Coutellerie


"Never go anywhere without a knife"


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14-MAR-2015

    J'ai démonté à la perceuse le manche de mon couteau pain pour déterminer le diamètre des rivets à utiliser. Ils font un peu moins de 4 mm. J'ai des tiges inox récupérées il y a longtemps dans la poubelle, en provenance d'une grille de four je crois. Elles font 3.85 mm et sont presque idéales. J'ai débité un morceau de bois blanc et rouge inconnu parmi mes chutes FTFI. Il est plein de fissures mais c'est le seul morceau assez gros, assez sec et bon marché dont je dispose (je rappelle que le couteau à pain est une pseudo merde d'hypermarché sous marque distributeur: on ne va pas y mettre du bois de fer d'Arizona à 70 EUR le bout). Bref si fissures il y a, je recollerai au fur et à mesure...

    Et j'ai dû beaucoup coller... Ça part en sucette de partout. La soie courte fait 1.5 mm. J'ai fait la fente dans le manche monobloc avec ma scie à ruban en y passant 3 fois jusqu'à ce que la soie coulisse dedans. Avant j'avais percé les deux trous des rivets. égrénage des surfaces, nettoyeg à l'acétone, collage et mise sous presse.


15-MAR-2015

    Ça y est j'ai de nouveau Internénnette. J'espère que je n'ai pas loupé trop de pornos... Bon bref après un week-end riche en patisseries et sorties ciné, j'ai dégrossi le manche du couteau à pain. Des vides surgissent de ci de là. Comme j'ai besoin du couteau en cuisine, je boucherai les trous le soir de la semaine et je retoucherai au fur et à mesure. En attendant il est beaucoup plus fonctionnel.




17-MAR-2015

    Après avoir encore bouché les trous à la résine époxy hier soir, j'ai aujourd'hui poncé à nouveau le manche du couteau à pain. Comme tout cela a l'air acceptable je suis allé jusqu'à une finition à l'huile de tung (ponçage jusqu'à P600, pâte 40 et 2 microns). Le couteau est sans doute achevé s'il n'y pas de nouvelle surprise.


21-MAR-2015

    J'ai remis un peu de colle époxy au ricasso du couteau à pain pour empêcher la pénétration d'eau lors du lavage. Reste plus qu'à mettre un p'tit logo de renard.


23-MAR-2015

    Ce soir j'ai mis le logo sur la lame du couteau à pain. Pas parfait mais ça ira bien comme ça.


Description détaillée en page galerie.


29-MAR-2015

    Je vais dégager de ma vue sur le bureau le second "Franquelin". J'ai donc repris le ponçage du manche afin de mieux finir les rivets. J'ai tout fini aux pâtes à polir, un coup de décireur pour tout nettoyer et plusieurs couches de vernis tampon maison avec huile CCL pour finir. Dernière étape dans les prochains jours: un coup de cire de carnauba et je le fourre au fond du tiroir, trop déçu que la lame soit trop "molle", à se demander s'il y a bien du 90MV8 au centre.

    J'ai fixé ma petit enclume de 25 kg sur le billot avec des vis à bois et des cornières. Dans les prochains jours un copain devrait me préter, à ma demande, un chalumeau oxy-acétylène. Je vais tacher de retrouver un peu plaisir coutellier en m'entrainant au marteau. Qui sait? Ça va peut-être me plaire. J'ai assez de vieilles limes et d'autres bouts de ferraille pour m'exercer.


30-MAR-2015: essai de forge avec un flambard

    Je suis rentré avec le chalumeau du copain: buse 2-4 mm, oxygène 2 bar, acétylène 0.4 bar et en avant. Ben ça va pô...

    J'ai chauffé un petit bout de lime de section 3 X 15 [mm] et l'extrémité d'une autre de 30 X 6 [mm]. La chaleur est très locale et suffit à peine pour la grosse pièce. De plus le chalumeau tourne plein pot pendant qu'on frappe au marteau: 80 à 90% du gaz est perdu puisqu'il ne sert pas à chauffer la pièce. Il faudrait une sorte de commande à pédale pour "piloter" le chalumeau. Et en plus il me faudra de la pratique, votre serviteur n'étant pas Thor... Bon on oublie tout ça et on envisage une vraie forge à gaz si l'envie de frapper me reprend.


Billot, enclume de 25 kg, marteau de 800 g, pince maison pour les TTH.


03-AVR-2015

    J'ai peut-être trouvé une explication sur un forum du pourquoi mon second "Franquelin" n'a pas durci. Il semble que dans le plat de 90MV8/XC10 fourni par Eurotechni, le jambon (90MV8) est moins large que le pain (XC10) si on compare cela à un vrai sandwich. A l'endroit où j'ai mis le tranchant il se pourrait que les deux couches externes d'XC10 se rejoignent sans inclure le 90MV8.

    J'ai fait un gabarit pour le couteau "Mule" de Cliff Stamp. Cliff Stamp a un forum et une chaîne YouTube dans lesquels il ne parle que d'outils coupants. Métallurgie et surtout affûtage. Il fait des essais très fastidieux de tenue de coupe en variant tous les paramètres possibles. Pour des tordus comme moi c'est très interessant, pour l'individu lambda, Cliff a l'air fou. Moi je peux juste vous dire que tout ce qu'il fait est basé sur des faits scientifiques, qu'il a de très bonnes connaissances statistiques et qu'il ne propage pas de runmeurs mais seulement des faits. Un de ses projets c'est de faire un couteau en de multiples aciers et avec de multiples duretés connues. Les tester et ainsi alimenter une base de données accessibles à tous. Le couteau s'appelle "Mule" (lire mioule). Ce qui peut se traduire sans doute pas "bestiau à tout faire/porteur d'instrumentations afin de faire des mesures".

    J'avais toujours en tête de faire un de ces "Mule". Pas pour Cliff (vu que je serai incapable de mesurer la dureté précisément de toute façon) mais comme ça pour le plaisir. Si la forge avait marché, j'aurai (essayé de) forgé(er) un brut mais il faut oublier pour le moment. J'ai un vieux bout de plat de 3 mm trouvé en brocante il y a deux ans. Une sorte de grosse râpe. Je songeais à tester cet acier un de ces 4 matins.


04-AVR-2015

    Entre deux séances de pâtisserie, j'ai passé au coton-tige un peu de perchlorure de fer sur le dos du second "Franquelin", à deux endroits. J'ai l'impression de voir une bande centrale plus noire un court instant puis tout devient de la même teinte. Sur la partie près de la pointe, la bande n'a pas semblé aller jusqu'à la pointe mais s'affinait pour disparaitre avant d'atteindre les limites de la pointe, comme si la théorie du pain plus large que le jambon était exacte. Est-ce ce que je veux voir? Ou bien la réalité? Difficile à dire pour le moment.


06-AVR-2015

    J'ai passé un coup de cire de carnauba sur le manche du second "Franquelin". Tant que j'étais au garage, j'ai lancé le four à 810°C et j'ai coupé à la disqueuse un petit bout de l'espèce de grande râpe que j'avais trouvé en brocante et dans laquelle je comptais faire un "Mule" à soie courte. Donc 5 minutes d'auténisation à 810°C et pschitt dans l'eau. Casse au marteau.
- j'ai essayé la scie à métaux d'abord sur la râpe, telle quelle. Trop dur.
- même chôse sur le morceau coupé à la disqueuse et donc légèrement recuit par la chaleur de la coupe: c'est plus mou mais toujours pas sciable
- le même morceau une fois trempé est vraiment très dur. Le grain est un peu grossier, faudra normaliser de toute façon.

    Comme l'acier est durcissable, je vais tenter d'en faire un couteau. J'ai reporté le profil grossier sur la râpe (550 X 55 X 3.65 [mm] l'engin!) et je l'ai découpé. Vu la quantité d'étincelles et la difficulté de la coupe, la râpe semble bien dure et pleine de carbone. J'ai mis le morceau au four vers 760°C et j'ai baissé progressivement la température à la main jusqu'à 540°C (20°C toutes les 5 min) avant d'éteindre le four et d'y laisser l'ébauche afin de finir un semblant de recuit. On verra bien.


07-AVR-2015

    J'ai poncé à plat contre la table verticale du back le morceau recuit hier. C'est encore assez dur je dirai. Je crois que le recuit n'a pas très bien marché. Il reste des stries de la râpe sur le plat que j'ai descendu à 3 mm environ. Ces stries pourront me servir de poches à colle dans le manche. J'ai ensuite façonné le contour jusqu'à P400 (sauf au tranchant laissé brut de P40) afin de limiter les risques de fissures à la trempe. Et là je me suis dit qu'avec ce qu'il y avait comme amorces de rupture sur la surface du plat, j'éxagerai un peu avec du P400 sur le chant.

    Demain je perce les deux trous dans la soie courte. Du coup j'ai remis un coup de lampe à souder là où j'ai prévu les trous afin de tenter de ramollier le métal. Je ne sais pas encore quelle taille, ni quelle matière de rivet utiliser. En général pour de l'acier qui rouille, je prend des rivets qui rouillent: acier carbone ou laiton (alu et inox pour les lames inxo). Mais là je veux du costaud puisque la soie est courte. Je pourrai aussi essayer des vis "Chicago" maison afin de bien serrer la soie dans le manche. A étudier.

    J'ai fait une demande de devis pour des bandes de 1800 et une forge à gaz chez Paulo Simoes.


08-AVR-2015

    J'ai percé la soie du "Mule" sans grosse difficulté. Je n'ai rien sous la main pour faire des vis "Chicago". Du coup je me suis dit que j'allais utiliser deux boulons en solution "quick and dirty"
- un boulon c'est une vis avec un écrou
- si la vis est suffisamment longue, une partie sous la tête n'est pas filetée
- c'est cette partie lisse que je vais utiliser comme rivet
- et le boulon me servira au serrage pendant le collage
- après il suffira de tout poncer pour faire disparaitre tête de vis et écrou.

    Pas de bande 1800 chez Simoes et pour la forge, la personne qui s'occupe de la partie commerciale a transmis directement à Paulo himself.


10-AVR-2015

    Ce soir j'ai fait les émoutures du "Mule". Pour la première fois j'ai utilisé le nouveau support que j'ai fait ainsi que l'inclinomètre digital pour essayer de mettre 2.80° de chaque côté du couteau. Le support est le meilleur que j'ai fait jusqu'à présent. Pour l'inclinomètre, c'est moins bon. Au fur et à mesure de l'usinage il m'a fallu légèrement corrigé l'inclinaison de la table.

     Je visais 0.5 mm d'épaisseur restante au tranchant et au final je suis à 0.4 mm. J'ai utilisé des bandes de 40, 100 et 220. Comme il reste des stries de la râpe sur la lame, je crains les fissures à la trempe. J'opte donc pour une trempe sélective au goop.

    J'ai fait 3 normalisations à l'air à partir de 850, 830 et 810°C. Temps de chauffe respectif 4, 2 et 2 min. Au lieu de faire des moulinets pour refroidir la lame jusqu'à ce qu'elle cesse d'avoir de la couleur, j'ai utilisé la sortie de mon aspirateur à déchets de chantier comme soufflerie.

    Ensuite j'ai austénisé 5 minutes à 810°C avant de plonger la lame dans le goop en évitant d'immerger le dos avec les stries résiduelles. Passage de 30 minutes au congélateur à -18°C avant de mettre un petit coup de spray réfrigérant à -50°C. Fin de l'opération après test de dureté à la lime et 60 minutes à 200°C au four de cuisine pour un premier revenu.

