Semelle trop longue, trop épaisse et pas encore assez large.
Le projet pointe à tracer avec la partie à affiner pour la boucle en cour d'amincissement.
Encore du peaufinage à venir sur l'office à soie courte.
21-JUN-2019
Pour l'exercice en ressort Toyota, je crois que je
vais y tenter une forme approchante de FS1 Compact de Murray Carter,
à ma sauce (sans recurve et en fonction de la place dispo dans
le brut de forge).
Le soir j'ai rallumé la forge mais comme
j'avais la garde de ma fille, je n'ai forgé que la pointe
à tracer
- affinage d'une extrémité sur environ 120 mm
- j'en ai fait une boucle sur la bigorne (environ 35 mm)
- j'ai forgé sur le reste une section carrée que j'ai torsadée au milieu
- puis forge d'une pointe assez effilée en pyramide puis 8 côtés et enfin de section circulaire
- austénisation à l'orange de la pointe, trempe à
l'eau, brossage et revenu jaune paille avec la chaleur rémanente
dans le corps
Et ben pour une première, elle est pas mal cette pointe, pas
parfaite loin de là mais elle me procure de la satisfaction
à la regarder. Soit je vais la brosser ou la sabler et il faudra
affûter la pointe. La finition sera à la cire d'abeille ou
à l'huile de lin.
22-JUN-2019
Je me demande souvent si je suis bien normal. C'est
le weekend, aucun stress immédiat à cause du travail,
réveillé vers 5h00 comme souvent, je me rendors
jusqu'à 8h30. Bon, bien qu'exceptionnel, c'est pas l'horaire
mais la première pensée: j'ai oublié de faire les
normalisations de la pointe à tracer hier soir! Mais quel con! A
croire que je n'ai rien d'autre en tête que cela, tout en haut de
la liste, allez me comprendre. Faut que je prenne ma vie en main.
Bon deux séances de forge aujourd'hui, avant
et après le déjeuner, en gros 1h30 à chaque fois.
- j'ai peaufiné le contour du petit brut devant servir
à faire un couteau d'office puis je l'ai aplani à la
chasse à parer. Série que je baptise toujours "Coxipi":
avec la forme improbable à disposition, je vais tenter d'y
tracer un truc valable et joli. Pas de traitements thermiques car je
compte encore y taper un trou à chaud, une fois le dessin du
couteau arrété. Pas la peine d'aller se ruiner un
fôret là-dessus ou de perdre du temps au four pour faire
une DET (rapide je vous l'accorde) pour 30 g de 100Cr6.
- suite du clone du couteau de combat FS1 qu'il faudra que je baptise:
élargissement de la lame et de la semelle et beaucoup
beaucoup d'ajustements du contour pour y faire tenir le patron
découpé sur une photo à peu près de face.
- planage à la chasse, trois normalisations de lame à la
forge, à l'oeil et à l'air pulsé et un recuit de
la semelle en seau de cendres. 146.5 g, total 252 mm, lame 131 mm,
hauteur 28,5..29,5 mm, épaisseur du dos 3,72..3,9 mm, au ricasso
3.81 mm, à la pointe 2.63 mm, au tranchant
1,8..2,45 mm, au cul 2.61 mm
- la seule brosse rotative qu'il me reste à des poils en
plastique mais elle a cependant donné exactement le même
rendu en bout de perceuse qu'une brosse métallique sur la pointe
à tracer. Je me rends compte que ça pourrait presque
faire un poinçon pour des trous dans du cuir ou une
espèce d'arme félonne à tuer des gens.
Plus tard j'ai dessiné une forme proche du
couteau d'office forgé français, un peu aplatie car je ne
dispose que de 16..17 mm de hauteur de matière au lieu de 20.
Pour le manche je me suis dit que j'allais exploiter les petites chutes
de bois FTFI que j'ai, qui ne sont pas assez grande pour y faire un
manche entier. Je veux superposer verticalement 3 couches sur une
première moitié et finir avec un autre petit bloc, qui
recevra le rivet pour tout maintenir ensemble. Peut-être une
garde en alu. J'ai retenu du zébrano, du ziricote, du cocobolo
et du bois serpent qui devraient tous prendre un beau poli. Les manches
composites offrent de nombreuses possibilités de fracture
à cause de l'hétérogénéité
des matières mais jusqu'à présent c'est toujours
le bois qui a cédé et pas le joint de colle, preuve de sa
résistance supérieure à la liaison entre les
fibres de bois elles-mêmes. Il faudra que je redresse un peu la
soie que j'ai trop inclinéé à son
extrémité. Je le ferai en même temps que je taperai
le trou.
23-JUN-2019
J'ai récupéré mon nouveau
marteau en allant manger chez mes parents. Il était
déjà là depuis vendredi. Commandé dans
l'après-midi du mercredi en Slovénie, livré le
vendredi, trop fort. Il faut le même temps pour mes ASICS
commandées sur le Net dans mon département... Alors le
manche brut est très gros, très long et semble issu du
commerce. Il a été très ajusté au marteau
mais sans finition, on voit des traces de gouge ou de ciseau à
bois. Un coin en bois dur a été inseré mais aucun
fer. Selon ma lime demi-douce, les tables sont durcies mais pas le
corps du marteau, très bien tout ça. Les tables de 40 X
40 font plutôt 37 à 38 mm de côté. Je pense
que je vais raccourcir le manche et tenter d'y recopier la forme
conique "auto verrouillée" du Hofi. C'est mon manche
préféré à cause de la bonne indexation des
zones de frappe. Poids total sur ma balance 1150 g et il va sans doute
perdre encore 50 g de hêtre.
J'ai allumé la forge 10 minutes (la bouteille
de propane sera bientôt vide; sur la prochaine je tacherai de
comptabiliser les heures entières de service)
- redressage de la soie du "Coxipi"
- j'y tapé un trou de 3 mm avec un poinçon conique de ma
caisse de mécano; j'ai dû m'y reprendre plusieurs fois car
la faible masse refroidissait très vite; la pointe du
poinçon a bleui (il porte l'inscription allemande "Cr V trempant
à l'air")
- j'ai tout remis dans l'axe
- 3 normalisations de lame à l'air et un recuit de la soie dans
les cendres: bon je sais que sur le 100Cr6 ces effets sont très
faibles mais ce sera mieux que rien.
