Coutellerie


"Never go anywhere without a knife"


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03-MAR-2014

   Aujourd'hui y avait pas école... Enfin la vérité c'est que je me suis levé comme tous les jours à 5h45 pour débarquer au boulot et ne trouver personne. C'est drôle une boîte de 300 âmes... Vide. Coup d'oeil au calendrier papier des ressources humaines: lundi de Carnaval. Oh pu...naise va chi... cagare, 65 bornes pour rien... Par les liens germaniques historiques de ma boîte, ben le "lundi de carnaval", on ne bosse pas. Alors oui je en suis pas très aware en ce moment, la faute à ma caboche qui ne tourne pas très rond et puis personne n'a dit vivement le weekend à rallonge la semaine dernière.

    Bref 8h du mat' et rien de prévu avant 16h45. Bon ben j'attaque la coutellerie.
- j'ai continué à percer le manche du "Coulonge" pour l'alléger. J'aimerai lui faire une semelle aminci ("tapered tang"), j'ai façonné sa forme et taillé l'émouture
- j'ai fini avec un petit tambour abrasif de Dremel monté dans ma vieille perceuse à colonne l'encoche pour l'index sur le "Coacoachou". Grace à la table, on travaille bien perpendiculairement au profil. J'ai rectifié/aminici l'émouture un peu trop grosse vers la pointe.
- j'ai
rectifié/aminici l'émouture un peu trop grosse du "Buron Ultra Slim"
- j'ai taillé l'émouture d'un des "M(a)ousse" en souffrance depuis des mois.
-
j'ai taillé l'émouture de mon second "Chécatica" à soie traversante sur cette édition. Le résultat est moins bon que sur la première édition: l'émouture n'est pas bien plate et conique mais plutôt très convexe vers le fil
- j'ai amélioré le tranchant (un peu trop gros derrière le fil) du "Brochant variante Marty" en lui faisant un fil micro convexe puis j'ai gravé le logo. "En voilà un pratiquement sorti du bal"


"Brochant variante Marty" prêt à rejoindre son futur proprio.


    J'aurai bien voulu faire encore d'autre chose, notamment le "Borel II" en version Piémontais et le "Coxipi" mais comme dit Burt Munroe "on ne voit pas le temps passer quand on s'amuse".

    Aujourd'hui mon garage ressemblait un peu au "Knife maker workshop" qu'on voit souvent sur le Net avec tout ce que j'avais de sorti
- enclume, billot, deux établis et four de trempe dans le fond
- deux perceuses à colonne, une perceuse à main et la Dremel
- la dégauchisseuse raboteuse
- la scie à chantourner
- le back
- des seaux d'eau
- l'aspirateur de chantier
- la radio en bruit de fond (j'aurai dû faire une photo)

    J'ai à l'heure actuelle dans mon bureau 13 couteaux à divers stade de progression et encore deux projets non débutés. Il faut absolument que j'arrête les idées nouvelles et que je me concentre sur la clôture de ces projets, l'un après l'autre. C'est pas sérieux.


04-MAR-2014

    J'ai marqué le cul du "Coulonge" afin d'y laisser une épaisseur de 1 mm après réduction. Il faut que j'ordonne un peu ma production pour réussir à "absorber" toutes mes lames en souffrance. Mais comme mon plus gros soucis est le port de mes petits fixes de type "Borel II" ou "Champlain" et que je ne veux plus que porter mes propres créations le plus souvent possible, une de mes grosses priorités c'est le "Borel II pliant" dans un étui à la ceinture. A cause de la hauteur réduite il devrait me gêner moins dans la vie de tous les jours.

    Revenons un instant sur les types de port
- au cou: le plus pratique mais je ne veux rien autour du cou, question de sensation
- vertical à la ceinture: gauche, droite ou derrière, il y a toujours un moment où ça gêne dans la journée. En voiture ou au bureau.
- incliné: pareil ci-dessus
- horizontal: pareil ci-dessus...

    Bref ça me gonfle de devoir revenir à du pliant moins solide que le fixe mais je suis un homo-burocratis et qui vit en société ("t'as un couteau?!"), faut bien que je fasse quelques concessions. Promis dès que je trouve le mode de port idéal pour ma vie à moi que j'ai, je vous le dis.


05-MAR-2014

    J'ai trouvé 5 minutes pour commencer les finitions du manche en micarta maison de mon troisième "Borel II".


06-MAR-2014

    J'ai fini le manche du "Borel II". Il y a de petits manque de matière au coeur de la toile denim, preuve que la résine n'a pas pénétré partout, c'est dommage pour la finition. Le manche devrait être très discret sur un jean.


07-MARS-2014

    Commande en ligne (à Berlin) d'une scie à ruban Proxxon MB240/S avec des lames de rechange.


08-MAR-2014

    Expédition de la lame "Brochant variante Marty".


13-MAR-2014

    Mon collègue Allemand m'a ramené ma scie à ruban Proxxon MB 240/S.


14-MAR-2014

    La lame "Brochant varainte Marty" est enfin arrivée chez son propriétaire qui s'inquiétait. La Poste n'a pas des perforamnces au top pour de simples colis intra France métropolitaine.


22-MAR-2014

    Ce soir j'ai enfin déballé ma scie à ruban Proxxon. J'y ai monté une lame 24 dents par pouce pour les métaux. L'engin est de bonne qualité, notamement les guidage de la lame, un vrai plaisir. J'ai donc commencé par tester la découpe grossière du contour de la lame en XC75 de 3 mm de mon projet de "Borel II" pliant. Ça a marché d'enfer... Pendant environ 50 mm puis plus rien, refus de coupe. La lame d'origine Proxxon en "acier suédois spécial traité" semble déjà émoussée. Punaise 15 EUR à la benne. Pourtant cette combinaison scie+lame doit couper des aciers alliés (on va supposer recuits) selon la notice.

    J'ai poursuivi à la scie à métaux "manuelle". Puis j'ai aussi testé ma perceuse Bosch PBD 40 et ma scie à chantourner. Résultats sur la photo ci-dessous.


1 Avec le plus de précision possible, j'ai percé à 3.8 mm le trou de l'axe du pliant dans la tôle
(l'axe en provenance d'un ressort d'assise de siège automobile fait 3.75 mm et selon mon expérience le trou de 3.8 devrait
rétrécir un peu après trempe; de toute façon j'avais pas de fôret de 3.75 mm et encore moins d'alésoir)
2 Puis j'ai percé à 3 mm les trous qui serviront (une fois "découpés") à faire les butées de fin de course (l'axe fait 3 mm de diamètre)
3 J'ai ébavuré les perçages puis j'ai grossièrement découpé le contour de la lame
4 J'ai grossièrement découpé le contour d'une plaquette dans une planchette de noyer de 5 mm d'épaisseur
5 J'ai bridé la lame sur la plaquette avec une pince étau et je m'en suis servi comme guide pour percer la plaquette à 3.8 et à 3 mm


23-MAR-2014

    J'ai pas mal bossé sur le pliant aujourd'hui. J'ai d'ailleurs créé une page pliant à friction pour y mettre tous les détails


Plaquettes percées, collées, façonnée, rivets, tubet et butée collés.