    Dernier refroidissement dans un seau d'eau froide et retour au congélateur pour la nuit au minimum.


11-AVR-2015

    Debout tôt (j'ai du mal à dormir passé 5h00; le problème c'est que j'ai aussi du mal à dormir avant minuit), temps pluvieux de merde, j'ai donc remis le footing à plus tard et j'ai remis le "Mule" 1 heure au four à 200°C pendant le petit déjeuner. Je fais toujours mes revenus au four de cuisine avec un thermomètre "calibré" et connu en plus dans le four. Autant hier le four était d'une stabilité remarquable, autant aujourd'hui il oscillait à ±15°C, ce qui m'a forcé à opérer quelques ajustements. Dernier refroidissement brusque dans un  seau d'eau froide et dernier passage au congélateur à -18°C.

    Entre ce qu'on lit ici et là sur le Net et ce que je fais, vous constaterez peut-être des différences. Il y a plein de différences subtiles dans les traitements thermiques et peu de spécialistes. Mes procédures sont celles recommandées par Roman Landes dans son livre. Selon moi, c'est le plus raisonné et étayé scientfiquement des livres que j'ai lu avec celui de Verhoeven. Le premier était ingénieur en traitements thermiques chez un constructeur bavarois (donc soit Audi ou BMW) et le second professseur de métallurgie. Voilà, c'est un choix. Ensuite les petits passages en plus à -18°C c'est ma touche perso, mon côté Monsieur Plus super pénible du cul, limite maniaque. Les différences ne sont sans doute pas mesurables mais moi je veux croire qu'il y a des pouillièmes en plus à -18°C par rapport à l'ambiante. Et comme cela ne me coûte rien sauf un peu d'attente, je le fais.

     J'ai fini par sélectionné un morceau de cytise que j'ai scié en deux et poncé à plat. Comme entretoise je vais prendre un morceau de samba d'une planchette dont l'épaisseur est parfaitement calibrée à 3 mm, ça facilite le boulot.

    Avec ce temps pourri, je suis resté au garage pour reprendre le polissage à la main avant montage. Sur la partie non immergée de la lame au cours de la trempe, une grosse couche de calamine s'est formée. Elle fut difficile à enlever. La partie dans le manche est rugueuse (P40) pour une meilleure accroche de la colle époxy. Les stries restantes de la râpe y concourent aussi. Puis j'ai mis le logo sans indication de matière puisque je ne la connais pas.

    Préparation des plaquettes avec perçage, montage à blanc et façonnage jusqu'à la finition de la partie avant. Collage à la colle à bois type D3 du samba sur la première plaquette. Puis collage de la seconde (tjs à la D3) et de la lame (à l'époxy) avec montage des boulons et de  presses supplémentaires. Le samba étant mécaniquement un bois de merde, limite cagette à fruits, j'ai voulu renforcer le montage en noyant deux tourillons d'ameublement dans le manche. J'y dû y renoncer et cela m'a coûté un nouveau morceau de samba à scier. Eventuellement je monterai ces deux tourillons de façon traversante de part en part comme pour le "Gladel". Cela risque seulement de gréver l'esthétique du cytise. A voir donc.


Montage avec boulons: la partie lisse de la vis dépasse et j'ai utilisé un écrou plus grand comme tube entretoise pour que l'écrou y prenne appui
et serve à la fois de système de presse pour la soie au collage. A noter: la teinte du tranchant car j'ai essayé de "voir" une éventuele ligne de trempe
avec du perchlorure de fer.


12-AVR-2015

    Dépose des écrous sans souci malgré la colle. Sciage et ponçage des surplus des vis et léger ponçage à plat pour pouvoir mettre le manche correctement sur la table de la scie à ruban histoire de le dégrossir. Le manche original du "Mule" est selon moi et mes maigres connaissances de l'ergonomie de la main trop gros et trop "carré" à son extrémité. Je l'ai modifié à ma sauce, façon manche de Puukko. Mais comme je n'avais pas prévu cette modification, il manque du métal de la soie au ricasso. J'ai rempli l'interstice avec un mélange d'époxy et de sciure de cytise.

    Je crois que je vais aussi donner un contour 3D aux plaquettes (lire variation de largeur du manche) façon bouteille de Coca Cola. Mais avant cela, pendant que les faces sont parallèles, je vais percer des trous pour coller les tourillons qui devraient ajouter de la solidité à l'entretoise de samba et un tube de passage dragonne. Tant pis pour l'esthétique mais sauf surprise, je ne crois pas que le cytise me transportera de beauté une fois poli, vernis et ciré. J'espère me tromper.


13-AVR-2015

    J'ai mis un tranchant à 15° (demi-angle au sommet) sur le "Mule", percé 3 trous dans le manche et j'ai collé deux tourillons de 6 mm à la colle à bois type D3 et un tube de passage dragonne de 6 mm en laiton collé à l'époxy. Les différents "rivets" ne sont pas harmonieusement alignés et le laiton doré tranche avec les vis argentées mais je n'en suis plus à une faute de goût près. L'acier semble bien dur et je crois que ce couteau sera très fonctionnel tant du point de vue forme de lame que forme de manche.


14-AVR-2015

    J'ai fait le gros du contour du manche du "Mule" en "cassant" aussi les angles à 45° au back. Pas facile de faire des contours 3D égaux de part et d'autre à main levée. C'est loin d'être parfait. Reste la finition à la main. Il y a encore un peu de boulot mais je crois que c'est ma partie préférée, lorsque le manche nait enfin.


15-AVR-2015

    J'ai fini à la main le manche du "Mule" en allant jusqu'au polissage et à l'enduction de plusieurs couches successives d'huile de Tung. Restera l'affûtage final, les couches de cire de carnauba et éventuellement l'attaque de la lame pour tenter une révélation de la ligne detrempe.


18-AVR-2015

    J'ai passé 3 couches de cire de carnauba sur le manche du "Mule" et j'ai fait l'affûtage final. A bien observer le tranchant, on voit qu'il est très légèrement voilé. La faute à la martensite plus volumineuse que la ferrite ou la perlite. La lame ne se pliant pas vers le haut, elle a absorbé l'excédent de matière en allant à gauche ou à droite. J'ai l'impression que la trempe sélective doit se faire avec pas mal de matière au tranchant. Mes 0.4 mm étaient définitivement trop faibles.


19-AVR-2015

    J'ai profité du beau temps et de la table de jardin sortie de l'hivernage pour faire les photos en retard. Elles sont en galerie et en page 23 et 24 ici.


Description détaillée en page galerie.


22-AVR-2015

    J'ai encore des couteaux à finir dans les tiroirs (je sais je me répète) mais là j'ai bien envie de me faire un clone du Snody Menace. C'est une forme proche du Boss avec des arcs de 25 et 250 mm en bas du manche (roues de 1 et 10 pouces), un dos un peu plus arrondi, un faux contre-tranchant et un manche fin. S'il était chouette et que je voulais le vendre, il vaudrait mieux qu'il soit en inox pour repousser le moins de clients potentiels. En stock, j'ai

- du T7Mo de 3 mm mais de seulement 24 mm de large; or il me faut absolument 25.4 au minimum pour respecter le design (la forme belle ou moche d'un couteau se joue facilement à 1 mm près). Seul moyen: forger un peu le tranchant pour l'affiner. Mais la forge de l'inox (sans être impossible) et en plus avec mes faibles moyens, c'est pas évident
- de l'X46Cr13 en 2.5 mm
- de l'AEB-L de 3.5 mm, trop gros et je le garde pour un autre projet futur

    Sinon y a du "semi-inox"
- D2 en 3 mm
- T508 en 2.9 mm

    et du "qui rouille"
- XC75 en 3 mm
- XC75 en 4 mm (trop épais)
- râpe de brocante en approx 2.8 mm après usinage des stries
- sandwich 90MV8/XC10 en 2.8 mm
- 100Cr6 à forger au préalable (au fait j'ai fait une première relance chez Paulo Simoes pour une forge à gaz: quedalle; l'a l'air occupé)
- limes et autres chutes inconnues à forger avant mise en forme

    Bref ça sent l'X46Cr13. Je comptais y mettre des plaquettes G10 orange de 3.2 mm. Cela nous fait un manche à 3.2+2.5+3.2= 8.9 mm d'épaisseur, ce qui est vraiment faible. Avec deux intercalaires en fibre noire de 0.8 mm, on serait à 3.2+0.8+2.5+0.4+3.8=10.5 mm. Ça reste très fin pour la prise en main...


23-AVR-2015

    Alors il a suffit que j'en parle pour me faire mentir. J'ai eu un mail de Paolo Simoes peu de temps après la rédaction des lignes ci-dessus. Je l'ai appelé aujourd'hui avec quelques questions et dans la fouléée je lui ai envoyé un chèque pour la commande d'une forge à gaz (son modèle standard, au propane, chambre 35..40 cm x 12 cm, porte avant à deux ouvertures, désserte, fibre céramique 1600°C non cancérigène, manomètre, clapet de sécurité et sèche-cheveux). Délai annoncé 3 à 4 semaines. Bon on va être réaliste et espérer avoir mon nouveau jouet d'ici 6 semaines. Ça me laisse le temps de trouver une ou deux pinces et une bouteille de propane de 13 kg.

    Sortant le barbecue et le petit bois j'ai aussi sorti la scie sur table. Les morceaux de pommier oubliés sont déjà fissurés... Je les ai coupés en deux, en quatre. Pratiquement pas le moindre duramen à se mettre dans un manche. Tout cela pour rien. Je me dis que le mirabellier de chez moi ou le prunier des bords de Moselle, ce sera pareil. Là aussi peine perdue. J'ai aussi coupé le gros morceau de prunier fourni par un collègue de travail et malgré beaucoup de fissures internes il y aura peut-être un ou deux bons morceaux de duramen. Avec le cerisier du Loiret qu'on m'avait gentiment donné, il y avait tellement de fissures que je n'ai pu exploiter pratiquement aucun morceau. Dommage car il est fort joli une fois poli et huilé, comme dans le manche du "Gladel" (voir en galerie)

    En fait si je ramasse du bois dans la nature par ici, il faut de gros morceaux avec un duramen d'au moins 40 mm (et non pas la branche seule), ce qui nous fait un morceau d'au moins 75..80 soit 4 ans de séchage avec autant de chance de fissures. C'est sûr c'est un métier... Alors moi avec ma fleur au fusil, tu penses l'ébéniste amateur.


26-AVR-2015

    Ce matin j'ai collé une photo du "Snody Menace" sur mon plat d'X46Cr13 de 2.5 mm, j'ai sorti la disqueuse et j'ai coupé. J'ai percé des trous pour les rivets et l'allègement. J'ai façonné le contour au back. Ce n'est pas une réplique à 100% mais c'est proche. Dans mes projets, cette forme est tellement proche de "l'Alluviaq" que je vais aussi baptiser ce couteau ainsi.

    Alors je le sais bien et je le réécris: il ne faut pas utiliser la technique du contour collé mais le tracer. Avec la chaleur de la perceuse ou du back, le papier brûle. J'étais pressé, j'avais envie d'un truc vite fait, je n'avais pas préparé un patron avec le contour.