- 31.0 g, total 171 mm, lame 90 mm, hauteur 17..18 mm, épaisseur
du dos 1,80..2,1 mm, au ricasso 2.45 mm, à la pointe 1.56 mm, au
tranchant 1,1..1,3 mm, au cul 1.69 mm
Le clone de Carter FS1 Compact a été
baptisé "Manicouagan" et je l'ai retiré des cendres. Le
contour y passe tout juste. Demain je sable les deux bruts au boulot et
on tachera de sortir le back en soirée si je survis au
début de la canicule: contour des deux couteaux et amincissement
des plaquettes du "Borel II" en damas inox.
24-JUN-2019
Comme prévu j'ai sablé les "Coxipi" et "Manicouagan" au boulot à la pause.
Le soir j'ai sorti le back...
- façonnage de la pointe sur la pointe à tracer à
P120, 220 et 400. Je crois que la pointe est trop fine/pointue. Elle va
sans doute pliée et il faudra revenir avec un angle un peu plus
obtu. On doit être à 15§ maintenant.
- façonnage des contours au
back (et casse des angles; avec une des nouvelles bandes
récemment achetées au Zircon de 40: c'est d'la
balle!)
+ du "Coxipi" (après léger
redressement): 25.4 g, total 171 mm, lame 90 mm, hauteur 15.86 mm,
épaisseur du dos
1,90..1.4 mm, au ricasso 2.15 mm, à la pointe 1.40 mm, au
tranchant
1,05..1,1 mm, au cul 1.70 mm
+ du "Manicouagan" 119.4 g,
total 231 mm, lame 125 mm, hauteur 27.88 mm, épaisseur du dos
3,61..2,73 mm, au ricasso 3.65 mm, à la pointe 2.73 mm, au
tranchant
1,48..2,40 mm, au cul 2.70 mm. J'ai dû le redresser un peu
à la fin.
- réduction de l'épaisseur des plaquettes en olivier du
"Borel II", arrondi des chanfreins à main levée et section en oeuf pour changer (P40 et P120)
- raccourcissement (à la scie) et amincissement au P120
à main levée du manche du marteau Slovène
à double table, en copiant la forme du Hofi. 1108 g.
Soyons rationnel pour la suite
- cire d'abeille ou huile de lin sur la pointe à tracer
- émouture avant trempe du "Coxipi"
- planage des faces de la lame et de la semelle sur le "Manicouagan",
émoutures avant trempe, perçage de la semelle
- finitions à la main du manche du "Borel II" en damas inox
- finitions à la main du manche du marteau à double table
25-JUN-2019
Fait chaud et comme j'ai raisonnablement
reporté la course à pied, cela me laisse encore plus de
temps pour la bricole coutellière. Donc...
- j'ai aplani au back les 4 faces du "Manicouagan" à P40 (Zircon c'est d'la bombe bébé!)
- j'ai enlevé les plus grosses rayures de la semelle au P120
- j'ai fait un début d'émouture à main
levée au P60, puis 120, 220 et 400. J'ai fini avec des stries
longitudinales et j'ai mis des micro chanfreins à 45° au
tranchant et au dos. Tout cela pour préparer la trempe. Mais
avant je vais encore tout finir au P400 à la main et percer la
semelle. Le tranchant est à peu près d'épaisseur
constante à présent avec 1,0..1,1 mm. Total 103.0 g.
- puis sur le "Coxipi", j'ai beaucoup affiné la soie (pour
qu'elle puisse passer dans une garde) et j'ai fait un début
d'émouture à main levée au P120, puis 220 et
400. J'ai fini avec des stries longitudinales et j'ai mis des micro
chanfreins à 45° au tranchant et au dos. Tout cela pour
préparer la
trempe. Mais avant je vais encore tout finir au P400 à la main.
Le tranchant est à peu près d'épaisseur constante
à
présent avec 0,75..0,9 mm. Total 21.0 g.
- j'ai repris au back puis à la main le manche du marteau
à double table, P120, 100, 180 et 320 et une couche
d'huile de lin y compris sur le coin au sommet du manche.
- j'en ai donc profité pour mettre aussi une fine couche d'huile de lin sur la pointe à tracer
- et pour finir long ponçage à la main du manche en
olivier du "Borel II" en damas inox: P80, 120, 180, 320 et 600.
L'absence de plate semelle ne facilite pas la régularité
du contour.
Pour la suite
- perçage de la semelle du "Manicouagan"
- ponçage à la main à P400 des deux lames
- mise en place des rivets sur le "Borel II", polissage, finitions et affûtage
26-JUN-2019: eh ben ça fait cher l'exercice...
Alors je ne sais en quel acier est fait le ressort
Toyota mais ce n'est pas le même que celui du ressort Mercedes
car aucun de mes fôrets ne pénètre dans la semelle
du "Manicouagan". Merde... Pourtant la lime demi-douce semble mordre au
moins un peu. Et je me souviens que pour des cas pareils, j'ai des
fôrets carbure de 2, 3, 4, 5 et 6 mm. J'en avais
déjà pété 3 sur un bout de 100Cr6 ou de
90MCV8 forgé je ne sais plus. Alors à 60 EUR la
leçon merci bien, cette fois faut faire attention. Le premier
trou de 4 mm vient bien. Celui de 5 aussi (vitesse lente, avance lente
et huile de coupe) et d'un coup on entend/sent un petit crac et paf une
arète de coupe qui est partie: 20 EUR. Celui de 6 est venu
aussi. OK au moins c'est moins dur que le 90MCV8. J'avais aussi
prévu 4 trous de 10 mm pour la liaison entre les plaquettes et
l'allègement. Ils sont devenus 4 trous de 6 mm mais le
fôret carbure est pété aussi: 20 EUR. 40 EUR perdu
dans un exercice, merde à la fin, c'est quoi ce ressort qui
devait être sans souci?! Il faut sérieusement que je songe
à taper les trous à chaud dans le futur de mes projets de
forge.
