16-JUL-2020
Je palpe souvent le "Bujeault 106%" et je le trouve
trop épais derrière le tranchant: on est à 0.5 mm
à l'épaulement entre tranchant et émouture mais
juste derrière c'est déjà 0.70 mm. J'ai donc fini
par sortir une pierre de coticule pour casser l'épaulement
et affiner le tout. Finalement cela revient à
"convéxifier" la zone juste derrière le tranchant. Au
final le pied à coulisse donne encore quasiment les mêmes
valeurs d'épaisseurs mais la pulpe des doigts et des essais de
coupe indiquent que ça va beaucoup mieux en terme de
pénétration dans la matière.
Bien entendu la jolie révélation au
perchlo a été effacée. J'ai fait tout cela parce
que j'ai commencé un étui en Kydex dans le style de ceux
de Murray Carter, mais avec la variante de Joe Calton c-à-d avec
un petit système de sécurité par construction dans
le kydex en cas de traction sur la paracorde lorsqu'elle est autour du
cou (on reste accroché quelque part et on s'étrangle). Je
pense refaire la révélation une fois l'étui
terminé.
17-JUL-2020
Essai de moulage de Kydex pour le "Bujeault 106%"
car j'avais le four de cuisine allumé pour refaire mon stock de
brioches (dont une avec prâlines roses). J'ai oublié les
diverses valeurs alors j'ai regardé la fiche technique de chez
Kydex en ligne. Pour mes plaques de 1.6 mm c'est 63 secondes entre 182
et 196°C. Premier essai et mise sous presse dans l'étau pour
7 minutes: bof: définition pas terrible et la lame s'est
déplacée. Je relis la fiche. Comme je superpose deux
couches de 1.6 mm, cela fait 3.2 mm ! Et là on arrive à
2'10". Et recommence.
Donc
2'10"
dans mon four de cuisine à 180°C en chaleur tournante, sur
la lèche-frite en position milieu, puis serrage de 6 tours dans
l'étau et attente de 7 minutes: bingo! (j'ai mis de la couleur pour vite retrouver ces valeurs dans le futur)
Faut encore choisir la position d'au moins deux
autres rivets pour déterminer la force de retenue, les fixer et
façonner le contour.
Tiens au fait, on m'a filé un morceau de
lame cassée d'une machine agricole. 5 mm d'épaisseur.
Elle porte l'inscription "Krone 202775270" . D'après le Net, ce
sont des lames pour presses à balles (de foin) carrées
de la marque Krone de la gamme "Big Pack". Pas moyen de trouver
l'acier que c'est. L'agricole ça doit résister aux chocs
et rien coûter. Je prédis donc une sorte d'XC35 avec
peut-être 2..3 pouillème d'éléments
d'alliage et au mieux de l'XC70 si on avait de la chance.
19-JUL-2020
Cette semaine j'ai eu un message pour me dire que
mon duromètre Leeb à rebond avait été
envoyé. Quoi?! Trois semaines qu'ils ont mon pognon et le truc
part seulement maintenant avec livraison annoncée dans 3
semaines... Vérole, pangolins va! Bon je retire le pangolin car
le paquet a été livré jeudi, je l'ai
récupéré vendredi et j'ai joué avec cet
après-midi.
Le modèle sans marque est le SHL-140. Une
unité de mesure, un impacteur de type D, un bloc d'acier servant
d'étalon de dureté à 798 HLD (Hardness, Leeb,
impacteur type D) avec un certificat de conformité valable 1 an
et la carte de contrôle qualité tamponnée,
signée, certifiée (bon ça vaut peau d'zob ici hein
mais bon y a de l'effort). Le tout dans une chouette valise... Tiens
elle est défoncée sur le côté!? Ah ben oui
le bloc d'acier pèse 2.7 kg et doit bouger pas mal malgré
la mousse... Coup de bol ce n'est pas l'unité de mesure qui a
pris les coups. On peut choisir l'unité de mesure (moi j'ai pris
HRc, après essai avec l'étalon), la direction de l'impact
(vertical, horizontal, à 45°...) et le type de
matériau, il faut prendre l'acier d'outil à froid ("cold
work tool steel"). L'impacteur doit être armé (un
ressort), plaqué fort contre la pièce (plane
et suffisamment lisse) et déclenché comme lorsqu'on
appuie sur un stylo à bille rétractable.

