Coutellerie


"Never go anywhere without a knife"


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22-JUL-2019: je reçois mes erreurs comme une étape nécessaire...

    Encore un pipi nocturne pour aller sortir les lames du congélo après 6h16'.

    Lames sablées au boulot à la pause (super rapide vue la faible calamine).

    Le soir pas très envie mais je em suis forcé. Un truc facile que je me suis dit. L'émouture scandinave sur le "Caplan" avec un truc un peu plus solide, 10° par face, qui finissent à zéro. Hélàs je suis trop nul avec les émoutures ou plutôt pas assez malin. Les lames forgées ne sont jamais assez symétriques et en travaillant avec un guide on n'est jamais vraiment centré de part et d'autre. Bref, après 10° d'un côté en laissant la moitié du fil, en passant sur l'autre face il a fallu (par tatonnements successifs) presque se mettre à 0° pour avoir des pentes visuellement symétriques. Mais dans les manoeuvres, j'ai réussi à cramer la pointe (devenue trop fine, sans masse suffisante pour un peu d'inertie thermique) et bouffer un peu de tranchant près du talon de sorte que j'ai eu un léger "recurve". Vérole! Du coup j'ai grignoté un bon millimètre de tranchant et refait la pointe, corrigé/équilibré les lignes d'attaques mais la forme n'est plus la même. Il faudra encore corriger pour revenir à un truc qui me plait visuellement et cela va me coûter de la longueur et hauteur de lame. Suis pas content de moi! Seul point positif, des redressements au marteau plutôt réussis.


23-JUL-2019

    Fait chaud, pas de sport mais rentré tard du boulot donc pas grand chose de fait côté coutellerie.
- je vais finalement garder le contour du "Caplan" tel quel. J'ai juste affiné l'émouture à main levée aux P100, 220 et 400
- reprise à main levée de l'émouture creuse du "Mitis" aux P120, 220 et 400
- idem avec le "Couchepaganiche"
la suite c'est de finir les émoutures à la main et d'y mettre des logos avant d'enfin attaquer les manches et de sortir ces trois reliquats de la liste.


24-JUL-2019

    De mémoire je n'avais jamais vu cela dans un thermomètre de bagnole: 47°C! Evidemment en plein cagnard, à l'ombre on était à 39..40°C et dire que ma boite est en "altitude" en haut d'une colline...

    Bon bref c'est pas encore aujourd'hui que j'allais risquer de me fouler une paupière en faisant du sport. Las au garage il faisait plus de 35°C. J'ai à peine fait 1 couteau et demi gros maximum
- j'ai repris à la main l'émouture plate du "Caplan" à l'aide de cales en bois: malgré les très nombreux passages sur le back (beaucoup plus que d'habitude), il restait des rayures mais je me suis forcé d'en sortir un maximum en commençant par P400, ensuite P600, P1000, P1200 et P2500.
- j'ai commencé un côté du "Couchepagagniche" à P400 avec les doigts pour épouser l'émouture creuse et c'et c'est déjà tout!


25-JUL-2019

    Toujours 47°C dans la bagnole au soleil. J'ai passé une bonne heure au garage transformé en sauna.
- finition du premier côté du "Couchepaganiche" à P600, 1000, 1200 et 2500
- polissage complet de la seconde face P400, 600, 1000, 1200 et 2500
- reprise du dos de lame jusqu'à P2500
Pas grand chose en soi, mais c'était long et je me suis donné du mal pour effacer toutes les rayures, même si je sais qu'au polissage aux disques on va surement en voir ressortir plein. Pourvu que j'arrive à finir les deux émoutures du "Mitis" en une seule soirée.


26-JUL-2019

    Plus que 43°C... Encore un peu plus d'une heure au garage pour finir à la main les émoutures du "Mitis"
- d'un côté P400, 600, 1000, 1200 et 2500
- de l'autre P180, 400, 600, 1000, 1200 et 2500
- pas de reprise du dos car ici grace à la plate semelle, il sera accessible par le back
Comme j'avais longuement creusé l'émouture au back au P400, je pensais ne pas devoir redescendre en dessous pour ne pas risquer de faire des stries plus profondes mais au final, repasser par P180 fut beaucoup plus rapide. J'aurai dû le faire dès la première des 6 émoutures reprises. On continuera avec un peu de polissage, peut-être de la révélation au perchlo et garvure des logos. Ensuite on passera enfin aux manches.


27-JUL-2019

    En matinée polissage au garage: disques sisal, coton et flanelle avec resp. pâtes noires, vertes et blanches. Sans doute mes lames les mieux polies. Petit bain en perchlorure de fer pour voir...


Je pense que les points blancs surtout visibles dans le "Couchepaganiche" en haut sont des carbures de chrome.
Le "Caplan" juste en dessous issu pourtat de la même lime en a beaucoup moins. Les deux ont été reforgées.
Les deux ont été normalisées et recuites deux fois, jimagine que le plus probable est un grossissement de grain
de l'austénisation pour la trempe. C'est pourtant bizzare quand on sait à quel point le chrome "gêne" les
diverses migrations dans les aciers. Il y a des lignes multiples sur chaque lame et pourtant après polissage,
seule la plus proche du tranchant reste perceptible.


    J'ai fini par repolir par dessus en espérant garder un peu les lignes de trempes, mais elles ont sacrément disparues. J'ai poursuivi avec la gravure des logos, obtenus sans réelle difficulté.

    L'après-midi retour au garage.
- découpe des divers morceaux de bois pour les manches des "Caplan" et "Mitis"
- ponçage à plat de toutes les interfaces
- finition des faces avant des gardes en laiton des "Couchepaganiche" et "Caplan"
- perçage de trous borgnes dans les palquettes en ébène du "Mitis"
- perçage de tous les morceaux du manche du "Caplan" et de trous borgnes dans la pièce finale au cul du manche (je vais renforcer la liaison contre le cisaillement avec deux morceaux de baguettes de brochette en bambou d'environ 3.4 mm)



28-JUL-2019

    Debout tôt, pluie, pas de vélo... J'ai empilé et collé tous les morceaux en bois du manche du "Caplan" avec de la colle à bois type D3 après dégraissage des surfaces. La coille a bois joue des tours car elle laisse très peu de temps et j'ai merdé avec un des deux morceaux de baguettes que j'ai dû retailler. Pour cela j'ai utilisé mon "coacoachou 2.0" car je sais qu'un a un tranchant très fin (0.1 mm!). Eh bien j'ai compris pourquoi certains testent leur tranchant contre du bambou. En effet, bien qu'extrêmement dur, le T7Mo dans ce couteau à plié... 0.1 mm c'est donc un poil trop fin. me voilà plus riche d'une expérience.


Soit ça se remet en place à coup de marteau, soit par affûtage/usinage on élimine, ce qui augmentera
légèrement l'épaisseur du tranchant jusqu'à juste atteindre celle où il ne se déforme plus... Théorie
de Murray Carter.


    L'après-midi, pas mal de petits travaux
- coupe des deux rivets cachés en laiton de 3 et 4 mm pour le "Mitis"
- façonnage du bord avant des plaquettes en ébène du "Mitis" avec chanfrein à 45° et finition au disque avec pâte spéciale bois 40 microns (après P100, 220, 320 et 400)
- préfaçonnage du contour des plaquettes du "Mitis" et des manches des "Couchepaganiche" et "Caplan". Des fissures sont remontées en surface de l'ébène... :(
- perçages du manche et de la soie (+chanfrein) du "Caplan" à resp. 3 et 3.1 mm
- polissage au disque flannelle et pâte blanche des faces avant des gardes en laiton des "Couchepaganiche" et "Caplan"; nettoyage à l'acétone et protection par ruban adhésif
- léger polissage manuel à l'eau et au P2500 des logos gravés hier: la zone adjacente avait noirci

    Le soir, j'ai collé deux des 3 manches, "Couchepaganiche" et "Mitis" (je n'ai qu'un seul grand serre-joint pour les montages sur soie courte)
- dégraissage, décirage
- masquage de la face finie de la garde
- préparation de beaucoup d'époxy, environ 2+5 cm3
- presses légères pour le "Mitis"
- presse forte pour le "Couchepaganiche"
- essuyage des excès


29-JUL-2019

    J'ai sorti le "Couchepaganiche" de mon plus grand serre-joint pour y mettre le "Caplan" et j'ai rempli l'épaisseur manquante du manche du "Mitis" avec de la résine époxy teintée à la peinture noire pour céramique.
- dégraissage de la garde et de la soie du "Caplan", décirage de la face avant du manche, masquage de la face finie de la garde, remplissage de résine, mise sous presse et essuyage des excès, environ 3 cm3 de colle
- il y avait encore un petit jour dans la garde du "Couchepaganiche" que j'ai rempli
- pour le "Mitis" il fallait juste le mettre à l'horizontale en bouchant les "sorties" au cul (ruban adhésif) et au ricasso (pâte à modeler), environ 4 cm3 de colle


30-JUL-2019

    J'avais pas l'intention de faire grand chose ce soir. J'ai sorti le "Caplan" de la presse. C'est tout.

    J'ai ressorti le piémontais "Kipawa", clone du Citadel Phan Thiet avec la lame trempée en sélectif par induction et à l'eau... J'ai encore essayé de redresser le tranchant qui serpente... En vain. Avec une petite fraise j'ai essayé de faire un méplat autour et de chaque côté du trou du pivot. Un peu de résine 90 secondes et j'ai collé de part et d'autre une rondelle M3. Le but étant de réduire au maximum le jeu entre lame et manche.


31-JUL-2019

    Les rondelles M3 semblent adhérer bien mieux que lors de mon premier essai avec de la cyano. Un montage à blanc indique un léger serrage et une portée non plane. Le pied à coulisse révèle une différence de hauteur de 0.1 mm entre le point le plus bas et le point le plus haut (à cause du défaut de parallélisme). Mon oeil semble me dire qu'il suffira d'enlever de la matière uniquement d'un seul côté car l'autre rondelle porte entièrement sur la plaquette.

    J'ai encore des vacances à préparer et je ne vais sans doute plus toucher aux lames avant mon retour de Corse vers le 10 août. Aller, on baisse le rideau et on ferme la boutique pour cause de congés annuels.


11-AOU-2019

    Retour de Corse avec rien dans les bagages (sauf un pilon en olivier): aucun morceau de bois, même pas un bout de ressort hélicoïdal cassé trouvé sur la route... J'ai vu beaucoup de couteaux, parait qu'il y a 63 couteliers sur l'ile, j'ai vu que du Z100CD13 ça existe, faudra qu'on m'explique l'utilité d'avoir un excès de carbone par rapport à un taux de chrome déjà si élevé... J'ai vu très peu de couteliers, surtout des boutiquiers et vendeurs, ne connaissant pas l'acier utilisé (je pense qu'à de rares exceptions, c'est toujours de l'XC75) ni la trempe (intégrale ou sélective; intégrale sans aucun doute). Seules info
- l'olivier coûte 6000 EUR le stère chez le marcahnd et provient de tout le bassin méditerrannéen pour ce qui concerne le secteur du souvenir corse (en gros si un stère c'est 40% de vide, ça nous fait 10000 EUR/m3 ou encore 10 EUR/dm3)
- la corne du corniciolu se déforme vers 120°C chez le seul coutelier (en banlieue ajaccienne) qui la travaille dans un four, sans huile.


13-AOU-2019

    Premier séjour au garage pour dégrossir les manches des "Mitis", "Caplan" et "Couchepaganiche". Des trous sont apparus dans la résine de bouchage du "Mitis". J'en ai profité pour affiner un peu les rondelles collées autour du trou de pivot du "Kipawa". Ça tenait bien mais une rondelle a fini par sauter. A la pêche avec l'aimant dans le seau de copeaux, j'ai réussi à la retrouver et je l'ai recollé avec de l'époxy 90 secondes.

    Bon maintenant tout est réuni pour faire des conneries en allant trop vite. Tu penses, 4 lames en attentes... Il est tentant d'augmenter la productivité en faisant des opérations en parallèle mais j'ai peur de ne pas prendre assez de temps pour chacun. Donc je crois que je vais finir entièrement une lame avant l'autre.


14-AOU-2019

    J'ai continué à faconner le manche du "Mitis" au back, puis à la main. Quelques fissures sont remontées à la surface. J'ai fait une forme de bouteille de coca, assez classique mais comme le manche n'a pas beaucoup de hauteur, la section est assez carrée et a donc tendance à tourner dans la main. De manière générale, la forme du "Mitis" me rappelle celle du Nicker allemand, un couteau de chasse typique des Teutons.

    J'ai fait un essai de bouchage avec de la cyanocrylate que je ponce (le mélange collant sciure colle se loge dans les trous). Ça a assez bien marché malgré que ma colle soit devenue gélatineuse. Il faut une colle bien liquide normalement. Mon pot est trop vieux.

    J'ai fin au P320 le manche et j'ai repris quelques rayures de la lame (que je n'avais pas protégée me croyant plus malin) au P600, 1200, 2500 et 4000. Nettoyage au décireur et polissage du manche au disque coton et pâte spéciale bois 40 microns. Nouveau nettoyage au décireur et enduction de 3 couches de mélange d'huile de tung/térébenthine/siccatif (49.25/49.25/1.5%) et d'une pure (98.5/1.5). L'ébène du Gabon en absorbe très peu, c'est un bois qui a séché mais qui reste "gras", semble-t-il.


15-AOU-2019

    Passage au long de la journée des deux dernières couches d'huile de tung pure (au siccatif près) sur l'ébène du "Mitis".

    L'après-midi j'ai attaqué le manche du "Caplan" en m'inspirant des photos des puukkos de Pekka Tuominen pour la section (et la qualité de la finition)
- dégrossissage au back
- finition main
- reperçage à 3/3.1 mm du trou du rivet (bouché par la résine époxy)
- découpe et matage du rivet en laiton (pas de colle)
- polissage à ras du rivet et rattrapage des coups de marteaux ayant raté leur cible
- décirage, polissage au disque coton et pâte 40 microns spéciale bois et nouveau décirage
- début d'enduction des couches d'huile de tung diluée et pure


16-AOU-2019

    Dernières couches d'huile d'huile de tung pure sur le manche du "Caplan".


17-AOU-2019

    Deux couches de cire de carnauba et deux couches de cire d'antiquaire sur les manches des "Mitis" et "Caplan". Puis j'ai mis le tranchant à la meule à eau et, pour m'entrainer, à la main, sans guide.
- j'ai d'abord mesuré l'angle (dit de taillant) de chaque lame, environ 9° pour les deux.
- sur le "Mitis", j'ai mis 20° de chaque côté. Pour me donner l'angle de départ j'ai réglé mon rapporteur à 20-9/2=14.5°. Ensuite j'essaie de maintenir cet angle sur le sommet de ma meule
- sur le "Caplan", j'ai mis 15°, soit un rapporteur réglé à 15-9/2=10.5°.
- ensuite j'ai tout fini à la main (avec l'aide d'un feutre sur le tranchant pour "voir" où je porte) sur les pierres à eau Haidu de 180 et 280, la DMT à 320 et un coup de cuir avec pâte 2 microns.

    Je suis particulièrement fier du "Caplan" car je le trouve très joli. J'ai fait tout le manche au feeling sans la moindre mesure et je lui ai donné une jolie section ovoïde bien régulière. Plaisant à l'oeil, joli contraste. Un hommage au travail toujours magnifique de Pekka Tuominen.


21-AOU-2019

    J'ai juste repercé le trou du rivet  sur le manche du "Couchepaganiche" à 3 puis 3.1 mm et ensuite j'ai percé le trou du tube de passage dragonne à 6 puis 6.1 mm.

    Il y a quelques jours j'ai emprunté un outil à un voisin pour changer la cassette de mon VTC. S'en suivit aussi dérive-chaîne... Je lui ai dit que je lui en devais une et il m'a répondu qu'il m'apporterait quelques couteaux à affûter. Il est passé aujourd'hui avec 3 tromblons de son grand-père, un vieil office de chez Pradel qui a connu de meilleurs jours et une copie de Laguiole en 420, cadeau publicitaire sans doute en provenance du Pakistan. Les 3 tromblons sont déjà passés sur une meule grossière à 2800 tr/min... Bon bref. J'ai fait de mon mieux, à la main: P180, 280 à l'eau. Au final j'ai aussi reponcé les manches au P180, puis 320, nettoyage paille de fer, polissage aux disques sisal, coton et flanel pour les lames et coton pour les manches. Nettoyage à l'alcool et au décireur et une couche d'huile de lin diluée à 20% avec 1.5% de siccatif. Demain une couche de cire ou deux et un affûtage final.


22-AOU-2019

    Cirage et fin de l'affûtage des tromblons du voisin.

