30-MAR-2014
J'ai longuement poli à la main la lame
jusqu'au disque à polir avec la pâte 2 microns. Il
parait qu'il faut une lame très lisse pour que la ligne de
trempe ressorte au mieux après l'attaque au perchlo. On devrait
déjà voir la ligne de trempe mais je ne vois rien. Je
m'inquiète un peu. L'axe (de 3.75 mm) et le trou ne se montent
plus. La trempe fait légèrement "gonfler" le métal
et le trou de l'axe (percé à 3.8 mm) est devenu plus
petit. Tout est rentré dans l'ordre avec un petit coup d'abrasif
P120 roulé en cylindre et passé dans le trou.
Ensuite
avec le back j'ai tenté de "lisser" le dos du manche et le dos
de lame afin que leurs lignes se confondent une fois le couteau ouvert.
Le bois étant beaucoup plus tendre, j'ai trop creusé un
petit endroit et j'ai eu bien du mal à rattraper ce
défaut. Le premier rivet s'est dangereusement approché la
surface du dos du manche. Cela risque de provoquer un défaut
lorsqu'il "arrivera" en surface au moment où je poncerai les
congés du manche.
31-MAR-2014
Ce soir j'ai gravé mon logo sur la lame mais
j'ai utilisé un vieux clou au lieu d'un coton-tige. Celui-ci ne
touche que la goutte d'eau salée sur le masque. c'est hyper
efficace et beaucoup plus rapide. Les bords de mon logo ne sont plus
nets car la réaction électro-chimique a comencé a
attqué le dessous des bords du masque. pourtant je n'ai
passé le clou que 3 secondes peut-être. J'ai mis à
jour
le tuto à ce sujet.
De nouveaux tests de dureté donnent toujours
le même résultat: pas assez dur. Même un tournevis
raye la lame mais le tiers au dessus du tranchant est bien plus dur
(mais pas assez) que le dos de la lame.
01-AVR-2014
J'ai passé la soirée au garage
à faire les congés du manche: dégrossi au back
puis tout à la main, comme d'habitude avec de fines bandes
d'abrasifs et à la fin avec éponge abasive, puis papier
à la main et aux doigts avec du P400, P600 et P800.
Comme le noyer et le samba ne sont pas assez denses,
ni durs à mon goût j'ai immergé le manche dans du
durcisseur de bois pour 24 heures, le tout sous dépression avec
ma bonne vieille pompe de purge de freins afin de maximiser la
pénétration du produit.
02-AVR-2014
Le matin vers 5h45 la pompe ne sortait plus de
bulles d'air du bois. J'ai donc sorti le couteau pour le laisser
sécher la journée. 8 heures d'immersion auront suffit
pour saturer et stabiliser le noyer et le samba. Mon perchlorure de fer
en poudre est arrivé chez mon collègue. Avec un peu de
chance je l'aurai demain.
Le soir j'ai poncé le manche avec un peu de
paille de fer puis à l'abrasif P1000. J'ai fini avec les
pâtes à polir de 40 et 2 microns. Le bois se salissant je
l'ai nettoyé entre chaque passage avec du produit dit
"décireur" (l'essence de térébentine doit marcher
aussi). Et enfin les 6 couches d'huiles CCL. Demain si ça va
c'est cire de carnauba sur le manche et révélation de la
lame.
03-AVR-2014
Mon collègue a oublié mon perchlo en
poudre. Demain peut-être...
Bon je ne vais pas monter une lame molle dans mon
tout premier pliant. Avec l'XC75 et les aciers simples au carbone. Il y
a moyen de recommencer une trempe. Pourquoi l'acier n'a pas durci
autant qu'il aurait dû? Deux solutions possibles
- ce n'est pas de l'XC75 (ce qu'on va exclure)
- je n'ai pas atteint la température nécessaire (acier
trop froid)
Acier trop chaud, la trempe aurait prise
(malgré une structure d'acier pourrave) et même si l'eau
n'est peut-être pas idéale pour tremper l'XC75, elle
n'empêche pas la trempe mais pourrait causer des
déformations, des tapures, des fissures...
C'est sans doute ma gangue le problème. C'est
la première fois que je tente une trempe selective. J'ai relu le
site de Gérard Heutte. Il cuit son réfractaire à
la forge avant la trempe (sans doute parce qu'il ne le laisse pas
sécher). J'ai trempé 24 h après séchage
sans cuisson. Peut-être restait-il de l'humidité dans le
mastic (la chaleur latente de changement d'état eau vers vapeur
pompe énormément d'énergie au milieu)?
Peut-être qu'en seulement 3'30" le dos de lame est resté
suffisamment froid pour refroidir en permanence le tranchant,
l'empêchant d'asuténiser?