J'ai remis une seconde couche d'huile de lin sur le frêne du marteau à double table.
J'ai repercé à 2.1 et 3.3 mm (surcote
de +0.1 mm) les trous partiellement bouchés par de
l'époxy sur le "Borel II" en damas inox puis chanfreiné,
avant de mettre la quincaillerie alu à la bonne longueur et de
la mater en place (marteau et billes de 8 mm sur le tube de 6
chanfreiné à 5 mm en interne). Bien tendre, l'alu est
bien venu. Faudra poncer à plat et refaire la finition.
J'ai repris à P400 à la main et huile
fine les "Coxipi" et "Manicouagan". Trop tard pour y mettre le
casse-goutte, on verra demain ou un autre jour. 20.9 et 98.8 g. D'ailleurs,
comment je vais faire le casse-goutte sur le "Manicouagan" à
l'acier rebelle?
27-JUN-2019
J'ai fait un petit casse-goutte de 2 mm de
diamètre dans le "Coxipi" en prenant soin d emettre de micro
chanfreins aux arètes vives. Pour du 100Cr6 recuit à
l'arrache il était plutôt tendre.
Même chose sur le "Manicouagan". J'ai
réussi à y faire un vé avec ma lime douce que j'ai
agrandi avec ma lime Nicholson pour tronçonneuse trouvée
l'an denier sur un marché en Italie. C'est très bien
venu. La lime est-elle très bonne? Pourquoi tant de
difficukltés à percer et beaucoup moins pour un
casse-goutte de 4 mm. Là aussi j'ai "cassé" toutes les
arètes vives dans la zone.
Sortie du back pour poncer à ras la
quincaillerie alu du "Borel II" en damas inox. Reprise à la main
au P320, 400 et 600. Nettoyage au décireur et polissage au
disque avec pâte 40 microns spéciale bois. Nouveau
nettoyage au décireur et 3 couches d'huile de Tung diluée
à 50% avec de la térébenthine et un peu de
siccatif (1.5% au total). Sans être des veines exceptionnelles,
elles sont bien torturées comme j'aime dans certaines loupes ou
des racines.
28-JUN-2019
Juste 3 couches d'huile de tung pure (avec 1.5% de
siccatif) sur le "Borel II": une tôt le matin avant d'aller au
boulot, une au retour vers 17h30 et une dernière vers 22h30. Et
une troisième couche d'huile de lin sur le manche du marteau
à double table.
29-JUN-2019
Le matin, avant les grosses chaleurs, allumage de la forge pour tremper "Coxipi" et "Manicouagan".
- débit de gaz au minimum et le "Coxipi" a pris un orange
très homogène (840..850°C). Vérif avec un
aimant qu'on est bien au moins au dessus de la perte de
magnétisme
- avec l'expérience accumulée des derniers mois et les
résultats spécifiques du 100Cr6 publiés sur Knife
Steel Nerds, j'ai laissé la lame austéniser 5 minutes
- trempe intégrale de la lame au goop
- pas vraiment de déformation visible
- test à la lime demi-douce: nickel!
- 45'@ -18°C au congélateur
- débit de gaz un peu plus fort et le "Manicouagan" a pris aussi
un orange assez homogène mais vu sa taille, moins que l'autre.
Vérif avec aimant.
- pas de réel temps d'austénisation
- trempe au goop sur 8 mm
- pas vraiment de déformation visible
- test à la lime demi-douce: pas satisfaisant selon moi
(est-ce seulement en surface à cause d'une éventuelle
décarburation?)
- nouvelle austénisation un peu plus chaude avec un orange un poil plus clair, je dirais 875°C
- trempe au goop sur 11 mm
- pas vraiment de déformation visible
- test à la lime demi-douce: c'est mieux mais toujours pas satisfaisant selon moi
- nouvelle austénisation toujours avec un orange un poil plus clair, à 875°C selon mes tableaux
- trempe à l'eau de pluie à 23°C sur 15 mm environ
pendant 3 secondes, puis goop au tranchant le temps que tout devienne noir et retour à l'eau
- voile léger du dos et petits zig-zags dans le tranchant par endroits
- test à la lime demi-douce: le mieux des 3 mais
ça ne patine pas comme sur le 100Cr6 précédent
- 25'@-18°C au congélateur
- mise des deux lames au four de cuisine à 200°C pendant une heure
- refroidissement brusque à l'eau de pluie à 22°C
- petit polissage pour voir la couleur de revenu au passage suivant au four
- nouveau test à la lime demi-douce du "Manicouagan": c'est pas aussi dur que le 100Cr6, je ne sais quoi penser
- 40'@-18°C
- 60'@ 200°C
- refroidissement brusque à l'eau de pluie à 22°C
- les parties polies ont pris un léger jaune paille, surtout le 100Cr6
- 60'@-18°C
En fin de journée après les grosses
chaleurs, j'ai mis 2 couches de cire de carnauba et 2 couches de cire
d'antiquaire sur le "Borel II". Ensuite j'ai redressé pendant
des plombes au marteau de 500 g et billot de bois le
"Manicouagan". Au départ rien n'y faisait et je me suis senti
découragé mais à force
de persévérance avec des coups de plus en plus forts
en face d'une partie creuse du billot, j'ai fini par réussir
à redresser l'ensemble. Si vous aviez vu d'où je suis
parti, vous seriez fier de moi d'avoir remis cette lame dans son axe.