    Façonnage au back puis à la main du manche du "Couchepaganiche". A cause de la lame protégée, j'ai vu trop tard que j'ai enlevé un peu trop de matière au dos du manche juste derrière la garde. Du coup le couteau n'a plus le profil du Dropped Hunter de Loveless, avec cette belle ligne continue qui part de la pointe jusqu'au cul du manche. A présent il y a un léger creux, juste en face d'un début d'encoche pour l'index (qui n'est pas sur le modèle original non plus). N'empêche que le couteau reste agréable en main.

    Je parle à un autre voisin des tromblons du premier, et me voilà avec un Opinel n°12 acier et un Victorinox publicitaire. Tous deux ont vu des jours meilleurs et sont également à ranger au rayon tromblons. Et maintenant je ferme ma gueule avec les voisins.

    Pas de voisin chez lui et j'ai laissà les lames dans sa boite aux lettres. "Ding dong!" put***! Qui c'est qui fait suer pendant que je fais la vinaigrette de la salade?! Une bouteille de Bordeaux 2013 médaille d'argent en 2016 et une terrine de pâté de campagne sur le paillasson. C'est le voisin qui me dit que même son grand-père n'a jamais eu les couteaux aussi beaux que cela. Merde je sais plus où me mettre...

    Le soir j'ai dérouillé la lame de l'Opinel N°12, poncé le manche à P180 et 320, polie la lame et le manche respectivement aux disques sisal, coton, flanelle et coton. Décirage. Affûtage des trois lames (Haïdu+eau P180 et 280, cuir pâte 2 microns), une goutte d'huile dans le Victorinox et de l'huile de lin sur le manche du N°12 qui avait très soif. L'Opinel est devenu un vrai rasoir. Quelqu'un a pris soin au cours de sa vie de toujours amincir la lame au fur et à mesure que le tranchant est remonté. Apparemment le beau-père décédé du voisin. C'est pour cela que je l'ai un peu bichonné. Demain on cire et retour à l'expéditeur.


23-AOU-2019

    Petite couche de cire de carnauba sur l'Opinel N°12 et retour au voisin.

    Chanfrein sur les trous de la quincaillerie du "Couchepaganiche". Coupe de la quincaillerie. Collage et matage. Ponçage à ras. Reprise du ponçage à la main. Long ponçage de la garde en laiton: P180, 320, 600, 800, 1200 et 2500. Polissage au disque coton et pâte 40 microns spéciale bois. Nettoyage au décireur et début des couches d'huile de Tung: 3 diluées et 3 pures, la dernière juste avant la nuit.


24-AOU-2019

    En matinée, j'ai mis deux couches de cire de carnauba et deux couches de cire d'antiquaire sur le manche avant de finir avec l'affûtage sur meule à eau, pierres à eau Haïdu P180 et 280, pierre diamantée DMT P320 et cuir avec pâte 2 microns. J'ai mis l'angle de 20° à la meule à main levée en m'aidant de mon rapporteur. La lame a un angle (dit de taillant) un peu au dessus de 6°, j'ai donc réglé mon rapporteur à 20-6/2=17°. Prises de photos et mise à jour de la galerie.


27-AOU-2019

    34°C vers 17h00, alors pas de jogging ni de VTC. Montage de photos de vacances et petits coups de lime sur les rondelles du pivot du "Kipawa" afin de diminuer l'épaisseur dans cette zone. Plusieurs montages à blanc pour ajuster la butée de la lentille et avoir une lame ouverte dont la forme générale ne me déplait pas trop. Plus tard collage à l'époxy de la quincaillerie: tube pasage dragonne en alu et des clous en fer d'environ 2.1 mm dans lesquels j'ai coupé des pseudo rivets.


28-AOU-2019

    Sortie des presses du manche du "Madawaska", coupe de ce qui dépasse, un coup de lime et un coup de scie pour le tube, mais j'ai arrêté puisque j'attaquais le bois.

    A ma grande surprise, un jeune élève-ingénieur en stage à l'usine m'a demandé de lui vendre un couteau. Voila le "Harricana" parti à l'ESTACA à Laval et vers Meung sur Loire. Il faut que je lui fasse à la va-vite un étui juste collé, en cuir de siège auto, pour le transport.


30-AOU-2019

    J'ai encore affiné la zone du pivot sur la lame du "Kipawa" avec de légers coups de lime jusqu'à ce que la lame rentre avec un très léger coincement entre les plaquettes. J'ai aussi poncé à ras et grossièrement la quincaillerie. La suite plus tard.


31-AOU-2019

    Avec le back j'ai poli au P220 et 400 à ras la quincaillerie du "Kipawa". J'ai aussi repris un peu le dos de lame. Ensuite j'ai
- fini le manche à la main avec des éponges abrasives P60, 100 et 180 et enfin des abrasifs P320 et 600.
- Nettoyage à la paille de fer et polissage au disque coton avec pâte spéciale bois à 40 microns.
- Nouveau nettoyage au décireur
- Mise à la longueur de l'axe
- En parallèle, 5 min de révélation de la lame dans du perchlo
- nettoyage à l'eau savonneuse
- polissage au P2500
- polissage à la pâte "pour faire briller les chromes" de ma moto (résultat "bof")
- enduction de 3 couches d'huile de Tung diluée à 50% avec de la térébenthine (et 1.5% de siccatif)
- enduction de 3 couches d'huile de Tung pure (et 1.5% de siccatif): la 3ème juste avant la nuit


01-SEP-2019

    Enduction de 2 couches de cire carnauba, puis de 2 couches de cire d'antiquaire sur le manche du "Kipawa".

    J'ai mis le tranchant à main levée sur la meule à eau avec un guide à (15-5/2)=12.5° car l'angle de taillant de la lame est d'environ 5°. Finition avec les pierres à eau Haïdu P180 et 280, la DMT P320 et le cuir avec pâte 2 microns. A cause des multiples trempes sélectives à l'eau lors de mes trop nombreux essais avec le chauffage par induction, le fil est légèrement déformé, ce qui ne facilite pas l'affûtage.

    Montage final avec des rondelles M3 et un axe déformé/matés à coups de marteau bien sentis. Celui-là aussi il m'en aura fallu du temps. Mise à jour de la galerie. Bizarrement les Lauri PT à 63 HRc ne rayent plus lame. On serait donc au moins vers les 63 HRc. C'est très bizarre, c'est comme si l'acier avait durci avec le temps. C'était bien des mesures de dureté trop basse qui m'ont fait douter de l'obtention de la température minimum d'austénisation nécéssaire par le chauffage par induction. Suite à cela, mes recherches théoriques sur la températures de perte de magnétisme et mes rares mesures (au thermo infrarouge, aux crayons tempilstick) m'ont toutes donné des températures trop basses et par conséquent l'abandon, au moins temporaire, de ce procédé.

    Me voilà enfin avec un compteur à 0, il n'y a plus aucune lame ou projet à moitié entamé qui traine. De bon augure pour cette nouvelle année? C'était mon anniversaire récemment, 48 piges et je ne vois plus rien de près, vérole! C'est dur à accepter.


07-SEP-2019

    Il y a une semaine j'étais chez Casto avec l'idée d'acheter leur pierre diamantée Magnusson, pour essai. Prix très faible, rien à craindre. Rien en rayon malgré ce que dit le site web. Idem chez un vendeur "que sur le web". Bon j'ai recommencé ce samedi avec commande sur le web et livraison dans les deux heures au magasin. Elle était bien là pour 5.90 EUR. Comme elle n'est pas venue par fax en deux heures, forcéement elle est quelque part dans ce gigantesque batiment mais pourquoi pas en rayon? Bof. Donc la voilà. Donnée pour un grand d'environ 150 sur le site et magnétqiue. Pas la moindre indication sur l'emballage par contre: ni magnétique, ni le grain, made in PRC évidemment. La plaque n'est pas bien centrée sur le support en plastique et elle est aussi magnétique que mon cul. Mais elle a l'air très agressive au toucher.


(sans doute 6 X 2") 152 X 51 X 5 [mm].


09-SEP-2019

    Bon ça glande... Bon j'ai un peu trimballé le "Kipawa" et je m'étonne du tranchant si dur quand les deux autres lames trempées par induction n'ont rien donné ou si peu (c'était un 75Cr1 et un truc en ressort de XC35 à 55 sans doute, vers 53..54 HRc). Du coup j'ai fouillé mes notes dans ces pages et nulle part il est écrit que j'ai retrempé cette lame avec un autre moyen.

    Je résume l'induction: un champ magnétique alternatif crée des courants induits dans les métaux conducteurs d'électricité. Ceux-ci échauffent le métal par l'effet Joule. Si le métal est magnétique, un second effet se superpose: le changement brusque de sens des dipôles magnétiques. Lui aussi provoque une augmentation de température. Une fois le point de Curie atteint, et le magnétisme perdu, seul persiste l'effet Joule.

    En fonction de mon acier, la température de Curie varie de 769°C (pour moins de 0.45% de carbone) à 727°C au dessus de 0.77% (on va dire qu'entre 0.45 et 0.77 c'est linéaire pour simplifier). Le "Kipawa" a été forgé dans une lime, soit en gros un XC100 qui demande au moins 770°C pour prendre un peu la trempe. Comment est-ce possible avec un effet Joule seul au dessus de 727? J'imagine que les pertes par rayonnement compensent largement ce qu'amène l'effet Joule.

    Ma meilleure idée jusqu'à présent c'est un U en tôle qui monterait à 769°C dans lequel je pourrai placer l'XC100. Ainsi par rayonnement et conduction, je pourrai espérer faire monter l'XC100 de 727 à 769°C au moins...

    Aujourd'hui j'ai ressorti mon chauffage par induction pour de nouveaux essais. Sur un bout de tôle, j'ai mis de la cire en poudre prélevée sur mes crayons thermiques Tempilstick de 774 et 804°C. Peu importe la durée d'attente que le courant se stabilise, que la tôle chauffe, soit bien homogène, même la cire à 774°C n'a pas fondu. Me voilà encore dans un cul de sac. Essayer avec un solénoïde plus long aux spires plus rapprochées comme semble me le suggérer mes interprétations de la littérature?


10-SEP-2019

    J'ai ressorti mon tout premier canif, le Richard Abraham Herder Solingen en "Rostenit". Le tranchant est en piètre état. J'ai donc testé la pierre diamantée Casto/Magnusson. Important avec ce type de pierre: ne pas forcer sinon vous dégagez tous les diamants qui tiennent généralement très mal dans la colle support. Le boulot va vite, la pierre est très agressive et comme sur tous les modèles de ce type, elle perd vite de son agressivité au doigt. Alors c'est normal (sorte de rôdage) et ça coupe toujours encore très longtemps normalement. On verra cela à la prochaine sortie. Pour l'instant ça fait très bien le job.


11-SEP-2019

    J'ai fini l'affûtage de mon petit canif Herder en sortant ma vieille pierre Norton IB-134. A force d'essayer de la nettoyer (surtout la face fine), j'ai eu quelques progrès et on va voir si elle accroche à nouveau un peu le métal. Vue son âge, on peut imaginer que sa lubrification d'origine est HS. Il faut une huile minérale pour cela et j'ai trouvé dans ma cuisine l'huile IKEA qui me sert à protéger mes planches à découper. Je pensais que c'était une huile naturelle mais pas du tout, l'étiquette dit qu'elle est minérale. Son nom "suédois" àlacon est SKYDD. Tout cela a bien marché et avec un coup de cuir et pâte 2 microns, le petit canif est redevenu très tranchant.


14-SEP-2019

    Ça glande et j'ai un peu de temps. Il y a quelques temps déjà j'ai vu sur Youtube Joe Calton raviver ses pierres Norton Crystolon avec de la poudre SiC c-à-d une sorte de sable à base de carbure de silicium de granulomètrie précise. On en trouve sur Aamazon apparemment. J'ai testé une dernière fois de raviver ma pierre Norton IB-134 avec une version cheap. Cette fois j'ai pris un pavé autobloquant qu'il me restait et le sable le plus fin que j'ai au garage, une sorte de sable de quartz à mettre entre les pavés et qui devrait même empêcher la mousse de s'installer (selon le fabricant...). Un peu de sable sur la face de présentation du pavé, un peu d'eau et frotte! On sent que les grains deveinnent très vite une fine poudre et enfin une boue façon pierre de coticule. Inspection à la loupe et à l'oeil: incroyable! En seulement 10 passes, la face orange (fine à ~P400 dite India à base d'oxyde d'alumium) est plus propre que jamais. Encore 3 cycles du même acabit et la pierre accroche à nouveau sur toute la surface, elle est presque neuve. J'ai alors fait pareil sur la face grise (grossière à ~P150 dite Crystolon à base de carbure de silicium).


Quand je pense à tout ce que j'ai essayé, avoir au final une solution aussi simple et efficace était inespéré!


15-SEP-2019

    Petit tour en brocante ce matin: grosses limes, petites limes, chouette gouge à 5 EUR, des coupe-choux HS à 15, un soi disant couteau "signé" à 300 EUR vendu 200, vieux multimètre Metrix 15A à 4 EUR, grosse serpe de 4 mm à 1 EUR, je n'ai rien acheté. Pas envie de grand chose. J'ai bien une maryse IKEA dont le manche a cassé que je voudrai réparé avec le morceau de platane que j'ai encore (c'est pas pour le prix mais le plaisir de faire). J'ai juste vu un gros canif de la marque allemande Otter dont le dessin me plait et que j'aimerai reproduire. Mais il faut de quoi faire les platines et un ressort. Alors soit je fais des emplettes, soit je me débrouille avec ce que je trouve ici ou là. La lame en C75 ne me convient pas. Il reste encore la possibilité d'en acheter un et de changer la lame... On va laisser décanter.

    En allant chercher du lait à la ferme, j'ai discuté corne avec l'agriculteur et il m'en a filé deux petites. C'est creux à première vue, peut-être plein près de la pointe? On verra si on peut faire quelque chose avec ça (un manche de couteau évidemment!)


16-SEP-2019

    J'ai un peu cherché sur le Net un pliant Otter pas cher, le modèle 162. Non trop cher, avec le port j'ai de quoi acheter facilement chez Eurotechni des tôles pour faire les platines (1 mm) et le ressort (2.5 ou 3 mm) de moultes pliants. Il y a bien le modèle 161, exactement identique mais avec moins d'habillage et donc un peu moins cher mais rien de significatif. On laissse tomber.


17-SEP-2019

    J'ai démonté mon greffoir vintage "Sandvik Pradines n°11 10 cm FRANCE" pour avoir un ordre de grandeur des épaisseurs d'un ressort de pliant.


Le truc bizarre c'est le trou pour l'axe du ressort qui a un plus grand diamètre dans la plaquette. Mais
bon, c'est le trou dans les platines qui définit la position de l'axe du ressort. On voit comment le ressort
maintient les lames en positions ouvertes et fermées.



Le ressort est plat pour appuyer sur toute la surface du talon de lame tout en maintenant le tranchant
un peu éloigné du ressort (ce que ne faisait pas de nombreux Laguiole et consorts dans les années 80
mon "Parapluie à l'épreuve", les trois Calmels offerts à ma famille en juillet 95, mon G. David...)


    En continuant à chercher des photos du Otter 161/162 pour repomper le contour, je suis tombé sur un modèle 161 au moins 30% sous le prix du marché avec un port très faible. Plaquettes en sapelli et lame en 1.4034. Je l'ai commandé en me disant qu'il m'éviterait de faire trop d'essais avec diverses géométries de ressort et d'encoches au dos de lame. Livraison en Allemagne chez un collègue. Des videos sur YouTube de visite de l'usine Otter indiquent qu'ils vendent aussi leurs modèles avec un défaut dits "B-Ware" en allemand, en stipulant que le vendeur doit le préciser. Je suppose que le modèle commandé est un "B-Ware" avec "oubli" volontaire de le préciser évidemment. On verra bien à la livraison.

    En faisant un tour à la benne de l'usine je suis tombé sur une tonne d'outils, j'ose à peine l'écrire ici si mon employeur me cherchait des noises. J'ai trouvé
- 36 clés Allen du 4 au 14 avec aussi des tailles en pouce, qui ont bien vécu mais presque toutes sont parfaitement utilisables et feraient le bonheur d'un garage en Afrique
- 2 clés Allen de 6 mm emmanchées
- 1 douille de 10 mm emmanchée
- 2 énormes Tournevis Philips n°3 (1 Facom et 1 Wera d'électricien entièrement isolé): les bouts sont cradingues mais absolument entiers, ils ont dû servir de pointe pour nettoyer des trucs
- 38 fôrets (oui 38!) entre 5 et 14 mm, qui ont vécu aussi, avec les queues très marquées, mais toutes les arètes (ou presque) sont absolument intactes, les fôrets semblent donc encore affûtés
Peut-être un employé frustré et revanchard... (bon les clés Allen sont souvent fournies avec des machines mais presque toutes sont de marques, alors je doute)


18-SEP-2019

    J'ai un peu trié les clés Allen et les fôrets dont j'espère qu'ils me serviront
- les clés comme matière d'oeuvre pour la forge
- les fôrets pour percer des gros trous sans que "l'explosion" d'une arète sur un lopin trop dur me coûte une blinde...