Lame en XC75 avec son émouture prête à être trempée.


24-MAR-2014

    J'avais laissé trop d'épaisseur au tranchant du "Borel II pliant". Je l'ai donc reprise et tant que la back était de sortie, j'ai poncé à ras les rivets et autres pièces métalliques.


Monté à blanc.


26-MAR-2014

    J'ai normalisé trois fois la lame du pliant. J'ai profité du four chaud pour faire un recuit de l'axe (dans l'espoir d'un mâtage plus facile). J'ai recouvert la lame d'une fine couche de boue argileuse, puis j'ai fait une gangue de colle mastic réfractaire sur les deux premiers tiers de la lame afin d'obtenir une trempe sélective.


27-MAR-2014

    La guangue de réfractaire étant sèche, je lui ai donné une épaisseur constante de 3 mm avec une râpe à bois. Ensuite j'ai mis la lame 3'30" au four à 790°C (remontée en température de 1'35" incluse après ouverture de la porte du four). Dans un grand seau d'eau de pluie à 22°C j'ai refroidi la lame, sans l'agiter jusqu'à ce qu'elle arrête de faire du bruit (fin d'ébullition), environ 10 secondes à vue de nez.


La lame recouverte de boue argileuse sèche et de réfractaire séché et ramené à une épaisseur
constante d'environ 3 mm.


    La couche d'argile boueuse semble très bien fonctionner comme inhibiteur de voile gazeux. Petit séjour au congélateur avec un petit coup de spray réfrigérant suivi d'un revenu d'une heure à 200°c au four de cuisine. Ensuite retour au congélateur à -20°C  car je suis allé au dodo.


Après trempe à l'eau, la gangue de réfractaire a sauté très facilement.


28-MAR-2014

    Après une nuit au congélateur, j'ai remis la lame 55 minutes à 200°C pour finalement la stocker à nouveau à -20°C car je suis parti en weekend. A côté de cela j'ai aussi commandé du perchlorure de fer en granulés à diluer pour obtenir un liquide qui me permettra je l'espère de révéler la ligne de trempe.


29-MAR-2014

    Seul le premier tiers de la lame a pris une légère couleur jaune (revenu de 200°C selon les "colorimètres" des revenus), j'ai déduis donc que la trempe est bien locale, ce qui devrait me donner une belle ligne de séparation entre les deux zones aux traitements thermiques différents. Normalement selon les courbes de revenu d'Eurotechni, la dureté devrait se situer entre 60 et 61 HRc, peut-être 1 HRc de plus à cause du spray réfrigérant. Pourtant des essais de rayures avec des couteaux de dureté plus ou moins connue, indique un acier vraiment pas assez dur. Je vais attendre le polissage.


La photo rend mal la couleur jaune paille.


30-MAR-2014

    J'ai longuement poli à la main la lame jusqu'au disque à polir avec la pâte 2 microns. Il parait qu'il faut une lame très lisse pour que la ligne de trempe ressorte au mieux après l'attaque au perchlo. On devrait déjà voir la ligne de trempe mais je ne vois rien. Je m'inquiète un peu. L'axe (de 3.75 mm) et le trou ne se montent plus. La trempe fait légèrement "gonfler" le métal et le trou de l'axe (percé à 3.8 mm) est devenu plus petit. Tout est rentré dans l'ordre avec un petit coup d'abrasif P120 roulé en cylindre et passé dans le trou.

    Ensuite avec le back j'ai tenté de "lisser" le dos du manche et le dos de lame afin que leurs lignes se confondent une fois le couteau ouvert. Le bois étant beaucoup plus tendre, j'ai trop creusé un petit endroit et j'ai eu bien du mal à rattraper ce défaut. Le premier rivet s'est dangereusement approché la surface du dos du manche. Cela risque de provoquer un défaut lorsqu'il "arrivera" en surface au moment où je poncerai les congés du manche.


31-MAR-2014

    Ce soir j'ai gravé mon logo sur la lame mais j'ai utilisé un vieux clou au lieu d'un coton-tige. Celui-ci ne touche que la goutte d'eau salée sur le masque. c'est hyper efficace et beaucoup plus rapide. Les bords de mon logo ne sont plus nets car la réaction électro-chimique a comencé a attqué le dessous des bords du masque. pourtant je n'ai passé le clou que 3 secondes peut-être. J'ai mis à jour le tuto à ce sujet.

    De nouveaux tests de dureté donnent toujours le même résultat: pas assez dur. Même un tournevis raye la lame mais le tiers au dessus du tranchant est bien plus dur (mais pas assez) que le dos de la lame.


01-AVR-2014

    J'ai passé la soirée au garage à faire les congés du manche: dégrossi au back puis tout à la main, comme d'habitude avec de fines bandes d'abrasifs et à la fin avec éponge abasive, puis papier à la main et aux doigts avec du P400, P600 et P800.

    Comme le noyer et le samba ne sont pas assez denses, ni durs à mon goût j'ai immergé le manche dans du durcisseur de bois pour 24 heures, le tout sous dépression avec ma bonne vieille pompe de purge de freins afin de maximiser la pénétration du produit.


02-AVR-2014

    Le matin vers 5h45 la pompe ne sortait plus de bulles d'air du bois. J'ai donc sorti le couteau pour le laisser sécher la journée. 8 heures d'immersion auront suffit pour saturer et stabiliser le noyer et le samba. Mon perchlorure de fer en poudre est arrivé chez mon collègue. Avec un peu de chance je l'aurai demain.

    Le soir j'ai poncé le manche avec un peu de paille de fer puis à l'abrasif  P1000. J'ai fini avec les pâtes à polir de 40 et 2 microns. Le bois se salissant je l'ai nettoyé entre chaque passage avec du produit dit "décireur" (l'essence de térébentine doit marcher aussi). Et enfin les 6 couches d'huiles CCL. Demain si ça va c'est cire de carnauba sur le manche et révélation de la lame.


03-AVR-2014

    Mon collègue a oublié mon perchlo en poudre. Demain peut-être...  