Le bloc de dureté connue de 2.7 kg (!) a fracassé la valoche.
Le principe général, c'est de faire
rebondir une bille (ou autre) et de mesurer l'énergie
restituée pour en déduire la dureté. La forme, la
taille, la force de l'impacteur varient selon les matériaux.
C'est un produit assez récent dans l'histoire industrielle,
destiné à faire des mesures non destructives sur site
lorsqu'on ne peut ramener la pièce sous un duromètre
classique. Il y a cependant des restrictions d'utilisation comme
notamment la masse minimum de la pièce. Internet parle de
l'ordre du kilogramme. Ne pas faire de mesure trop près des
bords de la pièce, les espacer d'au moins 3 à 5 mm.
Ce n'est pas l'idéal pour des couteaux pas
bien lourds et plutôt aux dimensions modestes. Pour des
résultats non garantis, c'est même sacrément cher
payé.
Donc j'ai joué avec l'appareil et plein de
couteaux: du commerce avec dureté connue et les miens. J'ai pris
le bloc étalon pour poser le couteau. Si le couteau a une
émouture creuse ou convexe (donc plus ou moins toujours, rien
n'étant parfait), les résultats ne sont guère
encourageants. Il faut réussir à asseoir le lame au point
que l'impacteur ne voit plus qu'une grosse pièce entre lui et le
bloc support. Après plus de 100 mesures, je commence à
avoir la main
- certains couteaux, certaines géométrie ne sont pas mesurables
- il est difficile de mesurer des duretés près du tranchant, surtout sur les trempes sélectives
- même sur des aciers très durs, la bille de l'impacteur type D laisse une toute petite trace d'impact.
- mes anciennes mesures par comparaisons ne sont pas mal du tout; il faudra continuer à les faire en parallèle
- certaines lames semblent avoir de grande variations de dureté
Je pense publier ici quelques résultats que
j'estimerai fiables. Pour commencer par exemple la dureté d'une
enclume ou de la table d'un marteau. Avec l'expérience venant,
on en fera peut-être quelque chose de ce duromètre Leeb.
Mais si vous voulez un truc sans prise de tête, avec
résultat garanti à tous les coups, n'en achetez pas. Rien
ne vaudra un vrai duromètre type Rockwell, Brinell ou Vickers.
20-JUL-2020
J'ai fini l'étui en Kydex du "Bujeault 106%"
- recherche du meilleur endroit pour placer les deux rivets de fermeture de l'étui
- perçage des deux trous et montage des rivets
- façonnage du contour, d'abord à la scie à
ruban puis au mini back Peugeot et à la main au P220
- sciage des deux rainures pour former les deux boucles de retenue de la paracorde pour port éventuel au cou.
- formage des deux boucles avec le décapeur thermique et un forêt de 4 mm
- formage d'un début de rampe d'éjection pour le pouce
- gros nettoyage de l'intérieur...
Je vais peut-être mettre de la paracorde pour
un port à la ceinture pendant les vanaces prochaines. Vous
pouvez voir un tuto typique pour ce genre d'étui chez Joe Calton
ici et
là (seconde partie).
21-JUL-2020
J'ai ajouté 1 m de paracorde sans les 7 fils
internes à l'étui du "Bujeault 106%". Je l'ai fixé
pour un port à la ceinture mais le rab de longueur permet d'en
faire un collier réglable, si on fait un noeud coulant à
chaque extrémité. Je n'ai pas fait les entailles de
sécurité pour le port au cou. Il faudra les faire si on
se décide pour ce mode de port.

On voit un peu la petite rampe pour le pouce.
J'ai un peu
digéré la notice en anglais très approximatif du
duromètre Leeb. Ne pas faire de mesure à moins de 5 mm du
bord, ne pas faire de mesure à moins de 3 mm de la
dernière. L'épaisseur minimale devrait être de 5 mm
et évidemment, c'est rare sur mes couteaux (et encore plus un
poids de 5 kg minimum). La notice dit qu'il faut essayer de plaquer la
pièce à mesurer (et de moins de 5 kg) aussi "fort et
solidairement que possible" sur un support stable afin que l'appareil
(le rebond) ne "voit" qu'une grosse pièce solide. Ce sera le
plus gros problème à surmonter. J'ai remarqué que
j'ai des mesures fiables et conformes aux annonces (de fabricant
de couteaux du commerce) seulement si la face d'appui du couteau est
bien plane en reposant partout sur le bloc support. Dès qu'il y
a du jeu, la fine lame agit comme un combiné ressort amortisseur
et la mesure est faussée. La notice précise qu'il faut
faire au moins 5 mesures et ne retenir que la moyenne pour avoir une
valeur... M'ouais.
23-JUL-2020
"Newsletter", Larrin Thomas du site Knife Steel
Nerds vient de sortir un bouquin, avec soumission à
des pairs, des "cadores" tels que John D. Verhoeven, Roman Landes
ou encore Cliff Stamp, connu pour son approche scientifique ultra
rigoureuse (et détesté par nombre d'experts auto
proclamés, bizzarement tous vendeurs de couteaux).
Déjà dispo sur Amazon.fr, je l'ai commandé dans la
minute. Il ne contient sans doute rien de révolutionnaire pour
qui suit son site, mais regroupé dans un bouquin, c'est plus
agréable à lire et de cette façon, je participe un
peu financièrement à son immense travail.
25-JUL-2020
Mon voisin m'a ramené quelques petites chutes
d'un chantier qu'il supervise et sur lequel on pose en même temps
que ses travaux de plomberie une terrasse en bois. Bois du Canada,
inconnu. Pas très dense à l'oeil (le veinage me fait
penser à du résineux...) mais assez lourd au poids. Je
l'imagine traité en étuve pour résister aux
intempéries. Pas sûr que ça donnera quoi que ce
soit. Au poids et à la densité, j'ai plus d'espoir en
mon cadre de fenêtre qui selon le veinage me fait penser
à du hêtre (ce qui n'est pas terrible non plus vous
avouerez)
26-JUL-2020
Le livre de Larrin Thomas "Knife Engineering"
annoncé pour le 5 août par amazon.fr a été
livré aujourd'hui dimanche dans mon jardin, pour cause
d'absence. Mais je n'ai jamais demandé qu'on fasse bosser de
pauvres bougres le dimanche moi! Une honte. Et on ne peut même
pas acheté le livre ailleurs que sur amazon. Imprimé en
Pologne par Amazon, 442 pages ISBN 9798621848873.
28-JUL-2020
J'ai fini la réparation de ma pompe à
pied Michelin bicylindre en taraudant (au mieux; M8) les
extrémités de l'axe forgé. Rien à voir avec
cette page mais comme il y avait un peu de forge dans cette histoire...

