Coutellerie


"Never go anywhere without a knife"


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12-JAN-2023

    La cote qui contient le stylo est dénommée "Plus Scale" (Cote Plus). Elle possède un compartiemnt de plus qui n'est pas débouchant. On peut y loger une pincette plus petite, ce qui libère le logemnet de la pincette normale, pour y mettre autre chose. J'ai vu des allume-feu en "ferrocium" dans le commerce. Tant que la cote est déposée, je vais en profiter.

Avec une petite lime aiguille de section carrée, libérer l'accès au logement
"secret" est rapide. En haut la petite pincette A.3742  qui est d'origine sur de
rares modèles de 91 mm. En bas celle de "série" sur les 84, 91 et 111 mm.


    J'ai attaqué le démontage du Compact. Pour qu'il soit bien à plat, j'ai percé quelques trous dans un planche en bois pour y noyer les rivets et les anneaux. Ensuite j'ai limé la tête du rivet du milieu pour pouvoir l'attaquer perpendiculairement à la perceuse. J'ai percé les rivets des extrémités avec un fôret de 3 mm et ceux du milieu avec un fôret de 2.5 mm. La nuance de laiton me semble très tendre sous la perceuse.

    C'était une erreur. Les rivets une fois sortis, j'ai pu les mesurer. Diamètre 2,17..2,20 pour ceux du milieu (nominal estimé à 2.20 mm) et 2,45..2,47 pour les extrêmes (nominal estimé à 2.50 mm). Il aurait donc fallu percer à 2.2 et 2.5 mm. Bon c'est pas dramatique, les anneaux en laiton sont encore utilisables.


Voilà le Compact en pièces détachées.
Les platines externes ont des bossages différents autour des rivets.


    J'ai pris quelques cotes
- les platines externes en alu font 0,71 mm dans leur partie plate (nominal éstimé à 0,70 mm)
- au niveau des bossages extrêmes, la platine de gauche sur la photo fait 0,86 mm en haut et 0,87 mm en bas (nominal estimé du bossage seul _0,86-0,71_ 0,15 mm)
- au niveau du bossages extrême, la platine de droite sur la photo fait 1,22 mm en haut (nominal estimé du bossage seul _1,22-0,71_ 0,5 mm). Pas de bossage en bas.
- le tire-bouchon et le ressort (en face de la lame) font 2,40 mm
- la grande lame au talon fait 2,00 mm
- l'outil multifonction fait 1,47 mm (nominal estimé à 1,50 mm)
- la plaque qui porte l'anneau fait 1,00 mm. J'ai encore vérifié, elle n'est pas magnétique mais plus dur que de l'alu: je penche pour un inox assez mou

    A présent il "suffit" de retirer la paire de ciseaux, le crochet multifonction, son ressort et la platine du milieu pour assembler un Waiter Plus. Un rapide calcul montre qu'en haut et en bas l'espace interne entre les platines est identique, du moins au nominal
- en haut : 0,15+2+0,5=2,65 mm
- en bas: 0,15+1,5+1+0=2,65 mm

    Mais si on observe et on réfléchi, on constate que tous les outils du Compact sont calés latéralement entre un bossage et une surface plane. Pas deux bossages comme c'est le cas ici. La platine du milieu est parfaitement plane mais à cause de sa découpe, il n'est pas judicieux de l'utiliser comme platine externe: on "verrait" l'intérieur de la cote dans la découpe. Pour le montage façon Waiter Plus, c'est la plaque qui porte l'anneau qui vient contre le bossage et l'outil multi fonction est calé latéralement sur deux surfaces planes. Bref y a rien à faire... J'ai peur que ça branle un peu dans un des deux pivots à la fin.

    J'ai pris le Waiter sous la loupe et j'ai bien limpression que le montage est identique: bossage sous la plaque anneau et aucun sur l'outil multifonction. Double bossage pour la grande lame. Peut-être que je m'en fais pour rien. La prochaine étape, c'est de polir les chants des platines en aluminium pour améliorer la finition.


13-JAN-2023

    J'ai poncé à la main les chants des deux platines alu externes du futur Waiter Plus. D'abord au P800, puis P1500 et enfin P2500. J'en ai profité pour éliminer des micro bavures autours des trous des rivets.


15-JAN-2023

    J'ai repris les chants au disque flanelle. Pas grand chose à faire pour que ça brille comme un miroir. Puis enfin le remontage final. Pas facile de tout réenquillé mais j'ai fini par réussir. ensuite il a fallu raccourcir un peu les rivets d'origine pour les mater progressivement. J'avais peur de coincer un outil mais si on ne le pince pas suffisamment, il y a du jeu latéral. Bref un compromis difficile. Résultat pour la grande lame: très bien, l'outil multi usage a un tout petit peu de mal à claquer à la fermeture et le tire-bouchon résiste un peu à l'ouverture. Bref c'est pas parfait du tout mais pas trop mal pour un tout premier essai.

    J'ai remonté les cotes d'origine en les pressant à l'étau avec des bouts de cuir pour la protection. C'est bien jointif mais plus neuf. On sent que les "griffes" des anneaux en laiton mordent encore progressivement mais il n'y a pas de "clic" véritable. En attendant mieux j'ai monté les deux pincettes courte et longue et mis l'anneau de 8.5 mm en lieu et place de celui de 10 mm. En voilà un bon pour le service.

    Pour rappel
- Waiter avec aiguille A.3645, tournevis A.3643 et anneau 10 mm d'origine: 35 g et épaisseur 11 mm.
- Compact avec anneau 10 mm d'origine: 64,1 g et épaisseur 14,8 mm
- ...devenu Waiter Plus avec seconde pincette A.3742 et anneau de 8.5 mm: 41,7 g et épaisseur 11,35 à 11,65 mm (-22,4 g/-34.9% et -3.3 mm/-22.3%). On est très proche du Waiter.