Je vais donc refaire une trempe, sans recuit, sans
normalisation, on verra bien. J'ai remis une gangue de mastic colle
réfractaire sur la lame ce soir. Une fois sèche,
j'ajouterai la petite couche de boue argileuse uniquement sur le tiers
restant mais surtout je cuirai le mastic pour être s^r qu'il est
bien sec. Puis je tacherai de chauffer davantge la lame. Comment
faire? Sélectionner une température plus
élevée et garder environ 3'30"? Rester à
790°C et avec une épaisseur totale de 9 mm au dos de lame (3
d'acier + 2 fois 3 mm de mastic) austéniser 9 mm? Ou bien partir
de 500 vers 770°C tranquillement à la vitesse du four (18'
selon mes essais préalables avec de l'XC75) pour espérer
bien homogénéiser la lame?
04-AVR-2014
Avec la râpe à bois j'ai ramené
l'épaisseur de la guangue de mastic colle réfractaire
à 3 mm. Le coeur n'était pas sec et encore mou. J'ai mis
au pinceau une fine couche de boue argileuse sur la partie non couverte
du tranchant et je l'ai laissée un peu sécher.
J'ai mis la lame au four froid,
réglé sur 500°C. Une fois à 500°C, j'ai
laissé l'ensemble se stabiliser pendant 15' le temps de bien
cuire le mastic. Puis j'ai lancé le four à l'assaut des
720°C (juste sous AC1). Il lui a fallu 11'25" pour les atteindre.
J'ai à nouveau laissé l'ensemble se stabiliser pendant
8'52".
Ensuite j'ai réglé le four à
780°C. Il ne lui a fallu que 3'30" pour les atteindre. Après
5' de stabilisation supplémentaire à 780°C j'ai
trempé la lame dans une eau à 26..27°C. Le bruit
d'ébullition a duré nettement plus longtemps que la
première fois, au moins 15".
J'ai cassé la guangue dont une infime partie
collait au point que je n'ai pu l'enlever. Test de rayure avec la lime.
C'est pas la joie, peut-être un poil plus dur que la
première fois, mais rien de conforme à mes attentes. J'ai
décidé de ne pas recommencer encore. J'ai mis la lame
21'30" à -20°C au congélateur avec un petit coup de
spray réfrigérant -52°C à la fin, avant
d'aller au four de cuisine à 200°C pour une heure.
Le reste de la nuit a été
passé au congélateur à -20°C après
refroidissement brutal à l'eau du robinet en sortie de four.
Cette fois je pense pouvoir dire que la lame a
été suffisamment chauffée, et pourtant la
dureté est plus faible que prévue. donc je n'étais
pas assez chaud pour mon acier. Or l'XC75 avec 0.75% de carbone devrait
être, à l'état stable, 100% austénite vers
730..740°C. Si je ne suis pas assez dur, je ne suis pas au dessus
d'AC3, qui doit être plus haut que 780..790°C pour mon acier,
qui n'est donc pas à 0.75% de carbone mais sans doute bien
moins. C'est la seule explication que je vois (hormis une sonde de
température complètement HS). La nuit porte conseil.
Recommencer encore, mais sans gangue, et à 830°C?
05-AVR-2014
Bon j'ai dit que j'arrêtais mais j'ai du mal
à lacher prise, sur beaucoup de choses. Ne soyez pas comme moi.
J'ai gratté à la main avec une bande P40 ma lame pour la
nettoyer (bonjour la finition miroir qu'il faudra refaire) et j'y ai
recollé une couche de mastic réfractaire. J'ai
profité du four de la cuisine où je cuisais un
marbré pour durcir le mastic environ 1 h à 200°C. Le
mastic gonfle et après passage de la râpe pour
égaliseur l'épaisseur, le mastic est un emmental pleins
de trous. Pas idéal à mon avis pour avoir une isolation
bien symétrqiue et homogène dans la lame. Peu importe.
J'ai aussi plus tard remis au pinceau une couche de
boue argileuse sur le reste de la lame. J'ai rallumé le four de
trempe à 720°C. J'y ai mis la lame 15' (directement à
720°C), pour encore cuire le mastic éventuellement et faire
un premier palier de chauffe. Puis j'ai réglé la
température à 830°C (soit 40 à 50°C de
plus que la température que je comptais utiliser avec une trempe
à l'eau) en laissant la lame dedans, avec le soupçon que
j'ai bien moins de 0.75% de carbone, peut-être 0.65? A 830°C
j'ai l'espoir d'avoir 100% d'austénite sur ce peut-être
~XC65.