    Alors à force de chercher de la doc sur l'acier des outils main, j'ai remarqué que la plupart des clés sont toujours sur base d'un acier entre 0.25 et 0.35% (25CD4, 28CD4, 31CrV3, 35CD4S...) de carbone avec du chrome et soit du vanadium, soit du molybdène (souvent l'un ou l'autre mais pas les deux). Je savais que les clés Allen de couleur noires et aux arètes vives étaient en un acier différent, au silicium (un ressort badass), plus dur que les clés à fourches, donc avec sans doute un peu plus de carbone, mais rien de folichon. Et bien une des clés Allen trouvée porte l'inscription "410-08 HaFu 59CrMoV4 GERMANY". Une clé de 8 mm, sans doute de la série 410 (longue avec une boule côté long) de ce fabricant, mais surtout on a le taux de carbone, 0.59%. C'est presque le double de ce que j'imaginais. Y a moyen de faire des trucs très durs avec ça. Le 4 signifie 1% de Cr selon la norme et donc il y a un taux moindre de molybdène et encore moins de vanadium, disons quelque chose comme 0.25% de Mo et 0.1 de V. Le vanadium c'est très bon pour limiter le grossissement de grain à la forge et ça fait parmi les meilleurs carbures pour la coutellerie. Quel dommage de n'avoir qu'un hexagone de 8 mm. J'ai trouvé cette marque sur le Net mais pas la moindre fiche technique de cet acier.


20-SEP-2019

    "Dring", tiens on sonne. Et me voilà avec 4 paires de ciseaux de coiffeur de la voisine, coiffeuse, à affûter. 2 sont des ciseaux désépaississeur, celui dont une moitié ressemble à un peigne. Bon ça s'affûte comment ça? 2 sont estampillés "My first Ysaky MFY-55LCC Japan Stainless steel (l'autre est un LTC)", un autre "LEFT 5,5 7201 made in Germany Tondeo Solingen AM7B 2059" et le dernier " JAGUAR SATIN ES 40 LEFT 5,25 Jaguar Solingen Germany". Tous semblent déjà avoir été affûtés par le passé.


21-SEP-2019

    J'ai observé de près les paires de ciseaux. C'est du beau matos, très bien fini. Pour un type comme moi qui n'en ai jamais vu de près, ça fleure bon le haut de gamme. Après, si c'est ton seul outil et que tu le tiens 8 heures en main 220 jours par an, je crois que ça se justifie totalement. Tous les axes ont des vis ou sorte d'écrou à encoches pour le réglage du jeu. Et le plus étonnant jamais vu avant sur une paire domestique: tous ont une émouture creuse du côté plat des lames. En gros une sorte d'émouture Kata-Ha, aussi bien sur les Nippons que les Teutons.


Avant affûtage. Observer les vis ou rondelles à encoches.
On voit un peu l'émouture creuse au dos des lames et le léger plat
juste derrière le tranchant. Et en détail, la partie qui désépaissit.

    Sur le désépaississeur Teuton, deux "dents" près de l'axe avaient leur fil plié. Je l'ai ébavuré avec le côté Crystolon (~P150) de ma pierre Norton IB-134 enduite d'huile minérale IKEA Skydd. Ensuite j'ai "peint" au marqueur les tranchants de chaque ciseau (8 au total donc) et j'ai pris ma plus grande pierre de coticule belge (~P6000 à 8000; comme selon moi une paire de ciseaux tend à couper en poussant et non pas en sciant, il faut polir les tranchants). J'ai commencé par les tranchants des côtés extérieurs. Etonnant mais tous sont à plus ou moins 45°. A part un tranchant un peu ébavuré, tous les autres étaient en très bon état et j'ai très peu travaillé/retiré de matière. Ensuite quelques passages à plat côté "Kata-Ha".

    Dans cet état, j'ai remarqué que l'action des ciseaux les faisait accrocher davantage l'un contre l'autre (avant ça glissait) tout en faisant un petit son. Avant, c'était le silence absolu. J'ai pensé que je n'aurai pas besoin d'ajuster le jeu de l'axe tant tout semblait agressif. J'ai fini avec quelques passages au cuir avec pâte 2 microns. Ça glissait à nouveau avec presque plus de bruit. Alors j'ai décidé de resserrer un peu (vraiment très peu) le jeu des axes. Un tournevis a suffit sur les deux Teutons. Peut-être 1/32ème de tour. Mais les rondelles à encoches des Nippons m'ont réservé une surprise: ils sont indexés! Oui ils se déplacent par incrément avec un petit clic à chaque fois. J'ai mis deux "clics" par paire. J'ai d'abord cru devoir fabriquer un outil mais un essai avec les becs de mon pied à coulisse a révélé un effort de manipulation ridiculement faible. Vraiment bien foutu leur système aux Nippons. Essais sur papier: ça coupe bien mieux qu'avant, je dois le reconnaître. J'étais sceptique car avant affûtage, ils coupaient au moins aussi bien que mes ciseaux domestiques bas de gamme. Un vrai plaisir à utiliser à présent.


22-SEP-2019

    Petit feedback cisesque: les paires n'ont jamais été affûtées. Elles sont plutôt bas de gamme avec un prix entre 25 et 40 EUR de mémoire de coiffeuse. Une très bonne paire est à 150 EUR. Demain des cheveux seront coupés et on saura si le choix du tranchant lisse a été le bon. Et dans ce cas, on veut m'en filer encore d'autres à affûter. Misère...


23-SEP-2019

    D'après le suivi de colis mon couteau Otter a été livré samedi à 13h33... Mais quedalle dans la boîte aux lettres. On peut entrer le code postal pour avoir des détails chez DHL mais il est indiqué comme étant erroné. Mail au vendeur pour lui dire qu'il a dû simplement m'envoyer le mauvais lien. Le soir, un nouveau lien, qui semble indiquer l'expédition d'un objet le jour même et livraison prévue le lendemain entre 10 et 13h00. Alors mauvais lien, objet pas expédié, envoi d'un second article? Aucune idée le vendeur se limitant a envoyer des mails qui ne contiennet que des liens, pas bonjour, pas au revoir...


24-SEP-2019

    Objet livré à 12h38, dans la boîte aux lettres. Mon collègue vivant en Allemagne devrait me l'amener dans deux jours, 10 jours après l'achat. En ces temps électroniques où tout doit aller si vite, ç'aura été un accouchement difficile.

    Pas de grosses motivations, mais il y a environ deux semaines j'ai cassé coup sur coup deux de mes quatre maryse Ikea. Rupture au même endroit. Plastique fragilisé par les nombreux lavages en machine, fatigue à l'endroit de la contrainte maximale en flexion (à l'encastrement) à cause des pâtes à gâteaux souvent très visqueuses (je patisse beaucoup) ou simplement un produit de merde? N'empêche que je n'ai pas trouvé mieux sur le marché que cette forme de maryse: silicone très résistant, notamment à la température, belle finesse des bords les rendant très efficace en raclage et prix plancher (1.99 EUR en France et 0.99 en Allemagne; bizarre, non?)

    Alors ce n'est pas pour le prix mais plus pour avoir une bricole à faire, je me suis dit que je devrai refaire un manche en bois. Et justement il me reste ce morceau de platane, pas assez bon pouir faire des plaquettes. J'ai découpé une forme grossière dans une planchette de 7 mm que j'avais sciée par le passé. Scie, ciseaux à bois, râpe... Et voilà un truc brut mais que j'ai déjà rendu trop fin dans la zone d'encastrement. J'y ai recollé une fine plaquette pour essayer de faire tenir l'ensemble par coincement et on verra après séchage. Bon je sais, rien à voir avec la coutellerie, mais si! Je me suis aperçu qu'il me fallait une fois pour toute prendre soins de mes ciseaux à bois en piteux état: un vieux modèle de mon grand-père et 4 machins chinois qui ont sans doute déjà 20 ans au bas mot. Alors c'est décidé, je vais prendre une heure ou deux un de ces soirs pour affûter tout ce petit monde. Comme ça ils seront prêt le jour où j'en aurai à nouveau besoin et plus de mauvaises surprise. Je pourrai porter seul la responsabilité d'un boulot de merde sans pouvoir me décharger sur la qualité médiocre de mes outils.


25-SEP-2019

    Au tour des ciseaux à bois. Comme déjà évoqué, il y en a 4 Chinois de 8, 12, 14 et 16 mm de large et un dernier de 25 mm de mon grand-père maternel. J'ai sorti la meule à eau pour celui de 12 mm dont le tranchant ressemblait à une scie. Ensuite des passages avec trace de feutre et à main levée sur les deux faces de ma IB-134 Norton imbibée d'huile minérale. Pas trop de travail, c'est venu vite. La pierre, par contre, s'est vite colmatée et je suis bon pour la repasser avec du sable sur ma brique autobloquante. Pour finir, passage sur ma petite pierre de coticule, puis cuir avec pâte 2 microns. Essai sur papier, ça coupe. J'ai un peu avivé les faces rouillées avec les pierres et j'ai tout huilé. Il riqsue de se passer du temps avant que j'en ai besoin. Il manque un petit coin au ciseau de mon grand-père, mais il aurait fallu enlever beaucoup trop de métal, alors il restera ainsi pour le moment. Tous les ciseaux ont un angle au sommet de 20 à 25°. Je dirai que l'acier du vieux modèle de mon grand-père était un peu moins dur que celui des modèles chinois.


26-SEP-2019

    Le pliant Otter type 161 est enfin arrivé jusqu'à moi! Faisons le tour ensemble. Une petite boite en carton où le couteau est emballé dans du papier kraft. Une petite notice DE/EN sur les soins à porter en cas d'acier carbone ou inox, lubrifier le pivot... Et une petite lingette d'un lubrifiant très populaire en Teutonie: le Ballistol. Le couteau fait 193 mm de long ouvert, le manche en acier inox 1.4034 (=X46Cr13) 105 mm, le tranchant 80 mm en ligne droite talon-pointe et 81 mm en developpée. Epaisseur de lame au pivot 2.95 mm, l'émouture plate intégrale a fait passer le dos à 2.33 mm. Sur 15 mm de hauteur, l'épaisseur descend derrière le tranchant à 0.30 mm. Le tranchant selon mes essais avec du feutre et une pierre a un demi-angle au sommet de 20°. A vue de loupe, je dirai qu'il a été fini au P400. Il accroche beaucoup la pulpe des doigts. Ça coupe très bien en sortie de boite mais avec beaucoup d'accroche, d'agressivité. En "accrochant" les poils on arrive même à se raser mais ça tire fort. Il y a un léger "recurve" près du talon et c'est vraiment un truc insupportable pour moi quelque soit le couteau. Quand j'en fais (des couteaux avec des recurves involontaires), ça me rend malade, ça prouve le manque de maitrise côté backstand. Ça me renvoie mes propres faiblesses. Avec sa mitre en acier, le pivot est vraiment très solide. C'est construit comme on imagine les Allemands, un peu carré aux entournures mais très costauds. Tout semble en inox. Le ressort a été découpé à l'emporte-pièce mais ses faces parallèles serpentent un peu, sans doute à cause du traitement thermique. Le dos de lame et le tranchant ne sont pas tout à fait droits et derrière l'encoche pour l'ongle, on sent une bosse comme si elle avait été emboutie et non pas usinée. Les chanfreins et les épaulements des mitres ne sont pas symétriques. Les rivets ont été matés mais ont perdu beaucoup de leur circularité. Ils font moins de 3 mm de diamètre mais impossible de dire s'il s'agit de rivets de 2, 2.2 ou 2.5 mm par exemple. L'axe de lame est parfaitement invisible dans les mitres, on devine à peine quelques arcs de cercle ça et là.

    Le ressort n'oppose pas autant de résistance que ce que j'ai cru comprendre de certaines videos de présentation. L'épaulement derrière la lame a une sorte de bavure qui fait qu'en position ouverte, le contact épaulement ressort n'est pas franc car il ne porte que sur un tout petit endroit. L'encoche casse-goutte est en forme de vé (amorce de rupture) comme sur les Victorinox. Mes petites mesures approximatives me donnent environ 58 HRc (non rayé par ESEE à 56..57, mais par Fallkniven F1 à 59 HRc). Epaisseur totale du manche 16 mm, les congés sont inégaux. Il y a deux tout petits chanfreins au dos de lame. Les platines font 1 mm d'épaisseur. Certains angles manquent ça et là, notamment à l'arrière du ressort là où il "ferme" le couteau au cul et ça ne fait pas très propre. Il y a de toutes petites traces d'abrasion sur la butée de lame (au talon derrière le casse-goutte) pour cause d'ajustement en position fermée. Même si ce n'est pas parfait à l'oeil nu, la lame est très bien centrée en position fermée. On voit des "points d'arrêt" de la bande abrasive au milieu de certaines surfaces metalliques assez longues.

    Si j'en crois les videos sur le Net, je dirai qu'il s'agit certainement d'un exemplaire de catégorie B dit "B-Ware". Je trouve mes couteaux perso un peu mieux finis. Vendu officiellement à 46 EUR (en catégorie "A" bien sûr), je l'ai eu pour moins de 38 frais de port inclus. Bien sûr impossible pour moi de sortir un truc équivalent fait main à ce tarif avec une marge. Comme souvent, j'imagine qu'une grosse partie de la marge est faite par le revendeur final de toute façon. Je l'ai acheté dans le but de le copier ou de m'en inspirer sans avoir à tâter 3 fois pour trouver la bonne géométrie de ressort, de butée, de positions de diverses pièces. Maintenant par rapport à un Opinel équivalent en XC90, c'est trop cher. Pareil pour un Victorinox. Mais il est chouette, avec ce petit côté rétro qui me replonge dans les années 70 en voyant mon grand-père avoir sur lui un modèle fort ressemblant. Je vais le porter quelque temps à la place de mon "Borel II" pliant et me faire une opinion. Il est assez lourd et épais en poche à mon goût, avec 86 g.


sur


    En première approche, mon modèle cloné aurait
- une lame en 100Cr6 ou 90CV8 ou un truc du genre vers 60 HRc, avec 2.5 mm environ au pivot et 15° au tranchant
- un ressort rectifié sur les deux faces
- un casse-goutte arrondi
- des mitres en alu pour la légèreté, plus symétriques
- des plaquettes en bois plus dense avec des angles beaucoup plus arrondis et une épaisseur totale sans doute plus faible d'un millimètre ou deux.
Aller, assez de langue de pute (ça sonne autrement mais je me voulais juste objectif; je n'ai rien contre la marque Otter)


29-SEP-2019

    J'ai fini par mettre un petit coup de lime douce sur la butée de lame du Otter 161 en position ouverte. Bien qu'ayant protégé la zone, j'ai réussi à mettre un petit coup de lime dans une des mitres (!). En essayant de mettre la zone de butée bien perpendiculaire à la lame j'ai déjà enlevé trop de matière
- le dos de lame est bien en ligne avec le dos du manche, ça c'est plutôt bien pour l'esthétique je trouve mais
- il y a déjà un saut entre ressort et lame qu'on voit à l'oeil et qu'on sent au doigt
- et en plus la butée n'est toujours pas perpendiculaire à l'axe longitudinal du couteau, ça se voit bien à l'oeil aussi (et je ne peux pas enlever plus de matière).
C'était assez facile à la lime, du coup je me demande si 58 HRc c'est pas un peu surestimé, au moins dans cette zone.

    Je me demande si je ne vais pas modifier la section du manche dans les jours à venir. Cela "couperait un peu les têtes" des rivets en vue d'un démontage prochain.


30-SEP-2019: joyeux anniversaire maman!

    Pas de coutellerie aujourd'hui. Comme le premier manche de maryse semble faire l'affaire, j'ai commencé à découper un second manche, lui aussi en platane. Et c'était déjà tout. Suite à l'extraordinaire efficacité désincrustante de mon pavé autobloquant couvert de silice, j'ai fait un essai sur ma première pierre Fallkniven DC4 qui s'était révélée de très mauvaise qualité tant du côté diamant (ils ont tous dégagé après la première utilisation) que du côté céramique (aucun pore "ouvert" visible, la surface semble vitrifiée). J'ai l'impression que ça a fait quelque chose... Je continuerai lorsque j'aurai un peu plus de temps.