    Bon je ne vais pas monter une lame molle dans mon tout premier pliant. Avec l'XC75 et les aciers simples au carbone. Il y a moyen de recommencer une trempe. Pourquoi l'acier n'a pas durci autant qu'il aurait dû? Deux solutions possibles
- ce n'est pas de l'XC75 (ce qu'on va exclure)
- je n'ai pas atteint la température nécessaire (acier trop froid)

    Acier trop chaud, la trempe aurait prise (malgré une structure d'acier pourrave) et même si l'eau n'est peut-être pas idéale pour tremper l'XC75, elle n'empêche pas la trempe mais pourrait causer des déformations, des tapures, des fissures...

    C'est sans doute ma gangue le problème. C'est la première fois que je tente une trempe selective. J'ai relu le site de Gérard Heutte. Il cuit son réfractaire à la forge avant la trempe (sans doute parce qu'il ne le laisse pas sécher). J'ai trempé 24 h après séchage sans cuisson. Peut-être restait-il de l'humidité dans le mastic (la chaleur latente de changement d'état eau vers vapeur pompe énormément d'énergie au milieu)? Peut-être qu'en seulement 3'30" le dos de lame est resté suffisamment froid pour refroidir en permanence le tranchant, l'empêchant d'asuténiser?

    Je vais donc refaire une trempe, sans recuit, sans normalisation, on verra bien. J'ai remis une gangue de mastic colle réfractaire sur la lame ce soir. Une fois sèche, j'ajouterai la petite couche de boue argileuse uniquement sur le tiers restant mais surtout je cuirai le mastic pour être s^r qu'il est bien sec. Puis je tacherai de  chauffer davantge la lame. Comment faire? Sélectionner une température plus élevée et garder environ 3'30"?  Rester à 790°C et avec une épaisseur totale de 9 mm au dos de lame (3 d'acier + 2 fois 3 mm de mastic) austéniser 9 mm? Ou bien partir de 500 vers 770°C tranquillement à la vitesse du four (18' selon mes essais préalables avec de l'XC75) pour espérer bien homogénéiser la lame?


04-AVR-2014

    Avec la râpe à bois j'ai ramené l'épaisseur de la guangue de mastic colle réfractaire à 3 mm. Le coeur n'était pas sec et encore mou. J'ai mis au pinceau une fine couche de boue argileuse sur la partie non couverte du tranchant et je l'ai laissée un peu sécher.

     J'ai mis la lame au four froid, réglé sur 500°C. Une fois à 500°C, j'ai laissé l'ensemble se stabiliser pendant 15' le temps de bien cuire le mastic. Puis j'ai lancé le four à l'assaut des 720°C (juste sous AC1). Il lui a fallu 11'25" pour les atteindre. J'ai à nouveau laissé l'ensemble se stabiliser pendant 8'52".

    Ensuite j'ai réglé le four à 780°C. Il ne lui a fallu que 3'30" pour les atteindre. Après 5' de stabilisation supplémentaire à 780°C j'ai trempé la lame dans une eau à 26..27°C. Le bruit d'ébullition a duré nettement plus longtemps que la première fois, au moins 15".

    J'ai cassé la guangue dont une infime partie collait au point que je n'ai pu l'enlever. Test de rayure avec la lime. C'est pas la joie, peut-être un poil plus dur que la première fois, mais rien de conforme à mes attentes. J'ai décidé de ne pas recommencer encore. J'ai mis la lame 21'30" à -20°C au congélateur avec un petit coup de spray réfrigérant -52°C à la fin, avant d'aller au four de cuisine à 200°C pour une heure.

     Le reste de la nuit a été passé au congélateur à -20°C après refroidissement brutal à l'eau du robinet en sortie de four.

    Cette fois je pense pouvoir dire que la lame a été suffisamment chauffée, et pourtant la dureté est plus faible que prévue. donc je n'étais pas assez chaud pour mon acier. Or l'XC75 avec 0.75% de carbone devrait être, à l'état stable, 100% austénite vers 730..740°C. Si je ne suis pas assez dur, je ne suis pas au dessus d'AC3, qui doit être plus haut que 780..790°C pour mon acier, qui n'est donc pas à 0.75% de carbone mais sans doute bien moins. C'est la seule explication que je vois (hormis une sonde de température complètement HS). La nuit porte conseil. Recommencer encore, mais sans gangue, et à 830°C?


05-AVR-2014

    Bon j'ai dit que j'arrêtais mais j'ai du mal à lacher prise, sur beaucoup de choses. Ne soyez pas comme moi. J'ai gratté à la main avec une bande P40 ma lame pour la nettoyer (bonjour la finition miroir qu'il faudra refaire) et j'y ai recollé une couche de mastic réfractaire. J'ai profité du four de la cuisine où je cuisais un marbré pour durcir le mastic environ 1 h à 200°C. Le mastic gonfle et après passage de la râpe pour égaliseur l'épaisseur, le mastic est un emmental pleins de trous. Pas idéal à mon avis pour avoir une isolation bien symétrqiue et homogène dans la lame. Peu importe.

    J'ai aussi plus tard remis au pinceau une couche de boue argileuse sur le reste de la lame. J'ai rallumé le four de trempe à 720°C. J'y ai mis la lame 15' (directement à 720°C), pour encore cuire le mastic éventuellement et faire un premier palier de chauffe. Puis j'ai réglé la température à 830°C (soit 40 à 50°C de plus que la température que je comptais utiliser avec une trempe à l'eau) en laissant la lame dedans, avec le soupçon que j'ai bien moins de 0.75% de carbone, peut-être 0.65? A 830°C j'ai l'espoir d'avoir 100% d'austénite sur ce peut-être ~XC65.

    Le four a mis X'XX" pour aller de 720 à 830°C (je ne sais pas, j'étais aoccupé ailleurs, et merde!). J'ai estimé 8'. J'y ai laissé la lame 9'30" puis je l'ai trempé dans une eau à 28°C (mélange de 50% d'eau de pluie et d'eau chaude sanitaire à 17°F de dureté). Test de la lime: franchement bof, mieux que les deux premières fois mais je ne suis pas convaincu. Je vais finir cette lame et ce couteau ainsi . Ça aura servi de base d'étude.

    La lame est allée au congélateur à -20°C le temps que je prépare le repas du soir et je lui ai mis un coup de spray réfrigérant avant de la mettre 60' à 200°C au four. Retour congélateur à -20°C pour 25' après un refroidissement brutal à l'eau, puis 60' à 200°C avec un second refroidissement terminal à l'eau et enfin reste de la nuit au congélateur à -20°C.

