorder le kit.
Le soir j'ai affûté à la pierre
de coticule le "Bujeault" en 75Cr1. Dans la partie droite juste avant
le ventre de la lame je n'arrivai pas à avoir un fil (sommet du
tranchant) lisse: il était toujours accidenté. J'ai
d'abord cru que la pierre n'était pas lisse par endroit, car je
sentais une accroche. Mais c'était l'inverse: la pierre
était lisse et l'accroche était due au fil non lisse.
Alors j'ai continué, en faisant parfois un peu varié
l'angle. Finalement j'ai eu un fil lisse et pour remettre un peu de
mordant j'ai passé le tranchant à la pierre Fallkniven
DC4 (P600 environ côté céramique) avec un petit
coup de cuir pour finir.
19-OCT-2017
Le soir j'ai affûté à la pierre
de coticule le "Bujeault" en ressort. J'ai dû m'y reprendre
près du casse-goutte car j'avais mal bossé à la
meule à eau: il restait un plateau à cet endroit. Pareil
qu'hier, pour remettre un peu de mordant j'ai passé le tranchant
à la pierre
Fallkniven DC4 (P600 environ côté céramique) avec
un petit coup de cuir
pour finir.
J'ai trouvé 30 cm de chutes de cable de 4 mm
2
de section pour cabler l'alim 20 A au kit de chauffage par induction.
Pour le raccord au secteur, j'ai songé à la dechetterie
pour y prélever un cable sur un fer à repasser ou tout
autre instrument chauffant d'au moins 1000 W. Le plus dur à
trouver, ça risque d'être un interrupteur capable
d'encaisser 20 A.
20-OCT-2017
Le soir j'ai affûté à la pierre
de coticule le "Franquelin". Comme les jours précédents,
pour remettre un peu de mordant j'ai passé le tranchant
à la pierre Norton IB-134 (P400 environ côté fin)
avec
un petit coup de cuir
pour finir. Pour l'instant c'est celui qui coupe le mieux mais
ça doit être l'angle au sommet le plus faible de tous pour
l'instant, normal donc. Au sommet, le métal semble se
plié facilement, l'angle doit être un poil trop aigü
pour cette combinaison acier/dureté. Angle total au sommet
estimé à 20..25° (20+5). Bien que nettoyée
récemment, ma pierre Norton ne mort plus, mais patine. Il faut
que je trouve un moyen de la rénover un peu.
21-OCT-2017
Je ne lache pas l'affaire du "Couche-Paganiche".
J'ai trouvé une lime de 27 mm de large et 250 de long. Elle est
très fine à l'avant, ce qui fait que le boulot de la
plate semelle amincie est déjà fait. Au plus épais
on est à 4.75 mm (stries incluses). Petit test de trempe sur la
queue et casse sans l'étau. Le grain est d'une finesse
exceptionnelle, jamais vu pareil avant. La marque de la lime est
inconnue. Sur la queue il y a une sorte de signe (qui pourrait
être celui de mes autres limes de marque Goldenberg) et le
chiffre 30.
J'ai coupé avec une coupe droite 188 mm de
lime (le patron du "Couche Paganiche" fait 215 mm: mon plan est
d'allonger un peu la pointe) puis j'ai sortie la moitié des
stries au back avec une bande P40. Bien que déjà recuite
une fois, les stries sortent mal. Cela explique que j'ai laissé
une partie des stries. Il reste environ 4.2 mm d'épaisseur
à l'avant et 2.2 à l'arrière avant forge.
La largeur de la lime suffit pour la forme du
"Couche Paganiche" si on la courbe un peu... Sauf au niveau du retour
du manche (inspiré d'une hache selon Bob Loveless). J'ai donc
commencé par essayer de forger cette forme. Je n'y suis pas
arrivé complètement. Par contre j'ai réussi
à fissurer le brut à cet endroit, alors que le
métal était encore rouge. Bizarre.
Côté pointe, comme d'habitude avec une
coupe droite, je n'ai pas réussi à sortir une vraie
pointe, plutôt une sorte d'arrondi. Après j'ai
courbé la lame, sorti l'émouture, rectifié la
courbure, un peu fini les surfaces, aplani le tout, etc. J'ai
forgé environ 2h30. Les temps de chauffes étaient plus
longs car il y avait pas mal d'acier. J'ai essayé de forger
assez froid. Je suis assez content de moi car il y a toujours peu de
calamine autour de l'enclume. Curieusement pendant la forge de petits
morceaux des bords ont sauté, là aussi alors que le
métal était rouge. Bizarre, on dirait que cet acier n'est
pas homogène et qu'il a des zones dures et singulières.
Pas de trempes à l'eau cette fois mais 3 normalisations à
l'air et un recuit dans les cendres On verra demain ce qu'on peut en
tirer ou s'il faut y retourner encore un peu.
J'ai profité de la forge pour aplanir la plus
grande de mes lames de tondeuse. Le métal était
déchiré au creux d'un bossage réalisé pour
donner l'espèce de pas d'hélice de la lame. Des deux
côtés. Est-ce volontaire? Ou la preuve que les deux
côtés ont bien été déformés de
la même valeur.
22-OCT-2017:
gloomy Sunday.
Y a des jours comme ça. Il pleuvait et ily
avait du vent en me levant. Alors j'ai décidé de ne pas
faire mes 30 bornes de vélo ce matin. Après tout c'est
les vacances. Je ferai seulement mes exercices au sol et p't'êt'
un peu de yoga avant. Ouais on va faire ça. Plus tard je n'ai
pas eu envie. Alors comme au yoga on nous répète qu'il
faut écouter son corps, ben exceptionnellement j'ai
été laxiste avec moi et je n'ai rien fait. Je pourrais
peut être faire du sport l'après-midi. Non plus.
J'ai été au garage et j'ai sorti le
brut de forge des cendres. J'ai superposé le patron de
façon à laisser la fissure au cul hors du profil.
J'essaierai de souder un petit morceau d'acier pour compenser le manque
de matière du retour du cul du manche. J'ai
façonné le profil au back avec ma dernière bande
P40 neuve. les graisn m'ont sauté à la figure. Ensuite
j'ai un rectifié le plat de la lame et du manche avec la table
verticale. Très vite la bande a perdu son efficacité.
Apparemment la calamine en surface était trop dure. J'en ai
enlevé une partie à la meuleuse d'angle avnt de retourner
au back. J'ai ensuite taillé l'émouture creuse avec une
bande neuve P60 de chez Soucille. encore une fois impossible
d'avoir une émouture symétrique qui remonte de la
même quantité de chaque côté de la lame. J'ai
fini les émoutures et les chants à P120, 220 et 400.
Le tranchant fait 0,82 à 1.09 mm (pointe vers
ricasso) et la lame 3.68 mm juste derrière le ricasso et 2.16 mm
au cul du manche. L'émouture s'arrête à 6 mm du dos
de lame à droite et 9 mm à gauche. Bof .
C'est à se demander pourquoi j'ai
bricolé aujourd'hui. Aucun plaisir. Une impression de faire du
travail de mauvaise qualité. Des outils usés
bêtement. Même l'air était pollué. Au lieu de
finir dans mon seau d'eau, de fines particules de rouille semblaient
flotter dans l'air. Un mouchage de nez plus tard me l'a
confirmé. Voilà de quoi me mettre la motivation à
0. Gageons que ça ira mieux un autre jour. Il est
peut-être temps de refaire une lame dans un plat rectifié
et recuit, histoire d'avoir l'impression de bien travailler.
23-OCT-2017
Piqûre de rappel: je ne vous parle jamais de
sécurité ici. Pourtant j'ai toujours une protection
oculaire, souvent faciale, un masque respiratoire, des gants, des
bouchons d'oreille, des pompes de sécu, etc. Enfin presque. En
perçant un bout de laiton aujourd'hui, lorsque le fôret
est ressorti de l'autre côté, il a entrainé la
pièce et celle-ci m'a blessé. Très peu il est
vrai. J'ai encore eu de la chance: 2 coupures et des chocs au doigts.
Le laiton c'est pas bien méchant, ça
fait de beaux et longs copeaux, quasi du beurre. Ben non, pas toujours,
à 2500 tr/min ça fait du dégât. Parce que
cette fois j'ai omis de bloquer la pièce, pour gagner du temps.
Faut pas. Jamais.
Donc aujourd'hui j'ai découpé la garde
du 3ème essai de "Couche-Paganiche". D'abord à la scie
à métaux, puis à la scie à ruban avec la
lame pour les métaux (24 dents par pouce) pour la rainure
centrale. Ensuite j'ai patiemment fini la rainure à la lime.
Puis j'ai fini la face avant au papier sur un miroir, jusqu'à
P2500. Epaisseur restante 7.48 mm.
Ensuite j'ai fait à la scie puis aux limes,
une découpe rectangulaire de 7.48 mm dans le couteau. A
l'étape précédente j'avais un peu aplani à
la lime la zone recevant la garde, qui était un peu
bombée d'un côté. Les deux pièces se montent
serrées, avec pas trop de jour mais je n'avais pas vu un petit
chanfrein dans la chute de laiton. Chanfrein qui va rester visible
après collage et façonnage des plaquettes. Il faut donc
que je creuse les deux rainures afin d'accentuer l'enfoncement des deux
pièces et de faire "sortir" de l'enveloppe finale du couteau le
chanfrein.
24-OCT-2017
C'est les vacances pour ma fille et moi. Je suis
passé à la dechetterie pour balancer des trucs et j'ai
récupéré un câble d'alimentation 3 x 0.75 mm
2
pour mon alim 36 V 20A. L'après-midi chez Casto, j'ai
cherché en rayon le coupe-circuit 20 A vu sur le Net mais en
fait c'est juste un porte-fusible. Du coup je me suis rabattu sur un
disjoncteur NF 20 A no name (c-à-d pas un Hager ou Legrand) 3
fois moins cher. On verra bien.
25-OCT-2017
Ma fille dort chez une copine, j'ai quartier libre.
J'ai repris à main levée au back l'émouture du
"Couche-Paganiche" afin qu'elle soit plus symétrique: P60, 120,
220 et 400. L'émouture remonte d'environ 22,5..23 mm de chaque
côté à présent. Il reste un bon
demi-millimètre assez constant au niveau du tranchant.
Ensuite j'ai approfondi à la lime la rainure
de la garde et celle de la lame. Le chanfrein restant de la
pièce de laiton dépasse enfin, il pourra être
éliminé au moment du façonnage du manche. J'ai
donc percé un trou de 3 mm dans la garde et la lame pour la
fixation plus tard. Je compte y mater un rivet en laiton.
J'ai poursuivi par le perçage du manche avec
2 trous de 4 mm et un autre de 6 pour des rivets et un tube laiton, qui
seront matés aussi. Fôrets plus assez affûtés
ça a fini par des trous de 4.1 et 6.1 mm. Idem pour 4 trous
d'allègement de 8 mm qui ont fini en 7.5 mm. La semaine
prochaine, de retour au boulot, je tacherai d'emprunter la puissante
perceuse de l'atelier à la pause pour les passer en 12 mm.
