Soit ça se remet en place à coup de marteau, soit par affûtage/usinage on élimine, ce qui augmentera
légèrement l'épaisseur du tranchant jusqu'à
juste atteindre celle où il ne se déforme plus...
Théorie
de Murray Carter.
L'après-midi, pas mal de petits travaux
- coupe des deux rivets cachés en laiton de 3 et 4 mm pour le "Mitis"
- façonnage du bord avant des plaquettes en ébène
du "Mitis" avec chanfrein à 45° et finition au disque avec
pâte spéciale bois 40 microns (après P100, 220, 320
et 400)
- préfaçonnage du contour des plaquettes du "Mitis" et
des manches des "Couchepaganiche" et "Caplan". Des fissures sont
remontées en surface de l'ébène... :(
- perçages du manche et de la soie (+chanfrein) du "Caplan" à resp. 3 et 3.1 mm
- polissage au disque flannelle et pâte blanche des faces avant
des gardes en laiton des "Couchepaganiche" et "Caplan"; nettoyage
à l'acétone et protection par ruban adhésif
- léger polissage manuel à l'eau et au P2500 des logos gravés hier: la zone adjacente avait noirci
Le soir, j'ai collé deux des 3 manches,
"Couchepaganiche" et "Mitis" (je n'ai qu'un seul grand serre-joint pour
les montages sur soie courte)
- dégraissage, décirage
- masquage de la face finie de la garde
- préparation de beaucoup d'époxy, environ 2+5 cm
3
- presses légères pour le "Mitis"
- presse forte pour le "Couchepaganiche"
- essuyage des excès
29-JUL-2019
J'ai sorti le "Couchepaganiche" de mon plus grand
serre-joint pour y mettre le "Caplan" et j'ai rempli l'épaisseur
manquante du manche du "Mitis" avec de la résine époxy
teintée à la peinture noire pour céramique.
- dégraissage de la garde et de la soie du "Caplan",
décirage de la face avant du manche, masquage de la face finie
de la garde, remplissage de résine, mise sous presse et essuyage
des excès, environ 3 cm
3 de colle
- il y avait encore un petit jour dans la garde du "Couchepaganiche" que j'ai rempli
- pour le "Mitis" il fallait juste le mettre à l'horizontale en
bouchant les "sorties" au cul (ruban adhésif) et au ricasso
(pâte à modeler), environ 4 cm
3 de colle
30-JUL-2019
J'avais pas l'intention de faire grand chose ce soir. J'ai sorti le "Caplan" de la presse. C'est tout.
J'ai ressorti le piémontais "Kipawa", clone
du Citadel Phan Thiet avec la lame trempée en sélectif
par induction et à l'eau... J'ai encore essayé de
redresser le tranchant qui serpente... En vain. Avec une petite fraise
j'ai essayé de faire un méplat autour et de chaque
côté du trou du pivot. Un peu de résine 90 secondes
et j'ai collé de part et d'autre une rondelle M3. Le but
étant de réduire au maximum le jeu entre lame et manche.
31-JUL-2019
Les rondelles M3 semblent adhérer bien mieux
que lors de mon premier essai avec de la cyano. Un montage
à blanc indique un léger serrage et une portée non
plane. Le pied à coulisse révèle une
différence de hauteur de 0.1 mm entre le point le plus bas et le
point le plus haut (à cause du défaut de
parallélisme). Mon oeil semble me dire qu'il suffira d'enlever
de la matière uniquement d'un seul côté car l'autre
rondelle porte entièrement sur la plaquette.
J'ai encore des vacances à préparer et
je ne vais sans doute plus toucher aux lames avant mon retour de Corse
vers le 10 août. Aller, on baisse le rideau et on ferme la
boutique pour cause de congés annuels.
11-AOU-2019
Retour de Corse avec rien dans les bagages (sauf un
pilon en olivier): aucun morceau de bois, même pas un bout de
ressort hélicoïdal cassé trouvé sur la
route... J'ai vu beaucoup de couteaux, parait qu'il y a 63 couteliers
sur l'ile, j'ai vu que du Z100CD13 ça existe, faudra qu'on
m'explique l'utilité d'avoir un excès de carbone par
rapport à un taux de chrome déjà si
élevé... J'ai vu très peu de couteliers,
surtout des boutiquiers et vendeurs, ne connaissant pas l'acier
utilisé (je pense qu'à de rares exceptions,
c'est toujours de l'XC75) ni la trempe (intégrale ou
sélective; intégrale sans aucun doute). Seules info
- l'olivier coûte 6000 EUR le stère chez le marcahnd et
provient de tout le bassin méditerrannéen pour ce qui
concerne le secteur du souvenir corse (en gros si un stère c'est
40% de vide, ça nous fait 10000 EUR/m
3 ou encore 10 EUR/dm
3)
- la corne du corniciolu se déforme vers 120°C chez le seul
coutelier (en banlieue ajaccienne) qui la travaille dans un four, sans
huile.
13-AOU-2019
Premier séjour au garage pour
dégrossir les manches des "Mitis", "Caplan" et
"Couchepaganiche". Des trous sont apparus dans la résine de
bouchage du "Mitis". J'en ai profité pour affiner un peu les
rondelles collées autour du trou de pivot du "Kipawa". Ça
tenait bien mais une rondelle a fini par sauter. A la pêche avec
l'aimant dans le seau de copeaux, j'ai réussi à la
retrouver et je l'ai recollé avec de l'époxy 90 secondes.
Bon maintenant tout est réuni pour faire des
conneries en allant trop vite. Tu penses, 4 lames en attentes... Il est
tentant d'augmenter la productivité en faisant des
opérations en parallèle mais j'ai peur de ne pas
prendre assez de temps pour chacun. Donc je crois que je vais finir
entièrement une lame avant l'autre.
14-AOU-2019
J'ai continué à faconner le manche du
"Mitis" au back, puis à la main. Quelques fissures sont
remontées à la surface. J'ai fait une forme de bouteille
de coca, assez classique mais comme le manche n'a pas beaucoup de
hauteur, la section est assez carrée et a donc tendance à
tourner dans la main. De manière générale, la
forme du "Mitis" me rappelle celle du Nicker allemand, un couteau de
chasse typique des Teutons.
J'ai fait un essai de bouchage avec de la
cyanocrylate que je ponce (le mélange collant sciure colle se
loge dans les trous). Ça a assez bien marché
malgré que ma colle soit devenue gélatineuse. Il faut une
colle bien liquide normalement. Mon pot est trop vieux.
J'ai fin au P320 le manche et j'ai repris quelques
rayures de la lame (que je n'avais pas protégée me
croyant plus malin) au P600, 1200, 2500 et 4000. Nettoyage au
décireur et polissage du manche au disque coton et pâte
spéciale bois 40 microns. Nouveau nettoyage au décireur
et enduction de 3 couches de mélange d'huile de
tung/térébenthine/siccatif (49.25/49.25/1.5%) et d'une pure (98.5/1.5).
L'ébène du Gabon en absorbe très peu, c'est un
bois qui a séché mais qui reste "gras", semble-t-il.
15-AOU-2019
Passage au long de la journée des deux
dernières couches d'huile de tung pure (au siccatif près)
sur l'ébène du "Mitis".
L'après-midi j'ai attaqué le manche du
"Caplan" en m'inspirant des photos des puukkos de Pekka Tuominen pour
la section (et la qualité de la finition)
- dégrossissage au back
- finition main
- reperçage à 3/3.1 mm du trou du rivet (bouché par la résine époxy)
- découpe et matage du rivet en laiton (pas de colle)
- polissage à ras du rivet et rattrapage des coups de marteaux ayant raté leur cible
- décirage, polissage au disque coton et pâte 40 microns spéciale bois et nouveau décirage
- début d'enduction des couches d'huile de tung diluée et pure
16-AOU-2019
Dernières couches d'huile d'huile de tung pure sur le manche du "Caplan".
17-AOU-2019
Deux couches de cire de carnauba et deux couches de
cire d'antiquaire sur les manches des "Mitis" et "Caplan". Puis j'ai
mis le tranchant à la meule à eau et, pour m'entrainer,
à la main, sans guide.
- j'ai d'abord mesuré l'angle (dit de taillant) de chaque lame, environ 9° pour les deux.
- sur le "Mitis", j'ai mis 20° de chaque côté. Pour me
donner l'angle de départ j'ai réglé mon rapporteur
à 20-9/2=14.5°. Ensuite j'essaie de maintenir cet angle sur
le sommet de ma meule
- sur le "Caplan", j'ai mis 15°, soit un rapporteur réglé à 15-9/2=10.5°.
- ensuite j'ai tout fini à la main (avec l'aide d'un feutre sur
le tranchant pour "voir" où je porte) sur les pierres à
eau Haidu de 180 et 280, la DMT à 320 et un coup de cuir avec
pâte 2 microns.
Je suis particulièrement fier du "Caplan" car
je le trouve très joli. J'ai fait tout le manche au feeling sans
la moindre mesure et je lui ai donné une jolie section
ovoïde bien régulière. Plaisant à l'oeil,
joli contraste. Un hommage au travail toujours magnifique de Pekka
Tuominen.
21-AOU-2019
J'ai juste repercé le trou du rivet sur
le manche du "Couchepaganiche" à 3 puis 3.1 mm et ensuite j'ai
percé le trou du tube de passage dragonne à 6 puis 6.1 mm.
Il y a quelques jours j'ai emprunté un outil
à un voisin pour changer la cassette de mon VTC. S'en suivit
aussi dérive-chaîne... Je lui ai dit que je lui en devais
une et il m'a répondu qu'il m'apporterait quelques couteaux
à affûter. Il est passé aujourd'hui avec 3
tromblons de son grand-père, un vieil office de chez Pradel qui
a connu de meilleurs jours et une copie de Laguiole en 420, cadeau
publicitaire sans doute en provenance du Pakistan. Les 3 tromblons sont
déjà passés sur une meule grossière
à 2800 tr/min... Bon bref. J'ai fait de mon mieux, à la
main: P180, 280 à l'eau. Au final j'ai aussi reponcé les
manches au P180, puis 320, nettoyage paille de fer, polissage aux
disques sisal, coton et flanel pour les lames et coton pour les
manches. Nettoyage à l'alcool et au décireur et une
couche d'huile de lin diluée à 20% avec 1.5% de siccatif.
Demain une couche de cire ou deux et un affûtage final.
22-AOU-2019
Cirage et fin de l'affûtage des tromblons du voisin.
Façonnage au back puis à la main du
manche du "Couchepaganiche". A cause de la lame protégée,
j'ai vu trop tard que j'ai enlevé un peu trop de matière
au dos du manche juste derrière la garde. Du coup le couteau n'a
plus le profil du Dropped Hunter de Loveless, avec cette belle ligne
continue qui part de la pointe jusqu'au cul du manche. A présent
il y a un léger creux, juste en face d'un début d'encoche
pour l'index (qui n'est pas sur le modèle original non plus).
N'empêche que le couteau reste agréable en main.
Je parle à un autre voisin des tromblons du
premier, et me voilà avec un Opinel n°12 acier et un
Victorinox publicitaire. Tous deux ont vu des jours meilleurs et sont
également à ranger au rayon tromblons. Et maintenant je
ferme ma gueule avec les voisins.
Pas de voisin chez lui et j'ai laissà les
lames dans sa boite aux lettres. "Ding dong!" put***! Qui c'est qui
fait suer pendant que je fais la vinaigrette de la salade?! Une
bouteille de Bordeaux 2013 médaille d'argent en 2016 et une
terrine de pâté de campagne sur le paillasson. C'est
le voisin qui me dit que même son grand-père n'a jamais eu
les couteaux aussi beaux que cela. Merde je sais plus où me
mettre...
Le soir j'ai dérouillé la lame de
l'Opinel N°12, poncé le manche à P180 et 320, polie
la lame et le manche respectivement aux disques sisal, coton, flanelle
et coton. Décirage. Affûtage des trois lames
(Haïdu+eau P180 et 280, cuir pâte 2 microns), une goutte
d'huile dans le Victorinox et de l'huile de lin sur le manche du
N°12 qui avait très soif. L'Opinel est devenu un vrai
rasoir. Quelqu'un a pris soin au cours de sa vie de toujours amincir la
lame au fur et à mesure que le tranchant est remonté.
Apparemment le beau-père décédé du voisin.
C'est pour cela que je l'ai un peu bichonné. Demain on cire et
retour à l'expéditeur.
23-AOU-2019
Petite couche de cire de carnauba sur l'Opinel N°12 et retour au voisin.
Chanfrein sur les trous de la quincaillerie du
"Couchepaganiche". Coupe de la quincaillerie. Collage et matage.
Ponçage à ras. Reprise du ponçage à la
main. Long ponçage de la garde en laiton: P180, 320, 600, 800,
1200 et 2500. Polissage au disque coton et pâte 40 microns
spéciale bois. Nettoyage au décireur et début des
couches d'huile de Tung: 3 diluées et 3 pures, la dernière juste avant la nuit.
24-AOU-2019
En matinée, j'ai mis deux couches de cire de
carnauba et deux couches de cire d'antiquaire sur le manche avant de
finir avec l'affûtage sur meule à eau, pierres à
eau Haïdu P180 et 280, pierre diamantée DMT P320 et cuir
avec pâte 2 microns. J'ai mis l'angle de 20° à
la meule à main levée en m'aidant de mon rapporteur. La
lame a un angle (dit de taillant) un peu au dessus de 6°, j'ai donc
réglé mon rapporteur à 20-6/2=17°. Prises de
photos et mise à jour de la galerie.
27-AOU-2019
34°C vers 17h00, alors pas de jogging ni de VTC.
Montage de photos de vacances et petits coups de lime sur les rondelles
du pivot du "Kipawa" afin de diminuer l'épaisseur dans cette
zone. Plusieurs montages à blanc pour ajuster la butée de
la lentille et avoir une lame ouverte dont la forme
générale ne me déplait pas trop. Plus tard collage
à l'époxy de la quincaillerie: tube pasage dragonne en
alu et des clous en fer d'environ 2.1 mm dans lesquels j'ai
coupé des pseudo rivets.
28-AOU-2019
Sortie des presses du manche du "Madawaska", coupe
de ce qui dépasse, un coup de lime et un coup de scie pour le
tube, mais j'ai arrêté puisque j'attaquais le bois.
A ma grande surprise, un jeune
élève-ingénieur en stage à l'usine m'a
demandé de lui vendre un couteau. Voila le "Harricana" parti
à l'ESTACA à Laval et vers Meung sur Loire. Il faut que
je lui fasse à la va-vite un étui juste collé, en
cuir de siège auto, pour le transport.
30-AOU-2019
J'ai encore affiné la zone du pivot sur la
lame du "Kipawa" avec de légers coups de lime jusqu'à
ce que la lame rentre avec un très léger coincement entre
les plaquettes. J'ai aussi poncé à ras et
grossièrement la quincaillerie. La suite plus tard.
31-AOU-2019
Avec le back j'ai poli au P220 et 400 à ras
la quincaillerie du "Kipawa". J'ai aussi repris un peu le dos de lame.
Ensuite j'ai
- fini le manche à la main avec des éponges abrasives P60, 100 et 180 et enfin des abrasifs P320 et 600.
- Nettoyage à la paille de fer et polissage au disque coton avec pâte spéciale bois à 40 microns.
- Nouveau nettoyage au décireur
- Mise à la longueur de l'axe
- En parallèle, 5 min de révélation de la lame dans du perchlo
- nettoyage à l'eau savonneuse
- polissage au P2500
- polissage à la pâte "pour faire briller les chromes" de ma moto (résultat "bof")
- enduction de 3 couches d'huile de Tung diluée à 50% avec de la térébenthine (et 1.5% de siccatif)
- enduction de 3 couches d'huile de Tung pure (et 1.5% de siccatif): la 3ème juste avant la nuit
01-SEP-2019
Enduction de 2 couches de cire carnauba, puis de 2 couches de cire d'antiquaire sur le manche du "Kipawa".
J'ai mis le tranchant à main levée sur
la meule à eau avec un guide à (15-5/2)=12.5° car
l'angle de taillant de la lame est d'environ 5°. Finition avec les
pierres à eau Haïdu P180 et 280, la DMT P320 et le cuir
avec pâte 2 microns. A cause des multiples trempes
sélectives à l'eau lors de mes trop nombreux essais avec
le chauffage par induction, le fil est légèrement
déformé, ce qui ne facilite pas l'affûtage.
Montage final avec des rondelles M3 et un axe
déformé/matés à coups de marteau bien
sentis. Celui-là aussi il m'en aura fallu du temps. Mise
à jour de la galerie. Bizarrement les Lauri PT à 63
HRc ne rayent plus lame. On serait donc au moins vers les 63 HRc. C'est
très bizarre, c'est comme si l'acier avait durci avec le temps.
C'était bien des mesures de dureté trop basse qui m'ont
fait douter de l'obtention de la température minimum
d'austénisation nécéssaire par le chauffage par
induction. Suite à cela, mes recherches théoriques sur la
températures de perte de magnétisme et mes rares mesures
(au thermo infrarouge, aux crayons tempilstick) m'ont toutes
donné des températures trop basses et par
conséquent l'abandon, au moins temporaire, de ce
procédé.
Me voilà enfin avec un
compteur à 0, il n'y a plus aucune lame ou projet à
moitié entamé qui traine. De bon augure pour cette
nouvelle année? C'était mon anniversaire
récemment, 48 piges et je ne vois plus rien de près,
vérole! C'est dur à accepter.
07-SEP-2019
Il y a une semaine j'étais chez Casto avec
l'idée d'acheter leur pierre diamantée Magnusson, pour
essai. Prix très faible, rien à craindre. Rien en rayon
malgré ce que dit le site web. Idem chez un vendeur "que sur le
web". Bon j'ai recommencé ce samedi avec commande sur le web et
livraison dans les deux heures au magasin. Elle était bien
là pour 5.90 EUR. Comme elle n'est pas venue par fax en deux
heures, forcéement elle est quelque part dans ce gigantesque
batiment mais pourquoi pas en rayon? Bof. Donc la voilà.
Donnée pour un grand d'environ 150 sur le site et
magnétqiue. Pas la moindre indication sur l'emballage par
contre: ni magnétique, ni le grain, made in PRC
évidemment. La plaque n'est pas bien centrée sur le
support en plastique et elle est aussi magnétique que mon cul.
Mais elle a l'air très agressive au toucher.