    Et tant que nous y sommes, voici quelques infos métallurgiques glanées ici et là sur le Net, donc avec toutes les réserves que cela comporte.
- les lames Victorinox sont en acier 1.4110/X55CrMoV14, austenitisé à 1040°C et revenu à 160°C pour une dureté de 56 HRc
- limes à ongle, scie à bois et apire de ciseaux à 53 HRc
- la scie à métaux avec la lime sur le côté est "chromée dur", ce qui doit permettre justement d'usiner les métaux
- décapsuleur, ouvre-boite (les deux avec tournevis) et poinçon alésoir sont en 1.4031/X39Cr13 à 52 HRc (jusqu'à 56 selon les sources)
- ressorts et tire-bouchon sont en 1.4021/X20Cr13 à 49 HRc


16-JAN-2023

    Premier jour avec le Waiter plus en poche. Les 6 mm de plus pour la lame du 91 mm par rapport à celle du 84 mm (59 au lieu de 53 mm) font vraiment une différence pour mes fruits au boulot. J'ai remarqué cependant que les cotes sont un peu rayées et pâles, moins brillantes que celles du Waiter que j'ai eu en poche plus d'une semaine. Pourquoi? Les ai-je abimé pendant les travaux de modifications? Cela a été vite corrigé avec mon petit disque en coton (sans le recharger) que je garde pour polir les manches en bois (avec de la pâte 40 microns spéciale bois). Le Cellidor a retrouvé son brillant.

Fini. A gauche le Waiter de 84 mm sans son anneau de 10 mm,
à droite le Waiter Plus obtenu à partir d'un Compact avec anneau de 8.5 mm.


19-JAN-2023

    Il y a quelques jours je me suis souvenu qu'il y a au moins une dizaine d'années, j'avais offert à mon père un Victorinox de 111 mm. Qu'est-il devenu? J'ai eu l'occasion de lui demander aujourd'hui: "il est dans sa boîte, dans ma trousse de toilette. Je ne m'en suis jamais servi". Ah bon? Super...

Je ne me souvenais pas qu'il était aussi gros. Il a la fameuse pince que j'adorerai avoir sur un modèle plus compact.
La boîte a souvent été mouillée. Dedans la petite notice collait au carton. Le couteau est assez "sale" avec des traces
de savon et autres produits de toilette, mais en fait il est comme neuf. La lame n'a jamais coupé, la pince jamais pincé,
les tournevis jamais vistourné, le ciseau jamais ciseauté... Ce modèle a un écussion imprimé différent de mon 111 mm
plus ancien (Adventurer). Il a deux tournevis long et court Philips en face des pinces et ciseaux.
Qui est-il? Je l'ai vite trouvé grace au site SAKWIKI. C'est un Hercules 0.9043. J'ai dû acheté le tournevis sur le tire-bouchon
en sus car ce n'était pas une dotation d'origine. Ce modèle a été converti tout en restant dans la gamme. Celui-ci est
un verrou coulissant (tentative de traduction heureuse de "slide lock") alors qu'à partir de 2017 tous les 111 mm ont
reçu une platine bloquante ("liner lock"). Sans doute un effet de mode depuis le Sebenza de Chris Reeves. Je trouve le
verrou du "Slide lock" plus solide. En comparant le vieux et le nouvel Hercules, le plus récent a pris 0.5 mm en largeur et 20 g
(26.5 contre 27 mm et 179 contre 200 g). Bonjour le progrès. Pas moyen de me rappeler la date d'achat que j'estime entre
10 et 15 ans. Prix oublié également.
Juste en dessous un clip de poche récupéré sur une chaine Victorinox trouvée dans la boîte de mon Champion 1.6783. Je le teste
pour le transport dans la poche. Il est très pratique car il maintient le couteau vertical et il ne finit en travers au fond de la poche.
Il serait parfait si la partie externe à la poche était plus courte que la partie interne. Il en existe d'autres sur le marché,
mais ils font tous environ 40 mm alors que je cherche plutôt 30 mm.


    Je vais laver l'Hercule avec de l'eau chaude savonneuse, le lubrifier et le redonner à mon père pour la suite de son test en endurance statique...


18-OCT-2023

    Enfin une nouvelle entrée dans ce journal de bord. Ce n’est pas que la coutellerie ne m’intéresse plus, mais je n’ai plus beaucoup de temps disponible ces derniers mois et avec celui qu’il me reste, il faut établir des priorités.

    Bref la Noël approche et histoire de refaire des choses de mes mains, j’ai pensé à quelques cadeaux à faire, malgré l’absence de temps libre disponible. J’ai trouvé chez Eurotechni une ébauche de couteau d’office de forme que je vais qualifier de « française », en 1.4034/X46Cr13/Z40C13 de 1.5 mm d’épaisseur à 53 ou 54 HRc selon le descriptif. C’est environ la dureté de mon Nogent*** en Z50CD14 et grâce à son tranchant très fin, il s’en sort très bien en cuisine. Les trous pour les rivets font 2 mm.

    J’ai profité de cette commande pour augmenter encore mon stock de métal dormant dont je ne me servirai sans doute jamais. Du 1.2067, du Z50CDV15 et du MA5/X35Cr16N. Les deux premiers en 2 mm et le dernier en 3 mm.

    Je ferai bien quelques essais avec le dernier inox dopé à l’azote histoire de voir ce que ça donne. Dans le classique diagramme ternaire Fe-Cr-C, il faut toujours faire des compromis entre dureté et inoxydabilité dans le choix de la balance chrome et carbone. L’atome d’azote, juste à côté du carbone dans la table périodique des éléments se comporte comme le carbone pour ce qui est de former une structure cristalline dure après trempe. En revanche la balance chrome et azote est tout autre que celle avec le carbone. On peut mettre plus d’azote (plus de dureté) et plus de chrome (plus d’inoxydabilité) en même temps. Bref les inox martensitiques dopés à l’azote, c’est le Macron des inox.