J'ai fini par faire un casse-goutte à la lime
et par reprendre à la main au P400 émoutures et
tranchant, histoire d'avoir des stries parallèles à la
lame: je veux éviter autant que possible des amorces de
ruptures perpendiculaires au tranchant au moment de la trempe.
A propos de trempe, j'ai câblé
mon chauffage par induction. Le plus dur c'est la conformation du tube
de cuivre recuit (pas si recuit que ça car il casse assez
facilement: faut faire de grands rayons). Premier essai
- mise sous tension
- puis position ON du dijo (pour marcher, le site en Chinois mal
traduit explique comme il peut qu'il faut que l'alimentation soit
branchée un peu avant)
- et vas y que je tiens la lame du "Couche-Paganiche" entre les tubes,
avec une pince-étau.
- ça sent, la lame fume un peu (l'huile du polissage), elle
prend les couleurs de revenu: jaune, bleu
- et le ventilo s'arrête (ai-je court-circuité la sorti en
touchant avec la lame? Surchauffe? Tout est cassé?)
J'ai arrêté là, j'ai ciné ce soir.
26-OCT-2017
Je dégaine le multimètre. Je branche
l'alim'. 236 V en entrée. OK. En sortie 0 V. Bon ben il semble
que ce soit donc l'alim' qui déconne et pas le kit induction.
Tournevis cruci à plein d'endroits et voilà.
La grosse pièce jaune penche.... On dirait un mini transfo avec
bobinage et plaque de ferrite autour (je rappelle que je suis
mécano et pas hardeux ou
softeux). Surtout que le même à côté est
pô pareil niveau position. Il y a d'ailleurs contact
mécanique (et sans doute même électrique) là
où j'ai mis
des flèches sur celui qui est encore droit. Le penché a
un gros cordon d'une sorte de silicone souple et blanc. Est-ce sorti de
quelque part? Est-ce
une sorte de colle parce que cela ne tenait pas à l'usine? Bref
sans rien y connaitre, l'instinct de base nous dit que c'est pas normal
et que probablement
la panne vient de là.
29-OCT-2017
Il pleut, pas de vélo ce matin. Je suis
allé au garage et j'ai allumé la forge. J'ai taché
de reforger une pointe au second "Couche Paganiche" qui avait
cassé. Pour retrouver la longueur j'ai dû l'allonger et
l'amincir un peu. Choses possibles car j'avais laissé beaucoup
de surépaisseur. 3 normalisations à l'air et un recuit
dans les cendres.
Ensuite j'ai découpé un brut d'
"Abbica" (voir
Galerie en JAN-2013)
dans ma plus grande lame de tondeuse et j'y ai forgé une
ébauche: pointe coupée à 45° pas trop de mal
à y faire une pointe et léger amincissement du manche, le
reste sera sorti au back. La lame de la tondeuse semble faire 2.5 mm au
plus épais. Elle m'a semblé faire plus de calamine que
l'acier des limes alors que j'ai forgé à
température assez basse, comme d'habitude. 3 normalisations
à l'air et un recuit dans les cendres.
30-OCT-2017
Reprise du boulot: des tonnes de mails à
lire, des pots de pue baclés par d'autres à
désinfecter... Bref. Moment de détente à la pause,
direction l'atelier où le chef m'a permis d'utiliser la
perceuse, faut dire qu'il n'y avait personne, congés, maladie,
etc. Bref
- j'ai agrandi mes perçages d'allègements à 12.5
mm dans le manche du "Couche-Paganiche" et j'ai demandé au
soudeur de me rajouter un petit bout de chute de ressort forgé
(pas parce que c'est du ressort mais parce que c'est ce que j'avais de
plus adéquat dans mon garage) au cul du manche afin de former le
petit retour, ou tout du moins un surplus de matière dans lequel
je pourrai façonner ledit retour.
- j'ai sablé tout ce que j'avais apporté: "Couche
Paganiche", brut de forge du second "Couche Paganiche" reforgé
et celui de l' "Abbica"
J'avais aussi apporté le PCB de mon alim' 36
V 20 A. Ma boîte a un paquet de spécialistes en
électronique. Y en a bien un qui va pouvoir éclairer ma
lanterne de mécano. Bon c'est pas brillant au bilan. Mon transfo
qui penche semble encore bon. C'est juste son maintien mécanique
qui aurait laché. Pourquoi? Il semble que c'est plutôt
l'autre transfo à côté qui ne réponde plus.
Mon plus gros problème est ailleurs: bien que le site Banggood
affirme que l'alim' est tout à fait recommandée pour mon
kit de chauffage induction, mes collègues nourrissent des doutes
quant à ce qui protège l'ensemble contre des
dépassements de tensions, d'ampérage, de puissance. Pas
grand chose d'après eux. Le courant de l'alim' n'est pas
limité ni contrôlé selon la fiche technique.
Même en réparant, la même mésaventure risque
de m'arriver à nouveau. Une sorte d'alim' de labo mieux
protégée eut été plus judicieuse.
Quant au cordon de silicone, toujours selon mes
collègues, il devrait être au sommet des transfo de
façon à ce que le couvercle plaque mécaniquement
les transfo et les empêche de vibrer: donc je résume, un
cordon absent et l'autre pas au bon endroit. Génial.
01-NOV-2017
J'ai pris les dernières réalisations
(toutes ratées) en photo et j'ai mis à jour la
galerie.
J'ai sorti le back pour façonner des contours
et un peu aplanir des surfaces:
- façonnage du retour du manche du troisième "Couche
Paganiche" en plate semelle. La soudure n'est pas parfaite, on voit que
le "mélange n'était pas intime. la faute à des
surfaces oxydées mal préparées (parce que soudure
improvisée, pas prévue)
- façonnage complet de l' "Abbica". Il reste une entaille
d'origine de la lame de la tondeuse. Je vais demander au collège
de me la boucher avec un cordon de soudure. Pour une meilleure soudure
j'ai poli le fond de l'entaille à la Dremel
- façonnage du contour du second "Couche Paganiche" à
soie courte et ajustment de la soie et du ricasso pour s'adapter
à la garde et au manche existant du premier modèle
fissuré, irréparable. Il y a une sorte de pli à la
pointe, j'ai peur que cela fasse du vilain au moment de
l'émouture.
02-NOV-2017
Mon collègue de l'atelier m'a bouché
à la soudure l'entaille dans la semelle de l' "Alluviaq". C'est
un gros pâté, y du boulot de dégrossissage.
03-NOV-2017
J'ai parlé de mon système de chauffage
par induction à tous mes collègues qui ont pu avoir une
oreille pour moi. Aujourd'hui l'un deux m'a amené un vieil et
énorme transfo traditionnel 220 V-24 V avec 7.5 A en sortie au
maximum. A défaut de mieux, je l'ai branché sur le kit
ZVS histoire de pouvoir le tester. Alors il ne semble pas que seule
l'alim' ait un problème, le kit aussi. En effet le disjoncteur
20 A qui me sert d'interrupteur entre transfo et kit saute
immédiatement. J'ai vérifié le transfo. Il semble
OK. J'ai mesuré la résistance en entrée du kit
seul: 0.8 ohm. Serpentin en cuivre seul 0.8 ohm. Montés ensemble
le kit a en entrée 0.6 ohm. Bref pendant un instant très
court, je suppose qu'avec 24 V le biniou "appelle" I=U/R soit encore
24/0.6=40 A. Est ce mon problème si le transfo est sensé
être limité à 7.5 A? Ah punaise, ils sont loin mes
cours d'électricité et
d'électronique/électronique de puissance d'école
d'ingénieur. On va réfléchir.
09-NOV-2017
Mon collègue Roberto (qui avait joué
les traducteurs lorsque j'ai commandé le backstand Titangrinder
à San Marino) m'a apporté un couteau de chef de type
allemand en 1.4116 à mitre intégrale et forgé de
marque WMF de 18 cm. Le tranchant a une grosse fissure à 4.5 cm
de la pointe. Il m'a demandé si je pouvais en retailler un plus
petit dedans. Le couteau a cassé en coupant du parmesan.
13-NOV-2017
J'ai coupé à la meuleuse d'angle
équipée d'un disque la pointe du couteau de chef WMF en
tenant la partie principale immergée dans un seau d'eau. Ensuite
au back j'ai façonné une sorte de forme à la
Santoku, un peu comme les "Franquelin" (dos légèrement
creusé). J'ai essayé de "fondre" les lignes entre manche
et lame du mieux que j'ai pu à coup de P40, 60, 120, 220 et 400.
14-NOV-2017
Ce soir j'ai poli lame et manche à coup de
disques sisal, coton et feutrine avec des pâtes noire, verte,
blanche et brune. C'est brillant à reflets bleutés mais
il reste des stries profondes de sa vie passée. La semelle a
aussi une fissure sous les plaquettes du manche.
J'ai voulu affûter le tranchant. Loupe: le
sommet du tranchant est à la fois ébréché
(trop dur) de partout et plié (trop mou) de partout ailleurs. Il
est bizarre cet acier. J'ai commencé à l'affûter
à la Norton IB-134 côté grossier au P150. Le
métal s'en va assez vite mais surtout il plie à outrance.
Je confirme que l'acier n'est pas assez dur. J'ai donc augmenté
un peu les angles, en poussant de moins en moins fort et en alternant
très souvent les faces. Le tranchant s'est un peu
"convexifié". J'ai continué avec l'autre face de la
Norton (P400) et un coup de pierre de coticule belge. Il doit rester un
seul endroit avec un petit manque de matière au tranchant. Pour
pouvoir couper des tomates, j'ai remis un coup de P400 pour avoir du
"mordant" et j'ai fini au cuir avec de la pâte 2 microns. C'est
agressif et ça rase, il est bon pour le service.
18-NOV-2017
Le weekend prochain c'est le petit marché de
Noel du village avec votre serviteur et ses "p'tits couteaux de merde"
(nom de baptême du stand, faut savoir rester modeste). J'ai sorti
le back pour affiner un peu le tranchant trop épais du dernier
"Coxipi" forgé avec manche padouk. Un coup de disques à
polir et je vois qu'il va quand même falloir que je reprenne un
peu à la main avant finition. La surface est
irrégulière et le back ne va pas partout dans les plus
petits recoins.
21-NOV-2017
J'ai repris le "Coxipi" à la main au P180,
240, 320 et 400. On ne voit presque plus le logo. Retour des disques
à polir sisal, coton et flanelle à coup de pâtes
noire, verte et blanche. J'ai repassé aux disques les couteaux
faits mains ("Gladel" le nakiri, "checatica" le santoku) de ma cuisine
que je veux aussi mettre
sur ma table au marché de Noel. Histoire d'en avoir assez. J'ai
vraiment peur du regard des gens sur mes finitions moyennes, surtout
les dernières qui sont plus brutes de forge que les
premières taillées dans la masse.
22-NOV-2017
Un coup de cire de carnauba sur le "Gladel" pour le
rendre plus joli pour le marché de Noel et tant que j'y
étais, un coup sur mon "Caplan" qui me sert à manger tous
les jours, les lavages fréqunet ayant un peu
"élimé" le manche.
27-NOV-2017
Bon voilà, marché de Noel fini. J'ai
passé 3 heures debout dans le froid le samedi et 7 le dimanche.