(sans doute 6 X 2") 152 X 51 X 5 [mm].
09-SEP-2019
Bon ça glande... Bon j'ai un peu
trimballé le "Kipawa" et je m'étonne du tranchant si dur
quand les deux autres lames trempées par induction n'ont
rien donné ou si peu (c'était un 75Cr1 et un truc en
ressort de XC35 à 55 sans doute, vers 53..54 HRc). Du coup j'ai
fouillé mes notes dans ces pages et nulle part il est
écrit que j'ai retrempé cette lame avec un autre moyen.
Je résume l'induction: un champ
magnétique alternatif crée des courants induits dans les
métaux conducteurs d'électricité. Ceux-ci
échauffent le métal par l'effet Joule. Si le métal
est magnétique, un second effet se superpose: le changement
brusque de sens des dipôles magnétiques. Lui aussi
provoque une augmentation de température. Une fois le point de
Curie atteint, et le magnétisme perdu, seul persiste l'effet
Joule.
En fonction de mon acier, la température de
Curie varie de 769°C (pour moins de 0.45% de carbone) à
727°C au dessus de 0.77% (on va dire qu'entre 0.45 et 0.77 c'est
linéaire pour simplifier). Le "Kipawa" a été
forgé dans une lime, soit en gros un XC100 qui demande au moins
770°C pour prendre un peu la trempe. Comment est-ce possible avec
un effet Joule seul au dessus de 727? J'imagine que les pertes par
rayonnement compensent largement ce qu'amène l'effet Joule.
Ma meilleure idée jusqu'à
présent c'est un U en tôle qui monterait à
769°C dans lequel je pourrai placer l'XC100. Ainsi par rayonnement
et conduction, je pourrai espérer faire monter l'XC100 de 727
à 769°C au moins...
Aujourd'hui j'ai ressorti mon chauffage par
induction pour de nouveaux essais. Sur un bout de tôle, j'ai mis
de la cire en poudre prélevée sur mes crayons thermiques
Tempilstick de 774 et 804°C. Peu importe la durée d'attente
que le courant se stabilise, que la tôle chauffe, soit bien
homogène, même la cire à 774°C n'a pas fondu.
Me voilà encore dans un cul de sac. Essayer avec un
solénoïde plus long aux spires plus rapprochées
comme semble me le suggérer mes interprétations de la
littérature?
10-SEP-2019
J'ai ressorti mon tout premier canif, le Richard
Abraham Herder Solingen en "Rostenit". Le tranchant est en
piètre état. J'ai donc testé la pierre
diamantée Casto/Magnusson. Important avec ce type de pierre: ne
pas forcer sinon vous dégagez tous les diamants qui tiennent
généralement très mal dans la colle support. Le
boulot va vite, la pierre est très agressive et comme sur tous
les modèles de ce type, elle perd vite de son agressivité
au doigt. Alors c'est normal (sorte de rôdage) et ça coupe
toujours encore très longtemps normalement. On verra cela
à la prochaine sortie. Pour l'instant ça fait très
bien le job.
11-SEP-2019
J'ai fini l'affûtage de mon petit canif Herder
en sortant ma vieille pierre Norton IB-134. A force d'essayer de la
nettoyer (surtout la face fine), j'ai eu quelques progrès et on
va voir si elle accroche à nouveau un peu le métal. Vue
son âge, on peut imaginer que sa lubrification d'origine est HS.
Il faut une huile minérale pour cela et j'ai trouvé
dans ma cuisine l'huile IKEA qui me sert à protéger
mes planches à découper. Je pensais que c'était
une huile naturelle mais pas du tout, l'étiquette dit qu'elle
est minérale. Son nom "suédois" àlacon est SKYDD.
Tout cela a bien marché et avec un coup de cuir et pâte 2
microns, le petit canif est redevenu très tranchant.
14-SEP-2019
Ça glande et j'ai un peu de temps. Il y a
quelques temps déjà j'ai vu sur Youtube Joe Calton
raviver ses pierres Norton Crystolon avec de la poudre SiC c-à-d
une sorte de sable à base de carbure de silicium de
granulomètrie précise. On en trouve sur Aamazon
apparemment. J'ai testé une dernière fois de raviver ma
pierre Norton IB-134 avec une version cheap. Cette fois j'ai pris un
pavé autobloquant qu'il me restait et le sable le plus fin que
j'ai au garage, une sorte de sable de quartz à mettre entre les
pavés et qui devrait même empêcher la mousse de
s'installer (selon le fabricant...). Un peu de sable sur la face de
présentation du pavé, un peu d'eau et frotte! On sent que
les grains deveinnent très vite une fine poudre et enfin une
boue façon pierre de coticule. Inspection à la loupe et
à l'oeil: incroyable! En seulement 10 passes, la face orange
(fine à ~P400 dite India à base d'oxyde d'alumium) est
plus propre que jamais. Encore 3 cycles du même acabit et la
pierre accroche à nouveau sur toute la surface, elle est presque
neuve. J'ai alors fait pareil sur la face grise (grossière
à ~P150 dite Crystolon à base de carbure de silicium).

Quand je pense à tout ce que j'ai essayé, avoir au final
une solution aussi simple et efficace était
inespéré!
15-SEP-2019
Petit tour en brocante ce matin: grosses limes,
petites limes, chouette gouge à 5 EUR, des coupe-choux HS
à 15, un soi disant couteau "signé" à 300 EUR
vendu 200, vieux multimètre Metrix 15A à 4 EUR, grosse
serpe de 4 mm à 1 EUR, je n'ai rien acheté. Pas envie de
grand chose. J'ai bien une maryse IKEA dont le manche a cassé
que je voudrai réparé avec le morceau de platane que j'ai
encore (c'est pas pour le prix mais le plaisir de faire). J'ai juste vu
un gros canif de la marque allemande Otter dont le dessin me plait et
que j'aimerai reproduire. Mais il faut de quoi faire les platines et un
ressort. Alors soit je fais des emplettes, soit je me débrouille
avec ce que je trouve ici ou là. La lame en C75 ne me convient
pas. Il reste encore la possibilité d'en acheter un et de
changer la lame... On va laisser décanter.
En allant chercher du lait à la ferme, j'ai
discuté corne avec l'agriculteur et il m'en a filé deux
petites. C'est creux à première vue, peut-être
plein près de la pointe? On verra si on peut faire quelque chose
avec ça (un manche de couteau évidemment!)
16-SEP-2019
J'ai un peu cherché sur le Net un pliant
Otter pas cher, le modèle 162. Non trop cher, avec le port j'ai
de quoi acheter facilement chez Eurotechni des tôles pour
faire les platines (1 mm) et le ressort (2.5 ou 3 mm) de
moultes pliants. Il y a bien le modèle 161, exactement
identique mais avec moins d'habillage et donc un peu moins cher mais
rien de significatif. On laissse tomber.
17-SEP-2019
J'ai démonté mon greffoir vintage
"Sandvik Pradines n°11 10 cm FRANCE" pour avoir un ordre de
grandeur des épaisseurs d'un ressort de pliant.

Le truc bizarre c'est le trou pour l'axe du ressort qui a un plus grand diamètre dans la plaquette. Mais
bon, c'est le trou dans les platines qui définit la position de l'axe du ressort. On voit comment le ressort
maintient les lames en positions ouvertes et fermées.

Le ressort est plat pour appuyer sur toute la surface du talon de lame tout en maintenant le tranchant
un peu éloigné du ressort (ce que ne faisait pas de nombreux Laguiole et consorts dans les années 80
mon "Parapluie à l'épreuve", les trois Calmels offerts à ma famille en juillet 95, mon G. David...)
En continuant à chercher des photos du Otter
161/162 pour repomper le contour, je suis tombé sur un
modèle 161 au moins 30% sous le prix du marché avec un
port très faible. Plaquettes en sapelli et lame en 1.4034. Je
l'ai commandé en me disant qu'il m'éviterait de faire
trop d'essais avec diverses géométries de ressort et
d'encoches au dos de lame. Livraison en Allemagne chez un
collègue. Des videos sur YouTube de visite de l'usine Otter
indiquent qu'ils vendent aussi leurs modèles avec un
défaut dits "B-Ware" en allemand, en stipulant que le vendeur
doit le préciser. Je suppose que le modèle
commandé est un "B-Ware" avec "oubli" volontaire de le
préciser évidemment. On verra bien à la livraison.
En faisant un tour à la benne de l'usine je
suis tombé sur une tonne d'outils, j'ose à peine
l'écrire ici si mon employeur me cherchait des noises. J'ai
trouvé
- 36 clés Allen du 4 au 14 avec aussi des tailles en pouce, qui
ont bien vécu mais presque toutes sont parfaitement utilisables
et feraient le bonheur d'un garage en Afrique
- 2 clés Allen de 6 mm emmanchées
- 1 douille de 10 mm emmanchée
- 2 énormes Tournevis Philips n°3 (1 Facom et 1 Wera
d'électricien entièrement isolé): les bouts sont
cradingues mais absolument entiers, ils ont dû servir de pointe
pour nettoyer des trucs
- 38 fôrets (oui 38!) entre 5 et 14 mm, qui ont vécu
aussi, avec les queues très marquées, mais toutes les
arètes (ou presque) sont absolument intactes, les fôrets
semblent donc encore affûtés
Peut-être un employé frustré et revanchard... (bon
les clés Allen sont souvent fournies avec des machines mais
presque toutes sont de marques, alors je doute)
18-SEP-2019
J'ai un peu trié les clés Allen et les fôrets dont j'espère qu'ils me serviront
- les clés comme matière d'oeuvre pour la forge
- les fôrets pour percer des gros trous sans que "l'explosion"
d'une arète sur un lopin trop dur me coûte une blinde...
Alors à force de chercher de la doc sur
l'acier des outils main, j'ai remarqué que la plupart des
clés sont toujours sur base d'un acier entre 0.25 et 0.35%
(25CD4, 28CD4, 31CrV3, 35CD4S...) de carbone avec du chrome et soit du
vanadium, soit du molybdène (souvent l'un ou l'autre mais pas
les deux). Je savais que les clés Allen de couleur noires et aux
arètes vives étaient en un acier différent, au
silicium (un ressort badass), plus dur que les clés à
fourches, donc avec sans doute un peu plus de carbone, mais rien de
folichon. Et bien une des clés Allen trouvée porte
l'inscription "410-08 HaFu 59CrMoV4 GERMANY". Une clé de 8 mm,
sans doute de la série 410 (longue avec une boule
côté long) de ce fabricant, mais surtout on a le taux de
carbone, 0.59%. C'est presque le double de ce que j'imaginais. Y a
moyen de faire des trucs très durs avec ça. Le 4 signifie
1% de Cr selon la norme et donc il y a un taux moindre de
molybdène et encore moins de vanadium, disons quelque chose
comme 0.25% de Mo et 0.1 de V. Le vanadium c'est très bon pour
limiter le grossissement de grain à la forge et ça
fait parmi les meilleurs carbures pour la coutellerie. Quel dommage de
n'avoir qu'un hexagone de 8 mm. J'ai trouvé cette marque sur le
Net mais pas la moindre fiche technique de cet acier.
20-SEP-2019
"Dring", tiens on sonne. Et me voilà avec 4
paires de ciseaux de coiffeur de la voisine, coiffeuse, à
affûter. 2 sont des ciseaux désépaississeur, celui
dont une moitié ressemble à un peigne. Bon
ça s'affûte comment ça? 2 sont
estampillés "My first Ysaky MFY-55LCC Japan Stainless steel
(l'autre est un LTC)", un autre "LEFT 5,5 7201 made in Germany Tondeo
Solingen AM7B 2059" et le dernier " JAGUAR SATIN ES 40 LEFT 5,25 Jaguar
Solingen Germany". Tous semblent déjà avoir
été affûtés par le passé.
21-SEP-2019
J'ai observé de près les paires de
ciseaux. C'est du beau matos, très bien fini. Pour un type comme
moi qui n'en ai jamais vu de près, ça fleure bon le haut
de gamme. Après, si c'est ton seul outil et que tu le tiens
8 heures en main 220 jours par an, je crois que ça se
justifie totalement. Tous les axes ont des vis ou sorte d'écrou
à encoches pour le réglage du jeu. Et le plus
étonnant jamais vu avant sur une paire domestique: tous ont une
émouture creuse du côté plat des lames. En gros une
sorte d'émouture Kata-Ha, aussi bien sur les Nippons que les
Teutons.