01-OCT-2019

    Aujourd'hui à coup de râpe, lime demi-douce et papiers de verre, j'ai fini le second manche de remplacement de ma seconde maryse Ikea. On l'affinera au besoin. Il est déjà bien arrondi et fini, et le platane semble bien plus solide que le plastique d'origine. J'ai ensuite longement poli la face céramique de ma première DC4, avec eau et sable siliceux. Après 10 intenses minutes, je ne constate pas vraiment d'amélioration. Au lieu de voir des pores ouverts comme sur la seconde pierre qui me fut envoyée par Fallkniven après un petit mail de plainte, la surface semble scellée comme si c'était du béton. Arrêt, séchage et on observera de près à la loupe une fois sèche.

    Donc voilà plusieurs jours que je trimballe le modèle 161 de chez Otter dans ma poche. Le tranchant ne me satisfait pas. Je l'ai retouché avec absolument tout ce que je possède. Rien à faire. Certes ça coupe mais comme ça devrait. Je décide d'essayer un dernier truc: refaire le tranchant entièrement comme lorsque je fais un de mes couteaux. Bref, pierre à eau Haïdu P180 et demi-angle au sommet de 15° au lieu des 20° d'origine. Le métal doit être assez mou car c'est venu très vite. Un petit coup de pierre Haïdu P280 et je voulais m'arrêter là. Tout cela était bien agressif à souhait. Mais un peu trop. Même avec un coup de cuir et de pâte 2 microns, la pénétration de lame est difficile. Il me semble voir une micro bavure à la loupe (sans doute trop résistante pour le simple cuir). Alors la seconde DC4 (la bonne!) trainant par là, j'ai fais 2 passes super légères sur la céramique (~P600) et cuir à nouveau. Résultat: toujours très agressif mais mordant à souhait et la pénétration n'est plus un problème. Test de l'ongle ou des cheveux passés avec une super accroche. Voilà, c'est comme cela qu'il faut que ce soit. Seul point à problème, la mini zone de recurve juste devant le casse-goutte.

    Au fait, en décembre je pars une semaine avec mon meilleur pote en Egypte, croisère sur le Nil en bateau à voile de max 12 personnes, de site archéologique en site archéologique. Qu'est ce que je vais prendre comme couteau moi? Dois-je en faire un nouveau pour cette occasion?


07-OCT-2019

    Pas grand chose de laché côté coutellerie. Je me demande si je dois acheter un peu d'inox pour faire des platines et un ressort de pliant. Ce weekend j'ai aussi coupé beaucoup plus de légumes que d'habitude (avec l'automne, je me fais pas mal de soupes, potages, pot au feu) et j'ai repris en main mon mini Gyuto de chez Yakitori (modèle HY1 en 1.4116 à 55 HRC made in China). Voilà longtemps que je me disais qu'il faudrait en faire la base d'un truc amélioré
- un peu plus long
- talon de lame un poil plus loin du manche
- et surtout plus d'émouture creuse (très fine soit, mais qui finit par coincer dans les légumes un peu durs comme les pommes de terre, carottes, etc)

    Alors j'ai dessiné un mix entre ce mini Gyuto et un Funayuki de 132 mm du livre "101 Knife Design" de Murray Carter. Reste la question du choix de l'acier et du mode d'obtention. J'ai listé tous mes aciers. Pour l'instant, j'en suis à le tailler dans la lame de scie circulaire à bois (L6 ou 80CrV2 au mieux?) de mon tas de ferraille. Ça fait 1.5 mm. Et comme je veux que le tranchant soit plus dur que le dos de lame, je me suis dit que je pourrai essayer un revenu sélectif plutôt que les trempes du même acabit qui me déforment toujours beaucoup les lames fines. Un hypereutectique serait mieux pour avoir des carbures au tranchant mais je ne sais pas si j'ai envie d'investir trop de temps dans un premier essai (forge, recuit d'aciers de type limes, roulement, 90MCV8 en chute de l'usine).

    En faisant tout cela il m'est venu l'inspiration pour une autre lame, plus orientée chasse. Je vais tacher de la dessiner demain.


08-OCT-2019: j'ai fait des frais (expression de chez moi je crois...Ecrivez-moi si dans votre Plouquie on le dit aussi)

    A rechercher l'inspiration, je suis retombé sur un couteau de Ken Onion. Encore un type dont on reconnait les couteaux au premier coup d'oeil. Il s'agit d'un couteau sorti il y a au moins 5 ans je dirai (peut-être plus) avec des lignes vraiment particulières qui me séduisent, sans doute parce qu'elles sont différentes: le CRKT Swindle, un frame lock monté sur roulement à billes. Une version lisse et une version texturée plus chère avec lame en 12C27. La version lisse est en 8Cr14MoV (made in China donc), émouture creuse, 59 HRc, 99 g en lisse et 110 en texturé. C'est plutôt lourd pour mon goût. Il doit rester peu de modèles car ils étaient fortement remisé en Europe (en gros au prix de sortie en dollars à l'époque). Bon bref j'ai commandé le modèle lisse. Peut-être m'inspirera t-il?

    La CB étant de sortie j'ai aussi fait des emplettes chez Eurotechni: du "Z8" pour des platines, du "Z20" pour un ressort, un peu de rivets inox "Z8" en 2 et 2.4 mm, 1 kg de perchlorure de fer en poudre et un plat de 3 mm en 135Cr3.

    Quant au dessin de la seconde lame, je suis retombé sur de vieilles vidéos du "cKc Hunter" première mouture, du Néo-Zélandais Kyley Harris, qu'il obtenait en retaillant son modèle "Belt Knife" que Svörd lui faisait en L6. Celui-là serait l'occasion de tester l'acier du dernier ressort trouvé récemment. Alors je me suis basé largement sur ce modèle pour ce second modèle. On verra bien ce que j'en ferai. Peut-être ne verra t-il jamais le jour, qui sait? Ce ne serait pas le premier.


09-OCT-2019

    Aujourd'hui j'ai pris le "Kipawa" pour m'accompagner dans la poche. Je ne sais pourquoi, je suis déjà las du Otter 161. Les goûts et les couleurs, cela ne s'explique pas. Du coup, le soir j'ai remis de petits coups de lime par ci par là sur des arètes encore trop vives à mon goût sur la lentille et une rondelle du pivot, ainsi que sur la butée en position ouverte pour remonter un peu la lame. J'ai aussi calculé la longueur de fil de 13.2 mm de diamètre qu'il me faut couper dans le ressort d'origine Mazda pour y forger la lame dessinée hier soir, avec du rab pour les pertes au feu et l'allongement longitudinal que je n'arriverai pas à "transformer" en élargissement transversal. Faudra d'ailleurs penser à la baptiser cette lame.


11-OCT-2019

    Le CRKT Swindle par Ken Onion est arrivé. Franchement ils sont trop forts ces Chinois. Tout est parfait sur ce biniou. Finition nickel de partout, lame parfaitement centrée et qui est sans doute la plus affûtée de toutes celles que j'ai jamais eu de série (mieux que mes Enzo et mes ESEE). La lame fait 3.2 mm au dos (1/8"), le tranchant fait 0.60 mm derrière le tranchant. J'ai mesuré à l'oeil en contre-jour avec mon rapporteur l'angle au sommet du tranchant: 35° selon moi, ce qui est plutôt très optimiste pour de la grande série. A vue d'oeil les stries d'affûtage sont du 180..220 je dirai. Pourtant ça accroche moins la peau qu'avec le 320, j'en déduis que le sommet du tranchant a été poli à la toute fin. Le site du vendeur indique 59 HRc pour le 8Cr14MoV.

    En soirée j'ai coupé à la disqueuse un morceau de 130 mm environ de tore du ressort Mazda et le contour brut du mini gyuto. Avec son revêtement plastique, le morceau de ressort pèse 134 g. J'ai allumé la forge pour brûler le revêtement du ressort, le redresser et l'aplatir un peu
- marteau Hofi, deux chauffes pour aplatir en X et en Y avec la table (des deux côtés du ressort donc 4 chauffes)
- et deux chauffes pour élargir en Y avec la panne (des deux côtés donc 4 chauffes)
- un peu de contre forge pour redresser tout ça.
Arrêt pour la soirée, j'avais faim. On est en gros à 17 mm de largeur pour 5 à 7 mm d'épaisseur et 160 mm de longueur.


12-OCT-2019

    Reprise de la forge de 10h10 à 11h50.
- étirage en Y avec la panne du Hofi jusqu'à environ 21..22 mm (avec contre-forgeage de temps en temps)
- forge de la pointe avec le marteau Slovène à double panne (et dépucelage de celui-ci) alternativement avec la face sphérique pour former la pointe et la face plate pour contre forger. Un très bon marteau, je ne regrette pas du tout l'achat!
- marquage du début du manche sur une arète de l'enclume
- étirage en Y de la lame seule avec la panne du Hofi (et contre-forgeage)
- planage de la lame avec la panne du 800 g de Papy
- étirage progressif (conique!) en X du manche seul avec la panne du Hofi
- étirage en X et Y du manche avec la panne sphérique du "rounding hammer" pour étirer et la panne plate pour aplanir les bosses
- étirage final en Y de la lame en sortant un début de tranchant avec les pannes sphérique et plates du Slovène et du 800 g de Papy.
- redressage et diverses tentatives de planage avec la chasse à parer
- petit recuit dans les cendres
- profitant de la forge, recuit dans les cendres de la lame de scie du mini gyuto (pour faciliter la taille du contour au back)

    Je vais essayer de sortir le contour du couteau de chasse puis de taper les trous à la forge avec des poinçons, histoire de s'économiser des perçages. Le couteau de chasse étant assez droit, j'ai trouvé la forge assez facile. J'ai aussi eu l'impression d'avoir sorti le couteau assez vite. Habitude? Vu le peu de forge que je pratique, j'ai du mal à le croire. Acier du ressort Mazda plus facile à travailler à chaud? Mieux que le Toyota je dirai. Le nouveau marteau? Le plus gros contributeur selon moi. La panne sphérique est vraiment "agressive". Elle concentre l'effort sur une petite surface et déforme davantage le métal par coup, mais moins de métal en volume. N'empêche, avec des coups répétés, cette stratégie me semble plus efficace, avec un meilleur contrôle.

    Le brut du couteau de chasse fait 120 g (-14g=-10.4%), 247 mm de long, 1,35 mm au cul, 2,96 au ricasso, 3,1..3,2 au dos, 1,66..2 au tranchant et 1,73 à la pointe. Il est trop grand, c'est du côté de la pointe que je vais enlever de la matière.


13-OCT-2019

    J'ai sorti le back pour façonner les contours des mini gyuto et couteau de chasse forgé hier. Autant j'ai suivi le tracé prévu dès le départ avec le gyuto, autant j'ai un peu improvisé et "arrondi" le couteau de chasse (trop de lignes droites sur le modèle de Kyley Harris). A présent sur ce couteau on est à 1 g, 230 mm de long, 1,36 mm au cul, 2,96 au ricasso, 2,91..3,04 au dos, 1,50..2,15 au tranchant et 2,23 à la pointe.

    Au programme: sabler le gyuto, construire le manche, percer la soie au travers du manche, peaufiner les angles et entamer les TTH. Pour le chasse, taper des trous à la forge, redresser au mieux, rectifier les faces au back, début d'émouture, peaufiner les angles et TTH.


14-OCT-2019

    Pas la moindre commande Eurotechni en vue...

    Le soir j'ai scié un petit morceau de branche d'olivier des Abruzzes qu'il me restait et une chute de grenadille afin d'en faire le manche et la ferule du mini gyuto. J'ai percé grossièrement l'olivier au diamètre 3 (et j'ai d'ailleurs cassé un fôret à bois dedans; assez facile à extraire au final) pour une soie de 1.5 mm. Pour la ferule j'ai fait une série de trous de 1 mm sur la face avant que j'ai rejoins par des trous de 3 mm non débouchant par l'arrière. Ensuite à coup de lampe à souder, j'ai brûlé à la soie chauffée au rouge des trous capables de recevoir ladite soie. Faudra encore beaucoup ajuster les surfaces et pas sûr qu'il y aura assez de matière tout autour des pièces.


15-OCT-2019

    Arrivée de la commande Eurotechni. Dedans 1 kg de perchlorure de fer en poudre... Ah non y a genre 100 g, faut ajouter un liquide (ce n'est pas écrit dessus lequel) pour compléter à 1 litre (soit environ 1 kg... Grrr)

    J'ai continué à cramer un peu les pièces constitutives du manche du mini gyuto pour les ajuster, j'ai un peu poncé à plat les faces (dégraissage au décireur) et j'ai collé les deux pièces à la colle à bois type D3 avec mise sous presses. On verra bien ce que ça donne. Si ça manque de matière, j'en referai un autre.

    Je suis retombé sur le Spyderco Featherlight par Bill Moran datant du milieu des années 90. Ce sera le prochain couteau que je tacherai de forger. D'une certaine façon je trouve que c'est l'archétype du couteau forgé: tranchant "descendu" plus bas que l'encoche laissée devant la garde et une soie courte.


16-OCT-2019

    J'ai sorti le manche du gyuto des presses et je l'ai dégrossi à la scie à ruban. D'abord une section rectangulaire dont j'ai ensuite chanfreiné à 45° les angles. Et ce sera déjà tout. Ça va être juste pour copier exactement le manche du Yakitori côté matière...


20-OCT-2019: "Need A Tool Make A Tool" Chandler Dickinson

    Dans le but de taper un trou pour le tube de passage de dragonne dans le couteau chasse, j'ai forgé un poinçon de 6 mm en matinée. J'ai coupé une demi spire du ressort Mercedes. Ça doit faire environ 130 mm une fois déroulé. Au lieu de faire une sorte de pointe j'ai progressivement affiné la pointe en "remontant" le cône toujours plus vers l'arrière avec la table du Hofi. C'était lent, alors j'ai essayé avec la table sphérique du marteau slovène de 1100 g. C'est étonnant d'efficacité. La section locale se déforme très vite et on rattrape cela avec l'autre table plus plate.

    Je me suis retrouvé assez vite avec une pointe trop petite (tout juste 6 mm) et surtout un trou au centre de la pointe, puisque j'ai fait une sorte de "fish lip" de révolution. La faute a une attaque à moins de 45° tout au début. J'ai essayé de raccourcir la pointe avec une lime, sans trop de succès (sans doute parce que c'est une grande lime trouvée en brocante que je trouvais trop dommage de réformer) puis avec une scie à métaux, sans aucun souci. Encore du peaufinage pour arrondir, pour égaliser la surface, redresser l'ensemble.

    Un peu d'usinage à la lime, à la meuleuse d'angle avec disque à lamelles P40 et en avant pour la trempe à l'oeil: un bel orange et environ 2 cm de pointe dans un seau d'eau de pluie, de temps en temps un plongeon pour refroidir un peu le corps du poinçon. Sortie, ponçage rapide de la pointe et on attend au grand jour que la couleur remonte jusqu'à la pointe: jaune, violet puis bleu gorge de pigeon (~280°C) et on fige avec un plongeon intégrale dans l'eau. Je me limite à un seul revenu car avec un hypoeutectoïde, il y a peu d'austénite résiduelle mais surtout à l'usage, il sera "revenu" à de multiples reprises. Essai avec la lime demi douce et on sent bien le passage progressif entre les zones non trempée et trempée. La pointe n'est pas parfaitement circulaire mais ça devrait aller. Mon idée c'est de passer des rivets laiton de 3 et 6 mm. Avec le planage après le trou qui déforme la semelle, je pense que le trou de referme un peu. Du coup je pense qu'il faut taper au moins 0.5 mm de surcôte. On verra bien.


Le poinçon de 6 mm fait environ 190 mm pour un corps de 13 mm de diamètre. On voit mal la pointe
bleue gorge de pigeon, désolé. Mes autres poinçon du commerce allemand ou chinois. En bas celui
de 2 mm a la pointe cassée.


    L'après-midi j'ai mis à l'oeuvre le nouvel outil. Un beau fiasco! Le cul de la semelle ne fait que 1.5 mm, perd vite sa chaleur et le poinçon refuse d'y pénétrer. Il me faudra de très nombreuses tentatives pour finalement obtenir un trou aux contours dégueulasses. Pour les deux petits trous de 3 mm dans une semelle plus épaisse, ce fut beaucoup plus facile. Le poinçon pénètre le métal avec efficacité. C'est le rapport diamètre du trou et épaisseur du métal qui détermine la possibilité de taper des trous nets avec aisance ou pas. Le perçage semble beaucoup plus facile. On réservera donc cette technique pour les aciers qui trempent à l'air (peu ou beaucoup) qui selon ma petite expérience personnelle sont le 90MCV8 et le 100Cr6. Le petit poinçon a énormément souffert: ses arètes sont repliées, déformées. Il faudra corrigé/réaffûté par enlèvement de matière.

    J'ai consciensieusement redressé au mieux tout le couteau puis j'ai fait 3 normalisations à l'air pulsé de la lame et un recuit dans les cendres de la semelle.