Pour éviter de repousser les gens avec des prix trop
élevés, j'ai diviser par deux tout ce que j'avais
calculé jusqu'à aujourd'hui. Je vous la fais courte,
hormis le prix des matériaux et des consommables, sans amortir
le prix de mes machines, je me suis rémunéré avec
environ 0.70 EUR de l'heure. Ça faisait des couteaux de 30
à 60 EUR pour le plus cher. Je ne les trouve pas parfaits, c'est
dur de les exposer ainsi aux gens, dans toute leur imperfection mais
cela reste sans doute encore trop cher et pas du goût de tout le
monde.
Bon à la base je m'en fous, je les avais fait
pour moi. C'est dur de me prostituer pour 0.70 EUR de l'heure mais j'ai
décidé de penser autrement. On va dire que c'est pour
acheter du matériel. Actuellement j'ai une commande de chutes de
bois chez FTFI avec 2..3 bricoles en cours, paf 200 EUR. La
dernière commande de bandes abrasives, 300 EUR. J'ai vendu 4
couteaux, 2 le samedi, 2 le dimanche. Je vais d'ailleurs mettre
à jour la page galerie pour noter sous les photos les
modèles que je ne possède plus (vendus, mais surtout
offerts).
Pour finir sur une note positive, j'ai eu beaucoup
de compliments et ça fait toujours chaud au coeur.
05-DEC-2017
Poubelle de l'atelier de l'usine: un roulement
2206.2RS, marque inconnue mais il semble neuf. Dext 62 mm, largeur 20
mm. Je garde dans le stock pour forger uine petite lame. Avec du cuir
gris d'un sièhge auto, j'ai fait une pochette de transport
(plutôt qu'un vrai étui rigide) pour le dernier
"Franquelin". J'ai seulement collé l'ensemble sans la moindre
couture, ça va beaucoup plus vite. Seule une agrafe de 10 mm
"vérouille" les 5 couches (2 pour l'étui, 3 pour le
martyr) de cuir au niveau de l'entrée.
06-DEC-2017
Perception de mon colis FTFI (livré samedi
dernier). Il manque un lot de 3 manchons Kirjes Diamètre 20 en
P120 qu'ils m'enverront plus tard. Tout est là: masque, pierres
à eau Haidu (180&280) et support, intercalaires blancs et
rouges, chutes de bois précieux, 5 kg en mix, 5 kg de grenadille
(ébène du Mozambique) et 5 kg d'ébène du
Gabon. Les chutes d'ébène sont plutôt grosses et
peu nombreuses. Un bon filon pour faire des manches en
ébène à pas cher.
J'ai mouillé à l'eau chaude la
pochette du "Franquelin" et j'ai mis l'ensemble (avec le "Franquelin"
sous film plastique) dans la presse à Kydex.
07-DEC-2017
Aujourd'hui j'ai fait le même type de pochette
en cuir auto gris collé uniquement pour le "Bujeault" en ressort
VW. Pas encore de détourage précis, ni d'agrafe mais
c'est prévu. Pas de formage prévu pour ce modèle.
09-DEC-2017
Voilà quelques temps que je
réfléchis à un petit établi dans un dernier
recoin sous exploité du garage pour y mettre à demeure
quelques petites machines: les deux perceuses à colonne et la
scie à ruban. Prendre, utiliser, nettoyer et ranger mes machines
me fait toujours perdre beaucoup de temps, ce qui nuit au plaisir et
à l'efficience horaire du hobby. J'ai donc
réfléchi à un petit concept d'établi et je
suis allé aujourd'hui chez Casto pour acheté le bois pour
en faire la structure. Coût total inférieur à 9 EUR
pour le moment (sans le plateau). Dimensions: L x l x h 1100 x
400 x 1000 [mm]. Bois: lambourdes de charpente en épicéa
de section 60 x 38 [mm]. Pour ne pas commettre la même erreur que
par le passé, j'ai débité le bois en surcôte
(pour le transport) et pour un séchage d'au moins un mois (dans
mon salon). Mon premier établi il y a deux ans avait
énormément changé de dimensions les premiers
temps. Il était humide au toucher lorsque je l'ai acheté,
c'est vous dire la "fraicheur". Cette fois, le type du rayon m'a dit
qu'ils avait rentré ces lambourdes hier, nul doute qu'elles
aussi vont donc encore pas mal "bouger".
10-DEC-2017
J'ai sorti le "Franquelin" et son étui de la
presse à Kydex. Malgré le cellophane, la lame
était orange de rouille superficielle. J'ai pu facilement
enlever le plus avec un éponge grattante. Mais le trancahnt
était émoussé car corrodé. Du coup j'ai
testé ma nouvelle pierre Haidu 280 de chez FTFI. 10 min de
trempage dans l'eau. Résultat moyen sur le "Franquelin" et
très bon sur le "Bujeault" enn ressort VW. La pierre semble
très bien fonctionner, il faudra peut être juste insister
plus sur le
"Franquelin"? Un tour sur le site Haidu (hongrois, si, si) indique que
leur mélange fonctionne bien jusqu'à 60..61 HRc. Cela
expliquerait déjà pourquoi le Franquelin (issu d'une
lime, acier bien dur certainement au dessus de 60 HRc d'après me
spetites mesures comparatives) est moins "coopératif".
11-DEC-2017
Aujourd'hui j'ai enfin réussi à
rencontrer un spécialiste en électronique de ma boite. On
a parlé de mon kit de chauffage par induction. Il penche pour un
condensateur claqué. La platine en compte 6 de 0.33 microF
chacun 630 V AC 1200 V DC, marque BM, type MKPH. J'en ai trouvé
sur ebay et ils sont spécifiés pour "réparer des
plaques à induction". On dirait donc que ça saute souvent
ces machins. Je vais donc les déssouder et tacher de les
vérifier. Les bornes de la platine indiquant un court circuit
franc et massif, et comme ils sont en parallèles, j'ai dans
l'idée que l'un d'eux au moins a les deux "plaques" en
court-circuit. Ça au moins ça doit pouvoir se
vérifier avec mon bête ohmmètre.
J'ai mis un petit coup de pierre Norton IB-134
côté P400 sur le "Franquelin" suivi d'un coup de cuir avec
pâte 2 microns et le trancahnt a retrouvé tout son
mordant. C'est beau les aciers carbone de base, rien besoin de plus.
12-DEC-2017
J'ai donc déssoudé tant bien que mal
les six condensateurs. A l'ohmmètre j'ai testé leur
continuité: rien, sur aucun. Tout est normal, aucun n'est en
court-circuit. Je contrôle la platine aux bornes d'entrée:
j'ai toujours 0.4 ohm soit un beau court-circuit. J'examine la platine
de près. [pardon d'avance pour le vocabulaire je suis un
néophyte dans le domaine]. Il y a des pistes de chaque
côté et certaines sont en contact au travers des trous
où passent les pattes des composants de surface. Je
soupçonne alors une mauvaise soudure me fichant un court-circuit
queqlue part entre le "haut" et le "bas". J'ai l'impression que c'est
au bornier d'entrée et je le déssoude aussi. Nouveau
test: court-circuit toujours présent. Et si c'était les
colonnettes avec un vernis isolant défaillant? Je teste chaque
colonnette avec une borne d'entrée: RAS. Il y a deux
pièces vissées sur un radiateur. Je crois que ce sont des
transistors. Je teste les pattes et j'obtiens des valeurs très
différentes entre l'un et l'autre. Le circuit est
symétrique et ces deux composants ont les mêmes
inscriptions.
Je déssoude donc les deux transistors. Les
plots des transistors sur la platine sont bien abîmés mais
une nouvelle soudure devrait cependant encore être possible. Ce
sont des IRFP260N. Recherche rapide: ce sont bien des transistors, de
puissance, MOSFET (FET je me souviens que ça veut dire à
effet de champ en français). Nouveaux tests hors platine. C'est
sûr, au moins un déconne car les valeurs mesurées
entre les bornes G ("gate"), D ("drain") et S ("source") varient
beaucoup: de l'ordre de l'ohm d'un côté et de l'ordre de
500 ohm de l'autre. Test au bornes de la platine: plus de court-circuit.
Je décide de commander deux transistors en
ligne en Europe. Je ferai des comparaisons et on tachera de remonter
tout cela. Aller on dit que je vais arriver à faire des trempes
par induction!
Ventilo déposé: le bornier d'entrée, les deux
transistors de puissance et les 6 condensateurs déposés.
Il y a très peu de pistes, elles sont très larges (sans
doute le courant intense) et il y en a des deux côtés
reliées par certains perçages rendus conducteurs dans
l'épaisseur de la platine.
15-DEC-2017
Petit tour à la benne de l'usine: il y a de
gros disques de friction, on dirait un embrayage, mais pour un camion.
Tiens un gros roulement au fond, oh 3 autres! bref j'ai ramené 4
roulements 6212DU (60-110-22 [mm] 790 g pièce), 2 sont de marque
INA et les autres des NSK. Pas mal de matière par rapport
à ce que je trouve d'habitude, j'estime qu'il doit y avoir
3,5..4 mm d'épaisseur minimum au niveau du chemin de roulement.
18-DEC-2017
Les deux transistors sont arrivés. Une
comparaison rapide à l'ohmmètre m'a permis de
déterminer lequel est fichu et confirmer que le restant est en
tout point semblable aux deux neufs, donc encore fonctionnel. (j'ai
écris ces lignes le 20 car je n'ai récupéré
les transistors que ce jour là).
19-DEC-2017
J'ai un Gyuto à retaper. Il est en
piètre état, sans doute à cause de l'eau qui a
pénétré par la face avant du manche. C'est un
couteau bas de gamme avec des signes presque plus lisibles que je
prends pour du japonais d'un côté et le texte "Stainless
steel made in Japan" de l'autre. Le manche semble être le
magnolia traditionnel utilisé au pays du soleil levant, la
ferule est en inox, la pointe est tordue (donc acier plutôt mou),
le tranchant très abimé (ébréché et
retourné) mais l'émouture est très fine et la lame
s'affine vers l'avant (en général le bas de gamme est
fait dans des tôles d'épaisseur constante).
20-DEC-2017
J'ai profité de la sableuse de l'atelier de
l'usine pour décaper le magnolia, la soie et l'intérieur
de la ferule du Gyuto.
21-DEC-2017
La platine du kit de chauffage par induction a
été ressoudée au mieux (lire "soudures
dégueulasses)" et je l'ai branchée pour commencer sur le
transfo 24 V 7.5 A qu'on m'a généreusemenet offert. Le
but c'est de limiter la puissance et d'observer un peu le comportement.
Grande nouvelle le ventilo tourne à nouveau
et le tube en cuivre s'est mis à chauffer doucement. J'ai remis
une lame entre les deux barres du U que j'ai formé et un petit
clic sec s'est fait entendre, arrêt du ventilateur. Et merde,
sans doute encore un transistor qui a laché. Mais non, le
transfo est équipé sur le primaire d'un fusible 15 A
réarmable. On réarme, ça tient et c'est reparti.