    Pour plus de clarté (et comme beaucoup d’entre vous ne veulent ou ne peuvent lire les écrits assez secs de Larrin Thomas de Knife Steel Nerds), voici les explications d’Aperam le fabricant du MA5 : « Dans les aciers inoxydables martensitiques classiques, une dureté élevée, garante d’un bon tranchant de lame, est obtenue par une teneur élevée en carbone. Cependant, l’augmentation de la teneur en carbone rend plus difficile et incomplète la dissolution des carbures de chrome lors du traitement thermique. La présence de gros carbures primaires et l’appauvrissement en chrome de la matrice martensitique nuisent alors fortement à la qualité de surface après polissage et à la résistance à la corrosion. La résistance à la corrosion est classiquement améliorée pour les nuances à haut carbone par l’ajout de molybdène mais cet élément est très onéreux comparativement au chrome. L’optimum dureté / tenue à la corrosion est obtenu dans la nuance MA5 en introduisant en teneur conséquente un autre élément, l’azote. En effet, l’azote présente le double avantage d’être durcissant comme le carbone qu’il peut donc remplacer partiellement, et d’améliorer la tenue à la corrosion. En complément de l’azote, une augmentation de la teneur en chrome permet d’assurer une très bonne résistance à la corrosion sans aucune addition de molybdène. »

    En étudiant la documentation d’Aperam et avec l’aide des résultats sur d’autres inox martensitiques (encore merci Knife Steel Nerds) qui semblent tous indiquer une « tendance » dans le comportement de ce type d’acier, j’ai déjà quelques idées de traitement thermique avec un simple congélateur pour obtenir le meilleur compromis dureté/résilience à la maison. Bref encore un projet de plus qui verra peut-être le jour… A ma retraite !

    Dans la série des projets en attente/suspendus, exactement dans le même esprit que ci-dessus (« tendance » dans les aciers faiblement alliés simples, austénitisés à la forge, re-merci à Knife Steel Nerds), j’ai toujours sur mes tablettes un traitement thermique de 100Cr6 par induction. Le premier pas consistant à faire des éprouvettes pour une série d’essais afin de déterminer la meilleure séquence de traitement. Depuis ma chute à vélo, mon coude droit est très vite douloureux au moindre effort un peu soutenu. C’est pour cela que j’ai commandé le 1.2067. Pour simplement y découper mes éprouvettes, ce qui me fera gagner beaucoup de temps par rapport à de la forge classique dans mes chutes de roulements à billes. Pour rappel, le 1.2067 c’est chimiquement le 1.3505, soit encore le 52100/100Cr6/100C6. Alors pourquoi y en a-t-il deux ? Le 1.3505 est spécifiquement pour les roulements à billes, le 1.2067 pour tout le reste. La différence réside dans la propreté de l’acier. Le 1.3505 a une teneur bien plus faible en soufre et en phosphore. Oui je le redis, selon moi, l’acier d’un roulement issu d’une poubelle sera de meilleure qualité que le 1.2067 neuf. Alors je n’aime pas le 1.2067 mais pour mes essais, on dira que les résultats trouvés grâce au 1.2067 seront directement transférables sur du 1.3505.


19-OCT-2023

    On en parle à peine et aujourd’hui voilà déjà le colis. Les 6 ébauches de couteau d’office ont toutes une protection en plastique sur la pointe. Le manche est très simple avec un bête demi-cercle au cul. Idem pour la lame dans le prolongement du manche avec une courbe continue. On pourrait y creuser un léger arrondi et abaisser un peu la pointe pour donner un peu de caractère. A voir. Mais on voit bien que l’outil sera efficace et bien en main : 19 mm de hauteur de lame en partant d’un dos à 1,5 mm pour finir vers 0.25 mm au tranchant. Reste à décider si on préfère un manche à pans ou arrondi. Le premier est meilleur pour le contrôle selon mon expérience en cuisine. Le second est plus joli.


    On voit que les ébauches ont été découpées au laser car il reste une bavure qui est en fait une perle de métal fondu au point de départ et de fin de la trajectoire du laser lorsqu’il fait les trous. Pour éviter cela en général, on fait partir et arriver le rayon laser dans la chute de métal. C'est bizarre, c'est un peu le béaba du métier. Bizarre que cela n'ait pas été fait ici. On en déduit même la direction du rayon : la perle vers le bas de la table de la machine. Les lames sont toutes très légèrement tordues sans doute à cause de la trempe (faite avant émouture) sur un matériau aussi fin et par la libération de tensions internes lors de l’émouture.


    La fin de la course de l’outil (une meule de rectifieuse ?) est juste après le talon de la lame et laisse un petit trottoir dans le manche. Toutes les pointes ont une couleur de revenu gorge de pigeon (~320°C) du côté du dos de lame sur le premier centimètre. On dirait que la rectifieuse n'arrose pas assez cette zone au départ. Si on voit le verre à moitié plein, on se dit qu'avec une pointe un peu moins dure, elle devrait casser moins facilement.


    Bref il y a un petit peu de boulot sur ces ébauches mais c’est du classique en coutellerie : ébavurer les trous, rectifier un peu la jonction lame/manche, redresser au mieux la lame, reprendre les chants et les congés de raccordements entre parties droites et courbes au cul du couteau.

    J’ai pris quelques mesures sur mon lot

- épaisseur du plat du départ prise près du dernier trou, au cul du manche

- épaisseur du fil prise « au mieux » au talon, au milieu et à la pointe de la lame : les plus grandes variations sont sans doute dues au bec du pied à coulisse que je n’ai pas toujours su remettre exactement au même endroit.

- dureté prise en deux points du manche entre les trous, avec mon duromètre à rebond Leeb. Sachant que ce n’est pas aussi précis qu’un duromètre Brinell/Vickers/Rockwell classique, on est plutôt pas mal par rapport aux 53 ou 54 HRc annoncés par Eurotechni en deux points de leur site web.