J'ai fini les émoutures des deux couteaux
- avec un support sur le "Manicouagan" au P100 (neuve), 220 et 400. Il
m'a fallu changer l'angle de chaque côté car la forge ne
m'a pas donné assez de symétrie (environ 4.5° d'un
côté et 3.5 de l'autre). La ligne d'attaque est
plutôt symétrique mais le tranchant n'est pas tout a fait
au milieu et à force de régler l'angle je me suis
retrouvé avec un tranchant un peu trop fin pour un couteau de
combat: 0.40 mm (et moins à certains endroits)
- à la main sur le "Coxipi" au P120 (usée), 220 et 400.
Alors qu'il s'agit d'un couteau de cuisine ici le tranchant fait encore
0.45 mm. idéalement j'aurai souhaité 0.25
A suivre
- affûter le "Borel II"
- finir les émoutures à la main
- mettre les logos
- sabler les semelle et soie
- préparer le bois des manches (j'ai d'ailleurs changer de
stratégie pour le "Coxipi" pour une construction plus solide)
- préparer la ferule/garde alu du "Coxipi"
30-JUN-2019
Près de la liaison lame semelle, le dos et la
zone du casse-goutte du "Borel II" ont été polis par mes
travaux de finition. Je vais essayer de révéler les
motifs damas à ces endroits. J'ai délicatement
tamponné ces zones avec un coton-tige imbibé de
perchlorure de fer. Cela n'est pas efficace. Je vais laisser agir
jusqu'à demain et on verra.
J'ai repris les émoutures des "Manicouagan"
et "Coxipi" à la main, à coups d'abrasifs montés
sur cale en bois et d'huile fine
- P120, 180, 240, 320 et 400 sur le "Manicoaugan"
- P120, 180, 240, 320, 400 et 600 sur le "Coxipi"
Est-ce à cause de la plus grande largeur
qu'il m'a fallu des efforts intenses et beaucoup de temps pour finir le
"Manicouagan"? J'étais en nage. Malgré la dureté
plus faible, l'acier semblait très résistant à
l'abrasion par rapport au "Coxipi". Petit tour dans le perchlo mais je
ne distingue par grand chose. De toute façon la lame est plus
longue que la profondeur de mon bocal. On oublie et j'ai mis un petit
coup de paille de fer.
01-JUL-2019
Pas beaucoup de temps ce soir pour cause de
réunion à l'école de ma fille. J'ai cependant
débité à la scie japonaise un morceau
de teck, de cocobolo du Mexique et de ziricote pour les manches à venir.
- le teck provient d'un vieux niveau à bulle de marque
germanique Stabila trouvé en brocante (j'ai le même
hérité de mon grand-père, en plus mauvais
état mais je n'ai jamais osé le sacrifier alors lorsque
j'en ai trouvé un autre... Il porte l'inscripton allemande "teck
d'Inde" qu'on imagine dimensionnellement très stable dans un
niveau à bulle)
- les deux autres sont des chutes FTFI trop petites seules que j'essaie
de recycler au mieux. Trop dommage de brûler d'aussi jolies
essences.
Détail wikipédien au sujet du teck: "
La
couleur du bois varie de jaune pâle à bronze ou beige
rougeâtre au veinage sombre. L'aubier est blanc. C'est un bois
mi-dur, qui se travaille facilement. Sa masse volumique est de 600
à 800 kg m−3. Les fibres sont droites et rigides au grain
serré et permettent une finition très lisse. Il contient une oléorésine naturelle qui le rend extrêmement résistant aux agressions climatiques. Il n'est attaqué ni par les insectes ni, chose exceptionnelle, par les termites, sauf au niveau de l'aubier. Une
caractéristique unique fait que le teck ne provoque pas de
corrosion ni d'oxydation du métal à son contact. Le teck est de classe d'emploi 4 (« en contact avec le sol ou l'eau douce ») d'après la norme NF EN 335-2"
J'ai aussi encore fait quelques recherches sur mon
marteau. Je suis tombé sur le forgeron Slovène Bine
Rovtar. En voyant les photos (formes, manche du commerce identique), le
descriptif (100% identique à l'annonce de mon modèle sur
Etsy: acier, TTH, bois) et à la vue des quantités qu'il
produit, je suppose que mon modèle vient de chez lui.
Peut-être un entrée de gamme ou un raté qu'il
refourgue à d'autres vendeurs. En effet, mon marteau est 15..20%
moins cher, il manque la signature "R" et le second coin en acier dans
le manche ainsi que la finition huile de lin ou
brûlée+huile de lin. J'ai au moins appris que le premier
coin en bois est en noyer. Pas moyen de voir s'il s'agit d'une trempe
sélective ou intégrale et s'il y a 1 ou 2 revenus.
02-JUL-2019
Ce soir je me suis tranquillement installé
à la fraiche moitié dehors moitié dedans mon
garage et j'ai
- scié le teck et le cocobolo en deux dans la longueur
- poncé à plat les faces du teck, cocobolo, ziricote à l'abrasif P60 neuf sur une vitre
- poncé à plat et perpendiculairement les faces
"entrée sortie" de l'ébène sur mon petit lapidaire
- percé le morceau d'ébène pour le passage de la soie du "Coxipi"
- poncé à plat et perpendiculairement la face
entrée du sandwich cocobolo/ziricote/cocobolo sur le lapidaire
- découpé, percé, ajusté, sans pouvoir la
finir, la ferule en alu (c'est beaucoup d'ajustements longs et chiants)
- découpé à la scie à chantourner le profil de la soie dans la fine plaque de ziricote
- percé les plaquettes en teck en me servant de la semelle du
"Manicouagan" comme guide (repassage des trous en surcote de +0.1 mm
à cause du retour élastique que j'ai constaté
sur la plupart des bois; et puis cela ménage un espace pour
la colle)
- passé un coup de paille de fer sur le manche en olivier du "Borel II" en damas inox

Un des trous de 4 mm dans le teck est né avec 6 mm (plaquette dans le mauvais sens des fibres)
03-JUL-2019
Ce soir je me suis encore tranquillement installé
à la fraiche moitié dehors moitié dedans mon
garage mais pour une heure seulement (faut aussi se reposer un peu) et j'ai
- façonné, poli et fini au disque à polir la face
avant des plaquettes en teck (chanfrein à 45°) avec un
appairage par faux rivets (en véritables fôrets carbure
à 20 EUR pétés)
- fait quelques débuts de petits trous sur la face à
coller pour y faire des poches de rétention de colle
- décidé de reprendre la lame du "Manicouagan" à
P400 et de la laisser ainsi (pour ravoir facilement ce type de poli en
cas de corrosion)
- poli la la lame du "Coxipi" aux disques sisal, coton et flanelle aux pâtes resp. noire, verte et blanche
04-JUL-2019
A la pause au boulot, j'ai sablé les semelle et soie des "Manicouagn" et "Coxipi".