Axe pas très droit, laissé recuit pour ne pas rebouffer
trop vite les tôles latérales, calage avec des
rondelles, deux écrous, beaucoup de lubrifiant. Allez, 10 ans de plus, ce serait pas mal.
30-JUL-2020
Tiens, un regain de motivation... Faut en profiter.
J'ai sorti le back et taillé l'émouture de la plane, en
souffrance depuis si longtemps. J'ai réussi à la
redresser avec la technique des 3 points d'appui dans un étau:
j'ai serré de plus en plus fort, par étapes, en ayant
peur d'un vieux "ping" des familles, mais cette fois la chance
était avec moi. La géométrie de la plane
n'étant pas parfaite, il y a, ici et là, des
vallées et des sommets, mais pour un truc forgé qui doit
copier de l'ancien, ça ira très bien. J'ai tout
passé aux P40, 120, 220 et 400. J'ai fait l'émouture
à 25°, comme sur mes ciseaux à bois. Je l'ai fini en
la creusant un peu avec ma roue de 250 mm (conseillé par les
ébénistes). Reprise à la main au P400 et polissage
aux disques sisal, coton et flanelle avec pâtes noire, verte et
blanche. Pendant toutes ces opérations la soie ressoudée
s'est barrée: c'est vous dire la qualité de ma soudure
avec les yeux fermés! Pour préparer la nouvelle soudure,
j'ai fait des chanfreins à 45° avec le back sur les surfaces
de jonction.
Voilà déjà quelques temps que
me yeux de 48 ans me jouent des tours. C'est ainsi que je me suis
aperçu que le manche symétrique de mon couteau d'office
Opinel N°102 m'a souvent fait tenter de couper des tomates avec le
dos de lame. Donc back sorti, j'ai fait deux encoches dans le manche de
l'Opinel, les classiques diamètres 25 et 250 mm. Petite finition
à l'éponge abrasive Norton et huile de lin.