ébauche épaisseur au cul [mm] tranchant au ricasso [mm] tranchant au milieu [mm] tranchant à la pointe [mm] dureté 1 [HRc] dureté 2  [HRc]
1 1.50 0.47 0.25 0.15 55.4 53
2 1.51 0.48 0.25 0.29 54.6 53.8
3 1.51 0.42 0.15 0.25 52.5 55.5
4 1.50 0.47 0.31 0.24 53.3 54.3
5 1.49 0.41 0.18 0.30 55.6 55.7
6 1.53 0.49 0.21 0.12 53.6 53.1

    J'ai mesuré l'angle de taillant (deux fois le demi-angle au sommet) de l'émouture à l'oeil et au rapporteur: 3°. Un petit calcul avec un dos à 1.5 mm et une hauteur de 19 mm nous donne une épaisseur de tranchant à 0.50 mm. Pas très réaliste à la vue des mesures


22-OCT-2023

    J'ai commencé à réfléchir aux essences pour les manches: amarante, amourette, bois serpent, wengé, cocobolo du Mexique... Tous avec des liners: rouge, noir ou blanc?


24-OCT-2023

    Plus de temps à perdre, Noel approche à grands pas. J'ai ressorti le backstand de son recoin. Il marche encore! Table verticale avec une vieille bande de 400, le tout à 600 tr/min. J'ai commencé à "blanchir" les semelles, surtout pour faire sauter les petites bavures autour des trous et mettre à niveau la zone de raccord entre ricasso et semelle, histoire de ne pas avoir de "saut".

    J'ai un peu perdu la main avec le back mais grace à la vitesse faible, pas vraiment de souci. J'ai aussi passé deux coups de bande de 400 sur les émoutures. J'ai ensuite sorti le touret pour l'équiper du disque en sisal avec la pâte abrasive noire. Et j'ai passé chaque émouture 4 fois dessus: 2 fois en long et 2 fois en travers, avec des pauses en passant à la lame suivante, pour que tout refroidisse. Les émoutures sont loin du poli miroir mais ça ira bien comme ça, j'ai très peu de temps disponible et le mieux est l'ennemi du bien. Idéalement j'aimerai aussi faire de petits étuis en cuir pour le rangement.


25-OCT-2023

    J'ai pris les 6 ébauches Eurotechni avec moi au boulot et j'ai sablé leur manche à la pause de midi. Le soir j'ai poli les lames aux disques coton et flanelle. Alors depuis le temps je le sais que le touret est très dangereux mais je n'ai pu éviter deux blessures à la main gauche, avec le disque en flanelle lorsque celui-ci emporte la lame en attrapant la pointe. Rien de bien méchant mais j'ai tordu la lame n°2. Je crois qu'elle est foutue: trop déformée pour réussir à la rattraper. La bonne chose c'est que j'en ai 6 et il m'en faut seulement 4 pour Noel.

    J'ai débité mon bois pour les manches: zebrano, amarante, ziricote et cocobolo du Nicaragua (selon toute vraisemblance mais sans garantie)

    Au boulot la fontaine à eau avait un souci avec la bonbonne (vous savez celle avec le goulot en bas?). L'air n'y rentre plus, alors l'eau n'en sort plus non plus. J'ai voulu faire un trou dans la bonbonne pour équilibrer les pressions. J'ai pris le couteau qui me sert à manger depuis plusieurs années. Il est très fin. Le plastique de la bonbonne est très épais et j'ai un peu déformé la pointe. En voulant la redresser sur mon bureau, j'ai cassé nette la pointe à environ 1 cm. Un rapide coup d'oeil à la loupe: La casse a eu lieu dans une zone où il restait une fissure de la forge. Le reste du grain était fin à souhait. Il s'agit d'un "Caplan", un puukko de DEC-2015 dans la galerie. Je vais profiter du back pour retailler la pointe très bientôt.

On voit bien la fissure qui dépasse en profondeur la moitié de l'épaisseur de l'acier.


    Après avoir écrit ces lignes, je suis retourné au garage pour essayer de redresser la lame tordue. D'abord avec la méthode des 3 points d'appui dans un étau, mais sans le moindre succès. L'acier est très élastique (ce qui s'explique sans doute par les 53..54 HRc). Puis avec l'étau seul en déformant la lame à la main. En dépassant une limite psychologique, j'ai réussi à redresser en gros la lame. Mais plus rien à faire. J'ai fini avec mon petit marteau sur le billot en bois et les résultats furent étonnant. J'ai réussi à récupérer la rectitude à 99%. On voit encore des traces mais c'est au delà de mes espérances.


26-OCT-2023

    J'ai aplani grossièrement à la table verticale du backstand (P100, 600 tr/min) les plaquettes sciées au mieux hier soir. Ce sera toujours cela de gagner sur le miroir, à la main. Puis j'ai taillé une nouvelle pointe au Caplan cassé: P100 à 2800 tr/min, P220 à 1900 tr/min et P400 à 1400 tr/min avec refroidissement intermittent par bain d'eau.


27-OCT-2023

    Il suffit de parler couteaux au boulot pour qu'un(e) collègue vous amène un truc à affûter. Me voilà avec une sorte de machette signé Old Hickory pour barbecue (le manche en bois est gravé "BBQ Pitt Boys"; ça vient des USA pour 120 EUR parait-il). Je vous la montrerai le moment venu.


05-NOV-2023

    J'ai tracé grossièrement le contour de la semelle sur les plaquettes afin de les dégrossir à la scie à ruban. Cela me permet de bien repérer les plaquettes gauche et droite. Ensuite je les ai poncées à plat à la main sur un abrasif P60 posé sur un miroir. Elles sont stockées serrées l'une contre l'autre avec deux élastiques, un par extrémité. Je m'imagine que cela maintient leur rectitude et leur planéité. J'ai choisi les couleurs des intercalaires: noir pour le zebrano, rouge pour le ziricote et blanc pour l'amarante et le cocobolo du Nicaragua.


06-NOV-2023

    J'ai découpé les morceaux d'intercalaires, je les ai égrénés puis nettoyés à l'acétone. Idem avec les plaquettes. j'ai préparé mes serre-joints et une planche bien plane pour tout accueillir. J'ai préparé deux fois 5 g de résine que j'ai bien bien mélangé. Elle doit avoir une durée de vie de 30 minutes. A l'enduction de la cinquième des huit plaquettes, j'ai senti la résine devenir beaucoup moins liquide. Le pot de mélange chauffait tout seul. Cela ne faisait même pas 10 minutes depuis le début. J'ai serré très fort les 3 dernières plaquettes pour essayer d'avoir un film de résine d'épaisseur constante. Les autres plaquettes "flottaient" encore sur l'intercalaire. Bizarre. J'espère que tous les collages seront réussis. Pas envie du tout de recommencer. J'ai fait environ 3 à 4 fois trop de résine. Quel gâchis.