Avant affûtage. Observer les vis ou rondelles à encoches.
On voit un peu l'émouture creuse au dos des lames et le léger plat
juste derrière le tranchant. Et en détail, la partie qui désépaissit.
Sur le
désépaississeur Teuton, deux "dents" près de l'axe
avaient leur fil plié. Je l'ai ébavuré avec le
côté Crystolon (~P150) de ma pierre Norton IB-134 enduite
d'huile minérale IKEA Skydd. Ensuite j'ai "peint" au marqueur
les tranchants de chaque ciseau (8 au total donc) et j'ai pris ma plus
grande pierre de coticule belge (~P6000 à 8000; comme selon moi
une paire de ciseaux tend à couper en poussant et non pas
en sciant, il faut polir les tranchants). J'ai commencé par
les tranchants des côtés extérieurs. Etonnant
mais tous sont à plus ou moins 45°. A part un tranchant un
peu ébavuré, tous les autres étaient en
très bon état et j'ai très peu
travaillé/retiré de matière. Ensuite quelques
passages à plat côté "Kata-Ha".
Dans cet état, j'ai remarqué que
l'action des ciseaux les faisait accrocher davantage l'un contre
l'autre (avant ça glissait) tout en faisant un petit son. Avant,
c'était le silence absolu. J'ai pensé que je n'aurai pas
besoin d'ajuster le jeu de l'axe tant tout semblait agressif. J'ai fini
avec quelques passages au cuir avec pâte 2 microns. Ça
glissait à nouveau avec presque plus de bruit. Alors j'ai
décidé de resserrer un peu (vraiment très peu) le
jeu des axes. Un tournevis a suffit sur les deux Teutons.
Peut-être 1/32ème de tour. Mais les rondelles à
encoches des Nippons m'ont réservé une surprise: ils sont
indexés! Oui ils se déplacent par incrément avec
un petit clic à chaque fois. J'ai mis deux "clics" par paire.
J'ai d'abord cru devoir fabriquer un outil mais un essai avec les becs
de mon pied à coulisse a révélé un effort
de manipulation ridiculement faible. Vraiment bien foutu leur
système aux Nippons. Essais sur papier: ça coupe bien
mieux qu'avant, je dois le reconnaître. J'étais sceptique
car avant affûtage, ils coupaient au moins aussi bien que mes
ciseaux domestiques bas de gamme. Un vrai plaisir à utiliser
à présent.
22-SEP-2019
Petit feedback cisesque: les paires n'ont
jamais été affûtées. Elles sont plutôt
bas de gamme avec un prix entre 25 et 40 EUR de mémoire de
coiffeuse. Une très bonne paire est à 150 EUR. Demain des
cheveux seront coupés et on saura si le choix du tranchant lisse
a été le bon. Et dans ce cas, on veut m'en filer encore
d'autres à affûter. Misère...
23-SEP-2019
D'après le suivi de colis mon couteau Otter a
été livré samedi à 13h33... Mais quedalle
dans la boîte aux lettres. On peut entrer le code postal pour
avoir des détails chez DHL mais il est indiqué comme
étant erroné. Mail au vendeur pour lui dire qu'il a
dû simplement m'envoyer le mauvais lien. Le soir, un nouveau
lien, qui semble indiquer l'expédition d'un objet le jour
même et livraison prévue le lendemain entre 10 et 13h00.
Alors mauvais lien, objet pas expédié, envoi d'un second
article? Aucune idée le vendeur se limitant a envoyer des mails
qui ne contiennet que des liens, pas bonjour, pas au revoir...
24-SEP-2019
Objet livré à 12h38, dans la
boîte aux lettres. Mon collègue vivant en Allemagne
devrait me l'amener dans deux jours, 10 jours après l'achat. En
ces temps électroniques où tout doit aller si vite,
ç'aura été un accouchement difficile.
Pas de grosses motivations, mais il y a environ deux
semaines j'ai cassé coup sur coup deux de mes quatre maryse
Ikea. Rupture au même endroit. Plastique fragilisé par les
nombreux lavages en machine, fatigue à l'endroit de la
contrainte maximale en flexion (à l'encastrement) à cause
des pâtes à gâteaux souvent très visqueuses
(je patisse beaucoup) ou simplement un produit de merde?
N'empêche que je n'ai pas trouvé mieux sur le
marché que cette forme de maryse: silicone très
résistant, notamment à la température, belle
finesse des bords les rendant très efficace en raclage et prix
plancher (1.99 EUR en France et 0.99 en Allemagne; bizarre, non?)
Alors ce n'est pas pour le prix mais plus pour avoir
une bricole à faire, je me suis dit que je devrai refaire un
manche en bois. Et justement il me reste ce morceau de platane, pas
assez bon pouir faire des plaquettes. J'ai découpé une
forme grossière dans une planchette de 7 mm que j'avais
sciée par le passé. Scie, ciseaux à bois,
râpe... Et voilà un truc brut mais que j'ai
déjà rendu trop fin dans la zone d'encastrement. J'y ai
recollé une fine plaquette pour essayer de faire tenir
l'ensemble par coincement et on verra après séchage. Bon
je sais, rien à voir avec la coutellerie, mais si! Je me suis
aperçu qu'il me fallait une fois pour toute prendre soins de mes
ciseaux à bois en piteux état: un vieux modèle de
mon grand-père et 4 machins chinois qui ont sans doute
déjà 20 ans au bas mot. Alors c'est décidé,
je vais prendre une heure ou deux un de ces soirs pour affûter
tout ce petit monde. Comme ça ils seront prêt le jour
où j'en aurai à nouveau besoin et plus de mauvaises
surprise. Je pourrai porter seul la responsabilité d'un boulot
de merde sans pouvoir me décharger sur la qualité
médiocre de mes outils.
25-SEP-2019
Au tour des ciseaux à bois. Comme
déjà évoqué, il y en a 4 Chinois de 8,
12, 14 et 16 mm de large et un dernier de 25 mm de mon
grand-père maternel. J'ai sorti la meule à eau pour
celui de 12 mm dont le tranchant ressemblait à une scie. Ensuite
des passages avec trace de feutre et à main levée sur les
deux faces de ma IB-134 Norton imbibée d'huile
minérale. Pas trop de travail, c'est venu vite. La pierre, par
contre, s'est vite colmatée et je suis bon pour la repasser avec
du sable sur ma brique autobloquante. Pour finir, passage sur ma petite
pierre de coticule, puis cuir avec pâte 2 microns. Essai sur
papier, ça coupe. J'ai un peu avivé les faces
rouillées avec les pierres et j'ai tout huilé. Il riqsue
de se passer du temps avant que j'en ai besoin. Il manque un petit coin
au ciseau de mon grand-père, mais il aurait fallu enlever
beaucoup trop de métal, alors il restera ainsi pour le moment.
Tous les ciseaux ont un angle au sommet de 20 à 25°. Je
dirai que l'acier du vieux modèle de mon grand-père
était un peu moins dur que celui des modèles chinois.
26-SEP-2019
Le pliant Otter type 161 est enfin arrivé
jusqu'à moi! Faisons le tour ensemble. Une petite boite en
carton où le couteau est emballé dans du papier kraft.
Une petite notice DE/EN sur les soins à porter en cas d'acier
carbone
ou inox, lubrifier le pivot... Et une petite lingette d'un lubrifiant
très populaire en Teutonie: le Ballistol. Le couteau fait 193 mm
de long ouvert, le manche en acier inox 1.4034 (=X46Cr13) 105 mm, le
tranchant 80
mm en ligne droite talon-pointe et 81 mm en developpée.
Epaisseur de lame au
pivot 2.95 mm, l'émouture plate intégrale a fait passer
le dos à 2.33 mm. Sur 15 mm de hauteur, l'épaisseur
descend derrière le tranchant à 0.30 mm. Le tranchant
selon mes essais avec du feutre et une pierre a un demi-angle au sommet
de 20°. A vue de loupe, je dirai qu'il a été fini au
P400. Il accroche beaucoup la pulpe des doigts. Ça coupe
très bien en sortie de boite mais avec beaucoup d'accroche,
d'agressivité. En "accrochant" les poils on arrive même
à se raser mais ça tire fort. Il y a un
léger "recurve" près du talon et c'est vraiment un truc
insupportable pour moi quelque soit le couteau. Quand j'en fais (des
couteaux avec des recurves involontaires), ça me rend malade,
ça prouve le manque de maitrise côté backstand.
Ça me renvoie mes propres faiblesses. Avec sa mitre en
acier, le pivot est vraiment très solide. C'est construit comme
on imagine les Allemands, un peu carré aux entournures mais
très costauds. Tout semble en inox. Le ressort a
été découpé à l'emporte-pièce
mais ses faces parallèles serpentent un peu, sans doute à
cause du traitement thermique. Le dos de lame et le tranchant ne sont
pas tout à fait droits et derrière l'encoche pour
l'ongle, on sent une
bosse comme si elle avait été emboutie et non pas
usinée. Les chanfreins et les épaulements des mitres ne
sont pas symétriques. Les rivets ont été
matés mais ont perdu beaucoup de leur circularité. Ils
font moins de 3 mm de diamètre mais impossible de dire s'il
s'agit de rivets de 2, 2.2 ou 2.5 mm par exemple. L'axe de lame
est parfaitement invisible dans les mitres, on devine à
peine quelques arcs de cercle ça et là.
Le
ressort n'oppose pas autant de résistance que ce que j'ai cru
comprendre de certaines videos de présentation.
L'épaulement derrière la lame a une sorte de bavure qui
fait qu'en position ouverte, le contact épaulement ressort n'est
pas franc car il ne porte que sur un tout petit endroit. L'encoche
casse-goutte est en forme de vé (amorce de rupture) comme sur
les Victorinox. Mes petites mesures approximatives me donnent environ
58 HRc (non rayé par ESEE à 56..57, mais par Fallkniven
F1 à 59 HRc). Epaisseur totale du manche 16 mm, les
congés sont inégaux. Il y a deux tout petits
chanfreins au dos de lame. Les platines font 1 mm d'épaisseur.
Certains angles manquent ça et là, notamment à
l'arrière du ressort là où il "ferme" le couteau
au cul et ça ne fait pas très propre. Il y a de toutes
petites traces d'abrasion sur la butée de lame (au talon
derrière le casse-goutte) pour cause d'ajustement en position
fermée. Même si ce n'est pas parfait à l'oeil nu,
la lame est très bien centrée en position fermée.
On voit des "points d'arrêt" de la bande abrasive au milieu de
certaines surfaces metalliques assez longues.
Si j'en crois les videos sur le
Net, je dirai qu'il s'agit certainement d'un exemplaire de
catégorie B dit "B-Ware". Je trouve mes couteaux perso un peu
mieux
finis. Vendu officiellement à 46 EUR (en catégorie "A"
bien sûr), je l'ai eu pour moins de
38 frais de port inclus. Bien sûr impossible pour moi de sortir
un truc équivalent fait main à ce tarif avec une marge.
Comme souvent, j'imagine qu'une grosse partie de la marge est faite par
le revendeur final de toute façon. Je l'ai acheté dans le
but de le copier ou de m'en inspirer sans
avoir à tâter 3 fois pour trouver la bonne
géométrie de ressort, de butée, de positions de
diverses pièces. Maintenant par rapport à un
Opinel équivalent en XC90, c'est trop cher. Pareil pour un
Victorinox. Mais il est chouette, avec ce petit côté
rétro qui me replonge dans les années 70 en voyant mon
grand-père avoir sur lui un modèle fort ressemblant. Je
vais le porter quelque temps à la place de mon "Borel II" pliant
et me faire
une opinion. Il est assez lourd et épais en poche à mon
goût, avec 86 g.