    L'après midi j'ai taillé les émoutures. Coutellier c'est un métier, un talent.
- j'ai à moitié cramé la pointe
- mon tranchant devait finir à 0.4 mm, il est à 0.8
- le faux contre-tranchant qui devait finir à 1.5 mm n'a pas une épaisseur constante (la faute à la pointe qui descend et moi qui n'ai pas mis le bon angle entre l'axe longitudinal du couteau et la bande: je le saurai pour la prochaine fois, c'est mon premier contre-tranchant)

    Bon je fais quoi avec ce taudis? Ben je le finis comme d'hab'. Je vais essayer d'amincir le tranchant avec une petite émouture convexe. La trempe ensuite et après tout reprendre à l'os et au papier abrasif histoire de gommer au maximum les défauts esthétiques.


27-AVR-2015

    C'est fou comme un nouveau jour peut vous redonner du courage. J'ai repris à la lime, à l'abrasif, à la cale puis à la main tous les défauts de "l'Alluviaq" clone de "Snody Menace" jusqu'à P400. J'ai
- égalisé les lignes d'attaques (les "plunge lines" en anglais pour ceux qui surfent dans le monde du couteau) des deux tranchants,
- aminci de façon convexe à 0.2 mm le tranchant (son épaisseur augmente plus vite qu'avec une vraie émouture plate) et
- égaliser l'épaisseur visuel du contre-tranchant (le couteau est plus régulier ainsi)
J'ai tenté d'enlever la moindre amorce de rupture que ce soit sur le chant de la lame, autour des trous (chanfreins partout). La lame prête à être trempée fait 52 g.

    Ne me demandez pas pourquoi mais j'ai décidé d'essayer d'augmenter la durée d'austénisation de l'X46Cr13 mais c'était une sorte d'intuition (sans doute les lectures et le temps d'intégration des choses apprises). Deux paliers vers 450 et 850°C semblent lui faire du bien. A moins d'avoir 2 fours de plus ou deux bains de sels, c'est impossible pour moi. J'ai alors décidé de mettre la lame (dans sa papillotte inox) dans le four froid et une fois la température d'austénisation atteinte, d'attendre encore 12 minutes. Auparavant, c'était lame froide dans four chaud avec 10 minutes d'austénisation (plus la remontée en température; souvent environ 1 minute).
- au bout de 15 minutes l'ensemble était à 915°C
- au bout de 20 minutes, 1001°C
- la température cible de 1060°C fut atteinte en 24'31"
- 12 minutes supplémentaires de maintien
- refroidissement 30" sous plaques alu (vraiment efficace; on peut manipuler la papillotte à la main nue)
- puis 40' au congélateur à -18°C
- spray réfrigérant à -50°C
- test de la lime: putain c'est d'la balle! C'est le X46Cr13 le plus dur (et de loin) que j'ai eu en sortie de trempe jusqu'à présent
- revenu de 60' à 150°C au four de cuisine
- refroidissement dans un seau  froide
- stockage à -18°C jusqu'au lendemain (18h20; soit environ 20 h)

    SMS
8:02 Bonjour, le courrier est bien arrivé, merci je vous tiens au courant [C'est mon chèque pour la forge à gaz]


28-AVR-2015

    En rentrant j'ai préchauffé le four de la cuisine à 150°C et j'ai sorti la lame du congélateur afin de la poncer un peu au P600 dans le but d'éliminer les colorations apparues à la trempe. Ensuite reprise des traitements thermiques avec
- revenu de 60' à 150°C au four de cuisine
- refroidissement dans un seau  froide
- stockage à -18°C jusqu'au lendemain (6h00; soit environ 10 h)

    Pourquoi déjà poncer? Parce que j'ai songé que je pouvais tester une finition sablée. Comme demain je vais à l'usine, j'irai voir à l'atelier, si par hasard il y a une sableuse qui traine et je ferai un essai sur le manche le cas échéant.

    Comem déjà mentionné plus haut, avec des plaquettes de G10 de 3.2 mm, l'épaisseur totale du manche sera de 3.2+2.5+3.2= 8.9 mm. C'est fin mais c'est un peu plus que mon "Snndy Black Diamond Boss 2012" avec deux couches de paracorde stabilisée. Là aussi c'est un essai... Pour voir... En éthnologue quoi. Ça devrait faire un couteau fin, discret (sauf la couleur!) et plutôt élégant, qui ne prendra pas de place (par exemple dans une pochette ou un petit sac à main).


29-AVR-2015

    Alors il y avait bien une sableuse à l'atelier de l'usine. J'ai d'abord commencé par le manche. La surface devient rugueuse et uniforme. La colle époxy va très bien y accrocher. Un examen ruguo-tactile au doigt et à l'oeil plus tard et je décide de tenter le coup avec la lame. L'ensemble est devenu très mat, sans doute un tout petit peu trop rugueux. Le point positif c'est que toutes les rayures ont disparu et l'aspect est très uniforme. Il n'y a plus aucun travail de finition requis. C'est un gros gain de temps.

    Sur un sac de "sable" à côté de la machine, j'ai relevé les indications suivantes: "Steel Shot - GS-R nach DIN 8201 - 0,10..0,20 mm". Apparement des particules métalliques de 0.1 à 0.2 mm. L'atelier s'en sert pour préparer des pièces avant peinture ou pour des moules où nous injectons une colle thermofusible (ça doit pas améliorer la facilité de démoulage tout ça).

    Le masque en toner pour la gravure du logo a super bien adhéré. Encore un bienfait du sablage. Décidément... Mais, car il y a un mais, bien que parfaitement gravé le logo ressort très mal. On le distingue très bien en incidence rasante mais pas de face. Ça fait un peu logo fantôme. On va dire que ça donne un style.

    J'ai coupé les rivets et le tube après les avoir égrénés au P120. Je percerai les plaquettes demain, je les dégrossirai à la scie à ruban et je les collerai. Je mettrai sans doute juste avant le tranchant. Au sujet des trous et des rivets, ayant constaté par le passé de très légers "gonflement" de la matière (la martensite occupe plus de volume que la ferrite), je perce en général mes trous avec un excès de 0.1 mm avant trempe
- pour les rivets inox de 3.85 mm (barre récupérée sur une grille de four, d'où la cote batarde), perçage à 4 mm
- pour le tube alu de 6 mm, perçage à 6.1 mm
Les fôrets de 4 et 6.1 mm passent encore dans le manche durci et c'est aussi avec eux que je vais percer les plaquettes. Cela me permet d'avoir une toute petite couche de colle époxy tout autour des rivets. A demain...


30-AVR-2015

    Plaquettes superposées et collées au double face, je les ai percées en me servant des trous du manche comme guide. En montant les plaquettes à blanc avec les rivets j'ai pu reporter le contour du manche. J'ai scié les excès à la scie à ruban en suivant le tracé du contour.

    J'ai mis le tranchant sur la lame avec un demi angle au sommet de 15° environ. Le tranchant est trop épais juste derrière le fil. Du coup la partie affûtée remonte trop haut et ce n'est pas esthétique. Je n'ai donc pa affiné suffisamment le tranchant à la lame avant la trempe. Moi qui préfère les lames tranchantes aux lames plus" costaudes". L'épaisseur derrière le fil est de l'ordre de 0.7 mm. Je l'aurai souhaité à 0.4.

    J'ai façonné l'avant des plaquettes puis je l'ai poncé à la main jusqu'à P2500 avant passage au disque à polir chargé de pâte 2 microns.

    J'ai masqué la lame et tout nettoyé à l'acétone: couteau, plaquettes et rivets/tube. Préparation de colle époxy à prise progressive, enduction et mise sous presse. Nettoyage des excédents au ricasso à l'acétone.


01-MAI-2015

    J'ai dû mélanger la colle époxy hier soir vers 21h00. A partir de quand peut on poursuivre le travail sur le couteau? Les colles époxy ont un temps de prise qui varie. La règle de base, c'est plus le temps de prise est long, meilleure sera la résistance mécanique du joint à la traction, au cisaillement...

    J'ai commencé à faire des couteaux avec de l'époxy de marque Araldite "à prise progressive". La notice indiquait une durée de vie du mélange de 1h30 environ et une prise totale au bout de 14 h. La durée de vie est importante pour tous les ajustments parfois nécessaires pendant le collage: rivets, essuyage des excédents...

    Dans le même rayon et la même marque il y avait un modèle "90 secondes" et "5 minutes". Ce sont les durées de vie des mélanges qui sont indiqués ici. avec un temps de mélange minimum requis d'environ 2 minutes (un mélange homogène est super important), on se dit qu'avec la "90 secondes" c'est mal barré. J'ai cependant une paire de seringues de ce modèle pour une éventuelle réparation d'un objet biscornu qui n'autoriserait aucun serrage avec des pinces, serre-joints ou ficelles. 90 secondes de maintien à la main (outil universel s'il en est) c'est possible.

    Toutes ces colles sont très chères au poids. J'ai donc aujourd'hui deux gros flacons d'épocy (résine+durcisseur) issu du net. Ils sont dits "slow cure" (prise lente) mais la durée de vie du mélange est de 30 minutes. La notice ne donne pas de temps de prise complète mais recommande d'attendre 24 heures. Ce matin le mélange restant dans le récipient qui m'a servi à le faire est dur. Idem sur le couteau. Ça fait 11 heures. Je ne travaillerai pas le couteau avant cet après-midi, soit au total 17 heures de prise, sous presse. Ça devrait suffire.

    Mes 5 grandes règles avec l'époxy
- prendre une formulation à prise la plus progressive possible
- dégraisser les surfaces, y compris celle du récipient mélangeur et leur donner une rugosité pour une meilleure accroche
- mélanger longtemps: perso 2 minutes et quand je pense que j'ai fini, je remets 30 secondes en plus. "Sicher ist sicher"
- serrage obligatoire, modéré à fort en fonction de l'épaisseur du joint restant que l'on veut.
- nettoyage des coulures avant la solidification avec de l'acétone

    Ici pour du G10 directement sur de l'acier (sandwich pas optimal en terme de résistance; m'enfin ça reste hyper-costaud), j'ai choisi un serrage modéré avec des pinces munies de ressorts.

    L'après-midi j'ai donc façonné jusqu'à la finition le manche. En sortie de presse, on est à 84 g. J'ai utilisé deux disques à polir, avec de la pâte 6.5 et 2 microns. Ils ont énormément sali le G10 et à ma grande surprise, le nettoyage a été quasi impossible avec de l'alcool ou de l'acétone. Ce qui a le mieux marché (sans être parfait) c'est encore une fois le décireur pour bois. Je peux aussi encore essayer le WD40 qui fait parfois des miracles.

    Je ne suis pas satisfait de la courbure du manche (dans son épaisseur). Les plaquettes sont visuellement trop plates encore. Peut-être que je vais reprendre l'ensemble mais pour aujourd'hui ça suffit. On est à 75 g à l'état fini.


02-MAI-2015

    Tard le soir j'ai repris à la main et à la cale à poncer les plaquettes de "l'Alluviaq" clone de "Snody Menace". J'ai préfére cela au back pour bien garder le contrôle progressif d'enlèvement de la matière. Les plaquettes sont à présent bien arrondies. Après la finition à P2500, j'ai enduit un cuir neuf de pâte 2 microns pour la finition brillante sans salir le G10. Peine perdue. Bien que la pâte soit blanche, le G10 prend un léger voile plus sombre, plus visible dans les couches de fibre de verre. Par contre j'ai réussi à presque tout enlever au décireur. On est à 72 g.