Le soir (toujours dehors, c'est si bon l'été vers le solstice), j'ai
- gravé les logos (je pense que mon alim est trop puissante: mon
applicateur métallique chauffe beaucoup et les contours
"débordent" un peu; je dois les rattraper avec un petit coup de
P2500; faut p-ê que je revienne à une alim' simple)
- repris l'ajustement de la ferule sur la lame du "Coxipi" (c'était long...)
- poncé à plat et poli la ferule (faudra encore retouché un coup)
- collé à la colle à bois type D3 une pièce
de cocobolo et celle de ziricote (après décirage)
C'était déjà tout, l'ajustement de la ferule fut trop couteux en temps.
05-JUL-2019
Au fait j'avais acheté un Opinel N°7
bleu, en inox, un couteau d'office N°112 orange, en inox et
à un couteau tartiner N°117 orange, en inox que je compte
offrir très bientôt. J'ai sorti le 7 et le 112 de leur
emballage pour les affûter. Autant y avait presque rien
à faire sur le pliant, autant l'office coupait mal mais
surtout n'était pas affûter sur le dernier cm avant le
talon. Je suis un peu déçu. la plupart des gens
achètent et veulent que ça marche en sortie de
boîte, direct, sans travail à faire. Heureusement que
j'ai vérifié.
06-JUL-2019
Fin de matinée dans le garage.
- sortie des presses du cocobolo/ziricote
- polissage à plat de la ferule en alu jusqu'à P2500 avec de l'huile fine.
- ponçage à plat de la seconde face en ébène
- ponçage à plat de la face avant du cocobolo/ziricote
- ultime montage à blanc et perçage du trou de rivet de
2.1 mm (surcôte +0.1 mm) dans la plaquette cocobolo/ziricote en
servant de la soie comme guide
- collage et mise sous 8 presses assez fortes des plaquettes en
teck après dégraissage de la semelle et des plaquettes
(et retrait des rivets temporaires - des fôrets HS)
- collage et mise sous presse du dernier élement du sandwich
cocobolo/ziricote/cocobolo avec colle à bois type D3
(après décirage)
- collage et mise sous presse de la ferule sur l'ébène
à l'époxy (après décirage et
dégraissage)
- affûtage du "Borel II" en damas inox avec demi-angle au sommet
à 15°: meule à eau, pierres Haidu 180 et 280, pierer
diamantée DMT P320 et cuir avec pâte 2 microns
L'après-midi, photos et mise à jour de
la galerie. Le "Borel II" en damas inox et mon 90ème couteau.
07-JUL-2019
Après-midi au garage
- sortie des presses des deux lames
- perçage de la seconde plaquette en cocobolo à 2.1 mm
- polissage de la ferule avec disques coton et flanelle (pâtes
verte et blanche) et à la main avec de l'"Autosol" de mes motos,
puis protection avec ruban adhésif
- ponçage à plat (P120) de l'autre face du bloc
ébène et de celle du sandwich cocobolo/ziricote/cocobolo
- petit coup de lime dans le bloc en ébène car un
peu d'époxy empêche l'introduction complète de la
lame
- dégraiisage des pièces (acétone, décireur)
- remplissage des blocs avec de l'époxy et enduction de
l'interface avec de la colle à bois type D3, montage, mise sous
presse et essuyage de l'excès d'époxy sur la ferule alu
- découpage de quincaillerie laiton (4, 5 et 6 mm) et alu (2 mm) pour les deux lames
- "descente" du contour des plaquettes en teck au niveau de la semelle
(P40 céramique; ça dépote! Masque obligatoire)
- mise à l'épaisseur des plaquettes (en gros 14 mm devant, 19 à 2/3 et 16 au cul)
- cassage des angles avec des chanfreins à 45, 22.5 et 67.5° (à l'oeil hein)
- arrondi à main levée au back
- lègère section ovoïde mise aux plaquettes (parfois
je laisse les faces parallèles, ça dépend de plein
de paramètres comme notamment l'âge du capitaine ou le cul
des vaches)
- reprise au back des chants en longitudinal à P120 et P220
Voilà, à présent les prochaines
opérations seront faites à la main sur le "Manicouagan",
on n'est plus très loin de la fin. Pour le "Coxipi", faudra
ressortir le back.

"Coxipi" sous presse avec le morceau coupé du manche du marteau slovène à double
pannes enfiché sur la pointe, "Manicouagan" et j'en profite pour vous montrer le manche
modifié du marteau.
08-JUL-2019
J'ai un voyage à l'étranger à
préparer alors pas grand-chose mais je n'ai pu m'empêcher
de façonner le manche du "Manicouagan" à la main et de le
polir. Il y a beaucoup de pores ouverts dans le teck. Dois-je essayer
de les boucher avec de la cyano et de la sciure? Je me demande si le
manche n'est pas trop arrondi. Devrai-je l'aplatir un peu? Il me semble
déjà presque trop petit alors que ma main n'est pas une
paluche...
Je me demande aussi si pour mater le tube je ne
devrai pas essayer deux cônes à 90° plutôt que
mes billes de 8 mm. J'ai sorti le "Coxipi" des presses. Le ziricote
n'est pas tout à fait aligné avec la lame. Cela va se
voir sans doute très bien une fois le manche terminé.