    Alors que sans doute 10 minutes de backstand auraient suffi, j'ai dégrossi le manche du mini gyuto avec râpe à bois, lime demi-douce et abrasif P120 pendant presqu'une heure. Avec un ciseau j'ai "vidé" un noeud de surface, pourri et incomplet, pour le remplir d'un mélange d'époxy et de sciure d'olivier et de grenadille.

    Tard le soir, j'ai sorti la lame des cendres et j'ai gratté la calamine avec un vieux disque à lamelles sur la meuleuse d'angle, histoire d'épargner la bande du backstand. J'ai dû brûler le cul de la semelle avec mes chauffes multiples pour taper le trou du tube de passage dragonne. En effet il y a moins d'un millimètre de métal restant. L'ensemble du couteau est mou comme du beurre, cet acier à ressort semble très bien s'accomoder des "recettes" classiques de forge avec des hypoeutectoïdes faiblement alliés.


23-OCT-2019

    En congé avec ma fille, j'ai enfin eu un peu de temps pour la coutellerie ce matin. Avec le backstand et au P120, j'ai repris le manche du mini gyuto. Contre le projet de départ, j'en ai fait un manche octoganal, certes pas super régulier mais ça donne un genre. J'ai essayé d'égaliser les 8 faces au mieux sur une vitre à coup de P60, 120, 180 et 320. Pour finir, j'ai percé un trou de 3 mm pour le rivet. Soie enfoncée, je me suis servi du trou comme guide pour percer ladite soie à 3 mm (pas trop de résistance de la part de l'acier). J'ai ensuite repercé le manche seul à 3.1 mm et j'ai mis des chanfreins sur les perçages avec la fraise à noyer.

    Avec la table verticale du back et au P120, j'ai aplani les faces du couteau de chasse. Il a fallu s'arrêter avant que cela ne soit parfait car
- le cul de la semelle est vraiment trop fin
- les traces de forge sont trop profondes à certains endroits de la lame
J'ai repris toutes les faces avec des stries longitudinales aux P220 et 400, avec un gros arrondi au tranchant qui fait encore pas loin de 2 mm et des chanfreins sur tous les angles vifs. Je finirai l'émouture après trempe. "Forge it thick and grind it thin" afin de laisser de la surépaisseur contre la décarburation et les déformations. J'ai repassé des fôrets dans les 3 trous et j'ai voulu en percer 4 gros pour alléger encore la semelle. Impossible de percer, alors pour une fois, je n'ai pas forcé pour épargner les fôrets. Malgré un recuit dans les centres, il semble que l'acier du ressort Mazda ne devienne pas assez mou. Il ne faudra pas l'oublier et pour d'éventuels projets futurs, taper les trous à chaud aussi sur cet acier. le couteau de chasse présente de nombreux défauts visuels de planéité. Je ne suis toujours pas le coutelier que je rêve d'être...

    En gros nous voilà prêt pour les TTH. Mon plan actuel, c'est deux trempes intégrales dans l'huile de colza préchauffée avec austénisation au four. 850°C pour le couteau de chasse et 810..820°C pour le mini gyuto. Avanat je ferai aussi 3 normalisations à l'air pulsé pour le mini gyuto, disons à 850, 830 et 815°C. Pour avoir un tranchant plus dur que le dos, je compte essayer la dernière variante des trempes sélectives (c-à-d un revenu sélectif du dos) plutôt que les deux autres qui m'ont souvent apporté des problèmes de graves déformations, à savoir l'auténisation sélective et la trempe sélective. Je compte immerger le tranchant sur 7 mm d'eau et chauffer le dos couleur gorge de pigeon (~280°C) avec ma lampe à souder. 2 fois de suite. Puis deux revenus au four de cuisine vers 180°C pour aussi traiter le tranchant. Bon on verra bien d'ici là.

    Une note sur la sécurité, pour une fois qu'une des mises en garde m'arrive... J'ai fait une pause pendant ma séance matinale car je devais passer à la mairie chercher un papelard. Je sors du garage pour changer de vêtements et j'y retourne pour prendre la bagnole: ça sent le bois qui brûle... Je songe à la limaille rougie lors du planage des surfaces du couteau de chasse aspirée par l'aspi. Je cherche l'aspi du regard... Le voilà! Il fume! Je sors vite fait l'ensemble et je démonte: le sac en papier se consume lentement, sans flamme, mais il y a déjà un peu plastique du moteur qui a fondu... Sortie du sac, arrosage, fin de l'alerte. Donc même si les chiffons plein d'huile de lin qui crâment tout seul ça n'arrive qu'aux autres, gaffe à l'aspi plein de mélange limaille copeaux.


24-OCT-2019

    Il faut du temps devant soi pour enchainer le plus vite possible les opérations de traitement thermique afin de ne pas figer de l'austénite résiduelle dont on ne débarassera plus. Cette matinée de vacances est donc idéale. Détails
- le gyuto fait 1.5 mm d'épaisseur partout et pèse 62 g
- le chasse fait 1.37 mm à la pointe, 2.70 maxi au dos, 2.56 au ricasso, 0.76 au cul, le tranchant varie de 1.04 à 1.60 avec une grosse moyenne à 1.40, l'épaisseur maxi en milieu de lame 2.86 (oui la section est un peu bombée) et pèse 84 g
- gyuto 3 normalisations à l'air pulsé (sortie d'aspirateur) à 850, 830 et 815°C, chaque fois 1'30" après remontée de la température
- gyuto austénisation de 3' à 815°C (court pic à 825°C car le four était bien chaud) et trempe intégrale dans l'huile de colza à 62°C
- pas de redressage
- test à la lime demi douce sur lame tiède: la trempe a prise mais j'ai déjà vu plus dur (les transformations crystallines n'étant pas terminées à ce stade, ça devrait monter encore)
- stokage à -18°C pendant 23' le temps de tremper le chasse
- chasse austénisation de 6' à 850°C et trempe intégrale dans l'huile de colza à 58°C
- pas de redressage
- test à la lime demi douce sur lame tiède: la trempe a prise mais c'est vraiment pas super (les transformations crystallines n'étant pas terminées à ce stade, ça devrait monter encore)
- j'ai poli les deux lames pour mieux voir les couleurs de revenu
- sur chaque lame, chauffe à la lampe à souder au bleu gorge de pigeon et au delà du manche seul
- immersion du tranchant dans 7 mm d'eau de pluie (la pointe est donc au sec)
- revenu du dos à la lampe à souder (le jaune paille reste loin de l'eau quelque soit les efforts: sans doute une sorte de régime stationnaire qui est atteint et l'eau pompe toute chaleur excessive)
- nouveau ponçage pour voir à nouveau des couleurs et second cycle de revenu sélectif, identqiue au premier
- sur chaque lame, chauffe à la lampe à souder au bleu gorge de pigeon et au delà du manche seul
- immersion du tranchant dans 7 mm d'eau de pluie (la pointe est donc au sec)
- revenu du dos à la lampe à souder
- 60' @ 180°C au four ménager (avec contrôle par thermomètre séparé)
- refroidissement brusque en seau d'eau de pluie à 18°C
- 30' @ -18°C
- 60' @ 180°C au four ménager (avec contrôle par thermomètre séparé)
- refroidissement brusque en seau d'eau de pluie à 18°C
Fin. Ouf! On profite du four chaud pour faire le repas de midi.


Premier revenu sélectif du gyuto. Impossible de faire descendre les couleurs plus bas avec ma lampe à souder.


26-OCT-2019

    Aujourd'hui j'ai trouvé sur Leboncoin un étau de forgeron. Vraiment pas cher. Et pas loin de chez moi. Sur la photo pas très détaillée on voit qu'il manque la platine/équerre de fixation à la table. Ça doit expliquer le prix. A moins que ce ne soit la taille. On voit juste une jante à côté et c'est difficile d'en estimer la taille. Coup de fil. Normanlement c'est un gros modèle. Je file le voir. En plus de l'équerre, il manque l'axe du mors mobile. Le biniou fait au moins 90 cm de haut. Il y a de nombreux points de soudure près du mors fixe. Le truc est dans son jus: poussière et mélange de graisse et de copeaux de bois. Le ressort est présent, le levier même pas tordu, la vis semble en bon état. Je l'ai donc acheter pour une somme dérisoire.


102.5 cm de haut, encoche pour la platine à 79 cm du sol, mors de 16.5 cm, ouverture non mesurée
mais sans doute du même ordre de grandeur, levier de 50 cm, alésge pour axe 20 mm. J'imaginais le
truc vers les 30 kg , j'en ai mesuré 60.8! Le seul truc qui me tracasse c'est le filet de la vis: il est
partiellement absent sur le début de la vis (là où elle a le plus travaillé?): usure de fou (à ce point ça
semble impossible) ou alors il s'agit de compenser les défauts d'alignement avec le tube fileté au fur
et à mesure de la course (en rotation; pas en translation) du mors mobile. M'ouais...


    J'ai repris les émoutures au back et à main levée des deux lames en souffrance. Je les ai d'ailleurs baptisées "Maskinongé" pour le mini gyuto et "Matané" pour le chasse. J'ai d'abord aplani au marteau et sur le billot le premier tiers du "Maskinongé". Bande neuve de P120 pour commencer et P220 puis 400 pour finir en "convexifiant" l'ensemble sur un brin mou. Il m'est arrivé un accident pendant le passage à la bande 220. Le couteau s'est coincé un instant entre tables verticale et horizontale, me bouffant un petit morceau du dos de lame. La peste soit! P60, 120, 220 et 400 pour le "Matané". "Convexifié" aussi. Les deux lames sont passées systématiquement par le seau d'eau froide à chaque passe. Pas la moindre coloration. Tranchants respectivement à 0.40 mm sur "Maskinongé" et 0.50 sur "Matané".

    J'ai commencé à gratter les saletés sur l'étau. Il a été rouge puis bleu, puis vert un jour ce truc.


27-OCT-2019

    J'ai mal dormi. Je suis à peu près sûr que le filetage neuf de l'étau ne devait pas avoir cette gueule. J'ai remonté l'étau et pas moyen de serrer un truc fin entre les mors, le filetage saute systématiquement, il est "foiré" comme on dit. C'est à partir d'une épaisseur de 3.5 cm (autant dire un cas rarement rencontré pour les merdes que je risque de forger) que l'étau serre. Que faire? Le balancer et remercier le ciel pour la si faible dépense...

    Pour me déstresser (alors qu'il n'y a pas besoin de s'énerver: je répète l'étau ne m'a presque rien coûté mais ça me désole d'avoir une telle bête dont le "coeur" a été saccagé par des sagouins), j'ai commencé à reprendre les émoutures des "Maskinongé" et "Matané" à la main: P120, 180, 240, 320 et 400. Mais pas longtemps. On est dimanche, c'est l'heure d'hiver, j'ai fait du sport ce matin, suis naze, je reprends le boulot demain, pas la motivation des grands jours.


28-OCT-2019

    J'ai emmené les deux lames au boulot pour sabler soie et semelle. Dans la benne à métaux j'ai trouvé deux petites brosses à poils en laiton et inox en plutôt bon état, un petit marteau avec deux tables en nylon aux surfaces dégueulasses et au manche en hickory un peu cassé et une barre carrée de 10 mm. La barre peut servir pour une bricole en forge, quand au marteau je pense pouvoir "nettoyer" les tables au back et redresser de petites lames fragiles et fines.

    Le soir j'ai repris le ponçage à la main du "Maskinongé" seulement, pendant un court moment. Il fait déjà beaucoup plus froid au garage depuis aujourd'hui: P120, 240, 320 et 400. Il reste des stries de l'état de surface d'origine du disque de scie circulaire mais "let's call it good". J'ai pu bien sentir la différence de dureté entre dos de lame et tranchant. Le revenu sélectif semble vraiment avoir fait son effet. J'ai un morceau de mélèze qu'on avait filé. Il est très dense pour un résineux, avec 728 g/dm3 théoriques (poids + calcul du volume). Je vais sans doute y faire le manche du "Matané".

    J'ai réfléchi à une solution de réparation de l'étau. La vis d'origine a un diamètre nominal de 40 mm avec filet de section carrée au pas d'environ 10..12 mm sur environ 200 mm de long. On pourrai remplacer la vis par une autre, extraite d'une tige filetée et insérer un écrou adéquat dans le tube fileté. Le problème, c'est le prix. On peut vite dépasser les 100 EUR avec parfois un seul écrou à filetage trapézoïdal plus cher qu'un mètre de la même tige filetée. En ligne, la combinaison la moins chère c'est de la tige en M39 X 4 en qualité 4.6 (! M'enfin vue la section, y a déjà de quoi tirer fort dessus) et 2 ou 3 écrous du même tonneau. Ensuite, après sciage de la partie filetée, dressage de la face, perçage d'un trou de centrage, chariotage d'un cylindre mâle ad hoc sur la tige filetée, on pourrait souder l'ensemble. OK mais pour le tube, c'est plus balèze, comment aller lui défoncer sa gueule en dedans? La surface extérieure est si irrégulière qu'un montage en mandrin semble difficile (mais sans doute faisable). Plus facile: scier les extrémités et y souder les écrous (mais plus de protection de la vis par le tube).

    N'empêche que même ainsi la réparation sera moins solide et sans doute beaucoup moins endurante si on ne prend pas soin du filetage et surtout l'ouverture rapide est perdue: on passe de 10..12 mm de course de mors par tour à 4...


29-OCT-2019

    Le soir j'ai repris le ponçage à la main du "Matané", pas trop longtemps. Il fait encore froid au garage: P120, 240, 320 et 400. Pas terrible non plus mais on verra si j'y reviens avec des forces nouvelles d'un nouveau jour. Contrairement au "Maskinongé", je n'ai presque pas senti la différence de dureté entre dos de lame et tranchant. C'était plus sensible avec du grain fin et neuf, le 400 en l'occurence. Le revenu sélectif semble ineffectif ici. Acier qui ne répond pas ou méthode?


30-OCT-2019

    Polissage des lames aux disques sisal, coton et flanelle avec resp. des pâtes noire, verte et blanche. Dégraissage et gravure des logos. Je pense tenter des révélations au perchlo histoire (d'essayer) de voir l'effet de mes revenus sélectifs.


01-NOV-2019

    Comme les lames sont plsu longues que mon pot de perchlo n'est profond, j'ai enduit les lames de perchlo avec un disque de coton en laissant agir 1 minute. Puis rinçage, nettoyage à la paille de fer, nouveau rinçage et essuyage à sec. J'ai répété cette opération 5 fois. Les tranchants sont devenus gris mats en tirant vers le bleu ou l'anthracite tandis que les dos tirent vers un gris beaucoup plus clair. Je pense que je vais encore tenter un polissage avec le disque flanelle ou la pâte pour chromes et autre pot d'échappement. Je rappelle que l'idée n'est pas tant l'esthétique que de montrer la structure cristalline de l'acier de la lame afin de témoigner des duretés différentes et de traitements thermiques maitrisés et réussis.

    La semelle du "Matané" n'est pas aligné avec la lame! Bizarre je n'aavis rien vu jusqu'à présent. Je vais encore essayer de redresser tout cela.

    Petite note au sujet du perchlo: portez des gants. Ce qui semble anodin au début et qui semble bien se laver finit par noircir après quelques heures. Mes doigts surtout entre les ongles et la peau sont tout noirs comme si j'avais dénoyauté des quetsches pendant des heures ou mécaniqué sur un vieux Diesel soviétique incontinent de partout.


02-NOV-2019

    J'ai affûté le "Swindle" avec les pierres Haïdu P180 et 280. Il coupait encore très bien mais j'ai voulu lui donner un peu plus de mordant. Aucune difficulté, ça s'affûte bien. Les stries d'origine ont un peu disparu. J'en ai profité pour affûter les lames de deux taille-crayons. Mais comme elles n'agissent qu'en coupe en pousssant (comme un rasoir) il faut un tranchant poli, que j'ai peaufiné avec une pierre de coticule belge et un coup de cuir avec pâte 2 microns.


03-NOV-2019

    Sais pas trop pourquoi mais je emnaque de motivation.
- j'ai essayé de remettre semelle et lame dans l'axe sur le "Matané" avec la méthode des 3 piges dans l'étau: impossible. J'ai plié l'acier comme jamais, sans la moindre casse (c'est vraiment hyper costaud l'acier à ressort), l'acier revient toujours en place après, mais hélàs sans la moindre déformation plastique non plus. Je décide de laisser le couteau ainsi.
- j'ai commencé par polir les lames à la main avec la pâte Autosol et comme il me sembalit encore voir une différence entre tranchant et dos, j'ai fini avec le disque flanelle, pâte blanche, le tout motorisé bien sûr
- le polissoir étant sorti, j'ai poli le manche du "Maskinongé" avec la pâte 40 microns spéciale bois après avoir poli une dernière fois à la main au P320 et 600. Nettoyage final au décireur
- pour finir j'ai découpé un bloc de mélèze pour en faire les plaquettes du "Matané"

    Je vais emporter les lames au boulot pour sabler à nouveau les semelle/soie et tenter de couper le bloc de mélèze en deux avec la scie à ruban de la boîte.