sur
En première approche, mon modèle cloné aurait
- une lame en 100Cr6 ou 90CV8 ou un truc du genre vers 60 HRc, avec 2.5 mm environ au pivot et 15° au tranchant
- un ressort rectifié sur les deux faces
- un casse-goutte arrondi
- des mitres en alu pour la légèreté, plus symétriques
- des plaquettes en bois plus dense avec des angles beaucoup plus
arrondis et une épaisseur totale sans doute plus faible d'un
millimètre ou deux.
Aller, assez de langue de pute (ça sonne autrement mais je me
voulais juste objectif; je n'ai rien contre la marque Otter)
29-SEP-2019
J'ai fini par mettre un petit coup de lime douce sur
la butée de lame du Otter 161 en position ouverte. Bien qu'ayant
protégé la zone, j'ai réussi à mettre un
petit coup de lime dans une des mitres (!). En essayant de mettre la
zone de butée bien perpendiculaire à la lame j'ai
déjà enlevé trop de matière
- le dos de lame est bien en ligne avec le dos du manche, ça
c'est plutôt bien pour l'esthétique je trouve mais
- il y a déjà un saut entre ressort et lame qu'on voit à l'oeil et qu'on sent au doigt
- et en plus la butée n'est toujours pas perpendiculaire
à l'axe longitudinal du couteau, ça se voit bien à
l'oeil aussi (et je ne peux pas enlever plus de matière).
C'était assez facile à la lime, du coup je me demande si
58 HRc c'est pas un peu surestimé, au moins dans cette zone.
Je me demande si je ne vais pas modifier la
section du manche dans les jours à venir. Cela "couperait un peu
les têtes" des rivets en vue d'un démontage prochain.
30-SEP-2019: joyeux anniversaire maman!
Pas de coutellerie aujourd'hui. Comme le premier
manche de maryse semble faire l'affaire, j'ai commencé à
découper un second manche, lui aussi en platane. Et
c'était déjà tout. Suite à l'extraordinaire
efficacité désincrustante de mon pavé autobloquant
couvert de silice, j'ai fait un essai sur ma première pierre
Fallkniven DC4 qui s'était révélée de
très mauvaise qualité tant du côté diamant
(ils ont tous dégagé après la première
utilisation) que du côté céramique (aucun pore
"ouvert" visible, la surface semble vitrifiée). J'ai
l'impression que ça a fait quelque chose... Je continuerai
lorsque j'aurai un peu plus de temps.
01-OCT-2019
Aujourd'hui à coup de râpe, lime
demi-douce et papiers de verre, j'ai fini le second manche de
remplacement de ma seconde maryse Ikea. On l'affinera au besoin. Il est
déjà bien arrondi et fini, et le platane semble bien plus
solide que le plastique d'origine. J'ai ensuite longement poli la face
céramique de ma première DC4, avec eau et sable siliceux.
Après 10 intenses minutes, je ne constate pas vraiment
d'amélioration. Au lieu de voir des pores ouverts comme sur la
seconde pierre qui me fut envoyée par Fallkniven après un
petit mail de plainte, la surface semble scellée comme si
c'était du béton. Arrêt, séchage et on
observera de près à la loupe une fois sèche.
Donc voilà plusieurs jours que je trimballe
le modèle 161 de chez Otter dans ma poche. Le tranchant ne me
satisfait pas. Je l'ai retouché avec absolument tout ce que je
possède. Rien à faire. Certes ça coupe mais comme
ça devrait. Je décide d'essayer un dernier truc: refaire
le tranchant entièrement comme lorsque je fais un de mes
couteaux. Bref, pierre à eau Haïdu P180 et demi-angle au
sommet de 15° au lieu des 20° d'origine. Le métal doit
être assez mou car c'est venu très vite. Un petit coup de
pierre Haïdu P280 et je voulais m'arrêter là. Tout
cela était bien agressif à souhait. Mais un peu trop.
Même avec un coup de cuir et de pâte 2 microns, la
pénétration de lame est difficile. Il me semble voir une
micro bavure à la loupe (sans doute trop résistante pour
le simple cuir). Alors la seconde DC4 (la bonne!) trainant par
là, j'ai fais 2 passes super légères sur la
céramique (~P600) et cuir à nouveau. Résultat:
toujours très agressif mais mordant à souhait et la
pénétration n'est plus un problème. Test de
l'ongle ou des cheveux passés avec une super accroche.
Voilà, c'est comme cela qu'il faut que ce soit. Seul point
à problème, la mini zone de recurve juste devant le
casse-goutte.
Au fait, en décembre je pars une semaine avec
mon meilleur pote en Egypte, croisère sur le Nil en bateau
à voile de max 12 personnes, de site archéologique en
site archéologique. Qu'est ce que je vais prendre comme couteau
moi? Dois-je en faire un nouveau pour cette occasion?
07-OCT-2019
Pas grand chose de laché côté
coutellerie. Je me demande si je dois acheter un peu d'inox pour faire
des platines et un ressort de pliant. Ce weekend j'ai aussi
coupé beaucoup plus de légumes que d'habitude (avec
l'automne, je me fais pas mal de soupes, potages, pot au feu) et
j'ai repris en main mon mini Gyuto de chez Yakitori (modèle HY1
en 1.4116 à 55 HRC made in China). Voilà longtemps que je
me disais qu'il faudrait en faire la base d'un truc
amélioré
- un peu plus long
- talon de lame un poil plus loin du manche
- et surtout plus d'émouture creuse (très fine soit, mais
qui finit par coincer dans les légumes un peu durs comme les
pommes de terre, carottes, etc)
Alors j'ai dessiné un mix entre ce mini Gyuto
et un Funayuki de 132 mm du livre "101 Knife Design" de Murray Carter.
Reste la question du choix de l'acier et du mode d'obtention. J'ai
listé tous mes aciers. Pour l'instant, j'en suis à le
tailler dans la lame de scie circulaire à bois (L6 ou 80CrV2 au
mieux?) de mon tas de ferraille. Ça fait 1.5 mm. Et comme je
veux que le tranchant soit plus dur que le dos de lame, je me suis dit
que je pourrai essayer un revenu sélectif plutôt que les
trempes du même acabit qui me déforment toujours beaucoup
les lames fines. Un hypereutectique serait mieux pour avoir des
carbures au tranchant mais je ne sais pas si j'ai envie d'investir trop
de temps dans un premier essai (forge, recuit d'aciers de type limes,
roulement, 90MCV8 en chute de l'usine).
En faisant tout cela il m'est venu l'inspiration
pour une autre lame, plus orientée chasse. Je vais tacher de la
dessiner demain.
08-OCT-2019: j'ai fait des frais (expression de chez moi je crois...Ecrivez-moi si dans votre Plouquie on le dit aussi)
A rechercher l'inspiration, je suis retombé
sur un couteau de Ken Onion. Encore un type dont on reconnait les
couteaux au premier coup d'oeil. Il s'agit d'un couteau sorti il y a au
moins 5 ans je dirai (peut-être plus) avec des lignes vraiment
particulières qui me séduisent, sans doute parce qu'elles
sont différentes: le CRKT Swindle, un frame lock monté
sur roulement à billes. Une version lisse et une version
texturée plus chère avec lame en 12C27. La version lisse
est en 8Cr14MoV (made in China donc), émouture creuse, 59 HRc,
99 g en lisse et 110 en texturé. C'est plutôt lourd pour
mon goût. Il doit rester peu de modèles car ils
étaient fortement remisé en Europe (en gros au prix de
sortie en dollars à l'époque). Bon bref j'ai
commandé le modèle lisse. Peut-être m'inspirera
t-il?
La CB étant de sortie j'ai aussi fait des
emplettes chez Eurotechni: du "Z8" pour des platines, du "Z20" pour un
ressort, un peu de rivets inox "Z8" en 2 et 2.4 mm, 1 kg de perchlorure
de fer en poudre et un plat de 3 mm en 135Cr3.
Quant au dessin de la seconde lame, je suis
retombé sur de vieilles vidéos du "cKc Hunter"
première mouture, du Néo-Zélandais Kyley Harris,
qu'il obtenait en retaillant son modèle "Belt Knife" que
Svörd lui faisait en L6. Celui-là serait l'occasion de
tester l'acier du dernier ressort trouvé récemment. Alors
je me suis basé largement sur ce modèle pour ce second
modèle. On verra bien ce que j'en ferai. Peut-être ne
verra t-il jamais le jour, qui sait? Ce ne serait pas le premier.
09-OCT-2019
Aujourd'hui j'ai pris le "Kipawa" pour m'accompagner
dans la poche. Je ne sais pourquoi, je suis déjà las du
Otter 161. Les goûts et les couleurs, cela ne s'explique pas. Du
coup, le soir j'ai remis de petits coups de lime par ci par là
sur des arètes encore trop vives à mon goût sur la
lentille et une rondelle du pivot, ainsi que sur la butée en
position ouverte pour remonter un peu la lame. J'ai aussi
calculé la longueur de fil de 13.2 mm de diamètre qu'il
me faut couper dans le ressort d'origine Mazda pour y forger la lame
dessinée hier soir, avec du rab pour les pertes au feu et
l'allongement longitudinal que je n'arriverai pas à
"transformer" en élargissement transversal. Faudra d'ailleurs
penser à la baptiser cette lame.
11-OCT-2019
Le CRKT Swindle par Ken Onion est arrivé.
Franchement ils sont trop forts ces Chinois. Tout est parfait sur ce
biniou. Finition nickel de partout, lame parfaitement centrée et
qui est sans doute la plus affûtée de toutes celles que
j'ai jamais eu de série (mieux que mes Enzo et mes ESEE).
La lame fait 3.2 mm au dos (1/8"), le tranchant fait 0.60 mm
derrière le tranchant. J'ai mesuré à l'oeil en
contre-jour avec mon rapporteur l'angle au sommet du tranchant: 35°
selon moi, ce qui est plutôt très optimiste pour de la
grande série. A vue d'oeil les stries d'affûtage sont du
180..220 je dirai. Pourtant ça accroche moins la peau qu'avec le
320, j'en déduis que le sommet du tranchant a été
poli à la toute fin. Le site du vendeur indique 59 HRc pour le
8Cr14MoV.
En soirée j'ai coupé à la
disqueuse un morceau de 130 mm environ de tore du ressort Mazda et le
contour brut du mini gyuto. Avec son revêtement plastique, le
morceau de ressort pèse 134 g. J'ai allumé la forge pour
brûler le revêtement du ressort, le redresser et l'aplatir
un peu
- marteau Hofi, deux chauffes pour aplatir en X et en Y avec la table (des deux côtés du ressort donc 4 chauffes)
- et deux chauffes pour élargir en Y avec la panne (des deux côtés donc 4 chauffes)
- un peu de contre forge pour redresser tout ça.
Arrêt pour la soirée, j'avais faim. On est en gros
à 17 mm de largeur pour 5 à 7 mm d'épaisseur et 160 mm de
longueur.
12-OCT-2019
Reprise de la forge de 10h10 à 11h50.
- étirage en Y avec la panne du Hofi jusqu'à environ 21..22 mm (avec contre-forgeage de temps en temps)
- forge de la pointe avec le marteau Slovène à double
panne (et dépucelage de celui-ci) alternativement avec la face
sphérique pour former la pointe et la face plate pour contre
forger. Un très bon marteau, je ne regrette pas du tout l'achat!
- marquage du début du manche sur une arète de l'enclume
- étirage en Y de la lame seule avec la panne du Hofi (et contre-forgeage)
- planage de la lame avec la panne du 800 g de Papy
- étirage progressif (conique!) en X du manche seul avec la panne du Hofi
- étirage en X et Y du manche avec la panne sphérique du
"rounding hammer" pour étirer et la panne plate pour aplanir les
bosses
- étirage final en Y de la lame en sortant un début de
tranchant avec les pannes sphérique et plates du Slovène
et du 800 g de Papy.
- redressage et diverses tentatives de planage avec la chasse à parer
- petit recuit dans les cendres
- profitant de la forge, recuit dans les cendres de la lame de scie du mini gyuto (pour faciliter la taille du contour au back)
Je vais essayer de sortir le contour du couteau de
chasse puis de taper les trous à la forge avec des
poinçons, histoire de s'économiser des perçages.
Le couteau de chasse étant assez droit, j'ai trouvé la
forge assez facile. J'ai aussi eu l'impression d'avoir sorti le couteau
assez vite. Habitude? Vu le peu de forge que je pratique, j'ai du mal
à le croire. Acier du ressort Mazda plus facile à
travailler à chaud? Mieux que le Toyota je dirai. Le nouveau
marteau? Le plus gros contributeur selon moi. La panne sphérique
est vraiment "agressive". Elle concentre l'effort sur une petite
surface et déforme davantage le métal par coup, mais
moins de métal en volume. N'empêche, avec des coups
répétés, cette stratégie me semble plus
efficace, avec un meilleur contrôle.
Le brut du couteau de chasse fait 120 g (-14g=-10.4%), 247 mm de long, 1,35 mm
au cul, 2,96 au ricasso, 3,1..3,2 au dos, 1,66..2 au tranchant et 1,73 à la pointe.
Il est trop grand, c'est du côté de la pointe que je vais
enlever de la matière.
13-OCT-2019
J'ai sorti le back pour façonner les contours
des mini gyuto et couteau de chasse forgé hier. Autant j'ai
suivi le tracé prévu dès le départ avec le
gyuto, autant j'ai un peu improvisé et "arrondi" le couteau de
chasse (trop de lignes droites sur le modèle de Kyley Harris). A
présent sur ce couteau on est à 1 g, 230 mm de long, 1,36
mm
au cul, 2,96 au ricasso, 2,91..3,04 au dos, 1,50..2,15 au tranchant et
2,23 à la pointe.
Au programme: sabler le gyuto, construire le manche,
percer la soie au travers du manche, peaufiner les angles et entamer
les TTH. Pour le chasse, taper des trous à la forge,
redresser au mieux, rectifier les faces au back, début
d'émouture, peaufiner les angles et TTH.
14-OCT-2019
Pas la moindre commande Eurotechni en vue...
Le soir j'ai scié un petit morceau de branche
d'olivier des Abruzzes qu'il me restait et une chute de grenadille afin
d'en faire le manche et la ferule du mini gyuto. J'ai percé
grossièrement l'olivier au diamètre 3 (et j'ai d'ailleurs
cassé un fôret à bois dedans; assez facile à
extraire au final) pour une soie de 1.5 mm. Pour la ferule j'ai fait
une série de trous de 1 mm sur la face avant que j'ai rejoins
par des trous de 3 mm non débouchant par l'arrière.
Ensuite à coup de lampe à souder, j'ai brûlé
à la soie chauffée au rouge des trous capables de
recevoir ladite soie. Faudra encore beaucoup ajuster les surfaces et
pas sûr qu'il y aura assez de matière tout autour des
pièces.
15-OCT-2019
Arrivée de la commande Eurotechni. Dedans 1
kg de perchlorure de fer en poudre... Ah non y a genre 100 g, faut
ajouter un liquide (ce n'est pas écrit dessus lequel) pour
compléter à 1 litre (soit environ 1 kg... Grrr)
J'ai continué à cramer un peu les
pièces constitutives du manche du mini gyuto pour les ajuster,
j'ai un peu poncé à plat les faces (dégraissage au
décireur) et j'ai collé les deux pièces à
la colle à bois type D3 avec mise sous presses. On verra bien ce
que ça donne. Si ça manque de matière, j'en
referai un autre.
Je suis retombé sur le Spyderco Featherlight
par Bill Moran datant du milieu des années 90. Ce sera le
prochain couteau que je tacherai de forger. D'une certaine façon
je trouve que c'est l'archétype du couteau forgé:
tranchant "descendu" plus bas que l'encoche laissée devant la
garde et une soie courte.
16-OCT-2019
J'ai sorti le manche du gyuto des presses et je l'ai
dégrossi à la scie à ruban. D'abord une section
rectangulaire dont j'ai ensuite chanfreiné à 45° les
angles. Et ce sera déjà tout. Ça va être
juste pour copier exactement le manche du Yakitori côté
matière...
20-OCT-2019: "
Need A Tool Make A Tool" Chandler Dickinson
Dans le but de taper un trou pour le tube de passage
de dragonne dans le couteau chasse, j'ai forgé un
poinçon de 6 mm en matinée. J'ai coupé une demi
spire du ressort Mercedes. Ça doit faire environ 130 mm une fois
déroulé. Au lieu de faire une sorte de pointe j'ai
progressivement affiné la pointe en "remontant" le cône
toujours plus vers l'arrière avec la table du Hofi.
C'était lent, alors j'ai essayé avec la table
sphérique du marteau slovène de 1100 g. C'est
étonnant d'efficacité. La section locale se
déforme très vite et on rattrape cela avec l'autre table
plus plate.
Je me suis retrouvé assez vite avec une
pointe trop petite (tout juste 6 mm) et surtout un trou au centre de la
pointe, puisque j'ai fait une sorte de "fish lip" de révolution.
La faute a une attaque à moins de 45° tout au début.
J'ai essayé de raccourcir la pointe avec une lime, sans trop de
succès (sans doute parce que c'est une grande lime
trouvée en brocante que je trouvais trop dommage de
réformer) puis avec une scie à métaux, sans aucun
souci. Encore du peaufinage pour arrondir, pour égaliser la
surface, redresser l'ensemble.
Un peu d'usinage à la lime, à la
meuleuse d'angle avec disque à lamelles P40 et en avant pour la
trempe à l'oeil: un bel orange et environ 2 cm de pointe dans un
seau d'eau de pluie, de temps en temps un plongeon pour refroidir un
peu le corps du poinçon. Sortie, ponçage rapide de la
pointe et on attend au grand jour que la couleur remonte jusqu'à
la pointe: jaune, violet puis bleu gorge de pigeon (~280°C) et on
fige avec un plongeon intégrale dans l'eau. Je me limite
à un seul revenu car avec un hypoeutectoïde, il y a peu
d'austénite résiduelle mais surtout à l'usage, il
sera "revenu" à de multiples reprises. Essai avec la lime demi
douce et on sent bien le passage progressif entre les zones non
trempée et trempée. La pointe n'est pas parfaitement
circulaire mais ça devrait aller. Mon idée c'est de
passer des rivets laiton de 3 et 6 mm. Avec le planage après le
trou qui déforme la semelle, je pense que le trou de referme un
peu. Du coup je pense qu'il faut taper au moins 0.5 mm de
surcôte. On verra bien.