Le four a mis X'XX" pour aller de 720 à
830°C (je ne sais pas, j'étais aoccupé ailleurs, et
merde!). J'ai estimé 8'. J'y ai laissé la lame 9'30" puis
je
l'ai trempé dans une eau à 28°C (mélange de
50% d'eau de pluie et d'eau chaude sanitaire à 17°F de
dureté). Test de la lime: franchement bof, mieux que les deux
premières fois mais je ne suis pas convaincu. Je vais finir
cette
lame et ce couteau ainsi . Ça aura servi de base d'étude.
La lame est allée au congélateur
à -20°C le temps que je prépare le repas du soir et
je lui ai mis un coup de spray réfrigérant avant de la
mettre 60' à 200°C au four. Retour congélateur
à -20°C pour 25' après un refroidissement brutal
à l'eau, puis 60' à 200°C avec un second
refroidissement terminal à l'eau et enfin reste de la nuit au
congélateur à -20°C.
Une remarque sur mon four de cuisine: j'ai beaucoup
cuisiné ces temps-ci avec le thermomètre en permanence
dans le four. Quelques observations
- le four a 5 hauteurs de grille, je fais tout au milieu,
c'est-à-dire grille à la hauteur 3, l'objet dans la
moitié supérieure du four
- j'utilise la chaleur dite tournante ou pulsée
c'est-à-dire avec un ventilateur qui répartit au mieux la
chaleur partout
- au milieu de la grille, le four et le thermomètre sont
étonnamment précis
- si le thermomètre est proche des parois, la température
est plus élevée que celle indiquée par le four
(typiquement 10 à 15°C)
- thermomètre au milieu de la grille en position 2 (seconde en
partant du bas), la température est moins élevée
que celle indiquée par le four (typiquement 10°C)
- la température du four est atteinte moins vite que ce que dit
le four: lorsqu'il me dit que 180°C sont atteints (typiquement en
6..7'), au mileiu du four on est à peine à 145°C. Il
faut au moins 20' de préchauffage pour un coeur de four à
la bonne température. C'est sans doute la sonde du four qui est
près de la paroi, plus chaude comme on l'a vu ci-dessus
- la régulation du four semble ralentir à l'approche de
la température cible: s'il faut 20' pour 180°C, il en faut
à peine 10 pour les atteindre si on a mis le thermostat à
230°C
- j'ai observé à deux reprises des températures
anormales: après de long temps de cuisson, au dessus de
200°C, la température dépasse parfois de 20°C la
consigne (par exemple 230°C réels au lieu de 210°C
réglé au thermostat)
06-AVR-2014
J'ai commencé à polir la lame du
pliant et j'ai vite découvert une
fissure. La lame est bonne pour la casse. Le prix à payer pour
l'apprentissage: tranchant laissé trop fin, trempe brutale
à l'eau (au lieu de l'huile recommandée pour l'XC75)
à partir d'une température d'austénisation trop
élevée, j'ai fait tout le contraire des recommandations
habituelles. Pire encore, la fissure a démarré là
où javais testé la dureté à la lime sans
reponcer au P400 pour supprimer toutes ces petites amorces de rupture:
sanction immédiate. Lors d'une trempe précédente
j'avais également testé la dureté de la lentille
en essayant de la rayer (avec succès) avec un simple tournevis.
Cette petite rayure a servi de naissance à une grosse fissure
qui s'est propagée en profondeur.

Craac! Foutue la lame.

La lentille rayée deux trempes avant: grosse fissure en
profondeur!
Pour ne pas rester sur un échec, j'ai repris
une lame en suspend. Polissage de la lame du "Buron Ultra Slim" aux
P120, 180, 240,
320, 400, 500, 600, 800, 1200, 2500 et P320 sur les côtés
pour donner un style brute de laminage.
07-AVR-2014
Le soir j'ai grossièrement poli au back la
lame du pliant. Comme le manche est appairée à la lame,
je vais monté tout cela pour tester l'attaque au perchlo et le
matage de l'axe. Autant prendre de l'expérience sur une
pièce martyr.
J'ai aussi poli à la pate 6.5 et 2 microns le
"Buron Ultra Slim". Je vais faire le manche en micarta maison sur base
denim avec intercalaire rouge et deux tubes alu de 6 mm. Dans le
premier je vais peut-être improviser un rivet mosaïque
maison si je trouve de quoi noircir l'époxy.
08-AVR-2014
Le soir j'ai découpé à la scie
à chantourner des plaquettes en micarta maison sur base jean
pour le "Buron Ultra Slim". Je les ai collées sur un
intercalaire en fibre rouge de 0.8 mm avec une bonne mise sous presse
après les ponçages réglementaires des surfaces
pour augmenter la rugosité et donc l'accroche.