03-MAI-2015

    Tôt le matin j'ai tenté de faire un étui e Kydex. Décidément suis pas doué avec cette matière. Je dois encore tâter pour la meilleure méthode et tacher d'être répétable. L'étui est minimaliste avec deux rivets. Je l'ai plié grossièrement (ce qui a donné la meilleure défiition de la lame dans l'étui) puis j'ai mis les rivets. Dégrossissage du contour notamment pour le profil conjugué de l'extrémité du manche.  Retour au four pour la définition finale. Mis suis repris à trois fois et je ne suis pas satisfait. Finition du contour. On est à 86 g au total. Quelques notes pour moi
- protéger la lame avec une seule couche de ruban à masquer
- four de cuisine: sôle + voûte, 165°C, tôle patissière alu pleine, retournée sur grille en position 2 (70% sôle, 30% voûte)
- ne pas prendre de gants à revêtement plastique, il fond et colle sur le Kydex brûlant
- rivets: percer à 4.2 mm




07-MAI-2015

    Il y a quelques jours j'ai vu sur le Net le modèle Hiker 2.0 de Kyley Harris. Il est déjà le créateur du Svord Hiker que j'ai copié avec le "Coacoachou". Je me suis dit qu'histoire de garder la main je pouvais aussi le refaire. J'ai un peu modifier la forme à mon goût et fait un patron. J'ai aussi l'intention de le faire de 2 mm d'épais. Mais je n'ai aucun acier dans cet épaisseur. Il faut que j'en réduise un de 2.5 ou 3 mm. C'est du boulot chiant mais je n'ai pas le choix sauf à acheter un autre acier ou à taper dans le disque (de 2 mm) de la vielle débroussailleuse de mon père que j'ai retrouvé il y a peu.

    En gros j'ai le choix entre le X46Cr13 en 2.5 mm, le T508 en 2.9 mm, l'XC75 et le T7Mo en 3 mm. Le hic c'est que le dessin tient en gros dans une bande 25 mm. J'ai encore deux barres de T7Mo mais avec leur 24 mm de large, j'ai du mal à y faire tenir le moindre dessin un peu courbe... A moins que...

    Oui il ne manque qu'un petit bout de métal pour que ça tienne en 24 mm de large et comme je ne veux que 2 mm, pourquoi ne pas tenter une déformation plastique à chaud c-à-d du forgeage. Bon, forger l'inox c'est pointu selon les fiches matières qu'on trouve partout: entre 800 et 1100°C et en dessous gros risques de fissures. Ou alors on essaie et puis on verra bien.

    J'ai tracé le contour du "Coacoachou II lean" sur une barre de T7Mo et je l'ai "sorti" à la scie puis au back. Le morceau manquant se situe au ricasso, là où il y a parfois un casse-goutte. J'ai longtemps chauffé avec ma lampe à souder mais le métal n'a même pas changé de couleur. J'en ai eu marre et j'ai tapé dessus. Ça a marché: il manquait si peu de métal que la déformation requise était minime.


Sur mon enclume, en haut après chauffe et coup de marteau de 800 g (derrière il y a une bande 24 mm
pour vous montrer ce qui manquait)
en bas le patron et le profil complet reporté.


    On verra ce que ça donne mais la bonne nouvelle c'est que je devrai pouvoir sortir au marteau des plats de T7Mo affinés au tranchant pour des dessins tenant dans une bande de 26  à 27 mm. Peut-être bien plus avec la forge que j'ai commandé à Paulo Simoes.

    Comme ce projet est un essai, autant explorer encore d'autres possibilités
- je vais faire la trempe à l'huile de colza et non pas sous plaques alu pour voir si la dureté augmente de façon sensible (normalement non)
- donc pas de papillotte inox non plus (on va voir si ça décarbure beaucoup)
- pas d'austénisation trop élevée (1100°C d'habitude pour dissoudre un max de carbone), car à la maison je ne peux pas de toute façon descendre sous -50°C (et encore c'est un très court instant) pour éliminer l'excès d'austénite résiduelle
- à l'usine on fabrique beaucoup d'outils pour nos capteurs dans des plaques de "Pertinax". Il y a de petites chutes plein les poubelles, chutes assez grandes pour faire des plaquettes. Avec 10 mm ces chutes sont épaisses mais très planes et de couleur brunes. J'ai pris 5 petites chutes de 35 X 120 cette semaine.

    J'ai tapé "Pertinax" sur Google. Le "Pertinax" est un composite dit "FR-2" dont la matrice est du papier, noyé dans une résine phénolique. Il fait partie de la grande famille des Micartas et nous revoilà déjà dans la coutellerie. Marrant, non? Comme pour tout micarta, sa poussière est sans doute cancérigène. Port de masque obligatoire.

    Bon demain tentative de perçage du manche avant affinage de l'épaisseur et perçage du micarta (une seule plaquette que je vais essayé de couper en deux à la scie à ruban).


08-MAI-2015

    J'ai percé le manche du "Coacoachou 2.0". Pour les rivets inox de 3.85 mm, j'ai percé à 4 mm et pour le tube alu de 6 à 6.1 mm. Par contre pour ne pas renouveler l'erreur du dernier "Alluviaq" et ses horribles petits cercles noires très fins autour des rivets, j'ai percé le Pertinax à 3.9 et 6 mm. Le couteau pèse dans cet état 62 g. Après enlèvement d'environ 0.7 à 1 mm d'épaisseur, où en seront nous? Facile (avec une hypothèse quasi certaine d'acier homogène), entre 62 X 2.3/3= 47.5 g et 62 X 2/3=41.3 g.


10-MAI-2015

    Histoire de se détendre l'après-midi j'ai "descendu" à 2 mm environ l'épaisseur du "Coacoachou 2.0". L'épaisseur n'est pas constante. Il ne faut plus que je fasse ce genre d'opération mais que je me procure la bonne épaisseur directement. Il va y avoir immanquablement des jours entre plaquettes et plate semelle. Dans la foulée j'ai fait un casse-goutte à la lime et j'ai taillé les émoutures scandinaves hautes avec environ 2.5° de chaque côté. Finition de l'émouture à P400 au back en vue du traitement thermique. Contrairement au couteau précédent, cette fois je n'ai pas laissé trop (0.7 mm aulieu de 0.4 l'autre fois) mais pas assez de matière au tranchant: à peine 0.2 mm. C'est dur de voir qu'on est nul... (disons qu'on progresse très lentement)

    Du coup j'ai peur de la décarburation puisque je voulais faire sans papillote inox (essai pour voir) et de la déformation avec l'huile de colza plutôt que plaque alu (essai pour voir aussi). Je vais y réfléchir. En attendant il faut encore finir à la main jusqu'à P400 cette lame, faire des chanfreins sur les trous et reprendre à la main la ligne d'attaque de l'émouture au niveau du casse-goutte (symétrie pour l'esthétique). On est à 32 g.

    Avec ma petite scie à ruban Proxxon, j'ai coupé en deux longitudinalement mon morceau de Pertinax. Mauvaise idée: il m'a fallu des heures (hauteur de coupe 35 mm, c'est déjà la limite pour ce type de matériau) et j'ai aussi eu peur de désaffûtter la lame. Mais comme la matrice est en papier et pas en fibre de verre, je crois que la lame (pour le bois) est encore bonne. Après coupe, les surafces planes restantes se sont arcboutées. Libération de contraintes internes sans doute... C'est dommage il me faudra aussi encore les aplanir


11-MAI-2015

    J'ai remis des chanfreins à tous les trous du manche du "Coacoachou 2.0" avec une fraise à noyer. Puis j'ai repris toute la lame à la main jusqu'à P400. Ensuite j'ai mis la lame en papillotte dans le four froid et je l'ai réglé à 850°C. J'ai renoncé à l'huile et à l'absence de papillotte pour cet essai. En effet avec les reprises à la main le tranchant est presque descendu à zéro. Trop de risque de voile et de décarburation à l'endroit où j'ai le plus besoin de dureté.

    Je résume le traitement thermiques
- lame dans four froid réglé à 850°C
- 9'32" pour arriver à 850°C
- 5' de plus à 850°C (petit palier)
- puis réglage du four à 1070°C
- 8'40" pour arriver à 1070°C
- 8' de plus à 1070°C
- trempe entre plaques alu avec la papillotte: j'ai pris soin de commencer par le tranchant en plaquant l'alu à la main contre les émoutures (maximisation de la surface de contact)
- ouverture de la papillotte
- léger redressage (prudent) de la pointe au marteau
- 30' à -18°C au congélateur
- spray réfrigérant à -50°C sur le tranchant
- test de la dureté à la lime demi-douce: excellent, ça patine!
- 45' à 150°C
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain soir


12-MAI-2015

    Suite des traitements thermiques avec, après 22 h environ au congélateur
- 45' à 150°C
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain matin (soit environ 11 h)

    En parallèle, j'ai poncé à plat au P60 les faces à coller des plaquettes en Pertinax. Demain je ramène tout à l'usine et à la pause, je sable l'ensemble: lame, plaquettes et rivets.


13-MAI-2015

    Comme prévu j'ai tout sablé aujourd'hui. Quelques remarques vue le peu de travail effectué. Les deux trous de 4 mm percés dans la semelle ont réduits de diamètre après la trempe. Le jeu avec les rivets de 3.85 mm est devenu plus faible. Par contre, le trou de 6.1 mm ne semble pas avoir bougé car le jeu avec le tube alu de 6 mm est toujours aussi important. C'est bizarre.

    Le tranchant a presque une épaisseur nulle et malgré cela, il est resté très "stable" après la trempe. La règle empirique de laisser 0.8 mm au tranchant avant la trempe semble très conservatrice et contre-productive si l'on cherche à obtenir un excellent pouvoir de coupe. Il y a de fortes chances que ce couteau devienne le plus tranchant que j'ai jamais produit.


14-MAI-2015

    Il y a des jours moins joyeux que d'autres. Faisons face! Petit déj au soleil, exercice en VTT, fabrication de patisseries à gogo, encore du sport avec de la natation, sortie ciné et coutellerie. Ne pas penser.

    J'ai commencé par dégrossir les plaquettes: contour, face externe aplanie, face avant finie et chanfrein à 45° à l'avant aussi. Comme annoncé je vais faire un essai de sablage du Pertinax pour augmenter le grip.

    J'ai repris au P400 puis P600 la seule émouture pour lui donner une finition tirée de long. C'est très moyen mais c'est raccord avec le reste de la finition sablée. Ce polissage est éaglement là pour augmenter le contraste du logo, afin de ne pas renouveler l'expérience malheureuse de la dernière lame sablée.

    J'ai réussi le transfert à chaud du masque en toner du logo du premier coup.

    Dégraissage intensif de toutes les pièces et collage sous presse à l'époxy pour la nuit.


15-MAI-2015

    Le matin j'ai sorti le couteau des presses. Avec le back, j'ai "descendu" les rivets à fleur des plaquettes, puis pareil avec leur contour jusqu'au niveau de la semelle. C'est souvent mon étape préférée, de ne voir aucun jeu entre semelle et plaquettes, quelquechose de bien jointif.  Ensuite j'ai mis des chanfreins à 22.5, 45 et 77.5 ° aux bords avant de continuer le façonnage à la main.

    C'est à ce moment que j'ai découvert une fissure dans le Pertinax de la plaquette, entre le premier et le second rivet inox. Rien de bien méchant car elle ne commence ni ne finit sur la semelle. Elle ne devrait pas évoluer, en toute logique. J'ai arrêté le façonnage à la main à P180 car je compte sabler le tout. Inutile de se faire du travail en plus.


A t-elle été provoquée au sciage? Etait-elle déjà là? J'espère qu'elle sera invisible après sablage.