04-NOV-2019

    Comme prévu, j'ai profité de la pause et des sableuse et scie à ruban du boulot pour sabler manche et semelle des deux derniers projets ainsi que couper en deux le bloc de mélèze.

    Le soir j'ai collé le manche du "Maskinongé"
- découpe d'un rivet en laiton de 3 mm de diamètre avec environ un demi millimètre de dépassement de chaque côté
- égrénage dudit rivet
- dégraissage de la soie et du rivet en laiton
- masquage de la lame et du manche
- montage à blanc
- préparation d'époxy à prise progressive
- remplissage, montage et passage du rivet
- matage du rivet
- essuyage des excès d'époxy à l'acétone


05-NOV-2019

    J'ai ressorti ma dégauchisseuse raboteuse de sous la poussière pour essayer de faire des plaquettes en mélèze aux faces parallèles pour le "Matané". Bof: à l'entrée et à la sortie, la plaquette est plus fine qu'au milieu. Il doit y avoir un truc que je n'ai pas compris. Ça a fait pareil sur une planche à découper en olivier sans doute fait main que j'ai voulu remettre un peu d'équerre. L'attaque et la sortie sont un demi millmètre plus fine mais cela se voit moins car la planche est beaucoup plus longue que les plaquettes.

    Bref j'étais bon pour les finir à la main sur une vitre au P60. Mais ce fut très rapide. Ensuite j'ai percé les trous de chaque plaquettes en me servant de la semelle comme guide et en compensant sa conicité avec une cale de la moitié de la différence de l'épaisseur de ricasso et du le cul, soit environ 0.75 mm. Les trous tapés à la forge, en surcôte, ne sont pas l'idéal pour un positionnement précis, mais bon je le savais déjà. Pour finir j'ai repassé tous les trous en surcôte de 0.1 mm, soit encore 3.1 et 6.1 mm.

    Pendant que je perçais, j'ai eu un coup de fil d'une connaissance fabricant des objets déco à base de ferraille recyclée qui fait partie d'une association récemment créée dans le coin et qui a remis en route une forge dans un village alentour. Voilà longtemps que je devais y passer. Ils cherchent encore du monde suite à des désistements et des misères faites par des élus locaux en puissance. Ah les égos et les ambitions politiques... Bref y a assemblée générale demain soir dans un restau proche et j'y suis invité si le coeur m'en dit, notamment pour reprendre un boulot du "bureau" comme on dit. Bref demain soir pas de bricole et on va voir ce que j'en pense de "La Forge De Donat".

    J'ai remis un peu d'époxy à la base de la lame du "Maskoningé" pour y faire un joli congé de raccordement.


06-NOV-2019

    Finalement j'ai eu un peu de temps avant l'AG et j'ai continué à travailler sur les plaquettes en mélèze du "Matané":
- contour de la partie avant
- chanfreinage à 45° de la partie avant
- perçage de petites poches de rétention de colle au dos des plaquettes
- reprise à la main au P120, 180, 320 et 600 des faces avant
- polissage des faces avant au disque coton avec pâte 40 microns spéciale bois

    Bon alors au sujet de l'association sans but lucratif La Forge De Donat (LFDD), le secrétaire et le trésorier ont démissionné, le vice président était excusé, reste... 6 personnes (7 avec avec le V.-P.) On a beaucoup parlé et discuté. C'est de l'associatif, faut que ça reste un plaisir, faut que ça rentre dans un emploi du temps parfois fort chargé. Alors je dois réfléchir quant à mon inscription. Y consacrer du temps reviendrait forcéement à lever le pied sur autre chose. Que faire si ma mère ou mon père ont soudain à nouveau un besoin plus intense de mon soutien? Mais faire de la forge avec d'autres partageant la même envie, transmettre à/ou éveiller des curiosités à de jeunes enfants, ça m'attire beaucoup, je dois l'avouer.


07-NOV-2019

    Ça manquait encore d'époxy entre lame et manche du "Maskinongé" alors comme j'en ai préparé beaucoup pour coller les plaquettes du "Matané", j'ai fait une dernière passe, uniquement sur le côté gauche. Pour l'autre lame
- dégraissage de la semelle et des plaquettes
- grosse quantité de colle époxy pour combler toutes les irrégularités
- mise sous presses moyennes pour ne pas chasser la colle et/ou déformer les plaquettes
- et retrait des rivets temporaires (des fôrets)
- essuyage des excés avec acétone et coton-tiges

    Un collègue m'a demandé de lui affûter son couteau de poche. En y regardant de plus près je m'aperçois qu'il s'agit d'une copie (allemande semble-t-il selon linscription ROSTFREI) d'un Victorinox. Sans parler du reste qui est à pleurer, la géométrie de lame est pourrie: dos trop fin, tranchant trop gros, c'est presque une tôle d'épaisseur constante ce truc. Il a fallu recourir à la meule à eau. Puis pierre à eau Haïdu P180 et 280 et petit coup de cuir avec pâte 2 microns. Je ne suis même pas sûr que l'acier ait été trempé un jour. Ce truc est mou au possible. Il fut très difficile d'avoir un bon tranchant sur ce truc. Et je prédis qu'il sera très peu endurant. Ma bonté me perdra.


08-NOV-2019

    Rien fait ce soir. Pas envie. Mais je songe à demain où j'ai prévu de forger une réplique du Spyderco Featherlight par Bill Moran. Pour le nom c'est réglé, étant presque identqiue au "Gadois", ce sera un "Gadois 2.0". Il me reste encore de l'XC100, du C130, 135Cr3, du 80CrV2 et du 1.2519 dont je n'ai encore rien fait. Le "Gladel 2.0" doit faire 110 mm de long, 3 mm au dos, une encoche à 23 mm et le tranchant à 29. Et une soie courte. En gros on doit pouvoir sortir la forme d'une section 23..24 X 3 [mm].

    Les sections des aciers cités plus haut sont soit pile à 3 mm ou 5 à 6 avec de grosses largeurs, obligeant à beaucoup de déformation à chaud ou à des coupes de brut avec pas mal de pertes. Bref ça fait pas envie pour une courte séance de 2 heures maxi un samedi matin. J'aimerai tester le 135Cr3 pour une fois mais j'ai exploré tous mes morceaux d'acier et il me reste par exemple un bout de lime de 60 X 27 X 4,5 [mm] et avec la soie en plus déjà faite. Ça pourrait le faire... Alors que faire? La nuit porte conseil, on verra demain.


09-NOV-2019

    Au garage de 10 à 12. Comme je suis un éternel radin qui n'aime pas gâcher je me suis décidé pour la chute de lime. J'ai éliminé les stries à la disqueuese avec disque P40.
- j'ai d'abord forgé et contre forgé avec alternativement les deux tables du "rounding hammer" ("marteau à deux boules" selon le site Michel Vaillant) Slovène pour atteindre une section de 24 X 4.5 [mm] environ.
- ensuite avec un angle de la table du Hofi j'ai allongé un peu le barreau avec planage à la table du 800 g. A ce moment on devait être à 85 mm environ
- j'ai du mal pour faire la pointe mais elle a fini par sortir avec cependant de petites "fish lip"
- j'ai "sorti" l'émouture et encore un peu allongé l'ensemble, toujours de la même façon
- finition avec un planage, un redressage et un coup de chasse à parer. A vue de nez le dos est devenu trop fin (je vise 3 mm une fois fini)
- j'ai affiné et allongé la soie déjà présente
- 3 normalisations de la lame à la forge et à l'air pulsé
- 1 recuit de la soie à la forge dans le seau de cendre

    74 g au début, 69 g à la fin soit 5/74= 6.75% de pertes au feu. Pas mal vue la calamine que j'ai balayée autour de l'enclume. Le soir j'ai remarqué que le brut ne dépassait pas de partout le profil initial. Il manque parfois un demi millimètre ici et là, grrr. Ricasso 3.11 mm, dos ~2.60 en moyenne, pointe 1.55, tranchant 1.15 à 1.30.


En bas, la chute.
En haut, après élimination des stries.
Au milieu après recuit face au profil (ma soie est beaucoup plus grande que celle du Spyderco).


10-NOV-2019

    -1°C, de la brume, sol humide, un peu trop dangereux pour du VTC ce matin. J'ai donc fini au garage plus tôt que prévu. Rangement de la forge refroidie et sortie du backstand.
- ponçage à ras des rivets du "Maskinongé". Bouchage à la cyanocrilate d'une fissure dans le grenadille (hier)
- façonnage au mieux du contour du "Gadois 2.0". J'y ai d'ailleur mis une petite variante vue il y a longtemps sur un couteau de chasse de Wayne Goddard: un léger creux là où se pose parfois le pouce sur le dos de lame et juste devant cette zone (donc après la pointe) une légere bosse. C'est très subtil, presque invisible
- l'encoche pour le doigt a un très petit rayon que j'ai fait à la Dremel et à la lime. L'acier se lime très bien.
- profitant de la lime j'ai fait six encoches sur la soie
- ensuite j'ai percé un trou de 3 mm en bout de soie: refus de coupe du fôret. Je n'ai pas insisté et j'ai commencé avec le moins cher de mes deux fôrets carbure de 3 mm. Aucun problème. Je suppose que vraisemblablement le premier fôret devait être désaffûté
- ensuite j'ai encore un peu redressé avec le marteau de 800 g et l'enclume: constatant que la calamine saute facilement, je me suis dit que j'aurai dû faire un peu de frappe à froid à la japonaise avant le façonnage du contour. Damned!
- Ricasso 3.11 mm, dos de 2.70 à 1.44, pointe 1.44, tranchant maxi 1.46, mini 1.27. 65 g. Je compte le sabler demain au boulot, faire l'auténisation à la forge, trempe intégrale (huile et sinon eau) avec revenus sélectifs à la flamme puis au four
- J'ai arrondi les plaquettes du modèle 161 de chez Otter. Il faudra finir à la main.
- Façonnage du manche du "Matané". Epaisseur maxi 17 mm, section légèrement ovoïde. Le mélèze est un peu ennuyeux et après finition au P320 et rivetage je pense le teindre soit au brou de noix, soit au vinaigre contenat de la paille de fer dissoute. Sinon je le trouve esthétiquement assez chouette alors qu'il se veut assez simple et sans fioriture.


Work in progress...


11-NOV-2019

    J'ai pris le "Gadois 2.0" avec moi au boulot (oui ce n'est pas férié au G.-D de Luxembourg) pour le sabler à la pause de midi.

    Le soir j'ai fait au mieux un début d'émouture plate sur chaque côté avec le back au P120. Je dit au mieux car la lame n'est pas symétrique au toucher: elle semble plus pentue d'un côté que de l'autre, limite creuse d'un côté je dirai. J'ai fini les surfaces au P220 et 400 en reprenant aussi chants du dos et du tranchant. Avec aussi de micro chanfreins à 45°. Toujours dans le but de minimiser les risques de bris à la trempe (mon expérience...). Certaines traces de forge étaient profondes et j'ai dû enlever pas mal de matière au back. J'ai peur que la lame ne se déforme trop à la trempe à présent. J'ai tout repris à la main au P400 pour avoir des stries longitudinales et non pas transversales par rapport au tranchant. A présent 60 g et ricasso 2.99 mm, dos de 2.70 à 0.75, pointe 0.75, tranchant maxi 1.03, mini 0.70.

    Je ne me suis pas encore décidé pour l'essence du manche, ni pour sa construction: 2 (avec une moitié seule où serait creusée au ciseau la cavité pour plus de solidité) ou 3 parties (sandwich avec pièce centrale à juste devoir découper) et choix entre pommier (mou), chêne (bof), if, galeux d'orme, bocote ou deux essences inconnues, une claire comme du buis, l'autre plus sombre. Ce sont juste les blocs qui sont assez gros que j'ai en ma possession (hormis les nombreux ébène et grenadille)

    J'ai aussi repris au P180, 320, 600 et 2500 le rivet poli à ras du "Maskinongé" ainsi que la zone alentour. Finition au disque coton et pâte spéciale bois 40 microns. Dégraissage au décireur. Je vais essayer de repasser sur le logo, celui-ci ayant un peu disparu avec le polissage à la main de la lame.


12-NOV-2019

    Finition du manche du "Matané" dans le garage, au froid.
- polissage à la main avec des bandes d'abrasifs, des éponges abrasives souples et de simples feuilles: P80, 125, 240 et 320
- débouchage des perçages plein de colle à 3 et 6 mm de part en part, puis à 3.1 et 6.1 sur chaque plaquettes
- mini chanfreins à 45° sur chaque trou
- polissage au disque coton et pâte spéciale bois
- décirage au décireur
- teinte à la paille de fer dissoute dans du vinaigre blanc (les Anglo-Saxons disent "ebonizing"; chercher la video de Tai Goo sur YouTube sur sa version de Nessmuk pour voir l'application simple au pinceau): le mélèze semble très bien répondre à ce traitement. Cela fait longtemps que j'ai ce mélange.

    J'ai découvert il y a peu une chaîne de video de forge un peu hors des sentiers battus, très intéressante à mon goût. Il s'agit d'un certain Glen Stollmeyer sur la chaîne Glen GS Tongs. Il vend de chouettes outils, surtout des pinces et des marteaux. C'est un Américain vivant à Taïpeï. Je lui ai écrit pour avoir une offre pour sa guillotine et une pince pour tenir des plats lorsque je forge des pointes. Noel arrive...


13-NOV-2019

    Le mélange vinaigre paille de fer a continué à noircir toute la nuit. En séchant les fibres libres du bois se redressent. Je les ai éliminées avec de la paille de fer. J'aurai dû attendre avec la teinture...

    Le soir j'ai coupé des rivets et un tube en laiton à la bonne taille, soit environ 1,5 à 2 mm de plus que la largueur du manche et je les ai collés à l'époxy puis matés/déformés afin de les fixer mécaniquement. Ce faisant j'ai réussi à faire de vilaines marques sur le mélèze pas hyper dur. De plus comme il faudra poncer la quincaillerie à ras (et rattraper les marques par enlèvement de matière), il faudra teinter à nouveau. J'aurai donc dû faire la teinture à la toute fin. Ce sera le double de boulot mais je le saurai pour la prochaine fois.

    Le manche faisait aussi un petit grincement, un décollement local sans doute que je comptais faire disparaitre après matage des rivets (et augmentation du pincement) mais rien à faire. C'est vraiment le genre de détail qui me file un ulcère...


14-NOV-2019

    Pas d'acitivité mais des réflexions.

    Je me suis restreint aux chutes de noyer ou de ce je crois être du buis parmi mon stock de chutes FTFI pour le manche du "Matané". Pour la pièce centrale (le jambon entre les tranches de pain), j'ai deux pièces, soit du bois de rose de 4 mm ou ce que je crois être du wacapou en 3 mm. Sans doute que le meilleur constraste serait le buis avec le wacapou. Dois-je teinté le buis plus tard?

    Pour les marques profondes de marteau dans le mélèze, je crois me rappeler d'un truc de Paul Sellers avec de la vapeur d'eau et peut-être un fer à repasser. Il faut que je retrouve cette video.

    Aucune réponse à ma demande de pince et guillotine chez Glen Stollmeyer.


17-NOV-2019

    Gelée blanche, trop dangereux en vélo. Je décide de faire les TTH du "Gadois 2.0". Glen Stollmeyer a répondu après relance. Je n'ai pas eu son premier mail apparemment. Les poinçons logo à chaud explosent mon budget, je décide de ne pas en commander. Il me propose un 3ème jeu pour la guillotine (pas encore en ligne)  mais ne sachant pas de quoi ("butcher die") il s'agit, je lui ai demandé une photo.

    Au garage, il fait froid. Allumage de la forge. Préchauffage de l'huile de colza vers 70°C. Sur les hauts carbone purs type lime, XC100, C130 etc, je n'ai jamais réussi une trempe à l'huile avec austénisation au four. Je pense que la sortie du four me prend 1 seconde de trop et le tranchant perd déjà la température. Tous ces aciers ont des "nez perlitiques" aux alentours de 0.6 s avec trempe à l'eau. Sur le Net, beaucoup prétendent que sur des sections aussi fines, la trempe à l'huile est possible avec des huiles très rapides. Pour éviter les bris, je décide de tester l'huile d'abord et pour gagner du temps entre sortie d'auténisation et bac de trempe, rien de tel que la forge mais imprécision. Si cela ne marche pas avec l'huile, je peux faire 1 s dans l'eau et finir à l'huile.