Le poinçon de 6 mm fait environ 190 mm pour un corps de 13 mm de diamètre. On voit mal la pointe
bleue gorge de pigeon, désolé. Mes autres poinçon du commerce allemand ou chinois. En bas celui
de 2 mm a la pointe cassée.
L'après-midi j'ai mis à l'oeuvre le nouvel outil. Un beau
fiasco! Le cul de la semelle ne fait que 1.5 mm, perd vite sa chaleur
et le poinçon refuse d'y pénétrer. Il me faudra de
très nombreuses tentatives pour finalement obtenir un trou aux
contours dégueulasses. Pour les deux petits trous de 3 mm dans
une semelle plus épaisse, ce fut beaucoup plus facile. Le
poinçon pénètre le métal avec
efficacité. C'est le rapport diamètre du trou et
épaisseur du métal qui détermine la
possibilité de taper des trous nets avec aisance ou pas. Le
perçage semble beaucoup plus facile. On réservera donc
cette technique pour les aciers qui trempent à l'air (peu ou
beaucoup) qui selon ma petite expérience personnelle sont le
90MCV8 et le 100Cr6. Le petit poinçon a énormément
souffert: ses arètes sont repliées,
déformées. Il faudra
corrigé/réaffûté par enlèvement de
matière.
J'ai consciensieusement redressé au mieux
tout le couteau puis j'ai fait 3 normalisations à l'air
pulsé de la lame et un recuit dans les cendres de la semelle.
Alors que sans doute 10 minutes de backstand
auraient suffi, j'ai dégrossi le manche du mini gyuto avec
râpe à bois, lime demi-douce et abrasif P120 pendant
presqu'une heure. Avec un ciseau j'ai "vidé" un noeud de
surface, pourri et incomplet, pour le remplir d'un mélange
d'époxy et de sciure d'olivier et de grenadille.
Tard le soir, j'ai sorti la lame des cendres et j'ai
gratté la calamine avec un vieux disque à lamelles sur la
meuleuse d'angle, histoire d'épargner la bande du backstand.
J'ai dû brûler le cul de la semelle avec mes chauffes
multiples pour taper le trou du tube de passage dragonne. En effet il y
a moins d'un millimètre de métal restant. L'ensemble du
couteau est mou comme du beurre, cet acier à ressort semble
très bien s'accomoder des "recettes" classiques de forge avec
des hypoeutectoïdes faiblement alliés.
23-OCT-2019
En congé avec ma fille, j'ai enfin eu un peu
de temps pour la coutellerie ce matin. Avec le backstand et au P120,
j'ai repris le manche du mini gyuto. Contre le projet de départ,
j'en ai fait un manche octoganal, certes pas super régulier mais
ça donne un genre. J'ai essayé d'égaliser les 8
faces au mieux sur une vitre à coup de P60, 120, 180 et 320.
Pour finir, j'ai percé un trou de 3 mm pour le rivet. Soie
enfoncée, je me suis servi du trou comme guide pour percer
ladite soie à 3 mm (pas trop de résistance de la part de
l'acier). J'ai ensuite repercé le manche seul à 3.1 mm et
j'ai mis des chanfreins sur les perçages avec la fraise à
noyer.
Avec la table verticale du back et au P120, j'ai
aplani les faces du couteau de chasse. Il a fallu s'arrêter avant
que cela ne soit parfait car
- le cul de la semelle est vraiment trop fin
- les traces de forge sont trop profondes à certains endroits de la lame
J'ai repris toutes les faces avec des stries longitudinales aux P220 et
400, avec un gros arrondi au tranchant qui fait encore pas loin de 2 mm
et des chanfreins sur tous les angles vifs. Je finirai
l'émouture après trempe. "Forge it thick and grind it
thin" afin de laisser de la surépaisseur contre la
décarburation et les déformations. J'ai repassé
des fôrets dans les 3 trous et j'ai voulu en percer 4 gros pour
alléger encore la semelle. Impossible de percer, alors pour une
fois, je n'ai pas forcé pour épargner les fôrets.
Malgré un recuit dans les centres, il semble que l'acier du
ressort Mazda ne devienne pas assez mou. Il ne faudra pas l'oublier et
pour d'éventuels projets futurs, taper les trous à chaud
aussi sur cet acier. le couteau de chasse présente de nombreux
défauts visuels de planéité. Je ne suis toujours
pas le coutelier que je rêve d'être...
En gros nous voilà prêt pour les TTH.
Mon plan actuel, c'est deux trempes intégrales dans l'huile de
colza préchauffée avec austénisation au four.
850°C pour le couteau de chasse et 810..820°C pour le mini
gyuto. Avanat je ferai aussi 3 normalisations à l'air
pulsé pour le mini gyuto, disons à 850, 830 et 815°C.
Pour avoir un tranchant plus dur que le dos, je compte essayer la
dernière variante des trempes sélectives (c-à-d un
revenu sélectif du dos) plutôt que les deux autres qui
m'ont souvent apporté des problèmes de graves
déformations, à savoir l'auténisation
sélective et la trempe sélective. Je compte immerger le
tranchant sur 7 mm d'eau et chauffer le dos couleur gorge de pigeon
(~280°C) avec ma lampe à souder. 2 fois de suite. Puis deux
revenus au four de cuisine vers 180°C pour aussi traiter le
tranchant. Bon on verra bien d'ici là.
Une note sur la sécurité, pour une
fois qu'une des mises en garde m'arrive... J'ai fait une pause pendant
ma séance matinale car je devais passer à la mairie
chercher un papelard. Je sors du garage pour changer de vêtements
et j'y retourne pour prendre la bagnole: ça sent le bois qui
brûle... Je songe à la limaille rougie lors du planage des
surfaces du couteau de chasse aspirée par l'aspi. Je cherche
l'aspi du regard... Le voilà! Il fume! Je sors vite fait
l'ensemble et je démonte: le sac en papier se consume lentement,
sans flamme, mais il y a déjà un peu plastique du
moteur qui a fondu... Sortie du sac, arrosage, fin de l'alerte. Donc
même si les chiffons plein d'huile de lin qui crâment tout
seul ça n'arrive qu'aux autres, gaffe à l'aspi plein de
mélange limaille copeaux.
24-OCT-2019
Il faut du temps devant soi pour enchainer le plus
vite possible les opérations de traitement thermique afin de ne
pas figer de l'austénite résiduelle dont on ne
débarassera plus. Cette matinée de vacances est donc
idéale. Détails
- le gyuto fait 1.5 mm d'épaisseur partout et pèse 62 g
- le chasse fait 1.37 mm à la pointe, 2.70 maxi au dos, 2.56 au
ricasso, 0.76 au cul, le tranchant varie de 1.04 à 1.60 avec une
grosse moyenne à 1.40, l'épaisseur maxi en milieu de lame
2.86 (oui la section est un peu bombée) et pèse 84 g
- gyuto 3 normalisations à l'air pulsé (sortie
d'aspirateur) à 850, 830 et 815°C, chaque fois 1'30"
après remontée de la température
- gyuto austénisation de 3' à 815°C (court pic
à 825°C car le four était bien chaud) et trempe
intégrale dans l'huile de colza à 62°C
- pas de redressage
- test à la lime demi douce sur lame tiède: la trempe a
prise mais j'ai déjà vu plus dur (les transformations
crystallines n'étant pas terminées à ce stade,
ça devrait monter encore)
- stokage à -18°C pendant 23' le temps de tremper le chasse
- chasse austénisation de 6' à 850°C et trempe intégrale dans l'huile de colza à 58°C
- pas de redressage
-
test à la lime demi douce sur lame tiède: la trempe a
prise mais c'est vraiment pas super (les transformations crystallines
n'étant pas
terminées à ce stade, ça devrait monter encore)
- j'ai poli les deux lames pour mieux voir les couleurs de revenu
- sur chaque lame, chauffe à la lampe à souder au bleu gorge de pigeon et au delà du manche seul
- immersion du tranchant dans 7 mm d'eau de pluie (la pointe est donc au sec)
- revenu du dos à la lampe à souder (le jaune paille
reste loin de l'eau quelque soit les efforts: sans doute une sorte de
régime stationnaire qui est atteint et l'eau pompe toute chaleur
excessive)
- nouveau ponçage pour voir à nouveau des couleurs et second cycle de revenu sélectif, identqiue au premier
- sur chaque lame, chauffe à la lampe à souder au bleu gorge de pigeon et au delà du manche seul
- immersion du tranchant dans 7 mm d'eau de pluie (la pointe est donc au sec)
- revenu du dos à la lampe à souder
- 60' @ 180°C au four ménager (avec contrôle par thermomètre séparé)
- refroidissement brusque en seau d'eau de pluie à 18°C
- 30' @ -18°C
- 60' @ 180°C au four ménager (avec contrôle par thermomètre séparé)
- refroidissement brusque en seau d'eau de pluie à 18°C
Fin. Ouf! On profite du four chaud pour faire le repas de midi.

Premier revenu sélectif du gyuto. Impossible de faire descendre les couleurs plus bas avec ma lampe à souder.
26-OCT-2019
Aujourd'hui j'ai trouvé sur Leboncoin un
étau de forgeron. Vraiment pas cher. Et pas loin de chez moi.
Sur la photo pas très détaillée on voit qu'il
manque la platine/équerre de fixation à la table.
Ça doit expliquer le prix. A moins que ce ne soit la taille. On
voit juste une jante à côté et c'est difficile d'en
estimer la taille. Coup de fil. Normanlement c'est un gros
modèle. Je file le voir. En plus de l'équerre, il manque
l'axe du mors mobile. Le biniou fait au moins 90 cm de haut. Il y a de
nombreux points de soudure près du mors fixe. Le truc est dans
son jus: poussière et mélange de graisse et de copeaux de
bois. Le ressort est présent, le levier même pas tordu, la
vis semble en bon état. Je l'ai donc acheter pour une somme
dérisoire.