Voilà mes 4 couteaux d'office dont je me sers en permanence dans la cuisine. Il est temps de faire un premier bilan
- C'est bien une lame de 10 cm qu'il faut, les 8 cm sont moins polyvalentes
- une pointe fine (Opinel, Victorinox) type baillonnette est souvent très pratique pour des "détails"
- il faut un manche asymétrique pour que votre cerveau sache où est le tranchant, même sans voir le couteau
- L'Opinel carbone se désaffûte le plus vite (les carbures
de chrome des inox donnent de la résistance à l'usure)
- Tous s'affûtent très vite
- le tranchant du Robert Herder est très endurant, car
très fin. Même émoussé, le métal est
si fin que ça coupe encore
- Le plus rigide est le Tarrerias-Bonjean de grande distrib'
S'il n'en fallait qu'un lequel? Difficile... Sans doute le
Tarrerias-Bonjean: c'est aussi le plus cher mais forgé, solide,
rigide,
avec une garde pour la sécurité, inox, facile à affûter, lame assez longue pour faire beaucoup.
Duquel je me sers le plus? En ce moment, du plus "mauvais", l'Opinel. Pourquoi alors? Aucune idée.
Avez-vous toujours été le plus amoureux de la plus belle? De la plus intelligente? Un choix du coeur sans doute.
31-JUL-2020: c'est les vacances
J'aimerai bien forger un couteau pendant ces
vacances. Mais d'abord il faudra finir la plane. Je lui ai d'ailleurs
gravé le logo aujourd'hui.
C'est souvent le dernier truc que j'ai
récupéré qui me fait envie, en l'occurence la lame
de presse de foin à balle carrée de chez Krone et le
cadre de fenêtre en bois inconnu. Il faudra bien sûr faire
un essai de trempabilité avant, mais à cause de
l'évident besoin de résistance aux chocs, chocs que l'on
rencontre souvent dans l'agriculture: un caillou, une souche, un ch'ti
n'enfant...), j'ai peur qu'on soit très bas en carbone, genre
0.35%. En rapport avec la taille de la lame cassée, je
rententerai bien un second clone du ESEE-5 (le "Korak",
galerie
28-MAI-2019) mais cette fois avec la bonne épaisseur et la bonne
hauteur de lame. Je n'ai pu trouvé la matière de ce genre
de lame sur Internet mais je me suis souvenu de 3 plans que m'avait
envoyé un copain et camarade d'école d'ingénieur
qui bosse aujourd'hui dans le domaine. Je les ai retrouvés, et
oh surprise, 2 d'entre eux sont exactement ce genre de lame avec
une épaisseur identique et des dimensions approchantes. La seule
différence c'est l'acier utilisé. Je ne peux citer la
marque mais il s'agit d'une société allemande très
connue, qui a pignon sur rue. Les plans sont ceux du fournisseur, un
Français, qui soustraite ces lames. Peut-être
fournit-il bon nombre de concurrents aussi? Je suppose donc que ce que
fait la concurrence est très proche.
La première version est en 37MnB5, le texte
du cartouche précise "trempe de masse 50-53 HRc" et le plan une
"métallisation de carbure" (quid?) sur 12 à 15 mm de
largeur de la denture, mais que sur une seule face. Le second plan est
rigoureusement identique, à l'exception d'une encoche faite pour
distinguer les deux variantes. Cette fois l'acier est du 50CV4, avec le
texte "trempe de masse 40-43 HRC, trempe locale 55±2 HRc". Le
plan ne précise pas où se trouve la trempe locale mais on
l'imagine bien sûr sur la denture avec une larguer similaire
à celle du premier plan. Nous voilà donc avec
des lames trempées sélectivement.
Quant on sait que les ESEE en 1095 sortent à
56..57 HRc, on n'est pas loin avec le 50CV4, sans compter qu'on sera
beaucoup plus résilient avec cet acier et, cerise sur le
gâteau, la possibilité d'avoir des carbures de vanadium
très résistants à l'usure. Ah si seulement ma lame
Krone était en 50CV4! La littérature indique une
dureté maximale après trempe d'un acier avec 0.5% de
carbone de 60..62 HRc selon les sources (avec 100% ou presque de
martensite) et 55..56 HRc après revenu à 200°C. J'ai
aussi retrouvé le 50CV4 dans la thèse de doctorat qui
traine sur le Net (Ecole Centrale de Lyon, 1982, Christian Granottier),
au sujet du traitement thermique des ressorts de bagnoles. Le 50CV4 y
est cité comme matière de ressort à lame et
parabolique (quid?). L'extrait de l'AFNOR 35-571 nous dit C 0,47..0,55,
Si 0,1..0,4, Mn 0,7..1, S 0.035 maxi, P 0.035 maxi, Cr 0,85..1,15, V
0,1..0,2 (tout en pourcentage de masse évidemment!).. Un essai
rapide avec la lime demi douce sur mon exemplaire indique une
dureté similaoire au dos cpomme au tranchant.
03-AOU-2020: vive les vacances!
J'ai ressoudé la soie cassée de
ma plane. Cette fois de façon plus sérieuse, plus longue,
plus préparée. "Y a du métal d'apport" sur ce coup
là. J'ai tout meulé grossièrement mais en
profondeur: tout cela m'a l'air très sain. Ma prochaine
étape c'est de sortir le chauffage par induction pour donner la
forme définitive aux soies, en espérant qu'il n'y aura
plus de casse.
04-AOU-2020
Avec le chauffage par induction, j'ai redessé
et "égalisé" au mieux les soies de la plane, puis
toujours avec le même moyen de chauffe, j'ai "fini" les trous
pré-percés à 4 et 5 mm dans des billes de
hêtre de 40 mm du commerce pour faire les poignées. Le
repli des soies m'a été impossible selon mes
désirs, alors j'ai coupé court dans tous les sens
du terme en sciant les excès de soies. J'ai fini par tout
coller à l'époxy à prise progressive. La suite
demain sans doute: ponçage, affûtage final et huilage du
bois.
Le mirabellier de mes parents est si chargé
en fruit cette année que deux énormes branches ont
cassé. On en a découpé une première
dimanche avec mon frère. J'ai mis 3 jours à
écouler environ 15 kg de mirabelles entre les offertes, les
conglées, une tarte. Aujourd'hui je suis allé
récupérer les plus grosses branches pour en faire des
manches d'outils éventuels. J'ai aussi
récupéré une petite hachette incluse dans le
rachat de la boulangerie de mon père en 1965. Reliquat de
l'époque des fours à bois (que mon père avait vite
remplacé par un four à fioul, top de la modernité
en 1970, juste avant le choc pétrolier). Aussi loin que je me
souvienne le montage du manche avait toujours été un
massacre. Cette fois, je l'ai prise pour l'affûter et la
rénover un peu.
La lame porte l'inscription 500 (grammes?) avec une
croix (catholique), un coeur et une ancre. Elle a plus servi de marteau
que de hache et la table est très marquée. Il y a des
stries d'origines partout. Je me demande comment elle a
été réalisée. J'ai tout repris à la
meuleuse avec un vieux disque P40. Les défauts sont partis
très vite malgré l'age du disque. Je remarque vraiment
comment l'acier est plus dur au tranchant et sur la table. J'ai
même vérifié avec la lime. Ce truc est vraiment
trempé à deux endroits et hyper mou partout ailleurs.
J'ai sortie le manche qui tenait par des coins dont voici la liste
exhaustive: 3 clous, 2 clous à deux pointes et deux rondelles M8
ou M10 à bords larges. J'ai refait une fente plus propre et un
coin dans une chute de mirabellier justement. J'ai tout remonté
à la colle à bois et j'ai encore coincé tout le
bois me restant dans les zones vides (avec force colle à bois).
J'espère poncer à ras demain et y mettre une second coin
en acier.
05-AOU-2020
J'ai sorti le back pour poncer à ras les
soies sur la plane. Suite de bouchage de trou avec de l'époxy 90
secondes. Nouveau ponçage et quelques couches d'huile de lin.
Le back étant sorti, j'ai scié puis
poli à ras le manche de la hachette. J'ai peaufiné
l'état de surface au P120, 220 et 400. Petit ponçage
manuel du manche. Avec une chute de couteau forgé, j'ai fait un
coin en acier avec le back pour compléter le premier, cette fois
à 45° comme sur mon marteau Facom. Là aussi un peu
d'huile de lin et retour au bercail.