    L'après-midi j'ai utilisé ma copie chinoise du système Lansky pour mettre un tranchant sur le couteau. J'ai mis l'angle minimal possible, soit environ 12.5° d'après mes mesures et simple calcul trignométrique. Le métal est si fin au fil qu'il semble souvent plié. C'est très bizarre. Il n'y a que deux trois explications
- le métal est trop mou (vue le test de la lime, je serais étonné et il n'y a pas eu d'enlèvement de matière "à chaud" après la trempe),
- un angle total de 25° est trop aigu pour du T7Mo (25° c'est pourtant pas si extrême) ou
- je m'y prends comme un manche pour l'affûtage


17-MAI-2015

    J'ai encore peaufiné quelques détails du manche du "Coacoachou 2.0" (des micro bosses, des arrondis) au P180, à la main. J'ai enfin un tranchant qui tient sans se plier. Finition du manche à P400 et il est prêt pour un sablage mardi à l'usine. Je ferai sans doute encore un étui Kydex et il y aura une photo pour vous, chers lecteurs.

    J'ai fait ma classique mesure de dureté par comparaison avec des couteaux aux duretés connues avec lesquelles j'essaie de rayer la lame
- Izula à 56..57 HRc
- Tenacious à 58 HRc
- F1 à 59 HRc
- Trapper en D2 à 60..61 HRc
- Lauri PT à 63 HRc
Aucun n'est en mesure de rayer le T7Mo ce qui en toute logique signifie que je suis au moins à 63 HRc. Ça parait techniquement difficile avec le T7Mo qui selon mes calculs dissout à peine 0.49% de carbone dans l'austénite à 1100°C. Mais j'ai peut-être chopé une barre de T7Mo (c'est une nouvelle barre que j'ai entamé ici pour ce couteau) un peu haute en carbone. Dans la zone 0.45 à 0.55% de carbone, le moindre centième en plus fait grimper significativement la dureté.

    Bizarrement sous la loupe pendant mes mesures, j'ai pu voir que le fil était facilement pliable à cause de sa finesse (on est à moins de 0.1 mm d'épaisseur). Or à 63 HRc, il devrait casser non? Quoique des lames japonaises à 62..63 HRc passent également sans problème le "flex test" (je vous incite à chercher sur Google): on fait plier le tranchant en appui sur une barre métallique de 6 à 10 mm de diamètre, sans trop forcer. En relachant l'effort, le tranchant revient élastiquement en place. Plus on force plus le tranchant plie jusqu'à casser. A chacun de developper un feeling pour un compromis dureté (casse) élasticité (retour) acceptable pour son usage.


19-MAI-2015

    J'ai entièrement sablé le "Coacoachou 2.0". Le Pertinax du manche ne prend pas la même rugosité en fonction de l'angle (il reste lisse aux arrondis). Ça donne un genre. Le soir j'ai fait un étui en Kydex avec deux oeillets.




24-MAI-2015

    J'étais à une brocante dans un village voisin ce matin. J'y ai trouvé une pince de forge "maison" qui a l'air neuve pour 4 EUR et une râpe de maréchal ferrant de la marque américaine "Save Edge" pour 2 EUR. Il est possible qu'elle soit cémentée (du carbone seulement dans le premier demi-millimètre environ et rien au coeur donc pas de trempe possible) mais à ce prix ce ne sera pas une grosse perte si c'est le cas.

    Les deux objets sont destinés à ma future forge à gaz qui ne devrait plus tarder, si Paulo Simoes m'entend...


26-MAI-2015

    Il me reste une lame trempée à finir dans mes tiroirs (et 4 lames à finir), un "M(a)ousse" en T508. Je l'ai sablée aujourd'hui.


01-JUN-2015

    Il me reste du micarta maison sur base de jean. De quoi sans doute faire 3 paires de plaquettes. Avec la scie à ruban j'ai découpé deux plaquettes pour le "M(a)ousse" en T508. J'ai poncé les faces à plat et y ai collé des intercalaires en fibre vulcanisée rouge de 0.8 mm avec de la colle époxy. Tout cela est sous presse au garage pour au moins 24 h.

    J'ai aussi retravaillé le dessin du "Coacoachou 2.0". Je me demande si je ne vais tenter d'en faire un couteau de cuisine ou quelque chose comme ça, mais pas tout à fait un couteau d'office, quelque chopse d'un peu plus large et un peu plus épais, en X46Cr13 de 1.5 mm (car c'est mon seul acier dans cette épaisseur; hormis la scie à bois dans laquelle j'ai fait le "Gladel"). Faut que ça mûrisse.


02-JUN-2015

    J'ai sortie les plaquettes des presses et j'ai percé les trous pour les rivets en alu. Puis j'ai dégrossi le contour avec mon petit back.

    J'ai continué à travailler sur le profil du "Coacoachou 2.0" pour en faire un utilitaire de cuisine, avec une pointe assez fine pour par exemple enlever des yeux sur des pommes de terre. Je me demande si je ne devrai pas lui donner un autre nom tant la forme n'a plus rien à voir avec le "Coacoachou" d'origine.


04-JUN-2015

    J'ai finalisé une forme définitive pour le "Coacoachou 3.0" sous la forme d'un patron. Je pense d'abord finir le "M(a)ousse", puis je vais tâcher d'en faire un en X46Cr13 de 1.5 mm avec peut-être un manche en pommier ou cerisier (si je trouve dans mes chutes des morceaux assez grands sans fissures), sans intercalaire.

    J'ai aussi fait un essai avec ma râpe de maréchal ferrant Etats-unienne Save edge trouvée en brocante. J'ai chauffé au rouge cerise la queue, je l'ai trempé dans un seau d'eau et j'ai essayé de la casser. Ça a marché. J'ai essayé de casser un autre endroit: pas moyen, ça fléchit grave. A l'examen à la loupe je vois un changement de structure à environ 0.9 mm sous la surface (ma loupe possède une règle intégrée). Sans être un spécialiste, je pense que cela signifie que cette râpe est cémentée. Ça veut dire qu'elle ne possède du carbone qu'en surface et que par conséquent, seule celle-ci peut-être durcie. Impossible d'en faire un couteau en "stock removal" (enlèvement de matière=usinage). Peut-être qu'en forgeant on arrive a maintenir la "peau" de carbone autour de la surface.


Le rectangle rouge indique la zone où la structure cristalline change (vue à la loupe 10X)


    Bref
- j'ai bien fait de n'en acheter qu'une
- je pourrai me servir de ce morceau de ferraille pour m'exercer à la forge (ahem, toujours rien du côté de chez Paulio Simoes)
- éventuellement faire des casses pour voir si à la forge la couche cémentée subsiste


05-JUN-2015

    J'ai commencé à découper à la scie les contour grossier du "Coacoachou 3.0" dans ma tôle d'X46Cr13 de 1.5 mm. J'ai dû arrêter avant la fin car un endroit est inaccessible à la scie. Il faudrait sortir la meuleuse d'angle avec un disque à tronçonner et comme il était tard, je n'ai pas voulu réveiller tout le quartier.


06-JUN-2015

    J'ai sorti le back pour commencer les finitions à l'avant et à l'arrière des plaquettes du M(a)ousse. Je vais tacher de faire l'arrondi à l'arrière, à la main, avant collage, sinon plus d'accès non plus.

    Le back étant de sortie, j'ai façonné le contour du "Coacoachou 3.0". Pour changer, je vais le tremper avant de faire les émoutures. On va voir si j'arrive à les tailler sans "entamer" la trempe. En tenant l'ébauche sur le profil, je me suis aperçu que le couteau est enciron plus grand d'un millimètre en X et en Y. Dois-je le réduire? Je vais y réfléchir.

    Parmi mes 5 kg initiaux de chutes de bois précieux et exotiques de chez FTFI, il 4 ou 5 catégories
- des planchettes très fines et assez larges: on peut y faire des intercalaires ou des plaquettes
- des gros morceaux  de type quillons, bons pour plein de choses dont des manches monobloc
- des morceaux assez longs mais trop fin en X et Y: on pourrait y tourner des corps stylos. Perdus pour la coutellerie à moins de faires des ferules et autres inserts
- du nimp
A chercher aussi parmi eux de quoi faire un manche pour le "Coacoachou 3.0" je suis tombé sur deux morceaux d'amourette absolument superbes de la catégorie "stylo" qui devraient avoir tout juste la largeur du manche. Ce bois est très beau et très dense. Pas besoin d'intercalaire, il se suffit à lui-même. J'ai bien envie d'essayer l'amourette.


07-JUN-2015

    Le matin j'ai repris le contour du "Coacoachou 3.0" afin de le rendre conforme au dessin original (et aussi pour réussir à utiliser une morceau d'amourette qui a exactement la largeur nécessaire). J'ai aussi commencé à faire l'ébauche des plaquettes en amourette. C'est un bois avec lequel ma petite scie à ruban a eu du mal sur une hauteur d'environ 21 mm seulement. Pire une petite fissure au bord s'est révélée. J'ai donc placé au mieux cette fissure dans le dessin du contour.

    J'ai également fini les extrémités avant et arrière des plaquettes du "M(a)ousse".


08-JUN-2015

    J'ai percé, chanfreiné, ébavuré les trous dans le manche du "Coacoachou 3.0". Je l'ai mis sous papillotte inox en avant pour la trempe.
- lame dans four froid réglé à 850°C (j'ai l'impression qu'ainsi mes lames sont plus dures; avant j'introduisais la lame une fois la température d'austénisation atteinte)
- 11'09" pour arriver à 850°C
- 5' de plus à 850°C (petit palier)
- puis réglage du four à 1060°C
- 7'30" pour arriver à 1060°C
- 10' de plus à 1060°C
- trempe entre plaques alu avec la papillotte (je rappelle qu'il n'y pas d'émouture, la zone de contact avec les plaques est donc maximale ce qui implique une vitesse de refroidissement élevée et homogène)
- ouverture de la papillotte
- 50' à -18°C au congélateur
- spray réfrigérant à -50°C sur le tranchant
- test de la dureté à la lime demi-douce: excellent, ça patine!
- 60' à 150°C
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain soir


09-JUN-2015

    Suite des traitements thermiques avec, après 20 h 30 environ au congélateur
- 50' à 150°C
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain matin (soit environ 11 h 30)

    J'ai également poncé à plat les faces internes des plaquettes d'amourette pour le "Coacoachou 3.0".


10-JUN-2015

    J'ai sablé au boulot le "Coacoachou 3.0" pour enlever les colorations de la trempe et rendre le manche rugueux. J'ai fait de même avec les faces internes des plaquettes en amourette.


11-JUN-2015

    Ce soir j'ai voulu finir les émoutures du "M(a)ousse". Mais j'ai fini par fainéantise sans doute par laisser le fini brut de sablage. Du coup j'ai fait le logo et tenté de recoller les fissures dans les plaquettes en amourette du "Coacoachou 3.0".


14-JUN-2015

    J'ai collé les plaquettes du "M(a)ousse". Je ne crois pas faire grand chose cette semaine car j'ai aussi la vidange de la Honda au programme. Ça va bouffer facilement une soirée.


20-JUN-2015

    Dans mon coin il y a une (pas deux, une) armurerie. A côté des fusils et autres armes à feu, pistolet à billes etc, la partie couteau est relativement bien achalandée je trouve. Il y ad u choix, de l'ecclectisme et de la qualité, à des prix proches du Net. Aux dernières soldes d'hiver, un petit santoku de cuisine à 14 EUR soldé 8 me faisait de l'oeil. Vu de loin, inox, émouture sabre creuse (pour des aliments, bof). Je me disais pourquoi dépenser un cent alors que je peux me faire le même, avec le plaisir de la réalisation en plus. Non seulement la forme ne me plaisait pas trop, mais me connaissant j'allais être déçu sans doute. Et puis j'ai tout ce qu'il me faut en cuisine. Après les soldes, il est resté à 8 EUR en vitrine.