    Donc c'est parti, forge au mini, juste avant extinction
- la montée en température se passe très bien, la couleur est très homogène, les sections plus épaisses y sont sans doute pour quelque chose
- déjà observé avec le chauffage par induction (mes yeux peut-être), les couleurs ne correspondent pas à mon abaque au dos d'un mémento d'origine INA (déjà posté ici): je vois orange foncé et c'est encore magnétique. L'orange que je vois après perte du magnétisme correspond à celui des 850..900°C sur l'abaque mais je sais que c'est faux. Avec un four je chercherai 815..820°C à l'huile et 800°C à l'eau.
- trempe à l'huile à 68°C, environ 5 secondes
- ça semble droit
- montage entre deux plaques de 90MCV8 dans mon établi étau Workmate de chez Black et Decker (les deux presses permettent de compenser la pente de la lame)
- la lame refroidit très vite, sortie des presses, tout semble aussi droit qu'avant trempe
- test à la lime demi-douce: c'est d'la balle!
- 46'@-18°C
- grattage de la calamine au P400 pour voir les couleurs
- revenu de la soie à la lampe à souder au delà du bleu gorge de pigeon (> 300..320°C)
- immersion de la lame dans 6 mm d'eau de pluie proche de 0°C (elle était gelée) et revenu du dos à la flamme. Encore pire qu'avec le "Matané", seul le dos devient bleu, un jaune très faible descend vers le tranchant. Peut-être la faute à une eau très froide qui "pompe" tout?
- on recommence: grattage au P400 pour voir les nouvelles couleurs
- revenu de la soie à la lampe à souder au dela du bleu gorge de pigeon
- immersion de la lame dans 6 mm d'eau de pluie et revenu du dos à la flamme. Un jaune très faible descend vers le tranchant
- nouveau grattage au P400
- 46'@~210°C, j'écris "environ" car le four semble avoir déconné. Au cours des vérifications visuelles, j'ai vu une fois 225°C au thermomètre placé dans le four. J'ai vite ouvert et corrigé au mieux. Couleur jaune or à la fin.
- 30'@-18°C
- nouveau grattage au P400
- 41'@205°C, cette fois le four était d'une stbailité exemplaire. Couleur jaune paille, plus pâle que le premier revenu au four.
- 5h45'@-18°C, ouf! Et en plus la lame est toujours droite, j'y crois pas...


18-NOV-2019

    J'ai pris le "Gadois 2.0" avec moi au boulot pour le sabler à la pause, cette fois pour se débarasser de la couche d'huile noire brûlée. Je me suis aperçu à l'oeil (avec vérification au pied à coulisse) que la soie s'épaissit un peu environ 1.5 cm derrière le ricasso. On passe de 2.99 mm au ricasso à 3.21 mm. Faudra corriger.

    Le soir j'ai mis une bande neuve de P220 sur le back et j'ai repris l'émouture à plat, puis en tentant de "convexifier" la zone juste derrière le tranchant, histoire de l'affiner sans trop la fragiliser. Finition des émoutures et du dos à la bande P400. Puis reprise de toutes les zones à la main en passant par P180, 400 et 600. Une bonne heure rien qu'à la main et c'est loin d'être parfait, mais faut bien s'arrêter un jour. Demain on essaie de polir aux disques et de mettre un logo. On en profitera pour essayer de refaire celui du "Maskinongé", un peu effacé par les polissage à la main.


19-NOV-2019

    Comme promis, le soir dans le froid garage, polissage aux disques sisal, coton et flanelle du "Gadois 2.0" avec resp. les pâtes noire, verte et blanche. Ce n'est pas un miroir parfait mais c'est pas mal. Profitant de ma présence au garage, j'ai débité à la scie à ruban deux plaquettes de 8..8,5 mm dans une chute FTFI de buis. Ça devrait le faire tout juste. Je radine toujours avec les matériaux sans me laisser trop de marge car je n'aime pas gâcher ce que la nature nous a offert. Je trouve cela irrespectueux.

    Plus tard, j'ai fait le logo du "Gadois 2.0" et j'ai repassé celui du "Maskinongé". J'ai mis les deux premières couches d'huile de Tung diluée à 50% (térébenthine + 1.5% de siccatif) sur le manche du "Maskinongé".

    J'ai fait un essai avec ma bouilloire pour sortir les coups dans le manche en mélèze du "Matané": j'ai tenu les coups au dessus du bec d'où sortait la vapeur très chaude. Pas de grand effet. J'ai fait des recherches, je ne m'étais pas trompé, les pros utilisent un fer à repasser très chaud et un linge humide. Je vais essayer aussi...


20-NOV-2019

    J'ai mis la dernière couche d'huile de tung diluée à 50% le matin au petit déjeuner sur le manche du "Maskinongé". Bien que non affûté, j'ai réussi à me couper dans le pouce tant j'ai affiné l'émouture.

    Le soir j'ai surperposé les deux ébauches de plaquettes de buis pour le manche du "Gadois 2.0" après un tracé laissant 2 mm de jeu tout autour et je l'ai scié à la scie à ruban.

    Ensuite avec la scie à chantourner, j'ai découpé la forme de la soie dans la plaquette de wacapou.

    Ponçage à plat (P60 puis P80) des deux faces internes des plaquettes en buis et d'une face de l'entretoise en wacapou. J'ai collé cette dernière sur une cale afin de la manipuler plus facilement (4 mm d'épaisseur brute avant ponçage).

    Collage et mise sous presses moyennes de l'entretoise et d'une plaquette à la colle à bois type D3 (en conservant la cale pour bien répartir la pression et faciliter la manipulation). Je me demande si je vais teinter le buis avec la paille de fer dissoute dans le vinaigre blanc. Je me demande si je vais attaquer la lame du "Gadois 2.0" au perchlo.

    Au cours de la fin de journée, j'ai mis 3 couches d'huile de tung pure (avec 1.5% de siccatif) en me servant des radiateurs pour accélérer le séchage et fluidifier l'huile.


21-NOV-2019

    J'ai encore affiné à la scie à ruban le contour du sandwich buis/wacapou collé hier soir. Pour augmenter la résistance au cisaillement de l'ensemble j'ai décidé de monter des goupilles... En bois. Et juste dans ces deux couches. J'ai fait quelques trous de 2.2 et 3 mm autour du contour de la découpe de la soie pour y coller (toujours à la colle à bois type D3) de petits morceaux en bambou (d'un pic à brochette) et d'autre chose issu d'un cure-dent (sans doute du pin; pas très solide en soi, mais grace aux fibres verticales et à leur courte hauteur, mes petites goupilles sont plus résistantes qu'on ne peut se l'imaginer).

    Les deux faces du wacapou ne sont pas parfaitement parallèles, il faudra essayer de corriger tout cela. Je percerai les trous pour le rivet et le tube de passage dragonne une fois toutes les pièces prêtes (plaquette restante, sandwich et soie un peu rabotée au milieu pour diminuer la zone à 3.20 mm d'épaisseur).


22-NOV-2019

    Sur toutes mes dernières réalisations, j'ai limité les couches de finition à l'huile de tung et la cire de carnuaba. L'idée c'est d'avoir une finition fonctionnelle et facilement renouvellable. Mais j'ai remarqué qu'après quelques jours le brillant disparaissait (l'huile qui continue à pénétrer?). Cela diminue beaucoup l'aspect esthétique ou coup de coeur lorsque je les ressors un jour plus tard. Pas très vendeur disons. Alors comme il me reste du vernis tampon anglais CCL, j'ai essayé de le combiner à l'huile de tung plutôt qu'à l'huile de lin inclus dans le kit CCL. Je crois que les premières couches d'huile du manche du "Maskinongé" empêchent le plein potentiel. Je vais donc sans doute l'égréner un peu dans les jours à venir et recommencer. De nouvelles petites fissures sont également apparues dans l'olivier. Damned!


23-NOV-2019

    J'ai commencé à égréner le manche du "Maskinongé" à la paille de fer, des fois que ça marche... Ça a marché! J'ai mis 3 couches de vernis tampon anglais CCL et ensuite 3 couches de mélange vernis et huile CCL (pas mon huile de tung). Le vernis tampon pénètre/sèche de manière ultra rapide. Mais cela n'a pas été sans mal.Un geste malheureux et j'ai renversé la moitié du vernis qu'il me restait et la moitié de l'huile sur ma belle table de salon en bois! Je remarque bien que je ne vais pas bien en cemoement et il faut croire que le mental se répercute sur le physique. C'en est à pleurer. J'ai vraimenet l'impression d'être un malade mental parfois... Et ça fait mal en dedans, on voudrait à tout prix que ça s'arrête, on en arrive à des raisonnements à la con, à de la paranoïa.

    J'ai repris à la main sur plaque de verre le sandwich buis/wacapou du "Gadois 2.0". Ponçage à ras des goupilles et tentatives de ramener l'épaisseur du wacapou à celle du ricasso. Ensuite j'ai repris l'épaisseur de la soie à la lime de façon à ce qu'elle soit plus basse que la hauteur du wacapou. J'ai également percé à 3 mm le trou du rivet en me servant de la soie comme guide. On contrepercera sans soie à 3.1 mm une fois l'autre plaquette de buis collée. Décirage des surfaces, encollage à la colle à bois type D3 et mise sous presses moyennes.


On voit les goupilles en bambou et autre poncées a ras et le trou pour le rivet. Il y a un surplus de
matière sur tout le pourtour du profil du manche mais plus beaucoup.


    J'ai continué à affiner à la lime la soie du "Gadois 2.0". Il manque un chouia mais je vais attendre d'avoir fini la face avant du manche avant de faire l'ajustage final. En faisant du thé, j'ai encore exposé le manche de "Matané" à la vapeur de ma bouilloire pour faire sortir les coups dans le mélèze. Ça s'améliore chaque fois mais ça ne va pas très vite. Dès que possible j'essaie avec du métal chaud et un linge humide.


24-NOV-2019

    Tôt le matin j'ai commencé les activités. J'ai d'abord essayé de sortir les coups sur le manche du "Matané" avec un linge humide et un fer à repasser à fond (sur lin). 3 des 4 coups sont bien ressortis mais le plus profond n'est pas revenu, même s'il s'est bien amélioré, de 50% de profondeur en moins le dirai. Les coups de marteau devaient être trop forts.

    Ensuite j'ai repris le manche du "Maskinongé" avec un léger égrénage à la paille de fer puis j'y ai mis deux couches de cire de carnauba. Ensuite j'ai mis le tranchant à 15° par côté, à main levée avec la pierre à eau. Le tranchant étant très fin, deux passages lents de chaque côté ont suffi. Je finirai aux pierres à la main plus tard. 

    J'ai sorti le back pour encore peaufiner le contour du manche du "Gadois 2.0" et affiner un peu la soie. Le montage est très jointif au ricasso et coince un chouilla. J'hésite à enlever plus de matière à cause d'un jour inésthétique éventuel. De l'autre côté, la pression restante risque d'ouvrir le manche dans quelques temps après séchage/humidité... J'ai contrepercé le trou du rivet à 3.1 mm et percé celui du tube de passage dragonne à 6 (fôret à bois) puis 6.1 mm (fôret acier). Côté sortie, le trou est un peu oval, de façon inexpliquée (perceuse à colonne, plaquettes planes). C'est peu et ça devrait disparaitre dans le chanfrein et le matage du tube qui recouvrira les bords.

    Le soir j'ai poncé à ras les rivets, le tube du "Matané" et sorti les coups. Ensuite j'ai affûté le "Maskinongé": pierres à eau Haïdu 180 et 280, pierre DMT 320 et cuir avec pâte 2 microns.


25-NOV-2019

    J'ai repris à la main le manche du "Matané" jusqu'à P320, puis petit passage au disque, décirage et couches de vinaigre avec paille de fer dissoute.


26-NOV-2019

    Un petit coup de paille de fer pour égréner le manche du "Matané": la couleur n'est uniforme, il reste des coups et le manche n'est pas symétrique.

    Bref j'ai encore repris le manche. D'abord à la lime demi-douce pour enlever pas mal de bois, puis finition au P120, 180, 400 et 800. Pas de disque à polir cette fois. J'ai l'impression que malgré le décirage cela ferme les pores en empêchant le vinaigre blanc avec la paille de fer de pénétrer. Dernier décirage et multiples couches de vinaigre blanc/paille de fer. En séchant on voit les fibres se redresser et rendre toutes la surface très rugueuse.


27-NOV-2019

    Egrénage du manche en mélèze à la paille de fer et application des produits CCL
- 3 couches de vernis CCL
- 5 couches d'huile CCL pure (sans l'ajout de vernis comme recommandé par la notice)
- 2 couches de cire de carnauba
- 2 couches de cire d'antiquaire (ainis que sur le "Maskinongé" que j'avais oublié)
Je remarque que l'huile CCL (soi disant de l'huile de lin) sèche beaucoup plus vite que mes huiles de lin ou de tung malgré l'ajout de siccatif tout en semblant faire des couches plus épaisses et plus dures. Peut-être contient-elle plus de siccatif? Peut-être est ce de l'huile de lin cuite? Je devrai peut-être essayer de m'en faire un peu, genre chauffer de l'huile de tung et y mettre 3% de siccatif au lieu de 1.5%, histoire de tester.


28-NOV-2019: semaine de merde, va!

    Le soir j'ai commencé à façonner au back le contour du manche du "Gadois 2.0" en prenant quelques largesses avec le modèle origianle par manque d'épaisseur de bois, si, si. Puis j'ai fait varier l'épaisseur avec un chanfrein à 15° à l'avant. Pour finir des chanfreins à 45 puis 22.5 et 67.5°. Je ferai tout le reste à la main. Je vais partir une semaine en Egypte avec mon meilleur pote. Je ne pense pas que ce sera avant mon retour que je reprendrai ce couteau en main. Bien qu'il soit très brillant et poli, je crois que je vais passer la lame au perchlo pour une finition plus mate.


29-NOV-2019

    Je devais sortir ce soir mais le sort en a décidé autrement. Alors j'ai continué à bosser sur le manche du "Gadois 2.0". Je l'ai façonné à la main à coup de lime demi-douce et d'abrasifs P60, 120, 180 et 320 en bande ou à plat sur un miroir. Après polissage au disque en coton, j'ai vu qu'il restait pas mal de rayures qu'il me faudra sortir en retournant au moins au P180. Mais là c'est promis, ce sera au retour d'Egypte.

    Pour une fois, le morceau de buis qui a servi à faire le manche est un peu plus veiné que d'habitude et ça fait plaisir d'autant que le buis prend un magnifique poli que j'adore. J'ai encore retiré un micro chouilla à la lime au niveau du ricasso afin que la soie rentre à fond dans le manche sans forcer sur les côtés, tout en restant très jointif pour l'esthétique. J'ai aussi coupé le rivet le tube de passage dragonne en laiton.


10-DEC-2019

    De retour d'Egypte depuis samedi, un petit souvenir de type bacille m'a cloué au lit (et ailleurs aussi...) jusqu'à hier. J'ai récupéré aujourd'hui ma pince et ma guillotine de Glen Stollmeyer, arrivés chez mes parents en même temps que moi en France.


11-DEC-2019

    Pas beaucoup de temps, encore souffrant du ventre, j'ai juste repris un peu le manche du "Gadois 2.0" à la main au P180, puis 320 et polissage pour voir s'il reste des stries et rayures. Petits coups de P220 et 400 sur quelques grosses rayures qui dépassent du manche sur la lame avant de passer au perchlo.


12-DEC-2019

    J'ai trempé la lame du "Gadois 2.0" dans du perchlo pendant 1 minute. Puis j'ai passé un coup de laine de fer après neutralisation. J'ai répété ce cycle encore 4 fois ensuite. Puis j'ai pulvérisé un peu de WD-40 sur la lame pour chasser l'eau (WD=water dispersant).

    Plus tard j'ai repris tout le manche au P320, puis au P600 et enfin au disque coton avec pâte spéciale bois. Enfin un décirage en guise de nettoyage.

    Pour finir, dégraissage de la soie et collage des deux pièces à la colle époxy à prise progressive. J'ai mis un rivet temporaire pour aligner les trous et je l'ai retiré ensuite. Essuyage des excès à l'acétone.

    La pâleur du buis contraste bien avec la lame sombre et matte. De plus, ce buis est, pour une fois, un peu veiné. Je ne vais donc sans doute pas teinter le bois au fer dissous dans du vinaigre.