Avant (en bas à droite), pendant (en haut à droite) et après.
17-AOU-2020
Je me suis retrouvé aujourd'hui chez un hard
discounter de bric à brac, un magasin Action pour ne pas le
nommer. J'y ai trouvé des fôrets acier, des disques
à tronçonner l'acier 115 X 1 mm et surtout une friteuse.
Les deux premiers étant vraiment pas cher (les 5 disques valent
moins qu'un seul de chez Norton), je n'ai pas trop hésiter. Pour
la friteuse... Voilà longtemps que je voulais me faire un bain
d'huile chauffée pour mes trempes, avec un bac, une
résistance, un capteur de température, un
contrôleur, un relais, bref comme mon four de trempe quoi.
Là l'ensemble est à 19.99 EUR, autant dire que sans
récup' jamais je n'atteindrai ce tarif. En plus, il reste de la
place pour y mettre un peu d'isolant entre cuve et paroi
extérieure, alors en avant pour les expériences. Avoir un
fluide de trempe bien constant va peut-être beaucoup m'aider?
Quoiqu'il en soit, ce serait un paramètre de plus qui serait
bien maitrisé.
18-AOU-2020
J'ai affûté la plane imparfaite et j'ai
fermé ce dossier. Elle attend son bout'd bois dans le garage
avec les rabots. Impossible de mesurer la dureté au
duromètre à rebond Leeb (pas assez de masse, pas assez de
"portée" rigide). Elle est aussi en
galerie.
19-AOU-2020
Avec des polystyrènes de
récupération (isolation maison de 20 mm, emballage de 10
mm), j'ai isolé ma friteuse "à la sauvage". Tout est
maintenu par coincement ou ruban adhésif double face. Ça
devrait tenir en température car je compte tourner entre 50 et
70°C (idéalement 60°C avec de l'huile de colza pour
commencer), pas plus. De cette façon je pourrai
- travailler avec une "donnée" constante et maitrisée de plus
- avoir une température plus constante et plus stable que si la friteuse n'était pas isolée
- consommer moins d'énergie (mon coté écolo ou radin selon où vous me placez)
- éviter les préchauffage à la sauvage (avec un
fer rouge sortant de la rouge) qui "entame" les qualités de
l'huile.

Polystyrène dense de 20 mm à l'extérieur et le moins dense de 10 mm entre cuve et boitier.
Couvercle doublé juste à l'extérieur. A gauche la
cuve, à droite le thermoplongeur régulé, avec sa
sonde
et son thermostat.
21-AOU-2020
Une lettre de Fedex au courier de mercredi 19,
ouverte ce vendredi 21: il faut toujours une première fois. On
me réclame des taxes (10 EUR), des frais de dossier (15 EUR) et
de la TVA sur les frais de dossier (3 EUR; total 28 EUR) pour le
duromètre reçu il y a plusieurs semaines
déjà. Un machin aussi lourd a dû se faire
remarquer par les douanes. La facture pro forma annonce un prix farfelu
de 25 dollars alors qu'il en coutait 12 fois plus. J'imagine que la
taxe est proportionnelle au prix déclaré. Bon c'est pas
très grave, ramené à tous ce que j'âi
dû acheter sans taxe française depuis des années,
c'est pas cher payé.
05-SEP-2020
Repérage d'une vieille tondeuse pour les
encombrants samedi matin en joggant. J'ai réussi à
repasser avant le ferrailleur pour en récupérer la lame
de 3.2 mm.
13-NOV-2020
Après ma journée de
télétravail du mardi 15-SEP-2020, je suis sorti comme
à mon habitude enquillé les kilomètres en VTC.
Autant vous dire que cela ne s'est pas passé comme prévu.
Tout seul, "comme un grand", j'ai chuté, pas très vite,
entre 15 et 20 km/h selon moi. En voulant me relever, je constate que
j'ai 3 coudes droit: au lieu de sentir un os, j'en sens plusieurs. Je
vous la fait en "fast forward": pompiers (merci à eux), urgences
(merci à eux), "vous avez le coude luxé et cassé"
dixit l'interne, j'ai été opéré pendant
deux heures le lendemain à 9 h (merci au chirurgien et au
système de santé français qui quoi que fort
décrié force le respect: on est venu me chercher et on
m'a réparer en moins de 24 h en utilisant parfois des machines
ultra sophistiquées que personne ne peut se payer seul; pas
sûr que le fier cavalier Mongol dans le désert de Gobi ait
droit au même traitement). Je suis sorti le surlendemain avec un
arrêt de travail de 8 semaines. On prend conscience de sa
petitesse lorsqu'on est droitier, sans usage possible du
côté droit. Soins tous les 3 jours, très dur de
dormir la nuit à cause de la douleur, le coude a 26 agrafes et
ressemble à un petit gigot, la première semaine mon
avant-bras est gros comme un kebab (je n'éxagère
même pas). Un mois plus tard, rendez vous de contrôle
- c'est une fracture complexe mais c'est en voie de guérison
- faut commencer la rééducation (coude à angle
droit je peux "ouvrir" de 25° et "fermer" de 10°; j'ai
très peur de ne jamais plus pouvoir faire de pompe, tenir un
marteau, etc)
- je reprends 2 semaines d'arrêt de plus
- je demande à avoir mes radios
Voilà je peux enfin reprendre un peu le clavier et j'explique mon silence.