    Depuis le temps que je passe devant les weekends où j'ai ma fille, aujourd'hui je suis rentré et je l'ai acheté. J'ai pris aussi un Opinel inox n°7 avec manche bleu pour ma fille. En rentrant j'ai constaté que la lame du Santoku n'était pas tout à fait dans l'axe du manche. Essai prudent de redressage. C'est très élastique mais ça ne vient pas. Passage dans l'étau... Et paf. Bien fait pour toi. Je vais essayer de le réparer et de donner demain une jolie ligne continue à l'Opi lorsqu'il est ouvert.


"Santoku Haiku Yakitori HY1 4116 Molybdenum Vanadium 55 HRc by Chroma"
225 mm au total, lame de 110 mm, hauteur au ricasso 40 mm, 1.5 mm d'épaisseur,
ferrule et manche en plastique bien imités. La marque ou le type qui a donné son nom sont sans doute connus
et la fabrication laissée à la société Chroma (inconnue). L'émouture creuse fait 13 mm de haut, l'épaisseur
derrière le fil est de 0.15 mm (!): c'est un excellent trancheur, du moins sur 13 mm. Je ne comprends pas ce choix
d'émouture pour des aliments forcément épais. après 13 mm de profondeur de coupe, ça coince un peu et
c'est moins agréable. L'avantage c'est que l'épaisseur de 0.15 est quasi constante sur 3..4 mm de hauteur, ce qui
rendra l'affûtage efficace très longtemps (pas d'arète secondaire à affiner au fur et à mesure). J'ai vérifié la dureté
avec mes autres lames, les 55 HRC sont bien atteints (p-ê même un peu plus).
Le "néologisme" 4116 c'est du 1.4116 (désignation numérique allemande)= X50CrMoV15
**********************************************
Une recherche rapide sur le Net indique qu'il s'agit d'un produit d'entrée de gamme, fabriqué en Chine,
qui se veut cependant d'un bon rapport qualité prix pour des gens ne prenant pas trop soin de leur
coutellerie. Le couteau supporte quelques passages accidentels au lave-vaisselle. Le site indique bien du
X50CrMoV15 mais à 54 HRc.


21-JUN-2015

    Pas moyen de sortir la soie du manche du Yakitori. Il dépasse d'à peine 1 mm du manche et le coincement dans l'étau le fait éclater. Comme je le pense nullement collé, j'ai mis l'ensemble pendant 10 mm dans mon four de cuisine à 100°C. Retour à l'étau et bingo!


La soie fait à peine 31 mm... Le trou dans le manche un peu plus. Je vais tâcher de l'approfondir
et de ressouder une soie plus longue. Le tout sera bien évidemment collé à l'époxy en plus de la liaison
par coincement. Et pourquoi pas un rivet en plus?


    J'ai aussi modifié l'Opinel avant de donner toutes les précautiosn d'usage à ma fille. J'ai un peu peur qu'elle ne se fasse mal mais il faut bien que l'oiseau s'envole un jour... Empowerment on dit.


Avant et après reprise à la lime de la zone en vignette. La lame étant trempée, il est plus facile
d'enlever de la matière sur la bague intérieure (pas la fameuse "Virobloc")


    Ce weekend c'est aussi la fête de mon village d'enfance. Le dimanche matin il y a un vide-grenier et quelques artisans. Déjà l'année dernière il y avait un taillandier (qui fait des outils avec un taillant) du village voisin avec une petite forge de campagne, à gaz. Il forge surtout des aciers de récupération d'engins agricoles comme des herses, quelques limes et des lames ressort. Ces couteaux sont très (mais alors très) rustiques. Cela m'a donné envie de tenir aussi une table l'année prochaine. Je vais y songer. Ce monsieur propose aussi des stages de forge chez lui, à 150 EUR la journée (8h30-17h00) repas inclus. Je devrai peut-être y faire un tour pour apprendre plus vite, si ma forge veut bien arriver un jour. J'arriverai peut-être à m'en faire un ami et pas un concurrent. Difficile de jauger son caractère aujourd'hui. Tout le monde n'est pas toujours dans le partage.


23-JUN-2015

    Aujourd'hui c'est férié... Dans le pays où je travaille, le Garnd-Duché de Luxembourg. Vu le temps merdique, j'ai été de 9h00 à 12h30 et de 14h30 à 16h00 au garage pour faire de la coutellerie. Je n'ai même pas fini un seul couteau.
- j'ai dégrossi au back les plaquettes du M(a)ousse
- j'ai taillé l'émouture du "Coacoachou 3.0": c'est quand même un travail fastidieux sur de l'acier trempé, même avec peu de carbures (très rèsitsants à l'usure par abrasion) sans compter le refroidissement après chaque passe qui fait aussi perdre dui temps. Ne plus tremper avant émouture. L'émouture n'est malheureusement pas parfaitemenet symétrique
- j'ai débité les rivets alu du manche du "Coacoachou 3.0": 3.2 et 6 mm
- j'ai percé avec un montage "au plafond" (table de la perceuse à colonne tournée de 180°) les plaquettes du "Coacoachou 3.0"
- j'ai façonné et fini la partie avant des plaquettes du "Coacoachou 3.0". Au passage, l'amourette semble très fendif mais vu le poli, je crois que le manche sera très beau
- j'ai poncé les rivets pour diminuer un peu leur diamètre et faciliter l'accroche de la colle
- j'ai fini à la main la lame du "Coacoachou 3.0" puis au disque à polir
- j'ai mis le logo
- j'ai fini à la main le manche du M(a)ousse
- dans une chute de ma lame de scie circulaire ayant servi à faire le "Gladel" j'ai préparé une soie à souder sur la lame du Yakitori. J'ai chauffé le morceau au rouge cerise avec m lampe à souder et je l'ai plongé dans mon seau de cendres (de mon poele à granulés). J'en espère un recuit afin de pouvoir éventuellement percer la soie
- j'ai poncé, dégraissé et collé toutes les pièces du "Coacoachou 3.0", mise sous presse et nettoyage des excès au ricasso à l'acétone. Ouf!

     SMS
16:04 Bonjour. Auriez-vous un délai approximatif pour la forge à gaz que je vous ai commandée? Cordiales salutations
16:06 Bonjour, elle est commencée et devarit être finie cette semaine. Salutations.


25-JUN-2015

    J'ai mis un demi-angle au sommet de 15° sur le tranchant du M(a)ousse. Je me suis limité à du P400 pour privilégier la coupe en sciant. Celle-ci correspond sans doute plus à l'usage d'un tel couteau. L'épaisseur derrière le fil est d'environ 0.7 mm.

    J'ai fait souder par mon collègue de la maintenance une nouvelle soie sur la lame du Yakitori. Il va falloir que je la finisse. La lame a été masquée et maintenue par deux blocs d'alu. De cette façon, pas de risque de projections pour endommager la lame et on retire le plus vite possible la chaleur pour éviter au maximum un revenu supplémentaire et une perte de dureté.


28-JUN-2015

    J'ai ajusté au back et au mieux la soie soudée à la lame Yakitori. Il faut encore un peu la finir, faire des encoches pour l'accroche de la colle et peut-être percer un trou pour un rivet.

    J'ai façonné le contour du manche du "Coacoachou 3.0" puis j'ai réduit son épaisseur avant d'y mettre un chanfrein à 45°. le reste se fera à la main et à l'huile de coude. L'amourette s'est fissuré autour du premier rivet sur la plaquette droite.


29-JUN-2015

    J'ai poncé à la main la soudure du Yakitori et j'ai fait des encoches en arc de cercle dans la soie pour favoriser l'accroche dans le manche avec la colle. Je vais tacher de sabler la soudure et je passerai au collage avec un rivet éventuel. J'hésite encore: la chaleur du perçage risque d'endommager le plastique du manche. Poncer le rivet à plat fera également sauter l'imitation de bois en surface du manche (le plastique est de couleur noirs en dessous).

    J'ai attaqué à la mai les congés des plaquettes en amourette du "Coacoachou 3.0"
- avec 14..14,25 mm de largeur totale, le manche est fonctionnellement (et esthétiquement) un peu trop large encore. Il va falloir que je revois l'épaisseur à la baisse
- FTFI l'avait écrit: l'amourette c'est fendif! J'ai à présent 3 belles fissures dans la plaquettes droite dont au moins deux n'étaient pas présentes hier. Celle autour du premier rivet semble s'être étendue, il y en a une petite autour du passage dragonne et une grande qui parcoure 2/3 de la longueur dans la partie basse de la plaquette


30-JUN-2015

    J'ai sablé la soie du Yakitori, puis j'ai percé le manche et enfin la soie à 2 mm. Un petit rivet en alu avec une extrémité déjà matée et collage à l'époxy. Le montage dans l'étau de la perceuse, malgré toutes mes précautions et protections, a fait sauter le vernis d'aspect bois sur le haut du manche. Lorsque j'ai enlevé à l'acétone l'époxy en trop, la ferule en plastique véritable a commencé à "fondre" en surface. Bref elle a perdu son joli aspect. L'esthétqiue du couteau a beaucoup souffert de ma réparation.


Avant remontage.


01-JUL-2015

    La colle du Yakitori a prise. J'ai coupé, poncé et maté le rivet. Il est à présent fonctionnel. Une vérification de l'alignement de la lame révèle que je n'ai pas fait mieux. Elle est légèrement hors d'axe, autant que neuve. Pourtant au montage à blanc c'était parfait. Cette fois la lame est redressable mais j'ai peur de fissurer l'époxy dont la prise sur du plastique me laisse dubitatif.

    Un petit coup de cuir et au boulot en cuisine: la finesse du tranchant sépare les atomes d'une tomate et sa molesse interne n'indique aucune résistance à la pénétration. Sur un cornichon, plus ferme, il en va autrement: après les premiers millimètres, on sent que l'émouture creuse oppose déjà une résistance. Par contre inox, plastique et époxy, aucune crainte à avoir sous le robinet.

    Le back étant de sortie, j'ai ramené de 14 à 12 mm l'épaisseur totale du manche du "Coacoachou 3.0".


02-JUL-2015

    J'ai dessiné un "Coacoachou 3.1": simple extension logicielle du dessin de 168 à 193 mm et tassement de 24 à 23 mm. Toujours dasn le but d'en faire un couteau d'office un peu plus long et plus fin.

    J'ai poncé à la main le manche du "Coacoachou 3.0" jusqu'à P400. Ensuite au back à P400 j'ai poli les chants de la lame. Nouvelle finition main à P600, puis aux disques et pâtes à polir 40 et 2 microns. 3 couches de vernis tampon maison suivi de deux couches d'huile de Tung avec1.5% de siccatif. La suite demain.