    Une remarque sur mon four de cuisine: j'ai beaucoup cuisiné ces temps-ci avec le thermomètre en permanence dans le four. Quelques observations
- le four a 5 hauteurs de grille, je fais tout au milieu, c'est-à-dire grille à la hauteur 3, l'objet dans la moitié supérieure du four
- j'utilise la chaleur dite tournante ou pulsée c'est-à-dire avec un ventilateur qui répartit au mieux la chaleur partout
- au milieu de la grille, le four et le thermomètre sont étonnamment précis
- si le thermomètre est proche des parois, la température est plus élevée que celle indiquée par le four (typiquement 10 à 15°C)
- thermomètre au milieu de la grille en position 2 (seconde en partant du bas), la température est moins élevée que celle indiquée par le four (typiquement 10°C)
- la température du four est atteinte moins vite que ce que dit le four: lorsqu'il me dit que 180°C sont atteints (typiquement en 6..7'), au mileiu du four on est à peine à 145°C. Il faut au moins 20' de préchauffage pour un coeur de four à la bonne température. C'est sans doute la sonde du four qui est près de la paroi, plus chaude comme on l'a vu ci-dessus
- la régulation du four semble ralentir à l'approche de la température cible: s'il faut 20' pour 180°C, il en faut à peine 10 pour les atteindre si on a mis le thermostat à 230°C
- j'ai observé à deux reprises des températures anormales: après de long temps de cuisson, au dessus de 200°C, la température dépasse parfois de 20°C la consigne (par exemple 230°C réels au lieu de 210°C réglé au thermostat)


06-AVR-2014

    J'ai commencé à polir la lame du pliant et j'ai vite découvert une fissure. La lame est bonne pour la casse. Le prix à payer pour l'apprentissage: tranchant laissé trop fin, trempe brutale à l'eau (au lieu de l'huile recommandée pour l'XC75) à partir d'une température d'austénisation trop élevée, j'ai fait tout le contraire des recommandations habituelles. Pire encore, la fissure a démarré là où javais testé la dureté à la lime sans reponcer au P400 pour supprimer toutes ces petites amorces de rupture: sanction immédiate. Lors d'une trempe précédente j'avais également testé la dureté de la lentille en essayant de la rayer (avec succès) avec un simple tournevis. Cette petite rayure a servi de naissance à une grosse fissure qui s'est propagée en profondeur.


Craac! Foutue la lame.



La lentille rayée deux trempes avant: grosse fissure en profondeur!


    Pour ne pas rester sur un échec, j'ai repris une lame en suspend. Polissage de la lame du "Buron Ultra Slim" aux P120, 180, 240, 320, 400, 500, 600, 800, 1200, 2500 et P320 sur les côtés pour donner un style brute de laminage.


07-AVR-2014

    Le soir j'ai grossièrement poli au back la lame du pliant. Comme le manche est appairée à la lame, je vais monté tout cela pour tester l'attaque au perchlo et le matage de l'axe. Autant prendre de l'expérience sur une pièce martyr.

    J'ai aussi poli à la pate 6.5 et 2 microns le "Buron Ultra Slim". Je vais faire le manche en micarta maison sur base denim avec intercalaire rouge et deux tubes alu de 6 mm. Dans le premier je vais peut-être improviser un rivet mosaïque maison si je trouve de quoi noircir l'époxy.


08-AVR-2014

    Le soir j'ai découpé à la scie à chantourner des plaquettes en micarta maison sur base jean pour le "Buron Ultra Slim". Je les ai collées sur un intercalaire en fibre rouge de 0.8 mm avec une bonne mise sous presse après les ponçages réglementaires des surfaces pour augmenter la rugosité et donc l'accroche.

    De l'autre côté j'ai gravé le logo par érosion électro-chimique. Par jeu j'ai inversé le sens du courant après gravure pour essayer de déposer du métal noir dans le logo. Ça a moyennement marché car je n'ai pas creusé assez le logo. C'est une sorte de logo fantôme. Tant pis.

    En travaillant sur le T508 du "Buron" je m'aperçois à quel point cet acier est plus dur que l'XC75 du "Borel II" pliant. La lime fait du patin à glace dessus. Quand on songe que le T508 est théoriquement à 0.5% de carbone et l'XC75 à 0.75% (donc largement plus facile à tremper à 65 HRc), je me dis que j'ai vraiment un problème avec ce dernier. Alors soit je fous au tas ma barre et j'en achète une autre (dans l'espoir que ce soit vraiment l'acier le problème), soit je fais encore quelques essais de trempe. Mais avant il faut que je finisse le premier pliant raté pour engranger de l'expérience. Je songe surtout à l'attaque au perchlo et au matage de l'axe. Des premières pour moi.


09-AVR-2014

    Le soir j'ai dégrossi les plaquettes collées aux intercalaires du "Buron Ultra Slim", puis j'ai façonné jusqu'à la finition à la pâte 2 microns la partie avant. Ensuite je les ai percées pour finir par les coller sur le manche avec deux rivets en tube alu de 6 mm. Les surfaces ont toutes été rendues rugueuses, y compris les tubes alu pour y créer des poches de retenue pour l'époxy. Mise sous presse et essuyage des excès d'époxy à l'avant avec de l'acétone. Bref que du classique.


11-AVR-2014

    En surfant sur le site d'Eurotechni pour éventuellement commander de l'acier, j'ai remarqué que mon XC75 laminé à froid en 3 mm est "à part" dans la boutique
- il est dans une catégorie XC 75 distincte des autres
- celui là s'appelle "XC 75" avec un espace et tous les autres "XC75"
- tous sont vendus en longueur de 1000 mm, sauf celui-ci, en longueur de 750 mm
- tous ont sur leur page une photo de profilé, sauf celui-ci qui porte en lieu et place l'inscription "métallerie d'art"

    Du coup j'ai fait un mail à Eurotechni en demandant si cet "XC 75" est différent des autres, car je n'arrive pas à le durcir et j'y détaille tous mes essais. Un mail de réponse rapide nous met en contact téléphonique. Je répète tous cela verbalement. On parle aussi de mes autres protocoles de trempe. Je ne doute pas de leur qualité de technico commercial, ils ne doutent pas du bon fonctionnement de mon four, il semble que je fasse mes trempes correctement. Voilà ce qui en ressort
- "XC 75" et tous les autres "XC75" laminés à froid sont identiques
- austéniser 30 minutes minimum, plutôt vers 830°C (on semble insister sur ce chiffre plutôt que 800), même avec de l'eau
- bien agiter l'acier dans le milieu de trempe ("sinon ça forme une couche noire de décarburation")
- un seul revenu suffit pour l'XC75
- je peux utiliser une soufflette pour tremper le T7Mo et l'X46Cr13 (bof... Connaissent pas les plaques alu...)