Voilà une des radios du 17-SEP-2020, jour de sortie de l'hopital.
Sur une feuille était noté "vis olécrane". Je pensais avoir une vis dans l'humérus,
moi. Et ben non, la photo n'est pas truquée: ce n'est pas mon bras au dessus
d'une boite de vis mal rangées, tout ce bazar est là dedans.
Pour ne pas rester
sédentaire, j'ai vite repris un peu de marche en allant par
exemple chercher du lait à la ferme non loin de chez moi. Le
jour de ma chute, 40 minutes avant pour être précis,
c'était
là que dans un tas de ferraille j'avais vu des pièces que
j'avais déjà vu dans une video de Chandler Dickinson de
la chaine Youtube "Old School Forge". L'agriculteur qui m'a
permis d'en prendre autant que j'en veux appelle cela des
contre-couteaux de moissonneuse batteuse. Il y en avait 3, visiblement
pas du même fabricant. J'ai pris le seul modèle tordu (les
deux autres étaient cassés) qui était
également le seul avec des inscriptions: "FORGED" et "379720".

Au mieux un acier à ressort sans doute, on verra bien si j'en fait quelque chose un jour.
17-NOV-2020
Je suis retourné une fois de plus chercher du
lait à la ferme. Sur une table, pendant que j'attends
l'agriculteur, une paire de ciseaux courbes, rouillés au dernier
degré. On dirait des ciseaux à ongles pour géant.
Je l'éxamine sans rine y voir n'ayant pas mes lunettes de vue.
L'agriculteur arrivé entre temps me dit que c'est un ciseau (non
on dit une paire) pour couper les poils des queue de vaches, sans
risquer de les blesser. Il vient juste de les retrouver, mais bien
sûr cela ne coupe plus. Alors je lui ai demandé s'il
voulait bien que j'essaie de les réaffûter. Me
voilà avec une tache que je me suis donné tout seul. Avec
le recul, c'est à se demander si je ne suis pas masochiste. Je
crois surtout que je suis curieux.
18-NOV-2020
J'ai un peu tué le temps l'après-midi.
Brosse rotative plastique, mini brosse Dremel pour les recoins, coup de
lime douce puis pierre Gesswein P600 (un demi-angle au sommet de
60° à vue d'oeil!), coup de cuir avec pâte 2 microns
et ajustage du jeu au marteau. Ça coupe bien le papier. Pour les
poils de vache, on verra le retour. Aucune trace d'une quelconque
marque ou d'un pays d'origine.

Avant, après
30-AVR-2021
Mon collègue de la forge associative m'a
contacté car il balançait des ressorts à lames.
Comme je n'en ai jamais eu, je suis allé les chercher. En prime,
encore une ressort hélicoïdal. D'après lui les prix
de l'acier de récupération a bien augmenté chez
les ferrailleurs, ils reperendrait le kilogramme pour 40 cents. Pour
mémoire les chiffres que je connaissais c'était 15
à 25 cents.
Les deus ressorts à lame seraient issus d'un
Suzuki Samurai, Santana ou Vitara, bref le petit 4X4 du milieu de années 90.
Ils font 1400 X 80 X 10..17 [mm], de sacrés engins! Le ressort
hélicoïdal a un début de spire cassé et
serait de l'avant d'une BMW 320 E46.
01-MAI-2021
A cause de mon coude cassé, je n'ai rien fait
depuis longtemps. J'avais mis de côté un morceau
tronçonné du contre-couteau de ci-dessus ainsi qu'un bout
de lame de presse à balles de foin de marque Krone (réf.
202775270 marqué d'un W et de 51U0), histoire de tester leur
trempabilité. J'ai tronçonné un morceau de ressort
à lame pour en sortir un brut qui devrait servir de tranchet. Ma
petite disqueuse de 115 mm est à la peine, c'est épais,
c'est long malgré beaucoup de cogitation pour faire le moins de
coupes possibles tout en ayant une forme de départ la plus
adéquate possible. J'ai retrouvé dans mes tiroirs un lot
de disques à tronçonner du hard discounter Action (marque
Werckmann, par lot de 5). Je voulais les essayer. Ils font 1.2 mm
d'épaisseur. C'est donc l'occasion pour venir à bout du
ressort à lame. Ils sont moins bons (coupent moins bien, s'usent
plus vite) que les Norton de 1 mm de chez Casto mais tellement moins
chers que la balance continue à pencher de leur
côté.
J'ai fait des essais de trempe à l'eau sur
mes deux éprouvettes: incassables toutes les deux à la
première trempe. Seconde trempe plus chaude: le morceau de lame
de presse à balle de foin a cassé au second coup de
marteau. Rien à faire avec l'autre. Troisième trempe avec
austénisation encore plus chaude: rien à faire. C'est du
super costaud, donc faible en carbone. Pourtant la lime demi demi douce
patine à qui mieux mieux. Va comprendre!
Le tranchet est assez bien "venu". Gros temps de
chauffe pour une pièce si massive par rapport à mes
couteaux. Le coude me fait mal à chaque impact et certains
manches semblent glisser dans la main. Déjà que je ne
forgeais pas beaucoup, la pause forcée ne m'aura pas
aidée.