Ouf ce n'est pas la platine cette fois. Dès que je mets la lame,
ça saute très vite et sans lame (seul le cuivre chauffe)
ça a l'air de tenir. Je vais tacher de surveiller
l'intensité sur le primaire avec mon multimètre et voir
si c'est bien 15 A qu'on atteint... Parce qu'avec un calcul simple et
un rendement estimé à 1, 220 X 15= 3300 W et
3300/24=137.5 A ça me parait bizarre (et puis peut-être
que mon calcul est faux; je suppose que le fer conserve le flux
magnétique entre les deux bobines du transfo mais je suis
peut-être à côté de mes pompes; ah il est
beau l'ingénieur de 46 ans)
25-DEC-2017
"Me sens un peu faible Panoramix". C'est les
vacances mais je suis un peu souffrant. Pas facile de se motiver
à faire des bricoles coutelières dans un garage froid et
surtout humide ("Y a plus d'saison ma bonne dame" on va encore se
retrouver avec des tonnes d'insectes l'été prochain si
ça continue). Bref j'ai redressé petit à petit la
pointe du Gyuto sur l'enclume et j'ai repris au back le contour des 3
étuis (mous mais un peu rigidifiés par absorption d'eau
et séchage) en cuir de sièges auto que j'avais
bricolé pour les derniers "Franquelin", "Bujeault" et "Borel V".
J'ai enduit la face usinée et l'entrée des étuis
avec le filtrat restant de la fabrication mon
vernis tampon maison. Cette substance
assez épaisse lisse, scelle et durci assez bien le cuir. J'avais
la composition de ce genre de "edge coat"/durcisseur de cuir je ne sais
plus où sur
la toile.
26-DEC-2017
Ici en Moselle, comme en Alsace, en Allemagne ou au
Luxembourg c'est encore Noel, si, si... Je tousse à m'en
décrocher les bronches. Au garage j'ai poli le manche et la lame
du Gyuto. Avec le mini disque de la Dremel, j'ai fait des entailles
dans la soie trop courte pour favoriser l'accroche de la colle et j'ai
dégraissé le tout à l'acétone. Masquage et
collage à l'époxy. Petit coup de sèche-cheveux
faire faire couler la colle au fond des grosses cavités
provoquées par l'abrasion du bois pourri. Je compte finir le
remplissage avec de l'époxy teintée en noir une fois que
la première couche sera sèche et m'aura bouché
toutes les fuites potentielles. L'opacité devra aussi cacher la
misère et sceller la face avant du manche afin que l'eau ni
pénètre plus à l'avenir.
Première couche d'époxy teintée
noire le soir alors que la résine du matin avait à peu
près bouchée les premières fuites. Un petit coup
de sèche-cheveux pour fluidifier tout cela et faciliter le
remplissage.
27-DEC-2017
Seconde couche d'époxy teintée noire
le matin. Encore un petit coup de
sèche-cheveux pour fluidifier. Même chose le soir mais
sans sèche-cheveux. La quantité à ajouter fut
faible.
28-DEC-2017
La résine n'est pas allée partout en
surface de façon uniforme jusqu'à la ferule. J'ai
essayé de joindre au mieux le manche à la ferule au back
(décalage par construction). Ponçage à la main du
manche. Finition de la ferule et du manche aux disques à polir.
Nettoyage du manche au décireur et 3 enductions successives
à la pulpe du doigt d'un
mélange huile de Tung/térébenthine/siccatif
49.25/49.25/1.5% suivi de 2 enductions d'huile de Tung pure avec 1.5%
de siccatif. Le bois a très "soif", presque toute
l'huile est absorbée, pas besoin d'essuyer les
excès.
29-DEC-2017
Dernière couche d'huile de Tung pure (au
siccatif près).
01-JAN-2018
Bon le manche du Gyuto a bien eu le temps de
sécher. Deux couches de cire de carnauba, reformation du fil
à la meule à eau (demi angle au sommet de 14..15°),
peaufinage à la pierre à eau Haidu 180 et 280 à la
main et un passage au cuir. Ça coupe et ça mord bien,
ça devrait faire le job. Done!
Peu de temps après, le manche était
à nouveau un peu rugueux alors j'ai complété la
finition avec deux couches de cire d'antiquaire.
Le manche a gardé ses taches noires dues à
l'humidité.
05-JAN-2018
Dernier jour de congé (en fait je suis
retourné hier au boulot car je n'ai plus assez de jours de
congé pour une semaine complète mais j'ai gardé le
vendredi pour pouvoir ramenre ma fille chez sa Maman, bref...), pas
fait grand chose côté coutellerie alors que j'ai encore
beaucoup de choses en suspend: les fêtes, maladie, etc.
J'étais invité chez un copain pour quelques jours
à Nouvel An et j'y ai perdu mon "Borel V" manche grenadille/lame
100Cr6. Il a été retrouvé entre temps, mais il va
me falloir attendre mars 2018 pour le revoir. Comme il me manque, j'ai
décidé de modifier un peu la forme de son homologue
cocobolo/sandwich XC10/O2 de 4 mm plus court (voir
galerie JUN-2016) de façon
à ce que la pointe remonte un tout petit chouilla.
Bref, retour au back (pas rangé depuis 15
jours, un vrai bordel le garage) pour remonter la pointe. Il m'a aussi
fallu amincir un peu la forme de la lame au dos afin que le dessin soit
plus harmonieux (à mon goût). Le tranchant sur la
première moitié de lame étant plus épais
à présent, j'ai dû finir par reprendre les
émoutures. Bref j'ai fait du copeau à coup de bandes
P100, 120, 220, 400 et 800. J'y ai même passé plus de
temps que d'habitude pensant que l'état de surface final avant
retouche manuelle serait de meilleure qualité (j'ai aussi
tourné moins vite que d'habitude 1000 à 1500 tr/min max;
d'habitude je suis à 2800 tr/min pour P36, 40, 60, 100 et 120).
Hélàs cela n'aura pas suffit. Il reste des stries et une
irrégularité près du tranchant après
reprise à la main à coup de P120, 180, 220, 320, 400 et
600 huilés (j'ai dû aussi retoucher un minimum l'avant des
plaquettes qui avait effleuré par mégarde la bande, au
back). Polissage aux disques de la lame (pâtes noire et verte
only) et du manche (pâte brune 40 microns). Nettoyage de la lame
(au "Vienna lime" et chiffonnette micro fibres) et du manche
(décireur) avant les désormais classiques 6 couches
d'huile de Tung avec 1.5% de siccatif (dont 3 diluée avec 50% de
térébenthine). Mais avant, j'ai affûté le
tranchant avec mes pierres à eau Haidu 180 et 280 (en gros
demi-angle manuel à 15°) suivi d'une passe sur le cuir
enduit de pâte 2 microns. Ça coupe de façon
très agressive mais la loupe m'a montré un fil
très accidenté. J'ai donc remis deux passages très
légers de Fallkniven DC4 côté céramique
(P600) avec un nouveau coup de cuir et hop, fil parfaitement lisse.
L'essai de coupe sur papier est très jouissif (l'angle
très fermé sans doute; moins de 15° en fait?). Ce
sandwich XC10/O2 vendu typiquement pour des émoutures scandi
à zéro (selon Eurotechni) doit faire des merveilles sur
ce type de lame.
07-JAN-2018
J'ai mis deux couches de cire de carnauba sur le
manche du Borel V retouché ces derniers jours.
08-JAN-2018
J'ai fabriqué un petit étui en cuir de
siège auto (uniquement collé) pour le second "Borel V".
Il est actuellement mouillé à l'eau chaude avec le
couteau à l'intérieur (protégé par du film
alimentaire) dans la presse à kydex. Ce cuir n'est pas assez
rigide pour offrir une quelconque protection en cas de port (la pointe
ou le tranchant passeront très vite à travers en cas
d'accident), c'est plus une sorte de pochette de rangement. La
souplesse et la finesse permet un découpage facile comme si
j'étais encore en maternelle. Un peu d'égrénage de
surface et de colle néoprène et la fabrication va
très vite. En général je renforce le martyr au
niveau de l'entrée avec une grande agrafe et voilà. Je
vous mettrai une petite photo du produit fini si vous êtes sages.
09-JAN-2018
Mon collègue de travail qui m'avait
donné deux limes de son grand-père par alliance et dont
j'avais recopié le profil d'un petit couteau d'office que j'ai
reproduit sous forme d'un des "Coxipi" que je lui ai offert
(forgé dans une desdites limes avec plaquettes en prunier du
jardin de son meilleur pote) m'a ramené le couteau d'office
d'origine avec la demande de le réaffûter. C'est un
couteau très bas de gamme, d'au moins 10 ans, en acier carbone
très mou dont le tranchant plie facilement. Il doit provenir
d'une vente sur un marché selon le proprio. Le bois des
plaquettes a pourri côté lame et s'est horriblement
déformé laissant apparaitre un jour qui favorise encore
l'action corrosive des liquides.
Le tranchant est très creusé à
force d'usure. J'ai démonté les plaquettes. Les changer
serait de la confiture aux cochons tant l'acier est mou. J'ai donc
préféré sabler la semelle et poncer à plat
les deux plaquettes. Dégraissage et collage à
l'époxy histoire de rattraper tous les jours, boucher les
fissures, sécuriser les trois rivets alu et empêcher l'eau
de s'infiltrer entre plaquettes et semelle. Mise sous presses
légères afin de ne pas expulser la colle.
10-JAN-2018
Sorti des presses, j'ai façonné vite
fait le manche du petit couteau d'office à réparer au
back, à vitesse lente avec une bande neuve et usée de
P120, puis une 220 et une 400. Finition à la main à
l'éponge abrasive et décrassage au décireur.
Polissage au disque et pâte 40 microns suivi d'un nouveau
décirage. Je crois que les plaquettes sont en hêtre.
Normalement j'afûte tout à la fin par
sécurité mais pour gagner du temps j'ai fait sauter le
morfil à la lime douce et j'ai fini l'affûatge à la
pierre Haidu 280 avec un petit coup de cuir. L'acier est tellement fin
que ça coupe à nouveau, très vite. Dommage que
l'acier soit si mou. J'ai poursuivi avec 4 couches d'huile de Tung avec
siccatif (dont les 3 premières diluées à 50% de
térébentine).
J'ai aussi sorti de la presse à Kydex le
"Borel V" en sandwich O2/XC10 dans son étui. L'étui
était encore très humide mais la forme était bien
marquée. J'ai sorti le couteau pour accélérer le
séchage, Mlagré le film alimentaire, la lame est
très rouillée en surface (bizarre: parfois ça le
fait, parfois ça ne le fait pas; faut que je sois plus soigneux
avec le film on dirait). Je l'ai dérouillée
grossièrement. On voit bien les diverses rayures. Va falloir la
retoucher un peu.
11-JAN-2018
Cinquième couche d'huile de Tung le matin,
sixième le soir avant de finir par deux couches de cire
d'antiquaire. Je veux rendre le couteau demain, pas le temps de mettre
la cire de carnauba.