    Vers 1984 j'ai dû acheter mon second lecteur radio-cassette (un accident bête ayant pété le premier datant de mai 1980, un cadeau de communion). Le premier album K7 que j'ai acheté peu de temps après c'était "Le Retour de Gérard Lambert" de Renaud. Il y avait une chanson que j'aimais bien. J'y ai resongé en lisant une des affaires sensibles de Fabrice Drouelle de France Inter, un livre qui vient de sortir que j'ai acheté pour l'été mais je l'ai fini avant... Ce n'est que bien longtemps après l'achat de l'album que j'ai vu le nom de l'auteur des paroles et de la musique, un certain M. Colucci. Il a écrit cela après son aventure de candidat à l'élection présidentielle, également sujet d'une des "affaires sensibles". Il avait le moral dans les chaussettes.

je clignote au bord de l'autoroute
j'ai pas fini de vomir ma biere
le soleil en a rien a foutre
mon estomac fait sa priere
trop d'amour me pèse
toi tu me quittes sans rigoler
c'est comme si j'avais avalé une chaise
il faut beaucoup que je boive pour digérer

t'en fais pas c'est pas la fin du monde
d'autres filles passeront sous les ponts
et la nature que le soleil innonde
nous rechante chaque fois sa chanson

j'ai pas vu la tête du facteur
mon téléphone ne sonne plus
les oiseaux crient des sons moqueurs
y'a plus personne qui m'aime plus
le bar est plein de solutide
mon amour n'est plus de saison
je ne bois pas par habitude
mais pour douter de ma passion

refrain

l'armée rouge a défilé dans ma tète
j' leur ai fait monter de l'aspirine
z'ont quand même fait leurs 8 heures comme des bètes
me v'la mouillé dans une drôle de combine
le vent m'apporte des odeurs de frites
tout le monde me r'connais dans la rue
j'ai la boule coincée dans mon flipper
y manquerai plus qu'un oiseau me chie dessus

refrain

j'ai pas aimé comme tu es partie
j'ai senti ma tête écraser le poteau
toi tu voulais qu'on reste bons amis
je ne me vois déjà plus sur les photos
je me fous de l'odeur des roses
et de celles qui pourraient m'aimer
les gens me parlent d'autres choses
y'en a pas un qui m'aidera à pleurer

refrain

refrain


03-JUL-2015

    Le soir tard j'ai passé 2 couches de cire de carnauba sur le manche du "Coacoachou 3.0"


04-JUL-2015

    J'ai mis le tranchant sur le "Coacoachou 3.0" avec ma copie chinoise de l'affûteur Lansky avec finition au cuir et pâte 2 microns. 13.6° d'un côté et 17.8° de demi-angle au sommet de l'autre (à cause d'une vis qui empêche l'usage du trou le plus bas).

    J'ai fait des photos de ce couteau et du "M(a)ousse" et j'ai mis à jour la galerie. Ce faisant, j'ai constaté que sur mes dernières rélisations, la dureté (mesurée par comparaison avec des lames de dureté connue) était toujours au dessus de 63 HRc, aussi bien avec du T508, que de l'X46Cr13 ou du T7Mo.
- d'abord c'est quasi impossible vus les pourcentages théoriques trop faibles de carbone
- quoiqu'il en soit, ils sont plus durs (toujours par comparaison au même référentiel) que des couteaux plus anciens dans les mêmes aciers (même barre parfois)
- mais surtout ce sont toutes des trempes faites en mettant le couteau dans le four froid: tous ces aciers semblent bénéficier d'un temps accru dans le four. Il semblerait que mes estimations et calculs d'il y a un an ou deux étaient trop conservateurs (je crains la décarburation et le grossissement de grain aux très hautes températures que j'utilise pour mes lames de moins de 3 mm)
   






12-JUL-2015: C'est la Saint Olivier (compteur: 3)

    Le soir j'ai reporté le profil du "Coacoachou 3.1" sur mon plat d'X46Cr13 de 1 mm puis je l'ai découpé grossièrement à la meuleuse d'angle.


13-JUL-2015: pas mal pour un lundi soir

    J'ai percé les trous dans le manche du "Coacoachou 3.1", chanfreiné, dégrossi le contour à la scie à métaux puis au plus finement au back au P36, P100, P220 et P400. J'ai fait l'encoche du casse-goutte à la lime aiguille avant de mettre la lame dans une papillotte inox. Puis j'ai lancé mon four...
- lame de 24 g dans four froid réglé à 850°C
- 10'40" pour arriver à 850°C
- 5' de plus à 850°C (petit palier)
- puis réglage du four à 1060°C
- 7'35" pour arriver à 1060°C
- 8' de plus à 1060°C
- trempe entre plaques alu avec la papillotte
- ouverture de la papillotte
- 30' à -18°C au congélateur
- spray réfrigérant à -50°C sur le tranchant
- test de la dureté à la lime demi-douce: ça patine mais au feeling cela semble moins dur que le plat de 1.5 mm (un autre lot d'acier avec une composition un peu différente?)
- 60' à 150°C
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain soir

    Notez que, contrairement à ce que j'avais annoncé, je n'ai pas taillé l'émouture avant traitement thermique. Avec à peine 1 mm d'épaisseur y a pas grand chose  à faire...


14-JUL-2015

    Suite des traitements thermiques avec, après 21 h 40 environ au congélateur
- 60' à 150°C
- refroidissement dans un seau d'eau froide
- retour à -18°C jusqu'au lendemain matin (soit environ 10 h 20)

    Je voudrai lui faire un manche en ceriser du Loiret dans le but de l'offrir. Les morceaux qu'il me reste ayant séché trop vite (ils étaient dehors 2 ans avant que je ne les récupère) ils sont fissurés de partout. J'ai peur qu'il soit difficile d'en tirer deux plaquettes (pourtant fines) sans la moindre fissure.


15-JUL-2015

    J'ai pris la lame avec moi au boulot et je l'ai sablée à la pause de midi.


18-JUL-2015

    Une fois n'est pas coutume, alors que la lame n'est pas complètement achevée (en effet rien ne sert d'investir du temps dans le manche si la lame n'est pas finie, celle-ci pouvant encore subir un accident; au diable la raison!), j'ai scié sur ma table le morceau de cerisier du Loiret avec le moins de fissures que j'ai pu trouver dans mon lot. Pas facile... C'est vraiment dommage.

    J'ai scié le morceau en deux, je l'ai poncé à plat, j'y ai percé les trois trous de 3.2 mm en me servant de la semelle comme guide, trous que j'ai dû reprendre à 3.3 mm (j'ai l'impression que sur la plupart de mes essences, la matière a un retour élastique. Sans doute parce que pour mes diamètres à la con j'utilise un fôret pour acier n'ayant pas des géométries optimales pour la coupe du bois). Puis j'ai façonné le contour de l'avant des plaquettes, avant pourvu d'un chanfrein à 45° et poncé à P120, P180, P320, P400 puis pâte à polir 40 et 2 microns.

    C'est là qu'une petite fissure s'est révélée. C'est le polissage qui l'a rempli de saleté noire qui contrastait. Décidement le seul morceau indemne que j'en aurai tiré, c'est dans le "Gladel".


19-JUL-2015

    Le matin, j'ai taillé l'émouture du "Coacoachou 3.1" au back à la bande P100. La lame étant très fine, j'ai commencé par un angle de 10° de part et d'autre. J'ai continué avec 5° pour affiner et enfin avec 3°. A partir de ce point, j'ai continué à la main en essayant de "fondre" les 3 pentes les unes dans les autres. Un peu de finition par la suite avec du P220, 320, 400 et 600 avant de passer à la pâte à polir 6.5 et 2 microns.

    Le résultat est mitigé. Il reste des traces de mors de l'étau, ce qui donne un faux air de lame forgée. J'ai dû également reprendre la courbure de la lame au marteau sur l'enclume. En effet, pendant l'émouture, l'enlèvement de matière sans doute pas tout à fait symétrique a fait dévier la pointe de quelques petits millimètres.


20-JUL-2015

    J'ai mis le logo sur la lame du "Coacoachou 3.1". J'ai "encore" réussi du premier coup. Je crois que le secret c'est un fer à souder bien bien chaud pour réussir le transfert du toner.

    J'ai aussi mis deux couches de cyanocrylate dans la fissure d'une des plaquettes en ceriser.


21-JUL-2015

    Encore deux couches de cyanocrylate dans la fissure de la plaquette en ceriser.


23-JUL-2015

    J'ai repris le polissage de la lame du "Coacoachou 3.1" avec de petits morceaux triangulaires d'abrasifs (P600, 800, 1200 et 2500) à la main avec la pulpe des doigts pour bien suivre le relief de la lame.

    Ensuite j'ai gratté grossièrement au P40 les surfaces des plaquettes et des rivets. J'ai dégraissé à l'acétone les pièces métalliques et au décireur les pièces en bois avant de coller le tout ensemble. Mise sous presse et essuyage des excès au ricasso avec des coton-tiges et de l'acétone. J'en ai profité pour mettre de la colle époxy dans la fissure de la plaquette. 4 applications de cyanocrylate n'ont pas suffit à la boucher.


24-JUL-2015

    Avec l'aide du back, j'ai ramené "à zéro" les rivets du "Coacoachou 3.1" et le contour des plaquettes à celui du manche. Ensuite j'ai taché d'égaliser l'épaisseur de chaque plaquette à environ 5.5 mm. J'ai encore un peu affiné la partie avant puis tailler des chanfreins à 22.5, 45 et 67.5° avant d'arrondir le tout à main levée. Un petit accident et j'ai malheureusement rayé un peu la lame. Il va me falloir beaucoup d'huile de coude pour rattraper des stries faites par une bande P36 à 40 m/min.

    Il est interessant de voir comment le cerisier échauffé par la bande prend des couleurs rouges voir violettes foncées si la température augemente encore. En général elles disparaissent au ponçage à la main mais si j'arrivais assez près de la forme finale à la machine, il pourrait en rester quelquechose à la fin. Cela casserait un peu la monotonie des fibres de cette essence.

    J'ai aussi commandé un peu de matos chez Brisa dont deux couteaux d'office forgés en inox de chez Martinez y Gascon (c'est espingouin) et un morceau d'AEB-L de 3 mm (c'est Krisprolls, enfin par là haut quoi).

    SMS
18:05 Bonjour. Auriez-vous des nouvelles de la forge à gaz? Bon week end
12:12 Elle est emballée et part demain ou lundi.


25-JUL-2015

    Avec des bandes fines d'abrasifs j'ai fini à la main le manche du "Coacoachou 3.1". Toutes les colorations dues à l'élévation de température pendant le ponçage motorisé ont disparu. L'essence a une teinte claire très uniforme. Je suis allé jusqu'au polissage au disque en coton et à la pâte 2 microns. Le poli est superbe et pourrait suffir pour une simple exposition en vitrine tant on dirait la pièce vernie.


26-JUL-2015

    J'ai soigneusement masqué la zone "accidentée" de la lame du "Coacoachou 3.1" et j'ai tenté tant bien que mal de rattarper les défauts au P125, 180, 220, 320, 400, 600, 800, 1000, 1200, 2500 et 4000. Le tout suivi d'un polissage aux pâtes 6.5 et 2 microns. C'est mieux que rien mais je ne suis pas satisfait, d'autant que je compte offrir ce couteau. Mais bon il faut bien s'arrêter un jour. Et puis comme les amis me disent souvent (à force je vais finir par les croires), toutes ces imperfections rendent le couteau unique.

    J'avais protégé le manche avec du film plastique alimentaire que j'ai enlevé pour enduire par immersion le bois de plusieurs couches d'un mélange huile de Tung, essence de térébenthine et siccatif (49.25-49.25-1.5%): trempage, égouttage 10 minutes, essuyage, séchage à l'air libre, trempage, etc.


27-JUL-2015

    J'ai mis un tranchant à 15° sur le "Coacoachou 3.1" et je l'ai enduit au doigt de deux couches d'huile de Tung pure avec 1.5% de siccatif (sans térébenthine; c'est pour la finition) avec une période de séchage entre les couches.