Six mois sans rien faire, l'eau s'évapore. Voici mon seul seau de copeaux sous le backsatand: presque
110 couteaux et autant de manches... Un seau de 15 litres à moitié plein.


Avant et après. Le brut du tranchet a été pris au
milieu du ressort à lame, dans l'acier le plus épais, en
tachant de profiter du trou. Les photos ont été prises
à posteriori après une nuit de recuit du tranchet
dans le seau de cendres.


J'ai juste réussi à fissurer le morceau de contre-couteau
de "moiss-bat", malgré ses 3 trempes hyper drastiques: par
contre mon maillet de 2 kg de marque Picard (trouvé neuf en
brocante) semble
bien mou: regardez comme l'éprouvette lui a entaillé la face de frappe!
Côté lame de presse Krone: grain hyper hyper fin, et comme
ça casse à peu près, je dirai qu'on a au moins
0.45% de carbone (0.55 avec de la chance?) Je pense refaire un meilleur
clone de ESEE-5
(mon "Korak") dans un morceau.

Le tranchet après recuit. Faut encore le reprendre au back, faire les TTH et l'affûter.
04-MAI-2021: "10 minutes of forging beats 30 minutes au grinding"
De nouvelles idées ou de nouvelles envies de
faire encore et encore des lames me viennent en tête... J'en ai
eu tant qui sont venues puis reparties. On verra si j'aboutis avec au
moins l'un d'eux. J'ai ressorti le back de sa poussière et j'ai
usiné le tranchet. Moi qui le trouvais assez proche de sa forme
finale, je n'ai pas eu l'oeil. J'ai usiné plus d'une heure au
backstand (la faute partiellement à mon côté radin
qui a voulu finir une bande P40 déjà trop usée je
pense). Cela aurait largement valu le coup de forger un peu plus pour
mieux finir sa forme brute. J'ai mis des rayons un peu partout et je
suis descendu à P220 histoire de limiter les risques de crics ou
tapures au fond de grosses stries au moment de la trempe. A ce propos,
comment le tremper?
- Au four avec trempe intégrale ou
- à la forge en essayant du selectif avec à la suite un revenu avec la chaleur résiduelle?
Vu l'usage et le contact fréquent avec des
aciers au rouge qui vont vite faire perdre la trempe au tranchant, on
se demande pourquoi faire du haut de gamme à l'unité avec
un outil sacrificiel qui va souffrir. Je crois bien que je vais tenter
une trempe à la Cambodgienne traditionnelle.
06-MAI-2021
J'ai profité de la fin d'après-midi pour faire les TTH du tranchet.
- J'ai mis le tranchet avec le carré vers la flamme dans ma
forge réglée au minimum. La première chauffe a
pris longtemps.
- Je l'ai ensuite sorti en plaçant le tranchant vers la sortie
de mon aspirateur pour faire une première normalisation à
l'air pulsé.
- Retour à la forge, tranchant vers la flamme pour une seconde normalisation.
- La chauffe fut bien plus rapide. Nouvelle normalisation à l'air pulsé, toujours le tranchant d'abord.
- Troisième normalisation, identique à la seconde.
- Dernier passage à la forge pour l'austénisation finale
avant trempe. Comme il s'agit d'un acier à ressort avec un taux
de carbone aux alentours de 0.5%, je vise environ 850°C, soit
quelque chose de plus orange que rouge. Il aura pour cela fallu
remonter un peu le débit de gaz de la forge.
- Trempe dans un seau d'eau de pluie froide (~15°C) sur
environ 7 mm (l'eau de pluie c'est pas par croyance mais par
facilité à cause de mon récupérateur tout
proche)
- Ensuite c'est un jeu de va et vient entre seau et air pour que la
chaleur restante dans la pièce remonte vers la pointe (qu'on
essaie de polir pour voir les couleurs) afin de lui faire des revenus
successifs, si possible au bleu/gorge de pigeon/blabla (environ 280
à 320°C). On vise un tranchant pas trop cassant, pas trop
dur.
A la fin j'ai testé avec une lime demi-douce:
ça patine pas mal au tranchant et le reste est assez mou.
Inespéré pour un parfait ignare. Faut encore
affûter le tranchant, convexe comme une hache je dirai, pour la
solidité, puis l'essayer. A l'occasion je tacherai de mesurer la
dureté avec mon duromètre Leeb et mes diverses lames aux
duretés connues.
17-MAI-2021
On m'a refilé la partie métallique
d'une serfouette avec prière de la réparer. Elle a
dû en passer du temps dehors tant elle était couverte de
rouille de surface. J'ai tout enlevé avec ma brosse à
poils en plastique. Elle est bien revenue. C'est une Gouvy
modèle 13-3 18. C'est du bon matos, fabriqué dans ma
Plouquie Est, avec une excellente réputation. Mon père
n'a que ça depuis 1980 ans. Une sorte de Facom du jardinage. La
bague de fixation au manche a été enfoncée, une
griffe est tordue mais surtout la panne est entaillée comme si
on avait mis un coup de hache en travers, pile au milieu. Le métal est déchiré.
J'ai allumé la forge pour redresser la bague
sur la bigorne. Puis la griffe. Il m'aura fallu de nombreux essais.
C'était moins facile que prévu. Pour finir j'ai
refermé la fissure de la panne. Il faudra y mettre un petit
cordon de soudure. Je vais tacher de faire cela chez un de mes
collègues de la forge associative qui fait du mobilier
métallique. Je regrette de ne pas avoir pris de photos mais
j'étais pressé. 24 heures dans une journée, ce
n'est pas assez.
18-MAI-2021
Comme prévu, j'ai emmené la serfouette
chez mon collègue en fin d'après-midi et on y a mis deux
petits cordons de soudure. Le tranchant s'est un peu effondré
localement mais je rattraperai cela par enlèvement de
matière. N'ayant pas meulé le cordon, j'ai pu un peu le
noyer et le faire fluer vers la zone de manque de matière en le
forgeant. Profitant de la forge, j'ai austénisé au mieux
l'ensemble de la serfouette (pas facile dans ma petite forge pour
couteaux mais ça rentrait tout juste) sans faire la moindre
normalisation et j'ai fait des trempes sélectives à l'eau
des pointes de la fourche, puis du tranchant de la panne, en
alternant les deux très souvent, avec beaucoup de chaleur
restant au milieu au niveau de la bague. La lime demi-douce me fait
dire que c'est un peu trop dur aux extrémités pour de
l'outil de jardin. Je tacherai de bien polir l'ensemble et d'y faire
des revenus sélectifs à la lampe à souder en
partant de la bague pour viser les couleurs extrêmes du spectre
des revenus, vers le bleu et un peu au delà si ça va, au
moins deux fois encore.
19-MAI-2021
Grosse séance à la meuleuse d'angle
sur la serfouette: d'abord à la brosse rotative puis aux disques
P40 et 120. Inutile de vous dire de vous protéger, non? J'ai
sorti la lampe à souder et il m'a fallu un temps incroyable pour
obtenir les couleurs du spectre des revenus. Je suis allé le
plus loin possible vers le bleu/violet/gorge de pigeon. Encore un
manche de 34 mm en bout que doit lui trouver le propriétaire et
ça devrait le faire.