102.5 cm de haut, encoche pour la platine à 79 cm du sol, mors de 16.5 cm, ouverture non mesurée
mais sans doute du même ordre de grandeur, levier de 50 cm, alésge pour axe 20 mm. J'imaginais le
truc vers les 30 kg , j'en ai mesuré 60.8! Le seul truc qui me tracasse c'est le filet de la vis: il est
partiellement absent sur le début de la vis (là où
elle a le plus travaillé?): usure de fou (à ce point
ça
semble impossible) ou alors il s'agit de compenser les défauts d'alignement avec le tube fileté au fur
et à mesure de la course (en rotation; pas en translation) du mors mobile. M'ouais...
J'ai repris les
émoutures au back et à main levée des deux lames
en souffrance. Je les ai d'ailleurs baptisées
"Maskinongé" pour le
mini gyuto et "Matané" pour le chasse. J'ai d'abord aplani au
marteau et
sur le billot le premier tiers du "Maskinongé". Bande neuve de
P120 pour
commencer et P220 puis 400 pour finir en "convexifiant" l'ensemble
sur un brin mou. Il m'est arrivé un accident pendant le passage
à la bande 220. Le couteau s'est coincé un instant entre
tables verticale et horizontale, me bouffant un petit morceau du dos de
lame. La peste soit! P60, 120, 220 et 400 pour le "Matané".
"Convexifié" aussi. Les deux lames sont passées
systématiquement par le seau d'eau froide à chaque passe.
Pas la moindre coloration. Tranchants respectivement à 0.40 mm
sur "Maskinongé" et 0.50 sur "Matané".
J'ai commencé à gratter les
saletés sur l'étau. Il a été rouge puis
bleu, puis vert un jour ce truc.
27-OCT-2019
J'ai mal dormi. Je suis à peu près
sûr que le filetage neuf de l'étau ne devait pas avoir
cette gueule. J'ai remonté l'étau et pas moyen de serrer
un truc fin entre les mors, le filetage saute systématiquement,
il est "foiré" comme on dit. C'est à partir d'une
épaisseur de 3.5 cm (autant dire un cas rarement
rencontré pour les merdes que je risque de forger) que
l'étau serre. Que faire? Le balancer et remercier le ciel pour
la si faible dépense...
Pour me déstresser (alors qu'il n'y a pas
besoin de s'énerver: je répète l'étau ne
m'a presque rien coûté mais ça me désole
d'avoir une telle bête dont le "coeur" a été
saccagé par des sagouins), j'ai commencé à
reprendre les émoutures des "Maskinongé" et
"Matané" à la main: P120, 180, 240, 320 et 400. Mais pas
longtemps. On est dimanche, c'est l'heure d'hiver, j'ai fait du sport ce
matin, suis naze, je reprends le boulot demain, pas la motivation des
grands jours.
28-OCT-2019
J'ai emmené les deux lames au boulot pour
sabler soie et semelle. Dans la benne à métaux j'ai
trouvé deux petites brosses à poils en laiton et inox en
plutôt bon état, un petit marteau avec deux tables en
nylon aux surfaces dégueulasses et au manche en hickory un peu
cassé et une barre carrée de 10 mm. La barre peut servir
pour une bricole en forge, quand au marteau je pense pouvoir "nettoyer"
les tables au back et redresser de petites lames fragiles et fines.
Le soir j'ai repris le ponçage à la
main du "Maskinongé" seulement, pendant un court moment. Il fait
déjà beaucoup plus froid au garage depuis aujourd'hui:
P120, 240, 320 et 400. Il reste des stries de l'état de surface
d'origine du disque de scie circulaire mais "let's call it good". J'ai
pu bien sentir la différence de dureté entre dos de lame
et tranchant. Le revenu sélectif semble vraiment avoir fait son
effet. J'ai
un morceau de mélèze qu'on avait filé. Il est
très dense pour un résineux, avec 728 g/dm
3 théoriques (poids + calcul du volume). Je vais sans doute y faire le manche du "Matané".
J'ai réfléchi à une solution de
réparation de l'étau. La vis d'origine a un
diamètre nominal de 40 mm avec filet de
section carrée au pas d'environ 10..12 mm sur environ 200
mm de long. On pourrai remplacer la vis par une autre, extraite d'une
tige filetée et insérer un écrou adéquat
dans le tube fileté. Le problème, c'est le prix. On peut
vite dépasser les 100 EUR avec parfois un seul écrou
à filetage trapézoïdal plus cher qu'un mètre
de la même tige filetée. En ligne, la combinaison la moins
chère c'est de la tige en M39 X 4 en qualité 4.6 (!
M'enfin vue la section, y a déjà de quoi tirer fort
dessus) et 2 ou 3 écrous du même tonneau. Ensuite,
après sciage de la partie filetée, dressage de la face,
perçage d'un trou de centrage, chariotage d'un cylindre
mâle ad hoc sur la tige filetée, on pourrait souder
l'ensemble. OK mais pour le tube, c'est plus balèze, comment
aller lui défoncer sa gueule en dedans? La surface
extérieure est si irrégulière qu'un montage en
mandrin semble difficile (mais sans doute faisable). Plus facile: scier
les extrémités et y souder les écrous (mais plus
de protection de la vis par le tube).
N'empêche que même ainsi la
réparation sera moins solide et sans doute beaucoup moins
endurante si on ne prend pas soin du filetage et surtout l'ouverture
rapide est perdue: on passe de 10..12 mm de course de mors par tour
à 4...
29-OCT-2019
Le soir j'ai repris le ponçage à la
main du "Matané", pas trop longtemps. Il fait encore froid au
garage:
P120, 240, 320 et 400. Pas terrible non plus mais on verra si j'y
reviens avec des forces nouvelles d'un nouveau jour. Contrairement au
"Maskinongé", je n'ai
presque pas senti la différence de dureté entre dos de
lame et tranchant.
C'était plus sensible avec du grain fin et neuf, le 400 en
l'occurence. Le revenu sélectif semble ineffectif ici. Acier qui
ne répond pas ou méthode?
30-OCT-2019
Polissage des lames aux disques sisal, coton et
flanelle avec resp. des pâtes noire, verte et blanche.
Dégraissage et gravure des logos. Je pense tenter des
révélations au perchlo histoire (d'essayer) de voir
l'effet de mes revenus sélectifs.
01-NOV-2019
Comme les lames sont plsu longues que mon pot de
perchlo n'est profond, j'ai enduit les lames de perchlo avec un
disque de coton en laissant agir 1 minute. Puis rinçage,
nettoyage à la paille de fer, nouveau rinçage et essuyage
à sec. J'ai répété cette opération 5
fois. Les tranchants sont devenus gris mats en tirant vers le bleu ou
l'anthracite tandis que les dos tirent vers un gris beaucoup plus
clair. Je pense que je vais encore tenter un polissage avec le disque
flanelle ou la pâte pour chromes et autre pot
d'échappement. Je rappelle que l'idée n'est pas tant
l'esthétique que de montrer la structure cristalline de l'acier
de la lame afin de témoigner des duretés
différentes et de traitements thermiques maitrisés et
réussis.
La semelle du "Matané" n'est pas
aligné avec la lame! Bizarre je n'aavis rien vu jusqu'à
présent. Je vais encore essayer de redresser tout cela.
Petite note au sujet du perchlo: portez des gants.
Ce qui semble anodin au début et qui semble bien se laver finit
par noircir après quelques heures. Mes doigts surtout entre les
ongles et la peau sont tout noirs comme si j'avais
dénoyauté des quetsches pendant des heures ou
mécaniqué sur un vieux Diesel soviétique
incontinent de partout.
02-NOV-2019
J'ai affûté le "Swindle" avec les
pierres Haïdu P180 et 280. Il coupait encore très bien mais
j'ai voulu lui donner un peu plus de mordant. Aucune difficulté,
ça s'affûte bien. Les stries d'origine ont un peu disparu.
J'en ai profité pour affûter les lames de deux
taille-crayons. Mais comme elles n'agissent qu'en coupe en pousssant
(comme un rasoir) il faut un tranchant poli, que j'ai peaufiné
avec une pierre de coticule belge et un coup de cuir avec pâte 2
microns.
03-NOV-2019
Sais pas trop pourquoi mais je emnaque de motivation.
- j'ai essayé de remettre semelle et lame dans l'axe sur le
"Matané" avec la méthode des 3 piges dans l'étau:
impossible. J'ai plié l'acier comme jamais, sans la moindre
casse (c'est vraiment hyper costaud l'acier à ressort), l'acier
revient toujours en place après, mais hélàs sans
la moindre déformation plastique non plus. Je décide de
laisser le couteau ainsi.
- j'ai commencé par polir les lames à la main avec la
pâte Autosol et comme il me sembalit encore voir une
différence entre tranchant et dos, j'ai fini avec le disque
flanelle, pâte blanche, le tout motorisé bien sûr
- le polissoir étant sorti, j'ai poli le manche du
"Maskinongé" avec la pâte 40 microns spéciale bois
après avoir poli une dernière fois à la main au
P320 et 600. Nettoyage final au décireur
- pour finir j'ai découpé un bloc de mélèze pour en faire les plaquettes du "Matané"
Je vais emporter les lames au boulot pour
sabler à nouveau les semelle/soie et tenter de couper le bloc de
mélèze en deux avec la scie à ruban de la
boîte.
04-NOV-2019
Comme prévu, j'ai profité de la pause
et des sableuse et scie à ruban du boulot pour sabler manche et
semelle des deux derniers projets ainsi que couper en deux le bloc de
mélèze.
Le soir j'ai collé le manche du "Maskinongé"
- découpe d'un rivet en laiton de 3 mm de diamètre avec
environ un demi millimètre de dépassement de chaque
côté
- égrénage dudit rivet
- dégraissage de la soie et du rivet en laiton
- masquage de la lame et du manche
- montage à blanc
- préparation d'époxy à prise progressive
- remplissage, montage et passage du rivet
- matage du rivet
- essuyage des excès d'époxy à l'acétone
05-NOV-2019
J'ai ressorti ma dégauchisseuse raboteuse de
sous la poussière pour essayer de faire des plaquettes en
mélèze aux faces parallèles pour le
"Matané". Bof: à l'entrée et à la sortie,
la plaquette est plus fine qu'au milieu. Il doit y avoir un truc que je
n'ai pas compris. Ça a fait pareil sur une planche à
découper en olivier sans doute fait main que j'ai voulu remettre
un peu d'équerre. L'attaque et la sortie sont un demi
millmètre plus fine mais cela se voit moins car la planche est
beaucoup plus longue que les plaquettes.
Bref j'étais bon pour les finir à la
main sur une vitre au P60. Mais ce fut très rapide. Ensuite j'ai
percé les trous de chaque plaquettes en me servant de la semelle
comme guide et en compensant sa conicité avec une cale de la
moitié de la différence de l'épaisseur de ricasso
et du le cul, soit environ 0.75 mm. Les trous tapés à la
forge, en surcôte, ne sont pas l'idéal pour un
positionnement précis, mais bon je le savais déjà.
Pour finir j'ai repassé tous les trous en surcôte de 0.1
mm, soit encore 3.1 et 6.1 mm.
Pendant que je perçais, j'ai eu un coup de
fil d'une connaissance fabricant des objets déco à base
de ferraille recyclée qui fait partie d'une association
récemment créée dans le coin et qui a remis en
route une forge dans un village alentour. Voilà longtemps que je
devais y passer. Ils cherchent encore du monde suite à des
désistements et des misères faites par des élus locaux en puissance. Ah
les égos et les ambitions politiques... Bref y a assemblée générale
demain soir dans un restau proche et j'y suis invité si le coeur
m'en dit, notamment pour reprendre un boulot du "bureau" comme on dit.
Bref demain soir pas de bricole et on va voir ce que j'en pense de "La
Forge De Donat".
J'ai remis un peu d'époxy à la base de
la lame du "Maskoningé" pour y faire un joli congé de
raccordement.
06-NOV-2019
Finalement j'ai eu un peu de temps avant l'AG et
j'ai continué à travailler sur les plaquettes en
mélèze du "Matané":
- contour de la partie avant
- chanfreinage à 45° de la partie avant
- perçage de petites poches de rétention de colle au dos des plaquettes
- reprise à la main au P120, 180, 320 et 600 des faces avant
- polissage des faces avant au disque coton avec pâte 40 microns spéciale bois
Bon alors au sujet de l'association sans but
lucratif La Forge De Donat (LFDD), le secrétaire et le
trésorier ont démissionné, le vice
président était excusé, reste... 6 personnes (7
avec avec le V.-P.) On a beaucoup parlé et discuté. C'est
de l'associatif, faut que ça reste un plaisir, faut que
ça rentre dans un emploi du temps parfois fort chargé.
Alors je dois réfléchir quant à mon inscription. Y
consacrer du temps reviendrait forcéement à lever le pied
sur autre chose. Que faire si ma mère ou mon père ont
soudain à nouveau un besoin plus intense de mon soutien? Mais
faire de la forge avec d'autres partageant la même envie,
transmettre à/ou éveiller des curiosités à
de jeunes enfants, ça m'attire beaucoup, je dois l'avouer.
07-NOV-2019
Ça manquait encore d'époxy entre lame
et manche du "Maskinongé" alors comme j'en ai
préparé beaucoup pour coller les plaquettes du
"Matané", j'ai fait une dernière passe, uniquement sur le
côté gauche. Pour l'autre lame
- dégraissage de la semelle et des plaquettes
- grosse quantité de colle époxy pour combler toutes les irrégularités
- mise sous presses moyennes pour ne pas chasser la colle et/ou déformer les plaquettes
- et retrait des rivets temporaires (des fôrets)
- essuyage des excés avec acétone et coton-tiges
Un collègue m'a demandé de lui
affûter son couteau de poche. En y regardant de plus près
je m'aperçois qu'il s'agit d'une copie (allemande semble-t-il
selon linscription ROSTFREI) d'un Victorinox. Sans parler du reste qui
est à pleurer, la géométrie de lame est pourrie:
dos trop fin, tranchant trop gros, c'est presque une tôle
d'épaisseur constante ce truc. Il a fallu recourir à la
meule à eau. Puis pierre à eau Haïdu P180 et 280 et
petit coup de cuir avec pâte 2 microns. Je ne suis même pas
sûr que l'acier ait été trempé un jour. Ce
truc est mou au possible. Il fut très difficile d'avoir un bon
tranchant sur ce truc. Et je prédis qu'il sera très peu
endurant. Ma bonté me perdra.
08-NOV-2019
Rien fait ce soir. Pas envie. Mais je songe à
demain où j'ai prévu de forger une réplique du
Spyderco Featherlight par Bill Moran. Pour le nom c'est
réglé, étant presque identqiue au "Gadois", ce
sera un "Gadois 2.0". Il me reste encore de l'XC100, du C130, 135Cr3,
du 80CrV2 et du 1.2519 dont je n'ai encore rien fait. Le "Gladel 2.0"
doit faire 110 mm de long, 3 mm au dos, une encoche à 23 mm et
le tranchant à 29. Et une soie courte. En gros on doit pouvoir
sortir la forme d'une section 23..24 X 3 [mm].
Les sections des aciers cités plus haut sont
soit pile à 3 mm ou 5 à 6 avec de grosses largeurs,
obligeant à beaucoup de déformation à chaud ou
à des coupes de brut avec pas mal de pertes. Bref ça fait
pas envie pour une courte séance de 2 heures maxi un samedi
matin. J'aimerai tester le 135Cr3 pour une fois mais j'ai
exploré tous mes morceaux d'acier et il me reste par exemple un
bout de lime de 60 X 27 X 4,5 [mm] et avec la soie en plus
déjà faite. Ça pourrait le faire... Alors que
faire? La nuit porte conseil, on verra demain.
09-NOV-2019
Au garage de 10 à 12. Comme je suis un
éternel radin qui n'aime pas gâcher je me suis
décidé pour la chute de lime. J'ai éliminé
les stries à la disqueuese avec disque P40.
- j'ai d'abord forgé et contre forgé avec alternativement
les deux tables du "rounding hammer" ("marteau à deux boules"
selon le site Michel Vaillant) Slovène pour atteindre une
section de 24 X 4.5 [mm] environ.
- ensuite avec un angle de la table du Hofi j'ai allongé un peu
le barreau avec planage à la table du 800 g. A ce moment on
devait être à 85 mm environ
- j'ai du mal pour faire la pointe mais elle a fini par sortir avec cependant de petites "fish lip"
- j'ai "sorti" l'émouture et encore un peu allongé l'ensemble, toujours de la même façon
- finition avec un planage, un redressage et un coup de chasse à
parer. A vue de nez le dos est devenu trop fin (je vise 3 mm une fois
fini)
- j'ai affiné et allongé la soie déjà présente
- 3 normalisations de la lame à la forge et à l'air pulsé
- 1 recuit de la soie à la forge dans le seau de cendre
74 g au début, 69 g à la fin soit
5/74= 6.75% de pertes au feu. Pas mal vue la calamine que j'ai
balayée autour de l'enclume. Le soir j'ai remarqué que le
brut ne dépassait pas de partout le profil initial. Il manque
parfois un demi millimètre ici et là, grrr. Ricasso 3.11
mm, dos ~2.60 en moyenne, pointe 1.55, tranchant 1.15 à
1.30.

En bas, la chute.
En haut, après élimination des stries.
Au milieu après recuit face au profil (ma soie est beaucoup plus grande que celle du Spyderco).
10-NOV-2019
-1°C, de la brume, sol humide, un peu trop
dangereux pour du VTC ce matin. J'ai donc fini au garage plus tôt
que prévu. Rangement de la forge refroidie et sortie du
backstand.
- ponçage à ras des rivets du "Maskinongé".
Bouchage à la cyanocrilate d'une fissure dans le grenadille
(hier)
- façonnage au mieux du contour du "Gadois 2.0". J'y ai
d'ailleur mis une petite variante vue il y a longtemps sur un couteau
de chasse de Wayne Goddard: un léger creux là où
se pose parfois le pouce sur le dos de lame et juste devant cette zone
(donc après la pointe) une légere bosse. C'est
très subtil, presque invisible
- l'encoche pour le doigt a un très petit rayon que j'ai fait
à la Dremel et à la lime. L'acier se lime très
bien.
- profitant de la lime j'ai fait six encoches sur la soie
- ensuite j'ai percé un trou de 3 mm en bout de soie: refus de
coupe du fôret. Je n'ai pas insisté et j'ai
commencé avec le moins cher de mes deux fôrets carbure de
3 mm. Aucun problème. Je suppose que vraisemblablement le
premier fôret devait être désaffûté
- ensuite j'ai encore un peu redressé avec le marteau de 800 g
et l'enclume: constatant que la calamine saute facilement, je me suis
dit que j'aurai dû faire un peu de frappe à froid à
la japonaise avant le façonnage du contour. Damned!
- Ricasso 3.11
mm, dos de 2.70 à 1.44, pointe 1.44, tranchant maxi 1.46, mini
1.27. 65 g. Je compte le sabler demain au boulot, faire
l'auténisation à la forge, trempe intégrale (huile
et sinon eau) avec revenus sélectifs à la flamme puis au
four
- J'ai arrondi les plaquettes du modèle 161 de chez Otter. Il faudra finir à la main.
- Façonnage du manche du "Matané". Epaisseur maxi 17 mm,
section légèrement ovoïde. Le mélèze
est un peu ennuyeux et après finition au P320 et rivetage je
pense le teindre soit au brou de noix, soit au vinaigre contenat de la
paille de fer dissoute. Sinon je le trouve esthétiquement assez
chouette alors qu'il se veut assez simple et sans fioriture.