En revoyant récemment des videos d'Arnon
Kartmazov, j'ai resongé au marteau d'Uri Hofi. Du coup j'ai
refait le tour des échoppes: Michel Vaillant, Angele, le site
d'Arnon (Bridgetown forge)... Je devrai être raisonnable et me
contenter d'un marteau Habermann de 1.25 kg sans doute
déjà très bien (avec manche en robinier) mais je
vais le regretter, je le sais. Autant acheter directement le mieux
selon moi, ça m'économisera la première
dépense pour le Habermann. Et me voilà finalement au
téléphone avec Claude de chez Toutomarto: acier C45
trempé intégralement pas trop chaud et sans réel
revenu, manche en frêne taillé par leur soin au coeur du
duramen. Son collègue et lui ont étudié chez Hofi
et semblent bien connaître le produit. Il dit avoir eu des
compliments sur leur qualité de finition de la part de la dame
qui s'occupe des achats/ventes chez Michel vaillant. En plus c'est un
modèle entièrement forgé à la main et pour
ce type de réalisation, le prix est imbattable. Il m'envoie
ça par la poste et je lui envoie un chèque après
reception. Au fou!
12-JAN-2018
J'ai ramené le couteau d'office à son
propriétaire et j'ai acheté une petite pierre naturelle
(à eau) de Lombardie de chez Opinel, chez Décathlon.
En haut la pierre Opinel (100 X 22 X 5 [mm]), au centre avant avec
semelle sablée, en bas après petite rénovation.
14-JAN-2018
J'ai repris à la main la lame rouillée
du "Borel V" O2/XC10+cocobolo en commençant longuement par du
P180 pour sortir les plus grosses rayures sans trop entamer le logo.
P240, 320, 400 et disques à polir avec pâtes blanche
et verte. Ensuite un petit bain de perchlorure de fer bien
révéler les deux aciers. Le back étant de sortie,
j'ai façonné le contour de l'étui en cuir avant de
lui ajouter une agrafe de 10 mm à l'entrée pour renforcer
la zone.
15-JAN-2018
Note pour plus tard: j'ai revu une video de Murray
Carter avec son FS1 fait de "super blue steel" (Aogami Super)
laminé entre deux couches de 1035 (~XC35) pour obtenir un truc
hyper solide en flexion. Ça m'a donné des inspirations
pour recycler les diverses clés et autres outils cassés
trouvés dans diverses bennes. Pas con ce Murray.
19-JAN-2018
Un collègue de boulot m'a ramené 3
couteaux qu'il a décidé de jeter. Il a pensé que
je peux peut-être faire de nouvelles lames avec. Il s'agit de 3
couteaux de cuisine allemand à manche en POM et inox (sans doute
X46Cr13): un petit couteau de chef de 17 cm, un couteau à viande
25 et un couteau à pain de 20 cm. On verra.
J'ai aussi trouvé dans la benne de l'atelier
de l'usine des petites chutes de découpes en acier de 5 mm.
Après questions aux usineurs, il s'agit d'acier 1.2842
c'est-à-dire du 90MCV8 encore connu sous le nom d 'O2 aux USA.
J'ai dû faire un bon de sortie signé par le grand chef de
l'usine, mais j'ai pu les emporter.
La "récolte" du jour
24-JAN-2018
J'ai reçu mon marteau Hofi de 1.4 kg par
Claude Duteil et Amnon Erlichman de chez Toutomarto. Il est magnifique.
La table fait 43 (L) X 45 (H) [mm]. Hauteur au milieu 60 mm, longueur
105 mm.
Le manche en frêne est détaillé dans un brut de 45
X 27 [mm].
Hauteur totale 300 mm, 1435 g, une colle Sikaflex grise dans
l'emmanchement.
Je vais huiler le marteau à l'huile fine et le manche à
l'huile de lin.
30-JAN-2018
J'ai sorti du tiroir ma seconde et dernière
lame de couteau d'office Martinez y Gascon afin de l'habiller avec des
palquettes en olivier. Ça doit devenir un cadeau. Dans cette
optique, j'ai préparé un second masque en toner afin d'y
graver un prénom et un petit symbole. J'ai donc sablé une
zone de la lame (des deux côtés) pour y transférer
à chaud les masques de toner. L'idée de fournir une
meilleure accroche. Il faut croire que ça marche puisque les
deux masques ont adhéré au premier essai: fer à
souder bien chaud, long temps de pénétration de l'eau
pour ramollir le papier. J'ai fait le premier masque et la
première gravure, puis le second masque et la seconde gravure.
le prénom et le symbole ne sont pas parfaits mais ça ira
bien.
Avec la scie à ruban j'ai
préparé les ébauches de plaquettes.
Une note au sujet de la gravure
électro-chimique: ayant des difficultés avec les masques
en toner, je vais tenter une autre approche. La gravure par laser d'un
film de vernis à ongles posé directement sur la lame.
Celui-ci servira de masque pour la gravure électro chimique.
Enfin c'est le plan. Evidemment il serait beaucoup plus simple de
graver directement la lame avec le laser mais je n'ai rien
trouvé de tel pour mon budget. Tout cela pour vous dire qu'un
graveur laser de 1000 mW de 38 X 38 [mm] est actuellement en route
depuis la Chine vers mes pénates. Hein? Oui j'ai même pas
fini de monter mon imprimante 3D et encore moins de mettre au point mon
chauffage par induction, j'ai des tonnes de lames à finir et je
me lance encore dans un projet de plus. Ben j'ai 46 ans, la retraitre
c'est pour bientôt, à peine une petite vingtaine
d'année, faudra être prêt. Et ce jour là,
chaque jour pouvant être le dernier, il faudra avoir du matos qui
tourne pour se consacrer à l'essentiel et plus à
l'accessoire. Boutade.
L'huile de lin pure (sans siccatif) sèche
depuis plusieurs jours sur le manche du marteau Hofi placé
devant une source de chaleur et c'est encore gras au toucher. Je vais
en préparer une petite quantité avec du siccatif. J'ai
plus la patience à mon âge...
31-JAN-2018
Voilà un certain temps que j'ai besoin en
cuisine d'un grand couteau, au moins 20 cm. Celui qui a ma
préférence c'est le couteau de chef de type
français. Sachant que je ne vais pas trouver le temps ni la
motivation pour en faire un avant longtemps, je me suis mis à la
recherche d'un modèle en inox forgé de type Tarrerias
Bonjean parmi les marques distributeurs de Leclerc ou Carrefour. Peine
perdue, c'est 17 cm au maximum pour un couteau de chef (c'est parce que
les femmes préfèrent les couteaux un peu plus courts et
que ce sont elles les clientes). dernier essai chez Auchan par leur
site internet et là je tombe sur un modèle de fabrication
allemande à mitre intégrale pour un prix dérisoire
car en soldes à -20%. Je décide de faire l'essai car si
je me plante y a pas mort d'homme à 12.92 EUR, oui 12.92 dont 5
EUR de port soit encore 7.92 EUR le couteau seul. A ce prix ce sera
quoi?
Il est arrivé aujourd'hui. Je ne suis pas
sûr de la marque "CS Küchensysteme", modèle de chef
de leur gamme "premium", maison fondée en 1829. Sans doute du
1.4034. Lame de 200 mm, manche de 135 mm, hauteur au ricasso 45 mm,
lame amincie partant de 3 mm pour arriver à 1.20 à la
pointe, mitres meulées très symétriquement (un
coup de bol sans doute car même sur du haut de gamme ce n'est pas
toujours le cas), plaquettes en POM avec 3 rivets, épaisseur
derrière le fil 0.75 mm (un peu trop gros), demi-angle au sommet
vers 15° à vue d'oeil sur un rapporteur d'angle tenu dessus
contre le jour, le dos de lame est mal fini (à
ce prix...) le profil du dos est très irrégulier au
toucher. Le dos de lame n'est pas
rectiligne et la semelle n'est pas alignée avec la lame comme si
elle avait subit une légère torsion. Ça coupe pas
trop mal avec un tranchant usiné avec du P220-320 à vue
de loupe.
Dureté approximative par comparaison
- non rayé par Izula à 56..57 HRc
- le Tenacious à 58 HRc entaille la tranchant avec du mal
- le F1 à 59 HRc, le Trapper à 60..61 et le U2 à
62 y vont assez facilement
Bon on va au moins essayer de parfaire le dos de
lame (ligne continue et angle moins agressif), augmenter la finition et
mettre un bon tranchant, au moins.
01-FEV-2018
Quelques recherches sur le Net. CS c'est Carl
Schmidt Sohn à Solingen qui fait des couteaux et des batteries
de cuisine depuis 1829. Dans leur catalogue on retrouve mon couteau de
chef à deux endroits. Dans la gamme normale avec un manche en
bois où l'on précise que l'acier est du X55CrMo14 durci
à 58±2 HRc avec affûtage à la main et prix
de 120 EUR et dans la partie Premium qui est en fait de l'entrée
de gamme à super bas prix (c'est-à-dire du bas de gamme!)
où le couteau n'a pas le moindre mot descriptif hormis un prix
sous les 10 EUR. Dans les mêmes pages on trouve des lames de
forme japonaise tapées dans des tôles de 2Cr13 chinois
à 40..50 HRc et manche surmoulé (c'est écrit
ainsi). Alors si on en croit mon emballage mon couteau de chef est
fabriqué en Allemagne et la mitre intégrale ne laisse
aucun doute quant à l'origine forgée de la bête.
Vient-il de la ligne haut de gamme avec peut-être un autre acier?
Pas sûr que l'acier soit différent car quoi qu'en on dise,
un acier courant de coutellerie est très bon marché en
quantité industrielle. A cause du test de dureté par
comparaison (environ 58 HRc), j'exclue d'emblée un 2Cr13
chinois. Avec à peine 0.2 % de carbone impossible d'atteindre la
dureté mesurée hier même si ma mesure était
fausse de 5 HRc avec un acier 2Cr13 dans la tolérance haute
(0.3%).
J'ai continué à travailler sur le
M&G. Ponçage à plat des plaquettes et
réalisation du chanfrein avant à 20°. C'est là
que je me suis aperçu que la semelle de l'ébauche n'est
pas parfaitement plane. Mes plaquettes ne seront jamais parfaitement
jointives! J'ai tenté un redressement au mieux au marteau sur
billot en bois. Y a du mieux mais c'est pas recta. Vérole!
Ensuite j'ai sorti à la main au P180, 240, 320 et 400 les traces
de sablage pour l'accroche des masques en toner avant de finir le tout
aux disques à polir Sisal et coton à coup de pâte
noire resp. verte. Dégraissage de la semelle, décirage
d'une
plaquette et collage à l'époxy de cette dernière
avec mise sous presse légère pour que l'épaisseur
de colle compense les défauts de planéité.
Essuyage des excès à la garde avec de l'acétone.
05-FEV-2018
J'ai percé à 3.3 mm la plaquette en
olivier du M&G car je n'ai trouvé dans mon stock que la tige
alu de 3.2 mm (je mets de l'alu ou de l'inox avec des inox et du laiton
avec les aciers kirouillent). Dégraissage de la semelle,
décirage de la seconde
plaquette et collage à l'époxy de cette dernière
avec mise sous presse légère pour que l'épaisseur
de colle compense les défauts de planéité.
Essuyage des excès à la garde avec de l'acétone.