    Jamais l'acier n'a été remis en question. Comme je suis très diplomate, je ne leur ai pas dit qu'à 30 minutes j'ai un énorme grossissement de grain visible à l'oeil et confirmé par des essais. A quoi bon?
- je vais faire encore d'autres essais de tentative de trempe avec ce qui me reste d'XC75 en 3 mm, y compris avec 30 minutes d'austénisation
- je rachèterai une barre, car je suis de plus en plus sûr qu'il y a des différences d'un lot à l'autre dans les aciers. Par exemple, mon X46Cr13 en 1.5 mm devient beaucoup plus dur que celui en 2.5 mm, acheté dans la même commande. On pourait imaginer que sur la tolérance du taux de carbone (0,43..0,50), la version 1.5 mm contienne 0.48 et la 2.5 0.44% de carbone. Toutes les courbes de dureté=f(taux de carbone) montrent que dans cette plage la variation de dureté est énorme pour des variations de carbone très faibles.

    Au courrier il y avait mon "paiement" pour le "Brochant variante Marty": des plaquettes de bois en approx. 120 X 40 X 12 [mm]
- 2 d'orangers des osages
- 2 d'olivier
- 2 de buis
- 1 d'ipé
- 2 d'ébène
- 3 de cytise


12-AVR-2014

    En bon plouc, j'ai profité d'une sortie à la grande ville pour faire de menus achats
- 50 ml de peinture "ceramic" Lefranc et Bourgeois pour tenter de teinter la résine de mes rivets mosaïque maison (recette de Gérard Heutte sur coustil.fr),
- 1 kg de graisse végétale à frire premier prix (type Végétaline; 100% huile de palme, beurk pour la santé) et
-  400 g de paraffine pour les confitures.

    Les deux derniers pour fabriquer du "goop 75/25" façon Gérard Heutte pour mes trempes. Dans le livre de Wayne Goddard, sa recette optimale utilise de la "graisse de cuisine" (traduction; donc sans doute la fameuse végétaline), de vieilles bougies en paraffine et cire d'abeille et un soupçon d'huile de boite automatique (dite ATF) 100% synthétique qui réduirait les flammes et les fuméées. Goddard prétend que le "goop" rend les aciers extrêmement durs (refroidissement très rapide donc). Me reste plus qu'à trouver un récipient métallique adéquat pour y faire fondre le mélange et le rendre homogène.


13-AVR-2014

    J'ai façonné le contour du manche du "Buron Ultra Slim", enfin sorti de presses. Puis j'ai tenté de réaliser mon premier pin mosaïque maison. Pour cela j'ai "rempli" le tube alu à l'avant du manche du "Buron" avec des tiges de 1 (acier) et 2 mm (alu). Le tube fait 4 mm de diamètre intérieur. Au centre la tige de 2 mm et tout autour à la façon de pétales, les tiges de 1 mm. Mais cela ne rentre pas. J'ai donc passé un coup de fôret de 4 mm dans le tube. Rien à faire. Idem avec un fôret de 4.1 mm et là tout s'ajuste parfaitement.

    J'ai préparé une quantité infime de colle époxy à laquelle j'ai jouté une pointe de peinture céramique Lefranc et Bourgeois. J'ai bouché le tube alu à une extrémité avec du ruban adhésif et je l'ai rempli avec la résine teintée noire, sur un tiers de la hauteur peut-être. Ensuite j'ai introduit les tiges. La résine est remontée au fur et à mesure pour finir par déborder. J'ai stocké le tout sur ma Freebox qui chauffe à souhait dans l'espoir que la viscosité plus faible due à la chaleur permette à d'éventuelles bulles de remonter.


Le tube alu dépasse de 2 mm de chaque côté des plaquettes et les tiges dépassent un peu du tube.


    Pour finir j'ai attaqué la lame ratée du "Borel II" pliant au perchlorure de fer, environ deux minutes au total. Rinçage à l'eau savonneuse. Le résulat est très mitigé, surtout en terme d'uniformité. J'avais protégé la zone du pivot avec du vernis à ongle (alésage et faces d'appui). J'ai aussi découvert 3 autres fissures pas loin de la pointe.


La révélation semble indiquer que l'acier a bien des structures différentes, donc qu'au moins
partiellement la trempe a prise.



On les voit mal ces fissures, désolé.


14-AVR-2014

    J'étais très pressé de voir le résultat de mon pin mosaïque. J'ai scié ce qui dépassait et j'ai ramené le tout au niveau du manche au back avec de l'abrasif P100. Entre acier et alu, le contraste est faible, la résine noire ne se voit presque pas non plus. Je pense que cela va s'améliorer avec une finition plus fine.


Tige alu 2 mm au centre, 9 "pétales" en acier de 1 mm et un tube alu de diamètre extérieur de 6 mm
et intérieur de 4 mm, percé à 4.1 mm.


    J'ai aussi commencé à mettre le tranchant sur la lame du "Borel II" pliant. Autre preuve que l'acier n'est pas assez dur: le tranchant "s'usine" très facilement. On sent une grande finesse de grain et du fil mais je crois qu'il ne sera pas très endurant. J'ai utilisé la copie du "Wicked Sharp" de mon collègue Allemand Raimund, avec le demi-angle le plus faible qu'autorise ce "gabarit", soit environ 15°.


15-AVR-2014

    Des imprévus m'ont obligé à revoir mes travaux à la baisse. Je me suis juste occupé du "Borel II" pliant. J'ai fini l'affûtage de la lame seule sur le gabarit. la loupe révèle que le métal au sommet du tranchant se plie: trop mou tout ça.

    Ensuite j'ai eu beaucoup de mal à percer à 3.8 mm de diamètre les rondelles M3 que j'avais, mais ça a fini par marcher. J'ai raccourci l'axe  et je l'ai maté de part et d'autre. Cet acier à ressort est encore trop dur pour du matage. Il faut taper fort et la déformation façon champignon reste faible. Il m'a fallu plusieurs fois raccourcir l'axe à la lime pour à la fin un peu trop coincé la lame à force de taper. Disons que c'est un pliant à friction "très prononcée" mais j'arrive à pousser sur la palette avec le pouce et à ouvrir le couteau.

    J'ai fini l'affûtage à la pierre de coticule en essayant d'y mettre un tranchant un peu convexe, pour la robustesse sans doute faible de cet acier trop mou. Finition au cuir et grace à la finesse de l'XC75, à l'angle très fermé et à l'épaisseur de seulement 0.2 mm derrière le fil, c'est un trancheur exceptionnel (sauf qu'on accroche à chaque fois sur la fissure). Le poids total est à 35 g.

    Apprentissage du premier pliant terminé. Je vais le porter quelques jours en poche histoire de voir la durabilité du tranchant et de voir ce qui peut-être amélioré.


Matage imparfait (enfin s'il n'y avait que ça...)