    J'ai commencé à m'occuper du couteau Old Hickory: dérouillage de la lame au scotch brite seul, peu efficace, puis au P2500 huilé, bof et pour finir avec de la crème à récurrer en sus du scotch brite. Au moment où j'écris je m'aperçois que j'aurai dû faire une photo avant, pour le comparo final avant/après. Le back n'ayant pas été rangé, j'ai enfin poli le dos de lame du petit office Nogent *** (qui était brut de découpe) au P220 puis 400.


07-NOV-2023

    J'ai sorti les plaquettes des presses et j'ai détouré au backstand les intercalaires jusuq'au bois. J'ai nettoyé les lames à l'acétone dans le but de les graver bientôt. 

    J'ai repris le champ du Old Hickory au P220 puis 400 au backstand. J'ai poli le manche au P320 à la main. Puis au touret j'ai poli la lame au disque sisal pour essayer d'en sortir les taches d'oxydation, sans grand succès. Puis j'ai poli le manche avec un disque et de la pâte spéciale bois. J'ai nettoyé le manche avec du décrireur.


08-NOV-2023

    J'ai gravé les logos IMC X46Cr13 sur les 4 lames Eurotechni avec mon vieux chargeur auto modifié (continu pour graver, puis alternatif pour déposer du métal noir), un disque coton de démaquillage et une solution aqueuse saturée en sel.

    Ensuite avec ma plus grande pierre à huile Norton India Fine huilée à l'huile Ikea Skyd, j'ai affûté le Old Hickory. Ce fut assez rapide car le fil était en bon état et l'acier (sans doute 1095) pas trop dur. Le fil est très agressif et cela devrait faire des merveilles sur les viandes au barbecue.

2.36 à 2.40 mm d'épaisseur, c'est sans doute du 3/32" US malgré le Zwlling Henckels noté dessus


09-NOV-2023

    J'ai percé à 2 mm toutes les plaquettes en me servant de la semelle respective de chaque lame comme guide. Dans le premier puis second trou j'ai chaque fois placé une pige de 2 mm pour tout immobiliser. Comme toujours le bois a un peu de "retour élastique" et par la suite, j'ai repercé chaque trou à 2.1 mm sur la plaquette seule. 2 X 3 x 8 = 48 perçages, c'est long... Mais pas tant que ça si on divise le temps total par le nombre de pièces.


12-NOV-2023

    J'ai façonné l'arrondi à l'avant des plaquettes au backstand
- au P120, d'abord sur une plaquette jusqu'à ce que la forme me satisfasse
- puis en la recopiant ensuite sur la seconde de la paire (avec l'aide de piges de 2 mm placées dans les trous extrêmes)
- ensuite j'ai fait des chanfreins à 45° au P80
- que j'ai affiné au P120, 220 et 400.

    Ensuite j'ai repris les chanfreins au P320 à la main avec une cale souple et j'ai fini par un polissage au touret avec de la pâte marron 40 microns spéciale bois.


14-NOV-2023

    Histoire d'enlever un maximum de matière avant montage, j'ai dessiné le contour des manches sur les intercalaires et j'ai enlevé un maximum de matière sur les contours des 8 plaquettes. Gros grain, Vmax au backstand. Prochaine étape: descendre l'épaisseur des plaquettes un peu au dessus de 5 mm avant de les coller.


15-NOV-2023

    J'ai abaissé toutes les plaquettes à 5 mm d'épaisseur. Ce fut assez long. Elles font toutes 5,40..5,50 mm à l'avant et environ 5,80..5,90 à l'arrière. Je ne sais pas comment je m'y suis pris mais elles sont toutes les 8  "coniques" dans le même sens.


16-NOV-2023

    J'ai poncé à plat les plaquettes coté intercalaire, surtout pour ébavurer les trous et les bords, mais certaines en avaient besoin également pour parfaire la planeité. J'ai stocké les plaquettes par paire avec deux serre-joints pour les maintenir. Je m'imagine que la finesse du bois lui permet  de se conformer au mieux à la planeité parfaite que je recherche.


19-NOV-2023

    J'ai collé les plaquettes du premier couteau d'office de Noel:
- dégraissage des plaquettes en ziricote et de la soie à l'acétone
- préparation de la colle époxy
- enduction, il faut en mettre un peu à l'excès près du ricasso à cause du défaut de planéité de la soie (zone de fin de la rectification de l'émouture qui fait un léger angle avec le plan de la soie) dans l'espoir de remplir tout l'espace
- montage avec trois piges de 2 mm improvisées avec des queues de fôrets
- mise sous presse
- retrait et nettoyage des piges (je veux monter des rivets matés à la fin)


20-NOV-2023

    J'ai sorti le premier couteau des presses et j'ai collé les plaquettes en cocobolo du Nicaragua du second. Idem à hier pour la procédure.

    J'ai ramené le contour des plaquettes en ziricote du premier au niveau de la semelle, au back à P120 (bande neuve pour ne pas surchauffer la colle car je ne j'ai aucun rivet pour le moment) à 2000 tr/min.


21-NOV-2023

    J'ai voulu fabriquer un outil pour arrondir la tête des rivets en forme de champignon, sur les couteaux d'office de Noel. je crois qu'on dit rivet moletonné et que l'outil est une bouterolle, mais bref.

    J'ai trouvé dans mon fouilli un bout de fil de ressort d'environ 7 mm, redressé que j'ai coupé à 6..8 cm. Avec ma lampe à souder j'ai essayé de le redresser un peu à l'enclume, puis j'ai aplati les extrémités à la meuleuse d'angle. J'ai essayé de recuire une extrémité avec ladite lampe mais elle est arrivée en fin de son gaz et pas de cartouche de rechange. Le bout était à peine rouge sombre. Un coup de fôret à centrer puis d'outil fraise boule de la Dremel mais rien à faire: outil Dremel foutu et aucune empreinte sphérique à l'horizon. L'acier à ressort doit être encore trop dur et les outils Dremel sont faits pour les hobbies type bois et autres matériaux tendres... Je crois que je vais mater les rivets dans des trous chanfreinés puis les poncer à plat. Tant pis.