De l'autre côté j'ai gravé le
logo par érosion électro-chimique. Par jeu j'ai
inversé le sens du courant après gravure pour essayer de
déposer du métal noir dans le logo. Ça a
moyennement marché car je n'ai pas creusé assez le logo.
C'est une sorte de logo fantôme. Tant pis.
En travaillant sur le T508 du "Buron" je
m'aperçois à quel point cet acier est plus dur que l'XC75
du "Borel II" pliant. La lime fait du patin à glace dessus.
Quand on songe que le T508 est théoriquement à 0.5% de
carbone et l'XC75 à 0.75% (donc largement plus facile à
tremper à 65 HRc), je me dis que j'ai vraiment un
problème avec ce dernier. Alors soit je fous au tas ma barre et
j'en achète une autre (dans l'espoir que ce soit vraiment
l'acier le problème), soit je fais encore quelques essais de
trempe. Mais avant il faut que je finisse le premier pliant raté
pour engranger de l'expérience. Je songe surtout à
l'attaque au perchlo et au matage de l'axe. Des premières pour
moi.
09-AVR-2014
Le soir j'ai dégrossi les plaquettes
collées aux intercalaires du "Buron Ultra Slim", puis j'ai
façonné jusqu'à la finition à la pâte
2 microns la partie avant. Ensuite je les ai percées pour finir
par les coller sur le manche avec deux rivets en tube alu de 6 mm. Les
surfaces ont toutes été rendues rugueuses, y compris les
tubes alu pour y créer des poches de retenue pour
l'époxy. Mise sous presse et essuyage des excès
d'époxy à l'avant avec de l'acétone. Bref que du
classique.
11-AVR-2014
En surfant sur le site d'Eurotechni pour
éventuellement commander de l'acier, j'ai remarqué que
mon XC75 laminé à froid en 3 mm est "à part" dans
la boutique
- il est dans une catégorie XC 75 distincte des autres
- celui là s'appelle "XC 75" avec un espace et tous les autres
"XC75"
- tous sont vendus en longueur de 1000 mm, sauf celui-ci, en longueur
de 750 mm
- tous ont sur leur page une photo de profilé, sauf celui-ci qui
porte en lieu et place l'inscription "métallerie d'art"
Du coup j'ai fait un mail à Eurotechni en
demandant si cet "XC 75" est différent des autres, car je
n'arrive pas à le durcir et j'y détaille tous mes essais.
Un mail de réponse rapide nous met en contact
téléphonique. Je répète tous cela
verbalement. On parle aussi de mes autres protocoles de trempe. Je ne
doute pas de leur qualité de technico commercial, ils ne doutent
pas du bon fonctionnement de mon four, il semble que je fasse mes
trempes correctement. Voilà ce qui en ressort
- "XC 75" et tous les autres "XC75" laminés à froid sont
identiques
- austéniser 30 minutes minimum, plutôt vers 830°C (on
semble insister sur ce chiffre plutôt que 800), même avec
de l'eau
- bien agiter l'acier dans le milieu de trempe ("sinon ça forme
une couche noire de décarburation")
- un seul revenu suffit pour l'XC75
- je peux utiliser une soufflette pour tremper le T7Mo et l'X46Cr13
(bof... Connaissent pas les plaques alu...)
Jamais l'acier n'a été remis en
question. Comme je suis très diplomate, je ne leur ai pas dit
qu'à 30 minutes j'ai un énorme grossissement de grain
visible à l'oeil et confirmé par des essais. A quoi bon?
- je vais faire encore d'autres essais de tentative de trempe avec ce
qui me reste d'XC75 en 3 mm, y compris avec 30 minutes
d'austénisation
- je rachèterai une barre, car je suis de plus en plus sûr
qu'il y a des différences d'un lot à l'autre dans les
aciers. Par exemple, mon X46Cr13 en 1.5 mm devient beaucoup plus dur
que celui en 2.5 mm, acheté dans la même commande. On
pourait imaginer que sur la tolérance du taux de carbone
(0,43..0,50), la version 1.5 mm contienne 0.48 et la 2.5 0.44% de
carbone. Toutes les courbes de dureté=f(taux de carbone)
montrent que dans cette plage la variation de dureté est
énorme pour des variations de carbone très faibles.
Au courrier il y avait mon "paiement" pour le
"Brochant variante Marty": des plaquettes de bois en approx. 120 X 40 X
12 [mm]
- 2 d'orangers des osages
- 2 d'olivier
- 2 de buis
- 1 d'ipé
- 2 d'ébène
- 3 de cytise
12-AVR-2014