11-JUL-2019
De retour. Mission accomplie. Retour au garage. Pour
une meilleure tenue en main (contre la rotation dans le poing
fermé), j'ai repris le manche du "Manicouagan"
- d'abord à la râpe à bois pour y faire deux plats presque parallèles
- que j'ai repris à la lime demi-douce
- puis aux abrasifs P120, 180, 320, 400, 600 et pâte à polir 40 microns sur disque.
- à partir de P180 j'ai bouché les pores assez grands du
teck en imbibant le manche de colle cyanocrilate que j'ai poncée
au fur et à mesure; la pâte résultante a permis
d'un peu lisser la surface
- petits chanfreins à 45° sur tous les trous et mise à la nouvelle longueur de la quincaillerie
- collage (époxy) et matage de la quincaillerie
On se souviendra que plus haut j'ai dit vouloir tenter de mater les
tubes avec des cônes à 90° plutôt que des
billes. Je n'ai trouvé aucun pointeau, poinçon ou outil
du genre offrant sur un endroit la géométrie
désirée. Par contre, je suis tombé sur des vis M3
à tête fraisée. Il a suffit de scier les
têtes et de prendre le tube et les têtes enfilées en
sandwich dans l'étau. Je trouve le résultat meilleur
qu'avec les billes et l'utilisation beaucoup plus facile, les billes
ayant une facheuse tendance à se faire la malle sous l'effet de
la gravité (merci Isaac!).
Misson accomplie également pour ma fille:
brevet des collèges en poche avec mention "très bien".
Inutile de vous dire que je suis fier comme un bar tabac! Si les
petits cochons ne la mangent pas, ce sera mon bâton de vieillesse
ma Cassie...
12-JUL-2019
Samedi dernier un des mes voisins a ressenti des
douleurs dans la poitrine. Il a pu vite se réfugier ailleurs et
obtenir du secours. Perte de connaissance et le voilà
transporté par les pompiers. Après mon retour de
déplacement pro, j'ai voulu prendre de ses nouvelles,
l'enterrement est mardi... Putain de bordel de merde, on est peu de
chose. 53 ans, une femme de 45 environ et un fils de 11, seuls.
Ça me secoue grave, d'autant que je le voyais souvent le samedi
matin, lui rejoignant son assoce locale, moi allant courir. Un petit de
signe de la main et de la tête, un sourire, idem pour sa femme.
Bref le voisin idéal tant il était discret. Je suppose
qu'on est toujours touché parce que cela nous renvoie notre
propre finitude.
J'ai poncé à plat au back les rivets
du "Manicouagan" et le dos de lame: P120, 220 et 400. Finition reprise
à la main P320, 400 et 600. Pâte à polir
sépciale bois 40 microns, décirage et en avant pour les
couches d'huile. Le bois bien que sec depuis au moins 40 ans au bas
mot, boit très peu. 3 couches d'huile de tung diluée
à 50% de térébenthine (+1.5% de siccatif) suivi de
la première d'huile de tung pure (avec également 1.5% de
siccatif).
13-JUL-2019
Le teck n'a presque pas absorbé l'huile de
tung pure pendant la nuit. Seconde couche, essuyage des excès
des heures plus tard et exposition au soleil dans l'espoir
d'accélérer la polymérisation de l'huile.
En matinée, j'ai sorti le back et les
tambours gonflables Kirjes de 20 mm de diamètre pour
façonner le contour du "Coxipi". Je me suis retrouvé avec
une forme très proche de celle des couteaux d'office
forgés français à mitre intégrale. La plus
grosse différence est la garde dont l'extrémité
est loin du tranchant, empêchant de couper à plat. Il
faudra pour de telles taches utiliser une planche.
L'après-midi reprise à la main du
manche du "Coxipi" (P80, 120, 180, 320, 600) avec bouchage à la
cyano de certaines fissures apparues, chanfrein à 118° du
trou du rivet (mon fôret à noyer à 90° est trop
gros), collage, matage et ponçage à ras du rivet alu,
polissage au disque et pâte spéciale bois,
nettoyage/décirage et début des couches d'huile de tung
diluées (3) et non diluées (2).
14-JUL-2019
J'ai profité d'un pipi nocture pour mettre la
dernière couche d'huile de tung sur le manche du "Coxipi".
En journée, j'ai mis deux couches de cires de
carnauba et deux couches de cire d'antiquaire sur les manches des
"Manicouagan" et "Coxipi". J'ai affûté à la meule
à eau chaque couteau avec resp. 20 et 15°, puis à la
main aux pierrex à eau Hiadu 180 et 280, à la DMT P320 et
enfin au cuir à la pâte 2 microns.
Séance photos et mise à jour de la galerie.
16-JUL-2019
Bon bientôt les vacances et plus de projets
à venir. J'ai donc ressorti mes trois essais de clones de
"Dropped Hunter" de Bob Loveless, mon "Couchepaganiche". J'ai relu mes
notes.

En haut, version plate semelle forgée dans une lime inconnue,
trempe sélective à l'eau, lame tordue, sans doute sans
revenu.
Au milieu, la première soie courte forgée dans une lime
Facom PAM.B 250, trempe sélective à l'eau et fissure...
En bas, seconde soie courte dans l'autre moitié de lime Facom
qui avait cassée à la pointe, reforgée plus fine
et plus longue mais avec une petite fissure à la pointe...
Bon on fait quoi?
On essaie de sortir deux "Couchepaganiche" dignes de ce nom et de
retailler/reforger la lame cassée en un couteau pour taillre des
bouts de bois. Alors pour commencer
- coup de lampe à souder sur les lames déjà trempées pour ramollir un peu l'acier
- redressage de la lame de la plate semelle
- sortie au back de la fissure à la pointe de la soie courte
- élimination au back des morceaux de tranchants qui dépassent sur la soie courte cassée
Pour continuer je pense allumer la forge pour
allonger la pointe de la soie courte, reformer un peu la soie courte
cassée et peut-être retremper la plate semelle.
17-JUL-2019
Bon il a fait chaud aujourd'hui et cependant j'ai
allumé la forge, j'espère que vous êtes fiers de
moi.