14-DEC-2019

    Je profite d'une accalmie ou d'un début de rémission pour reprendre le "Gadois 2.0"
- reperçage de la soie à 3 mm et du manche à 3.1 mm
- chanfreinage à 45° des deux trous
- mise à la longueur du tube de passage dragonne (les deux extrémités ne sont pas parallèles), chanfreins intérieurs, égrénage de l'extérieur, nettoyage à l'acétone
- préparation de colle époxy et enduction des deux alésages
- collage et matage du tube passage dragonne: d'abord avec des têtes de vis FHC puis des billes de 8 mm
- montage en force du rivet enduit de colle, mise à la longueur et matage au marteau
- nettoyage à l'acétone
- comme toujours il y a de petites traces de coups sur le manche qu'il faudra reprendre après séchage
- avec le reste d'époxy je remplis les deux petits espaces entre manche et dos de lame/ricasso


15-DEC-2019

    Au back j'ai poncé ras le rivet et le tube passage dragonne du manche du "Gadois 2.0". Ensuite j'ai repris des détails au P180, 320 et 600 puis disque coton et pâte spéciale bois, à trois reprises avant d'être satisfait. Nettoyage au décireur. Pose de deux couches de vernis CCL (le buis ne boit rien...) puis de deux couches d'huile CCL, avec étapes de séchage.


16-DEC-2019

    Dernière couche d'huile CCL (de toute façon le buis n'absorbe presque rien; égrénage à la paille de fer entre les couches) sur le "Gadois 2.0", deux couches de cire de carnauba et deux couches de cire d'antiquaire. Reste plus que l'affûtage. Il me plait vraiment beaucoup ce Featherlight de Bill Moran. Si jamais je m'ennuie pendant les vacances de Noel, je risque de lui faire un étui en cuir.


17-DEC-2019

    Affûtage du "Gadois 2.0" et du "Matané" resté en attente. J'ai commencé par mettre le tranchant à la meule à eau, à 17° sur le premier et 18 sur le second. L'acier de la lime est plus résistant à l'abrasion que celui du ressort (ça tombe bien c'est aussi ce que prédit la théorie). Ensuite j'ai continué avec les pierre à eau Haïdu à P180 et 280. Là encore, ma main me dit bien que l'acier issu de la lime est plus dur que celui issu du ressort. Finition à la pierre diamantée DMT P320 et passage au cuir enduit de pâte 2 microns. Y a plus qu' à faire des photos et mettre la galerie à jour.


07-JAN-2020

    Un collègue de travail belge (celui qui avait trouvé un laguiole pakistanais en forêt) m'a rapporté un ressort cassé de faneuse. Je crois qu'on dit comme ça, c'est l'espèce de grosse roue qui retourne le foin pour le faire sécher plus vite. Le ressort est une des nombreuses extrémités, trouvé au sol lors d'une de ses balades. C'est du fil de 9 mm de diamètre environ, déroulé ça doit faire 70 cm environ. A voir ce qu'on pourra en faire. Plutôt un outil de type pince de forge légère?


19-FEV-2020

    Mon père a fait couper le cerisier pleureur au milieu de sa pelouse. Un arbre planté vers 1980 ou 81. Cela me rend triste. Droit comme un I, avec trois pauvres branches au dessus. Les rondins sèchent. Peut-être a -il une belle essence pour faire des manches. Selon ma maigre expérience le cerisier prend un beau poli mais est très fendif. Je parle du fruitier. Celui-ci est-il similaire au fruitier?


27-FEV-2020

    Je me suis rapproché d'une association de forge d'un village du coin. Samedi on fait une JPO. Je vais voir si cela me plait: forge à charbon, pas d'électricité sauf un groupe, il fera froid et il pleuvra... C'est sûr je le vends mal...

    Voilà plusieurs mois que je trimballe mon "Kipawa" en poche. Je l'observe souvent. Forgé dans une lime de type XC100, j'avais fait des trempes sélectives multiples à l'eau avec des austénisations intégrales par induction. Mes difficiles mesures indiquaient des températures trop basses (en gros vers Ac1/Ac3 sur les hypereutectoïdes, vers 627..629°C). Pourtant je dois admettre que le tranchant est devenu sacrément dur, chaque fois que je fais un petit test avec une lime ou un couteau de dureté connue.

    Comment est-ce possible? Sur les hypereutectoïdes dès franchissement de Ac3 on a tout de suite 0.77% de carbone dans l'austénite, le reste étant dans la cémentite qui en libère de plus en plus avec la température jusqu'à disparaitre complètement une fois Acm franchie. Sachant qu'on atteint déjà les 65 HRc à partir de 0,65..0,7% de carbone, les 629°C devraient suffire pour une dureté maximale, non? Tout cela reste parfois bien mystérieux pour moi.

    Ce que dit la littérature scientifique, c'est que lorsqu'on part d'un état martensitique plutôt que ferritique pour une chauffe (d'austénistation), la trempe résultante est de meilleure qualité avec plus d'austénite formée, surtout si on n'a pas eu le temps d'austéniser assez longtemps. Bref il vaut mieux partir d'un acier déjà trempé pour faire une trempe (un peu paradoxal). Mais cela explique sans doute les trempes triples, notamment celles d'Ed Fowler sur le 100Cr6. N'allant que jusqu'à la perte de magnétisme (disons vers 770..800°C) ou si peu au dessus pour à peine quelques secondes alors qu'il faudrait passer environ 5 à 10 min à 835..845°C pour une trempe optimale, selon la littérature technique, les trempes d'Ed doivent être à chier. Mais en répétant 3 fois l'opération, les deux dernières trempes partent d'un état martensitique, le résultat semble acceptable pour Ed.

    Alors je me dis que ça pourrait peut-être aussi le faire avec mon chauffage par induction. Oui je ressors mon serpentin... Que voulez-vous.

    Le fait que la lame de mon "Kipawa" s'était fortement redressée vers le haut avec le nombre de trempes augmentant, cela semble bien prouver la formation progressive de martensite (moins dense d'où allongement du tranchant) en constante augmentation. En prenant en compte le redressement à l'avance, une géométrie finale de son choix doit être pouvoir obtenue. Bref on fait une pointe plus basse que voulu avant trempe.

    J'ai parfois accès à peu de frais à du 100Cr6 et du 90MCV8 dans les poubelles de l'usine. Pour encore faire des essais de trempe par induction, je vais forger deux lames à peu près identiques dans chacun de ces aciers et les tremper 3 fois sélectivement à l'eau. On verra le résultat. Afin de retoucher un marteau en 2020 avant samedi, j'ai donc forgé aujourd'hui deux bruts assez dégeulasses pour obtenir des lames de mon "Bujeault" (voir galerie en OCT-2017) agrandies à 105% (ça fait environ 8 cm qui est la longueur maximum qui passe dans mon induit). Bien sûr l'idée c'est de laisser assez de matière afin d'obtenir la forme finale souhaitée malgré la pointe redressée (si cela se passe ainsi aussi).

    Avec beaucoup de mal, le marteau boules entre autres, la pince de Glen Stollmeyer et sa guillotine, j'ai forgé
- le dernier morceau de 100Cr6 de la bague extérieure d'un roulement INA GYE60KRRB (le reste ayant servi à faire les "Chuklotat" et "Borel V"de JUN-2016) après avoir cette fois enfin d'abord enlevé les rebords (logement des joints) à la meuleuse d'angle et
- un bout de 90MCV8 dans une longue barre de section 20 X 6 [mm]

    Quelques remarques
- les deux bruts ont été recuits à l'arrache dans les cendres (ces aciers trempant toujours un peu à l'air, le recuit sera peu effectif mais c'est pour épargner un peu mes bandes dans la prochaine étape)
- la forge de la pointe dans le 90MCV8 m'a ramené au rang des amateurs minables
- la pince de Glen est un petit bijou pour enfin maintenir fermement mes barres: ça facilite énorméement le boulot, rien ne rippe, ne vole...
- mais les branches un peu courtes obligent à trop se rapprocher du foyer (il faudra peut-être les allonger, ce qui est possible vu leur diamètre de ... 14 mm!)
- la guillotine permet des variations de sections très nettes et très efficaces, un peu comme sous un marteau pilon avec le bon jeu d'empreintes, c'est vraiment génial en terme d'efficacité, de rapidité et de qualité du résultat (si on ne retape pas dessus plus tard par erreur comme moi!)
- mais je ne suis pas sûr que les outils soient trempés, en effet après les premiers coups à la massette de 1.5 kg, les bords des arètes se sont déformés et on ne pouvait plus sortir les outils de leur guide (fallait retaper dessus pour les reformer)


Photo prise le lendemain en sortie de cendres: très doué le forgeron... Bon j'étais pressé, là!
En haut le 100Cr6, en bas le 90MCV8.


28-FEV-2020

    J'ai sorti les bruts des cendres et j'ai reporté le profil du "Bujeault" avec la pointe trop basse tout en laissant de la marge autour. Ensuite façonnage du contour au back à P40 et début d'émouture. Pas le temps de finir. D'autres chats à fouetter. Je peux juste dire que le 100Cr6 oppose plus de résistance à l'abrasion de la bande que le 90MCV8.


En haut 90MCV8, 48 g, pointe 1,69 mm, dos au centre 3,80, cul 1,98, tranchant 1,15..1,20
En bas 100Cr6, 52 g, 0,96 - 3,48 - 4,05 - 0,95..1,60


    En préparant mes affaires pour la JPO de la forge, j'ai immergé le temps de la nuit des pièces zinguées dans du vinaigre blanc. Deux tirants filetés coudés et une énorme vis M20 que je compte forger un jour. Il parait que les vapeurs de zinc, c'est très dangereux pour la santé, alors je tente de l'enlever par attaque chimique.


29-FEV-2020

    La grosse vis était immergée à moitié et on voit bien l'attaque. Pour les tirants totalement immergés, je suis dubitatif quant à l'éfficacité.

    Dure la journée à l'association de forge. Du vent, de la pluie et votre serviteur debout dehors pendant 6 heures à tourner sans cesse la soufflante d'une forge à charbon puant le coke, avec des bouts de ferraille refroidissant trop vite pendant que j'envoie le pâté dessus... Je suis naze, j'ai mal partout.


En haut un brut -issu d'un ressort BMW- presque fini dont j'ai cramé le cul dans la forge, la première fois que cela m'arrive. Se méfier des forges à charbons...
En dessous une plane pas finie dans une lime. Et enfin une demi pince coudée façon Glen Stollmeyer en devenir dans un tirant de ma mason Phénix.
Vue la vitesse de corrosion de ces derniers, je dois conclure que l'attaque nocturne au vinaigre blanc a été efficace pour retirer la couche de zinc.


01-MAR-2020

    J'ai profité d'avoir de la motivation en matinée pour tailler les émoutures des deux lames "Bujeault" pour nouveaux essais avec l'induction. Emouture au mieux sans trop chiader car le pconcept prévoit de reprendre le profil à la fin. Finition à P220 sauf 400 sur l'épiasseur du tranchant en longitudinal avec de micro chanfreins à 22.5, 45 et 67.5° contre les risques de casse à la trempe.

C6 = 100Cr6, 40 g, pointe 0,60 mm, dos au centre 3,57, cul 1,60, tranchant 0,60..0,96
O2 = 90MCV8, 39 g, 0,76 - 3,8 - 1,80 - 0,57..0,80


    En fin d'après midi j'ai remonté mon système de chauffage par induction, avec refroidissement forcé du serpentin. Puis j'ai essayé chaque lame. On pourra dire qu'elles auront subi 3 recuits de normalisation chacune en refroidissant entre les essais. Comme toujours faut les introduire progressivement en regardant l'ampèremètre pour limiter le courant à 20 A. J'ai encore essayé mon crayon à cire à point de fusion précis (Tempilstick ou Markal Thermomelt) et j'ai enfin compris comment ça marche: on marque la pièce avec une couche decire presqu'invisible et à la température donnée, on voit des traces buller.

    Alors oui cher lecteur je suis monté de façon certaine à plus de 1425°F/774°C avec mon chauffage de bricolo. Il a fallu attendre que le courant se stabilise lentement vers 9.5 A avec la lame en 100Cr6 et d'un coup la cire a légèrement bullé. Du coup j'ai aussi essayé le crayon 1480°F/804°C mais je n'ai pas vu de bulle. Par contre après refroidissement on voit bien les traces carbonisées. Alors atteinte ou pas la température? J'ai aussi l'impression (très subjective) que le 100Cr6 monte plus haut que le 90MCV8 (à cause de la façon différente et plus "calme" dont bulle la cire). Les lames ont aussi des longueurs limites pour la longueur du serpentin et du champ magnétique proche qu'il génère. Un nouveau serpentin plus long, de section ovale serait sans doute plus efficace. Je crois que je vais allonger le manchon isolant, la pointe de la lame ayant tendance à repousser mon bouchon isolant.

    Bon bref, la suite (pour demain soir sans doute)
- reprendre les profils sur un papier (afin de les comparer plus tard)
- je vais mettre la pompe dans le bac de trempe avec de l'eau de pluie et instrumenter la température. De cette façon l'eau devrait être tiède et épargner un peu ces aciers qui trempent normalement à l'huile (mais bien plus haut)
- 3 austénisations (avec check à la cire 774°C et de l'ampérage correspondant) avec une position en pince étau toujours identique, suivi de 3 trempes sélectives sur 7 mm
- test de dureté à la lime
- petit passage à -18°C genre 30..60 minutes
- 1 h à 200°C au four de cuisine avec trempe à l'eau froide en sortie
- retour au congèl' jusqu'au lendemain
- second revenu à 200°C et eau froide
- et dernier passage au frigo
- check de la forme de lame
Punaise je suis excité comme une puce. Et si ça marchait?


02-MAR-2020

    J'ai pris de l'eau de pluie dans mon bac en inox et avec un bloc de métal j'ai mis le niveau à 7..8 mm au dessus. J'y ai mis un thermomètre. J'ai fait un manchon isolant plus long dans l'induit afin de bien couvrir toute la lame et de la maintenir au "chaud".

    J'ai recopié sur un papier le contour des lames.

    Et j'ai donc austénisé 3 fois chaque lame avec trempe sélective. A chaque fois il faut bien refroidir toute la lame pour former la martensite (qui commence à arriver environ entre 240 et 200°C sur ces aciers). Et on recommence

    J'ai chaque fois attendu que le courant soit stabilisé en dessous de 9 A. J'ai noté la température de l'eau avec chaque trempe et chaque acier
- 100Cr6: 21, 24 puis 27°C (et là comme un con j'ai court-circuité avec un bout de métal l'alimentation du ventilo de la platine; j'ai vite réparé avec le ventilo de la première platine que j'avais cramé; celà explique l'eau plus froide du second essai et que la lame en 90MCV8 aura eu une quatrième normalisation)
- 90MCV8: 26, 30 et 32°C.

    Les deux lames sont un peu déformées latéralement. L'une file à gauche, l'autre à droite. Mes émoutures ne sont pas parfaitement symétriques mais j'espère corriger cela plus tard.

    Le check du profil indique la formation de martensite car la pointe est remontée d'environ 2 mm sur chaque lame. La lime demi-douce indique un durcissement (supérieur sur le 90MCV8 à vue de nez) mais rien de transcendant. Peut-être plus en profondeur à cause d'une décarburation? La première lame a passé 1h28 à -18°C et l'autre 0h57. Nouveau test à la lime. Toujours rien d'exceptionnel. Ensuite 1 h à 200°C dans le four ménager (contrôle par thermomètre séparé étalonné). Trempe à l'eau de pluie en sortie de four et retour au congélateur jusqu'au lendemain soir à partir de 21h00. Mais juste avant je vous ai pris les profils.


En haut 90MCV8, la zone trempée est beaucoup plus blanche. La partie bleutée au dessus date de la trempe, pas du revenu qu'on voit à peine sur le
tranchant.
En bas, 100Cr6, plus diffus.
Malgré les dos très épais, les pointes sont bien remontées.


03-MAR-2020

    Lames à -18°C de 21h hier à 18h30 aujourd'hui, soit encore 21h30. Entre la sortie du congélo et le second revenu, j'ai mesuré les duretés avec mes diverses lames de dureté connue.
- je dirai que la dureté n'est pas parfaitement homogène le long du tranchant (un peu plus faible à la pointe et au ricasso)
- comparativement les dos sont assez durs
- le 90MCV8 semble 1 HRc plus dur que le 100Cr6 (selon les comparaisons)
- de manière générale les duretés sont faibles, environ 57..58 HRc pour le 90MCV8 et 56..57 pour le 100Cr6

    J'ai remis les lames à 200°C au four de cuisine pendant une heure. En sortie trempe à l'eau de pluie à température ambiante et retour à -18°C à 19h48.

    Je vais enlever la couche supérieure d'acier au back pour voir si en dessous dans une zone moins décarburée, la dureté est plus grande.

    Si ce n'est pas le cas, je pense faire 3 trempes de plus. La lame du "Kipawa" en avait eu un très grand nombre et la pointe était remontée bien plus haut (dos plus fin et/ou plus de martensite formée?). J'aurai dû noter la remontée de la pointe après chaque trempe pour en déterminer le nombre optimal. En effet une fois qu'elle ne remonte presque plus, il n'y a plus de martensite additionnelle formée. Si les pointes sont encore bien remontée après 3 trempes supplémentaires, peut-être continuerai-je avec encore 3 de plus? Bon chaque chose en son temps.


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