Désolé pour la qualité de la photo!
25-MAI-2021
J'ai dû retourner au boulot aujourd'hui pour
de la paperasse administrative. Ce n'est pas la fin de mon
télétravail... Un collègue Allemand m'a
ramené des restes du boulot de son père il y a bien
longtemps. Celui-ci devait être ouvrier d'état ou un truc
du genre dans une caserne française en Allemagne, les fameuses
FFA (Forces Françaises en Allemagne). Il s'agit de 3 cylindres
de diamètre 20 par 534 mm. Ce sont des axes usagés de
maillons de chenilles de char...J'ai cherché les casernes
basées autour du lieu et les largeurs de chenilles. Selon toute
vraisemblance, il s'agit d'axes de char AMX30-B. On fera un essai de
trempe à l'occasion. Merci Jürgen!
31-MAI-2021
J'ai rallumé la forge et j'ai commencé
à façonner un brut de mon clone d'ESEE-5, le "Korak" dans
un morceau de la lame de marque Krone de presse à balles de
foin. Pour une fois j'ai commencé par le manche, mais c'est loin
d'être fini pour aujourd'hui. Il faut encore l'allonger en X et
en Y et l'affiner. Puis seulement on attaquera la lame. Mais comme il y
a beaucoup de matière, cette fois ça devrait finir en
truc bein plus épais que le premier "Korak". Pour garder la
chaleur dans la forge, je l'ai obstruée partiellement avec une
brique. Très vite, le revêtement caoutchouc de
l'établi s'est mis à gondoler. Malgré la distance
(réhausses en briques réfractaire) et le faible
débit de gaz, la forge rayonne beaucoup de chaleur. La brique
est d'ailleurs tombée par terre, a crâmé mon
revêtement de sol tout en se cassant. Bon c'est pas bien grave,
mon garage n'est pas un musée. On continue demain ou dans les
jours qui suivent. A propos de chaleur, je ne le dirai jamais
assez, ne forgez pas en crocs et en short... Comme certains pignoufs
rédigeant des sites au sujet de la forge etc. :)

Voilà le brut de départ.

Le brut en fin de séance.
01-JUN-2021
Une bonne heure et demi de forge aujourd'hui avec la
suite du "Korak". Suite de la plate semelle amincie: allongement et
écartement pour couvrir le dessin du manche mais je trouve que
ça s'affine beaucoup par rapport à la lame. Ensuite forge
de la pointe en essayant de la former au mieux sans "fish lip". Le
matériau de départ ayant déjà presque la
bonne largeur, il y a un faible travail pour l'allonger et
l'écarter. Je m'inquiète cependant de l'apparition
permanente de fissures ça et là. Dur de voir si elle sont
en profondeur. On va examiner cela à froid, plus tard.

Le brut en fin de séance.