16-AVR-2014

    Aujourd'hui chez mon "marchand" de machines-outils, j'ai trouvé du tube laiton 4 X 5 et 1.4 x 2 [mm]. J'espère en faire de jolis pins mosaïque.


18-AVR-2014

    Ça glande, ça glande... Aujourd'hui mon collègue de travail Allemand Pete m'a ramené une chute de MDF teinté gris (façon carrelage) dans la masse et qui prend un beau poli. Peut-être que ça ferait un beau manche pensa t-il. Il parait que le truc est hydrofuge. On peut le finir au vernis, à l'huile. La chute fait 274 X 110 X 19 [mm] et pèse 439 g soit une densité de 766.6 g/dm3 ce qui en fait un bois dans la catégorie "dur", façon chêne disons.

    Voilà plusieurs jours que j'oublie de vous parler du couteau de cuisine IKEA 365+. Je l'ai remis au travail il y a quelques semaines, épargant mon santoku "Checatica". Force est de reconnaitre que pour la cuisine il s'en sort mieux que mon santoku maison. Il semble que la micro denture laissée par l'affûtage "dégueulasse" soit plus efficace que mon tranchant lisse pour bon nombre d'ingrédients que l'on coupe en sciant: que ce soient légumes, fruits, viandes, l'IKEA d'entrée de gamme est devant. Il n'y a guère que sur certaines coupes en poussant que mon santoku repasse devant: pour des fromages à pâte dure, pour la peau d'un ananas qu'on débite de haut en bas. Les faces plus rugueuses de l'IKEA lui donne aussi un petit avantage me semble t-il (c'est purement subjectif mais c'est ma main qui me le dit) avec moins de friction par capillarité. Bref sur le second "Chécatica" que j'ai en projet, il faudra peut-être songé à finir l'affûtage au grain de 120 ou 150 maximum.


19-AVR-2014

    En passant devant chez Cultura, je suis entré acheter de la peinture pour céramique mais rouge cette fois. Elle est de marque Pébéo. Mon idée c'est de faire la résine de remplissage des pins nmosaïque de la même couleur que l'intercalaire.

    Dans mes 5 kg de chutes de bois précieux, j'ai choisi de quoi construire un manche octogonal traditionnel japonais (en quatre parties) pour mon second santoku "chécatica". J'ai tenté de faire jouer les contrastes. La ferrule sera en olivier, la partie arrière un sandwich de bois clair inconnu pris entre deux morceaux de grenadille ou d'ébène.

    Plus tard j'ai façonné en épaisseur le manche du "Buron Ultra Slim" au back ainsi que des débuts de chanfreins. Puis patiemment à la main, j'ai fini tous les congés jusqu'à P800. J'ai mis un petit coup de disque coton avec de la pâte 6.5 puis 2 microns. Il y acomme toujours de petits manque de matière au coeur de mon micarta maison, mais de manière générale, il est très réussi, homogène et continu.

    Avec la petite scie à ruban Proxxon (une merveille au passage) j'ai débité les différents morceaux pour le manche du second santoku. J'ai poncé à plat à la main la face d'appui de la ferrule en olivier, puis j'ai essayé de la percer de part en part (mais le trou avec un fôret de 2 mm sur cette longueur dévie immanquablement). Il m'a fallu beaucoup d'ajustments pour obtenir un résulat à peine acceptable. Ce manche risque d'être plus compliqué qu'il n'y parait. Marre, j'ai couché ma fille et son père. Demain est un autre jour.


20-AVR-2014

    Le matin j'ai un peu sorti les machines à bois, surtout pour transformer un pic à brochette en bois en baguette magique pour ma fille. Dessus la princesse voulait un coeur que j'ai découpé dans une chute de bois précieux rouge et à aubier blanc (quoi t'est ce?)

    Ensuite j'ai un peu travaillé le manche composite en 4 pièces du prochain santoku: ponçage à plat et collage à la colle à bois type D3.

    L'après-midi j'ai dû recoudre avec mes outils pour cuir la pompe haut de gamme (achetée en soldes) de ma fille. une boucle en daim a laché. Pas facile mais à part cela on voit que c'est de la grole de qualité.

    Le soir j'ai fini de mettre le tranchant sur le "Buron Ultra Slim", environ 15° de demi-angle au sommet. Du coup ça coupe velu. Je vais peut-être essayer de boucher les trous du micarta maison du manche avec de la colle cyanocrylate. Avec des manches en matière artificielle, je trouve les étuis kydex plus adaptés, mais j'hésite encore. Au moment où j'écris ces lignes, je m'aperçois que la plaquette droite s'est décollé au niveau du ricasso, d'une infime quantité. Je vais remettre de la résine avec une feuille de papier et mettre le tout sous presse en essuyant les excédents. C'est la première fois que cela m'arrive je crois.


21-AVR-2014

    J'ai fait beaucoup moins que prévu aujourd'hui. il faut que je me laisse du temps, pour moi, pour ma fille. J'ai rempli les trous dans le micarta maison du "Buron Ultra Slim" avec de la colle cyanocrylate. Ça fait de gros bossages qu'il va falloir poncer. J'aurai dû le faire avant ou trouver une technique qui ajoute moins de  surplus de matière.

    J'ai collé le dernier morceau du manche composite du prochain santoku: la ferrule sur le reste du sandwich. J'ai dû longemement poncer pour obtenir un semblant de planéité des interfaces. L'ébène est extraordinairement dur et la progression est très lente. Toujours colle à bois type D3 et mise sous presse.

    J'ai cherché dans mes chutes de bois précieux de quoi faire les plaquettes du "Borel IV". J'ai pris un bois différent pour symboliser des mitres, de la loupe d'amboine je crois (sans garantie). Sciage, ponçage à plate des interfaces, collage à l'époxy sur des intercalaires noirs de 0.8 mm et à la colle D3 entre les bois. Mise sous presse. C'est là que je me suis aperçu que le "Borel IV" est légèrement courbé. J'ai commencé à le rectifier sur mon miroir avec du P80 mais ce n'est pas fini.


22-AVR-2014

    J'ai sorti des presses les plaquettes et le manche en souffrance.

    J'ai poncé les surplus de colle cyanocrylate sur le micarta maison du "Buron Ultra Slim". C'était long au point que je suis redescendu à P120 avant de remonter progressivement à P2500. Environ 80% des trous ont disparu mais il en reste. Alors j'ai eu l'idée de poncer à P400 le manche avec de la cyanocrylate fraiche, espérant faire un mélange de poudre et de colle qui boucherait les trous. Le mélange sèche vite et colle à l'abrasif. Un abrasif P400 neuf, P800, P1200 et P1500. C'est mieux mais il reste surtout des espèces de traces dues aux fibre du jean qui remontent en surface. Le reste est très lisse. Je vais arrêter là, le mieux est l'ennemi du bien. A l'occasion je remettrai un coup de disque à polir pour la finition.