06-FEV-2018
Ça caille dans le garage mais tant pis faut
avancer. Sortie des presses du M&G d'office. Contreperçage
de la seconde plaquette. Façonnage du contour des plaquettes au
back. Mise à une épaisseur de 6.5 mm. Chanfrein à
20° des plaquettes, chanfrein qui "descend" jusqu'à la
semelle. Amincissement des plaquettes vers la garde et un poil vers
l'arrière. Des fissures "remontent" à la surface sur la
plaquette gauche. Je trouve le manche un peu épais eu
égard à sa largeur totale. On verra.
Le back étant de sortie, j'ai repris
"l'Abbica" forgé sur base de lame de tondeuse. Ponçage du
pâté de soudure ayant servi à boucher une
saignée d'origine dans la lame et qui était apparente
dans l'épaisseur de la semelle, formation d'un casse-goutte
à la lime aiguile puis finalement émouture à main
levée avec finition au P400. Faudra encore aplanir la semelle et
y faire des trous. Pour l'instant, 2,28 mm au dos, 1,77 au cul de la
semelle (amincie à la forge), 0,46 à la pointe (trop
fin!), tranchant avant trempe d'environ 0,60. Le couteau n'est pas
droit. Il y a encore du travail avant la trempe.
08-FEV-2018
Perçage de la semelle de "l'Abbica".
11-FEV-2018
Reprise des épaisseurs des plaquettes du
M&G. C'était trop épais à l'oeil et cela donne
une section carré au manche. Les plaquettes en olivier sont
passées d'initialement 6.5 à 5 mm d'épaisseur.
J'ai continué au back à aplanir un peu la semelle de
"l'Abbica" après une légère tentative de
correction au marteau 800 g sur billot en bois.
L'après-midi j'ai façonné le
manche du M&G à la main. J'ai tout fait au grain fin de 180
(en bois c'est déjà
du "fin") car je ne voulais pas trop arrondir la section assez
polygonale qui donne une meilleure prise en main selon moi. C'est mon
retour d'expérience acquis par l'usage intense en cuisine du mon
Tarrerias Bonjean customisé amourette de la grande distrib' (
Galerie en MAR-2016 ). J'ai trop arrondi
les angles et le couteau a tendance à pivoter dans la main,
surtout si elle est un peu mouillée par les jus de
légumes et autres.
Ensuite j'ai fait de tout petits chanfreins autour
des trous, couper 3 rivets en tige d'aluminium de 3.2 mm dont j'ai
égréné la surface au P120 avant de les encoller
à l'époxy, le tout suivi d'un matage progressif au
marteau et enclume. Les rivets "champignonés" dépassent
un peu et seront mis à zéro au back. Avec la sciure et ce
qu'il restait d'époxy, j'ai fait une pâte avec laquelle
j'ai bouché une fissure apparue au cul du manche ainsi que la
jointure imparfaite avec la mitre intégrale.
12-FEV-2018
J'ai affiné l'émouture du couteau de
chef Carl Schmidt Sohn au back. J'ai reculé à environ
3..4 mm du fil l'épaisseur de 0.75 mm. L'épaisseur
derrière le fil est à présent de 0.3 mm environ.
J'ai aussi repris le dos de lame pour le rendre plus continu, plus
lisse et moins vif aux arètes. Je me suis aperçu que la
finition des plaquettes en POM laisse aussi beaucoup à
désirer, surtout à la jointure avec la mitre. On verra
plus tard, la fonctionalité est donnée. Lorsque je
passerai le M&G aux disques à polir, j'en profiterai pour
mettre un coup au Carl Schmidt.
On se souviendra que j'avais acheté un peu de
bois de charpente début décembre afin de faire un petit
établi haut et fin pour mes perceuses et scies.
L'expérience m'ayant montré que c bosi avait beaucoup d
eretrait au début je l'ai séché dans mon salon
depuis. Je l'ai débité il y a quelques jours. la section
d'origine de 38 X 65 est passée à 35 X 57..58 soite
environ 10 % de retrait en X et Y (Z? C'est bien pour cela que j'avais
attendu pour le débit aux longueurs). J'écris ces lignes
car il me faut des vis à présent. Malgré les
accumulations au cours des années, rien à la bonne taille
dans mon stock.
13-FEV-2018
J'ai commencé à assembler le petit
établi pour mes deux perceuses et mes deux scies. Il faudra
encore que je me procure des plateaux.
J'ai continué la finition du M&G en
ramenant "à zéro" les rivets alu et en polissant
ça et là la mitre et les surplus de mélange
colle-sciure.
14-FEV-2018
J'ai continué un peu avec le chassis de mon
petit établi haut puis j'ai poli aux disques Sisal et coton et
pâtes noire et verte le M&G et le Carl Schmidt Sohn. Il reste
des traces de meulage sur la lame du Carl Schmidt mais surtout dans la
zone de jointure entre garde et plaquettes, un coup de P400 a
creusé un trou dans une plaquette. Elle doit donc être
creuse et non pleine comme je le pensais. Il faudra les changer plus
tôt que prévu.
15-FEV-2018
Polissage du manche en olivier du M&G avec de la
pâte 40 microns spéciale bois (m'en reste presque plus
d'ailleurs), décirage et début des couches d'huile de
tung: 3 couches tung / térébenthine / siccatif
(49.25/49.25/1.5%) et 2 couches tung / siccatif (98.5/1.5%).
20-FEV-2018
J'ai passé deux bonnes couches de cire de
carnauba sur le manche du M&G. Puis je l'ai affûté sur
la meule à eau avec un demi-angle au sommet de 15° environ.
J'ai fini l'affûtage à la main avec les deux pierres Haydu
de 180 et 280 et le cuit enduit de pâte 2 microns. Ça
coupe avec un toucher bien agressif et mordant comme j'aime.
21-FEV-2018
J'ai enfin reçu mon graveur laser 1000 mW de
Chine.
23-FEV-2018
En faisant mes courses, j'ai trouvé un vernis
à ongle noir, pas trop brillant et bon marché. Ce sera
pour faire des essais de masque avec le graveur laser, l'idée
générale étant de brûler/découper un
masque dans le vernis posé sur une lame. Ensuite érosion
électrochmique à l'eau salée comme d'hab'.
27-FEV-2018
Quelques jours de congés avec ma fille. Il
gèle à pierre fendre et dans le garage il fait entre 1 et
2°C (c'est mon frigo d'appoint). Malgré cela j'ai
décidé de faire de nouvelles plaquettes pour le couteau
de chef bon marché Carl Schmidt Sohn. J'ai commencé par
percer les rivets. Dès la chauffe due au perçage, ils
font fondre la plaquette... Je les sors ainsi, ce sont de classiques
rivets de coutellerie de très grande série (deux clous
dont un est creux pour recevoir l'autre). Les plaquettes d'origine sont
creuses et vraisemblablement pas en POM.
La semelle possède deux trous cylindriques de
4,5 et 6,3 mm et un dernier oblong de 4,5 X 7,1 [mm]. Elle fait 3.5 mm
d'épaisseur. J'ai sélectionné dans mes chutes de
chez FTFI un morceau de grenadille avec un petit bout d'aubier
(l'idée d'une sorte de défaut ou de singularité me
plait). Je l'ai réduit en longueur et scié en deux
à la main, puis dégrossi à la scie à ruban.
J'ai poncé à l'angle droit la face d'appui contre la
garde car c'est cette forme simple (et bienvenue pour le bricolo) qui a
été retenue.
La semelle n'est pas parfaitement plane. Je l'ai
redressée au mieux, mais 3.5 mm d'acier trempé c'est pas
facile. L'observation à la loupe semble révéler
une jointure à la garde et des décolorations de jaune
à gorge de piegon vers l'extérieur. Elle n'est donc pas
intégrale mais rapportée! Ah les petits fumiers, ils
m'ont soudé deux mitres! Côté lame on ne voit rien
du tout de la jointure. Bizarre. Bref j'en viens à douter que le
couteau ait été forgé malgré ce qu'en
disait la boîte.
Tout cela n'est pas monobloc...
03-MAR-2018
Je suis souffrant depuis 3 jours, c'est toujours
sympa en vacances. Je n'ai pas encore réussi à installer
le logiciel pour l'exploitation de mon graveur laser. On va y arriver.
Histoire de ne pas avoir l'impression de gâcher mes vacances
complètement, j'ai un peu continué le travail sur le Carl
Schmidt Sohn.
- j'ai un peu redressé la lame (tant bien que mal; pas facile)
- j'ai poncé à plat les ébauches de plaquettes en
grenadille à P60
- j'ai repris à la main les émoutures à P120, 180,
220, 320 et 400 pendant environ 1 heure
a l'acier est très dur et/ou bourrer de
carbure de chrome car l'acier est très résistant à
l'abrasion
b après une heure de boulot j'ai l'impression
ne rien avoir enlever des stries restantes des meules
c je commence à comprendre que c'est vraiment
les finitions qui coûtent chères sur un couteau:
1 le tranchant était trop gros
2 la semelle n'est pas plane
3 la lame n'est pas plane
4 la lame a de profondes stries issues
du meulage
5 l'état de surface est
très sommaire
6 les angles n'ont pas
été "cassés"
7 les plaquettes sont creuses et en
plastique bas de gamme
(le couteau en sortie de
boite était pourtant parfaitement fonctionnel et cela satisfera
sans doute beaucoup de monde)
8 bref, reprendre tous ces points
à la main n'est pas gratuit en terme de temps
04-MAR-2018
Humidité et froid dans le garage, ma pomme
malade, j'ai sorti le back et j'ai repris les émoutures ainsi
que la garde au P220 et 400 (bandes neuves). J'ai enlevé les
grosses stries d'origines sur l'émouture et celles
oubliées sur la garde. Un coup de disques sisal et coton. C'est
beaucoup mieux mais il reste des stries d'un ordre inférieur. Je
crois que je vais arrêter là.
06-MAR-2018
J'ai pris le Carl Schmidt Sohn avec moi au boulot
pour pouvoir sabler la semelle histoire d'améliorer l'accroche
de la colle. J'ai découvert une fissure. je soupçonne en
être l'auteur suite aux tentatives de redressage à grands
coups de marteau.
En plein milieu, du bord inférieur au trou central.
J'ai percé
de petites poches de 3 mm (des trous borgnes en bon français)
dans les plaquettes de grenadille, un coup de P60 et nettoyage au
décireur. Dégraissage de la semelle à
l'acétone et collage à l'époxy en couche
généreuse sous presses légères d'une
première plaquette: faut que l'épaisseur de colle
compense les défauts de planéité.
Petites nouvelles du front des machines: c'est pas
brillant
- aucune avancée sur le chauffage par induction
- l'imprimante 3D est en plant: elle est montée mais c'est tout
pour le moment
- le graveur laser refuse obstinément de fonctionner sur 4 PC
différents sous Windows 7, 8 et 10. Le driver et le firmware de
la copie d'Arduino semblent me faire des misères
Bref ça débande sévère et le moral du
bricolo est au plus bas.
07-MAR-2018
Contreperçage de la plaquette collée
à 4.2 mm (rivets maillechort de 4 mm) sur le carl Schmidt Sohn.
Nettoyage au
décireur de la seconde plaquette. Dégraissage de la
semelle à
l'acétone et collage à l'époxy en couche
généreuse sous presses légères: faut que
l'épaisseur de colle
compense les défauts de planéité.
08-MAR-2018
Sortie des presses du Carl Schmidt Sohn et
perçage de l'autre plaquette.