    J'ai sorti le second couteau des presses et j'ai collé les plaquettes en amarante du troisième. Idem à avant-hier pour la procédure.

    J'ai ramené le contour des plaquettes en cocobolo du Nicaragua du second au niveau de la semelle, au back à P120 (bande presque neuve pour ne pas surchauffer la colle car je ne j'ai aucun rivet pour le moment) à 2000 tr/min.


22-NOV-2023

    Au courrier j'ai eu des rivets et des boutons pression pour le cuir, ainsi qu'un morceau de cuir dit "crazy horse".

    J'ai sorti le troisième couteau des presses et j'ai collé les plaquettes en zébrano du quatrième. Idem au jour d'avant avant-hier pour la procédure.

    J'ai ramené le contour des plaquettes en amarante du troisième au niveau de la semelle, au back à P120 (bande presque neuve -déjà bien chargée- dans l'espoir de ne pas surchauffer la colle car je ne j'ai aucun rivet pour le moment) à 2000 tr/min. Je constate un jour entre l'intercalaire de la plaquette gauche et la semelle, au cul. Comprends pas. On bouchera au moment du façonnage avec de la cyano et de la sciure hyper fine.


23-NOV-2023

    J'ai sorti le quatrième couteau des presses et j'ai ramené le contour de ses plaquettes en zébrano au niveau de la semelle, au back à P120 à 2000 tr/min.


26-NOV-2023

    Avec la table du back inclinée à 45°, bande de P120 à 1500 tr/min, j'ai fait à main levée des chanfreins sur les 4 manches. Puis avec la roue de 250 mm aux mêmes conditions j'ai "cassé" les chanfreins et j'ai fait des arrondis sur une partie souple de la bande. Pour finir j'ai débourré tous les trous avec un fôret de 2 mm à la perceuse à colonne. Cela commence à ressembler à des couteaux.


27-NOV-2023

    J'ai fait un patron pour l'étui en cuir des couteaux de Noel, avec rabat et bouton pression.

    J'ai arrondi à la main les chants du premier manche en ziricote au P120 et 180 (Norton) puis P320 (Mirka). J'ai voulu garder une partie plate sur les côtés, certes moins plaisante à l'oeil, mais bien plus efficace pour éviter que le couteau ne tourne une fois en main. Les rayons font environ 5 mm. Le manche fait environ 12 mm d'épaisseur au ricasso et 13 mm au cul. On va faire de même avec les trois autres avant de passer à l'étape suivante.


28-NOV-2023

    J'ai découpé une première pièce dans le cuir dit "crazy horse". J'y ai collé le martyr et point barre.

    J'ai arrondi à la main les chants du second manche en cocobolo du Nicaragua au P120 et 180 (Norton) puis P320 (Mirka). J'ai tenté de le rendre identique au premier exemplaire. Le manche fait environ 11.5 mm d'épaisseur au ricasso et 12.5 mm au cul. Au suivant!


29-NOV-2023

    J'ai arrondi à la main les chants du troisième manche en amarante au P120 et 180 (Norton) puis P320 (Mirka). J'ai tenté de le rendre identique aux autres exemplaires. Le manche fait environ 12 mm d'épaisseur au ricasso et 13.5 mm au cul. Au dernier!


30-NOV-2023

    J'ai arrondi à la main les chants du quatrième manche en zébrano au P120 et 180 (Norton) puis P320 (Mirka). J'ai tenté de le rendre identique aux autres exemplaires. Le manche fait environ 11.5 mm d'épaisseur au ricasso et 13 mm au cul.  Prochaine étape, la finition des chants du dos de lame et de la semelle.


03-DEC-2023

    J'ai repris les chants des 4 couteaux au backstand avec les roues de 25 et 250 mm avec des bandes de 220 et 400. Pour la zone très proche du ricasso où même la petite roue n'arrive pas, il faudra que je trouve autre chose. Autre découverte avec les intercalaires blancs, une bande usagée (=sale) les salie. Nettoyage à l'acétone ou au décireur sans effet. Une bande neuve et propre de 400 fait des merveilles mais ce n'est pas parfait. il faudra sans doute encore reprendre le tout à la main.


04-DEC-2023

    Même le plus petit tambour abrasif de ma Dremel ne va pas dans l'angle du ricasso entre semelle et lame des 4 couteaux. J'ai dû tout reprendre à la main avec mes cales maison: P120, 180, 240, 320 et 400. C'est long... J'ai aussi mis un petit coup à plat de P2500 lubrifié sur les logos afin de faire disparaitre le voile brunâtre autour du logo. C'est de l'electrolyte qui finit toujours par s'y mettre par capillarité.


05-DEC-2023

    J'ai découpé des morceaux de tige d'aluminium de 2 mm de diamètre pour faire les rivets. J'ai fait des petits chanfreins sur chaque trou de chaque plaquette avec un fôret de 3 mm (chanfrein à 118° et non pas 90° donc!). Avec les 3 mm je pensais limiter la taille axiale du chanfrein mais par deux fois la plaquette a été "aspirée" par le forêt me faisant une sorte de lamage court de 3 mm de diamètre. Ensuite j'ai tout maté, patiemment, au marteau, à la main... J'ai fini par poncer les rivets à plat au back à P120 puis P400. Il faut reprendre une dernière fois les manches à la main au P320.


06-DEC-2023

    En rentrant ce soir, ma voisine me tombe sur le rable, avec à nouveau une pince à ongle de sa belle-mère... Encore plus pourrie que la première mais sans que personne n'essaie de la réaffûter au touret à meuler. Oh le tromblon! J'ai tenté de reprendre le tranchant avec une lime douce tout en enlevant le métal plié qui gêne et la micro bavure qui s'est formée au fil des années. C'est un inox assez pénible. Cela accroche mal. Bon on va regarder cela de plus près la prochaine fois lorsque j'aurai un ongle à lui jeter en test.