    Voilà une semaine environ que je porte le "Borel II" pliant. La lentille/palette qui sert aussi d'outil d'impact est très agressives avec les vêtements. Il n'y a guère que sur mon jean équipé d'une poche à stylo le long de la jambe que le port est idéal. J'avais laissé tomber l'idée d'étui pour ce premier prototype mais je crois que je vais devoir en faire un pour voir si cela améliore les choses côté lentille. Je songe aussi pour le prochain à réduire la lentille à 5 mm de longueur et à l'arrondir. En ajoutant des stries, non pas pour l'appui du pouce mais pour l'ouverture, cela compensera peut-être la perte de bras de levier.

    A propos de pliant avec la trempe foirée, j'ai eu l'idée du test ultime pour savoir si mon XC75 laminé à froid de 3 mm était bien de l'XC75. Alors j'aurai adoré que cela ne soit pas le cas, ainsi je n'aurai pas à remettre en cause mon process de trempe sélective, mais non c'est bien de l'XC75.


Deux morceaux d'XC75 de taille similaire (environ 50 X 7 [mm]).
En haut, la version standard laminée à froid de 3 mm.
En bas, la version dite "acier fin" laminée à chaud de 4 mm, de dénomination commerciale DNH7 de chez Bonpertuis.


    Comme il me reste de l'XC75 de 4 mm de mes tout premiers couteaux, j'ai coupé dans des chutes des morceaux similaires en 3 et 4 mm d'épaisseur. J'ai déjà plein de couteaux avec le 4 mm et ils sont très durs. C'est une source fiable de comparaison. J'ai trempé successivement cahue morceau avec le même protocole
- austénisation à 780°C,
- mise au four,
- environ 1' de remontée de température après fermeture,
- puis 5' additionnelles et
- enfin trempe à l'eau de pluie à environ 20°C en agitant bien l'éprouvette.

    Test de la lime: elle glisse dessus avec la même inefficacité. Les deux morceaux sont très durs. Tests avec divers couteaux de dureté connue pour tenter de rayer les éprouvettes. Rien à faire même avec le Lauri PT77 à 63 HRc. Conclusion c'est bien de l'XC75 et c'est mon protocole de trempe avec la gangue de mastic colle réfractaire qui doit foutre la merde. Mes excuses à Eurotechni d'avoir soupçonné un matériau non conforme.


23-AVR-2014

    Le soir j'ai aplani le "Borel IV" au back afin de diminuer rapidement son défaut de planéité et j'ai dû corriger l'émouture, entamée par la bande. J'ai également dégrossi à la scie à ruban ses plaquettes. Pour finir à la dégauchisseuse j'en tenté de dégrossir en forme d'octogone le manche du prochan santoku. Pas facile du tout tant tout était gauche. J'ai continué un peu à main levée au back. On verra bien pour la suite. J'ai aussi commandé de petits aimants pour un projet. Je vous en dirai plus le moment venu.


25-AVR-2014

    Voilà plusieurs jours que je cherche un bac assez plat en métal pour y mettre du "goop" (sorte de de graisse de trempe). Finalerment il ne m'aura pas fallu longtemps. Dans les poubelles de l'usine j'ai trouvé un coffret à douille (vide évidemment) de marque Stahlwille. En plus avec le couvercle on peut donc le fermer ou étouffer une flamme.


26-AVR-2014

    J'ai fait un mélange de "goop" selon la recette de Gérard Heutte: 75% de graisse de friture (type végétaline, 100% huile de plame) et 25% de paraffine. Selon le bouquin de Wayne Goddard, on obtient les trempes les plus drastiques au "goop" quand celui-ci est à base de graisse de bacon. L'auteur et un vieux forgeron lui ayant passé la recette pensent que cela vient du sel contenu dans le bacon. J'ai donc tenté de dissoudre du sel en excès au moment de la fusion de mon "goop". Pour un mélange total 75/25 d'environ 739 g, j'ai ajouté 75 g de sel fin de cuisine. Presque tout est resté solide au fond de ma vieille casserole. En tout cas me voilà paré avec du "goop".


Au fond de la casserole une croûte de sel, de paraffine et d'huile de palme solidifiés.
Le pic à brochette m'a servi à mélanger.


27-AVR-2014

    Bon le bilan du weekend est encore catastrophique: je n'ai presque rien fait de tout ce que j'avais prévu mais on ne va se suicider non plus. J'ai commencé à faire l'étui en cuir du "Borel II" pliant. Il est constitué de 2 parties et seule la face avant est moulée sur le couteau. C'est par cette afce que j'ai commencé. Pour la durcir et lui faire garder la forme, il a fallu la mouiller et après la faire sécher au four. D'abord 20 minutes à 50°C après lesquelles j'ai à nouveau marqué les contours. Ensuite encore 30 minutes à 50°C, nouvelle sortie et nouveau marquage et pour finir 30 minutes à 65°C. Le tout finira de sécher et durcir cette nuit.

    Sinon pour reparler du couteau de cuisine IKEA 365+, il lui est arrivé une bricole aujourd'hui (pas de moi je pense): le fil a été plié à un endroit. Aucune casse, ce qui est plus facile pour le réaffûtage, mais cela prouve que la dureté n'est pas très élevée, sans doute pas plus de 55 à 57 HRc grand maximum.


28-AVR-2014

    J'ai reçu mes petits aimants aujourd'hui: "force" de 180 g pour des dimensions de 3 X 3 X 1 [mm]. Le soir j'ai découpé la future partie arrière de l'étui du "Borel II" pliant, j'ai arrondi certains angles, creusé un vé pour un pli, marqué le passage d'une ceinture et teinté l'ensemble.


29-AVR-2014

    J'ai continué la fabrication de l'étui du pliant: polissage du cuir, découpe de la partie arrière, rainette sur parties avant et arrière, roulette pour la couture, collage, couture point sellier avec 4 aiguilles, collage de la seconde partie arrière.


30-AVR-2014

    J'ai fini l'étui: fin de la couture, façonnage au back du coutour, repassage de la roulette, petit coup d'abat-carre, arrondi des bords, teinture des bords et de la rainure de la couture, cirage. C'est fini. La rétention est excellente.


Avec le proto en XC75 pas dur et fissuré de partout. Cuir tanné végétal d'environ 2..2,5 mm, teinté marron foncé, fil polyamide poissé marron
de 0.9 mm, avec point sellier.