09-MAR-2018
J'ai demandé à mon collègue qui
m'a fait l'Arduino pour la commande de mon four de jeter un oeil au
graveur laser. Verdict: c'est clone inconnu d'Arduino qu'il y a dessus
et c'est avec lui que la communication est impossible, pour des raisons
inconnues. Il semble sur le Net que d'autres aient souffert des
mêmes déboires avec une machine très similaire.
Bilan: commande d'un nouveau kit Arduino pour une conversion de ma
machine. Je vous tiens au jus.
11-MAR-2018
Dimanche après-midi. Je rassemble mon courage
et je commence à façonner le manche du Carl Schmidt Sohn
au back. Dur à usiner le grenadille et désaffûtant
pour les bandes. J'ai aussi repris les chants, la garde jusqu'à
P800 et aux disques à polir. Je vais continuer à la main,
sans doute devoir boucher une fissure apparue en plein coeur
(époxy + sciure de grenadille), chanfreiner les trous et
mater/coller les rivets.
13-MAR-2018
J'ai façonné à la main le
manche du Carl Schmidt Sohn: P60, 120, 180, 320 et 600. J'ai fait de
petits arrondis pour garder des côtés très plats,
comme à l'origine, pour une meilleure prise en main. Le
grenadille prend un joli poli. J'ai fait des chanfreins au forêt
de 5.5 mm autour des trous. Ensuite j'ai scié, collé et
maté les rivets en XXX. Avec le rab de colle époxy, j'ai
fait une pâte avec la sciure afin de boucher la partie un peu
pourrie de la plaquette droite.
25-MAR-2018
J'ai enfin fini le couteau de chef Carl Schmidt
Sohn. Mise à niveau des rivets au back, reprise de la garde aux
disques à polir, finition à la main des plaquettes (P180,
320 et 600). Nettoyage au décireur, polissage à la
pâte 40 microns, nouveau nettoyage. Premières couches (3
au
total) d'huile de tung diluée à 50% avec de la
térébenthine et 1.5% de siccatif et première
couche d'huile de tung pure (avec cependant 1.5% de siccatif).
26-MAR-2018
Seconde couche d'huile de tung pure (avec 1.5% de
siccatif).
27-MAR-2018
Troisième et dernière couche d'huile
de tung pure (avec 1.5% de siccatif).
28-MAI-2018
Oui je sais ça glande... Alors si vous vous
souvenez, on m'avait refilé 3 couteaux de cuisine plutôt
que de les jeter. Parmi eux un couteau à pain que j'ai
affûté pour voir s'il y avait encore quelque chose
à faire. En effet. Alors j'ai voulu blanchir un peu les
émoutures pour faire disparaitre les traces de meulage et
améliorer la glisse et au final j'ai aussi pété le
manche en POM pour essayer de refaire l'ensemble. J'en suis donc
à couteau nu, lame blanchie à P120 sur les 4/5. Je vais
tâcher de sabler le manche demain au boulot.
29-MAI-2018
J'ai sablé le manche du couteau à pain
au boulot. Le soir j'ai fini de polir un peu la lame au back (P120, 220
et 400), au touret à polir (pâtes noire, verte et blanche)
et à la main (P2500+huile): c'est moyen mais ça ira bien.
Me suis pas encore décidé pour les plaquettes. Je songais
à de l'ébène ou du grenadille (5 kg de chutes FTFI
en stock de chaque) mais rien ne fait en gros 7 mm d'épaisseur
et devant la dureté du bois, j'hésite afin
de préserver mes outils coupants. Faut que ça mûrisse
dans ma tête. Faut que je rattrape/masque le polissage
raté devant le ricasso sans doute encore en sablant.
30-MAI-2018
J'ai encore sablé une petite partie du
ricasso du couteau à pain au boulot et j'y ai oublié le
couteau. Pour les plaquettes, comme je veux rester dans la couleur
noire d'origine et assurer une bonne résistance à la vie
en cuisine, je crois que je vais me rabattre sur des morceaux
d'ébène de 6 mm afin de m'épargner du travail et
tant pis pour l'épaisseur d'origine de 7 mm.
02-JUN-2018
J'ai découpé la forme grossière
du manche du couteau à pain à la scie à ruban dans
mes plaquettes d'ébène. Je les ai poncé à
plat au P60. Bridées sur le manche, je m'en suis servi comme
guide pour percer 3 trous de 4 mm. J'ai scié, poncé et
chanfreiné 3 rivets dans des chutes d'une grille de four inox de
3.85 mm. J'ai dégraissé plaquettes et manche avant de les
encoller à l'époxy avec mise sous presse (et retrait des
rivets car je veux les mater dans de petits chanfreins
ultérieurs).
Les deux plaquettes n'ont pas tout à fait la
même épaisseur et présentent des fissures non
traversantes. Tant pis, c'est un couteau qui sera fonctionnel, pas un
objet destiné à la vente.
04-JUN-2018
A force de regarder des video de menuiserie sur
YouTube et comme l'ébène est très usant pour mes
bandes abrasives, j'ai essayé de dégrossir les plaquettes
de mon couteau de cuisine sorti des presses au ciseau à bois de
mon grand-père, par petites touches. Ça fonctionne assez
bien dans les sens des fibres, pas perpendiculairement. Avec un peu de
jugeotte, on s'en douterait presque.
A coup de back et de P40, 120, 220 et 400, j'ai
façonné le contour des plaquettes et j'ai
ébauché des congés aux angles.
05-JUN-2018
J'ai fini à la main au P60, 120, 180, 320 et
600 le manche en ébène du couteau à pain. Faudra
au moins encore polir au disque, faire des chanfreins dans les trous,
coller et mater les rivets, huiler et cirer.
06-JUN-2018
Reperçage des trous à 4 mm (reste
d'époxy), petit chanfrein de part et d'autre à 118°
(avec un fôret à métaux), matage des rivets en inox
(dur dur même l'inox qui n'est pas martensitique; une petite
fissure s'est bien agrandie, vérole!), polissage au
disque avec pâte 40 microns), décirage et deux couches
d'huile de tung diluée à 50% avec de la
térébenthine (et 1.5% de siccatif).
07-JUN-2018
Ebène du manche du couteau à pain:
dernière couche d'huile de Tung diluée à 50% avec
de la
térébenthine (et 1.5% de siccatif) et deux couches
d'huile de tung pure (à 1.5% de siccatif près).
08-JUN-2018
Dernière couche d'huile de tung pure
(à 1.5% de siccatif près). Le "Caplan" que j'utilise au
boulot pour mon repas de midi a le bois qui a un peu travaillé:
des micro fissures se sont un peu ouvertes, sans doute à cause
des lavages répétés. La lame a pris une jolie
patine grise. Cet acier issu d'une petite lime Nicholson made in
Holland forgée est un bonheur à affûter: 3 passages
à la pierre Nortan P400 et le mordant est de retour pour de nombreux
repas. C'est surtout le contact de certaines parties avec mes plats en
verre qui doit l'émousser. Bref petit polissage des zones
rugeuses à P120, 180, 320 et 600 + disque et pâte à
polir 40 microns. Décirage. Bouchage au mieux avec de
l'époxy 90 secondes. Repos.
09-JUN-2018
J'ai poli le manche en ébène du
couteau à pain avec deux couches de cire de carnauba et le
voilà fini. Petit essai sur mon pain maison: bon pour le
service. Il y a juste cette fissure de dernière minute qui
gâche un peu l'ensemble.
J'ai poncé à P180, 320 et 320 les
excès d'époxy sur le manche du "Caplan". Décirage.
Polissage au disque et pate 40 microns. Nouveau décirage et 3
couches
d'huile de tung diluée à 50% avec de la
térébenthine (et 1.5% de siccatif).
10-JUN-2018
Le matin j'ai fait un tour dans une brocante et j'en
ai rapporté une petite lime de 200 X 19 X 4..5 [mm]. Une de
plus. Et aussi 2 moules à cake de voyage mais ça c'est
une
autre histoire pour isatis.patisserie.free.fr. Pas la peine de
chercher, ce site n'existe pas, ce que tu peux être naïf,
ô lecteur.
3 couche d'huile de tung pure
(à 1.5% de siccatif près) sur le manche du "Caplan".
11-JUN-2018
Encore une grosse couche de cire de carnauba sur le
"Caplan" et le voilà rafraichit pour de nouveaux
déjeuners au boulot. J'accumule les designs de lames en ce
moment, ça me démange mais je ne trouve pas le temps ou
plutôt la motivation suffisante face à d'autres envies.
J'ai aussi commandé une "pierre" DMT bleue (dite
grossière à 45 microns, ~P320) et deux morceaux d'acier:
une barre de 40 X 3.2 [mm] de 1.2235/80CrV2 et une autre de 50 X 5 [mm]
de 1.2519/O1.
J'ai récupéré une souche il y a
plusieurs mois devant une maison en rénovation du village.
Essence inconnue mais le bois de la souche semblait bien dur et avec
les nombreuses racines, j'imaginais de beaux noeuds partout. Au final
il semblait trop clair, uni et pas assez dur. Ce soir sans raison, j'ai
scié un petit bout avec beaucoup de difficulté. Les
noeuds et l'effet de la chaleur de la lame de la scie circulaire
laissent entrevoir de jolis motifs. A suivre...
12-JUN-2018
J'ai sorti le matos...
Avec la scie circulaire sur table, j'ai coupé
des "tranches" dans mon morceau de souche/racine d'arbre inconnu.
Grosse déception et surprise intérieure. Une sorte de
boule ou de poche de terre en plein coeur. Impossible d'obtenir le
moindre morceau d'environ 100 X 30 X 10 [mm] qui pourrait servir de
plaquette. Je crois qu'il faut que j'oublie ce morceau là.
J'ai fait un essai de trempe sur la queue de la lime
achetée ce dimanche. J'ai aussi utilisé un aimant pour
essayer de m'habituer aux couleurs. Les limes étant presque
toujours des aciers à haut carbone (> 0.77%) mais pas
ou très faiblement allié, avec 800°C comme
température d'austénisation, on est presque toujours bon.
Le fer perd ses propriétés magnétiques (point de
Curie)
à 769°C (et non pas 727°C comme le disent 8 pseudos
experts sur 10 sur le Net: cherchez vous même et vous verrez).
Trempe sauvage à l'eau de la queue seule et casse dans
l'étau: grain super fin, du bonheur en barre. La lime est donc
bonne pour le service.
Grain fin et photo merdique.
Je l'ai alors austénisée doucement en
intégralité à la forge (nouvel exercice avec
l'aimant) avant de la plonger dans mon seau de cendres. On "recuit"
(recuit d'adoucissement est plus juste) pour diminuer la dureté
de l'acier. Je veux "poncer" au maximum les stries de la lime. Sans
cela, on va les retrouver plus tard dans la pièce finie car le
marteau n'arrêtera pas de les enfoncer au coeur du barreau.
Les cendres.
Chez le hard discounter alimentaire, j'ai
trouvé une scie japonaise de 300 mm avec 7 et 14 dents par pouce
(trempée sélectivement par induction) de part et d'autre.
Ça me servira quand je n'aurai pas envie de sortir une machine
électrique.