Vieux document. La "courbe de trempe" n'est pas une droite, alors établir un rapport purement chiffré ne
fait que peu de sens, mais 4a donne sans doute un bon ordre de grandeur.
J'ai commencé par 3 normalisations (à
la forge donc, et) à l'air du "Couchepaganiche" à plate
semelle. Le tranchant est à 0,5..0,6 mm, la pointe à 0,6
mm, le dos de lame à 3,4 et le cul de la semelle à 2 mm.
En parallèle, j'ai préparé un bac d'eau
de pluie à 37..38°C (j'avais trouvé un vieux
tableau au sujet des
drasticités relatives par rapport à l'eau à
21°C: l'huile végétale était à 0.36 au
mieux et de l'eau à
38°C vers 0.67; j'ai besoin d'un truc plus rapide que l'huile mais
j'ai trop souvent eu des soucis avec l'eau froide pour les
hypereutectoïdes non alliés) et une cale au fond
(à cause du retour du cul de la semelle) pour avoir une
profondeur d'immersion d'environ 9 mm. Ensuite austénisation
à la forge et à l'oeil avec trempe du biniou. Pas de
réelle
déformation au dos mais le tranchant serpente un peu (la
martensite moins dense cherche un endroit où aller). Test
à la lime demi-douce: d'la balle! 1 heure à
-18°C au congélo,
grattage à la brosse rotative motorisée et revenu
à la forge aussi. Ça va très vite. Je visais le
jaune paille (~200°C) et me voilà avec du gorge de pigeon
(~280°C en pleine zone de "TME") stoppé à l'eau.
Retour à -18°C pour 45 min suivi d'un nouveau brossage et
d'un second revenu à la forge. Cette fois j'étais
meilleur mais malgré tout il y a des nuances bleutées par
endroit qui indiquent au moins 250°C. Dernier voyage au
congélo pour la nuit.

Après le second revenu à la forge. On devine la ligne de termpe.
Dur de faire la photo: en fonction de la source lumineuse et sans doute de l'appareil, les couleurs sur
le cliché ne sont pas tout à fait celles que
perçoit mon oeil. La zone circulaire bleue au centre correspond
en gros à l'entrée de la forge devant laquelle j'ai tenu la lame.
Après le premier revenu on tirait fort vers le violet/gorge de pigeon et ce sur l'ensemble de la lame.
J'ai un peu aplati, affiné et élargi
la lame cassée tout en remettant la soie dans le nouvel axe. Je
pense faire une sorte de lame triangulaire façon Lauri 80 Drop
Point si ça vous dit quelque chose. Le tranchant est à
0,88..1,44 mm, la pointe à 0,88 mm, le dos de lame à 3,82
mm. 3 normalisations à
l'air de la lame et un recuit de la soie avant d'aller dans le
seau de cendre.
J'ai fait à peu près pareil avec la
seconde soie courte afin d'allonger un peu la pointe que j'ai dû
raccourcir hier pour éliminer une fissure. Un petit coup de
chasse à parer, redressage au mieux, Le tranchant est à
1,36..2,90 mm, la pointe à 1,36 mm, le dos de lame à 3,5
mm. 3 normalisations et 1
recuit de la soie en seau de cendres aussi. Rideau, bonne nuit!
18-JUL-2019: Bob Loveless ne me porte pas sous sa coupe
J'ai profité d'un pipi nocture pour sortir le
"Couchepaganiche" à plate semelle du congél'. Il y aura
encore passé 4 heures.
J'ai pris les lames avec moi au boulot pour les
sabler à la pause de midi. Au moment où j'écris
ces lignes, je m'aperçois qu'une fois de plus, j'ai
oublié d'utiliser mes crayons thermiques Tempilstick pour les
TTH d'hier soir. Mais quel idiot. C'est ça quand on ne se sert
pas assez souvent de son matos et qu'on en a trop qui dort dans les
tiroirs.
Le soir j'ai encore fait quelques redressages de
deux lames dont la plate semelle au tranchant zigzaguant. J'y ai
trouvé deux fissures à la loupe. Je ne sais pas si elles
étaient là avant tentative de redressage. Foutu pour
foutu, j'ai tapé un peu plus fort car il n'y avait aucun
redressage en vue. Le tranchant a explosé. Punaise j'ai vraiment
le moral dans les chaussettes avec ces Dropped Hunter de Bob... Toutes
ces heures, deux fois déjà...

Il y a aussi une fissure dans le cercle rouge. Presque deux revenus "gorge de pigeon" n'auront pas assez
"ramolli" la lame pour autoriser un redressage. L'eau tiède est encore trop drastique pour cet acier.
Par contre le grain est super super fin (tu penses, au total sans doute 6 normalisations et 2 trempes...)
Souvent je reprends les derniers couteaux deux trois
jours après leur achèvement et je les observe à la
loupe (au propre, pas au figuré). Il y a un jour entre lame et
garde sur le "Coxipi". Je l'ai rempli avec un peu d'époxy et
essuyage des excès. Ça console un peu...
20-JUL-2019
Retour au garage en matinée. Sortie du back et en avant.
- après un coup de chaud à la lampe à souder,
j'ai retaillé le "Couchepaganiche" à plate semelle en une
lame beaucoup plus fine. Remise d'un casse-goutte avec la lime ronde de
4 mm (de marque Nicholson made in Holland, trouvée en Italie
l'an dernier; marche très bien). Le manche est resté
assez large à cause des gros trous d'allègement. Du coup,
à l'oeil on dirait un peu un couteau à déssosser
de boucher. Faudra lui trouver un nom. Les trous des rivets
n'étant plus au milieu, il faudra mettre des rivets dans des
trous borgnes pour que ce ne soit pas trop moche. Un peu de redressage
au marteau au mieux, finition des chants jusqu'à P400 en
longitudinal et micro chanfrein à 45° au tranchant dans le
but de limiter au mieux les amorces de ruptures lors de la trempe. La
matière au tranchant est celle qui reste de la
première émouture creuse: 0,65..0,80 mm selon les
endroits, pointe à 0,80 mm, dos à 3.25 mm, 20,5 mm de
hauteur au ricasso, nouveau cul à 2.08 mm. 51.4 g.