    Lors de courses en hyper samedi, j'ai jeté un oeil à des couteaux d'office en inox forgé vendus sous marque distributeur. Cela m'a permis de découvrir le fabricant français de mon couteau à pain et de mon petit couteau d'office à manche en olivier dont j'avais customisé les manches. Il s'agit de TB c'est-à-dire Tarrérias-Bonjean. Il sont dans le bassin Thiernois. Ils possèdent aussi la Générale de Découpe et cela doit donc être un des plus grands Français du secteur (à noter leur ligne "Evercut" avec une arète rapportée en carbure de titane, garantie affûtée pendant 25 ans; mieux que la céramique selon eux avec toujours la souplesse de l'acier). J'ai mis à jour la page galerie avec cette info. Je n'exclus d'ailleurs pas de customiser un office en inox forgé, histoire de le comparer au Martinez y Gascon commandé chez Brisa (qui ne devrait plus tarder)


28-JUL2015

    J'ai enduit le "Coacoachou 3.1" au doigt de deux couches d'huile de Tung pure avec 1.5% de siccatif (sans térébenthine; c'est pour la finition) avec une période de séchage entre les couches. Total 8 couches, dont 4 de finition. On s'arrête là et on passe à la cire de carnauba d'ici peu.


29-JUL-2015

    Mon colis Brisa est arrivé. Dedans il y a notamment deux couteaux d'office en inox forgé de MG (Martinez y Gascon) à monter. Comme décrit les lames sont livrées non affûtées. L'épaisseur du tranchant a été laissé à 0.27 mm avec un peu plus à la pointe et au ricasso avec 0,33.0,35 mm. Le chant du manche est encore brut. La pointe a une certaine souplesse mais pas trop. Le couteau m'a l'air très solide. Je ne sais pas si c'est la garde intégrale qui me fait cet effet ou si c'est vraiment la nature forgée mais des lames de 2 mm obtenus par usinage pleine matière ("stock removal") me semblent moins "raides". Un petit test grossier de dureté par comparaison donne 57..58 HRc au tranchant (non rayé par un ESEE Izula à 56..57 HRc et rayé par un Spyderco Tenacious à 58 HRc) ce qui est plutôt élevé pour des couteaux de cuisine encore grand public se situant généralement entre 53 et 55 HRc.. Bon je ne vais pas me plaindre.

    Par contre pas la moindre forge à gaz en vue.


30-JUL-2015

    C'est bientôt les vacances pour moi et en cas de bricole j'ai par précaution sablé les manches des deux couteaux d'office Martinez y Gascon. En observant de plus près:
- la semelle n'est pas parfaitement plane ni d'épaisseur constante. Ce sera difficile d'y coller un manche qui semblera parfaitement jointif en tout point. La qualité perçue chutera. C'est dommage
- il reste une bavure sur la semelle. Le couteau est forgé dans une barre d'acier cylindrique au départ (par de grosses presses à chaud avec des outils qu'on appelle souvent des matrices), la dernière étape consistant à découper le couteau au travers de la fine feuille qui s'est formée aux bords. C'est la bavure résultante de cette dernière découpe qui est encore présente. Comme le couteau a été durci intégralement, elle fut très difficile à enlever.


31-JUL-2015

    J'ai réfléchi au montage du manche sur un Martinez y Gascon. 3 trous font 4 mm de diamètre. J'y utiliserai bien mes chutes inox de 3.85 mm (d'une grille de four) mais les rivets n'assureraient plus leur fonction contre les efforts de cisaillement qui peuvent décoller le manche. J'ai songé alors à des rivets cachés dans le manche (avec des trous borgnes) en utilisant les deux autres trous de 5.9 mm. Les 3 rivets inox seraient là pour l'esthétique et les deux cachés pour la résistance au cisaillement. Après mesure, les trous font 6 mm en fait, ce qui me permettrait d'utiliser de simples tourillons en bois. Ça complique le montage mais cela me permettrait un rappel inox sur le manche. Il faut que j'y songe

    J'ai cherché aussi parmi mes chutes FTFI un joli bois. J'en ai trouvé deux, différentes, et après recherche sur le Net, il semble que malgré cela, ce soit le même bois: peut-être du ziricote (vu sur "cookwood" dans la section ziricote).


01-AOU-2015

    Je suis allé acheter un vélo aujourd'hui. Du coup je n'ai pas fait de coutellerie mais j'ai aussi acquis dans mon Hypermarché Leclerc local un couteau d'office en inox forgé (dit "9 cm") à 11.90 EUR. Fabriqué dans le bassin Thiernois par Tarrérias-Bonjean (TB dans la suite), il a un manche en polypropylène fixé par 3 rivets en aluminium. Le but c'est de voir s'il représente une alternative intéressante à l'équivalent "à monter" Martinez y Gascon (M&G dans la suite) vendu 20 EUR nu par Brisa. Vous pourrez voir les différences visuelles sur les photos, voici ce qu'on ne voit pas
- si le manche fait bien 2 mm, la lame est un peu plus fine avec 1.66 mm
- elle semble un peu plus souple (logique avec une épaisseur inférieure)
- un test basique de dureté comparée donne 57..58 HRc au tranchant (non rayé par un ESEE Izula à 56..57 HRc et rayé par un Spyderco Tenacious à 58 HRc)
- avec manche 63 g, nu 41 g (M&G nu 48 g)
- épaisseur derrière le tranchant 0,28..0,29 mm
- affûté jusqu'à 5 mm du ricasso, à vue de nez (longueur 1 mm et épaisseur de tranchant-> trigo basique Arcsin 0.15/1) avec un demi-angle au sommet de 9..10° (!!!)
- à l'examen à la loupe, le fil est endommagé en 3 endroits
- le flex test basique (déformation élastique du fil sur un cylindre métallique: on voit le tranchant se plier. Il doit revenir en place; si ça casse, trop dur, si ça reste ainsi, trop mou; voir Google) du tranchant confirme une dureté élevée, prompte à la casse plutôt qu'à la déformation


Formes et dimensions très proches.
La garde intégrale du TB est plus "carrée" et moins symétrique que sur le M&G.
Je pense que les aciers sont équivalents, sans doute un X50CrMoV15 (au pire un X46Cr13m, au mieux un X55CrMoV15)



Après perçage des rivets: 1 trou de 4 mm et 4 rectangles de 4 X 6 [mm]. Isostatiquement c'est mieux
que sur le M&G puisque c'est le premier trou (et seulement lui) qui définit la position des plaquettes.
Sur le M&G, il y a deux trous de 4 mm pour positionner la plaquette (c'est un montage dit hyperstatique).
Les plaquettes sont pleines (et pas creuses) et il y a également deux autres rivets cachés sous forme de pions
de centrage moulés dans l'une d'elle (cercles rouges; comme mon idée developpée hier pour le M&G!).
Comme sur le M&G, le TB a une bavure sur le manche, bavure que personne n'a cru bon retirer à la
fabrication: normal c'est pour la grande distrib' qui doit tirer les prix et fonctionnellement cela n'ôte
rien.



20 EUR nu et non affûté contre 11.90 EUR tout habillé et avec un tranchant.
Aciers, duretés, formes, procédés d'obtention (quasi) identiques.
Lame plus fine et moindre poids pour l'un, garde intégrale arrondie sans doute plus fonctionnelle pour l'autre.
1 x D4 mm et 4 x 4 X 6 [mm] en haut,
1 x 4 X 7 [mm], 2 x D6 mm et 2 X D4 mm en bas.
Les deux ont la pointe parfaitement dans l'axe des trous.


    Si la coutellerie ne vous interesse pas, vous pouvez simplement acheter ce couteau, parfaire l'affûtage et sans doute en être très content. Très bon design, très bon rapport qualité prix.

    Si vous voulez y monter un manche personnalisé (protéger le tranchant!) le façonnage des plaquettes au niveau de la garde sera plus compliqué qu'avec le M&G. La surface intérieure de la garde est cylindrique et légèrement en pente de quelques degrés. Ici le M&G a une surface plane, inclinée d'environ 15°. Pour les deux, il faut retirer la bavure (trempée elle aussi).

    Esthétiquement et fonctionnellement, j'ai une légère préférence pour le M&G. Une fois montés tous les deux, il faudra voir à l'usage.


02-AOU-2015

    Pendant que je "barbecutais" en taillant les petits morceaux de pommier récupérés il y a quelques mois (et sans le moindre duramen exploitable au coeur), mon voisin de derrière (un type vraiment sympa) m'a demandé si je faisais toujours des canifs. "euh pas vraiment, surtout des couteaux fixes et jusqu'à présent 2 pliants, à friction dit Piémontais, sans système de verrouillage". Dans la famille de sa femme (elle aussi elle est super gentille; y a des couples bénis parfois, que voulez-vous; il faut croire que c'est pour faire une moyenne avec tous les autres où ça se passe mal), il est de tradition d'offrir un couteau aux enfants après un examen, en l'occurence un BEPC obtenu avec mention (y a des mentions au BEPC maintenant?). Je leur ai montré mes dernières réalisations, pendant que mon petit bois partait en cendre (mangé tard)... J'ai l'impression qu'ils vont vouloir m'en acheter un... A faire? C'est horrible j'avais déjà la pression. Ce qu'on risque d'en penser, ne pas se louper, faire assez vite. C'est tout moi: je devrai être heureux que ça plaise et au contraire je n'y vois que les côtés négatifs. Vous n'auriez pas un truc pour me soigner l'âme? Du Yoga, la respiration? Je ne sais plus quoi essayer. Le sport ça marche moyen...

    Plus tard, je me suis décidé pour la chute en (ce que je pense fortement être du) ziricote pour le M&G. Un petit coup de scie à ruban pour en débiter deux ébauches de plaquettes. Ebauches poncées à plat au P80 pour aplanir la surface d'appui. Après quelques essais, j'ai incliné la table de mon petit lapidaire (de mon vieux combiné Peugeot) à 20°, angle que semble faire la garde intégrale avec le manche. J'ai ainsi façonné les deux faces avant des plaquettes. J'ai fixé la première aux serre-joints (aussi jointive que possible) et j'ai percé deux trous borgnes peu profonds de 6 mm en me servant des trous n°2 et 4 du manche.

    Après démontage de la première plaquette, j'ai préparé la seconde et l'autre face du manche: dégraissage et activation à l'abrasif. Collage à l'époxy et mise sous presse. J'ai serré beaucoup plus fort que d'habitude, au risque de forcer la colle à s'échapper mais dans le but de conformer au maximum les surfaces de contact.

    Pour la suite je compte percer la plaquette collée en me servant du manche comme guide avec
- 3 trous de 4 mm (pour des rivets inox de 3.85 mm)
- 2 trous borgnes de 6 mm (pour des tourillons en frêne de 6 mm).
    Contre-collage de la seconde plaquette avec les deux tourillons, puis contre-perçage des trois trous restants. Et pour finir façonnage.

    Le soir sur ma terrasse je me suis livré à un petit jeu fort addictif: l'identification des essences dans mes chutes achetées chez FTFI. Avec l'aide de photos sur Internet, je pense avoir identifié du cocobolo, du pink ivory, de l'amaranthe, du bois de rose. J'ai remis la galerie à jour pour 3 couteaux dont l'essence m'était inconnue, avec quelque réserve bien entendu. Je ne l'ai pas fait dans les pages précdentes. Il s'agit des modèles couteau à pain, second "Franquelin" et "Coulonge".


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