    Avec une éponge abrasive usée en guise de cale pour supporter du papier Mirka Gold P320, j'ai repris à la main les 4 manches. J'ai passé ensuite le tout au disque à polir avec un petit disque coton enduit de pâte 40 microns spéciales bois. Le disque et la pâte me semblent un peu desséchés. Le froid du garage et/ou l'âge?


07-DEC-2023

    Pas eu beaucoup de temps aujourd'hui. J'ai juste nettoyé les 4 manches au décireur Libéron. Il marche toujours aussi bien, notamment sur les traces de pate abrasive sur les rivets et le métal.


10-DEC-2023

    J'ai passé trois couches successives de vernis tampon du bout de l'index sur les 4 manches à 10 minutes d'intervalle. Le vernis tampon est un mélange d'un fond de l'original de chez CCL qu'il me restait et de celui que j'ai fabriqué maison (recette dans une des pages précédentes). Ensuite à 30 minutes d'intervalle, j'ai passé 3 couches (toujours à l'index) de vernis tampon avec une goutte d'huile CCL (vraisemblablement de l'huile de lin avec un siccatif).


11-DEC-2023

    J'ai passé les 4 manches au disque à polir enduit de cire de carnauba, deux fois chacun. Puis j'ai affûté au back la pince à ongle de la belle doche de la voisine avant de passer un coup de papier P400 sur les traces de rouille. J'attends que mes ongles repoussent pour la tester...

    J'ai ressorti de la pousière mon graveur laser NEJE DK-8-KZ dans le but de graver des prénoms sur les étuis à venir (Noel approche...). Las il ne fonctionne que sous Windows et moi je tourne sous Linux depuis quelque temps. Je sens que je vais galérer, nul comme je suis en informatique. Il faut que je trouve une voie détournée.


12-DEC-2023

    J'ai commandé un lot de 3 pliants identiques à pompe arrière sur un site. Je les suppose venir de chine. C'est pour de la bricole à pas cher. J'ai pris sur le même site français un lot de 3 ébauches d'un fixe avec garde laiton en acier carbone inconnu. Je les imagine venir du Pakistan. J'ai envie de me remettre à la coutellerie en bricolant des trucs à essayer.

    Le soir un mail me demande si j'accepte de les recevoir en point Mondial Relay, "gnagnagna grosse valeur, c'est plus sûr, etc". Je dis d'accord. C'est pourtant chez eux que j'avais acheté le Fallkniven F1 en 2011 et il valait déjà plus cher que les 6 merdes réunies.


13-DEC-2023

    Nouveau mail: le relais sera fermé à partir du 20-DEC-2023, alors comme la commande sera expédiée début de la semaine prochaine, ils se rabattent sur un autre relais. J'en déduis donc que le site ne possède aucun stock. Formidable! Quand je pense que je l'avais choisi pour la livraison gratuite à domicile, avant Noel... Histoire de profiter des vacances pour bricoler un peu si possible. Bref...

    J'ai fini d'affûter et de rénover un peu la pince à ongle de la voisine et je lui ai rendu. Cela coupe, c'est pas un sabre laser, mais ça fera le boulot un certain temps, si personne ne coupe du barbelé avec.

    J'ai profité de la chaleur du poele à granulés pour ramollir un peu la cire de carnauba sur les manches et la polir avec un chiffon doux.

    J'ai découpé les trois autres étuis en cuir ainsi que leur martyr avant de les coller sur une face et j'ai monté les boutons pressions sur les quatre.


14-DEC-2023

    Parmi les affaires de ma fille, il reste son vieux portable fourni par l'Education Nationale et il tourne sous Windows. J'ai retrouvé des drivers et des logiciels en ligne pour le graveur Laser Neje. Alors la bécane est reconnue par le PC, mais impossible de faire fonctionner les logiciels des diverses variantes. Soit il dit que ma machine n'est pas supportée (le PC ou le graveur?), soit il plante avant.

    J'ai fini par retrouver le CD fourni avec le graveur... Mais je n'ai plus de lecteur CD/DVD...


15-DEC-2023

    J'ai trouvé un lecteur DVD externe au boulot et j'ai pu récupérer un logiciel encore plus ancien que ceux en ligne. Cela va peut-être marcher?

    Un collègue m'a confié son Spartan, un couteau suisse avec la demande de l'affûter.


17-DEC-2023

    Même avec le vieux logiciel Neje, aucun résultat. Impossible de faire marcher le graveur. Je laisse donc tomber la gravure des prénoms sur les étuis.

    Le Spartan, bien que récent, était assez sale et sa grande lame a bien souffert. Il a fallu enlever pas mal de matière au tranchant avec ma bonne vieille pierre Norton IB-134 avec l'huile Ikea Skyd. Beaucoup moins de boulot sur la petite lame. Mais ça coupe velu à nouveau.

    J'ai recouvert le bouton pression à l'intérieur des étuis des couteaux d'office de Noel avec un bout de cuir fin et de la néoprène, histoire d'éviter les rayures aux lames. Ensuite j'ai fermé les étuis par collage. Prochaine étape poncer à ras le martyr, faire un creux pour la couture et taper des trous en vue de la couture. Je crois que je vais m'épargner le point sellier. Le 24 approche à grands pas.


18-DEC-2023

    J'ai poncé à ras le martyr au backstand avec un grain 120 sur la roue de 250 mm. Ce cuir que j'ai acheté sur le Net, dit "Crazy Horse" est trop mou. Il fléchit sous la pression et il y a refus de coupe. J'ai creusé une rainure d'un côté pour y noyer le fil. Puis j'ai fait des trous à section de losange avec des outils spéciaux. Ils ressemblent à la fourche de Poséidon et font des entailles plutôt que de véritable trous. Aucune matière n'est enlevée. Et là encore le cuir trop mou me joue des tours. Les trous ne ressortent pas tout à fait en face sur la seconde face de l'étui. Ce n'est pas régulier.