Work in progress...
11-NOV-2019
J'ai pris le "Gadois 2.0" avec moi au boulot (oui ce
n'est pas férié au G.-D de Luxembourg) pour le sabler
à la pause de midi.
Le soir j'ai fait au mieux un début
d'émouture plate sur chaque côté avec le back au
P120. Je dit au mieux car la lame n'est pas symétrique
au toucher: elle semble plus pentue d'un côté que de
l'autre, limite creuse d'un côté je dirai. J'ai fini les
surfaces au P220 et 400 en reprenant aussi chants du dos et du
tranchant. Avec aussi de micro chanfreins à 45°. Toujours
dans le but de minimiser les risques de bris à la trempe (mon
expérience...). Certaines traces de forge étaient
profondes et j'ai dû enlever pas mal de matière au back.
J'ai peur que la lame ne se déforme trop à la trempe
à présent. J'ai tout repris à la main au P400 pour
avoir des stries longitudinales et non pas transversales
par rapport au tranchant. A présent 60 g et ricasso 2.99
mm, dos de 2.70 à 0.75, pointe 0.75, tranchant maxi 1.03, mini
0.70.
Je ne me suis pas encore décidé pour
l'essence du manche, ni pour sa construction: 2 (avec une moitié
seule où serait creusée au ciseau la cavité pour
plus de solidité) ou 3 parties (sandwich avec pièce
centrale à juste devoir découper) et choix entre pommier
(mou), chêne (bof), if, galeux d'orme, bocote ou deux essences
inconnues, une claire comme du buis, l'autre plus sombre. Ce sont juste
les blocs qui sont assez gros que j'ai en ma possession (hormis les
nombreux ébène et grenadille)
J'ai aussi repris au P180, 320, 600 et 2500 le rivet
poli à ras du "Maskinongé" ainsi que la zone alentour.
Finition au disque coton et pâte spéciale bois 40 microns.
Dégraissage au décireur. Je vais essayer de repasser sur
le logo, celui-ci ayant un peu disparu avec le polissage à la
main de la lame.
12-NOV-2019
Finition du manche du "Matané" dans le garage, au froid.
- polissage à la main avec des bandes d'abrasifs, des
éponges abrasives souples et de simples feuilles: P80, 125,
240 et 320
- débouchage des perçages plein de colle à 3 et 6
mm de part en part, puis à 3.1 et 6.1 sur chaque plaquettes
- mini chanfreins à 45° sur chaque trou
- polissage au disque coton et pâte spéciale bois
- décirage au décireur
- teinte à la paille de fer dissoute dans du vinaigre blanc (les
Anglo-Saxons disent "ebonizing"; chercher la video de Tai Goo sur
YouTube sur sa version de Nessmuk pour voir l'application simple au
pinceau): le mélèze semble très bien
répondre à ce traitement. Cela fait longtemps que j'ai ce
mélange.
J'ai découvert il y a peu une chaîne de
video de forge un peu hors des sentiers battus, très
intéressante à mon goût. Il s'agit d'un certain
Glen Stollmeyer sur la chaîne Glen GS Tongs. Il vend de chouettes
outils, surtout des pinces et des marteaux. C'est un Américain
vivant à Taïpeï. Je lui ai écrit pour avoir une
offre pour sa guillotine et une pince pour tenir des plats lorsque je
forge des pointes. Noel arrive...
13-NOV-2019
Le mélange vinaigre paille de fer a
continué à noircir toute la nuit. En séchant les
fibres libres du bois se redressent. Je les ai éliminées
avec de la paille de fer. J'aurai dû attendre avec la teinture...
Le soir j'ai coupé des rivets et un
tube en laiton à la bonne taille, soit environ 1,5 à
2 mm de plus que la largueur du manche et je les ai collés
à l'époxy puis matés/déformés afin
de les fixer mécaniquement. Ce faisant j'ai réussi
à faire de vilaines marques sur le mélèze pas
hyper dur. De plus comme il faudra poncer la quincaillerie à ras
(et rattraper les marques par enlèvement de matière), il
faudra teinter à nouveau. J'aurai donc dû faire la
teinture à la toute fin. Ce sera le double de boulot mais je le
saurai pour la prochaine fois.
Le manche faisait aussi un petit grincement, un
décollement local sans doute que je comptais faire disparaitre
après matage des rivets (et augmentation du pincement) mais rien
à faire. C'est vraiment le genre de détail qui me file un
ulcère...
14-NOV-2019
Pas d'acitivité mais des réflexions.
Je me suis restreint aux chutes de noyer ou de ce je
crois être du buis parmi mon stock de chutes FTFI pour le manche
du "Matané". Pour la pièce centrale (le jambon entre les
tranches de pain), j'ai deux pièces, soit du bois de rose de 4
mm ou ce que je crois être du wacapou en 3 mm. Sans doute que le
meilleur constraste serait le buis avec le wacapou. Dois-je
teinté le buis plus tard?
Pour les marques profondes de marteau dans le
mélèze, je crois me rappeler d'un truc de Paul Sellers
avec de la vapeur d'eau et peut-être un fer à repasser. Il
faut que je retrouve cette video.
Aucune réponse à ma demande de pince et guillotine chez Glen Stollmeyer.
17-NOV-2019
Gelée blanche, trop dangereux en vélo.
Je décide de faire les TTH du "Gadois 2.0". Glen Stollmeyer a
répondu après relance. Je n'ai pas eu son premier mail
apparemment. Les poinçons logo à chaud explosent mon
budget, je décide de ne pas en commander. Il me propose un
3ème jeu pour la guillotine (pas encore en ligne) mais ne
sachant pas de quoi ("butcher die") il s'agit, je lui ai demandé
une photo.
Au garage, il fait froid. Allumage de la forge.
Préchauffage de l'huile de colza vers 70°C. Sur les hauts
carbone purs type lime, XC100, C130 etc, je n'ai jamais réussi
une trempe à l'huile avec austénisation au four. Je pense
que la sortie du four me prend 1 seconde de trop et le tranchant perd
déjà la température. Tous ces aciers ont des "nez
perlitiques" aux alentours de 0.6 s avec trempe à l'eau. Sur le
Net, beaucoup prétendent que sur des sections aussi fines, la
trempe à l'huile est possible avec des huiles très
rapides. Pour éviter les bris, je décide de tester
l'huile d'abord et pour gagner du temps entre sortie
d'auténisation et bac de trempe, rien de tel que la forge mais
imprécision. Si cela ne marche pas avec l'huile, je peux faire 1
s dans l'eau et finir à l'huile.
Donc c'est parti, forge au mini, juste avant extinction
- la montée en température se passe très bien, la
couleur est très homogène, les sections plus
épaisses y sont sans doute pour quelque chose
- déjà observé avec le chauffage par induction
(mes yeux peut-être), les couleurs ne correspondent pas à
mon abaque au dos d'un mémento d'origine INA (déjà
posté ici): je vois orange foncé et c'est encore
magnétique. L'orange que je vois après perte du
magnétisme correspond à celui des 850..900°C sur
l'abaque mais je sais que c'est faux. Avec un four je chercherai
815..820°C à l'huile et 800°C à l'eau.
- trempe à l'huile à 68°C, environ 5 secondes
- ça semble droit
- montage entre deux plaques de 90MCV8 dans mon établi
étau Workmate de chez Black et Decker (les deux presses
permettent de compenser la pente de la lame)
- la lame refroidit très vite, sortie des presses, tout semble aussi droit qu'avant trempe
- test à la lime demi-douce: c'est d'la balle!
- 46'@-18°C
- grattage de la calamine au P400 pour voir les couleurs
- revenu de la soie à la lampe à souder au delà du bleu gorge de pigeon (> 300..320°C)
- immersion de la lame dans 6 mm d'eau de pluie proche de 0°C (elle
était gelée) et revenu du dos à la flamme. Encore
pire qu'avec le "Matané", seul le dos devient bleu, un jaune
très faible descend vers le tranchant. Peut-être la faute
à une eau très froide qui "pompe" tout?
- on recommence: grattage au P400 pour voir les nouvelles couleurs
- revenu de la soie à la lampe à souder au dela du bleu gorge de pigeon
-
immersion de la lame dans 6 mm d'eau de pluie et revenu du dos
à la flamme. Un jaune très faible descend vers le
tranchant
- nouveau grattage au P400
- 46'@~210°C, j'écris "environ" car le four semble avoir
déconné. Au cours des vérifications visuelles,
j'ai vu une fois 225°C au thermomètre placé dans le
four. J'ai vite ouvert et corrigé au mieux. Couleur jaune or
à la fin.
- 30'@-18°C
- nouveau grattage au P400
- 41'@205°C, cette fois le four était d'une stbailité
exemplaire. Couleur jaune paille, plus pâle que le premier revenu
au four.
- 5h45'@-18°C, ouf! Et en plus la lame est toujours droite, j'y crois pas...
18-NOV-2019
J'ai pris le "Gadois 2.0" avec moi au boulot pour le
sabler à la pause, cette fois pour se débarasser de la
couche d'huile noire brûlée. Je me suis aperçu
à l'oeil (avec vérification au pied à coulisse)
que la soie s'épaissit un peu environ 1.5 cm derrière le
ricasso. On passe de 2.99 mm au ricasso à 3.21 mm. Faudra
corriger.
Le soir j'ai mis une bande neuve de P220 sur le back
et j'ai repris l'émouture à plat, puis en tentant de
"convexifier" la zone juste derrière le tranchant, histoire de
l'affiner sans trop la fragiliser. Finition des émoutures et du
dos à la bande P400. Puis reprise de toutes les zones à
la main en passant par P180, 400 et 600. Une bonne heure rien
qu'à la main et c'est loin d'être parfait, mais faut bien
s'arrêter un jour. Demain on essaie de polir aux disques et de
mettre un logo. On en profitera pour essayer de refaire celui du
"Maskinongé", un peu effacé par les polissage à la
main.
19-NOV-2019
Comme promis, le soir dans le froid garage,
polissage aux disques sisal, coton et flanelle du "Gadois 2.0"
avec resp. les pâtes noire, verte et blanche. Ce n'est pas
un miroir parfait mais c'est pas mal. Profitant de ma présence
au garage, j'ai débité à la scie à ruban
deux plaquettes de 8..8,5 mm dans une chute FTFI de buis. Ça
devrait le faire tout juste. Je radine toujours avec les
matériaux sans me laisser trop de marge car je n'aime pas
gâcher ce que la nature nous a offert. Je trouve cela irrespectueux.
Plus tard, j'ai fait le logo du "Gadois 2.0" et j'ai
repassé celui du "Maskinongé". J'ai mis les deux
premières couches d'huile de Tung diluée à 50%
(térébenthine + 1.5% de siccatif) sur le manche du
"Maskinongé".
J'ai fait un essai avec ma bouilloire pour sortir
les coups dans le manche en mélèze du "Matané":
j'ai tenu les coups au dessus du bec d'où sortait la vapeur
très chaude. Pas de grand effet. J'ai fait des recherches, je ne
m'étais pas trompé, les pros utilisent un fer à
repasser très chaud et un linge humide. Je vais essayer aussi...
20-NOV-2019
J'ai mis la dernière couche d'huile de tung
diluée à 50% le matin au petit déjeuner sur le
manche du "Maskinongé". Bien que non affûté, j'ai
réussi à me couper dans le pouce tant j'ai affiné
l'émouture.
Le soir j'ai surperposé les deux
ébauches de plaquettes de buis pour le manche du "Gadois 2.0"
après un tracé laissant 2 mm de jeu tout autour et je
l'ai scié à la scie à ruban.
Ensuite avec la scie à chantourner, j'ai
découpé la forme de la soie dans la plaquette de wacapou.
Ponçage à plat (P60 puis P80) des deux
faces internes des plaquettes en buis et d'une face de l'entretoise en
wacapou. J'ai collé cette dernière sur une cale afin de
la manipuler plus facilement (4 mm d'épaisseur brute avant
ponçage).
Collage et mise sous presses moyennes de
l'entretoise et d'une plaquette à la colle à bois type D3
(en conservant la cale pour bien répartir la pression et
faciliter la manipulation). Je me demande si je vais teinter le buis
avec la paille de fer dissoute dans le vinaigre blanc. Je me demande si
je vais attaquer la lame du "Gadois 2.0" au perchlo.
Au cours de la fin de journée, j'ai mis 3
couches d'huile de tung pure (avec 1.5% de siccatif) en me servant des
radiateurs pour accélérer le séchage et fluidifier
l'huile.
21-NOV-2019
J'ai encore affiné à la scie à
ruban le contour du sandwich buis/wacapou collé hier soir. Pour
augmenter la résistance au cisaillement de l'ensemble j'ai
décidé de monter des goupilles... En bois. Et juste dans
ces deux couches. J'ai fait quelques trous de 2.2 et 3 mm autour du
contour de la découpe de la soie pour y coller (toujours
à la colle à bois type D3) de petits morceaux en bambou
(d'un pic à brochette) et d'autre chose issu d'un cure-dent
(sans doute du pin; pas très solide en soi, mais grace aux
fibres verticales et à leur courte hauteur, mes petites
goupilles sont plus résistantes qu'on ne peut se l'imaginer).
Les deux faces du wacapou ne sont pas parfaitement
parallèles, il faudra essayer de corriger tout cela. Je percerai
les trous pour le rivet et le tube de passage dragonne une fois toutes
les pièces prêtes (plaquette restante, sandwich et soie un
peu rabotée au milieu pour diminuer la zone à 3.20 mm
d'épaisseur).
22-NOV-2019
Sur toutes mes dernières réalisations,
j'ai limité les couches de finition à l'huile de tung et
la cire de carnuaba. L'idée c'est d'avoir une finition
fonctionnelle et facilement renouvellable. Mais j'ai remarqué
qu'après quelques jours le brillant disparaissait (l'huile qui
continue à pénétrer?). Cela diminue beaucoup
l'aspect esthétique ou coup de coeur lorsque je les ressors un
jour plus tard. Pas très vendeur disons. Alors comme il me reste
du vernis tampon anglais CCL, j'ai essayé de le combiner
à l'huile de tung plutôt qu'à l'huile de lin inclus
dans le kit CCL. Je crois que les premières couches d'huile du
manche du "Maskinongé" empêchent le plein potentiel. Je
vais donc sans doute l'égréner un peu dans les jours
à venir et recommencer. De nouvelles petites fissures sont
également apparues dans l'olivier. Damned!
23-NOV-2019
J'ai commencé à égréner
le manche du "Maskinongé" à la paille de fer, des fois
que ça marche... Ça a marché! J'ai mis 3
couches de vernis tampon anglais CCL et ensuite 3 couches de
mélange vernis et huile CCL (pas mon huile de tung). Le vernis
tampon pénètre/sèche de manière ultra
rapide. Mais cela n'a pas été sans mal.Un geste
malheureux et j'ai renversé la moitié du vernis qu'il me
restait et la moitié de l'huile sur ma belle table de salon en
bois! Je remarque bien que je ne vais pas bien en cemoement et il faut
croire que le mental se répercute sur le physique. C'en est
à pleurer. J'ai vraimenet l'impression d'être un malade
mental parfois... Et ça fait mal en dedans, on voudrait à
tout prix que ça s'arrête, on en arrive à des
raisonnements à la con, à de la paranoïa.
J'ai repris à la main sur plaque de verre le
sandwich buis/wacapou du "Gadois 2.0". Ponçage à ras des
goupilles et tentatives de ramener l'épaisseur du wacapou
à celle du ricasso. Ensuite j'ai repris l'épaisseur de la
soie à la lime de façon à ce qu'elle soit plus
basse que la hauteur du wacapou. J'ai également percé
à 3 mm le trou du rivet en me servant de la soie comme guide. On
contrepercera sans soie à 3.1 mm une fois l'autre plaquette de
buis collée. Décirage des surfaces, encollage à la
colle à bois type D3 et mise sous presses moyennes.