13-JUN-2018
Sortie des cendres de la lime et élimination
à 80% des stries au disque à poncer P40 monté sur
la meuleuse d'angle. Cela économise les bandes. Le recuit
d'adoucissement semble avoir fonctionné, au feeling de la
meuleuse.
14-JUN-2018
Mes deux barres de 1.2235 (80CrV2) et 1.2519 (O1)
ont été livrées il y a déjà deux
jours chez mon collègue teuton, mais je devrai les
récupérer demain (il est en congé). J'ai eu envie
de forger toute la journée mais après le dernier repas,
à 21h00, après une longue journée, la motivation
était aussi épaisse qu'une feuille de papier. J'ai pris
sur moi pour au moins coller un patron en papier de mon projet sur une
tôle et la découper grossièrement à la
meuleuse d'angle. C'est pour en faire un patron qui ne brûle pas
lorsqu'on pose un lopin chaud par dessus histoire de juger de la
similitude des profils.
17-JUN-2018
Dimanche après-midi... Allumage de forge,
voisins absents. J'ai donc tenté de forger un couteau assez
droit dans la lime achetée récemment en brocante (200 x
19 X 4..5 [mm]). Pour une fois j'ai réussi à forger une
vraie pointe à partir d'une coupe orthogonale mais allez
comprendre, en sortant l'émouture, j'y ai fait une sorte de nez
de clown parti vers le haut (un peu comme sur un Nessmuk mais en
beaucoup plus petit). Je n'ai pas réussi à avoir une
assez bonne répétabilité dans ma précision
de frappe pour la ligne d'attaque de l'émouture et à cet
endroit l'acier n'était pas assez élargi. En fin de
soirée, toujours pas moyen de découper dans mon lopin la
forme que je veux faire. Il faudra continuer. A 1/4 du dos de lame,
l'acier est encore un peu trop épais au lieu d'avoir une belle
pente bien droite qui descend jusqu'au tranchant.
A propos d'épaisseur, initialement je voulais
environ 3 mm au ricasso, 80% à la pointe (soit 2.4 mm) et 50% au
cul du manche (soit 1.5 mm). On en est loin. Je suis toujours trop
optimiste avec ma quantité de métal initiale. Je vous
donnerai les épaisseurs une fois le brut fini, normalisé
et recuit. J'ai aussi profité de la forge pour dérouler
un petit bout d'un petit ressort pour en faire la poignée en T
d'une longue clé Allen sphérique cassée
trouvée il y a longtemps dans la benne. Deux points de soudure
et elle sera repartie.
J'ai un peu utilisé mon marteau Hofi.
Malgré le poids conséquent de 1.4 kg, il est beaucoup
plus facile à manier que ma massette de 1.5 kg. Cependant,
impossible de forger toute une journée avec, je n'ai pas les
muscles nécessaires. L'arrondi de la panne a un trop gros rayon
pour étirer des obetes de la taille d'une lame.
19-JUN-2018
Ce soir j'ai eu le temps de rallumer la forge. J'ai
corrigé un peu le brut.
- Redressage de la ligne générale trop courbée
pour "accueillir" le contour souhaité
- Reprise de l'émouture pour qu'elle soit plus plate (il y avait
comme une bosse au 2/3 du tranchant)
- Augmentation de la "sortie" de l'émouture au ricasso (manque
de matière)
- Meilleur planage de la semelle
- finition pour essayer d'avoir une lame la plus rectiligne possible
Malgré tout cela, je crois que c'est loin de
la perfection. Ensuite 3 normalisations à la forge
(à l'oeil et à l'aimant), surtout de la lame (c'est
là que je veux un grain fin) et un recuit d'adoucissement dans
les cendres, toujours à la forge à l'oeil et l'aimant
mais cette fois en favorisant la semelle (en vue de perçages
futurs). J'ai profité de la forge éteinte pour y mettre
les manches de mes pinces et les badigeonner au chiffon avec de la cire
d'abeille fondue au contact (vu sur YouTube)
20-JUN-2018
Sorti des cendres, j'ai pris le brut de forge avec
moi au boulot pour le sabler. La perte d'épaisseur n'est pas
aussi dramatique que je le croyais
- 3.51 au milieu (mais le couteau n'est pas plan, il est bombé)
- 1.53 à la pointe
- 1.53 au cul
- 1.35 au tranchant
Le plus gros défaut est au bas du ricasso là où
j'ai "sorti" un peu plus le tranchant lors de la seconde séance
de forge: creux d'un côté, bombé de l'autre,
matière pas centrée.
Au boulot j'en ai profité pour demander
à mon collègue soudeur (ex ouvrier dans les traitements
thermiques) de me souder mon bout de ressort sur la clé Allen
cassée trouvée dans la benne et il a dit que cela aller
casser juste derrière la soudure sur cette combinaison de
matériaux si je ne faisais pas un recuit d'adoucissement de la
clé Allen dans la zone de soudure. Bon on va recuire localement
alors. Dans la benne, jour de chance, un gros morceau de 80 X 20 X 60
[mm] de 1.2814/90MCV8/O2. Acier livré faces rectifiées,
je me demande si je
ne devrai pas y découper un carré de 30 mm pour en faire
une chasse à parer soudée puis durcie (ou l'inverse?) sur
un petit marteau de brocante.
Le soir j'ai sorti le back pour
- façonner le contour du brut de forge: à présent
3.43 mm au milieu, 1.43 au cul, 1.45 à la pointe et 1,25..1,50
au tranchant, bref seule la pointe est loin de l'obejcetif de
départ (à savoir 80% du milieu à 3 mm soit 2.4 mm)
- façonner le contour du patron en tôle que j'avais fait
- rectifier la panne de mon marteau de 800 g
- arrondir la table de mon petit marteau Peugeot de 400 g
21-JUN-2018
J'ai percé 3 trous pour les rivets et le tube
de passage dragonne ainsi que 4 trous d'allègement (de 10.5 mm
parce que ce fôret là était affûté) et
de liaison dans la semelle du brut de forge. Faudra lui donner un nom
au fait. Au grand jour, je m'aperçois de gros défauts de
planéité de la lame. Je pourrai me dire tant pis et tout mettre
d'aplomb en y taillant les émoutures mais pour cette
année 2018, comme je fais moins de couteaux je me suis promis de
les faire mieux.
Et s'il y a bien un truc que j'ai appris en 46 ans,
c'est qu'il faut toujours corriger au mieux les défauts dans les
étapes où on les crée et ne pas se dire qu'on
rattrapera celà dans une étape suivante. J'ai souvent
fait cela dans ma vie, par fatigue et manque d'envie/motivation
après de longues journées. Ce n'est pas bien. Un peu
d'orgueil bon Dieu. Le résultat final est toujours à la
hauteur du soin qu'on a apporté à faire les bonnes
choses, au bon moment. C'est vrai en carrosserie, comme en pose de
carrelage comme en toute chose dans la vie.
Alors on va rallumer la forge une troisième
fois, aplanir tout cela au mieux en improvisant une chasse à
parer et refaire au moins un revenu (et peut-être encore des
normalisations).
23-JUN-2018
Rallumage de la forge en matinée. J'ai
chauffé le moins possible mon brut déjà
façonné et j'ai commencé à rattraper la
zone d'attaque de l'émouture au niveau du ricasso. Petits
marteaux, petits coups. Ensuite j'ai encore aplani la lame qui avait
toujours une sorte de ventre (comme certaines lames scandinaves dites
rombiques) dans sa zone médiane. J'ai chauffé un peu plus
et je me suis servi d'un bloc plat d'acier doux (dont je me sers
parfois sur l'enclume pour faire des encoches à angle droit; les
bords de mon enclume sont tous trop arrondis) comme d'une chasse
à parer. D'un côté et de l'autre. La rectitude est
venue. Je suis redescendu en température pour affiner ça
et là des creux et des bosses et remettre au mieux le tranchant
au milieu. Je dois avouer que je suis content du résultat.
J'ai fini par trois normalisations à l'air
pulsé (par la sortie de mon apisrateur de garage) et un recuit
dans mes cendres de poele à granulés. J'ai
continué à tester ma calibration
yeux/couleur/température avec un aimant mais j'ai l'impression
qu'en regardant bien le lopin dans la forge on voit apparaitre et
disparaitre le voile noir de changement de structure cristalline (la
fameuse décalescene/recalescense dont certains parlent; ces mots
me semblent barbares aux oreilles, comme si ce n'était pas du
français; il s'agit du changement de structure cristalline de
l'acier lorsque la (les) ferrite (et perlite) se transforme(nt)
en austénite et vice versa; une sorte voile noir parcourt la
pièce)
24-JUN-2018
Brut sorti des cendres: ce n'est toujours pas
parfait mais on va s'arrêter là.
Deux brocantes dans le coin, avec moulte ferraille.
J'aurai pu acheter beaucoup plus, alors soyez fier de moi d'avoir un
peu résisté. J'ai trouvé un petit marteau qui
ressemblait fort à un marteau de forgeron coutelier japonais
pour sortir les émoutures, panne en champignon et manche HS.
Devant le prix exigé parce soit disant dur de trouver un tel
marteau de carrosserie, j'ai laissé tomber.
J'ai gratté, brossé et voici les achats
- une lime plate à main batarde sans manche de 300 X 30 X 5.88
[mm] "Pferd 1-B Mildset(?)" en très bon état, je vais
l'utiliser. 0.5 EUR
- un marteau rivoir (de type français) avec manche bien
fissuré, panne 30 X 26 [mm], un coin a un petit peu
sauté, environ 500 g "Forges de vulcain Paris" et le chiffre 69
cerclé. 0.5 EUR [Voir Google: c'est un camarade Gadzarts qui
officiait aux commandes dans la première moitié du
siècle précédent]
- une lime plate à main batarde avec manche troué (des
vers) de 370 X 32 X 7..2,5 [mm] rouillée.
- une lime plate à main batarde sans manche de 240 X 23 X 5..3
[mm] On déchiffre un H et un 2, rouillée.
- une lime plate demi-ronde demi douce sans manche de 250 X 24 X 8..4
[mm] "BOCK EXTRA", avec une sorte d'âne ailé en symbole,
rouillée.
- une lime plate à main demi-douce sans manche de 150 X 17 X 3.6
[mm] "MAGO VESOUL", avec une hirondelle gravée de l'autre
côté, rouillée. [voir Magot Vesoul sur Google:
c'est comme cela que j'ai su que c'est une hirondelle;
société fermée en 1979)
- un marteau de type allemand avec manche troué (des vers),
panne 23 X 23 [mm], table un peu en champignon, environ 400 g. Lettre O
et chiffre 2 gravés sur un côté. Je crois que je
vais le prendre pour en faire une chasse à parer, la table
semble assez tendre le manche encore fonctionnel. Pour les 5 derniers
articles, total 3 EUR
J'ai allumé la forge pour aplatir la
dernière lame de tondeuse démontée in situ juste
avant les encombrants. J'ai découvert les inscriptions "MTD,
742-741, 312 06, patent et BOTTOM". Elle fait un peu plus de 3 mm
d'épaisseur. C'est la plus épaisse jamais trouvée
alors que la tondeuse était de taille tout à fait normale.