01-MAI-2014

    Même avec l'étui, la palette du "Borel II" pliant est gênante, elle peut même trouer des vêtements. Elle va donc définitivement dégager sur les prochains exemplaires. Dommage j'aimais bien le côté esthétique, sorte de crête du coq français.

    J'ai testé le tranchant du couteau de cuisine Ikea 365+ aujourd'hui sur l'ongle. Ça glisse. Donc je l'ai, pour la première fois, affûté. Pour peu à peu faire disparaitre les stries grossiers (sans doute responsables de l'excellente coupe en sciant de produits fibreux comme la viande ou les fruits) de l'affûtage, j'ai commencé par une pierre à 150, puis 600, puis la pierre de coticule belge en enfin le cuir avec de la pâte 2 microns. Pour ne pas me casser le bonnet, je n'ai volontairement pas entièrement "sorti" le pli récent dans le fil. Le couteau coupe à nouveau très bien, encore mieux que d'origine (ça glisse avec moins d'effort), mais à force d'affûter des couteaux avec mes pierres, je peux dire sans conteste que cet acier est un peu trop mou, tant il est facile à affûter. Ça a aussi un côté avantageux pour la facilité de réaffûtage (mais ça ne reste pas tranchant super longtemps: l'éternel compromis de la coutellerie).

    L'après-midi de ce 1er mai pluvieux, j'ai poli à la main la lame du "Borel IV" en souffrance et j'ai percé ses plaquettes.


06-MAI-2014

    J'ai continué un peu le "Borel IV"...
- découpe des rivets et du tube de passage de la dragonne (3.2, 2 et 6 mm; tout alu)
- façonnage de la partie avant des plaquettes, par paire avec polissage jusqu'à la pâte 2 microns (P100, 220, 400, 800, pâte 40 microns): le bois inconnu matérialisant les mitres prend un superbe poli
- création d'un chanfrein à 45° à l'avant des plaquettes
- comme le rivet de 3.2 mm et le tube de 6 mm passent très difficilement dans le bois et afin de permettre à un peu d'époxy de se placer tout autour, j'ai repercé les plaquettes à 3.3 et 6.1 mm.
- gravure électro chimique du logo sur la lame
- collage des plaquettes (manche, intercalaires des plaquettes et rivets avivés au P40 pour une meilleure accroche de la colle; nettoyage dégraissage à l'alcool) et mise sous presse
- essuyage des excès d'époxy au ricasso


07-MAI-2014

    J'ai continué le "Borel IV"...
- sortie de presse
- mise à niveau des rivets avec la scie et au back
- façonnage du contour jusqu'à être jointif à la plate semelle
- mise à l'épaisseur des plaquettes avec 4 mm derrière, 3 devant et environ 5 au deux tiers, le tout au back (le chanfrein du ricasso a disparu; je l'ai fait pour rien, ça m'apprendra, la prochaine fois je ferai quedalle!)
- petit prépolissage des rivets au back
- chanfreins 2 mm X 45° sur les contours pour casser l'angle avant de l'arrondir à la main avec des bandes fines d'abrasifs


08-MAI-2014

    J'ai façonné les congés du manche du "Borel IV" avec de longues bandes abrasives de P80, 120, 180, 320 et 600. Puis pâte à polir de 40, 6.5 et 2 microns. Le manche est terminé. comem prévu sur ces bois inconnu assez durs, le poli est très beau. Il faut à présent passer aux finitions. Pour changer de l'huile CCL, j'ai essayé de l'huile de Tung (aussi appelé huile de bois de Chine), la meilleure huile selon les dires: la plus dure et la plus résistante à l'usure et à l'humidité après séchage (pour un produit naturel).

    Comme conseillé sur le flacon j'ai mis la première couche en la diluant avec 50% d'essence de térébenthine pure gemme. J'ai rempli un petit flacon avec ce mélange et j'ai immergé le manche quelques minutes. Je l'ai ensuite laissé s'égoutter pendant 15 minutes avant de l'essuyer (attention aux chiffons: comme pour l'huile de lin, il y a un risque d'auto inflammation). A présent il faut au moins attendre 24 heures avant la couche suivante ou 48 heures après la couche finale. Comme cela est beaucoup trop long, j'ai ajouté au mélange du siccatif. Il s'agit d'un produit qui accélère le séchage des peintures à l'huile et qui durcit l'huile de lin. Il en faut très peu, une cuillère à soupe par litre soit encore 15 ml/l. J'ai laissé le couteau près d'une source de chaleur douce comme ma Freebox ou le sommet de mon chauffe-eau. On verra la suite demain.


09-MAI-2014

    Le matin avant d epartir au boulot j'ai passé la seconde couche par immersion d'huile de Tung/térébenthine/siccatif. Après 5 minutes de trempette et 15 d'égouttage j'ai essuyé les excès avant de remettre le manche à sécher au dessus de la Freebox.

    En rentrant le soir, l'huile avait bien séché mais ô rage ô désespoir, le bois s'est un peu fissuré et surtout les plaquettes se sont décollées au niveau du ricasso. L'huile? La chaleur déjà trop forte? La combinaison des deux? Après tout ce travail, effectué à de trop rares moments à moi seul. Je pourrai stopper la fissure à la cyano et la remplir d'un mélange de copeaux et colle. Et aussi tenter de recoller les plaquettes au ricasso. On verra. Je vais le laisser à l'atmosphère normale. Peut-être qu'une petite reprise d'humidité rapprochera à nouveau les plaquettes de la plate semelle.


Désolé je n'arrive pas à faire des photos plus nettes.


10-MAI-2014

    J'ai rempli les fissures avec 3 couches de colle cyanocrylate que j'ai finement poncé au P800 une fois sèches. Avec une feuille j'ai introduit de l'époxy sous l'avant des plaquettes et j'ai remis le tout sous presse. Après il faudra reprendre toutes les finitions: disque à polir, huile de Tung...


11-MAI-2014

    Sortie de presse du "Borel IV" dont le manche semble tenir et application de plusieurs couche de cyano sur les pores du bois. J'ai tout reponcé finement avec toutes les finitions aux disques de coton. Nouveau bain d'huile de Tung / térébenthine / siccatif, égouttage, essuyage des excès et sèchage à l'air libre loin de toute source de chaleur.

     Ensuite j'ai façonné le manche octogonal du second "Chécatica". Ayant foiré l'octoganilité dans les grandes lignes, j'ai transformé le tout en manche arrondi on ne peut plus classique (sauf qu'il n'est même pas symétrique: on dira une pièce unique si on est un bon vendeur).


12-MAI-2014

    Nouveau bain de Tung / térébenthine / siccatif sur le manche du "Borel IV" avec 5' de trempage, 30' d'égouttage, l'essuyage et le séchage.


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