    J'ai relié les trous de la seconde face par une seconde rainure creusée dans le cuir. Ensuite j'ai cousu tous les étuis au fil polyamide poissé. Je ne suis pas très fier du résultat. Il n'est pas très beau, on dirait du boulot d'un enfant en maternelle.


19-DEC-2023

    Dur de trouver la motivation ce soir. Je me suis contenté de mettre des débuts de tranchants sur les couteaux, à la meule à eau. Avec une dureté plus élevée, je me serai tourner vers 15° de demi-angle au sommet, mais ici j'ai préféré m'orienter vers 17°. J'ai tout fait à main levée en m'aidant d'un rapporteur fixé sur la meule, pour me guider. Avec l'habitude ça marche plutôt bien. Le tranchant est plus épais vers le talon de la lame sur tous les modèles. Alors que deux passages par côté suffisent sur le reste de la lame, il a fallu lourdement insister sur cette zone.

    Et à cause de cela, sur 3 des 4 manches j'ai réussi à entailler la plaquette de droite avec la meule (car j'ai dû m'approcher beaucoup pour affiner le tranchant). De moins en moins soit, mais quel con quand même! Il va falloir reprendre le façonnage, le polissage, l'huilage et le cirage, pfff! Mais quel con quel con!


20-DEC-2023

    J'ai continué à travailler sur les étuis et les couteaux. J'ai repassé les étuis au back pour finir les contours. Et encore une galère: sur deux étuis j'ai enlevé tellement de matière côté martyr que j'ai du fil de couture qui s'est retrouvé dehors... La faute à des trous pas parfaitement perpendiculaires. Y a pas à dire, de ne pas avoir fait des choses de ses mains depuis longtemps, on régresse. J'ai remis un coup d'abat carre un peu partout pour faire le plus propre possible et j'ai passé deux couches de teintures marron sur les étuis sur cacher la misère. Demain je vais essayer de bien arrondir les angles.

    J'ai fini les affûtages à la main sur une grande pierre Norton India fine (~P400). J'ai protégé lames et manches et j'ai repris à la main au P180 puis 320 les 3 entailles que j'ai faites à la meule à eau. Ce fut assez rapide. Faudra reprendre le polissage, l'huilage et le cirage.

    J'ai reçu mes pliants à pompe et mes ébauches à pas chers. Les pliants sont de marque Rite Edge. La lame porte l'inscription China. Ils sont un peu plus petits qu'un Victorinox de 91 mm. C'est pas mal fait, la pompe est un peu dure, l'émouture est plate (peut-être du 3Cr13 chinois?), le tranchant coupe mais il est un peu épais pour un dos à 2 mm, une hauteur de 13.6 mm, il est à 0.55 mm. Je voulais essayer de m'en servir pour me bricoler un pliant à pompe maison un jour. J'ai eu beaucoup de mal à mesurer une quelconque dureté avec mon duromètre à rebond Leeb, mais trois mesures valables m'ont donnée: 52.9, 52.0 et 53.7 HRc.

    Pour les ébauches de fixe qui portent la référence BL-16, le carton, l'étiquette sur la lame et le semelle portent 3 fois l'inscription Pakistan. Je m'en doutais bien. Mais la plus grande déception est l'inscription Stainless Steel alors que l'article est vendu pour être un carbone. Ce fut avec le design ma seule raison d'achat: pouvoir le détremper au besoin, le retremper par induction, bref le modifier facilement. Tous mes plans tombent à l'eau. Côté finition on est bien chez pas cher: lignes d'attaque des émoutures non symétriques, tranchant pas au centre et trop épais avec 0.65 mm environ. Cela coupe mais moins bien que le cousin chinois. La plate semelle est lourde car pleine matière avec seulement deux trous de 3 mm. La garde en laiton est fixée par deux rivets et très bien polie. L'émouture est creuse, le dos de lame fait 3.3 mm et la semelle 3.6 mm. A cause de l'émouture non centrée non symétrique la pointe non plus n'est pas symétrique, ni centrée. C'est très moche. Tout cela se corrigerait et s'allègerait beaucoup plus facilement si on avait à faire à un acier carbone, mais va recuire un inox de l'autre bout du monde toi. Impossible d'avoir la moindre mesure de dureté, jamais l'impacteur ne rebondit, on dirait qu'aucune surface opposée ne porte sur l'enclume. Par contre les impacts ont la même taille que le couteau chinois, environ 0.05 mm à la loupe graduée, on est donc peut-être aussi dans les 52..53 HRc? Détail curieux: avec le texte en anglais sur la boîte indiquant un objet tranchant qui peut blesser, il est ausi fait mention de cancer et de problème de reproduction, bien se laver les mains (???). Un texte pour se dédouaner de tout et son contraire aux USA?


21-DEC-2023

    J'ai passé de la crème nourrissante sur les étuis et une fois secs, je les ai poli avec un chiffon doux de coton.

    J'ai poli au touret avec disque coton et pâte à polir 40 microns spéciale bois les zones retouchées des 3 manches. Puis je leur ai redonné 6 couches de vernis tampon CCL dont 3 avec huile de lin CCL. Disque coton et cire de carnauba au touret pour finir. Demain une source de chaleur et un petit polissage au chiffon doux et on sera sorti du bal. Ouf! J'en ai plein le cul, je me suis mis la pression et pas de bonnes conditions de travail pour ce projet de cadeaux de Noel.


22-DEC-2023

    J'ai poli au chiffon doux les étuis et les manches devant une source de chaleur pour ramollir les cires et les faire briller. Un dernier nettoyage des lames à l'acétone et c'est fini. Fini? Non, je pense encore taper les initiales des proprio dans le cuir avec des lettres à frapper de ma collection d'outils. Il restera le papier cadeau et on sera prêt pour le Réveillon.

A retrouver aussi dans la galerie.


24-DEC-2023

    Avec mes lettres à frapper Facom de 4 mm, j'ai tapé les initiales des proprios et le mot "Noel 2023" sur les 4 étuis. Papier cadeau et adios. J'ai été étonné de la gratitude et la reconnaissance des récipiendaires. Cela m'a fait grand plaisir.