On voit les goupilles en bambou et autre poncées a ras et le trou pour le rivet. Il y a un surplus de
matière sur tout le pourtour du profil du manche mais plus beaucoup.
J'ai
continué à affiner à la lime la soie du "Gadois
2.0". Il manque un chouia mais je vais attendre d'avoir fini la face
avant du manche avant de faire l'ajustage final. En faisant du
thé, j'ai encore exposé le manche de "Matané"
à la vapeur de ma bouilloire pour faire sortir les coups dans le
mélèze. Ça s'améliore chaque fois mais
ça ne va pas très vite. Dès que possible j'essaie
avec du métal chaud et un linge humide.
24-NOV-2019
Tôt le matin j'ai commencé les
activités. J'ai d'abord essayé de sortir les coups sur le
manche du "Matané" avec un linge humide et un fer à
repasser à fond (sur lin). 3 des 4 coups sont bien ressortis
mais le plus profond n'est pas revenu, même s'il s'est bien
amélioré, de 50% de profondeur en moins le dirai. Les
coups de marteau devaient être trop forts.
Ensuite j'ai repris le manche du "Maskinongé"
avec un léger égrénage
à la paille de fer puis j'y ai mis deux couches de
cire de carnauba. Ensuite j'ai mis le tranchant à 15°
par côté, à main levée avec la pierre
à eau. Le tranchant étant très fin, deux passages
lents de chaque côté ont suffi. Je finirai aux pierres
à la main plus tard.
J'ai sorti le back pour encore peaufiner le contour
du manche du "Gadois 2.0" et affiner un peu la soie. Le montage est
très jointif au ricasso et coince un chouilla. J'hésite
à enlever plus de matière à cause d'un jour
inésthétique éventuel. De l'autre
côté, la pression restante risque d'ouvrir le manche dans
quelques temps après séchage/humidité... J'ai
contrepercé le trou du rivet à 3.1 mm et percé
celui du tube de passage dragonne à 6 (fôret à
bois) puis 6.1 mm (fôret acier). Côté sortie, le
trou est un peu oval, de façon inexpliquée (perceuse
à colonne, plaquettes planes). C'est peu et ça devrait
disparaitre dans le chanfrein et le matage du tube qui recouvrira les
bords.
Le soir j'ai poncé à ras les rivets,
le tube du "Matané" et sorti les coups. Ensuite j'ai
affûté le "Maskinongé": pierres à eau
Haïdu 180 et 280, pierre DMT 320 et cuir avec pâte 2 microns.
25-NOV-2019
J'ai repris à la main le manche du
"Matané" jusqu'à P320, puis petit passage au disque,
décirage et couches de vinaigre avec paille de fer dissoute.
26-NOV-2019
Un petit coup de paille de fer pour
égréner le manche du "Matané": la couleur n'est
uniforme, il reste des coups et le manche n'est pas symétrique.
Bref j'ai encore repris le manche. D'abord à
la lime demi-douce pour enlever pas mal de bois, puis finition au P120,
180, 400 et 800. Pas de disque à polir cette fois. J'ai
l'impression que malgré le décirage cela ferme les pores
en empêchant le vinaigre blanc avec la paille de fer de
pénétrer. Dernier décirage et multiples couches de
vinaigre blanc/paille de fer. En séchant on voit les fibres se
redresser et rendre toutes la surface très rugueuse.
27-NOV-2019
Egrénage du manche en mélèze à la paille de fer et application des produits CCL
- 3 couches de vernis CCL
- 5 couches d'huile CCL pure (sans l'ajout de vernis comme recommandé par la notice)
- 2 couches de cire de carnauba
- 2 couches de cire d'antiquaire (ainis que sur le "Maskinongé" que j'avais oublié)
Je remarque que l'huile CCL (soi disant de l'huile de lin) sèche
beaucoup plus vite que mes huiles de lin ou de tung malgré
l'ajout de siccatif tout en semblant faire des couches plus
épaisses et plus dures. Peut-être contient-elle plus de
siccatif? Peut-être est ce de l'huile de lin cuite? Je devrai
peut-être essayer de m'en faire un peu, genre chauffer de l'huile
de tung et y mettre 3% de siccatif au lieu de 1.5%, histoire de tester.
28-NOV-2019: semaine de merde, va!
Le soir j'ai commencé à
façonner au back le contour du manche du "Gadois 2.0" en prenant
quelques largesses avec le modèle origianle par manque
d'épaisseur de bois, si, si. Puis j'ai fait varier
l'épaisseur avec un chanfrein à 15° à l'avant.
Pour finir des chanfreins à 45 puis 22.5 et 67.5°. Je ferai
tout le reste à la main. Je vais partir une semaine en Egypte
avec mon meilleur pote. Je ne pense pas que ce sera avant mon retour
que je reprendrai ce couteau en main. Bien qu'il soit très
brillant et poli, je crois que je vais passer la lame au perchlo pour
une finition plus mate.
29-NOV-2019
Je devais sortir ce soir mais le sort en a
décidé autrement. Alors j'ai continué à
bosser sur le manche du "Gadois 2.0". Je l'ai façonné
à la main à coup de lime demi-douce et d'abrasifs P60,
120, 180 et 320 en bande ou à plat sur un miroir. Après
polissage au disque en coton, j'ai vu qu'il restait pas mal de rayures
qu'il me faudra sortir en retournant au moins au P180. Mais là
c'est promis, ce sera au retour d'Egypte.
Pour une fois, le morceau de buis qui a servi
à faire le manche est un peu plus veiné que d'habitude et
ça fait plaisir d'autant que le buis prend un magnifique poli
que j'adore. J'ai encore retiré un micro chouilla à la
lime au niveau du ricasso afin que la soie rentre à fond dans le
manche sans forcer sur les côtés, tout en restant
très jointif pour l'esthétique. J'ai aussi coupé
le rivet le tube de passage dragonne en laiton.
10-DEC-2019
De retour d'Egypte depuis samedi, un petit souvenir
de type bacille m'a cloué au lit (et ailleurs aussi...)
jusqu'à hier. J'ai récupéré aujourd'hui ma
pince et ma guillotine de Glen Stollmeyer, arrivés chez mes
parents en même temps que moi en France.
11-DEC-2019
Pas beaucoup de temps, encore souffrant du ventre,
j'ai juste repris un peu le manche du "Gadois 2.0" à la main au
P180, puis 320 et polissage pour voir s'il reste des stries et rayures.
Petits coups de P220 et 400 sur quelques grosses rayures qui
dépassent du manche sur la lame avant de passer au perchlo.
12-DEC-2019
J'ai trempé la lame du "Gadois 2.0" dans du
perchlo pendant 1 minute. Puis j'ai passé un coup de laine de
fer après neutralisation. J'ai répété ce
cycle encore 4 fois ensuite. Puis j'ai pulvérisé un peu
de WD-40 sur la lame pour chasser l'eau (WD=water dispersant).
Plus tard j'ai repris tout le manche au P320, puis
au P600 et enfin au disque coton avec pâte spéciale bois.
Enfin un décirage en guise de nettoyage.
Pour finir, dégraissage de la soie et collage
des deux pièces à la colle époxy à prise
progressive. J'ai mis un rivet temporaire pour aligner les trous et je
l'ai retiré ensuite. Essuyage des excès à
l'acétone.
La pâleur du buis contraste bien avec la lame
sombre et matte. De plus, ce buis est, pour une fois, un peu
veiné. Je ne vais donc sans doute pas teinter le bois au fer
dissous dans du vinaigre.
14-DEC-2019
Je profite d'une accalmie ou d'un début de rémission pour reprendre le "Gadois 2.0"
- reperçage de la soie à 3 mm et du manche à 3.1 mm
- chanfreinage à 45° des deux trous
- mise à la longueur du tube de passage dragonne (les deux
extrémités ne sont pas parallèles), chanfreins
intérieurs, égrénage de l'extérieur,
nettoyage à l'acétone
- préparation de colle époxy et enduction des deux alésages
- collage et matage du tube passage dragonne: d'abord avec des têtes de vis FHC puis des billes de 8 mm
- montage en force du rivet enduit de colle, mise à la longueur et matage au marteau
- nettoyage à l'acétone
- comme toujours il y a de petites traces de coups sur le manche qu'il faudra reprendre après séchage
- avec le reste d'époxy je remplis les deux petits espaces entre manche et dos de lame/ricasso
15-DEC-2019
Au back j'ai poncé ras le rivet et le tube
passage dragonne du manche du "Gadois 2.0". Ensuite j'ai repris des
détails au P180, 320 et 600 puis disque coton et pâte
spéciale bois, à trois reprises avant d'être
satisfait. Nettoyage au décireur. Pose de deux couches de vernis
CCL (le buis ne boit rien...) puis de deux couches d'huile CCL, avec
étapes de séchage.
16-DEC-2019
Dernière couche d'huile CCL (de toute
façon le buis n'absorbe presque rien; égrénage
à la paille de fer entre les couches) sur le "Gadois 2.0", deux
couches de cire de carnauba et deux couches de cire d'antiquaire. Reste
plus que l'affûtage. Il me plait vraiment beaucoup ce
Featherlight de Bill Moran. Si jamais je m'ennuie pendant les vacances
de Noel, je risque de lui faire un étui en cuir.
17-DEC-2019
Affûtage du "Gadois 2.0" et du "Matané"
resté en attente. J'ai commencé par mettre le tranchant
à la meule à eau, à 17° sur le premier et 18
sur le second. L'acier de la lime est plus résistant
à l'abrasion que celui du ressort (ça tombe bien c'est
aussi ce que prédit la théorie). Ensuite j'ai
continué avec les pierre à eau Haïdu à P180
et 280. Là encore, ma main me dit bien que l'acier issu de la
lime est plus dur que celui issu du ressort. Finition à la
pierre diamantée DMT P320 et passage au cuir enduit de
pâte 2 microns. Y a plus qu' à faire des photos et mettre
la galerie à jour.
07-JAN-2020
Un collègue de travail belge (celui qui avait
trouvé un laguiole pakistanais en forêt) m'a
rapporté un ressort cassé de faneuse. Je crois qu'on dit
comme ça, c'est l'espèce de grosse roue qui retourne le
foin pour le faire sécher plus vite. Le ressort est une des
nombreuses extrémités, trouvé au sol lors d'une de
ses balades. C'est du fil de 9 mm de diamètre environ,
déroulé ça doit faire 70 cm environ. A voir ce
qu'on pourra en faire. Plutôt un outil de type pince de forge
légère?
19-FEV-2020
Mon père a fait couper le cerisier pleureur
au milieu de sa pelouse. Un arbre planté vers 1980 ou 81. Cela
me rend triste. Droit comme un I, avec trois pauvres branches au
dessus. Les rondins sèchent. Peut-être a -il une belle
essence pour faire des manches. Selon ma maigre expérience le
cerisier prend un beau poli mais est très fendif. Je parle du
fruitier. Celui-ci est-il similaire au fruitier?
27-FEV-2020
Je me suis rapproché d'une association de
forge d'un village du coin. Samedi on fait une JPO. Je vais voir si
cela me plait: forge à charbon, pas d'électricité
sauf un groupe, il fera froid et il pleuvra... C'est sûr je le
vends mal...
Voilà plusieurs mois que je trimballe mon
"Kipawa" en poche. Je l'observe souvent. Forgé dans une lime de
type XC100, j'avais fait des trempes sélectives multiples
à l'eau avec des austénisations intégrales par
induction. Mes difficiles mesures indiquaient des températures
trop basses (en gros vers Ac1/Ac3 sur les hypereutectoïdes, vers
627..629°C). Pourtant je dois admettre que le tranchant est devenu
sacrément dur, chaque fois que je fais un petit test avec une
lime ou un couteau de dureté connue.
Comment est-ce possible? Sur les
hypereutectoïdes dès franchissement de Ac3 on a tout de
suite 0.77% de carbone dans l'austénite, le reste étant
dans la cémentite qui en libère de plus en plus avec la
température jusqu'à disparaitre complètement une
fois Acm franchie. Sachant qu'on atteint déjà les 65 HRc
à partir de 0,65..0,7% de carbone, les 629°C devraient
suffire pour une dureté maximale, non? Tout cela reste parfois
bien mystérieux pour moi.
Ce que dit la littérature scientifique, c'est
que lorsqu'on part d'un état martensitique plutôt que
ferritique pour une chauffe (d'austénistation), la trempe
résultante est de meilleure qualité avec plus
d'austénite formée, surtout si on n'a pas eu le temps
d'austéniser assez longtemps. Bref il vaut mieux partir d'un
acier déjà trempé pour faire une trempe (un peu
paradoxal). Mais cela explique sans doute les trempes triples,
notamment celles d'Ed Fowler sur le 100Cr6. N'allant que jusqu'à
la perte de magnétisme (disons vers 770..800°C) ou si peu au
dessus pour à peine quelques secondes alors qu'il faudrait
passer environ 5 à 10 min à 835..845°C pour une
trempe optimale, selon la littérature technique, les trempes
d'Ed doivent être à chier. Mais en répétant
3 fois l'opération, les deux dernières trempes partent
d'un état martensitique, le résultat semble
acceptable pour Ed.
Alors je me dis que ça pourrait
peut-être aussi le faire avec mon chauffage par induction. Oui je
ressors mon serpentin... Que voulez-vous.
Le fait que la lame de mon "Kipawa" s'était
fortement redressée vers le haut avec le nombre de trempes
augmentant, cela semble bien prouver la formation progressive de
martensite (moins dense d'où allongement du tranchant) en
constante augmentation. En prenant en compte le redressement à
l'avance, une géométrie finale de son choix doit
être pouvoir obtenue. Bref on fait une pointe plus basse que
voulu avant trempe.
J'ai parfois accès à peu de frais
à du 100Cr6 et du 90MCV8 dans les poubelles de l'usine. Pour
encore faire des essais de trempe par induction, je vais forger deux
lames à peu près identiques dans chacun de ces aciers et
les tremper 3 fois sélectivement à l'eau. On verra le
résultat. Afin de retoucher un marteau en 2020 avant samedi,
j'ai donc forgé aujourd'hui deux bruts assez dégeulasses
pour obtenir des lames de mon "Bujeault" (voir
galerie
en OCT-2017) agrandies à 105% (ça fait environ 8 cm qui
est la longueur maximum qui passe dans mon induit). Bien sûr
l'idée c'est de laisser assez de matière afin d'obtenir
la forme finale souhaitée malgré la pointe
redressée (si cela se passe ainsi aussi).
Avec beaucoup de mal, le marteau boules entre
autres, la pince de Glen Stollmeyer et sa guillotine, j'ai forgé
- le dernier morceau de 100Cr6 de la bague extérieure d'un
roulement INA GYE60KRRB (le reste ayant servi à faire les
"Chuklotat" et "Borel V"de
JUN-2016)
après avoir cette fois enfin d'abord enlevé les rebords
(logement des joints) à la meuleuse d'angle et
- un bout de 90MCV8 dans une longue barre de section 20 X 6 [mm]
Quelques remarques
- les deux bruts ont été recuits à l'arrache dans
les cendres (ces aciers trempant toujours un peu à l'air, le
recuit sera peu effectif mais c'est pour épargner un peu mes
bandes dans la prochaine étape)
- la forge de la pointe dans le 90MCV8 m'a ramené au rang des amateurs minables
- la pince de Glen est un petit bijou pour enfin maintenir fermement
mes barres: ça facilite énorméement le boulot,
rien ne rippe, ne vole...
- mais les branches un peu courtes obligent à trop se rapprocher
du foyer (il faudra peut-être les allonger, ce qui est possible
vu leur diamètre de ... 14 mm!)
- la guillotine permet des variations de sections très nettes et
très efficaces, un peu comme sous un marteau pilon avec le bon
jeu d'empreintes, c'est vraiment génial en terme
d'efficacité, de rapidité et de qualité du
résultat (si on ne retape pas dessus plus tard par erreur comme
moi!)
- mais je ne suis pas sûr que les outils soient trempés,
en effet après les premiers coups à la massette de 1.5
kg, les bords des arètes se sont déformés et on ne
pouvait plus sortir les outils de leur guide (fallait retaper dessus
pour les reformer)

Photo prise le lendemain en sortie de cendres: très doué
le forgeron... Bon j'étais pressé, là!
En haut le 100Cr6, en bas le 90MCV8.
28-FEV-2020
J'ai sorti les bruts des cendres et j'ai
reporté le profil du "Bujeault" avec la pointe trop basse
tout en laissant de la marge autour. Ensuite façonnage du
contour au back à P40 et début d'émouture. Pas le
temps de finir. D'autres chats à fouetter. Je peux juste dire
que le 100Cr6 oppose plus de résistance à l'abrasion de
la bande que le 90MCV8.

En haut 90MCV8, 48 g, pointe 1,69 mm, dos au centre 3,80, cul 1,98, tranchant 1,15..1,20
En bas 100Cr6, 52 g, 0,96 - 3,48 - 4,05 - 0,95..1,60
En
préparant mes affaires pour la JPO de la forge,
j'ai immergé le temps de la nuit des pièces
zinguées dans du vinaigre blanc. Deux tirants filetés
coudés et une énorme vis M20 que je compte forger un
jour. Il parait que les vapeurs de zinc, c'est très dangereux
pour la santé, alors je tente de l'enlever par attaque chimique.
29-FEV-2020
La grosse vis était immergée à
moitié et on voit bien l'attaque. Pour les tirants totalement
immergés, je suis dubitatif quant à
l'éfficacité.
Dure la journée à l'association de
forge. Du vent, de la pluie et votre serviteur debout dehors pendant 6
heures à tourner sans cesse la soufflante d'une forge à
charbon puant le coke, avec des bouts de ferraille refroidissant trop
vite pendant que j'envoie le pâté dessus... Je suis naze,
j'ai mal partout.

En haut un brut -issu d'un ressort BMW- presque fini dont j'ai
cramé le cul dans la forge, la première fois que cela
m'arrive. Se méfier des forges à charbons...
En dessous une plane pas finie dans une lime. Et enfin une demi pince
coudée façon Glen Stollmeyer en devenir dans un tirant de
ma mason Phénix.
Vue la vitesse de corrosion de ces derniers, je dois conclure que
l'attaque nocturne au vinaigre blanc a été efficace pour
retirer la couche de zinc.
01-MAR-2020
J'ai profité d'avoir de la motivation en
matinée pour tailler les émoutures des deux lames
"Bujeault" pour nouveaux essais avec l'induction. Emouture au mieux
sans trop chiader car le pconcept prévoit de reprendre le
profil à la fin. Finition à P220 sauf 400 sur
l'épiasseur du tranchant en longitudinal avec de micro
chanfreins à 22.5, 45 et 67.5° contre les risques de casse
à la trempe.