- retaillage du premier "Couchepaganiche" à soie courte en sorte
de gros Lauri Drop Point de 95 au lieu de 80 mm, chez moi ça
deviendra donc un "Caplan" (un puukko). Egalement un peu de redressage
au marteau au mieux, finition des chants jusqu'à
P400 en longitudinal et micro chanfrein à 45° au tranchant
dans le but
de limiter au mieux les amorces de ruptures lors de la trempe. Il y a
encore une fissure très peu profonde qui est apparue dans la
nouvelle pointe. Je l'ai laissée. Si ça casse à la
trempe, on refera une pointe (sans doute bien plus moche). Tranchant
0,90..1,15 mm, pointe 1.06 mm, dos 3.75 mm, hauteur 25.70 mm au ricasso. 58.6 g.
- retaillage du second "Couchepaganiche" à soie courte. J'ai
refait une émouture creuse et un casse-goutte de 4 mm, finition
des chants jusqu'à
P400 en longitudinal et micro chanfrein à 45° au tranchant
dans le but
de limiter au mieux les amorces de ruptures lors de la trempe.
L'émouture est très assymétrique. Tranchant 0,9..1,4
mm, pointe 1.07 mm, dos 3.35 mm, hauteur 26.70 mm au ricasso.
64.0 g. J'ai percé un trou pour le rivet de 3mm en me servant du
manche en cocobolo comme guide.
J'ai réfléchi à la suite et je suis retourné au garage l'après-midi.
- le manche du "sans nom" est trop inesthétique à l'oeil.
J'ai donc enlevé toute la partie basse du manche que je
remplacerai par de la résine coulé entre les deux
plaquettes. Pour le moment, j'ai sélectionné pour lui
deux morceaux d'ébène du Gabon
- pour le "Caplan", j'ai selectionné du laiton de 3 mm pour la
garde, un carrelet d'ébène du Gabon en guise de ferule
(monté avec les fibres en transversale) et un morceau de
quetschier de par chez moi coupé en deux avec sans doute un
intercalaire en fibre et peut-être un autre en métal. On
verra. Il faut déjà faire la garde, ajuster les
épaulements de la lame et surtout réussir la trempe...
- J'ai tenté d'améliorer la constance de
l'épaisseur du tranchant à main levée sur le
"Couchepaganiche" et la symétrie de l'émouture (toujours
loin d'être parfaite mais c'est mieux, au moins pour une trempe
sélective). Tranchant
0,90..1 mm, pointe 1 mm, dos 3.75 mm, hauteur 25.70 mm au ricasso
Je suis encore retourné au garage tard le
soir et j'ai passé beaucoup de temps à faire une garde,
et notamment à l'ajuster. Malgré une largeur de presque 4
mm, j'ai encore des jours latéraux entre soie et garde. Je n'ai
encore jamais réussi à faire une garde parfaitement
ajustée hors celles du commerce. Mais ça viendra un jour
prochain...
21-JUL-2019: trempe, revenus...
Les lames sont prêtes pour une nouvelle
série de traitements thermiques. Au fait, le dernier a
été baptisé "Mitis" (je continue à puiser
dans une liste de cours d'eau du Québec, trouvée ne ligne
un jour).
- pas de normalisation des lames déjà trempées et retaillées, y en a eu assez par le passé.
- nouvelles austénisations, toutes à la forge à
gaz en mode petite flamme et essai -enfin- aux crayons thermiques (je
dois manquer d'habitude mais je les trouve pas très
évident à l'usage, pas facile de voir quand ça
fond sur du métal orange), toutes étaient selon le crayon
un peu au dessus de 804°C, parfois 816°C mais toujours en
dessous de 843°C; au passage je trouve que c'est plus orange que
rouge cerise la plage 804..816°C (il est vrai que j'ai des yeux
merdiques mais bon tout de même)
- tentatives de trempe au goop sur 8 mm
- test à la lime demi-douce: toutes les trempes ont prises, la
moins dure sur le "Couchepaganiche" je dirais. Même la plus dure
sur le "Mitis" semble un poil en dessous de ce que j'ai obtenu à
l'eau, mais vu que ça casse à chaque fois...
- Pas de réelles déformations, tout au plus j'y ai retrouvé celles du départ
- passage à -18°C, 56' pour le "Mitis", 42' pour le "Caplan" et 31' pour le "Couchepaganiche"
- petit décapage à la brosse rotative pour avoir du métal nu
- après quoi j'ai rallumé la forge sur la
température la plus basse avant que la flamme ne
s'étouffe et j'ai lentement passé les lames devant
l'entrée de la forge avec un seau d'eau à
proximité. J'ai été surpris sur le premier (le
"Mitis") mais je m'améliore
- nouveau passage à -18°C de 39' pour les 3
- nouveau décapage à la brosse rotative
- second revenu à la forge
- et dernier passage au froid à -18°C

Premier revenu. En haut le premier où le tranchant plus fin et la pointe ont pris un coup de "gorge de
pigeon". Je suis désolé mais on voit mal les couleurs. En bas le "Couchepaganiche" était jaune paille.
Y a pas à dire, un four c'est tout de même plus uniforme. Oui tiens au fait pourquoi le père i4 il fait ses
revenus à l'arrache maintenant? Parce que ces lames ne sont pas ses chefs-d'oeuvre ultime, qu'il veut
gagner du temps et aussi se familiariser avec d'autres techniques et les tester.

Second revenu. Pas facile avec le soleil couchant du soir. Le "Mitis" à gauche était jaune paille très
uniforme, le "Caplan" au milieu plutôt jaune or et le "Couchepaganiche" à droite un peu bleuté. En
fonction de l'angle de vision, la couleur change... Dur de vous les photographier au mieux.